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Compte-courant avec la Posta
PtUX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie.............. I-, 3
'^oub |6B pays de VUnloQ
de poste..........> 6
Amérique du Sud . ...» 9
ÛQ s'abonne;
A.U bureau d’Admiiiistration;
Chez MM. les Pasteurs ;
M. Ernest Robert (Pignei’ol)
et à rimprimerie Alpina à
Terre Pellice.
^••'aborinenient part du 1. Janvier
et se paye d'avance.
Année XIX. N. 29.
30 Juillet 1893
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces; 20 centimes par ligne
pour une seule fois ^ 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la Bédaotion à M.
le Past.H. Meîlle, Torre Pellice
et pour rAdmlutstralion à M
Elisée Costabel, TorrePellice»
Tout changement d’adresse est
payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
EtJHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
^ou* me sereï témoins. Aet. 1,8 Suivant la vérité avec la charité, Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matth. VI, 10
ÎÎ » III III H I r « ;
Avis, _ L’Esprit de communion. — Chronique Vaudoise. — Evangélisation. —
Vaiidois au Brésil. — Une guérison
controuvée. — Nouvelles religieusos.
— Bibliographie. _ Revue Politique.
AVIS
Pendant la courle absence du Directeur du journal et jusqu’à liouvel
>;Svis, adresser tout ce qui se rapporte à la Rédaction du ï'émoî'n au
gérant du journal, M. J. P. Malan, ïippgrafia Alpina,
l’Es.prit de communion
I Corinth, xi, 28,
, Il m’a semblé qu’il nous pouvait
^tre utile de diriger la méditation de
*ios pensées pendant quelques mo•ïieuts sur les dispositions que le Seigneur demande de nous lorsque nous
nous présentons à sa table sacrée.
^’esL un sujet important en lui-même
c’est aussi un sujet sur lequel des
nnbitudes précédentes, les cireons^tancss dans lesquelles nous avons
vécu autrefois, les traditions peutêtre, peuvent nous avoir donné des
idées (|u’il importe d’examiner de
nouveau , de sonder, de rectifier, afin
de nous assurer que nous nous ap[irochons toujoui's plus de Celui qui
est notre Dieu et noire Sauveur, et
que lorsque nous nous présentons
devant sa face, nous lui apportons
dans nos coeurs l’offrande qui lui est
agréable.
Il ne faut pas se le dissimuler ;
pour beaucoup de personnes la sainte
cène est environnée d’une certaine
terreur mystérieuse; beaucoup considèrent cette cérémonie sous uu
point de vue tel qu’on pourrait en
quelque sorte dire qu’ils se représenlewt ces occasions où le Seigneur
les convie à sa labié comme autant
d’époques périlleuses dans leur vie
chrétienne, comme de ceS moments
qu’on ne peut pas éviter, mais après
lesquels il est permis de se réjouir,
si on les a traversés heureusement.
Or, je ne puis m’empêcher d’exprimer à ce sujet ma conviction profonde ;
telle n’est point la pensée de Jésus
dans rinslilution de la cène; non, ce
n’est pas (passez-moi celte expression)
ce n'est pas une épée de Damoclès que
Jésus a voulu suspendre au dessus
de la tête de ses bien-aimés rassemblés autour de sa table. Mais
2
— 126 —
qu’est-ce donc? direz-vous peut-être;
n’y a-t-il point dans cette cérémonie,
que le Seigneur lui même au moment le plus solennel de sa can iére
terrestre institua au milieu de ses
disciples, n’y a-t-il point là aussi un
côté redoutable, un aspect qui appelle au moins une disposition toute
particulière de vénération, d’adoration, d’humiliation? Ah! oui sans
doute. Mais quel est le grand caractère de cette cérémonie sacrée?
C’est le mémorial de la mort de
Jésus. « Car en faisant ceci, dit-il,
vous annoncerez la mort du Seigneur
jusqu'à ce qu’il vienne ». C'est le
mémorial de la mort de Jésus, c’est
le témoignage de notre foi à cette
mort par laquelle nos âmes ont la
vie. Voilà ce qui constitue la sainteté et la solennité de cette circostance. Il est vrai que des erreurs
s’étaient glissées parmi les troupeaux
mêmes du siècle apostolique; il est
vrai qu’on avait abusé de cette institution si sirnplb et si grande en
même temps, qu’on l’avait plus ou
moins pervertie par la manière dont
elle était obsei'Vée, peut-être profanée; mais sur ce point porte l’observation que renferme le chapitre
d’où i’ai pris mon texte, et ce point
il est important de le bien entendre,
pour redresser les impressions fâcheuses qui pourraieiil exister en
nous.
