1
Année XI®.
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie.....................L. 3
Tous les pays île rUuion de
poste , . , . » 6
Amérique . . . » 9
On s'abonne 1
Pour V Intérieur cliez MIT. les |
Pasteurs et les Libraires de '
Torre-Peïlice. I
Pour VExtêrimr au Bureau iVAd- ,
miuistration. I
N. 16.
Uii ou plusieurs numéros séparés , demandés avant le tirage
10 cent, chacun.
Annonces: 25 centimes par ligne.
Les envois d'argent se font par
Mire recoimnandfie o\i par mimdats sur le Bureau de Perom
Argentina.
Pour la RÉDACTION s'adresser
ainsi : A la Direction du Témoin^
Pomaretto (Pinerolo) Italie.
Pour l’ADMINISTRATlON adresser ainsi; A l'Administration du
Témoin^ Pomaretto (Pinerolo)
Italie.
LE TEMOIN
tCHÔ DES VALUES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
VuUa i#ir fetilOiHS. ACTKR î . 8.
Snivanila vérité ause ta charité. Dru. iv. lt>
minai i:*o.
Comnjunications officielles. — 17 Avril.
— Onelques notes comparatives sur le prot>hète Jérémie et l’apôtre Paul. — Conseil
ans prédicateurs. — Papa ne prie pas? —
Jésus t’açime, réjouis-toi l — Nouvellen religütuiiek.^— VttTî^ré. — Collecle en faveur
dés Vauilois victimes des avalanches. —
Smiscriplion en faveur des affamés et des
catéchistes du Léribé (lessoulo). — [terne
poUiique. — Avis.
GOnnüllOATlOMS officielles
’mm. les Pasteurs (les Vallées ont
reçu ou vont recevoir un tableau imprimé relatif aux Ecoles vaudoises.
Qu’ils veuillent bien le remplir,
l’annoter, au besoin, et le renvoyer
à la Table avant le 10 mai prochain.
Nous rappelons aux Comités collecteurs du Fonds Régents que le terme
fixé pour la clôture du fonds écherra
le 30 juin prochain. Les versements
partiels faits à la Table sont immédiatement convertis en rente sur l’E*
tat. Les Comités qui ont quelque
somme disponible sont priés de les
faire parvenir au plutôt,
La Table.
-- •’T'-r "Tn
IT A-vril
Dans une publication récente accueillie avec une faveur à beaucoup d’égards bien méritée, nous
avons rencontré un certain nombre
d'affirmations', ou de propositions
qui, si elles étaient fondées bouleverseraient de fond en comble
notre manière de comprendre la
personne de Jésus-Christ, son enseignement et son œuvre toute
entière. Dans notre propre intérêt,
beaucoup plus encore que dans
celui de nos lecteurs , nous éprouvons le besoin d'examiner avec
soin, à la lumière de la parole
de Dieu, quelques-unes au moins
de ces propositions qui nous paraissent contredire l’Evangile tel
que nous l’avons compris.
2
La première â laquelle nous nous
sommes arrêtés, est conçue en
ces termes : Jésus-Christ a montré
que la dette de l’homme envers
Dieu est inexorable et qu’il n'y a
d’espoir possible que si Dieu remet
toute cette dette satis condition aucune; or il la remet parcequil est
Père.
