1
Année Huitième.
PRIX D'ABBONNEMENT par an
Uaîie . . I/. iî
Tous les paje del’Unîon
de poste ... *6
-Amérique ... * 9
(>a s'abonne :
l’our l'Inférieur ches MM. Je«
pasteurs et les libraires de
Torre Pellico.
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N. 31.
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Pour l’ADMlNISTRATIQN adresser ainsi ; A rAdoiinistratioD du
TémoiM, Pomaretto '^Pinerolo)
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voua ma aetaz iéfwottis. Actes 1> 8.
5î«i«<m(io' vérité anee.la eharilé. Kp.
Soinmalre.
, n ■
4 Août. La propagande protestante en
Italie f mite J. ~ ün exemple qui ne sera
probablement pas imité. — Sovex reconnaissants. — Correspondance. — Bibliographie. — Chronique vaudoise. — Annonces,,
4
M IROPAGilUDE PROTESTANTE
en Ualie
t. fVoir le N. ZO).
' 'Après avoir traduit en chiffres
]a, quantité du travail, de la dépense et des résultats obtenus
par l’touvre d'e la proptigande
évangélique en Italie, M. Peter va
nous dire quelle est la qualité de
ces résultats. « Dans les Classes
supérieures , dit-il, quelques personnes que l'on pourrait compter
sur les dix doigts, ont été gagnées
par le mouvement. Les gens instruits ayant quelque valeur iiitel-,
lectuelle, s’en tiennent à l’écart.
----------------------------^
La haute bourgeoisie, en général,
l’ignore ou le dédaigne. Les communautés évangéliques se composent presque entièrement de. gens
du peuple. La qualité morale et
religieuse des Congrégations varie
beaucoup. Les Vaudois, puis les
Wesleyeiis, me paraissent avoir
réuni le plus d’éléments solides;
mais dans d’autres groupes, l’ivraie dépasse souvent le bon grain.
Si la quantité est petite, la qualité laisse donc aussi à désirer ».
Des difficultés extérieures et intérieures expliquent le peu de succès de révangélisatiou, italienne;
M. Peter les énumère. C’est d’abord
le catholicisme qui, par son horreur de toute religion individuelle,
a con.sidérablement affaibli le sen■timent religieux en ftalie. S’il y
a encore dans ce pays une religion , c’est le paganisme, l’adoration de la forme. « Les italiens
trouvent aussi respectable qu’en
nuyeux l’hoinnie habillé de noir
qui dit des choses , honnêtes ».
Puis le catholicisme, un moment
2
r>'■.>•MVW^/VWWW^^lir,'liV'
'-'.WV»^‘Vv'
abasourdi^par l’attaque, a repris
courage, et les dévots dans toute
l’Italie travaillent à ramener les
protestants dans le giron de la
sainte mère église, sans se soucier
d’étre très-délicats dans le choix
des moyens.
Une difficulté dont il n’est pas
permis de méconnaître la grande
importance, c’est la perte matérielle considérable que fait l’homme du peuple en embrassant le
protesiantisnie L’impérissableran
cune des bigots le pour.smvra sans
'relâche, lui et ses enfants et s'il
veut persévérer dans la profession
fidèle de ses convictions nouvelles, ce.ne sera souvent qu’au prix
des plus douloureux sacrifices.
Le protestantisme étant, à ce
que pensent les italiens, une importation étrangère, leur sentiment patriotique répugne à lui
faire bon accueil; ils voudraient
une religion indigène et nationale.
Le côté négatif du protestantisme
les attire , mais son côté positif
les repousse. Voilà comment les
conféreuces de controverse sont
d’autant plus goûtées qu’elles sont
plus violente.s,. « Mais si au lendemain de l’un de ces succès criards,
le conférencier prêche la doctrine
chrétienne, la salle qui regorgeait
se vide ». « Au début de l’évangéli.sation des gens du«parti avancé,
hommes d’une certaine notoriété,
fréquentaient assidûment les assemblées. Le jour où l’édification
voulut y remplacer la polémique
ils se retirèrent, et on les vit dès
lors inditTérents ou hostiles ».
Voilà pour les difficultés extérieures. Il y en a d’autres qui sont
à la charge de l’évangélisation
elle-même.
Les rivalités ecclésiastiques tout
d'abord. A peine une dénomination avait-elle pris pied dans une
localité, qu’une autre dénomination venait sur ses brisées. Cette
concurrence indélicate donnait une
pauvre idée du protestantisme, en
même temps qu’elle ju.stifiait le
reproche de morcellement et de
division que lui fait l’Eglise romaine.