De quoi s’agil-il entre les Corinthiens et l’apôtre Paul, lorsqu’il leur
disait ces paroles qui ont souvent
porté de l’elïVoi dans beaucoup d’àines sincères mais timides? S. Paul
disait: « Quiconque mangera de ce
pain et boira de la coupe du Seigneur indignement, sera cpupablè
et du corps et du sang du Seigneur.
Que ciiacun doue s'éprouve soi - même et qu’aiiisi il mange de ce pain
et boive de cette coupe; car celui
qui en mangé et en boit indignement, mange et boit .sa condamnation (ou son jugement), ne discernant
point te corps du Seigneur. »
Ces paroles nous donnent la faci
lité de concentrer le sujet qui nous ■
occupe dans un espace très restreint-^
et de le rendre ainsi plus saisissable. 't
Tout le débat, si je puis ainsi l’ap- j
peler, porte sur celle seule expression .
« indignement. » U s’agit de savoir "
ce que l’apôtre entend par là, et :
c’est ici que la propre justice a,’
cherché et trouvé un point d’appui;
c’est ici que le sens particulier du ;
mot « indignement», que l’idée allaebée au mot « indignité » dans notre ;
langue, a fait du tort à bien des âmes. .
Car chez nous, comme vous le savez, ‘
indifjnilé signifie en particulier un
défaut de valeur morale. Mais ceci
n’est en réalité qu’une des faces de
l’idée plus générale que ce mot représente dans la langue ancienne,
à la quelle appartiennent les Saintes
Ecritures, savoir; un défaut de proportion, quelque chose qui manque,
une lacune. Or pour nous « indignité »
c’est ce manque, ce défaut, spécialement dans les choses rnoiales. Mais ■
ce point de vue exclusivement moral
n’a pas toujours été le sens du mot
employé par les auteurs sacrés. « Indignement » se dit de la manière imparfaite dont quelque chose
est exécuté. « Indigne » se dit de
ce qui n’est pas proportionné à
l’objet dent il s’agil, de ce qui ne
donne pas une vérilable mesure du
sujet dont il e.-:t question ; et ici « indignement, appliqué à la mort du
Seigneur Jésus ou plutôt à l’estime
qui en est faite, indique un manque,;
de proportion entre la grandeur de
cet événement qui est la source du
salut de l'église et la bassesse, l’im
perfection du sentiment, de l’opinion
qui se trouve chez ceux auxquels
l’apôtre s’adresse. U s’agit donc, dans
le texte que nous avons sous les yeux,
non pas d’une justice morale dans
l’individu proportionée à la dignité
du Sauveur dont nous célébrons 1®,
mort, non pas d’une adaptation de
notre propre nature correspondante
à la glorieuse sainteté de notre Rédempteur; en un mot il ne s’agR
pas de propre justice, mais il s’agit
3
- 127
fJe foi. Si en eOel: vous vous attachiez à l’idée de propre justice, vous
vous jetteriez dans une impasse,
dans une difficulté dont il est impossible de sortir: car en soi et regardant à lui-même l’homme ne peut
être autre chose qu’indigne, profondémoîit indigne, et indigne d’une
indignité qui est sans remède; l’homme n’est jamais sur la terre qu’un
pécheur; il peut être sans doute un
pécheur sauvé, un yrécheur destiné
à la gloire, un pécheur qui est déjà
fait quelque eiiemin dans la prépafation au royaume des deux et qui
fait chaque jour un nouveau pr'ogrés
dans cette route; mais encore il n’est
qu’un pécheur, et partant indigne;
voilà ce qu’il est, considéré en luimême, et si quelqu’un croyait qu’il
y a dans l’homme tel étal qui approche davantage de la dignité qu’il
devrait présenter à son Sauveur,
qu’il y a telle disposition soit du
cœur, soit de l’esprit, soit de l’àme
qui produise un état de dignité supérieur à celui de tel autre état, de
telle autre disposition, une telle pensée ne montre chez celui en qui
élle se trouve qu’une seule chose,
c’est qu’il n’a encore rien compris
à la sainteté, c’est qu’il ne sait pas
ce que c'est que la sainteté de Dieu,
combien il est impossible à l’homme
de. se sanctifier lui-même, de se
purifier lui-même. Eloignons de nous
toute pensée de Ce genre; elle serait
aussi Idasphématoire que celle de
Cous rendre dignes de paraît! e devant Lui dans son royaume, d'enti er
au ciel indépendamment de sa grâce,
de nous asseoir en sa présence sans
être revêtus de la robe de noces,
qui est « la justice des saints ». Non,
il n'y a point de dignité en nous, il
n’y en a, comprenons-te bien, ni
Peu ni beaucoup, il n'y en a d’aucune espèce et dans aucun degré.
