1
Neuvième aimée
N. 3T.
Vendredi 96 Septembre 187'4
L’ECHO DES VALLEES
CW*
P
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemenl consacrée aux intérêts matériels et spiritnels]
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d'aboniibmevt :
Italie, à domicile (un an) Kr. 3
Unisse....................’ ^
t^rance...................* ®
Vllen»aj/o«*..............• ^
Angleterre . Pays-Bas . • B
rn nt(w?éro séparé ‘ 5 cent,
r« nutnéro arriéré ; 10 cent.
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Lettres et envois franco. S*h
dresser pour l'admiDÎstration
et la réduction a la Direction
«le l'Echo des Vallées, Torro
Pellice.
Hommair'o.
rorrespondancr. — 'SourelUn reUgieunes
ri fintH dicers. — Chronique lóenle. —
Chronique politique.
(ffomopottbancc
/V l’occasion d’une visite que
nous a Îaitc, le printemps dernier,
M" C. l’almberg, ministre de l’Evangile eu Suède, nous avons exprimé le regret de connaître si
peu son pays au point de vue religieux et ecclésiastique et obtenu
la promesse d’un travail sur ce
sujet. C’est ce travail que nous
venons de recevoir en langue allemande, et que nous avons le
plaisir d'offrir A nos lecteurs dans
une traduction aussi fidèle que
possible. — Nous faisons précéder
cette étude de la lettre dont M.
Palmberg l’a accompagnée.
Sa«llirm, Surdc , le 20 aoiH 1B74
lion. sieur le Hédaoleur,
Voici enfin la communication
que je vous ai promise sur les
conditions religieuses de notre
pays. Elle est incomplète ; rédigée
en langue allemande qui n’est pas
ma langue, et que je ne connais
qu’imparfaitemeut, je crains que
vous n’ayez beaucoup de peine à
la comprendre. Cependant, telle
qu’elle est, je vous l’envoie.
l’égard del’œuvre du Soigneur dans
les âmes , le progrès continue.
C’est ainsi qu’il y a eu cet été
un nombre plus considérable que
jamais de réunions missionnaires.
Ces réunions , d’une très grande
importance, sont particulièrement
béniés, Les choses s’y passent
d’une manière fort simple : dans
une contrée où il y a une maison
des missions et où le pasteur favorise le mouvement missionnaire,
c’est dans l’église de la paroisse
que l’on se réunit; les fidèles s’y
rendent souvent au n^^bre de 5
à 6 mille, quelque fois moins, de
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-304
500 à 4000. Un grand nombre de
pasteurs et un plus grand nombre
de laïques prennent une part active à la réunion. La parole de
Dieu est annoncé et des cantiques
spirituels sont chantés ; l’Esprit
Saint descend dans ces assemblées
et unit si bien les cœurs que l’on
a de la peine à se séparer. Ces
réunions durent souvent deux jours
et même plus longtemps. — Par
le passé on y discutait beaucoup,
mais maintenant il est bien rare
qu’il y ait des discussions. Car
nous trouvons que les discussions
sont avantageuses au vieil homme,
à la chair. Chacun veut parler, plus
pour se faire entendre que pour autre chose. On arrive à des opinions
différentes, et l’Espj'it do Dieu est
empêché d’être présent, ^'ous trouvons, de plus ou plus maintenant,
que si .fésus doit croître dans les
âmes et si nous devons diminuer,
nous devons oublier, de ]>lus en
plus aussi, nos propres opinions
et nos vues particulières et que
nous avons le devoir de ne plus
prêcher que les paroles que l’Esprit
Saint nous a données, selon ce
que dits* Paul, Galales 3,2: «Avezvous reçu l’Esprit par les œuvres
de la loi, ou par la prédication
de la foi? ». — Dieu soit loué,
les pasteurs qui annoncent l’Evangile avec le plus de simplicité, et
de clarté sont ceu.x qui ont le plus
d’auditeurs, çendunt que, au contraire , ceux qui ont le plus de
dons pour-la polémique et pour
la discussion voyent de plus en
plus leurs temples se vider. Dieu
veuille qufl en soit toujours ainsi,
alors le règne de Dieu viendra à
nous avec toujours plus de puissance ; et Jésus-Christ, qui est la
vie éternelle, sera toujours plus
connu et aimé.
