1
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5 Ayril 1894.
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LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUD0Ï8ES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me eeroî lémoins. Aot. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton régne vienne. Mallh. VI, 10
ü n m m a i r U :
m
Avez-vous reou le Saint Esprit? —, Louis
Kossuth. — Union chrétienne de la
« Ville ». — Incendie Balsille. — il y
a du plaisir à donner. :— Un homnae
heureux.____Pain et behrre— Un en
nemi. — Revue Politique. -- Sousciptions. — Abonnements payés.
Ai**»'-.’-‘K________________
UNE QUATRIÈIVIE QUESTION
Avez-vous reçu le S.-Esprit
quand vous avez cru?
Actes XIX, 2.
* '
Dans la seconde visite que Paul
fit à Ephése’il y rencontra quelques
disciples de Jésus, qui avaient été
auparavant disciples de Jean. Hommes sincèrement religieux et droits
de cœur, ils avaient pleinement accepté le message de Jean Baptiste.
Ils s’étaient reconnus pécheuns, ils
s’étaient repentis et de plus ils avaient
publiquement rendu témoignage du
changement qui s’était produit en
eux, en recevant le baptême d’eau.
Ils avaient cru que Jésus était le
Messie, aussi, arrivés à Epbèse, ils
s’étaient joints aux disciples du Seigneur Jésus qui se trouvaient dans
cette ville, se sentant en parfaite
communion de foi avec eux.
Il leur manquait cependant encore
quelque chose. Et Paul, en parlant
avec eux, ne tarde pas à s’en apercevoir. C’est pour les y rendre euxmêmes attentifs, et pour les disposer
<à recevoir la grâce qui leur faisait
défaut, que l'apôtre leur pose cette
question: Avez-vous reçu le SaintEsprit, quand vous avez cru ? •
Frères et sœurs qui avez reconnu
votre état de pldjé et qui" croyez
que Jésus est le Fils de Dieu, de
sauveur du monde, qui est mort sur
la croix pour vous donner la vie
éternelle, quelle réponse fere?:VOU.s
à la question que nous vous présentons aujourd’hui?
Ceite question repose sur le fait
que le don du, Saict-Esprit est accordé à tout croyant.
Celui qui croit en moi, a dit Jésus, des fleuves d’eau vive couleront
de son .sein; et il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui
croiraient en lui (Jean VII, 39).
Lejqur de. la .Pentecôte les premiers disciples reçoivent, en effet,
l’Esprit promis. Et ^Pierre, poussé
par l’Esprit, déclare ouvertement
que, le don, qui leur a été fait. Dieu,,
veut, ' désormais, l’acçordér, k
chair: — ,à toute créature hutoùi|ie
sans distinction ni d’âge, ni de sexe,
ni de rang ,— et à la seule, condi
’ ■ .
Ü
al
2
— 106
lion de croire en Jésus Tihrisl. À. la
suite de ces déclarations, 3000 personnes reçurent, dans ce máme jour,
le don du Saint-Esprit et furent sauvées (Actes II).
Dans le récit que Pieri^e fait, aux
Irères de Jérusalem, de ce qui s’était
passé à Césarée, dans la maison de
Corneille, où plusieurs païens avaient
reçu le Saint-Esprit nous notons les
paroles suivantes, dont chacun comprendra l’importance ; L’Esprit Saint
descendit sur eux, comme stir nous
au commencement...; Dieu leur a
fait le même don qu’à nous qui
avons cm au "Seigneur Jésus (Actes XI}.
Le_ Seigneur ne reconnait donc
comme disciple que ceux auxquels
il a donné son Esprit. Si quelqu’un
n’a point l’Esprit de Christ, il n’est
point à lui (Rom. VIII, 9).
La Parole de Dieu ne se limite
pas à nous dire qu’j] faut avoir reçu
le Saint-Esprit pour êlfè sàüvê, elle
én expose aussi les raisons, avec
toute la clarté désirahlêT”^
En vérité, en vérité, dit Jésus à
Nicodèrae, si un homme nè~nait d’eau
et â’Esprit, il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu (Jean III, 5). Tout
homme qui vient au monde, y entre par Ja naissance de la chair.
