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Année Sixième.
16 Avril 1880
N. 16
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLËEsUaUDOISÉS
Paraissant chaque Vendredi
Vous one serez téfnûins. Actçs 1, 8. 5î*iuû'Wi la vérité avec la charité. Ep. 1, 15.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN Italie , • . . L. 3 Tous les pays de TUnion de poste ...» 6 Amérique ... »9 On s’n bonne Pour VIntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Toïre PeîUc«. Pour ri?o?iéfieurauBurèaud'Ad- ministratioTi. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 eent. chacun. Annonces: centimes parUgne. Les envois d'argent sa font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du Témoin , Pomaretto (Phierolo) Italie. Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi : Al’Administralion du Tewoin, Pomaretto iPiiierolo) Italie.
Sommaire.
Le Synode Vaudois de 1848. — N’éteigoez point l’Esprit. ~ Crois lu î — Notre
ami dort. — Des excuses pour ne pas
donner, — La femme proteste. — Colonie
Alexandra. — Une, bague. — iSoumlles religieuses et faits divers. —Keme politique.
lE SYNODE YAUDOIS DE 1848
(Suite, voir le n. iS}.
Si le corps des pasteurs souffrait de se voir placé par la Table
dans l’impossibilité d’accomplir le
mandat que lui conférait la discipline , il y avait quelqu’un qui
souffrait plus encore, c’était la
victime d’une union tout-à-fait involontaire qui lui était durement
imposée par l’autorité exécutive.
A bout de patience, le candidat,
reconnu sans contestation comme
en parfaite règle, adressa le 22
avril à tous les pasteurs un réquisitoire en bonne et due forme.
« Messieurs, disait-il en substance,
c’est vous qui imposez les mains
pour le S* Ministre ; convoqués
par la Table, à l’effet de procéder
à cet acte, vous avez déclaré que
vous étiez disposés à l’accomplir,
pourquoi ne le faites vous pas.^»
Quelques uns ne daignèrent pas
répondre, mais la majorité expliqua au candidat comment elle
était impuissante à procéder légalement à unÊr-iflonsécration — le
Synode seul pouvant redresser le
tort qui lui était fait, — et comment c’était vers ce buf qu’allaient tendre lous les efforts.
Déjà dès l’année précédente l’idée d’un appel au Synode avait
été mise en avant; la Table ellemême dans la totalité de ses
membres avait fini par s'y ranger
et le 19 mai elle prit à Tnnanimité une décision dans ce sens.
Après réflexion cependant, et
lorsque dans sa séance du 10 juin
elle devait en faire la proposition
aux paroisses, la majorité ordinaire délibéra de ne pas donner
suite à sa décision jusqu’à-cequ’elle eût-fait publier tous les
documents, relatifs au différend
avec le corps de pasteurs, aussi
bien que tous les règlements et
arrêtés concernant la consécration.
C’était un premier moyen pour
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422
retarder la tenue de ce Synode
délibéré en principe.
L’étnoi fut grand lorsque cette
résolution fut connue. C'était la
première fois que l’on parlait de
livrer à la publicité, bien entendu
avec l’agrément d’une Censure
tojours encore très cléricale, une
partie des archives de l’Eglise
Vaudoise. C’est alors que la minorité de la Table. après avoir
protesté énergiqueraentcontre cette
délibération, se décida, encouragée
par ses amis, à s’adresser ellemême aux paroisses en leur exposant les motifs de plus d’un genre
qu’il y avait à ce qu’un Synode
s’aasemblât le plus tôt possible.
Cet appel fut entendu et huit paroisses sur quinze délibérèrent
d’inviter la Table à faire les démarches nécessaires pour obtenir
la tenue d’un Synode extraordinaire. Comme il fallait s’y attendre , la majorité de la Table voulut
auparavant éclairer l’Eglise 'au
moyen des documents qu’elle avait
livrés à l’impression , en les accompagnant de Tavis d’un jurisconsulte et d’un long plaidoyer
prononcé sur la question par un
membre du corps des pasteurs.