Les jours que j'ai passés dans
vos Vallées ont été les plus agréables de mon voyage. Si les distances étaient moins grandes I Mais
Dieu est notre Dieu à nous tous
qui avons reçu son fils Jésus-Christ,
et quand se seront réalisées, pour
nous aussi, les paroles contenues
dans l’Apocalypse 7, 9 et suivants,
alors'Dieu sera dans un sens plus
intime nôtre Dieu , et alors il y
aura un terme à nos pêchés et a
notre misère. Maintenant l’essentiel c'est que nous nous trouvions
réellement unis h Jésus-Christ et
que nous soyons, en Christ aussi,
unis en esprit, quelque éloignés
que nous soyons.
Voici , cher frère, mon travail ;
je vous l’envoie sous ce titre :
Quelque chose du règne de Dieu en Suède
par c. Palmberg, pasteur suédois
Tout ce que nous recevons de
Dieu est pure grâce; et c’est particulièrement une grâce que Dieu
réveille une àme morte dan.s le
péché et qu’il la conduise à la
bienheureu.se connaissance de son
fils. Cette grâce nous a été abondamment accordée dans les dernières années à nous qui habitons à une des éextrômités du
monde , dans la Suède. C’est par
pure grâce que cela a été fait,
nou« devons le reconnaître devant
les hommes; — et, comme nous
nous proposons de dire ici quel-
3
-ao5
que chose de l’œuvre de Dieu
parmi nous, nous souhaitons que
cela soit à la gloire du fils de
Dieu. Qu’il en soit ainsi, car il est
digne de gloire à cause de son
amour et de sa bonté envers les
pécheurs. Nous ne pouvons vous
communiquer que peu de chose.
I.a langue et d’autres motifs nous
empêchent de faire davantage.
Comme ou le sait généralement,
nous sommes tous en Suède , à
l’exception de quelques milliers,
des protestants luthériens. L’Eglise
est une église d’Etat, mais, elle
est bien ordonnée. Nous jouissons
de plusieurs excellents privilèges
dont on manque dans d’autres
pays; par exemple, nous pouvons
prêcher très librement la parole
de Dieu ; nous pouvons^ nous rassembler, sans être inquiétés, quand
nous voulons et où vous voulons;
les prédicateurs n’ont pas à dissiper leurs forces dans une polémique infructueuse; ils sont, et
ont été de tout temps, dans une
bonne condition matérielle. Il n’en
a pas toujours été ainsi à tous
égards. Par le passé, on ne pouvait se réunir pour s’édifier que
sous la direction et la présidence
des ecclésiastiques, reconnus et
consacrés dans l’Eglise établie.
Les temps modernes ont apporté
des changements à cet égard , et
maintenant plusieurs centaines de
laïques réveillés et instruits peuvent prêcher, et plusieurs centaines
de maisons de la mission (mission
intérieure ) ont été établies, dans
lesquelles, comme aussi dans des
maisons particulières, l’Evangile du
salut est prêché et le chant de
l’agneau est commencé, aussi bien
que cela peut se faire sur la terre.
Mais je donnerai plus de détails
à ce sujet plus tard. — Quelque
cliose , maintenant de la marche
des clioses, pour autant qu’elle
m’est connue.
Il y a quarante ans environ ,
notre pays était plongé dans un
profond sommeil. Dans les chaires
était prêchée une morale (doctrine
de la vertu) bien sèche; plusieurs
ecclésiastiques vivaient ouvertement dans le péché, et si quelquesuns s’efforçaient de faire un peu
mieux, ils étaient qualifiés d’êtres
fantasques, de fous; ils étaient
l’objet des moqueries et des sarcasmes; — comme s’ils ne cherchaient par là qu’à faire parler
d’eux.
Tout le monde pouvait bien lire
la parole de Dieu qui était dans
la plupart des maisons, mais bien
souvent elle n’y était que comme
un vain ornement, on n’avait pas
faim et soif des Saintes Ecritures.
Cependant le Seigneur à enfin
exaucé la prière de ses enfants ;
car il y en avait quelques uns ;
et alors surgirent les prédicateurs
du réveil. La plupart ne savaient
parler que du baptême de Jean ,
( de la repentance ), mais les gens
furent réveillés et ce fut une grande
grâce. De tels prédicateurs comptaient souvent six â huit mille
auditeurs; ils étaient invités à se
faire entendre de tous côtés, dans
les villes et les villages voisins.
