1
Anneé XI®.
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie . . . . . L. 3
Tous les pays de TUnlon do
poste . : . > 6
Amérique , . . » 9
On s'abonne :
Pour i’ întérienr ehez JDI. loa
Pasteurs et leè Librairea de
Torre-Pellloe.
Pour VExtérieur au Bureau d’Administration.
N. 45.
6 Novembre 1885
Un ou plusieurs numoros séparés, demandés avant, le tirage
10 cent, chacun.
Annoniios: 25 centimes par ligne.
I Lob entais iVaxgent ae font par
lettre reeomntfindée ou par wandah sur lé Bureau de I^arosa
ArfjenUnn.
Pour la RI^DAOTION s'adresser
ainsi; A la Direction du Té^noin,
Pomarotto (Pinerolo) Italie
Pour VADMINISTRATION adresser ainsi: A l'Administration du
Témoin, Pomaretto (Pinerolo)
Italie.
LE T
ECHO DES VALLEES VAUDOISES <
Paraissant chaque Vendredi
Vous 7U3 serez tcinoins. Acths 1, 8. la vérité avee la charité. Eph. iv, 15.,
■Ä’
J S»oinixialx''e.
6 Novembre. Arli^iaaelli Valdesi. — A
travpr.‘i40, eliampiif Kvaiigéüsation. — Cortespondahee. — Les (Jragoniïsiles. — Voir
el ioneher. — Nowdks religieuses. —
Keiut polUiq'm. ’^ Avis.
6 rW oveinfei?e
; ■ T ’ '
; ..
Artigianelli Valdesi
, m>«-r
Nous venons de recevoir le vingtcinquième Rapport sur [’institution
des! Artigianelli Valdesi avec en tête
le décret royal portant érection en
corps moral de cette institution, et
le statut! organique par lequel elle
est régie. Le décret qui porte la date
du 'ÌÀ avril 1885 et les signatures
du Roi Humbert I, de Depretis et de
Pessina garde des sceaux, approuve
en outre le statut organique susmentionné avec une légère modiflcation;
Ce fait réjouissant est tout un évènement pour' l’instilutüon des Artigianelli, et nousi demandons au Seigneur
qu’il soit en même temps le point de
départ d’une ère de prospérité toujoursplus grande. i : i
L’année 1884, sur laquelle roulé
le Rapport que nous résumonsva.ôté
une bonne année; bonne au poin'ti'dé
vqe du nombre des élèves quiideüijours été au complet, comme aussi
au point de vue de leur santé, de
leurs progrès et de leur conduite.
Madame Staceione à qui son âge,
déjà avancé , n’a plus permis de continuer le service qu’elle a prêté pendant
dix-neuf ans, vient d’être remplacée
comme ménagère par Madame veuve
Gocorda qui réunit les conditions d’àctivilé, d’ordre, d’économie el d’esprit
maternel requises par la tâche qui
lui est confiée.
L’Administration est à la recherche
d’un économe dont la direction à la
fois ferme et douce et, par dessus
tout, chrétienne, constitue pour l’Etablissement un élément^ de prospérité
aussi essentiel, si ce'n’est plus, que
les ressources matérielles elles-mêmes.
Nos lecteurs, qui auraient découvert
dans leur entourage la personne réunissant les conditions que nous venons
d’énumérer, rendraient service à l’Eta-
2
..354-.
blissement en voulant bien l’indiquer
au Comité Direoteur, et pour lui à
son président Mr. J. P. Meille (rue
Berthollet, 42 bis, Turin).
Les ressources matérielles n’ont pas
fait défaut, cette année, plus que les
précédentes, car les souscriptions à
l’intérieur se sont élevées à fr. 3781
— tandis qu’en 1883 elles n’avaient
atteint que le chiffre de fr. 3339. Mais,
d’autre part, les journées de présence
ont aussi augmenté, puisque de 10827
(ju’elles avaient été en 1883, elles
sont montées au chiffre de 11032 en
1884. Notons encore, en fait d’augmentations, celle du produit du travail
des élèves qui s’est élevé, en 1884,
au chiffre de fr. 1409,65, de fr. 1074
qu’il avait été en 1883.