Enfin le 24 septembre elle
adressa sa circulaire aux paroisses
les invitant à voter sur la question de la convenance ou de Tutilité de ce Synode, C’est alors que
commence la partie la plus curieuse de cette lutte; car c’est
alors surtout que par tous les
moyens dont ils disposaient, les
trois membres de la majorité travaillèrent jusqu’aux dernières extrémités des vallées, afin que le
Synode proposé par eux fût repoussé par la majorité des parois
ses. L’on vit des choses étonnantes,
celle-ci entr’autres, que dans telle
paroisse, certains personnages que
la circulaire de ia minorité avait
convaincus et qui avaient vôté
pour demander le Synode en vinrent à ne plus se sentir assez
éclairé.s pour voter lorsque c’était
la Table entière qui en faisait la
proposition. Le succès ne pouvait
cependant pas être douteux et la
Table dut se résigner à adresser
au Roi la requête ordinaire en
indiquant les objets dont ce Synode
aurait à s’occuper. Cette condition avait été imposée par les paroisses.
Comme on pourrait auppojser
que c’était la jeune génération
des ministres vaudois qui s’était
insurgée contre l’administration
et que celle-ci s’appuyait sur tous
les hommes d'âge respectable et
de caractère mûri par l’expérience,
nous voulons transcrire ici un
fragment de l’une des nombreuses
lettres reçues en ce , temps là ;
elle est du 8 octobre.
Monsieur et très cher frère!
Hier nous avons eu une conférence
pastorale à Rorà. Monsieur R. nous y
a donné communication d’une lettre
que vous lui avez adressée naguères
et dans laquelle, en niême temps
que vous lui faites connaître les menées auxquelles n’ont point honte
d’avoir recours certains personnages
en vue d’empêcher une convocation
synodale qu’ils ont eux-mêmes provoquée officiellement, vous lui annoncez
aussi que dimanche prochain est le
jour fixé où vous allez vous occuper
en Consistoire de cet objet imporiapt.
Tout ce que nous savions déjà des
manoeuvres qui sont en vogue ces
lemps-ci, tout ce que nous a dit
votre lettre nous a fait sentir la nécessité non seulement d’appeler à nous
la prudence et de , déployer la plus
3
.123
grande aclivilé pour ne rien perdre
de notre terrain et assurer avec l’assislance du 'Seigneur le succès de la
bonne cause que nous défendons, mais
d’établir dans nos diverses réponses
à la circulaire de la Table une telle
conformité qu’elle soit obligée d’indiquer dans la requête tous les objets
spécifiés par la majorité.
..... Je souhaite , mon cher frère,
que vous obteniez dimanche prochain
un plein succès. Tout ce ,que nous
voulons, tout ce que nous entreprenons est en vue de l’avancement du
règne de Dieu et du bien spirituel des
âmes qui nous sont confiées; nous ne
voulons rien entreprendre que sous
le regard du Seigneur et dans un esprit de prière, Lui-même accomplira
son œuvre.
M. Meiile nous a lu la réponse juslificalive de la majorité du corps des
pasteurs ; elle est parfaitement bien
faite; vous la lirez avec plaisir.
Signé
J. P. Bonjour pasL
On pouvait donc raisonnablement s'attendre à ce que cette
assemblée synodale se réunît sinon
avant la fin de l’année, ce qui
n’était nullement impossible, tout
au moins dans les premiers mois
de 1848. Mais on avait compté
sans les lenteurs ordinaires et
surtout sans les lenteurs artificielles qu’éprouverait le document
officiel aŸan t d’arriver à son adresse.
f A suivie ).
N'éteipez point l'Esprit.
Si tu avais perdu ton chemin pendant une huit ténébreuse, et si lu étais
en danger dè tomber dans un précipice , lu prendrais garde pour sûr,
d’éteindre la lumière qui aurait été
placée dans tes mains.