Que la dette du pécheur soit
énorme, que la loi foulée aux pieds
et outragée dans toutes ses ordonnances soit inexorable, c’est
bien là incontestablement une doctrine du Sauveur (Matth. xviii,
24-); comme il est évident par le
témoignage de l’Ecriture Sainte
toute entière, que la seule ressource du pécheur consiste dans
un pardon complet et absolu. La
nouvelle alliance que Dieu avait
promis de traiter un jour, avec
les hommes, l’alliance de la grâce,
devait consister précisément en
ceci, c'est qu’il ne se souviendrait
plus de leurs péchés ni de leurs
mi'qùftés. (jia. xxxi, 33-34). Mais
que ce pardon complet èt absoTù
ne soit lié à aucune condition,
voilà ce qui nous parait en cohtradîction évidente àvèc tout l'enseignèriient du Nouveau TeStâmènt. — ‘lèi Dieu pardonné c’êst
pàrcequ’il a doniie son ï*ils unique, et shÎ l'a dohiaé, c'és^adn
que quiconque croit en lui âit*la
vie étèfnéile, èh'sorté que célüi
qui croit au *Fils, a là vie, tandis
qüé'cèluî qui ne croît pas au Fils
n'à pas la vie mais la colère de
Dieu demeurëra sur lui. (Jean lii,
36).—-Mais encore, sur quoi reposé
cette foi, ou cette coniîahce absolue au Fils vènu dù ’Pèré't Sur
sa personne pure et sainte, sur
son admirable enseignement? Sans
doute aussi. — Mais quel rapport
nécessaire y a-t-il entre la contemplation de cette personnalité
parfaite et le pardon des péchés,
la paix deràme?Si, d’une parole
ou d’un regard Jésus annonce ou
confirme le pardon, ce n’est ni
par la parole, ni par le regard le
plus tendre qu’il sauve un pécheur,
mais par le don de soi-même et
de sa propre vie. Ses brebis n’ont
la vie que s’il a donné la sienne
pour elles. (Jean X, 11). — La
foi n’est donc pas une simple
adhésion, tant cordiale soit-elle,
à tout ce que Jésus a fait et enseigné; c’est la conviction profonde que sans rémission des péchés il n’y a pas de vie éternelle';
que sans effusion de sang il ne
se fait pas de rëihisëion des péchés, et que c’est Lui, le souvç^rain sacrificateur de la nouvelle
alliance, qui est entré une fois
dans les lieux saints avec son
propre sang ayant ohtemi une
rédemption éternelle.
Si en-disàM qèè Ife paSáife dêrtt
être donné de Dieu sans condition, l’on voulait simplement et
sous une autfe forme, exprimer
cette vérité que le salut ne dépend
« ni de celui qui veut, ni de celui
qui court, mais de Dieu qui fait
miséricorde, » qui revèle aux petits enfants ce qu’il cache aux
sages et aux intelligents; si l’on
n’âvait en vue que d'exclure tout
mérite de la part de l’honitne, ou
toute prétention à achever et à
compléter l’œuvre de Christ, nous
n’auFions rien à objecter. Mai's si,
3
„123..
comme cela nous semble évident,
on affirnie que le pardon complet
est accordé de Dipu indépendamment du sacrifLcg expiatpire que
le Christ a offert sur la croix;
si la foi n’a pas pour objet principal ce sacrifice, nous devons
déclarer que cette manière d’envisager l’apte de la réconciliation
du pécheur avec Dieu est, à notre
jugement, parfaitement étranger à
l’enseignement de Jésus-Christ et
de ses apôtres.
Nous ne comprenons pas davantage que Dieu doive nécessairement pardonner pffii’ceçM’ii est Père.
Si ses compassions sont par dessus
toutes ses œuvres elles ne peuvent
jamais s’exercer aux dépens de sa
sainteté, de sa justice et de sa
véracité. Ceux-là seuls savent qu'il
a un cœur de père, qui ont reçu
un cœur d’enfant, et ceux-là seuls
ont un cœur d’enfant qui ont accueilli comme leur .Sauveur le Fils
de Dieu, la Parole éternelle faite
chair, et qui ont obtenu de lui
le droit d'être faits enfants de
Dieu. (Jean i, 12-13).
'''V) H’'< 'V ^
l^ufilqiies notes comparalives
sur le prophète Jérémie et i'apétre Paul
1.
Origine, jeunesse et vocation
Jérémie était d’entre les sacrificateurs qui étaient à Hanathoth, dans
le pays de Benjamin; Paul, bien que
né à Tarse en Cilicie, pouvait se
vanter d’être «de la race d’Israël,
de la tribu de Benjamin, Hébreu dean cendu des Hébreux».
Quelle fut l’éducation dejépémje,
nous ne saurions le dirç. Les sacrificateurs de son temps (628 à 588
.ayant J. C.), étaient loin d’être fidèles
à leur vocation, la loi de vérité p’élait pas dans la bouche de chacun
d’eux, ils prenaient plutôt plaisir à
dominer.. Aussi bien, c’était Dieu qui
s’était chargé de l’éducation de son
prophète, et qui .allait le rendre capable d’accomplir son ministère. Nous
avons plus de détails sui- l’éducation
de l’apôtre. H fut élevé à Jérusaleni
aux pieds de Gamafiel, homme dont
,un trait des Actes des Apôtres nous
fait connaître l’influence sur ses contemporains.
Il fut instruit dans la manière la
plus exacte de garder la loi dès. pères,
étant zélé pour Dieu. H était de la
se,cte des pharisiens.