La dépense, par contre, a subi une
diminution dont personne ne se plaindra. Elle s’était ¿levée en 1883 au
chiffre de fr. 10100,26, et en 1884
elle n’est plus arrivée qu’à fr. 9015,32,
même en comptant les 240 fr. donnés,
à titre de gratification, à la ménagère
qui quittait l’Etablissement à la fin
de décembre. Ce qui est digne de
remarque c’èst que cette diminution
s’est opérée sans que le bien-être des
élèves ait eu à en pâtir à un degré
quelconque,
La marche de cet Etablissement est
donc, en tous points, satisfaisante; et
il fallait bien s’y attendre en lisant
les noms des membres du Comité qui
le dirige. ^
Cinq paroisses figurent dans la liste
des souscriptions, et il en est d’autres
qui ne tarderont pas, nous l’espérons,
à y figurer aussi avec les dons qu’elles
sont à même de fournir. N’oublions
pas que c’est essentiellement en vue
des Vallées Vaudoises que l’Institut
des Artigianelli a été fondé. Les Vallées fournissent un contingent respec
table d’élèves pauvres qui reçoivent
une éducation morale et religieuse
puisée aux sources pures de l’Evangile,
tout en apprenant une profession qui
puisse leur assurer une existence
honorée et à l’abri du besoin. Et c’est
encore essentiellement au profit des
Vallées que s’exerceront les métiers
appris par les élèves dans le but
d’introduire et d’encourager parmi
nous l’industrie en rapport avec nos
besoins.
Il est donc juste que nous fassions,
dans nos libéralités, une part à cet
excellent établissement. Les dons en
nature, comme ceux en argent, sont
reçus avec reconnaissance, quelque
modestes qu’ils puissent être.
Et. B, p,
4 travers le champ d’Ëvangélisalion
Celui qui part de Còme sur un des
beaux bateaux à vapeur de la Lariana
qui font le service entre celte ville
et Colico, arrive après trois quarts
d’heure de navigation à la station de
Palanzo. ■'
Il ne fautpas confondre la commune
de ce nom avec le célébré Pallanza qui
est une dos stations les plus fréquentées par les étrangers sur le Lac
Majeur.
Ici vous ne trouveriez pas le luxe
des grands hôtels et des belles villas
de Pallanza,, pas même un « pontile »
auquel le bateau puisse loucher ; une
petite barque, recouverte d’une tente
blanche transporte les voyageurs du
bateau au rivage, sur lequel sont
échelonnées au milieu de la verdure
quelques maisons rustiques qui semblent bien pauvres.
Cependant celui qui a été assez agile
pour sauter depuis l’escalier du bateau
3
à vapeur dans la petite barque qui y
a été amarrée au moyen d’une grosse
corde, voit s’étendre devant ses yeux
une des plus sévères et des plus grandioses plages du Lac. Sur sa droite,
et au pied d'une paroi de rochers
qui tombe presque à pic dans le lac,
il aperçoit la sombre Villa Pliniana.
C’est là que se trouve la célèbre fontaine intermittente du Lario, décrite
par Pline le Jeune, dont les savants
n’ont, paraît-il, pas encore pu découvrir le secret. Plusieurs fois par
jour, mais d’une manière irrégulière
les eaux qui sortent d’une caverne,
abondantes comme celles d’une de nos
«I bealere » diminuent au point qu’une
bague placée sur le rocher où elles
passent, reste à sec.
En suivant du regard le rivage, sur
la gauche de la Pliniana, on arrive
à un hameau dit « Orrido diMolina»
(270 à 290 habitants). Il est ainsi
nommé à cause d’une profonde gorge
au fond de laquelle le torrent Molina
forme une cascade de <45 mètres de
hauteur.
Peu connu et peu visité cet antre
profond (qui n’est pas le seul de l’endroit) garde ce caractère sauvage que
le peintre apprécie tant. Ce ne sont
pas nos amis Suisses, chez qui on a
l’honneur ,de payer presque chaque
coup d’œil intéressant (gorges, cascades etc.), qui laisseraient de telles
beautés de la nature inexploitées!..
Au dessus du hameau qui est aussi
nommé Riva di Lemna, mais à une
certaine distance du lac, sur la hau
leur, se trouve le chef lieu de la
commune Lemna (330 habitants). Sur
la gauche, dans une position analogue
mais séparé de Lemna par un profond
ravin on aperçoit les maisons blanches
de Palanzo (267 habitants) chef-lieu
de la commune du même lieu. Plus
loin Pognana, autre chef-lieu de commune avec 572 habitants.