Si tu avais été lancé par la tempête sur qttëlque fie déserte, au milieu
dè la glace et de la neige, et sur le
point de ittbilrir de fi’oiti ; in serais
reconnaissant à celui qui t’offrirait un
peu de feu pour le réchauffer. Tu
¡’accepterais avec empressement et lu
prendrais bien garde de le laisser s’éteindre.
Le Sainl-Esprii est bien plus que
cela pour ton âme. Il est la lumière
qui l’éclaire et le dirige, il est le feu
qui te réchauffe, si tu as le bonheur
d’avoir reçu le baptême de feu. Mais
il est en outre le feu consumant qui
brûle et consume le péché de ton
cœur, il te régénère et le sanctifie en
effaçant toutesies souillures de ton âme.
Sans le Saint-Esprit lu périrais d’une
mort éternelle et tu aurais en partage
les ténèbres du dehors et les misères
des réprouvés.
Avec le Saint Esprit lu es en possession de la vie eternelle, lu marches
dans la lumière et ton cœur est réchauffé par l’amour divin.
Et cependant combien de personnes
qui font peu de cas du Saint Esprit,
qui le méprisent et lui résislenli L’Apôtre nous parlé de gens qui allrislenl
le Saint-Esprit et même l’éteignent. Ils
liment contre les convictions, ils cherchent à les étouffer, ils ferment les
yeux à la lumière qui les conduirait
a la Sion céleste; ils s’opposent à
l’œuvre du Saint Esprit dans leurs
ccéurs. Le Saint Esprit leur parle et
ils ne veulent pas entendre, jusqu’à
ce qu’enfin il les abandonne et qu’ils
périssent dans leurs péchés. « Mon
Esprit ne luttera point à toujours
contre celte génération ».
Gela est juste, car ils ont Choisi la
mort plutôt que la vie, ils ont négligé
les moyens de grâce que Dieu avait
rnis à leur disposition et repoussé la
planche de salut qui leur était oiîerle.
Fandra-l-il s’étonner si Dieu les abandonne enfin dans le mauvais chemin
qu’ils ont constamment refusé de quitter
malgré les appels les plus tendres et
les plus pressants de l’amour de Dieu?
Clier leeieiir, demande à Dieu son
Saint Esprit, il ne te le refusera pas,
car il a promis de le le donner. El
quand lu sens de l’avoirreçu,suis toutes
ses (lireclions et marche à sa lumière,
N’éleins point l’esprit, fl Thess. v,
19).
4
424-
Crois-tu ?
JSAN II , 38.
Ce ne devrait] pas être une chose
difficile que de croire à la Parole de
Dieu. 11 ne peut ni tromper, ni mentir, et tout ce qu’il dit doit être la
vérité. Il est le Dieu de vérité. Il nous
a envoyé son Fils qui a témoigné de
la vérité. Nous avons une nuée de
témoins d'une autorité très grande. En
outre le Seigneur a lui même confirmé
ce qu’il a dit parce.qu’il a fait. Celui
qui a dit: « Seigneur, je crois » avait
pour fondement de sa foi les paroles
de Jésus Christ et l’expérience de ce
que le Seigneur venait de faire pour
lui rendre la vue. Il a pu répondre
aux pharisiens : je sais une chose,
c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois. Nous ne pouvons donc
plus nous étonner en l’entendant dire:
« Seigneur, je crois ».
Mais n’avons nous pas tous des motifs semblables pour confirmer notre
foi et pour flétrir notre incrédulité ?
Le Seigneur a fait de grandes choses
pour nous. Chacune de ses nombreuses
promesses a été maintenue, et il nous
a comblés de bienfaits plus précieux
les uns que les autres. Il a été jusqu’à
nous donner son Fils bien-aimé qui
est mort pour nous. Et nous douterions
de lui ? !...