Le choix des ouvriers n’a pas
toujours été heureux ; il a été parfois déplorable. Sans doute l’Eglise Vaudoise demande des siens
une vocation décidée, des études
sérieuses, une certaine valeur intellectuelle, des antécédents honorables. Les wesleyens sont moins
rigoureux ; cependant ils soumettent leurs ministres à un temps
d’épreuve, ils exigent d’eux un
certain degré de connaissances.
Mais d’autres dénominations méritent le très grand reproche, en
cette affaire, d'avoir fait flèche de
tout bois. Elles ont trop souvent
reçu dans leur état major des
propres à tout, bons à rien , sans
connaissances bibliques, n'ayant
pour eux que la faconde et n’apportant du sel que dans l’invective. Ce ne sont pas seulement
des ouvriers incapables, mais des
ouvriers indignes qui ont été acceptés par les directeurs de certains œuvres ».
Le mauvais recrutement des
troupeaux est aussi une des causes
de non réussite. Ecrit par un vaudnisle paragraphe que nou.s allons
transcrire serait probablement taxé
3
-.243
d'exagération et considéré comnie
l’expression d’une rivalité jalouse.
Les faits qu’il allègue nous sont
connus dès longtemps, et si jamais nous ne les avons publiées
c’est précisément pour ne pas donner lieu à des jugements de cette
nature.
« On a souvent été moins scrupuleux, continue M. Peter, pour
le recrutement de.s troupeaux que
pour celui des pasteurs. Comme
il faut absolument satisfaire les
amis qui demandent, pour continuer leurs libéralités , des chiffres
encourageants, on s’y est appliqué
sans aucun souci de la qualité.
J’ai les mains pleines, à ce sujet,
de faits déplorables. Des communautés évangéliques ont ouvert
leurs rangs à celui qui voulait en
faire partie, sans prendre sur lui
d’informajion sérieuse, ni le soumettre à l'épreuve et à l'instruction; on a fait pis encore. Des
Eglises se sont disputé des gens
d’une réputation douteuse. Quelque fois même on a créé des auditoires fictifs pour encourager les
généreux amis d’outre-Manche.
11 est de notoriété publique qu'en
certaines stations d’évangélisiition,
en Italie, lorsqu’un de ces bons
frères annonce son arrivée, l’évangéliste avertit les amis des amis,
invite pour le culte du soir les
désœuvrés, les curieux, ses fournisseurs. Il montre ain.-<i à l’anglais ravi un auditoire nombreux
là où d’ordinaire il réunit à peine
quelques personnes ».
Quelques-unes des écoles évangéliques sont vraiment bonnes.
M’ P. cite celle que dirige, à la
Spezia, le pasteur wesleyen M'
Girone. Nous pourrions en mentionner quelques autres, il n’en
demeure pas moins vrai que , à
part l’enseignement religieux, elles
ne dépassent que de peu les institutions entretenues par l’Etat ou
le clergé quand elles ne leur sont
pas inférieures.
Le *co!portage italien a été longtemps à la dérive, mais il est
permis d’espérer pour lui de meilleurs jours, depuis que la direction en a été confiée à un homme
jeune et fort sérieux. Prudent et
scrupuleux dans le choix des ouvriers il n’en prendra ou n’en gardera à son service aucun de la
trempe de celui « qui s'amusait à
bombarder de Nouveaux Testaments l’archevêque de Bénévent
lorsqu’il sortait en voiture, et qui
s'en vantait après boire ce qui
lui arrivait souvent ».
La nullité de la plupart des
traités religieux et les journaux
religieux qui ne valent pas beaucoup mieux que ces traités sont,
de l’avis de M. Peter, de pauvres
moyens d’action qui ne sont d’aucun secours sérieux à l'œuvre d*évangélisation. — Enfin il signale
comme une des causes les plus
nuisibles à cette œuvre la part
prédominante que les étrangers
prennent à sa direction. Tous ne
méritent pas ce reproche, — mais
trop souvent, dit-il, « on les a
vus se mettre à l'œuvre sans avoir
le moins du monde étudié le peuple chez lequel ils allaient travailler. Ne rien savoir des mœurs et
du caractère d'un peuple, et vouloir le convertir, c’est un peu fort!
4
-244.