Cette naissance donne origine à une
vie selon la cliair qui ne peut jamais et dans aucune mesure plaire
à Dieu. Pour que l’homme puisse
entrer dans le royaume de Dieu il
faut que l’affection de la chair qui
remplit son cœur soit remplacée par
Yaffeetion de Fssprit (Rom. Vlll, 58)._ Çë^changement est l’œuvre ,du
Saint-Esprit. C'est lui qui en répandant dans le cœur, l’amour dont
Dieu nous a aimés en Jésus-Christ,
^ en chasse pour toujours l’inimitié
* que nous, avions héritée pa>* notre
prémière naissance (Rom. V, 5 10).
C’est l’Esprit qui opère la nouvelle
niiissance,
'‘L’Esprit, accordé au croyant, est
aussi appelé l’Esprit d’adoplion.
Lest 1 Esprit qui lui donne l\assurance que son péché^est pardonné,
que Dieu l’aime comme unjpére; et
cette as*surance fait naître dans son
cœur un amour filial pour Dieu,
i Tûute|personne qui n’a pas en luimême le témoignage de rEsprit qu’il
est devenu enfant de Dieu continue
â vivre dans la crainte de la condamnation (Rom. VIII, 15, 17). —
Î^IËspi'iLéstie sceau, dont Dieu marque ceux qu’il a adoptés pour ses
enfants, et le gage de l'héritage qui
leur est re.servé dans les demeures
célestes (Ephés. I, 13, 14).
Après avoir engendré à la vie
nouvelle l’homme qui a cru en Jésus, et lui avoir dqnné l’assurance
qu’il est devenu l'enfant et rhéritier
de Dieu - le Saint-Esprit, est encore celui qui, (e fct vivre de la,
spirituelle et sflwte7âui le conduM pendâ'nt le'tempsiâersQn>,pèlerinage terrestre et qui ^maintient et
fortifie dans sdh cœür Yéspérance^
qui ne confond point (Rom. V, ^^IH).
La foi} qui n’est pas arrdsôe et
vivifiée par l’Esprit’ est semblable à
la semence, enfouie dans une teri'e
sèche, qui ne germe jamais et à la
main d’une personne morte, qui ne
peut rien saisir.
Si, nous demandions aux membres
de notre peuple: croyez-vous au
Seigneur Jésus? La ,pjupart répondraient sans hésiter: oui nous cro~
J/OÍ7S. Et nous n’avpns pas lieu de
melti-e en doute la sincérité de la
réponse. Seulement nous observons
que cette (lemande et celte réponse
laissent subsister un funeste‘malentendu. Car ceux-là mêmes qui disent: nous croyons, sont obligés d’a^
vouer que leurs péchés ne leur sont
pas pardonnes}' qù’iis ne sont pas
nés de nouveau et qu’ils ne possèdent pas l’espérance vivante de posséder l’héritage céleste. Semblahle
aux vierges., folles ils Croient èi.
Jésus, ils rendent leur Cuíte à Diei^
3
h'.
■
107
ils se conduisent honnêtement.... et
comme à elles le Seigneur leur dira:
Je ne vous connais pas, parce qu’ils
n’pnt pas reçu le S.t Esprit. Hâtonsnous donc d’adre^sser à tous ceux
qui professent de croire au Seigneur
Jésus cette question suprême : Avezvous reçu le Saint-Esprit?
nr.
LOUIS KOSSUTB
La mort de Louis Kossulh a pris
à Turin les proportions d’un deuil
public. Il est rare de voir un homme
retiré depuis de lojigues années de
la scène politique tenir une place
aussi grande dans le cœur de nos
contemporains. A notre époque où
tout marche à la vapeur et à l’électricité, les évènements et les hommes. se succèdent si rapidement
qu’il.s. n'ont pas le temps de [lais.ser
une trace profonde, et il suffit de
peu d’années, parfois de quelques
mois seulement, pour qu’un nom
partout répété tombe dans l’oubli.