Celui qui n’a point épargné son
propre Fils, mais qui l’a livré pour
nous tous, comment ne nous donnerat-il pas libéraiemenl toutes choses avec
Lui ?
Nous recevons le témoignage de nos
semblables, et nous croyons à leurs
paroles ; pourquoi ne croirions-nous
pas à la Parole de notre Dieu, et à
ses promesses?
Mais puisque notre foi est si faible,
et que nous sommes tellement enclins
à oublier notre Dieu et à faire peu
de cas de sa Parole , élevons souvent
nos cœurs vers lui, pour lui adresser
celle prière: « Soigneur, aide-moi dans
mon incrédulité ! »
Notre ami dort
Je ne veux point que vous soyez
dans l’ignorance sur ce qui concerne
les morts, afin que vous ne vous affligiez pas, comme font les autres
hommes qui n’ont point d’espérance.
Car si nous croyons que Jésus est
mort, et qu’il est ressuscité, nous devrons croire aussi que Dieu ramènera
par Jésus .ceux qui sont morts afin
qu’ils soient avec lui.
Si les morts ne ressuscitent point,
Christ n’est point non plus ressuscité.
Et si Christ n’est point ressuscité,
votre foi est vaine et vousîêles encore
dans vos péchés. Ceux donc aussi qui
sont morts en Christ sont péris. Mais
maintenant Christ est ressuscité, et il
est devenu les prémices de ceux qui
sont morts.
Dieu a ressuscité ce Jésus et nous
en sommes tous témoins.
Des excuses pour ue pas donner
L’un dit: je donnerai demain, pour
s’excuser de ne pas donner aujourd’hui.
Hélas ! Savez-vous si vous serez encore
vivant demain-? Un autre dit : je suis
pauvre, j’ai besoin de tout ce que je
possède. Oui, vous êtes pauvre ; il
vous manque beaucoup de choses, mais
c’est l’amour, la bénignité, la foi et
la miséricorde. Un troisième dit ; à
qui fais-je du tort ? je ne garde que
ce qui est à moi. Je vous le demande,
de qui recevez-vous ces richesses, et
d’où les avez-vous apportées ? N’êtesvous pas sorti nu du sein de voire
mère, et ne retournerez-vous pas nu
dans la poussière ? D’où vous sont
venues ces richesses? du hasard? Que
serait une semblable parole, si non
de l’athéisme? Si vous confessez que
vous l'avez reçu de Dieu, pourquoi
est-elle tombée dans votre lot plutôt
que dans celui d’un autre? Dieu n’est
pas injuste dans l’inégale distribution
des biens entre les hommes. Pourquoi
êtes-vous riche, et pourquoi cet homme
est-il pauvre? C’est afin que vousjpuissiez recevoir une récompense pour
5
-125
avoir dispensé vos biens fidèlement,
et pour que le pauvre puisse recevoir
la récompense de sa- patience. Lors
donc que vous vous appropriez ces
richesses qui appartiennent à plusieurs,
dont vous n’èles que l’intendant, vous
êtes un voleur. Un quatrième dit ;
nous ne savons quels temps difficiles
peuvent arriver. Pouvez-vous présenter
une semblable apologie, tandisque vous
employez vos biens à l’achat de mille
superfluités ? Mais j’en ai besoin pour
mes enfants. Mais, est-ce de vous que
votre fils a reçu la vie ? N’est-ce pas
de Dieu ? Doit-il donc vous empêcher
d’obéir aux commandements de Dieu?
Les richesses que vous lui laisserez
peuvent être la cause de sa perte; qui
sait s’il en fera un bon ou un mauvais
usage ?