Etre doctrinaire jusqu’à la raideur,
dans un pays où ce que l’on estime
le plus c’est la chaleur et l'abandon, n’est pas adroit! Ne pas savoir une langue, la prononcer mal,
et prétendre en faire un moyen
d’enseignement, c’est une fort
étrange présomption ! Aussi ne
faut-il pas s’étonner si beaucoup
de protestants étrangers tont en
dépensant et en se dépensant énormément, n’exercent en Italie qu’une
influence à peine appréciable >■>.
Malgré les nombreuses difficultés et les misères tout aussi nombreuses qu’il a dû constater,
Peter ne désespère nullement de l'avenir de l’évangélisation en Italie,
mais le succès dépendra, selon la
conviction de l’auteur, de pluifieurs conditions qu’il indique
'sous forme de conseils à la fin de
son article. Le notre est déjà trop
long et nous nous réservons de
faire connaître ces conseils dans
notre prochain numéro.
Un exemple
qui ne sera probablemeat ps imité
M’ J. P. Soulier, ancien instituteur,
qui jouissait depuis quelques années
d’une modeste pension de retraite,
vient d’annoncer à l| Table que ses
circonstances de iamilié lui permettant de se passer de celte petite
somme, il y renonçait en faveur de
la caisse de Retraite des Régents.
La Table s’est empressée de lui
exprimer sa reconnaissance particulière, plutôt que celle des autres ré' gents retraités comme M. Soulier*,
ou encore en exercice. C’est ce qui
demande explication.
Bien des gens, et non des plus
ignorants, s’imaginent, lorsqu’ils entendent parler de CaAsse de retraite
qu’il y a quelque part un capital considérable, versant régulièrement à
celte caisse le nécessaire pour donner,
avec la contribution annuelle des régents, la pension qu’un récent règlement a allouée aux régents admis à
la retraite. Quelques uns ont donc
pu se dire que puisque M. Soulier
renonçait à sa part, elle se capitaliserait, ou mieux encore, elle se partagerait entre les sept ou huit autres
régents' retraités. C’est une grande
erreur. La caisse y est bien, mais
elle est vide. Les intérêts du petit
capital, formé en bonne partie au
moyen des contributions des régents
eux-mêmes dans les premières années
de l’établissement de cette espèce de
société de secours muluil, passent
bien par la caisse, ainsi que les contributions annuelles des régents, un
don de cent francs du Comité Wallon,
et ceux de quelques unes de nos paroisses; mais tout cela ne s’y arrête
pas. Non seulement la caisse est vide,
mais elle est malheureusement hantée
par un déficit, s’élevant en ce rnomenl jà environ trois mille et cinq
cent francs. Par l’abandon de son
droit, M. Soulier a donc dispensé la
Table de chercher ou de puiser à
quelque autre fonds, les 300 francs
qu’il en recevait. Pour rétablir l’équilibre dans ce chapitre de son budget,
la Table aurait donc besoin que deux
ou trois autres régents imitassent le
généreux exemple donné par monsieur
Soulier.
Et pourquoi cet exemple rie seraitil pas imité même par quelque pasleur émérite ? Nous en connaissons
5
-245
à qui les quelques centaines de francs
donnés par la Table ne sont nullement nécessaires pour leur permettre
de se bien soigner dans leurs vieux
jours. Comme ce serait une prédication bien plus efficace que d’éloquents discours, de cette piété éclairée autant que pratique, dont il est
si aisé de se vanter !
Soyez reconnaissants.
«Je propose à tous de compter
tous les bienfaits dont ils ont fait
l’expérience«....,. Quel exercice, mes
frères, quelle délicieuse occupation,
et comme elle remplirait bien quelques uns des moments que nous
pouvons consacrer au recueillement,
le matin, le soir, et au milieu de
notre travail! Qu’il serait bon d’épier
la bonté de Dieu dans chacune des
fleurs qu’elle fait éclore dans notre
vie! de, la saluer, par exemple, dans
celte aurore qu’elle fait briller à nos
yeux après la restauration que nous
a procurée ün sommeil tranquille;
de la bénir dans ces forces qu’elle
nous rend pour le travail du jour ;
dans l'emploi salutaire qu’elle donne
à nos facultés ; dans les aliments
quelque simples qu’ils puissent être,
qu’elle offre à notre faim ; de nous en
réjouir dans toutes nos joies, qui
toutes viennent d’elle, dans ces innocents plaisirs du toit domestique,
dans la santé, dans les progrès de
nos enfants, dans leurs plaisirs qui
nous sont plus chers que les nôtres,
dans l’affection de nos proches et de
nos amis, dans ces entretiens où des
amis sages nous font part de leurs
sagesse...... dans la culture de notre
esprit et de nos talents, dans la douceur, enfin, de cet air natal, dans
la beauté du bon pays que Dieu nous
a. donné ; dans la magnificence de
celte nature dont il renouvelle chaque
jour les scènes pour renchanlement
de nos yeux et de notre cœur.