Plusieurs tentatives furent faites pour
apporter l’Evangile à la population
riveraine de ces contrées, qui, quoique
d’un caractère assez aimable est hélas !
bien ignorante en matière de religion
et fort bigote.
La première de ces tentatives est due
à l’un de nos chers vétérans de i’évangélisalion qui peut être nomméà
juste litre l’apôtre de la Lombardie
Un beau jour il s’en arrive à Lemna
et à Palanzo, sans craindre la colère
du prêtre, offrant des Bibles et des
Nouveaux Testaments à quiconque
voulait s’en procurer. Le soir, une
salle est louée dans un restaurant
de l’endroit, et le voilà annonçant
l’évangile aux pauvres.... publiant la
liberté aux captifs et l’année favorable
du Seigneur,
On ne manqua pas de dépeindre notre
ami à la populaliondel’endroilcomme
un suppôt de Satan en personne, et
depuis lors les pauvres crédules qui
se confient plus dans la parole de
l’homme qu’en celle de Dieu, ont une
peu sainte horreur des pastori evangelici. Mais la bonne semence portée
par le serviteur du Seigneur ne resta
pas infructueuse. Dieu seul qui a fait
de si précieuses promesses relatives
à la prédication de sa parole connaît
quels sont les fruits du travail de son
ouvrier. Si celui-ci ne devait en connaître d’autres que celui de la conversion de notre cher frère Polelti,
celte conversion suffirait pour remplir
son ârne de reconnaissance envers
Celui qui lui a permis de ramener un
pécheur de son égarement, en sauvant
une âme de la mort et en couvrant
une multitude de péchés.
4
.356,
Poletli (j’ose le nommer ici car il
n-e lit pas le Témoin) n’est pas un
riche ni un grand dé ce monde, c’est
un pauvre paysan qui habite une
maison située sur le chemin escarpé
et tout au plus abordable aux mulets,
qui depuis la Riva di Palanzo mène
au village de ce même nom. A l’ouïe
de la prédication évangélique le Saint
Esprit toucha son cœur. Il acheta une
Bible, se mit à la lire attentivement
et au bout de peu de temps il embrassa de- toutes les forces de son
âme la nouvelle croyance. Le changement qui s’opéra en lui ne manqua
piafii de lui attirer bien des vexations
et de petites persécutions de la part
de'Son entourage. Le curé de l’endroit
voyant que ses exhortations et ses
menaces ne réussiraient pas à lui faire
abandonner sa Bible recourut à des
arguments plus persuasifs, selon lui.
Il interdit à la femme de Poletti de
cohabiter avec lui, aussi longtemps
qu’il ne se rétracterait pas.
Peine inutile! « L’Evangile de gloire
m’est plus précieux que ma femme et
mes enfants!» dit celui-ci, et il supporta avec résignation la séparation.
Sa persévérance et sa douceur frappèrent sa famille, et bientôt (au bout
d’une année si je ne me trompe), sa
femme se réunit nouvellement à lui.
Je pourrais citer plus d’un fait de la
vie de ce cher vieux frère, bien propre
à édifier et à réjouir le cœur de ses
confrères dans la foi.
Quoique étant le seul évangélique
de sa commune, il ne cesse de rendre
un joyeux témoignage à son Sauveur.
C’est une jouissance de l’entendre citer
dans son dialecte comasque tes prophéties de la Bible relatives au peuple
de Dieu.
Lors d’une maladie qu’il fit, le
prêtre essaya encore de le convertir :
il vint le trouver avec son bénitier
pour l’exorciser. ! c Voulez-vous me
donner quelque chose de bueîiTeur
que le glorieux évangile que je pàssédé par la grâce de Dieu ?» demandat-il. «Je n’ai pas besoin de votre
«barachin». ;
Notre atiii se trouve dans fine’ situation financière assez pénible, mais
jamais je ne l’ai entendu murmurer.