Une seule ciiose est certaine, est
'véritable, est universelle, c’est que
nous sommes tous indignes de nous
présenter devant le Seigneur,
(A suivre). 1..aharpe.
CllltOIVIQIJE VAtJDOISIÎ
TORRE PELLIGE. Conférence de
M. Ernesto Giampiccoli. Invité par
M. Meilte, M. Giampiccoli, qui était
venu ici pour se reposer, a bien
voulu consentir à nous donner. Dimanche, quelques détails sur l’œuvre évangélique d’Aidone, Cette conférence annoncée à 10 1|2 b. du haut
de la chaire aurait du amener au
temple un nombreux public; hélas!
l'auditoire était clairsemé comme
d’habitude. Oh! l’apathie de notre
population 1 que faudra-t-il donc faire
pour la secouer?
M. G. nous a entretenu de la manière la plus intéressante de la topographie d’Aidone et du caractère
moral èt religieux de sa population.
Le catholicisme y revêt les formes
d’une idolatrie grossière. Le clergé
est tout à la fois haï et redouté.
On voudrait s’en débarrasseï- à jamais et on ne peut rien faire sans lui.
Notre évangéliste a bien su ce que
c’était que travailler au milieu d’une
population aussi ignorante et superstitieuse. On l’a accusé d’empêcher
la pluie de tomber, d’acheter les
âmes, d’être un émissaire de la reine
d’Angleterre qui voudrait bien devenir papesse en Italie. Mais tout
cela n’est làen encore comparé au
bruit qui avait counj que M. G.
possédait la photographie de tous
les enfants de son école de Dimanche, et que si, méconteni de l’un
d’eux, il aurait tiré un coup de révolver contre sa photographie, cet
enfant serait tombé mort n’imporle
où il se fût trouvé.
L’œuvre d’Aidone a traversé bien
des péripéties. Grand enthousiasme
au commencement, suivi d’une période moins favorable à l’évangile, à
la suite d’une mission de ciri(| prêtres envoyés par Tévêque de Piazza
Armerina. Puis, nouveau mouvement
en avant interrompu par l’arrivée
de l’été, époque où la population se
disperse pour les travaux des champs.
4
— 128 —
C’est en automne que l’on saura à
quel point en est réellement l’œuvre. Suivant M. G. l’obstacle principal qui se dresse devant notre
œuvre ce n’est pas tant Tinimitié des
prêtres que le caractère des populations méridionales. C’est un terrain
marécageux, où la plante délicate de
l’evangile ne peut prendre racine.
M. et. ne doute pas cependant de
l'efficacité de l’Evangile de Christ;
seulement c’est une œuvre qui requerra nombre d’années avant de
donner des fruits dont on puisse se
réjouir.
POMARET. — C’est aujourd’hui
Jeudi, 20 Juillet, qu’a lieu le rnai iage
de M. le prof. Naïf Tourn, direcleiir
du gymnase de Torre Pellice, avec
Mlle Clémentine Rivoire. Nos félicitations et nos meilleurs vœux aux
époux et à leurs familles.
l.USERNE S. JEAN. — M. W.