Rossqth, au contraire, bien que les
évènemehta qui ont fait sa célébrité
remontent à 40 à 50 ans en arriére, n’a cessé d’être entouré de
l’amour et de la vénération de la
nation hongroise. On lui en a donné
de son „vivant les preuves les plus
éclatantes et sa mort est le signal
de démonstrations plus extraordinaires encore. C’est un véritable
culte, une religion dans laquelle les
parents doivent avoir élevé leurs
enfants dés le bas-âge car la plupart
de ceux qui prennent part à ces
démonstrations n’ont jamais connu
leur héros et n’ont pas été mêlés
aux, évènements de 1848. Du fond
de toutes les provinces hongroises,
même de la lointaine Transylvanie
arrivent des députations, des cou ronnes, des télégrammes de condoléance. Le nombre de ces derniers
s’élevait déjà, vendredi dernier, à
700. En Hongrie le Parlement a sus:
pendu ses séances en signe de deuil
et le seul fait que l’on n’ait pas
fermé les théâtres à cette occasion
a provoqué des émeutes assez graves à Buda Pesth. Les étudiants ont
envahi plusieurs théâtres, pour enapêcher les représentations, et l’iûtervention de la police a amené des
échauffourées où les blessés se sont
comptés par dizaines. Quelles sont
donc les raisons d’une aussi immense
popularité?
Louis Kossuth est né le 16 septembre 1802 à Molok ou Monoki en
Hongrie d’une ancienne famille protestante, noble mais pauvre, dont 17
membres ont été persécutées de 1527
à 1715 pour cause de religiou ou
pour délits politiques. Elevé au collège protestant de Scbarospatak il
étudia ensuite le droit à Pesth à
partir de 1824, obtînt en 1826 son
diplôme d’avocat et se fit bientôt
remarquer par son éloquence. Sa
vie politique commence à son entrée
à la Diète en 1831. Il fonda un journal destiné à rendre compte des séances, s’attira ainsi le mauvais vouloir du Gouvernement, fut arrêté en
1837 et condamné en 1839 à 4 ans
d’emprisonnement datib une forteresse. Cependant une amnistie dü
29 avril 1840 lui rendit la liberté
et il entreprit, l’année suivante, la
rédaction du Pesti Hirlap, journal
à tendances démocratiques radicales
qui fut bientôt le plus lu das toute
la Hongrie. En 1845 il fut élu député à la Chambre, y devint le chef
du parti de l’opposition au Governement et réclama énergiquement
des réformes telles que l’émancipation des non-chrétiens, l’amélioration
du sort des paysans, la disparition
dn servage, l’abolition dès privilèges
injustes de la noblesse et du haut
clergé, la liberté de la presse, etc.
La nouvelle de la révolution française de 1848 détermina Kossuth et
son parti à envoyer à i l’empereur
d’Autriche une députation pour demander des réformes et en particulier la création d’un ministère res-
4
- 1Ô8
ponsable et spécial pour la Hongrie.
Dans ce ■ premier ministère qui fut
accordé, il eut le portefeuille des finances et devint, de fait, le chef du
Gouvernement hongrois. Comme tel
il mécontenta les éléments slaves de
la population, en particulier les Croates, qui, sous la conduite de leur
Vah Jellachich, envahirent la Hongrie à main armée. Au lieu de réprimer ces incursions le Gouvernement autrichien les encouragea pour
faire pièce à ses adversaires. Ce fut
là l’origine de la révolution hongroise
et de la guerre terrible qui s’ensuivit.
Kossuth déploya comme président
du Comité de la défense nationale
une incroyable activité, organisant
l’armée et enflammant le patriotisme.
Nous ne pouvons suivre ici les péripéties de cette lutte mémorable,
lié Gouvernement national hongrois
fut un instant vainqueur, Kossuth entra en triomphateur dans Buda Pesth
reconquise et fit déclarer la Hongrie
république indépendante, et la dynastie de Habsbourg déchue à jamais.
11 fut alors président de la nouvelle
répùbliqüe et dictateur presque toutpuissant. Mais l’intervention de la
Russie, que l’empereur d'Autriche
avait appelée à son secours, rendit
la lutte trop inégale. Après plusieurs
défaites le grand révolutionnaire dut
passer en Turquie où il fût emprisonné et dont le Gouvernement l’au"
rait livré à l’Autriche sans l’intervention des embassadeurs d'Angleterre et d’Allemagne. Dans ce cas
il eut certainement été mis à mort,
en effet il fut décapité en effigie et
banni de l’empire.
Le mouvement dont il avait été
l’instigateur fut écrasé par l’armée
autrichienne sous la conduite du
féroce général Haynau, mais la constitution donnée à ïa Hongrie en 1867
.sanctionna presque toutes les libertés que le |)arti national avait demandées, Le décret de bannissement
contre Kossuth fut même rapporté,
mais il refusa toujours de rentrer
dans son pays tant que la dynastie
des Habsbourg y régnerait. 11 habita
longtemps l’Angleterre et l’Amérique
puis vint se fixer à Turin où il est
mort après une vieillesse tranquille
et retirée consacrée au travail et à
l’étude.