D’autres, pour s’exempter de faire
du bien pendant leur vie, se proposent de laisser leurs biens aux pauvres,
par testament. 4 Pauvres insensés ! ne
faire des bonnes œuvres qu’avec de
l’ençre et du papier ! 11 semble que
vous auriez voulu jouir de vos richesses
à jamais, et qu’alors vous n’auriez
jamais obéi aux préceptes de l’Evangile ; il- paraît que c’est à la mort et
non à vous que les pauvres ont obligation. On ne se moque pas ainsi de
Dieu, ce qui est mort ne doit pas être
offert dans le sanctuaire: offrez un
sacrifice vivant. Il est certain que ceux
qui s’en reposent sur la providence
divine!, sont comme les sources, qui
ne s’épuisent pas pareequ’on y puise,
mais dont l’eau jaillit avec encore plus
de force. Si vous êtes pauvres, prêtez
votre argent à intérêt à Dieu, qui est
riche.
Basile
un des pères de l’Eglise.
I.a femme proteste.
M. Jones, citoyen de la Ville du
Lac Salé, dans le pays des Mormons,
est l’heureux mari d’une seule et digne
femme. Ses coréligionaires qui ont
chacun plusieurs femmes jugèrent Mr
Jones infidèle aux principes de leur
secte et un jour un gros évêque alla
le trouver pour lui faire des remontrances et pour l’exhorter à épouser
une seconde femme.
Madame Jones apprit avec indignation l’objet de la visite épiscopale,^et
saisissant le manche d’un gros balai
entra soudain dans la salle où l’évêque
mormon était en conférence avec son
mari. Les regards et l’attitude de
Madame Jones étaient si menaçants
que le gros évêque polygame crut
convenable de s’enfuir aussi lestement
que le lui permit sa corpulence. Mais
la femme le poursuivit dans l’escalier
et jusqiies dans la rue, où les passants
virent le soi-disant évêque poursuivi
par une femme armée d’un manche
à balai.
Voilà donc le manche à balai qui
devient un argument très persuasif
contre la polygamie des mormons.
{Christian Hêrald).
Colonie Alexandra
Nous extrayons d’une lettre de la
Colonie Alexandra, en date du 4 février 1880 , les lignes suivantes :
Les familles vaudoises qui forment la
Colonie Alexandra, sont au nombre de
vingt-deux; six viennent de Bobi, trois
du Villar, douze de Rorà, et une de
La Tour. En 1874, la Colonie se composait de quarante-cinq familles, c’est
aire qu’une moitié des familles s’est
rendue ailleurs, surtout au Rosario
Oriental ; quelques-unes sont passées
dans ¡’Amérique du Nord. La population indigène est d’origine espagnole,
mêlée avec les indiens, rendus ou
mansos comme on les appelle ici. —
Les indiens sauvages ne se montrent
pas. — Les bêtes sauvages sont l’once,
ou jaguar, qui «par sa force, sa rapacité , ses instincts sanguinaires, a
mérité le nom de tigre d’Amérique n.
Il y a aussi des chats sauvages, des siii
farouche. Les renards ne manquent
pas non plus, ils sont plus petits que
6
ceux d’Europe. 11 y a des reptiles très
vénimeux, parmi lesquels le serpent à
sonnettes lient le premier rang, des
insectes très importuns, les moustiques
etc.
Il y a différentes espèces de bois
dur, i’Alrjaroba, le Yandovay etc.
La colonie Alexandra est située sous
le trentième degré de latitude sud ; le
climat est plutôt chaud que froid, l’aspect du pays est très monotone ; ce
sont de vastes prairies qui, ii notre
arrivée, étaient dés déserts parcourus
seulement par des indiens. Maintenant
il y a d’immenses troupeaux d’animaux domestiques, brebis, vaches et
chevaux, et c’est sur ces animaux, sur
les chevaux surtout, que les indiens
prélèvent souvent un impôt. — La situation des vaudois n’est pas des plus
floi'issantes, si l'on veut, mais nous
sommes en voie de prospérité. Les animaux sont la meilleure ressource des
colons d’Alexandra. Les vaudois en
possèdent un certain nombre ; il y en
a quj en nqt déjà plus de 200, d’autres 150, lOO, 50 etc. Certes l’aspect
du pays a changé depuis noire arrivée
ici. Plus de quarante colonies se sont
fondées dans la province de Santa Fè,
depuis I860; plusieurs se sont formées
au nord de la nôtre. La Colonie Alexandra a fait parler beaucoup d’elle
mats icuit ce; qui luit n’est pa$ or.