Un tel mouvement se manifesta
surtout de 4840 à '1850, cependant
déjà auparavant et ensuite aussi
après cette époque. Plusieurs mil-
4
liers d’entre nous, ministres et
simples fidèles, nous datons de
ces années le privilège d’avoir été
appelés pour la première fois à
suivre l’appel du Père réconcilié
avec nous par Jésus-Christ, et
plusieurs sont déjà , entrés dans
leur repos. Ce fut là un grand
réveil, un vrai printemps dans le
royaume de Dieu. Ce ne fut cependant, en général, qu’un printemps; les membres de l’Eglise ne
furent que réveillés, mais comme
le printemps dans la nature, ce
fut un temps de joie qui annonçait l’été; cette époque annonçait
que le soleil d’en haut allait bientôt briller dans sa pleine splendeur.
Il a été de la plus haute importance et de la plus grande nécessité qu’il en ait été ainsi , car
on n’a encore rien gagné pour le
ciel quand on a bien prêché ,
quand on a fait beaucoup de prosélytes et quand on a introduit
quelque amélioration, même provoqué de la vie dans les églises.
Le ciel est fondé sur Jésus-Christ
et sur sou œuvre ; personne ne
peut y avoir accès, qui déjà ici
dans cette économie ne se trouve
en vraie communion du cœur avec
lui le Sauveur; et en effet personne
ne peut le saluer pour son sauveur, qui n’a pas auparavant appris dans l’Evangile que Dieu, avant
toute repentance, avant toutes les
prières et en général avant toutes
les œuvres en nous, a anéanti nos^
péchés par Lui, le fils, oui, les a
éloignés tout-à-fait de devant sa
face. S’il n'en est pas ainsi, ils
reparaîtront toujours de nouveau.;
Et si l’on compte la destruction
du péché>eulement depuis le jour
où l'on a été converti à la repentance et à la foi en Jesus-Christ ,
notre justification devant Dieu est
toujours douteuse. En un mot, il
est certain que Dieu nous a revêtu
de sa justice avant notre justice
et en dehors d’elle, même lorsque
nous étions encore ses ennemis
sans Dieu et sans espérance. Ainsi
que l’apôtre l’enseigne dans l'Epître aux Romains 5, 10. « Car si,
lorsque nous étions ennemis, nous
avons été réconciliés avec Dieu
par la mort de son fils, beaucoup
plutôt étant déjà réconciliés , serons nous sauvés par sa vie ».; et
dans beaucoup d’autres passages.
Une telle prédication , c’est-à-dire
toute la vérité, nous fut accordée
par le Seigneur.
Les moyens dont le Seigneur
s’est servi pour produire ce réveil
sont divers; ce fut uu meilleur
enseignement théologique, une
étude plus appprofondie des Saintes Ecritures, et tout spécialement
le travail béni d’un laïque admirablement bien doué, C. O. Rosenius de Stockolm. Déjà depuis
longtemps dans le nord de la
Suède quelques hommes isolés et
souvent persécutés avaient été
éclairés d’une lumière plus évangélique. Ils étaient désignés sous
le nom de lecteurs et on se moquait d’eux, parceqn’ils se réunissaient, souvent et volontiers, pour
lire la Bible et d’autres écrits et
surtout ceux de Luther. Ce fut de
leur milieu que sortit Rosenius,
le fils d’un ecclésiastique; étudiant
pendant plusieurs années il fut
5
-SOT
poussé dans cette voie, par la misère spirituelle générale. Préparé
par le Saint Esprit, après avoirpassé par des doutes cruels et
par beaucoup de tentations, il
commem;a l'année 1840èStockolm,
d’abord dans des maisons particulières et plus tard dans une
église , l’église de Bethléhem si
chère à beaucoup de chrétiens à
prêcher la libre grâce de Dieu. En
même temps il entreprit aussi la
publication d’un journal chrétien
Le Fiétiste. Par ces moyens l'eau
vuiifiante se répandit d’une manière toujours plus abondante
dans le pays.