Meille a été nommé conseiller communal aux élections de dimanche,
dernier. Nous apprenons avec regret que M. l’avocat Vola n’a pas
été renommé, dans une autre secde la commune. Les hommes droits
et de bon conseil ne sont pas déjà
si nombreux que l’on puisse ainsi
s’en priver de gaîté fie c.œiir. Mais
il n’y a rien de tel que les petites,
vieilles et par dessus tout injustes
rancunes pour voiler l’entendement.
RODORET. — Mardi passé, onze
Juillet, vers cinq heures du soir,
pendant qu’une forte pluie tombait
partout au Val S. Martin, accompagnée sur les liauleu.rs de quelques
lonnerres et par-ci par-là de grêle, à
150 mètres au dessus des Fontaines
la foudre tomba sur un pommier
sauvage — un buisson plutôt qu’un
arbre véritable — et vint frapper
Jean Pascal et sa femme qui ve naiept de s’y réfugier pour éviter le
fort de l’averse, lœ mari âgé de 52
ans, frappé à la tête, fut instanla
nément tué; la femme, blessée au
côté droit, est en vie, mais énormément souffrante, tant autant à cause
de la dure épreuve que de la ble.ssure elle même; elle ne tient pas
le lit et j’espère qu’elle n’aiira pas
à succomber.
Jean Pascal laisse deux filles, dont
l’une est déjà mariée, et deux garçons dont le plus âgé a dépassé là
vingtaine et le plus jeune n’a pas
moins de dix ans.
L’accident n’a pas seulement affligé la famille, mais tout le village,
qui Mardi était dans la consternation, ainsi que de nombreux paients
aii dehors.
Aux affligés, à la femme et aux
enfants surtout, notre sympathie
chrétienne.
J. Rtbetti,
ÉVANGÉLISATION
NAPLES. Chiesa Evangelica Valdese. Belazione annua 1892-93. Le
rapport constate que le nombre des’^
communiants a augmenté et qu’il y
a actuellement ¡32 catéchumènes.
« Pei'sonne mieux que nous ne sait^
ce qui manque encore à notre église;
humilions-nous devant le Père Célesie qui pardonne abondamment à
ceux qui versent des larmes de re-,^,
pentir.» Le total des colleclga faites*
parmi les memlires de l’église (bienfaisance et soldo evangelico) a été,
de fr. 3324,39. De cette somme ff- ‘
827,35 ont été envoyés à la Gom*- ;
mission d’Evangélisation.
Vaiidois an Brésil
M. Edouard Jalla a reçu de F&^'
quella, petite ville de la province 0Porto Alegre, (Brésil) la 'lettre sui'
vante; ^
5
- 129
ir- '
« Aux Chrétiens d’Italie, principalement aux Vaudois du Piémont,
leurs frères Vaudois du Brésil envoyent des salutations aHéetueuses
et demandent humblement d’être
recommanflés à Dieu par leurs prières.
Nous sommes peu nombreux et
presque perdus dans ces forêts; mais
le Seigneur nous a bénis. Nous cultivons un sol qui nous appartient;
nous avons une église et un cimetière; nous possédons une école avec
dO enfanis et un pasteur qui nous
conduit à Jésus Christ.
Nous sommes mariés; quelques
uns parmi nous ont des femmes
converties; d’autres des compagnes
bien disposées pour l’évangile; d’autres enfin des lemmes qui s’enlètent
à vivre sans religion. Nous désirons
les prières des frères pour leur conversion. Tous nous avons reçu du
Seigneur une nomltreuse famille, de
huit à dix enfants.
Notre église s’accroit, bien que
lentement. Nous avons parmi nous
vingt personnes qui ont abandonné
les ténèbres du catholicisme. D’autres se préparent à en faire autant.
Nous nous souvenons de nos anciens parents et amis; nous voudrions
recevoir de leurs nouvelles; car nous
ne savons pas ceux qui sont encore
en vie après une aussi longue séparation. Nous ne pouvons oublier
nos anciens pasteurs, surtout le Général Beckwith.
Nous désirons r/iaiîft EvangelicaC)
comme vous le dira notre pasteur
zélé, Matthieu Donali,
Nous finissons par un salut affectueux à vous, aux parents, aux amis
et à toute l’église de Christ en Italie.