Voilà ce qui s’appelle jouir, ce qui
s’appelle tirer parti de son bonheur;
c’est la reconnaissance qui le multiplie; c’est d’elle bien souvent qu’il
reçoit sa saveur, c’est elle qui vous
donne le sentiment que nous sommes
heureux, et qui arrête pour ainsi dire
nos félicités devant nous afin que nous
ayons le temps de le comprendre et
de les goûter. C’est un si pauvre
bonheur qu’un bonheur ingrat, qu’il
faudrait être reconnaissant ne fût-ce
que par intérêt, et pour savoir qu’on
a été heureux; car est-on vraiment
heureux quand on ne croit pas l’être?
Et quelle différence entre un bonheur
qui nous vient du hazard et un bonheur qui nous tombe du ciel? entre
un bonheur qui nous est abandonné
et un bonheur qui nous est donné?
..... Que l’ingratitude est donc insensée, et qu’elle est bien l’ennemie de
notre félicité! ^
Mais elle est surtout l’ennemie de
notre âme; car la reconnaissance est
comme le sel spirituel sans lequel
toute félicité se gâte et devient infecte.
Il n’y a pas de milieu ; si le bonheur
ne fait pas du bien à notre âme, il
lui fait du mal; s’il ne nous sanctifie
pas, il nous corrompt. Il faut à mesure que nous’ sommes heureux, trembler davantage, prier davantage.....
il ne faut approcher la coupe de la
félicité de nos lèvres, qu’après avoir
béni et en bénissant........
I>BS biens que sur vos^pas sème U Providence
Jouissez, mais surtout jouissez par le cœur;
Le plus dou£ des plaisirs est la reconnaissance,
Ët lui seul ne connaît ni remords ni langueur.
Seul, contre le venin des plaisirs de la terra
Ce plaisir saint et pur nous défend k jamais;
Mêlée avec l’amour, la joie est salutaire,
Kt qui jouit en Dieu, peut «cul jouir en paix.
A. ViNET.
6
-246
iiTorrcopoubiince
Nrtples le 27 Juillet. 1882.
Très honoré Monsieur.
On a si souvent, et de plusieurs
manières déploré comme nos chers
soldats Vaudois nous échappent facilement, surtout dans ie"-grands centres qu’il est plus que juste de pi'ésenler à vos lecteurs une bien digne
exception. Par sa venue à Naples, il
y aura bientôt deux ans, le 14® régiment de cavalerie nous procura le
plaisir de faire ta connaissance de sept
de nos jeunes soldats des Vallées. Parmi
eux il y avait le caporal Adolphe Revel de S Jean, neveu du regretté professeur de l’école latine du Poniaret
M’ Paul Combe.
Arrivant ici avec mon adresse dans
la poche, reçue la veille de ses parents,‘il vint me trouver immédiatement désirant faire ma connaissance
de connaît re le lieu et l’heure des cultes. Gentil et joyeux de caractère il
fraternêsait cordialement avec les membres de noire congi'égalion et assislait
auît cultes toutes les fois que le service
militaire, le lui permettait.
Ayant écrit à son Colonel de laisser
nos Vaudois lilires de sortir le Dimanche avant midi pour assister au culte
du malin, noire brave caporal vint
cinq fois à la maison , tellement il
était anxieux de savoir la réponse
qui me serait faite; et lorsqu’il apprit qu’elle était favorable il en fut
si heureux ! G’élail un vrai bonheur
pour lui, que de venir à l’Eglise et
il était aux anges lorsque courant de
quartier en quartier il pouvait nous
amener quelques uns de ses compagnes d’.armes.
Malheureusement une maladie qui
se m.tnifesta à la suite d’un coup de
pied d’un cheval et qui ne fut pas
dès d’abord jugée grave, tronqua ses
jours au moment où, sur l’avis des
médecins, soit lui, soit moi, nous
avions écrit à sa chère famille qu’jl
allait mieux. Entré à l’hôpital mili
taire le 27 Juin dernier il s’endormit
dans la paix de son Sauveur samedi
22 courant.