C’est encore la seule colonie uu la Direction fait des avances.
Nous pensons que cela veut dire
que la Direction relire quelques proiits
des avances faites.
-126-^
Nous transcrivons encore un fragment d’une lettre particulière de nôtre
frété M. le pasteur Armând-HugOfi du
Rosai'io, datée du 5 mars dernier.
<« Je regrette de ne pas avoir pensé
à vous dire de m’envoyer une quarantaine de numéros dti Témoin\; j’aurais trouvé à les placer tous. Ayez la
bonté de m’en faire envoyer au
lieu de 25. Non seuléracnt ceux que
je reçois sont pris, mais il ne m en
reste point pour moi et cinq ou six
antres personnes m’en ont déjà demandé, sans qu’il m’ait été possible
de satisfaire leurs désirs. Ces personnes m’ont promis d’attendre deux mois
et de prendre patience pourvu qu’elles
puissent recevoir à la fois les numéros
arriérés et le n° de la semaine.
Si Ips pasteurs des Vallées s’intéressaient au Témoin,, ce journal pourrait devenir le pasteur des vaudois
dispersés aux quatre vents des cieux.
Ici, par exemple, il y en a un certain
nombre qui sont établis en dehors de
la colonie à des distances considérables. Jamais ils ne sont visités par
personne. Il faudrait que l’inslruclion
et réditicalion leur pussent arriver
sous la forme d’un journal. Le Témoin
s’il avait la collaboration de la plupart des pasteurs Vaudois, serait le
bien venu auprès de toutes ces personnes: il serait le prédicateur et le
pasteur des dispei'sés et en même
temps un trait d’union entre les vaudois de l’Ancien monde et du Nouveau ».
Nos lecteurs devinent sans peine le
motif qui nous a porté à publier la
communication qui précède. Qui sait
si en pei’sévéranl à chercher nous ne
trouverons pas, et si à force de frapper
à la porte des presbytères, nous n’en
ferons pas sortir enfin quelques voix.
Les quatre cinquièmes nous sont encore fermés et c'est beaucoup trop.
Une bague
Nous lisons dans le Christiàil Hérakl
que pendant les gherres civiles qui
désolèrent les Etats-Unis en 1863 le
Doct. D., capitaine des volontaires dans
l’armée de l’Union eut un enpa^ement
contre un régiment de confe^derés.
Avant ce temps là, dit le capitaine,
je n’avais jamais tué personne et quand
je me trouvai en présence d'un homme
de belle taille et aux yeux bleus, en
présence d’un homme qui pouvait être
marié et père de famille, je confesse
que le courage me fil défanl. Après
un instant je frappai avec mon epée
et je vis mon adversaire tomber «le
cheval. Une heure après je le vis dans
la lente du chirurgien; on lui avait
fait l’amputation d’un bras qui gisait
7
k127~
par lerre. Comme ce blessé était transporté ailleurs J’observai à l’un des
doigts de la main coupée une bague
qui me semblait être l’ouvrage d’un
enfant. 3e pris la bague et suivis le
blessé dans l'inlenlion de la lui rendre,
mais dans la eonlusion de la bataille
je le perdis de vue.