Un jour, il s’en arrive chez le pasteur
de Corne tout triste en lui annonçant
qu’il doit à tout prix fournir pour le
lendemain une assez forte somme à
un de ses créanciers, qui avait déjà
renvoyé plus d’une fois l’échéance de
son payement. «Monsieur le ministre,
dit-il, si je ne paye pas demain je ne
suis pas homme de parole, et un
évangélique, ne doit pas manquer â
sa parole. Il faut que je trouve quelqu’un qui me prête cette somme;
voulez-vous me permellre de prier
avec vous?» Sans attendre la réponse
il épancha son âme devant son Père
céleste par une fervente prière qui
me toucha profondément. Le lendemain malin il trouva une connaissance de Còme qui lui prêta volontiers
la somme désirée. 11 s’en revint chez
moi triomphant: « J’ai bien pensé
cette nuit, me dit-il, que Celui qui
a délivré Daniel de la fosse aux lions
me délivrerait aussi dans cette pénible
situation!»
Le dernier numéro du « Bollettino
nous porte dés nouvelles de ce cher
frère qui a dû passer' dernièrement
,par de nouvelles épreuves. Ne pouvant
payer un créancier, le petit bien
qu’il possédait a été vendu.aux en-,
chères. Ce coup n’a point ébranlé sa
foi; voici ce que Mons. E. J. écrit à
son sujet:
« Jo veux vous parler d’une visite
que j’ai faite à notre cher frère P. de
5
.357^
Riva di Rertma. Ce pauvre vieillaijd
de 72 ans , (qiii ^ encore sa mère
presque centenaire ) tomba gravement malade pour avoir négligé une
blessure qu’il se fit à un pied eh
travaillant aux chatiips. Il me fit écrire
pour me demander une visite. Quand
il ¡me vit entrer dans sa chambre, sa
joie fut telle qu’il se mît à pleurer;
Je lui demandai comment il se portait, s’il souffrait beaucoup, mais il
me répondit: a Caro sor ministro,
lasciamo stare il corporale e parliamo
prima dello spirituale; io ho bisogno
d’essere confortato nella fede». Et il
me lendit sa Bible qu’il tient continuellement avec lui dans son lit ainsi
qu'un livre de prières, en me demandant d’en lire quelques versets.
« Ah! s’écria-t-il voilà le Saint-Livre!»
Je priai avec lui, puis il me dit:
« Maintenant je me sens mieux, beaucoup mieux». Il voulut participer à
la Sainte Cène, C’était vraiment émouvant que de voir ce vieillard à tête
blanche joindre les mains et élever
son regard vers le ciel en disant;
« Maintenant je suis prêt à entrer
dans la gloire. Que mon Seigneur
vienne me prendre quand II le voudra;
tous mes péchés me sont pardonnés,
je puis aller avec mon Dieu Sauveur,
le Sauveur de mon âme*. Puis se
tournant vers moi : « Quelle chose
précieuse que la foi!»... J’apprends
par l’ami P. de Lemna, que P. est
en voie de guérison, et qu’il espère
dans quelques semaines pouvoir se
rendre à Còme pour assister au culte».
Que le Seigneur veuille accorder à
noire cher frère Jahier pasteur de
Corne de pouvoir rencontrer beaucoup
de Polòni sur sa roule. u. a.
(iTorrc0pottbaïtc«
Si--'.:' OÊnes, 31 oGÎobre’1865,
Mmsieur le Rédacteut',' i'* '
; . ’ ■ . ■ • fi ■ ‘
J’ai lu , dans le Témoin] du, 23
courant, un article intituléiiij « La
morale,du quinquennal, »' où il. est
fait mention des « éternelSi
(présidents) des Sociétés ; religieuses
en Angleterre et: en. Ecosse ,m;;- ,,.
Il peut être utile pour les lecteur^
dU; 7’êmow de savoir que, ¡dans l’Rt
giise Libre d’Ecosse,, on a;,;,depu;^(
longtemps, le sentiment qu’iÎ serai|'
avantageux pour les œuvres de i’ËÎgjise ■
que les conveners ae fussent pas n éternels ; » et que l’Assemblee générale de celle année, ,en établissant
que « les membres des Commissions
résigneront leurs fonctions auibout
d’un service de quatre années, » . a
fait suivre sa décision des paroles
que voici: « L’Assemblée affirme qu’il
est désirable, comme règle, que les
présidents des Comités ne demeurent
pas en fonctions au delà de cinq
années consécutives et qu’il est avantageux , pour celle raison, de nommer
des vice-présidents pour les divers
Comités». Mmi;
Je suis sûr qu’en faisant une pareille
affirmation, l’Assemblée, Générale de
l’Eglise Libre d’Ecosse,nne songeait
en aucune façon à subsiitueri june
autre « morale» à celle de lîEvangile;
Il n’est nullement question ici de
morale, mais simplement du fonctionnement plus ou moins efficace des.