Pouvant en ma qualité de pasteur
le visiter i toute heure je le vis tous
les jours et quelque fois même deux
fois parjour. llélaitcalme sansgrandes
soulfrarices et soumis à la vo onté du
Seigneur comme tout enfant de Dieu
doit l’être. C’était une fête quand il
nous voyait arriver et chaque fois
il nous parlait de sa chère famille, de
sa tendre mère et de son frère qui
est à Venise et auquel il devait une
lettre.
Voyant les soins assidus dont il
était l’objet, je lui dis un jour: a Au
» sein de votre chère famille vous
» auriez été soigné avec plus de ten« di'esse, mais on n’aurait pas pu
»vous soigner mieux qu’ici». C’est
vrai, écrivez-l à mon père, répondit-il.
Il désirait se rétablir, mais ce désir
si légitime il le faisait toujours précéder de ces paroles-ci : Si Dieu le
vmt. Il lisait son nouveau Testament,
des traités et il priait et entendait
prier avec joie. Par ses paroles, douces
et fermes à la fois, et par sa docilité
exemplaire ' il a rendu un fidèle témoignage à la vérité. A l’occasion de
sa sépulture, soit a l’hôpital, soit au
cimetière, nous avons pu annoncer l’Evangile à un gland nombre d’âmes.
Notre église y était largement représentée, d’aulânt plus que c’était un
Dimanche ét parmi ce respectable contingent de frères et de sœurs, il y
ava l aussi le caporal Tron de Massel.
Non seulement la liberté des cultes
a été sornpuleusement observée, mais
dans cette douloureuse circonstance
des faveurs spéciales nous ont été
i^aites. Un officier, deux sous-offîciers
et des soldats assistaient au culte. Un
de ces derniers s’écria: « Nissun mi» litare in nissun ospedale ha ricevuto
» tanto onorequantote, caporalemio».,
La circonstance si douleureuse qui
l’arracha à sa famille augmentait notre angoisse. Aussi est ce de tout notre
cœur que nous avons demandé et que
nous demandons à Dieu de consoler
et de soutenir la famille si affligée de
notre jeune ami.
7
-,,247
plût à Dieu que dans nos chères
Vallées nous eussions beaucoup de
parents semblables à ceux qui aujourd’hui pleurent un fils bien aimé, qu’ils
ne verront plus ici bas, et que dans
notre pays natal tous ceux qui sont
Eris par le service militaire ressemlassent à notre jeune et maintenant
bien heureux frère Adolphe Revel,
(tardant comme lui dans leur cœur
a crainte du Seigneur.
Agréez, très honoré Monsieur, les
salutations fraternelles de votre dévoué
en fils
Jean Pons.
0tbltogra]»hU
storia generale della Letteratura Tedesca di Gian Giacomo
Parandero. —Torino, Erman Loescher, 1878-1882. (Deux voi. grands
in-16, de vii et 232, — vi et 273
pages).
Il me parait utile et convenable
d’appeler l’attention des lecteurs du
Témoin sur ce livre d’enseignement
supérieur, dû à la plûme d’un de nos
compatriotes. C’est, je'crois, avec le
grand ouvrage de monsieur Geymonat
(Scieitza della Religione) un des premiers livres, d'origine vaudoise, écrits
en italien depuis l’assirnilalion complète des Vaudois, avec tous les aulires citoyens de la grande patrie italienne.
L’étude de la littérature allemande
prend uné place depuis longtemps
méritée, et chaque jour plus importante, dans l’ensemble des connaissances, qu’exige la moyenne croissante d’instruction, nécessaire aux
esprits cultivés.
L’histoire, très-sommaire mais trèscomplète, de cette littérature, publiée
par M. Parander, d'après les sources
originales, soit allemandes, soit étrangères, me parait des plus impartiales
et des plus riches.
L’abondance même des notices succinctes, qui s’y trouvent accumulées.
donne parfois l’illusion d’une surcharge ue détails, qui lasse aisément
l’attention sans pouvoir y laisser de
trace bien marquée. Le cours serait
certainement incomplet sans cela ;
mais certainement aussi, il serait plus
captivant, si l’auteur avait cru pouvoir se permettre de laisser plus souvent déborder en quelques pages
émues, l’intérêt qu’il prenait luimême aux écrivains qu’il nous présente.