Quel que soit le jugement que
l’on porte sur son action politique,
on ne peut se refuser à voir en lui
un grand patriote, un amant passionné de la liberté qui savait sacrifier tout à ses convictions. C’est
par là qu’il a été grand. On peut aussi
lui savoir gré, comme le fait obserser le Journal de Genève, de ne pas
s’être laissé aller à la faiblesse que
montrent beaucoup de révolutionnaires, celle de conspirer contre
l’œuvre qui s’est accomplie sans eux.
De même que Maz/.ini s’est toujours
refusé à rien faire contre la maison
de Savoie à laquelle l’ilalie doit soti
indépendance et son unité, Kossuth
a souvent donné à ses compatriotes
et coréligionnaires politiques qui venaient le consulter, le conseil de se
tenir tranquilles et de ne pas compromettre à la légère les avantages
concédés par l’Autriche dans la constitution actuelle. Les Italiens lürsont
reconnaissants de la sympathie active avec laquelle [il a suivi là formation de leur patrie, sympathie
qu’il eût volontiers transformée en
collaboration directe.
Au point de vue religieux il nous
est difficile de rien dire à son sujet
car il était peu démonstratif sur ce
point et les pasteuis. de Turin n’ont
pu être admis auprès de lui dans
sa dernière maladie. Cependant ils
sont heureux du témoignage que la
famille du défunt tient à rendre à
la foi évangélique, heureux aussi de
l’occasion qui leur est ainsi dohnée
de rendre eux-mêmes témoignage à
l’Evangile en présence de son cercueil, des représentants de son pays
et des autorités de 'Turin.
H. A.
5
- 109-■
CHRONIQUE VAÜDOISE
Union chrétienne de la « Ville. »
— La section de la Ville de rÜnion
chrétienne de Terre Pellice célébrait
vendredi soir le ü* anniversaire de
sa fondation, avec le concours des
sociétés sœurs du voisinage et de
quelques autres invités.
Après le chant et la lecture de la
Parole de Dieu, M. W. Meille fit
une édifiante méditation sur Actes
I, 8 en faisant l’application de ce
texte aux Unions en ces termes :
Loi'sque vous recevrez la vertu du
Saint Esprit vous me serez témoins,
et pas avant.
Vinrent ensuite, entremêlés de
quelques beaux chants, la lecture du
procès verbal de la séance anniversaire de l’année passée, et un bon
l'apport de M. Ayassot sur la marche de la Société de la Ville. Ce
rapport fut suivi d’une discussion
sur la place que doit occuper le
culte dans les séances; l’on est d’accord pour conclure qu’il doit occuper la première place et ne pas être
trop long.
M. le prof. Jii Jalla présenta un
travail «intéressant et soigné sur les
Petites industries que l’Union de la
Ville recommande aux Unions des
Vallées.
1 ,a musique fut abondamment représeiîlée et l’on entendit successivement le piano, le mandoline et la
guitare.
Quelques représentants de sociétés
sœurs prirent ensuite la parole et
l’on se sépara heureux d’avoir passé
ensemble une agréable soirée.
E. B.
L’Union de la Ville a reçu à l’occasion
de son anniversaire, des lettres de félicitations du
Comité Internatipnnal de Genève;
Comité Nationnal de Rome;
du D"" Geymonat Président Honoraires du comité Nationnal;
de ring.' Em. Eynard, chef de
groupe. ^
Des membres Honoraires:
Comtesse de Gasparin;
M' le Ghev. J. 'Weilzecker ;
des Unions Chr. de Rorà, Pignerol
et Unions Chr. de Jeunes filles des
Appiots.
X
Un autre incendié.
Un nouvel incendie à éclaté à
Balsille le 27 Mars écoulé. Réveillés'^ sursaut vers 4 h, du matin
pai' des cris, par le son du cor et
par celui de la cloche du temple,
les Masselins sont accourus, et ils
ont pu circonscrire l’élément dévora te ur.
H n’y a pas eu de victimes humaines à déplorer et, sauf le toit
qui est entièrement détruit, les dommages ne sont pas très considérables.
