1
■ l » AIVlfEB
E B tt DECE1HBRE i » 4 »
»
^
*
MT S .
»
îemUc iiitm\xdU
SPfiClilENliNT COSSAGRfiB i ü l INTÉRÊTS DR LA FAMILLE TADDOISE
•
Ilh dion qu’ es la u d es . . . »
• Ils disent qu’il est Vaudois •
NOBLÀ LETCZON.
SoKKAniB. Histoire vaudoise. — Questions locales. — Poésie. —
Missions. — Bulletin bibliographique. Nouvelles religieuses. —
Nouvelles politiques.
H IST O IR E T A V D 0 18 E
D * la p art prise à la tU orieu a e reaslrée
par
A osué JA M A T E E .
(fin).
Veut'On voir maintenant jusque dans quels détails le génie
militaire et la connaissance des lieux permettaient à Janavel
de désigner d’avance aux Vaudois toutes leurs opérations?
« Pour rentrer en possession de vos Vallées, leur dit-il , celle
de St-Martin est la première dont vous devrez vous emparer. Afin
de l’attaquer bien à propos, il faudra faire trois bandes de vos sol
dats, une desquelles prendra le haut des m ontagnes, la seconde
gardera le pont de la Tour (près du Pom aret), et la troisième se
partagera en deux, pour investir le Perrier, dont la prise est fort
nécessaire, ne pouvant sans cela donner ni secours ni retraite sans
être découverts.
« Pour ce qui est de la vallée de Luserne, il faut gagner le plus
haut des montagnes et être prompts à renvoyer la moitié des sol
dats en bas les rivières pour couper les ponts, ensuite, tenir ferme
2
—
82
—
en établissant des embuscades aux lieux favorables et étroits. 11 fau
dra garder fortement le pont de Subiasq pour empêcher qu’on en
lève le bétail et les vivres.
« Pour ce qui est de la ville de Boby, je ne crois pas que
l’ennemi s’y vienne camper. Pour le Villar, je vous dirai ma pen
sée de bouche, sans la mettre par écrit. 11 faudra investir la Tour
de nuit et y mettre le feu tout autour, afin que la fumée vous mette
à couvert de la canonnade du fort. Quant à St-Jean et à Angrogne
je ne puis vous dire toutes les résolutions qu’ils supposent, et en
cela vous devez vous diriger selon les circonstances.
« Dès que vous serez entrés aux Vallées, il vous faut loger les
ministres, les médecins et les blessés, au Serre-de-Cruel, et lorsque
la ville de Boby sera prise, ils se retireront à la Sarcena ; et quand
le Villar sera pris, ils iront à Pertuzel, et lorsque la Tour sera
prise à la Rua-de-Bonnet ou au Taillaret. Enfin, lorsque Pram ol,
Angrogne et Rocheplatte seront p ris , il faudra les retirer au Pradu-Tour, d’où ils départiront leurs soins et bons conseils à ceux
de l’une et l’autre vallée ».
A ce document, dont nous n’avons pu rapporter que des
fragments assez courts, est jointe une autre pièct; fort cu
rieuse; le règlement militaire des Faudois durant cette cam
pagne , suivi de la prière qui se faisait soir et matin dans
les corps-de-garde et avant d’aller au combat. Le règlement
est précédé des lignes suivantes assurément fort remarquables
dans une pièce de ce genre :
« Puisque la guerre, que l’on intente contre nous, est un effet
de la haine contre notre sainte religion, et que nos péchés en sont
la cause, il faut que chacun s’amende, et que les officiers aient
soin de faire lire de bons livres, dans les corps-de-garde, à ceux
qui demeurent en repos, et de faire faire la prière soir et matin
selon qu’elle est à la fin de ces articles ».
Nous sautons ces articles pour ne pas allonger. Mais voici
dans son entier la prière à laquelle fait allusion ce préam
bule : nous ne pourrions mieux terminer ces extraits qu’en
la transcrivant : elle explique , mieux encore que les
conseils et la prudence du vieux guerrier, le succès de cette
mémorable entreprise.
PRIÈRE
Pour faire à Dieu soir et m atin dans les corps-de-garde,
et aussi avant que d’aller au combat.
Seigneur, notre grand D ieu , et Père de miséricorde, nous
nous humilions devant ta face pour te demander le pardon
3
—
83
—
de tous nos péchés, au nom de Jésus-Christ noire Seigneur,
afin que, par ses m érites, ton ire (colère) soit apaisée envers
nous qui t’avons tant offensé par notre vie perverse et cor
rompue. Nous te rendons aussi nos très-humbles actions de
grâces de ce qu’il t’a plu nous avoir conservés jusqu’à pré
sent contre toutes sortes de dangers et de malheurs , et te
supplions humblement de nous continuer à l’avenir ta sainte
protection et bonne sauve-garde contre tous nos ennemis, de
la main et de la malice desquels nous te prions aussi de
nous délivrer et garantir. Et puisqu’ils attaquent ta vérité
pour la combattre, bénis nos armes pour la soutenir et la
défendre, étant Toi-même notre force et notre adresse dans
tous nos combats, afin que nous en sortions victorieux et
triomphants. Et s’il arrivait à quelqu’un d’entre nous de
mourir dans le com bat, reçois-le , Seigneur , en ta grâce ,
en lui pardonnant tous ses péchés, et fais que son âme
soit recueillie dans ton paradis éternel. Seigneur, exauce !
Seigneur, pardonne ! pour l ’amour de ton Fils bien-aimé Jé
sus-Christ , notre Sauveur : au nom duquel nous te prions
en disant : Notre Père qui es aux d e u x ete.