Ceux-ci «patriotes inflexibles... mettaient l’honneur de Dieu au dessus de
toutes,.choses; refusant de plier devant l’étranger, certains d’avance de
succomber dans la lutte, ils soutenaient jusqu’au bout l’honneur de
leur religion, consentant à périr euxmêmes pourvu que Jéhovah et la loi
ne périssent jamais ». (Stapfer).,
Le jeune pharisien, Sau! de Tarse,
entra pleinement dans ces vues. Je
faisais, a-t-il écrit, plus de progrès
dans le judaïsme que plu.sieurs de
mon âge et de ma nation, étant le
plus ardent zélateur des traditions
de næs pères. Lorsqu’il entendit les
disciples de Jésus, il erpt que la religion des pères était en danger, et
dans son ignorance et ,son incrédulilé,
il se fit chef d’une persécution terrible contre les chrétiens, et quant
à ^lui, il était bien décidé à tout faire
contre le nom de Jésus de Nazpreth.
Lorsque les anciens des juifs donnaient des lettres au jeune pharisien
4
lui conférant le pouvoir de mettre en
prison les disciples de Jésus, c’était,
on peut bien le dire, en toute confiance, étant sûrs qu’il servirait fidèlement leur cause. Ils ne savaient pas
quel était le dessein de Dieu à l’égard
de leur jeune compatriote. Dieu l’avait destiné à être le prédicateur du
salut par grâce, mais il le tenait
pendant quelque temps sous le joug
de la loi, afin que, mieux que tout
autre, il pût en connaître la sainteté
et la faiblesse pour produire la sainteté, et qu’il fût, comme l’a écrit
Godet, a un homme unique pour une
tâche unique».
La jeunesse de Jérémie fut, selon
toute apparence, paisible et tranquille; celle de l’apôtre fut troublée
par sa lutte contre Jésus de Nazareth,
et il a dû se donner les noms de
«blasphémateur, persécuteur, homme violent», «avorton», «le premier
des pécheurs », parce qu’il avait persécuté l’église.
Toutefois Tun et Tautre, étaient
destinés à être de vaillants serviteurs
de Dieu. « Avant que je le formasse
dans le sein de la mère, dit l’Elernel
à .lérémie, je t’ai connu; avant que
tu fusses sorti de son sein, je l’ai
sanctifié, je t’ai établi prophète pour
les nations». El l’apôtre reconnaît
que Dieu l’avait choisi dès sa naissance. Ananias lui a dit; « Le Dieu
de nos pères t’a destiné à connaître
sa volonté, à voir le Juste, et â entendre les paroles de sa Jjouche».
Jérémie, en face de l’appel de Dieu,
oppose son enfance; «Ah! Seigneur
Eternel ! voici, je ne sais pas parler,
car je ne suis qu’un enfant». Saul,
en présence de Jésus lui apparais.sant
sui' le chemin de Dama.s, dit aussitôt: «Seigneur, que veux-tu que je
fasse?» Il ne consulte ni la chair ni
le sang, mais du moment où la volonté de Dieu lui est révélée, il annonce que Jésus est le Christ.
Soit la vocation du prophète, soit
celle de Tapôtre, leur a été présentée
dès le, commencement dans toute sa
grandeur, et par une action de Dieu
qui devait être ineffaçable dans le
cœur de l’un et de l’autre. « L’Eternel
étendit sa main, et toucha ma bouche, écrit Jérémie; puis l’Eternel
me dit: Voici, j’ai mis mes paroles
dans ta bouche. Regarde, je t’ai établi
aujourd’hui sur les nations et sur
les royaumes, afin que tu arraches
et que tu démolisses, que tu ruines
et que tu détruises, que tu bâtisses
et que tu plantes».
Saul est arrêté par la main de Dieu
lorsqu’il est transporté d’une extrême
rage contre les saints. En plein midi,
une lumière brille autour de lui,
plus éclatante que celle du soleil. Une
voix l’appelle par son nom, à deux
reprises, et lui met sur la conscience
un poîtrqmi, qui va lui ouvrir les
yeux sur son él.at de péché. Celui qui
l’appelle, avec une voix d’amour,
c’est Jésus lui-même, Jésus qu’il persécute et qui cependant l’estime fidèle
pour l’établir miwisireei iémoin, «pour
porter son nom devant les gentils,
devant les rois et devant les enfants
d’Israël ».
Le ministère du prophète est donc
avant tout un ministère de jugement
et de condamnation contre son peuple
et contre les nations, mais il est
aussi appelé à bâtir et à planter, à
préparer un avenir meilleur. L’apôtre
est avant tout chargé d’apporter aux
nations et aux enfants d’Israël la bonne
nouvelle du salut, mais par là même
il est aussi appelé à combattre «pour
I
5
-125 .
renverser les forteresses, et détruire
les conseils et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu ».