Commissions administratives de l’Etglise. r,i(|
A vous de cϟr
Donald Milleb;
Les dragonnadestr!
Nous empruntons à l'Album-somenir de la Révocation de l'édit de Nantes,
publié par la Société des Irailés/feiigieux de Paris, la description, kuivanle des dragonnades, faite t>sr le
pasteur Jean Claude:
6
< Parmi mille hurlements et mille
blasphèmes, les dragons pendaient
les gens, hommes et femmes, par
les cheveux, aux planchers des chambres ou aux crochets des cheminées
et ils les faisaient fumer avec des
bottes de foin mouillé, jusqu’à ce
ce qu’ils n’en pouvaient plus, et
lorsqu’ils les avaient dépendus, s’ils
ne voulaient pas changer, ils les
rependaient incontinent. Ils leur arrachaient les poils de la barbe et les
Cheveux de la tête, jusqu’à une entière dépilation. Ils lesjellaient dans
grands feux, qu’ils avaient allumés
4^prèSj et ne les en retiraient que
■quand ils étaient à demi-rôtis. Ils
les attachaient sous les bras avec des
cordes, et les plongeaient et replongeaient dans des puits, dont ils ne
les ôtaient que quand ils avaient
f»remis de changer de religion. Ils
es attachaient comme on fait des
criminels à qui on donne la question,
et en cet état, avec un entonnoir,
ils les remplissaient de vin, jusqu’à
ce que la fumée du vin, les mettant
hors d’état de raison, ils pussent
leur faire dire qu’ils consentaient à
se faire catholiques. Ils les dépouillaient nuds, et, après leur avoir fait
mille indignités et mille infamies, ils
les lardaient d’épingles depuis le haut
jusqu’au bas. Ils les déchiquetaient à
coups*de canif, et quelquefois, avec
des ¡pincettes rougies au feu, ils les prenaient per le nez et les promenaient
dans les chambres jusqu’à ce qu’ils
promissent de se laire catholiques,
ou que les cris de ces pauvres misérables, qui dans cet état invoquaient
Dieu à leur secours, les contraignissent à les quitter. Us les baltaient à
coups de bâton, et,“ tout meurtris
et rompus, ils les traînaient aux
églises, où leur'simple présence forcée était comptée pour une abjuration
Ils les empêchaient de dormir durant
l’espace de sept à huit jours, se relevant les uns les autres pour les
garder à vue jour et nuit, et pour les
tenir éveillés, soit en leur jetant des
aiguières d’eau au visage, soit en
les tourmentant en mille maniérés,
soit en leur tenant sur la tête des
chaudrons renversés sur lesquels ils
faisaient un continuel charivari, jusqu’à ce que ces malheuveux eussent
perdu le sens.
» S’ils en trouvaient de malades,
hommes ou femmes, attachés au Ut
par de grosses ed ardentes fièvres,
ils avaient la cruauté d’assembler unè
douzaine de tambours et de faire
battre la caisse à l’entour de leurs
lits durant des semaines, entières,
et ne cessaient qu’ils n’eussent donné,
parole de changer... Ils enflaient hommes et femmes avec des soufflets jusqu’à les faire crever.
» Si après ces horribles traitements
il y en avait encore qui refusassent
de changer, on les emprisonnait et
choisissait pour cela des cachots noirs
et infects, où on exerçait contre eux
toutes sortes d’inhumanités. Cependant on démolissait leurs maisons,
on désolait leurs héritages, on coupait leurs bois et on se saisissait de
leurs femmes et de leurs enfants,
qu’on jetait dans des couvents.
» Il ne faut pas, au reste, se figurer que cet orage ne tombât que
sur le peuple; les nobles, les-gentilhommes et seigneurs de la plus
haute qualité n’en ont pas été exempts.