Seigneur, augmente-nous la f o i , et accorde-nous la grâce
de t’en faire de cœur et de bouche une franche confession
jusqu’à la fin de notre vie : Je crois etc.
La sainte paix et la bénédiction de Dieu notre P ère, l’a
mour et la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, la conduite,
la consolation et l’assistance du St-Esprit, vous soient données
et multipliées, dès maintenant et à tout jamais. Ainsi soit-il.
QVESTIOIIIS E O C A liE S
Ce que nous avons et ce qui nous manque
comme Eglise
(4™* article)
O rganisation ecclésiastique . S ous ce titre j ’aurai à parler
successivement du Synode, de la Table , des Assemblées de
paroisse et des Consistoires.
Du Synode : Le Synode est défini par notre Discipline :
« l ’assemblée des représentants de l ’Église vaudoise ». Nous
4
—
—
voici en présence d’une des plus belles institutions qui se
puisse concevoir. Voici, réunis dans une même enceinte,
les hommes auxquels l’Église a remis le noble mandat de
la représenter. Tous ne sont pas engagés dans la même car
rière ; ils n’ont pas tous reçu le même degré de culture in
tellectuelle ; leur manière de voir sur les questions qui vont
être débattues est peut-être fort diverse; mais tous sont chré
tiens, sincèrement chrétiens : une même fo i, la foi de l’Église
qu’ils représentent, les anime; une affection cordiale, résultat
de celle foi qu’ils ont en commun, les unit les uns aux
autres; et le but qu’à travers une diversité peut-être grande
de vues, tous poursuivent, c’est le bien , la prospérité de
celte église au nom de laquelle ils sont assemblés. Aussi,
voyez-les à l'œuvre : avant de commencer leurs délibérations
ils prient; ce n’est point par forme, pour suivre un usage
établi qu’ils le font, mais par un besoin sincère de placer
leurs délibérations sous le regard du Seigneur et sous l’in
fluence de sa grâce. Ils ne prient pas seulement une fois en
commençant, m ais, au milieu de leurs travaux , quand la
discussion menacerait de devenir irritante, quand la décision
à prendre est d’une si haute importance que les cœurs en
éprouvent comme une sorte d’angoisse, alors ils prient et les
esprits s’adoucissent ; ils prient encore et les cœurs sont mis au
large. La charité n ’a pas à souffrir dans cette assemblée de
la vérité, et celle-ci à son tour n’a pas à redouter les com
plaisances d’une charité faussement ainsi nommée; la gravité
s’y allie avec l’abandon , la vivacité et la chaleur propres
aux convictions profondes, avec le support et la bienveil
lance; un esprit qui n’est pas d’ici bas, l’Esprit du Chef de
l’Église préside à to u t, dirige tout par sa divine influence ;
et quand le moment de se séparer est arrivé, il n’y a par
mi ceux qui composaient l’assemblée ni vainqueurs ni vaincus,
mais seulement des frères, heureux des moments qu’ils ont
passés ensemble ; heureux surtout de la pensée que le tra
vail auquel ils se sont appliqués ne sera pas v a in , mais
qu’avec la bénédiction du Seigneur, il profitera à cette Église
objet de leur plus tendre et de leur plus vive affection.
Maintenant je demanderai : est-ce un spectacle pareil ou
seulement approchant que celui que présentent nos assem
blées synodales, non celles tenues en des temps de complète
mort spirituelle (je ne parlerai pas de celles-là), mais celles
5
— 8b —
tenues de notre temps , sous l’influence d’un retour marqué
aux doctrines et aux inspirations de l’Évangile?
Je ne sais comment par plusieurs cette question sera ré
solue ; pour m o i, faisant appel à mes souvenirs et à mes
impressions je ne puis répondre sinon : qu’entre ce qui est
et ce qui devrait être la différence me paraît immense.
On me demandera en quoi elle consiste, et ce qui manque
tant à nos synodes pour que mon assertion soit justifiée?
— Ce ne sera , j ’en conviens volontiers, ni le talent, ni
l’intelligence , ni l’intégrité, ni la dignité , ni l’ordre : nos
derniers synodes ont fait preuve de toutes ces qualités et de
bien d’autres encore. Mais ce qui leur manque et leur man
q u e , selon moi, à un très-haut degré, c’est l’esprit chrétien,
ce souffle d’en haut qu’on ne peut ni apercevoir ni saisir,
mais qui se sent ; qui lorsqu’il plane sur une assemblée s’y
trahit par mille indices et imprime à tout ce qui en émane
un cachet de spiritualité et de sainteté qu’on chercherait en
vain en dehors de son influence.
Or que l’esprit chrétien manquant à nos synodes, il leur
manque par cela même immensément , qui est-ce qui eu
doutera sinon ceux qui n ’ont pas la moindre idée de la na
ture et du but de telles assemblées ? Si un synode c’est
comme il a été dit d’après notre discipline « l’assemblée des
représentants de l’Eglise » ; si les intérêts qui se débattent
dans une telle assemblée sont les intérêts de l’Eglise , c’està-dire , en définitive les intérêts de Jésus-Christ son Epoux
et son R o i , .........comment de tels intérêts seraient-ils efficacément tutélés. ou plutôt comment n’auraient-ils pas à
souffrir et ne courraient-ils pas les plus grands risques au
sein d’une assemblée où l’absence de l’Esprit est précisément
ce qui se fait le plus sentir ? Ce sont là des vérités si élé
mentaires et si évidentes par elles-mêmes, qu’on éprouve une
sorte d’embarras à en entreprendre la démonstration.