Il est envoyé vers les Gentils, pour
ouvrir leurs yeux et les faire passer
des ténèbres à la lumière, et de la
puissance de Satan à Dieu, afin que,
par la foi en Jésus, ils reçoivent la
rémission des péchés et qu’ils aient
part à l’héritage des saints».
Naturellement l’apôtre a un grand
avantage sur le prophète, car sa base
d’opération est un fait accompli, l’alliance dans le sang de Jésus, tandisque le prophète doit annoncer les
jugements de Dieu contre son peuple
rebelle et contre les nations idolâtres
et orgueilleuses, et se consoler soiméme et le petit nombre des fidèles,
en regardant vers un fait à venir,
vers une alliance nouvelle.
Cependant, il est vrai de dire de
tous les deux qu’ils exercent un ministère .de mort contre Satan et contre
tous ceux qui sont aveuglés par lui ;
et un ministère de vie pour tous ceux
qui reçoivent leur témoignage.
Conseil aux prédicateurs
î Prêchez avec simplicité, ne regardez pas aux grands, mais aux âmes
ignorantes, grossières. Votre prince,
après (oui, est taillé dans le même
drap qu’eux. Si dans mes sermons je
regardais à Philippe Mélanchthon et
à d’autres docteurs, je ne dirais rien
de bon. Je prêche aux ignorants, et
cela plait à tous. Certes je sais le
grec et l’hébreu, mais je garde ma
science pour le moment où nous
sommes réunis entre savants. Alors
nous le prenons si haut que le bon
Dieu lui-raêrne en est émerveillé ».
Les paroles qui précédent sont de
Luther. Que dirait-il à certains prédicateurs du jour, qui parlent hébreu,
grec, anglais, allemand et le reste,
à des auditeurs qui ne comprennent
que difficilement le français le plus
simple? Il est vrai que tel gobemouche, trouve cela admirable et ne
cesse de vanter cette prédication savante, qui n’est que de la poudre
aux yeux des ignorants.
Papa ne prie pas?
La petite Madeleine n’allait pas un
soir au lit sans avoir fait sa courte
prière. Sa pieuse mère lui en donnait
l’exemple et, joignant ensemble les
petites mains de l’enfant, elle lui
enseignait à invoquer le Seigneur.
Le baiser du soir était échangé et la
chère fillette s’endormait paisiblement.
Il lui en aurait coûté cher que d’être
privée ,un seul .soir de la prière au
Seigneur et de l’affectueux baiser de
sa mère.
Le père était souvent absent et son
cœur n’était pas pénétré du parfum
de la piété. Il s’occupait de maintes
affaires, il lisait les journaux, mais
il ne lisait guère la Bible et sa pieuse
femme n’avait pas encore réussi à lui
faire présider le culie de famille.
Un soir que la petite Madeleine
était peu bien, son père se trouvait
dans la petite chambre, car il aimait
beaucoup sa fille. Celle-ci fit comme
d’habitude sa prière du soir, et avant
de recevoir le doux baiser de sa mère
elle dirigea ses grands yeux noirs
vers son père et lui dit d’un ton
triste, mais respectueux et plein d’affection:
— Papa, pourquoi ne pries-tu pas,
loi?
6
La flèche alla droit au cœur, et
touché en sa conscience, le père s’agenouilla près du lit de l’enfant et
prononça une fervente prière qui venait du cœur. Et il a continué depuis
lors. B. B.
l’aim«, rèjouiS'ttti!
Frogmeiits d'uno letlre d« L, I^fyer pii date
du S juiUet 1R65.
Que le Seigneur le bénisse! Que
cette lettre t’apporte une bénédiction !
Qu’elle te rafraîchisse, te restaure,
te relève! C’est là mon vœu en commençant à t’écrire.