Ils ont eu, chez eux, des logements
effectifs de la même manière, et avec
les mêmes fureurs que les bourgeois
et les païsans. On a ravagé leurs biens,
on a pillé leurs maisons, on a abattu
leurs châteaux, on a coupé leurs bois,
on a enlevé leurs enfants, et leurs
personnes mêmes ont été exposées à
l’insolence et à la barbarie des dragons,
ni plus ni moins que celles des autres.
On n’a épargné ni sexe, ni âge, ni
qualité; partout où on a trouvé
Quelque résistance au commandement
e changer de religion, on a mis en
en œuvre les mêmes violences ».
Voir et toucher
Un riche propriétaire qui aimait le
Seigneur et |qui élevait ses enfants
•dans sa crainte, reçut un jour la visite
d’un jeune homme passablement instruit, mais sans principes religieux.
7
Au cours de la conversation le jeune
mondain parla de Dieu d’une façon
peu respectueuse.
— Ne craignez-vous pas, lui dit
alors le propriétaire, d’offenseï; Dieu
en parlant de lui de ta sorte?
— Je n’ai jamais vu Dieu, et je
crois seulement à l’existence de ce
que je puis voir ou toucher, répondit
le jeune incrédule avec la plus grande
indifférence.
— Avez-vous été eh Amérique ?
reprit le chrétien.
— Non jamais
— Alors vous ne croyez pas à l’existence de l’Amérique, puisque vous
ne l'avez ni vue ni touchée.
— Si fait, je crois à l’existence
dé l’Amérique puisque le témoignage
de nombreux amis m’assure que je
n’aurais qu’à naviguer vers l’Occident
pour la trouver.
— Voue croyez donc à , quelque
chose que vous n’avez jamais ni vu
ni iQucné, et de nombreux témoignages , même une « nuée de témoins »
vous, démontrent l’existence de Dieu,
sa bonté et sa miséricorde à votre
égard. Vous n’avez qu’à ouvrir les
yeux pour trouver dans tes œuvres de
la création la preuve de l’existence,'
de la sagesse et de ta puissance du
Créateur, Les cieux racontent la gloire
du Dieu Fort, et l’étendue donne à
connaître l’œuvre de ses mains. (Ps.
XIX. 1)
—■ Croyez-vous, reprit le. chrétien
après une pause, que Napoléon ait
réellement existé?
— Pour cela oui, car l’histoire
est là pour me dire ce qu’a fait cet
homme remarquable, et j’ai connu
bon nombre de personnes qui Pont
servi.
— Dès lors, vous croyez à l’existence
de personnes que vous n’avez jamais
vues.
La venue de Jésus-Christ, sa vie,
sa mort, son œuvre toute entière
est tout aussi évidemment établie par
l’histoire. Même ses adversaires ont
témoigné de lui et sont venus s’ajouter
a ceux qui confirment noire foi par
leur témoignage indiscutable.
— Mais ce sont là des choses qui
appartiennent au domaine de l’histoire
et que je ne conteste pas non plus.
Ce que j’ai de la peine à admettre
est l’existence d’un esprit qui ne se
peut ni voir ni loucher.
— Croyez-vous alors à l’existence
de votre cerveau?
— Mais oui que j’y crois, puisque
j’en possède au moins un peu et que
même je m’en sers.
— Pourtant vous n’avez jamais vu
ni louché votre cerveau que je sache.
Vous devez, tout aussi bien adnaettre
l’existence de l’espérance, du regret,
de l’amour, de la confiance, sans que
vous puissiez dira que ces choses aient
une forme ronde ou carrée, ni qu’elles
pèsent un ou deux kilogrammes.
Vous les sentez au dedans de vous et
cela vous suffit pour en admettre l’existence. De même nous ne pouvons
pas voir le Seigneur à cause de notre
imperfection morale, mais nous le
sentons au dedans de nous,? i! nous
pardonne nos péchés, il nous aime et
nous fait du bien tous les jours de
la vie, et à notre tour nous l’aimons,
nous espérons en lui et nous jouissons
de sa communion. ,
E. Bohnét,
fioumellee reUi()Wu0eô
Mission romande. — Le Conseil de
cette œuvre nous adresse la note suivante:
« Diverses lettres parties des Spelonken (Afrique) au commencement de
septembre, et arrivées à Lausanne au
milieu d’octobre, donnent de très
bonnes nouvelles de tout le personnel
de la Mission, MM. H. Berlhoud et
E. Thomas venaient de terminer leur
voyage d’exploration dans le pays des
Gouamba et jusqu’à Lorenzo Marquès,
au bord de la mer. Ce voyage a fort
bien réussi, et entièrement atteint
son but. Il s’est fait plus rapidement
qu’on ne l’avait prévu, et n’a pas
duré trois mois en tout, « Nous avons,
dit Mr. IL Berlhoud, explOfé trois
roules différentes, menant des 8pe->
lonken à la mer. Nous rapportons d§
8
......360
nombreux renseignements sur- 'tous
les points I que nous étions chargés
d’éltidier. If nous sera peut-être même
possible de dresser une carte complète
de tout ce pays, situé entre le TransvaalV le Limpopo et la baie de Delagoa».