Faut-il maintenant prouver que l’esprit chrétien est bien
ce qui manque par-dessus tout à nos synodes ? — Mais qui est-ce
qui y ayant assisté , ne fûtrce qu’une fois , n ’en est sorti ,
convaincu de cette vérité au-delà même de ce qu’il eût voulu
l’être ? Qu’on retranche de ces assemblées le culte dont elles
sont précédées, la prière par laquelle commence et finit
chaque séance (et l’on sait avec quelle facilité tout cela peut
dégénérer en une simple forme), puis qu’on me dise ce qui
6
—
86
—
s’y passe qui ne pût se passer aussi bien dans toute autre
assemblée délibérante, composée d’hommes intelligents et hon
nêtes ? Les matières à discuter seront différentes, je le veux,
mais l’esprit dans lequel on les discute, l’est-il? Sent-on,
en pénétrant dans cette enceinte et en écoutant pour un mo
ment les choses qui y sont dites, que véritablement on est
là dans un milieu différent du milieu ordinaire ; que l’atmo
sphère au sein de laquelle on respire n’est pas l’atmosphère
pesante et agitée des intérêts de ce monde , mais l’atmosphère
éthérée et pure des calmes régions de la foi? Nos synodes
font-ils des œuvres de foi ? Et si malgré cela , la vérité y
remporte des triomphes , comme je reconnais avec actions
de grâces qu’elle en a remportés , et de beaux ; pouvonsnous éprouver en présence de ces victoires de la vérité cette
joie, ce bonheur, cette confiance en leur durée et en leur
efficace que nous éprouverions, s’il s’y ajoutait la conscience
que c’est l’Esprit de Dieu et non l’esprit de l’homme qui
les a remportées ; si nous pouvions avec fondement envi
sager dans ceux qui y ont contribué, autre chose que dés
partisans d’une cause qu’ils avaient épousée, de fervents et
sincères disciples de la vérité ? — Ah ! si l’action de nos
synodes sur l’ensemble de l’Eglise n’a été ni plus énergique
ni plus bienfaisante, ne nous en étonnons pas , étonnonsnous plutôt qu’elle l’ait seulement été autant.
Mais à qui la faute s’il en est ainsi ?
Avant to u t, disons-le franchement, aux pasteurs et aux
ministres de l’Évangile qui sont assez nombreux et assez in
fluents dans nos synodes pour qu’on ait le droit de leur de
mander compte de la plus grande partie du bien qui devrait
s’y faire et qui ne s’y fait pas.
O ui, reconnaissons-le , frères bien-aimés , si l’Esprit de
Celui, dont nous disons les ministres habitait en nous comme
il devrait y habiter ; si cet Esprit était notre vie ; si
nous étions fermement décidés à ne céder à aucune autre
inspiration qu’à celles qui viennent de lui ; si Jésus-Christ
et Jésus-Christ crucifié était l’unique chose que nous vou
lussions savoir toujours et partout, alors soyons en certains,
quelles que fussent les influences contraires, celle de l’Esprit
agissant en nous serait assez forte , non seulement pour les
c(>ntrebalancer toutes, mais pour les dominer. L’aspect de
nos Synodes serait autre , et leur action sur l’Eglise autre
7
—
87
—
aussi. — Aux pasteurs donc et aux ministres la première faute
de ce peu de spiritualité que nous avons signalée.
Mais la faute n’en est pas seulement aux pasteurs : l’Église
tout entière y participe. C ’est parce qu’elle est faible au sein
de l ’Église que l ’action de l’esprit est faible au sein de nos
synodes ; c’est parce que l’idée que l ’on se fait généralement
au milieu de nous d’un synode est des plus fausses , que
tant de gens y sont envoyés chez lesquels ne se trouvent au
cune , ou presqu’aucune des qualités qu’un véritable repré
sentant de l’Église devrait posséder. Qu’est-ce en effet qu’un
Synode aux yeux du très-grand nombre ? — Une assemblée
dont la mission principale est de surveiller la comptabilité
de la T ab le, de terminer certains différends, et voilà tout.
— Mais cette comptabilité, se dit-on, n’est pas la nôtre ,
ces différends ne nous regardent p a s, à quoi bon nous entracasser? Que l’on envoie au synode qui l’on voudra, que
nous importe, avons-nous à y gagner ou à y perdre quelque
chose ? Ét avec ce beau raisonnement le jour des élections
arrive et peu , très-peu d’électeurs se pressent autour de l’urne.
— Les exceptions outre qu’ elles sont rares , sont plutôt
l’effet des partis que d’une fidélité scrupuleuse au devoir. —
Si au moins les électeurs qui restent avaien t, plus que
ceux qui s’en vont, une intelligence nette de ce qu’est un
Synode et des qualités indispensables à un représentant de
r Église. Mais non : les idées des uns sont là dessus les idées
des autres , et au lieu de se demander avant tout si celui
qu’ils se proposent d’élire est un chrétien, s i , appelé à re
présenter l’Église, il en a la foi; si sa vie est conforme à
cette foi ; si les intérêts de Jésus-Christ trouveront en
lui un défenseur intelligent et z é lé , un homme entendu
est le plus souvent tout ce qu’ils requièrent, heureux encore
quand ils requièrent autant et que le titre de syndic ou de
conseiller n’est pas la seule qualité qui le recommande à
leur choix.
Or comment de nominations si peu selon l ’Evangile, sor
tirait-il un Synode qui le fût? Comment attendre de la spi
ritualité de l’ensemble , quand hélas ! il y en a si peu dans
les individus ? Et comment la prospérité, la vie de l’Église
seraient-elles le produit d’ une assemblée où la présence et
l’action de l’Esprit se font si faiblement sentir ? Des assem blées ecclésiastiques sans l ’E sprit, q u ’on les appelle Synodes
8
—
88
—
ou Conciles, peu im porte, c’est de tous les moyens de ruiner
l’Église, le plus infaillible.