Pendant l’été de 1878 qijand la
fièvre sévissait dans |le Sud, le Docteur D. était du nombre des généreux
médecins qui offrirent leurs services
pour soigner les malades. Parmi ces
derniers il rencontra un jour à Memphis le colonel C. qui Q'avait plus
qu’un bras. Docl. D. le soigna avec
beaucoup d’empressement et eut le
plaisir de le voir bientôt entièrement
rétabli. Un soir ils soupèrenl ensemble
et pendant qu’ils fatsaieni la conversation le Doct. ü. mit tout-îi-ooup une
petite,bague sur la table.
— Cette bague est à pipi, s’écria
le colonel, mon fils Dick me l’a donnée il y a .vingt ans.
— C’est donc moi qui ai coupé
votre bras, dit le Doct. D.
Ces 'deux hommes ae regardèrent
l’im l’autre en silence pendant un instant , puis s’émbrassenent cordialement. Plus de rancune dans leurs
coeurs; ils étaient comme frères.
Une rencontre future entre ces deux
hommes est inévitable ; mais leurs
cœurs sont réconciliés. Quelle terrible
chose ce doit être que de rencontrer
ceux auxmiels nous avons fait du tort
ici-bas! Que Dieu nous garde ¡.d’en
faire jamais à qui que ce soit 1
Nous publions les résultats du concours ouvert en faveur des enfants des
Ecoles du Dimanche de nos paroisses.
Noras Paroisses Prix
Marie Maggiore La Tour Péli.s L. 15
Celina Gay ' St. Jean » 10
Albert Costabel id. A K)
Pavid Rivoir Pomaret > lû
Elienne Gril) Praly » 10
David Gourdin Rosario » B
Henri Jahier Pomaret » 8
Rodolphe Beux id. . » 8
Jean Buffa Augrogne » 8
Albert Lageard Pomaret » 6
Louise Riyoire VjJJesèche » 6
Daniel Rivoir Angrogne » 6
Mario Combe id. > 6
.1. Courdip Rosario » 6
Susanne Gourdin id. i) 0
Ernest Tourn id. » 5
Catherine Guigou id. 5
Pour Guigou Angrogne » 5
Daniol Alio Rosario » 5
Marie Berlon id. » 5
Batbo Françoise La Tour Pòlis S 5
Amelie Mpiau Rosario » 4
Jeanne Bertinat id. » 4
Marie Poët Tour Pòlis » 4
Anne Rhodô id. » 4
Cath. Mt® Rochon Rosario » 4
Téophile Tourn id. 3
Etienne Rosian Villosèche » 3
Pauline Alio . Rosario » 3
Paiiliüe Janavel id. » 3
Fanny Rivoir Rorà » 3
Jean Janavel Rosario » 3
Mariacme Rostan Villosècho » 3
Nous omettons le.s noms des 32 autres concurrents qui n’ont pas obtenu
de prix. S’il y a cinq paroisses qui ne
sont pas représentées, par contre celle
du Rosario (Uruguay) est la première
en rang avec 49 concurrenls sur 65;
puis vient celle d’.è,ngrogne avec 18.
et faits divers.
Italie. ~ A Aoste le jour de Pâques
44 personnes ont été ajoutées là (la
petite Eglise de celte Jocalilé, dont
muf adultes sortis du catholicisme, et
cinq jeunes gens, fils de parents appartenant déjà à l’Eglise.
— Un nombre à peu près égal de
personnes', louiles adultes et sorties pareillement du catholicisme, parmi les
quelles plusieurs femnaes ou jeunes
filles opt, à Coazze, participé pour la'
première fois à la Sainte Gène, le dimanche après Pâques.
— Des conférences du Docteur Sommerville à Naples, n’ont pas eu le même
succès qu’à Florence. De 7 à 300 personnes se sont réunies’, le 2 et le 3
courant au PfiUiearaa, loué .à cet effet
et pouyant en contenir près de 2000,
et encore la plupart appartenaientelles à l’Eglise Evangélique.