Nous sommes, vos frères dans le
Seigneur :
Beux Barthélemy, de la Commune de Pramol,
(*) Ils ne se trouveraient point mal
non plus du Témoin.
(Héd.).
Beux Dominique (sa femme),
Beux Etienne (frère de Bai'lhélemy),
Peyrot Jacques, de la Commune
de Praly,
Peyrot Catherine (sa mère).»
Une guéridon controuvée
Le No 14 du journal Grido di
fjuerra contient le récit émouvant
de la conversion et de ¿a guérison
d’un pauvre homme de Sainte Marguerite, dont l’àme et le corps étaient
(lans un état bien digne de pitié.
Nous connaissons cet homme pour
l’avoir visité et nous savons que son
cœur était loin de Dieu et que son
corps est misérablement tourmenté
d’un rhumatisme articulaire. Autant
son salut au physique et au moral
nous semble chose désirable, autant
il nous répugne que le grand public croie à une guérison qui n’a
jamais existé que dans l’imagination
du malade lui-même et de ceux qui
ont cru devoir s’employer pour lui.
En eflet M. le D’’ Vola, dont la véracité ne sautait être mise en doute
et qui a visité le malade le 18 juillet, nous a déclaré de la manière la
plus positive « qu'il a trouvé le malade dans le même état qu'il y a
deux ans ni plus ni moius. »
Le travail accompli dans l’esprit
de cet homme aura-t-il élé plus réel?
C'est ce qu’il nous faut croire et
surtout désirer. En tout cas ces MM.
de l’.Armée ne feraient pas mal, nous
semble-t-il, d’attendre, pour proclamer leurs victoires, qu’elles soient
réellement remportées. Point de
meilleure preuve que les faits; mais
les faits sont redoutables, car tout le
monde peut les contrôler à loisir.
Je ne sais, par ses paroles, si un
homme est guéri; mais je le sais
parceque je le vois; je ne sais, par
6
130 —
ses paroles, si un homme est converti, mais je le sais par sa vie toute
entière,
Nouvelles Religieuses
Nous lisons flans la Semaine re~
Ugieuse de Genève:
Un événement douloureux, sui venu
jeudi dernier, à 11 heures et demie
du matin, a jeté un voile de deuil
sur nos assemblées religieuses. M.
Théophile Rives, ancien pasteur à
Neuilly, et pasteur auxiliaire de l’Eglise nationale de Genève, prenait
part, avec sa femme, à l’assemblée
générale de la Société évangélique,
comme il avait assisté, la veille, à
la réunion de la Société des Protestants disséminés. 11 venait de descendre de la tribune de l’Oratoire,
où il avait repré.senlé la Société
centrale protestante d’Evangélisation
et lu, d'une voix aliaihiie j>ar son
état de santé, un petit discours qui
se terminait par une citation de M.
E. Doumergue et par le mot: En
avant, (|uand, pendant les premiei’s
mots de l’allocution de M. E. Vernier,
qui lui avait succédé sur l’estrade,
il s’est soudain allaissé sur son banc.
M. le docteur Mercier, de Coppet,
qui se trouvait prés de lui, et d’autres assistants l’ont emporté dans
une salle voisine, celle de l’auditoire
de théologie, mois leurs .soins empressés n’ont pu le rappeler à la vie.
M. Rives, qui était âgé de 59 ans,
était atteint, depuis plusieurs années,
d’une maladie de cœur qui avait
prématurément interrompu sa carrière et qui n’avait jamais cessé
d’inquiéter sa famille et ses amis.
Dès que la fatale nouvelle a été connue de M. de Saint-George, qui présidait la réunion, la séance du malin
a été levée en signe de deuil, après
une fervente pi ière de M. J.-P. Dardier. A l’ouverture de la séance de
raprè.s-midi, M. le président a fait
savoir à l’assemblée, de la part de
M.me Rives, que Dieu avait exaucé
le plus cher désir de son mari en
lui faisant la grâce de mourir debout,
et au service de son Maître.