(Im suite prochainement).
P O E S IE
Traduction en vers italiens du psaume XLII (t).
(sur l’air de ce même psaume dans le recueil français).
Come cerva che assetata
Brama un limpido ruscel ;
T a l , quest’ alma sconsolata ,
Brama te , Re d’ Israel.
Del Dio vivo ell’ ha desir.
Lui sol cerca e vuol seguir ;
Quando , ahi ! quando o mio diletto ,
Verrò innanzi al tuo cospetto !
2
È il mio pan continuo pianto
L ’ empio intorno a me si s ta ,
Di schernirmi si dà v an to ,
E il tuo D io , chiede, che fa?
0 beata la stagion
Quando andavo in tua magion
Co’ tuoi Adi, in mille modi
Celebrando le tue lodi.
Ma qual ansia ti divora?
Perchè tremi afflitto cor?
Ti conforta e spera ; ancora
Alzerò lodi al Signor,
Qiiand’Ei pio d’un guardo sol
Fia che sgombri ogni mio duol.
L ’ alma struggesi, o gran Dio ,
IVeir ardor d’ un tal desio.
(1) Entrait da recueil intitulé : Salmi « Canfict. Voir aux amumets.
9
~
89
—
k
Di tua collera il torrente
Cento volte in me passò ;
Ma la tua grazia possente
La tempesta dileguò.
T u , mio fido condottier
Finché dura il giorno intier ,
10 la notte in mezzo al pianto,
T ’ alzerò di lode un canto.
5
Ma perchè spirito mio
Sgomentarti vuoi così?
A chi sol adora Iddio
11 suo braccio mai falli.
Sol ch’ io guardi al suo favor
Dico : egli è mio Salvator ;
Egli è quei che in ogni loco
Nel mio duol fidente invoco.
n iS S IO N S E V A N C E IilQ lIE S
Clreulnlre du Com ité des Mimions a u x différentes
f
paroisses de l’E glise
Taudolse
Chers et bien-aimés frères en Jésus-Christ !
Le Comité vaudois, pour les Missions évangéliques chez les peuples
non-chrétiens , vient vous informer qu’il a fixé le versement de
la collecte annuelle qui se fait dans notre Église, au profit de
cette œuvre, à tout décembre prochain.
Vous annoncer cette collecte, frères bien-aimés, c’est déjà vous
la recommander , puisque vous n'avez pas attendu à aujourd’hui
de comprendre combien sont impérieux et divers les motifs qui
nous pressent de nous intéresser à une pareille œuvre.
Permettez-nous toutefois de vous en rappeler sommairement
les principaux :
Et d’abord, le but que cette œuvre se propose : Ce but, vous
le savez, n’est autre que le salut des âmes , l’établissement sur
la terre du règne de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ,
avec tous les avantages spirituels et temporels qui en découlent.
Concourir à la réal^tion d’un pareil b u t, n’est-ce pas l’œuvre
la plus excellente et la plus glorieuse à laquelle de pauvres
pécheurs puissent être appelés ?
10
— 90 —
En deuxième lieu , l’ordre de notre Maître qui , au moment
de quitter cette terre où il avait accompli le salut des hommes,
recommanda à ses disciples e t , dans leur personne, à tous ceux
qui, dans la suite des siècles , croiraient à leur prédication,
d’aller évangélisar toutes les nations, les baptisant au nom du Père,
du Fils et du Saint Esprit (i). Tous ne ^pouvant aller, tous n’é
tant pas propres à la prédication de l’Évangile , c’est le devoir
de ceux qui restent, de soutenir ceux qui s’en vont, de leurs
dons et de leurs prières ; jusqu’à ce que le temps soit arrivé
où, selon la parole du prophète, la terre sera remplie de la connais
sance de VEternel , comme le fond de la mer des eaux qui le cou
vrent (^).
En troisième lieu, notre titre et notre profession de Chrétiens.
Comment si c’est sincèrement que nous nous appelons de ce
nom ; si nous avons goûté par expérience ce que c’est que d’être
sauvé , la paix , la jo ie , les consolations, les biens de toute
espèce que l’Évangile apporte à ceux qui le reçoivent — com
ment ne nous sentirons-nous pas pressés de rendre d’autres que
nous participants de si grands avantages ? L’humanité toute seule
nous en ferait un devoir, à combien plus forte raison la charité.
En quatrième lieu et enfin , le souvenir de ce que nos ancêtres
ont été sous ce rapport. Vous savez la hante importance que
l’œuvre des Missions revêtait aux yeux de nos pères, et au
prix de quels grands sacrifices, eux-mêmes s’en allaient col
portant de lieu en lieu cette « perle de grand prix » ainsi qu’ils
appelaient l’Évangile. Eh bien! frères, si nous voulons être dignes
du titre de leurs descendants; si nous avons à cœur de redonner
à nos églises leur antique et bienfaisant éclat ; si nous voulons
laisser en héritage à ceux qui viendront après nous, des béné
dictions comme celles que nos pères nous ont léguées, appli
quons-nous, sous ce rapport aussi, à marcher sur leurs traces.
Saisissons avec empressement cette occasion qui nous est offerte,
de témoigner au Seigneur notre reconnaissance pour les bienfaits
sans nombre dont il s’est plù à nous combler depuis si long
temps , et tout particulièrement dans le cours de ces deux dernières
années, et Dieu est tout puissant pour vous combler de toutes sortes
de grâces, afin qu’ayant toujours tout ce qui vous est nécessaire, vous
ayez abondamment de quoi faire toutes sortes de bonnes œuvres (3).