Fbance. — L’assemblée annuelle
des différentes Sociétés réligieuses pra-
8
128
testantes, ayant leur siège à Paris, au
nombre de 10, ont eu ou auront lieu
entre le 8 et le 15 du courant. Une
Assemblée générale de la Mission intérieure, à eu lieu à Crest (Drôme),
le mercredi 31 mars et le jeudi 1®'
avril, et paraît avoir été des plus intéressantes. Parmi les personnes qui
s’y sont fait entendre, et qui ont vivement impressionné l’assemblée , on
cite Mess. Pilatle de Nice, Babiit de
Nimes et Saillens l’organisateur des
réunions Mac AH à Marseille.
pihtquc
ÆtaHe. ■— Les discussions de la
Chambre et du Sénat n’ont offert qu’un
médiocre intérêt. Les esprits ont été
trop exclusivement préoccupés, non
pas des intérêts de la patrie, mais de
ceux des partis respectifs; et cela à
propos de la nomination du président
de la Chambre, en remplacement de
Thon. Farini. Au lieu de s’entendre
pour nommer le plus capable de diriger les discussions parlementaires,
on a fait de cette nomination ¡une
Question politique de parti et du côlé
e la gauche on a mis en avant les
noms de Zanardelli, de Varé et de
Coppino, de Nicotera et même de
Crispi ; du côté de la droite, il a été
question de Biancheri et de Sella. 11
paraît que le minislère a fini par se
décider pour Coppino qui est ainsi le
candidat ministériel sur lequel les divers
partis de la gauche sont invités à concentrer leur voix. En effet les dernières
nouvelles nous apprennent que Coppino
a obtenu au premier scrutin 155 voix
sur 347 volants et au second tour 174
contre 144 donnés à Zanardelli et 24
billets blancs.
France. — Le ministère prépare
l’exécution des décrets conceimanl les
corporations religieuses, non autorisées et celle des Jésuites malgré les
réclamations de plusieurs évêques, et
les petitions qui pleuvenl de diverses
parties de la république.
AiMemagne. — L’empereur n’a
pas accepté la demission du GrandChancelier , prince de Bismark. Cette
démission était motivée par un vole
du Bundesralh contraire à une mesure financière proposée par le Chancelier, un droit sur les timbres. Il
semblait peu croyable qu’une aussi
petite cause eût produit un si grand
effet. Mais il y avait dans ce vote le
prélude de plusieurs autres qui pouvaient compromettre le plan financier
du gouvernement de l’Empire, en outre
i! se trouvait que les voix des représentants des petits états de l’Empire,
l’avaient emporté sur celle de la Prusse
de la Saxe et de la Bavière. — L’empereur en refusant la démission de
Bismark, l’a autorisé à prendre des
mesures pour modifier la constitution
de l’Empire en ce qui concerne le
Bundesralh, de manière que les difficultés en présence desquelles le gouvernement s’ast trouvé ne se présentent
plus à l’avenir. On suppose aussi que
Bismark en offrant une démission qu’il
sav.ait que l’Empereur n’accepterait pas
a voulu donner une leçon au parti
russe, et peut-être, au parti clérical,
représenté et influent à la cour.
^Angt»terre. — La victoire inattendue des Wighs sur les Tories est
l’objet des réflexions des journaux de
toute Europe. Les libéraux sans compter les homes-fulers, c’est-à-dire les
intransigeants irlandais, qui ne veulent
pas savoir de la domination anglaise,
ont ou auront près de 100 voix de
majorité. — La reine, se trouvant à
Baden-Baden, ce ne sera qu’après son
retour que l’on saura d’une manière
positive auquel des hommes polili
3lies et de la nouvelle majorité, elle
onnera le soin de former le minislère
libéral.
/VniTonoe
Cher. Chiantore et Mascarelli, sous
presse pour paraître prochainement
Histoire de la Glorieuse Rentrée
des Vaudois, par Arnaud. — Edition populaire.
Ernest Rorert, Gérant et Administrateur.
Pigûorol, lmp, Chiantore et Mascarelli.