La croix ne devait naturellement
pas lui être épargnée. Il dut la
porter pendant toute sa vie. Nous
passons sous silence les épreuves
personnelles et do nature privée;
mais il eut à souffrir des moqueries que les journaux mondains
ont fait pleuvoir sur lui et sur
son activité ; du haut des chaires
on prêcha souvent contre lui et
contre sa prétendue hérésie; ses
réunions furent bien des fois empêchées ou interrompues par les
cris de la populace qui ne se fit
pas faute, à l’occasion, de recevoir
à coups de pierres le prédicateur
et les fidèles. L’on peut même dire
que, au commencement surtout,
la plupart des pasteurs considéraient comme un devoir de conscience d’agir contre lui. Et quelle
était la doctrine dangereuse qu’il
prêchait? Tout simplement, la
même que Luther, que Zinzendorf,
que Jésus lui-même et ses apôtres
avaient prêchée, c’est-à-dire celle
selon laquelle Dieu nous a récon
ciliés avant uotre repentance, et
que la repentance a lieu pareeque
par la réconciliation nous pouvons aller à Lui, et qu’il n’est pas
vrai que ce soit notre repentance
qui a porté notre Seigneur à nous
recevoir. Cette bien heureuse doctrine de la justification avait été
si bien oubliée et si bien méconnue, que l’on croyait qu’elle pouvait devenir un obstacle à la sanctification, quoique elle soit précisément la source de toute vraie
sanctification.
Malgré tout cela, un trait caractéristique de l’activité de Uosénius
fut de ne jamais faire de polémique, pour sa personne du moins,
et très rarement pour son enseignement. Soit dans ses sermons ,
soit dans ses nombreux écrits ou
ne trouve pas nue fois qu’il soit
fait mention de ses adversaires ,
ni de leurs paroles, ni de leurs doctrines. Non, il n’avait pas de temps
pour cela. C’aurait été manquer
des occasions de prêcher Christ.
Son activité ne finit qu’avec sa
vie. Il mourut en 18C8. Rassasié
de jours, physiquement usé, il alla
avec joie à la rencontre de son
Sauveur quand celui-ci vint le
prendre à Lui. Ce fut un bienheureux départ, un témoignage de la
grâce pour des milliers ; telle sa
mort, telle sa vie.
Disons maintenant quelques mots
de son oeuvre.
■Elle a été grande, bien grande.
Malgré toute l’opposition dont cet
homme et so'n activité ont' été et
sont encore l’objet, on peut bien,
dire que la vie spirituelle en Suède
a commencé aveedai.. (â suivre)
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-308
i{au0eile0 reitgtcused
et faits divers
Allemagne. — Le 8 Septembre, a
eu lieu la séance finale du congrès vieuxcatholique réuni à Fribourg en Brisgau.
Cinq milles personnes y assistaient.
Angleterre. — L'Eglise Libre raconte le fait suivant qui nous permet d’ap[irécier les seotimenls véritables de la
nation britannique à l'égard du ritualisme. M. Gladstone avait présenté au parlement une loi pour régler les cérémonies
du culte. Il demandait que les pasteurs
anglicans fussent libres de prêcher toute
espèce de doctrines et d’arranger les services religieux à leur fantaisie; c’eût été
autoriser toutes les singeries et comédies
nouvelles du parti ritualiste. Mais l’opinion
publique s’est aussitôt prononcée contre
cette mesure avec tant de vigueur et d'on.semble que Monsieur Gladstone a dû retirer son bill. Voilà une nouvelle rassurante.
En 1801, sur une population d’environ
10 millions d’âmes, ou comptait dans la
Grande-Bretagne quatre millions de catholiques. Leur nombre aujourd’hui s’élève
à cinq millions et demi. Mais la population
de ce royaume ayant doublé depuis le commencement du siècle, les catholiques en
réalité ont perdu par rappprt aux protestants; cette diminution s’explique peut-être
par l’émigration des Irlandais ou par l’ascendant qu’exerce toujours la religion de
la majorité. Il est de fait, par exemple, qu’à
Londres un grand nombre d’enfants de
français émigrés deviennent protestants.
Depuis cinquante ans les catholiques
romains ont bâti huit-cent églises, ajouté
douze cents prêtres à leur clergé, couvert
le pays do monastères. Les protestants de
leur côté, ont pendant ce demi-siècle,
quintuplé le nombre de leurs pasteurs,
ycofistnût,Âaus doute, temples et chapelles
en proportion et fondé la plupart de leurs
grandes sociétés religieuses, dont l’action
s’étend sur le monde entier, fEglise libreJ.
Lausanne. — Les réunions des
Sociétés religieuses de Lausanne ont eu
lieu les trois premiers jours de cette semaine et hier, 24 septembre, doit avoir
eu lieu dans la cathédrale, à dix heures
du matin, la consécratiop au saint ministère do 6 candidats, savoir; MVI. Gédéon
Soulier, Henri Monnet et Jahier Delisie,
licenciés de la Faculté de théologie de
l’Eglise nationale, et MM. Alexis Ghalelanat, Théophile Gay et Daniel Biéler, qui
oui pris ailleurs leurs grades théologiques.