Fos très-dévoués serviteurs et frères en J-C.
etc. etc. etc.
La Tour le 22 novembre 1849.
(1) Evangile selon S. Matthieu XXVIII, 19.
(2) Ésaïe X I, 9.
(3) II Cor. IX , 8.
11
—
91
—
B U LIiETIIV B IB IilO C iB A P H IQ lJ E
L ’I sraël des A lpes : Histoire complète des Faudois du Piémont et
de leurs colonies, par A . Muston, docteur en Théologie, ne tardera
pas de paraître, mais en 3 volumes au lieu d’un annoncé par le
prospectus. L ’auteur n’a pas cru pouvoir renfermer en un seul
volume la substance des nombreux et importants documents qu’il
a réussi à se procurer et qui feront à plusieurs égards de son
ouvrage un livre entièrement neuf. Un /raginent d’ une centaine
de pages en a déjà été publié sous le titre de: Les Martyrs Faudois.
Nous n’avons pas besoin de dire que c’est avec le plus vif in
térêt que nous l’avons lu : la matière à elle seule y prête déjà
beaucoup, et combien plus avec les formes dramatiques et ani
mées dont l’auteur a su la revêtir. Toutefois il est deux recom
mandations que, si nous étions à temps pour cela, nous prendrions
la liberté de faire à M. Muston: la 1.™ serait de serrer les sources
d’aussi près qu’il lui sera possible; la 2.™", d’élaguer bon nombre
des réflexions dont son récit est surchargé et qui en gênent le
mouvement. Moyennant ces précautions e t , peut-être, aussi un
peu plus de correction dans le style , le livre que M. M. prépare
a sa place assurée , nous n’en doutons pas, parmi les productions
historiques les plus intéressantes de notre époque.
I V a l d e s i , ossiano i C ristiani C attolici secondo la Chiesa primitim , abitanti le cosi dette F a lli di Piemonte. Cenni storici per A . Sert.
Un vol. de 300 pages tn-12. Prix 3 fr. : se trouve à Turin chez
G ianini e F iore , chez Mr M alan neveu Négociant, et à la Tour au
Collège.
Nous nous bornons pour aujourd’hui à annoncer cette intéres
sante publication destinée, dans le dessein de l’auteur, à faire con
naître aux Italiens l ’origine, la fo i, l’organisation et les vicissitudes
d’une église dont ils n’ont pu apprendre quelque chose que par
la voix de ses plus ardents antagonistes, nous réservant de nous
en occuper plus tard, avec toute l’attention qu’un pareil livre mérite.
S almi e C antici : un jo li petit volume fn -i2 , paroles et musique.
Se trouve chez tous les régents paroissiaux des Foliées et au Collège
de la Tour. Prix i fr.
Quand le Synode vaudois de 1848 invitait la V . ’fable à favo^
riser l ’établissement du culte en langue italienne partout où la
chose serait reconnue possible, il ne faisait que donner une
voix à un sentiment très-général au sein de notre population. Mais
une chose entr’autres manquait pour l’effectuation d’une si belle
pensée, c’étaient des chants. En français il n’en manquait p a s,
mais en italien , où les prendre ? On avait bien , il est vrai, les
psaumes rimés de Diodati, mais outre que cette traduction est
assez médiocre , il n’existait pas de musique connue qu’on pût
y adapter pour chanter dans nos assemblées. Le plus court
était donc de faire d’un certain nombre de psaumes et de cantiques
une traduction entièrement nouvelle, en adaptant les paroles aux
12
—
92
—
airs très-connus de ces mêmes psaumes et cantiques en français.
Cet essai a été tenté, et le recueil que nous annonçons est le
produit de ce travail. Ce recueil ne laisse-t-il absolument rien à
désirer ? — Nous pensons au contraire qu’il laisse beaucoup : les
difficultés à surmonter , pour bien réussir , étaient trop grandes
et de trop de sortes pour qu’en dépit du talent distingué de la
personne chargée de ce travail, elles aient pu l’être toutes. Mais
ce que nous ne craignons pas d’affirmer c’est que, tel qu’il est,
ce recueil suffit et suffira pour longtemps encore à la satisfaction
du besoin religieux qui lui a donné naissance. C’est là l’essentiel,
et quant à l’avenir il saura bien, sous ce rapport aussi, prendre
soin de ce qui le regarde. Les chants dont se compose ce petit
volume sont au nombre de 39 , 16 psanmes et 23 cantiques. La
musique en a été gravée avec soin par un des premiers artistes
de Florence; l’impression en est pareillement très-soignée , et le
tout ensemble forme un charmant recueil que ceux de nos lecteurs
qui comprennent l’italien, feront bien de se procurer au plus tôt.
N 0 W Æ M ,ÏÏ4 Æ S M tÆ Ié M filE V S B S .