- Et maintenant que puis-je te dire
qui te fasse du bien? Une chose, qui
est la chose excellente, la chose éternellement bénie, c’est que Jésus t'aime, qu’il fairae, quoique lu ne le
mérites pas, qu’il faime alors même
que lu ne le sens pas, qu’il l’aime
d’un amour tout puissant, d’un amour
infini, d’un amour qui le confondra
un jour et sera ton ravissement; qu’il
t’aime de telle manière qu’il fera tout
ce que tu désires et même infiniment
plus que tu ne désires et n’oses demander, et ne pourras jamais comprendre. C'est pourquoi, l'éjouis-toi
et prends courage. Tu te réjouis en
recevant celte lettre, en reconnaissant mon écriture, en te disant: Lui
aussi, il m’aimeI et tu n’as pas tort;
lui aussi pense à moi ! et lu peux y
compter, car tu m’es comme mes
propres entrailles, ainsi que dit saint
Pair] à Philémon (u. Eh bien, si
le souvenii’ de la pâle affection d’un
pauvre pécheur réjouit ton cœur, quel
ne doit pas être le relèvement de ton
Ame, quand tu penses à la bonté, à
la tendresse pour loi, au salut gratuit du Dieu souverain.
C’est pourquoi, prends courage!
Si lu es abattue, si comme tq y es
portée, lu as négligé la prière, la
Parole de Dieu, si ton âme est vjde
et troublée, lève-toi, au nom de JéeuP,
lève-toi et marche. Souviens-tpj qu’une
goutte du sang de Jésus nous piirjfie
de tout péché; souviensrtpi qu’avec
le nom de Jésus nous pouvons vaipcre
tous nos ennemis, et nearche joyeur
sement et courageusement en avaplAdieu, ma chère enfant. Prie beaucoup pour bous; nous avons bien be^
soin d’être fortifiés..,
Cie que peut up bon eseniple
ë ■
« Cél'sque j’étais à Adjgrat, raconte
Gobât, j’avais une cuisinière et upc
domestique plus jeune. La lâche de
cette dernière était de moudre le blé
et de chercher l’eau et )e bois. JEn
Abyssinie,, ces ,iravaux-J.ànpnt réservés
aux femmes et aux esclay.es. Un jour,
la Jeune dowestique étant malade,
nous n’avions plus de bois, et ne pouvions en acheter. Je dis à mes élèves
qu’ils devraient aller en chercher
dans la forêt. Ils me répondirent en
haussant les épaules.: ï ce n’est pas
le travail que nous craignons, ¡c’est
la honte; pur c’en est une pour des
hommes de faire cette ouvrage-Ià ».
El ils refusèrent ;d’y aller. Sachant
qu’un ordre était impuissant à lui
seul p,our surmonter un préjujgé, je
n’insislai pas. Je me retirai et cp’en
allai secrètement moi-même à la forêt.
Intrigués de ma disparition, ils s’informèrent et apprirent de quel côté
je m’étais du'igè. Ils ¡acçpurure.nt et,
me trouvant à côté d’une charge de
bois que je venais dé ramasser, chacun d’eux voulut la prendre sur spn
dos. tNon, non, leur dis-je avec
7
-127,
tlouceiîi% laisseé-moi pôrler cela puisque ce serait une honte pour vous.
Je ne veux phs que vous ayez cette
honte». Mais ils insistèrent tant, que
je dus céder, et, quoique le jour
tombât, chacUtl voulut nlrnasser et
porter sa charge.
!» De mon côté je persistai à vouloir
porter aussi aii moins une grosse
piècô. Dès ce jour-là^ sans se faire
prier, ils devinrent les pourvoyeurs
de bois de la maison.
» Voyant que ces jeunes gens bien
élevés et des plus considérés n’avaient
pas honte de porter du bois, plusieurs des habitants d’Adigrat se dirent qu’il n’y aurait pas davantage
de honte à cela pour eux-mêmes, et,
s’encourageant, et s’appuyant pour
ainsi dire l’ün l’autre afin de mieux
sauvegarder leur honneur, ils s’enhardirent jusqu’à imiter cet exemple.
Aussitôt le premier pas fait dans cette
voie ils s’en fiélicitèrent, se irrcnivant
heureux de ne plus voir, comme cela
arrivait souvent, leurs femmes et
leurs filles exposées, loin de leurs
demeures, à devenir la proie des sauvages schochos, qui les emmenaient
comme esclaves. Au bout de trois
mois il s’était opéré un tel changemoHt-sous ce rapport, qu’on n’aurait
pas trouvé dans tout le voisinage une
seule femme ou jeu*he fille cberchant
le bois à la forêt».
Feuille religieuse.' *
©ariete
Population DE l’Égypte. — D’après
le dernier recensement, l’Egypte dont
on a tant parlé ces dernière.s années,
compte une population de 6.790.198
habitants épars sur un territoire de
33.238 kilomètres carrés.
liouioellee relit^ieu6C0
Zambèze.. — Vers la moitié de décembre dernier, M. Coillard a enfin
pu partir pour Lcft-Lm, afin de faire
sa visite au nouveau chef des Barotsis.