Aucune des démarches tentées par
VAlliance Evangélique au profit des
luthériens des provinces balliques
et des stundistes n’a abouti. L’Alliance a dù se l'etirer attendant des
temps plus favorables.
l.es professeurs arméniens évangéliques de Marsovan, condamnés à
mort par le tribunal d’Augora, ont
été graciés par le Sultan. Ils ont
été toutefois oliligés d’abandonner le
lerritoiie ottoman et se sont embarqués à Gonslaiitinople pour Rrindisi.
Au moment du départ le Sultan
leur a fait parvenir 30, livres turques, environ 600 IV.
L’archevêque de Canterbury a décliné l’invitation qui lui avait été
¡aile d’assister au « Parlement des
religions » qui siégera à Chicago.
Dans sa lettre dè refus, l’archevêque
soutient le point de vue que la religion chrétienne est la seule vraie
religion, et qu’à vouloir la faire figurer tout simplement parmi la foule
des autres systèmes philosophiques
ou religieux, on all'aiblit son autorité et méconnaît la priorité de ses
droits et de sa position. U est tort
de mode aujourd'hui de placer toutes les religions au même niveau,
et, dans un élan d’éclectisme athénien, d’ériger une sorte de panthéon
des divinités, quelque chose comme
une confédération des credos. La
vieille histoire de la chute de Dagon devant l’arche s’applique ici à
merveille. La religion du Christ occupe une place suprême; seule elle
est basée sur les paroles mêmes de
Dieu, Lôs hommes seront, un jour,
jugés par elle; ils ne sauraient, en
ce qui les concerne, l’appeler en jugement.
■i
'3
7
- 131
BIBLIOGRAPHIE
Der HeJdenkampf und die glorreiche Bückehr der Waldenser in
ihre 'J'häler 1689.
Das Waldenser Jubiläum im Herbst
1889.
G^s deux Irai lés, dus à la plume
d’un de nos plus chauds amis en
Allemagne, le D' Hermann Richter
de Mühlheim, et destinés à être largement répandus parmi les personnes qui accourent aux fêles de la
Société Gusiave Adolphe, racontent
l’un, les principaux épisodes de rinstoire Vaudoise, l’autre, les fêtes d’il
y a quatre ans. Qui a connu cet
ami à la parole si énergique et vibrante, au cœur si chaud le retrouve
tout entier dans ces pages destinées
à nous faire connaître et aimer du
grand public religieux d’Allemagne.
Nous l’en remercions comme d’uiu!
bonne action faite à notre égard.
Le réveil de 18‘25 dans les Vallées
Vaudoises du Piémont, raconté à
la génération actuelle par W.
Meille, 'rurin 1893.
Malgré l’élat misérable de la vie
religieuse au lendemain du siècle
de Voltaire, les Vaudois se berçaient
dans l’illusion de n’étie pas trop différents de leurs ancêtres et, tout en
gémissant eux-mêmes sous le joug
de l’oppres.sion, ils pei sécutaient ceux
qui voulaient rallumer le flambeau
de la Foi et qu’ils accusaient de déserter les croyances des pères. Ces
« faits de détail, imperceptibles pour
l’histoire », comme les appelait Al.
Muston, ont semblé à M. Meille dignes d’être rappelés, et nous l’en
mercions.
Les origines du mouvement qui
se produisit aux Vallées en connection avec le Réveil de Genève et le
ministère de F. Nelf dans les Hautes
Alpes, ses progrès, les effels bienfaisants que cette réaction exerça
sur l’ensemble de notre peuple et
les raisons pour lesquelles cette influence n’eut pas une plus grande
étendue, tout cela n’est qu’une partie des faits contenus dans ces pages.
Une chose qui surprend agréablement le lecteur prévenu, (et qui ne
l'était quelque peu à cet égard?)