I talie. Réaction, réaction générale, rapide , insensée, voilà le résumé
des nouvelles religieuses de l’Italie. Les revers récemment essuyés par
le parti-prélre ne l’ont point rendu sage , tant s’en faut; et on le re
trouve aujourd’hui, partout où il peut ressaisir le pouvoir , le même qu’il y a
deux ans , seulement plus aig ri, plus avide de domination, plus into
lérant que jamais. C’est ainsi qu’à Maples un décret vient de paraître ,
imposant à quiconque veut enseigner art ou science n’importe, outre le
brevet de capacité, outre un certificat constatant qu’il est bon catholique,
un examen sur le grand cathéchisme , et, quand certaines parties de l’en
seignement qu’il se propose de donner touchent à la religion , un autre
examen devant une faculté de théologie ! N’est-ce pas que l’odieux et
le ridicule se disputent un tel décret? Mais il est des gens qui osent
tout. — A Rome même retour au passé, seulement sur une plus grande
échelle. L’Inquisition abolie, « à perpétuité » par la Constituante ro
maine y regorge de nouveau de victimes. Une de ces victimes , le Docteur
/mbilU, ancien professeur des Dominicains à Rome même, et maintenant
inTffi^e de l’Évangile a été et est encore l’objet du plus vif intérêt de
la part des chrétiens d’Angleterre et de France qui ont fa it, mais jusques
ici en vain, toutes les démarches imaginables pour obtenir son élargis
sement. — En Toscane, qui était jadis l’Etat le plus libéral de toute l’Italie,
c’est la même tendance qui domine, témoin la séquestration de 26,000
exemplaires du Nouveau-Testament dont nous avtms ■pà’rtéf'lémoiiï encore
une Téeente ClrcüTalFe dû ministre de l’Intérieur interdisant l’introdution
et la vente dans le Grand-Duché de toute publication religieuse nonconforme aux doctrines de l’Eglise romaine, témoin en dernier lieu la
manière brutale dont un officier de la marine janglaise et son épouse
furent, sans jugement aucun, chassés de l’Etat de Lucques , où ils fai
saient beaucoup de bien aux pauvres, pour le seul crime d’avoir remis
un traité religieux à un malade de l’hôpital. — En Piémont enfin, où
elle est encore très-peu puissante , la réaction l’a été assez déjà pour ar
13
—
93
—
radier à l’ex-Diinistre Pinelli un décret interdisant la vente publique des
Saintes-Écritures, — Et pourtant malgré tout cela, et peut-être en grande
partie à cause de cela, nous croyons que jamais depuis longtemps en
Italie, les esprits n’ont été plus détachés de Rome et plus sérieusement
tournés vers l’Évangile. Dieu, qui a en sa main les temps et les hommes,
sait mieux que nous ,par quelle voie il veut conduire ce peuple à la
connaissance de son Évangile , et à celte liberté selon l'Esprit qui est
le privilège de ses enfants.
— F rance. Le fait suivant se lit dans les Archives évangéliques, une
des meilleures publications religieuses de la France : • Ces jours passés ,
une tombe se fermait sur la dépouille mortelle d'un frère en Christ qui,
pendant une longue m aladie, avait donné les témoignages les plus édi
fiants d’une conversion sincère et profonde. Pour toute oraison funèbre,
Mr Cazalis, ministre de l’ Evangile , lisait en présence d'un auditoire
recueilli la lettre ci-jointe :
Toulouse ce 6 octobre 1849.
Je sousigné P. G . , ne connaissant pas le moment de ma m ort, mais
me rappelant ces paroles: « V eillez, car vous ne savez n i le moment
n i l’heure »; et pour me conformer à cette parole ; « Dispose de ta
maison, car tu t’en vas mourir » , déclare me reposer entièrement sur
les mérites de Jésus-Christ, mort ponr mes offenses et ressuscité pour
ma justification; pleinement persuadé qu’ il est l'Agneau de Dieu qui ôte
les péchés du monde et qu’il est venu chercher et sauver ce qui
était perdu , je déclare vivre et mourir dans cette f o i , qui est celle
de l’Eglise réformée évangélique basée sur la seule Parole de Dieu qui
est la vérité. Quand je m ourrai, je déclare ne vouloir être enterré que
par les pasteurs, ministres ou frères de cette communion évangélique,
ne recevoir aucun soin que d’eux après ma mort, comme j ’en ai reçu
et j'en reçois pendant ma v ie , et quoique je sois né dans l’ Eglise ro
maine , je déclare ne plus lui appartenir , parce que j ’ai rejeté toutes
ses erreurs pour me conformer à la Parole de Dieu. Mon vœu donc le plus
a rd en t, maintenant que le Seigneur m’a fait miséricorde, et que j ’ai
le pardon de tous mes péchés par le sang de sa croix , est que ma
dépouille mortelle soit déposée dans le cimetière des frères réformés
dits protestants et que mes cendres reposent avec les leurs. Je déclare
que c’est ma dernière volonté et prie le Seigneur de me l’accorder.
— S uisse . Par un arrêté du 20 octobre le Conseil d’ Etat du Canton
de Vaud a suspendu, pour cinq semaines, de leurs fonctions et de leur
traitement, tous les curés du district d'Écballens et les prêtres desser
vant les chapelles catholiques tolérées , pour avoir refusé de lire , du
haut de la chaire , le mandat ou exhortation pour le jeûne fédéral.
Nouvel échantillon de la manière dont la liberté de conscience est
comprise par les gouvernants du Canton de Vaud !
— A llemagne. La construction d'un temple protestant à Inspruck (Tyrol,)
a été dernièrement décidée. Le clergé romain a fait de puissants efforts
pour empêcher la réalisation de ce p ro je t, mais en vain , le conseil
municipal se montrant fermement résolu de faire respecter la liberté
des cultes reconnue par la Constitution autrichienne.
— Dans la séance du 14 novembre , la seconde Chambre prussienne
a adopté le § 12 du projet de constitution ainsi conçu : « L’Eglise
» évangélique et l’Eglise catholique rom aine, ainsi que toute autre
» communion religieuse, règlent et administrent elles-mêmes leurs pro» près affaires, et conservent la possession et la jouissance des élablis» sem enls, dotations et fondations affectées à des buts de culte , d’en
14
— 9?i —
»
»
»
»
seignement et de bienfaisance », et le 13me portant que « les communions religieuses peuvent communiquer li,brement avec leurs supérieurs , la publication des ordonnances ecclésiastiques n’étant soumise
qu’aux restrictions fixées pour toute autre publication ».