Do plus, MM. Samuel Meytre, Charles
Dupasquier , Victor Second et Ernest Grobet, déjà consacrés ont été aggregés au
clergé vaudois par la Commission de
consécration. Cela fait donc, eu tout, dix
ecclésiastiques nouveaux qui sont appelés
dit la Semaine religieuse, à exercer leur
ministère dans l’Eglise nationale du Canton de Vaud.
Oanton de Vaud. — Fête de S.
Loup. La fête de S. Loup, favorisée par
un temps splendide, réunissait le 2 Septembre, autour de l’Hospice, plus d’un
millier de personnes, venues des diverses
parties de la Suisse romande. Nous avons
compté plus de vingt pasteurs appartenant
à des Eglises libres ou nationales.
Le rapport de M. Henri Germond, lu le
matin, a été, comme il l'est toujours,
plein d’intérêt. Malheureusement il constate, depuis quelques années, une diminution dans le nombre des diaconesses.
II n’y en a plus que 41. Des postes importants doiventê tre abandonnés, des demandes refusées.^ Avis à MM. les pasteurs
qui peuvent, soit du haut de la chaire,
soit à l’instruction religieuse, signaler
cette noble vocation à tant de jeunes filles
désœuvrées qui préfèrent souvent quitter
le pays pour trouver à l’étranger la honte
et la misère.
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La séance de l’après midi a été, comme
d’habitude, consacrée à l’édification. Elle
aurait été , disons le franchement, plus
complète et plus variée si certains orateurs avaient pu être plus courts.
(Extrait do la Semaine religieuse,'.
F*iir*is. — M. le conte Robert de
l’ourtalès, trésorier de la Société des Missions, fondateur d’un orphelinat ap:ricolo
dans sa propriété Duplessis-.Mornay, est
mort le 3 de ce mois, sans (|iie rien fît
prévoir un événement aussi douloureux.
!Su.isse. — La réntiiou annuello de
la Société Pastorale suisse a en lieu dernièrement à Zurich. Les tendances reli^Monsos les plus opposées y étaient représentées. En pasteur libéral a affirmé que
la euro d'âmes, telle qu’elle a existé Jusc|u’ici doit cesser, et ce sera pour les pasteurs un bonheur d’en être déciiargés.
Les fonctions ecclésiastiques sont avant
tout des fonctions de paroisses.
Chronique locale.
ToiTe r»ellIoe. — Le conseil
communal s’est occupé des écoles dans
sa session d'automne, comme à l'ordinaire
du reste. Il s’est agi spécialement d’augmenter les honoraires du personnel enseignant; quelque-chose a été fait, mais
peu de chose; la faute en est au budget
et particulièrement à un gros trou qu'il
faut boucher. On a été cependant unanime à reconnaître l’urgence et la nécessité de cotte augmentation; mais pour le
quart d’heure la paroisse de la Tour n’est
pas dispensée de faire de son côté un
effort; car, elle a aussi reconnu ce besoin et la justice d’une augmentation pour
la maîtresse d’école en particulier, et pour
toutes les personnes enseignantes en général.
Les examens d’introduction au Collège,
à l’Ecole Normale, à l’Ecole supérieure
des jeunes filles aura lieu D. v., dans les
établissements respectifs de ces diverses
écoles, jeudi prochain 1' Octobre.
4 TRAVERS LES JOURNAUX
Revue poliliqiie ^
Le prince Milan do Serbie est parti de
Turin enchanté de l’accueil qu’il a reçu
du roi et do la population; ce qui a contribué davantage à l’impressionner, c’est
une certaine ressemblance de situation
entre son pays et le nôtre; la Serbie est
peut-être destinée, comme le Piémont, à
devenir le noyau d’un grand état. On sait
que l’horizon n’est jamais parfaitement
éclairci du côté do l’Orient: les ()oiuts
noirs s’y montrent de temps en temps.
Pour le moment, voilà la Russie i|ui reconuaît aux serbes une autonomie plus
grande , paraît-il , (|ue celle <)ui leur est
accordée par le traité do Paris, .\nssi la
Turquie commcoce-l-elle à armer, et la
Serbie en fait autant de son côté.