> Soyons reconnaissants à notre Dieu
d’avoir si visiblement conduit nos
voyageurs, qui ont trouvé de nombreuses Occasions de prêcher l’Evangile en chemin, et dont la visite a
ké très profitable au petit noyau de
chrétiens, groupés autour de notre
catéchiste Josepna, prés de la côte ».
■ (Sem. Relig.)
Invasion repoussée — Sous la direction du P. Bosco, des moines italiens envahissent la Patagonie. Le
Pf Bosco fait transporter gratuitement
ses agents parla Compagnie de Gênes.
Il a même fait nommer par l’archeyêqùe. Arieiros un évêque in partibus
inpielium. Mais voici qu’au moment
de; rrtbnler Sur son siège de Patagonie,.
l’é'VêgÜe ;aVec ses moi'nes est arrêté'
d^tfs'sòtì invasion par le gouvernement'
de la prqyince et par le ministre du
culte. ' Datls ■ ces régions le pouvoir
civil est maître absolu de l’Eglise
d’Etal. . (Témoin de la Vérité).f.
iRcüue politique
Le président du ministère est toujoiii’S encore attendu à Naples où il
S0 Pendra probablement dans peu de
jours.
Les cas de choléra continuent à
diminuer en Sicile, de sorte que le
ministère a décidé de ne„plus publier
de bulletins dès la fin de cette semaine.
H y a eu un mouvement dans les
préfectu'Pes. Casàlis préfet de Turin
est appelé à Rome à la disposition
du ministère et le comte Lovera sénateur a été appelé à Turin pour
occuper ce poste important.
Æi^auee. — L’auteur de l'aUenlat
contre ' Mr. Freycinet, ministre des
affaires'étrangères, est un corse du
nom i de iMarioUi.
On espère que la nouvelle Chambre
travaillera à répàrei’ les maux que
l’ancienne a attirés sur la France, au
Tonquin, en Chine et, au Madagascar,
et remettra au meilleur état les finances de la république.
Question ti’Orient, — La solution dé la question de la Bulgarie
et dé’ la Roumélie se résout bien lentement, de sorte que l’on craint,toujours des complications. ,
Le dépôt des Saintes Ecritures à
Pignerol, a été Iransféi'é de la tnaison
Coucourdë dans la maison'du Teniple
vaudois. , ,
/THE VAüDOlS QF.PjEOiflOHT d ,
ésqtiiss^ de lenr rèmarquable.ltisliiiré'
seconde édition considérablement augmentée, spécialement pour ce qui’
concerne Fantiqùité des Vaùdo-is etléiir « derivation from the primitive
church » par le Rev. J.* N. Worsfoldi
M. A .y F. S. SI Membre honoraibé
de la Société d’histoire vaudoise.
Recteur d’Haddlesey, Yorkshire, auteur de Peter Yaldo, John Wycliffe,
etc. etc. . '
Celte nouvelle édition ,■•■enrichie
d’une carie: des Vallées et d’une jolie
gravure représentant la chapelle de
Pra-du-Tour,- porte à ^Appendice une
intéressante note sur la Nobltt Lmjçon
et est dédiée à Monsieur G. H. Lake.
On pedi avoir ce'fort joli volume
magnifiquement 'relié'’à l’anglaisé,
rendu à domicile par la poste, au
prix de frs. 4,50, en s’adressant à
Mr. B. Tron, professeur,' (TorréPeltice), ou bien A É, Bonnet, pasteur,
Angrogna (Torre-Pellice).
Ernest Roeeut, itérant et Administrateur
Pignerol, Tmprim. Chiantore et Mascarelli.