— On lit dans le Semeur qu’il n’y a pas longtemps , dans un bourg
voisin de Prague, 1S mariages israëlites ont été célébrés le même jo u r,
avec cette circonstance singulière, que les nouveaux époux étaient
entourés de leurs enfants et petits enfants. Voici le mot de l’énigme:
Jusqu’à présent, le nombre des familles juives était limité en Bohême
à 8,000, réparties entre les différentes communes. La loi interdisant
les mariages réguliers, qui auraient pu en élever le chiffre plus haut,
il en est résulté beaucoup de mariages clandestins ; mais l’émancipation
des Juifs en Autriche ayant fait cesser cette gêne , les vieillards euxmêmes qui avaient contracté de ces mariages ont voulu les régulariser,
afin de faire légitimer les enfants qui en étaient issus.
— G rande-B retagpie. Le 21 septembre dernier, plus de 150 personnes,
principalement des adultes convertis de l’Eglise romaine, ont été confir
mées par révèque protestant de Tuam (Irlande). L’église était comble
et le discours prononcé à l’occasion de cette solennité a été écouté
avec la plus religieuse attention. (Bulletin du monde chrétien).
— L’Alliance évangélique, cette vaste et chrétienne association destinée
à resserrer les liens de la charité entre les chrétiens des différentes com
munions évangéliques , s’est réunie, les jours 10 et 11 octobre dernier,
en assemblée générale à Glascow , pour célébrer le troisième anniver
saire de sa fondation. Un grand nombre de frères de diverses dénomi
nations accourus de toutes les parties de l’Angleterre y assistaient. Trois
réunions publiques ont été consacrées à des exercices de p iété, à la
prière et des communications édifiantes propres à développer les senti
ments d’union fraternelle que l’alliance a pour but de généraliser et
d’affermir. A chacune d’elles la foule était immense , et une harmonie
vraiment chrétienne n’a pas cessé de s’y manifester. Dans les conférences
particulières on s’est surtout occupé des progrès de l’œuvre et des moyens
de l’étendre encore. Une députation de l’Alliance a été envoyée à Paris
et devra, s’il le fa u t, se rendre à Rome, pour travailler de tout son
pouvoir à la libération du Docteur Achilli détenu, comme nous l’avons
dit plus h au t, dans les cachots de l’Inquisition.
NOUVELLES RELIGIEUSES POSTERIEURES
— V allées V audoises . Avant-hier, mardi, deux jeunes licenciés en théo
logie , W J . D. C harbonnibr , élève de la Faculté de Lausanne et
M' S. E. Malan , élève de la Faculté de Berlin, recevaient, dans le
temple de S t-Je a n , l'imposition des mains dn Corps des pasteurs. Nous
regrettons que le manque de place ne nous permette pas d’entrer dans
les détails de cette touchante cérémonie, et surtout, de donner une
analyse de l’excellente prédication du Modérateur sur ces paroles : Simon,
fils de Jo n a s, m’aim es-tu? etc. (S. J ean X X I , 15 - 17). Puissent ses
exhortations à aimer le Seigneur pour le bien servir, retentir longtems
et toujours plus pressantes au cœur de nos jeunes frères , et puissentils , affermis et fortifiés chaque jour davantage par la puissance de l’Esprit,
devenir, au sein de notre Eglise ou ailleurs, si le Seigneur les y appelle,
des instruments bénis pour la conversion et le salut de beaucoup d’âmes.
15
— 9S —
N O V V E i.I,JE S
FO Ë jM T M Q fJB S
INTERIEUR
PiÉHOHT. Un vote imprudent de la majorité a fait dissoudre la Chambre.
Le roi en annonçant cette mesure au pays l'accompagne d’une procla
mation dont le langage
mais sévère a fort déplu à quelques-uns et
beaucoup più à d’autres. Après ^#)ir donné l’assurance que les libertés
constitutionnelles accordées ( v ^ y s par C u .v rles -A lbert , n’ont jamais
couru ni ne courront aucun ri$(|ue de la part de son successeur, il se
tourne vers les électeurs, et leur reproche qu’aux dernières élections,
malgré ses sollicitations les plus vives de ne pas se comporter de ma
nière à rendre le Statuto im possible, un tiers seulement s’ était
présenté pour donner leur vote , le reste négligeant ce droit q u i ,
dit le monarque , est en même temps, dans un Etat libre, le strict devoir
de chacun. S'adressant ensuite à la Chambre , il l’accuse d'hostilité à
la Couronne , d’opposition déraisonnable à la politique de ses ministres
« la seule possible » et enfin d’empiètement sur les droits du pouvoir
exécutif. « J ’ai ju r é , finit-il par dire , de maintenir dans le royaume la
ju stic e , la liberté du droit de chacun ; j'ai promis de sauver la nation
de la tyrannie des partis , quels que soient le nom , le but et le rang
des hommes qui les composent. Ces promesses, ces serments je les ac
complirai en dissolvant une Chambre devenue impossible ; je les remplis
en en convoquant immédiatement une autre. Mais si le pays, mais si les électeurs
me refusent leur concours, ce n’est pas sur moi que retombera la responsabilité
de l’avenir , et dans les désordres qui pourront survenir, ils n’auront
pas à se plaindre de m o i, mais d’eux-mèmes ». Ce langage, nous l’a
vons déjà d it, est sévère ; est-il mérité ? Nous ne sommes pas suffisam
ment à même d’en juger pour ce qui concerne la Chambre, mais pour
ce qui a trait au pays et à la coupable indifférence du grand nombre
pour le bien de nos institutions, nous craignons que tes reproches du
jeune roi ne frappent que trop juste. Frères vaudois, félicitons-nous que
ces reproches ne nous atteignent p a s , le jour des élections nous ayant
toujours vus accourir en foule autour de l’ orne ; et que le meme empres
sement ou un plus grand s’il est possible, à nous acquitter de cet im
portant devoir , nous caractérise cette fois encore. Le roi l’a dit et il
a mille fois raison : le droit d’élire est en même temps, dans un Etat
libre , le strict devoir de chacun. Gardons-nous d’ètre infidèles à ce
devoir, ce serait montrer que nous ne sommes pas dignes d’un tel
droit. Le Chef de l'Etat demande à son peuple son concours, accordons-le lui loyal et dévoué: nos institutions, nos libertés en dépendent,
et à qui dans le royaume ces institutions doivent-elles être plus pré
cieuses qu’à nous Vaudois ! Ce que doit être l’ homme que nous char
gerons de nous représenter au Farlem ent, les qualités qu’ il doit avoir,
notre caractère, nos besoins, les besoins actuels du pays nous le disent
de reste: lib é ral, franchement lib é ral, inébranlable sur les principes,
mais sage. Le député Melegari porté par le collège de Bricherasio déjà
a deux reprises est un de ces hommes-là ; le bon sens de nos amis
du collège de Pérouse saura bien leur faire découvrir l’autre. Les
élections sont fixées au dimanche 9 courant.