Ce n’est pas le seul point noir qui se
montre à l’horizon politique; il y en a
d’autres à l’antre exirémité de l’Europe :
outre qu’il n’a pas voulu reconnaître le
gouvernement do Serrauo, le Czar a envoyé à Don Carlos une lettre fort sympa-thique à ce dernier, et dont l’imiiortanco
n’a échappé à personne. — Cette lettre
prouve en effet, si elle ne le*dit pas, que
l’autocrate de toutes les Rnssies se ferait
volontiers le protecteur et le défenseur
de la réaction en Europe; on savait déjà
que ses sympathies eu France étaient
pour le comte de Chambord, on saura,
maintenant qu’en Espagne elles sont pour
Don Carlos, quelque peu honorables que
soient les faits et gestes de ce dernier.
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ir no serait doue pas absolument impossible que les sombres pronostics du
premier ministre anglais, Disraeli, ne se
réalisassent, et quo de l’Espagne partît
encore une fois rélincelle qui doit mettre
le feu aux poudres eu Europe, l’Allemagne
y suit en effet une politique diamétralement opposée à celle de la [Russie; elle
se prépare même à envoyer une nouvelle
flotte sur la côte Cántabro, et ses agents
diplomati(|uos parcourent les Pyrénées
pour veiller à ce que la France, empêche
la contrebande d’armes et de munitions
de guerre.
L’armée é.spagnolo est maiutenaul divisée on trois corps, et son état-major
semble avoir adopté un plan do campagne
consistant à isoler complètement les carlistes, et détruire dans le pays qu’ils occupent toutes les récoltes sur pieil, en
un mot, a leur couper les vivres. Les
carlistes ont du reste à lutter contre de
très grandes difficultés sous ce dernier
rapport.
Les populations bas(|ues ne montrent
non plus qu’une soumission très relative
à leur souverain , et n’outendentreuoncer
à aucun des privilèges, ijui leur sont
confères par leurs fueros (libertés particulières, qu’ils ont do tout temps possédées). .\insi dernièrement, pne assemblée
de province mit tout simplement à la
porto un envoyé du roi, eu déclarant que
ce dernier n’avait absolument pas à se
mêler de leurs affaires , et qu’ils entendaient être libres chez eux. Don Carlos
dut en passer par là. i
L’Allemagne u’emploio pas toujours sa
puissance dans le sons de l’équité et de
la justice. Dans le Schleswig, une province prise en 1864 au Da,nemark, et qui
devait encore d’après le traité de Prague
(1866), décider elle-même à qui ellô devait
appartenir, habite en grande majorité,
dans la partie septentrionale du moins,
une population danoise fort affectionnée
à son ancienne patrie Or il o’est sorte de
vexations dont les fonctionnaires et les
gendarmes allemands ne tourmentent ces
pauvres Sclileswigois patriotes. Dernièrement enfin un décret expulsait de cette
province tous les sujets du roi de Danemark qui .s’y trouvaient établis. L’ambassade Danoise à Berlin a protesté contre
cette mesure arbitraire et d’autant moins
justifiable (jue l’Allemagne est si forte et
le Danemark si faible et à côté d’elle, si
petit.
La tranquillité la plus parfaite ne règne
pas non plus de J’aulro côté de l’Allanliqnc. Les états méridionaux de l'Union
Américaine sont encore agités par les
suites do la guerre do sécession et par
l’antagonisme des deux races blanche et
noire. Les nègres se sont imaginés que,
en outre de la liberté, on aurait dû aussi
leur concéder le partage des terres de
leurs anciens maîtres, terres que les noirs
ont arro.sées, on peut le dire, de leurs
sueurs et de leur sang. Ils ont réussi à
porter à la Nouvelle Orléans un gouverneur do leur choix, du nom do Kellogg.
Les blancs ont aussitôt formé une ligne
qui a nommé un autre gouverneur, et
ils se sont emparés par la force de tous
les édifices publics de la ville, après avoir
livré dans les rues de véritables batailles
ou plus de trente jioUccmen furent tués,
sans compter les simples citoyens. En
désespoir de cause, le gouverneur légal
en appela au président de la république,
et celui-ci, malgré la répugnance du gouvernement central à se mêler des affaires
des états, prit des dispositions pour l’envoi d’une petite armée destinée à rétablir
l’ordre et la légalité. A cette nouvelle, les
deux partis en sont venus à une transaction , qui laissera les terrains |à leurs
propriétaires et Kellogg, du parti nègre,
comme gouverdeur de l’état.
À. H.
E. Malan Directeur-Gérant.
Piguerol Impr. Cbiantore et Mascarelli.