On ignore la cause qui a produit
l’incendie. Quoiqu'il en soit «l’Elernel
qui fait des vents ses messagers,
lait aussi du teu brûlant ses serviteurs. (Psaumes CIV, 4).
J. J. Tron.
Ne feraient-ils pas bien de prendre
une assurance contre l’incendie, eeüx
qui semblent y être fréquemment
exposés? '
Réd.
-...... iiiii———
Il y a du plaisir à donner
Le Treasury rapporte qu’un pasteur méthodiste comptait dans sa
congrégation un homme riche qui
donnait chaque semaine 25 francs
pour les frais de culte et une pauvre veuve qui donnait 30 centimes
pour le même objet. C’était bien là
la pite de la veuve (Luc XXI, 2)
car celleœi n’avait pour vivre, elle
et ses six enfants, que le modeste
produit de son travail de blanchisseuse.
L’homme riche avait du ccêür, on
le voit par ce qu’il donnait à:da
collecte, et il vint dire au pasteur
que la veuve pouvait bien, vu, ses
difficultés à nouer les deux« bouts,
6
- l i'o
ne plus donner les 30 centimes par
semaine qu’il aurait volontiers donné
à sa place, outre les 25 fr. habituels.
Le pasteur?'parla de la chose à la
veuve;, et il le fit avec tout le tact
que. demandait un message de cette
nature. Voici ce que la pauvre et
bonne femme lui répondit, avec les
yeux mouillés de larmes:
~ On veut ^ donc m’ôter le plaisir
que j’éprouve en donnant quelque
chose pour le Seigneur? Vous ne
savez pas tout ce que je Lui dois.
G est Dieu qui nous a donné à mes
enfants et: à moi la santé dont nous
joUissons.'iLe Seigneur m’accorde de
si_ nombreuses et de si précieuses
bénédfCi’iénsi que je ne serais pas
heureuse si je ne ^ pouvais, chaque
Sëmain-é -luï 'oflrir au. moins ce petit
don. . ' .
C’est bien* le cas de dire qu’il y
■a*plus» de‘'plaisir à donner qu’à recevoir. Et nous souhaitons ce plaisir
à-'tous ceuk qui peuvent se le procurer. Ils ne feront que s’enrichir
en donnant pour le Seigneur, car
Dieu) aime celui qui donne gaiement
.;(aGoiV 1X,.7).
11 déjeune* tous les matins avec la
Priere et’il soupe de même tous
les soirs. Il mange d’une viande que
le monde ne connait point et boit
abundamraént' le lait pur de la
Parole.
{Christian Hérald).
Pain, et lueurre
E. B, .
'ïln-h.omme heart
'eux
Cet honime est né dans la ville
de la Régénération et dans la paroisse! *de \'à::Refentanee. Il a été
élevé, à l’école \’Qbéissa%ice et
maintenantdl habite dans la rue de
\^:Pérsévérance, 11 travaille ¡au bu lîeaq à&A'Activité avec; une grande
Düigenaei 'W ièst;,entièrement revêtu
d'Hurhilitéi'Bt peut entrer librement
Id couDidü; Grand Roi, revêtu d’un
beau manteau.qu’on appelle Manteau
de la juslice.i. ■ Vers le so:ir, quand
il passe en revue: ce? qu’ili a fait
pendant la journée, il se trouve, dans
la yallée dé Y Humiliation ; rcuiXh dès
qidil i ai! répandu son âme devant
IJEtemelpîil peuh gravir les collines
de Y Encouragement et. icelles du
Ronhem. U ' . î-,. , . :
Un boulanger s’aperçut un jour
que les pains de beurre que lui livrait un fermier , du voisinage n’avaient pas le poids d’un kilogramme
comme c’était d'accord»
La chose se répétant toutes les
'semaines, le boulanger porta plainte
en justice et le fermier fut cité devant le tribunal.
— N’avez-.vous pas de balance?'
lui demande le préteur,
— Oui, Monsieur, j’ai une balance.
— N’auriez-vous pas tous les poids
néce.ssaires pour mettre dans le plat
de la balance?
— Je ne les ai pas touS; mais
pour peserile beurre du boulajiger
je n’ai pas besoin de . poidsü '■ ]
—’ Comment pesez-vous: dona2 .
— Quand le boulanger commença
à prendre le beurre chez moi; je
lui rendis la pareille et je commençai à me servir de pain chez ’ lui.