c’est fie voir les Mômiers ne se séparant de leur Eglise qu’à leur corps
défendant et évitant tout compromis
avec les sectes étrangères prèles à
envahir les Vallées, exemple trop
peu suivi plus tard. L'action, s’il
faut en trouver une unique, se dél'oule autour de la personne fl’Antoine Rlanc dont les rapports avec
l’autorité ecclésiastique vaudoise et
avec les autorités civiles, jalouses de
toute nouveauté, donnent un coloris
tragiipie à certaines parties du récit
qui alternent avec les pages d’un
caractère strictement religieux. Dans
la Conclusion où l’A. expose ce qui
manque aujoui'd’hui encore à nos
Eglises, il résume lui-même en ces
mots l’impression que laisse la lecture de l’ouvrage: « Au fond, au
lieu d’être un réveil proprenrjenl dit,
c.-à-d. une action directe de l’Esprit
sur les âmes pfiur y produire une
vie nouvelle... le mouvement de 1825
eut le caractère essentiellement doctrinaire d’une réaction de l’esprit de
foi contre le lationalisme et le (ormalisme (pii avaient envahi les chaires du temps et contre le matérialisme qui en est l’iriévilable conséquence. »
L’action bienfaisante d’une nouvelle génération de pasteurs qui
savaient apprécier la coopération
laï(|ue enleva tout obstacle à la réconcilialion des membies séparés
de l’Eglise et la narration se clôt
avec la nomination de Blanc comme député de la Tour au Synode de
1848. Cependant tout ne finit pas là,
et l’un des compagnon.s de Blanc
n’est-il pas aujourd'bui encore à la
tête d’une œuvre séparatiste parmi
tious? aussi aurions-nous aimé, avec
un guide aussi précieux, pouvoir
suivre les reialions qui doivent re-
8
132
lier ce mouvement aux dissidences
qui ont continué à exister dans quelques-unes de nos Eglises; mais le
moment n’élait peut-être pas venu
de narrer des faits aussi récents.
Nous rappcdons au lecteur que le
livre est accompagné des portraits,
très nettement reproduits, de Félix
NefT, Antoine Blanc, Barba David
Lanlaret et Jean Pierre Bonjour.
En terminant, nous nous souhaitons cje pouvoir lire l>ientôt d’autres
raonograpbiés de la plume de M.
Meille, sur les moments de notre
histoire les plus féconds en heureux
résultats, et que Dieu veuille bénir
les elTorls de tous ceux qui travaillent à réveiller au sein de notre
peuple la foi et le zèle des premiers
disciples.
J. J.
POUR LA VENTE
en faveur k nés Etatiiisseiiieiits d’instruction
À reporter Fr. 1
M. le pasteur G. D. Maurin
M.lle Ang. Canale
» Giolielta Cignoni
Madame Vinkliuyzen
M.lle Susanne Jahier
» M. Berlalot (Apeldorn)
A. M. J. (Torre Pellice)
M. le pasteur Micol
» » Pli. Rostan
M.rae Pauline l’ellenc (in
memoriam)
388,
Í0,
5,
40,
45,
5,
10,
15,
10,
10,
5,
Total C. 1513,
Reviue Polili<|iip
malie — S. M. la Reine a commencé son séjour d’été à Gressouney.
—• Le commerce est entravé d’une
manière intolérable par l’absence de
cuivre, de monnaies d’argent et même île petits billets. Tous les remèdes proposés contrecet état de choses
vontse butter contre les clauses de la
convention monétaire avec les autres
nations. Songerons-nous à la dénoncer? Mais une pareille décision serait suivie immédiatement d’une dépréciation de nos valeurs sur les
marchés étrangers. En vérité le problème nous pai'aît à peu près insoluble.
Des mesures lrè.s sévères ont été
prises coiilre une possible invasion
du choléra. Jusqu’ici cependant la
santé publique ne laisse rien à désire!'.
— Un violent discours républicain
a été prononcé à Rome, le 16 Juillet par le pi'ol. Horace .Pennesi.
Fraiiec — La France s’esl engagée dans un conflit avec le Siam.
L’Anglelerre la surveille de près et
s’opposera à ce tpjelle étende ses
pos.sessions en Oi'ient.
.'%ll«in»g'ue — La loi militaire
a passé avec onze voix séulement
de majorité. C’est peu si l’on tient
compte que l’empereur avait jeté sa
lourde épée dans Ja balance. On se
demande à quoi pourra bien servir
d’augmenb r inàéliniment 1’ armée,
si, comme cela n’est que trop probable, celle-ci compte déjà de nombreux socialistes dans ses rangs.
VENDITA
di parte- di fabbricato nel concen
trico di Pornaretto cioè: tinaggio e
silo attiguo, stalla e fienile.
Per informazioni, rivolgersi al sig.
Luigi Ghigo. segi:elario.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina
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