— Dans le reste de l’Italie tout marche de la manière la plus triste.
La Constitution ne semble être laissée de bout à Naples que comme in
strument pour débarrasser le pays de tout ce qu’il renferme de hautes
16
—
96
—
et nobles intelligences. Le brigandage, les emprisonnements, les exils
multipliés sont les biens qu’a apportés à Rome le retour de la do
mination papale ; du reste Pie IX est encore toujours absent de sa
capitale , et, on ne sait trop quand il y rentrera. Ce qui est certain
c’est qu’il n’y rentrera pas sans une bonne garnison autrichienne ou
française, l’état des esprits étant tel, qu’il ne lui serait pas possible
d’y séjourner autrement pendant huit jours. La Toscane jouit de beau
coup moins de liberté à présent qu’il.y- à deux!*’ans, quand elle n’avait
pas de constitution : les procès de lèfgsgjjgion d'Etat y sont à l’ordre
du jour et l’on sait ce que cela signiM. La Lombardie.......... hélas !
Il n’y a que le Piémont où véritableifènt l’on respire ; encore n’y
manque-t-il pas de gens qui trouvent, que tant d’air est de trop et
qui seraient disposés à nous en laisser un peu moins, juste ce qui
convient à leurs poumons.
EXTÉRIEUR
— En France le président de la République a changé de ministère;
a-t-il changé de politique? On le saura peut-être plus tard; pour le mo
ment rien n’y apparaît encore , sauf peut-être le désir d’un petit coup
d'Etat qui ferait du Président Napoléon un Empereur Napoléon. — L’An
gleterre arme en silence, et l’œil toujours à ses propres affaires, sur
veille attentivement ce qui se passe autour d’elle et surtout les démar
ches du Czar Nicolas. L’Autriche continue de souiller sa victoire en Hon
grie par force sentences plus barbares les unes que les autres. Une Con
stitution qui, en donnant satisfaction aux besoins légitimes de liberté,
mette un frein à l’anarchie, est dans ce moment la grande préoccupation
des esprits en Prusse. — Les réfugiés hongrois dont la Russie et l’Au
triche avaient demandé l’extradition sont toujours en Turquie. Un cer
tain nombre d’entr’eux, le Général Bem à leur tête, ont embrassé la
religion de Mahomet, non par conviction, cela s’entend , mais par haine
contre leurs deux grands ennemis , le Czar et l’empereur d’Autriche.
Le Gérant:
J, P. HEILLBi
Li’Echo des EaUées paraît le premier Jeudi de chaque mois, par livraisons de i6
pages gr. 8®.
Prix de l’abonuementfranco-frontière, a tr^ôo c.
Pour les abonnements et les réclamations , s’adresser au bureau du Journal,
à La Tour, vallées vaudoises. Lettres et envois franco. On s’abonne de plus
aux adresses ci-après :
C
, Imprimeur-Libraire,
à PiGNEBOL, chez Mr J
à T
, chez Mr M
neveu et Cie.
à G
, chez M.mcs B
et G , Libraires,
à L
, chez Mr B
, Libraire,
à L
, chez Mr G
-G
Négociant,
à P
, à la
,
TRonenET N® a.
à N
, chez M. B
-G
, Libraire,
à M
, chez Mr. D
, Libraire, Rue de Rome,
à L
, chez MM. P
et O , Pater noster-Roow.
. id. chez Mr N
et C ie Bernes street,
à E
, chez Mr J J
Princes street,
à G
, chez Mr D
B
, Buchanam street.
Toute personne qui procurera la abonnements a droit à un i3.me gratis.
o se p r
u e ih
en ève
a d sx b iib
yon
a r is
îm e s
a r s e il l e
oso rbs
h ia u t o b b
xlxii
ebocd
h eb s
b id e l
a b h ie b
a c t ie b
e ib b a ir ie p r o t e s t a n t e
ia h q c is
bde
ig h o d x
u b os
a r t r id g e
akev
is b e t
d im b ou rg
lasgow
ohn
a v id
ohnstone
rvce
Pignerol 1849, imprimerie de Joseph Chiantore.