Les proportions générales de l’œuvre, dira-t-on, eussent été rompues;
il eut fallu omettre beaucoup de
noms, que l’exactitude historique
oblige à menlionner; et l’espace plu.s
grand accordé aux œuvres ou aux
auteurs de prédilection, eut paru une
injustice à l’égard des autres. — Cela
est parfaitement vrai ; mais il n’en
est pas moins regrettable que le cadre
de ce travail n’ait pas permis à l’auteur de donner plus de développements à certaines parties de ses études. Les indications que renferment
ces deux petits volumes, sont du
reste d’une exactitude remarquable
et de plus, ce qui n’est pas sans
mérite, exposées avec une précision
tout allemande et une clarté lonl italienne. C’est en les lisant que j’ai pu
me faire, pour la première fois, une
idée un peu nette, de ce grand et
farouche poème des Niebelungen,
dont le nom mystérieux, (et encore
un peu inexplicable) gui avait toujours
eu pour moi l’attrait de l’inconnu.
Celle Histoire de la Littéi'aiure A Uemande, écrite simplement et, autant
que j’en puis juger, d’un style sobre
et correct, me parait de tout point
qualifiée pour servir avantageusement
aux éludes classiques, qui doivent
préluder à l’histoire comparée des
liltéralures modernes.
A. M.
éliront que ^l^ubobe
Le Corps des pasteurs est convoqué en séance ordinaire pour le 17
Août courant à 8 heures du malin,
8
-----------,248
à la Tour dans la salle de la Bibliothèque du Collège. Les deux objets
à l’ordre du jour sont:
a) Nomination des commissions examinatrices de la gestion de nos différentes administrations: — Table,
Evangélisation, Hôpitaux, Théologie.
b) Examen de foi et de convictions
religieuses des candidats Buffa, Vinay pt Rodio, à la condition toute
fois que ce dernier adresse sa demande à la Table et que M' Buffa,
qui a fait la demande, lui fasse parvenir son diplôme.
Une circulaire a été adressée à tous
les membres du corps pastoraj. Le
présent avis servira d’mvilation à ceux
qui n’auraient pas reçu la circulaire.
AÏNIVOINOE
SOCIÉTÉ ÉVANGÉLIQUE DE GENÈVE
: ,,j, Ecole <dfi,Thé«|ogic.
La Faculté, sans sé rattacher à aucune
église faftimlière, a pour but de
former des pasteurs évangéliques.
Ancien Testament : Exégèse; M. Barde
prof., M. Ch. Ed. Martin.™ Interi
prêtation: M. Tissot prof. —-Archéologie hébraïque: M. Ch. Ed. Martin.
Nouveau Testament: Exégèse; Iniroduction; Herméneutique; M. Barde
’ professeur. * ' ■
Théologie Historique; Histoire du
Christianisme; M. Riilfet prof. —
’ Histoire des Dogmes : M. Tissot pi'of.
’ — Patristique: M. Durand, ancien
pasteur à Liège.
Théologie Systématique : Dogmatique; Apologétique; M Thomas prof.
— Symbolique; M. Tissot prof.
Théologie Pratique; Le Ministère;
M. Tissot prof. — Eludes homilé' tiques,;, Ëxercioes, catéchéliques :
M. Barde prof.
Coni*»>xtraordiiiaire$ :
Exégèse de l’Ancien Testament.
Hygiène, — Diction. — Chant.
I/Ecole Préparaloirc
est divisée en 3 degrés. Les élèves
reçoivent un enseignement biblique,
littéraire, philologique (latin, grec,
hébreu, allemand), scientifique et
sont placés sous une direction affectueuse et chrétienne.
Les étrangers peuvent être reçus
dans une maison d’étudiants tenue
par M. Durand, ancien pasteur^ à
Liège.
Les cçwrs s'ouurirmit le S octobre.
S’adresser, pour les admissions, à
M. le prof. Tissot, président du département de théologie et^ pour le
programme^ fàtMi le pastcuf ïRimond
(Oratoire Genève).
Une demoiselle protestante capable
d’enseigner * l’allemand, l’anglais î et
un peu le français et la musique désire se placer comme institutrice, ou
demoiselle de compagnie. ,
S’adresser à la Direction du Témoin.
LibraircS'E[liteurs CbianUire yi Mascarelli
À, l’IGNEROL V
L^eiSTOIRB DES
par ?
P. GILLES.
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ErnestKobehï, Gérant elAdministraleur
Piguerol, lmp. Chiaiilore et JHascareHL