Comme nous avons convenu que
chaque miche doive peser .un kilogramme,, je n’ai qu’à mettre; sa miche dans l’un des plats de la balance pour équilibrer mon pain de
beurre que je mets dans rautrei ,plat.
Et vous comprenez, Monsieur le
préteur, que,si mon beurre n’a pas
le poids, voulup c'est parce que , la
miche du boulanger ne l'a pas davantage.
. A cesj! mots le boulanger baissa
■la' tête et s’en alla tout morfondu. 11
était, paraît-il, proche parent d’un
autre négociant qui donnait pour
chaque livre de poids,:
Dieci onde à tutti,
Ündid'aqualeunü
E dodièi a nessuno (1^» '
' • QC: U.
7
î^'
- Ill
Le paysan fut absous et, pendant
qu’il sortait de la salle du tribunal,
le public lui fit une chaleureuse ovation.
La fausse balance est en abomination à r Eternel; mais le poids
juste lui plait (Prov, XI, 1).
E. B.
UN ENNEMI
Quand une épidémie se déclare
dans un des quartiers d’une ville ou
à bord d’un navire; quand un chien
enragé a été vu dans une rue et a
mordu un grand nombre de personnes, on s’émeut, on prend peur,
on met sur le champ en usage tous
les moyens imaginables pour se
préserver soi-même du fléau et pour
en arrêter les progrès.
Eh bien, nous connaissons;un péché à la fois plus malin que la peste,
plus enragé que la rage, un péché
qui tue r,homme corps et âme, qui
, --------------^ V.»
•«-vous la torture pendant des armées,
ruine, le damne; qui en
fait à la lettré un chien enragé, à
la lettre une peste publique et domestique; un péché qui donne aux
médecins la moitié de leurs pratiques, ayx pharmaciens la moitié de
leur foi'tune, autc hôpitaux la moitié
dedeurs malades, aux maisons de
fous un tiers de leurs pensionnaires,
aux bagne's.les trois quarts de leurs
forçats, à l’échafaud les deux tiei's
des suppliciés; ce pêché, si vous ne
l’avez pas deviné avant que nous le
nommions c’est
l’Intempérance,
ou, si vous le connaissez mieux sous
un auti’e nom, c’est "
^ l’Ivrognerie.
Tout aussi meurtrière que le choléra^'l’in tempérance a bien plus beau
jeu. Elle circule d’un bout du monde
à l’autre en barriques, en bouteilles;
on la colporte, on en trafique, onda
laisse passer et repasser sans lien
dire; bien plus, on lui sourit parloüt où elle se'montre; ëlle établit
son domicile à tous les coins de rue,
elle se glisse tout doucement att côfri
du (oyèr domestique; hommes, femraés, enfants,, vieillards, jeunes g'éns',
elle mort tout le monde, elle ruine
tout le monde et l’ori' ne fait rien
pour l'arrêler?! <
Notre titre de chrétien nousbbHge
à agir. Il n’y a que l’égoïsté et le
colimaçon qui s’enfërmeiit dans leifr
maison et se bornent à faire ■ lës
cornes aux passants.
Ihlapierre. ■
Le, Parlement italien'à repris ses
séances le 2 cour. Le président riippelle avec des paroles'‘érntiëé'''lë
deuil auquel viennent de prendre
[vart les’ Horgrois ét lés Italiens. Le
ministre'de' la guerre, Moëenhi,-presente un projet de loi sur le mariage
des ofticiers et un autre sur le eodé
pénal militaire. Suivent de nombreu.
ses, inlerpellalions. i dé;
’Le trésorier des Sàçri Palatzi -‘U
pris la clé des champs ën laissant
au Vatican un vide> de caisse dé'lii
123,000. Le pape qui veut ignofer
l’existence du Gouvernement ilalièn
ne dénonce pas le voleur aux tribunaux qui pourraient le poursilivré
et fait savoir à l’Europe qd^rPiflèst
pas libre puisqu’il ne |wut' 'punff '
lui-même son trésorier iii'fidêle.