Accompagné par M. Middieton et l’évangéliste Aaron, M. Coillard devait
consacrer environ trois mois à son
voyage dans la vallée et à la capitale. .
Suivant ces prévisions, il doit être
rentré à Leshoma vers la fin de mars.
J’ai vu de près le paganisme au
Lessouto, chez les Zoulous et parmi
d’autres tribus, écrit M. Coillard, et
il était horrible. Ici il dépasse toute
conception. Et c’est là le Goliath qui
nous défie! Un historien distingué
dit, en parlant de George iv, que,
si on l’avait dépouillé des gilets dont
il avait la manie de s’affubler, on
aurait en vain cherché un homme.
Je ne dirai pas la môme chose de nos
Zambéziens; je crois que, sous l’amas
de tout ce que j’ai vu dans le paganisme de plus hideux et d’odieux,
nous trouverons des hommes et des
hommes que nous pourrons aimer.
Du reste nous faisons l’ieuvre de Celui
qui est venu chercher et sauver « ce
qui était .perdu » — «non les justes
mais les pécheurs », ne l’oublions
pas.
ralltclé en faveiir lies \Builois
victimes des avalanches
Recueilli par M. Th. Sarrasin rédacteur du Chr. Volksbote de Bâle,
avez sa contribution . fr. 5Ü0 —
Un ami de l’Eglise Presbytérienne d’Angleterre, par
M. Leggal .... : a 26 50
8
128„
Soiiscri|)lion en Ìincur
lies affamés el ilfS calée,hisit^s
lie lèïibé (lessimi«)
Be la Société du Pra del
Torno {Collège Vaudois de
Torre Pellice . . . . L. 70 2ü
N. N....................._ . » 2 —
j([me Augustine Bérard-Gonin » 5 —
Ecüue ^»olttiqttc
i$alte. -- Le Sénatelir Saracco a
U son rapport à la commission chargée d’étudier la loi des conventions
des chemins de fer. La discussion
publique aura lieu sans retard.
Le roi et la reine doivent être partis
pour Naples où la reine s’arrêtera
quinze jours.
Le ministre de l’Instruction publique , Coppino, a donné l’ordre
d’ouvrir les universités le 15courant;
il a en même temps établi que là où
il y aurait des désordres les autorités
universitaires doivent céder la place
à l’autorité politique.
Lé général Ricci a fait un rappoi t
favorable sur l’état de noire corps d’expédition à Massaoua et à Assab.. —
On attend le résultat de la mission
de Ferrari auprès du roi Jean d’Abyssinie. Nos soldats iront-ils passer l’été
à Kéren ou resteront-ils à Massaoua?
- La paix avec la Chine
paraît être assurée; cela étant, les
crédits et l’envoi de nouvelles troupes
sont désormais inutiles.
Angleterre. — L’accord entre
l’Angleterre et la Russie est loin d’être
fait. Le général russe Komaroif, ayant
vu les troupes afghanes s’avancer et
menacer ses positions, les a attaquées
et battues, puis il a repris ses positions premières; mais ce fait, et surtout la défaite des Afghans qui ont
perdu 500 hommes, a causé une vraie
panique en Angleterre et en Allemagne; les fonds publics ont baissé
de plusieurs points, surtout les fonds
italiens, plus sensibles que ceux des
autres états, à cause de notre situation financière factice et de notre
expédition dans la Mer Rouge. Quoiqu’on en dise, nous sommes dans ce
moment solidaires de l’Angleterre,
et alî point de vue des finances, nous
nous en ressentons plus qu’elle de ce
qui lui arrive.
L’Allemagne offre sa' médiation entre
la Russie et l’Angleterre en vue d’une
réconciliation dans la question des
limites à établir entre ce^eux Etats
dans l’Afghanistan. L’Italie et l’Autriche appuyent l’Empereur d’Allemagne el son chanceliel* Bismark. "
* *•
Bgn»»ane, — Le choléra a fait
son apparition sur les côtes de l’Espagne. ,:.r.
........- ... . Jèaa«.
AVIS
Le tome u du Nouveau Testament
expliqué par L. Bonnet, portant le
titre de
Fviiiijiilf i!e Jraii t‘l Arles des Apôtres
est en vente chezM, le libraire Gilles,
à La Tour, au prix de 10 fis.
Ernest Robert, 6'eraiii et Adwii-Bia/i’nieMf.
PigaeYol, Imprtm. Chiantore et Mascarelli.