Sans changer de sujet, neue mentionnons le conflit qui a «itrijeui en
Sicile sur les monts'Madenie,-entre
une patrouille et les brigands. LHm
d’eux tomba iaide mort- pendant
qu’il voulait proiêgerrla> fuite de ses
compagnons. Les ' papiers compre^
mettants trouvés d'ans ses:'poches
ont conduit à l’ arrestation de »quelques messieurs ’ qui facilitaient les
opérations des brigands. . • q
' lies empereurs Guittaumei et'François Joseph s© sont ¡rënconfrés’nà
Abbazia sur le territoire autrichien
et nous supposons qu’ils,se sont dit
des choses aflectueuses, en rap
.V- r ■■
8
— 112
A
port avec !e maintien de la paix
Européenne.
Le passage du cercueil de Kossuth
a été un triomphe continuel et sans
précédents, A toutes les gares italiennes et hongroises les populations
accouraient en masse pour faire des
démonstrations. Sur le territoire autrichien ces démonstrations ont été
empêchées par les autorités. A Buda-Pesth 500,000 personnes arrivées
du dehors sont venues se joindre
aux habitants de celte capitale pour
honorer la mémoire du héros hongrois. Le convoi funèbre avait une
longueur de 7 kilomètres. 11 a fallu
40 chars pour porter les 2646 couronnes offertes en l’honneur du Garibaldi hongrois dont nos lecteurs
trouvent la biographie résumée en
ce numéro.
Un traité de commerce a été conclu entre l’Autriche et la Russie et
il restera en vigueur jusqu’au 31
Décembre 1903. Nos’lecteurs n’ont
pas oublié qu’un traité semblable a
élé conclu récemment entre l’Allemagne et la Russie. Il est à espérer
que l’entente commerciale aide le
maintien de la paix.
La question ouvrière tient en émoi
l’Andalousie (Espagne). A S. Lucar
des milliers d'ouvriers ont saccagé
les boulangeries, et les gendarmes
ont été impuissants, pour l'éprimer
les désordres.
A Darlington, dans la Caroline du
Stni (Etats Unis) les partisans de la
libre fabrication des spiritueux se
sont révoltés contre la police qui
veut limiter cette fabrication et lui
ont tué 21 agents, f.a troupe a refusé de prêter main forte à la police et la situation est devenue si
grave que le gouveineur s’est vu
obligé de suspendre le départies
trains et des dépêches qu’il n’aurait
pas autorisés. Et cela dans le but
d’empêcher les séditieux de communiquer avec les villes voisines,
E. B.
SOUSCRIPTION
Ba faY6ur de lÉ’Tangélisation
À reporter L. 4864,45
Salomon Michelin Salomon (Bohl) 2,_
Eglise d’Angrogne (2-me liste)
Etienne Malan (Serremalan) 5,—
Louise Malan (Bons) 0,50
Bart. Benech (Serre) 0,50
Jacq. Ricca, anc. (Coïssons) 1,—
Pierre Piston » 1,50
.Jean Ricca » 0,50
G. Benech » 0,10
Aurélie Benech (Rociallia) 0,50
David Ricca (Serremalan) 0,60
Pierre Coisson (Odins) 0,50
Daniel Jourdan (Combalfresc) 0,25
Bart. Malan (Mondin) 0,50
Margherite Malan 0,50
Madelaine Simond (Martinail) 0,50
Jean Long, anc. (Martel) o,50
Pierre Revel (Pont) 0,50
J. P. Ricca (Garsinera) 0,50
Paul Pons » 3,—
Pierre Bonnet (Martel) 0,50
Jean Durand . . (S. Germain) 0,50
Susanne Travers ' » 2,—
Bart. Balmas 2,—
J. P. Genre 2,—
Enfants Ecol. du Dimanche ;> 3,__
Unions chrétiennes » lo,—
Totale L. 4903,30
Ahbonnements reçns. _
""Bobi. Salomon, ancien.’ — Villar. M.r
P'lGäy. — Turin. Turin-Decker; M.rae S.
—*Suse. Bosio. — S. Marzano, Terzano.
— Angleterre, M.me Bertalot. __ Californie. Rivoire.
Mercredi prochain, M c., à 20
heures, M. le prof. Jahier donnera
sa seconde lecture publique sur la
Fondation du collège Vaudois, dans j
la grande salle du Collège. Entiée
gratuite. j
GUERRA CAPACE
Conferenza del signor Enrico Mevnier,
Domenica 8 cori-, alle ore 2Ò, nel
gran Salone della Casa Valdese.
— Ingresso libero.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerle Alpina