1
Année Septième.
25 Novembre 1881
N. 46
LE
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Viiuj w* .KViî «¿moúi*. Actbs 1, S.
Suivanlla vérité avtc la charité. Kp. 1,15,
On s'abonne :
Pour VJnlérieur «liez MM. leu
pasteurs et les libraires de
Torre Pellici.
Pour l'ffæiifiei/fsa Bureau ¿'Administratioii.
DiAfBONHEMENTPAR AN,
Î.ttalfe:,. . • ■■ 1-■ 3 j
Í '^oWé'ies pays de l'Onion
I dô póste . . ■ * ^ I
j Ainênque . ■ • * ^ 1 ___ ___________________
I p.7;:7Ta“RÍDA'ÓTT0N“adíesaerainsr^^^^^^^^ <i" rémoin , Pomaretto ( Pinerole ) UaUe,
I Pour l'ADMlNlSTRATION adresser ainsi : A P
tJn ou plusiem’6 iiuir)é~ros
rés, demandéa, avant 1«, ,»[j>
rape 10 l'.erit. oJiacun. ‘
Annonces: 2b cóntìmeH.pai'îipné.
fiCS invüts ci'avj7e«f se font par
lettre recontmandee où f^r
inaîtciats snr le Bureau de H«,
ro.sa Argentin-^- >Î'
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Les tiombreuxabonnés qui ont
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en règle sans plus de retard.
àoiiinaaix-e.
* '».V
18 Novembre. — L’aiguillon.—Un vau
'lois au ühâtoau <lo Pignerol en 1451. —
Ihbiiogvnphic. —■ ¡SouveLles religiewies.
Heme politique. — Sonscriplion.
novembre. ...
De la i'disian lians les écoles
Du Î2 au 15 septembre dernier
il y a eu, à Milan, un congrès de
régents venus dû divers pôlés^ de
notre patrie. L’on y a traite d une
manière uii peu vague, parait-il, de
l oi’ganisaiion des asiles de l’enfance,
de. la coordinaiion des écoles élémentaires avec les gymnases et les
écoles techniques, de renseignern.enif
religieux dans l’école et de l’enseignement donné par les femmes d’anal
les classes lyÿ^osées de garçon^.! ■
Le ministre -de^rinstruction, publia
que, riion. 'Bai|ylli, prit:part au
congrès y^pfjéenga.
sur les "écoles élémentaires et si^v'
les réformes qu’il a déjà faites -eli *
qu’il se propose de faire ent fa'V,suri
des maîtres d’écolosv A , peji^S'tes
applaudissements avaienU'ils cessé,
qu’une maîtresse d’école , comme
le rapporte le n. , 37 da.u^émoin,
lut une longue adresse. qu,;^i ni sire
pour lui demander de,h
religion dans l’école, so.utenlMf ^
va sans dire , qup ; Epnseignenl
religieux est à la de tante
bonne éducation, L^-,. rninistpe. ré“pondit d’une manièlte,. irès'd.sanséè
en ce qui concerne la liberté, de
conscience. « La religion, dans l’intimité des cœurs, peut être la source
de magnanimes, pensées et de
grandes actions, injais ¡ce n’gst pas
à l’Etal à s’occupèr,:|’elle.iL.a..vi;âie:
religion doit a|ner laj liberté,l'^roui
ce qui est vrai prospère dans la
liberté.... Les insüLuieurs et les in-
2
.370
slilulrices peuvent être tranquilles
que jamais oeil ne pénétrera dans
le sanctuaire de leur cœur, et quand
ils estimeraient qu’une voie plutôt
qu’une autre pût contribuer à produire une génération forte, et alors
que cette voie consisterait dans une
religion vraie, nous savons qu’une
religion vraie no prend pas ombrage de la liberté, mais y vit et
y prospère ».
• C’est dire assez clairement que
si un instituteur ou une inslilulrice ,
veulent se servir de l’enseignement
d’une religion vraie comme moyen
excellent d’éducation, il y a liberté
pour eux et qu’ils peuvent en profiter.
C’ost ce que nous sommes heureux de pouvoir faire depuis longtemps, et nous soamale bien aises
de nous entendre cet égard
que nous n’avon^à craindre aucune tendance à'Tli^isitipn de la
part du Gouvernement. Gomme réponse toute naturelle et sans préméditation, aux paroles du ministre
BacceHi, les membres de la V” conférence générale de nos églises, tenue à Milan du 20 au 23 septembre adoptaient avec enthousiasme
la conclusic|n du rapport de M“" J.
^ Prefisbet^« sur le meilleur moyen
connaître l’Evangile aux enwiits des écoles diurnes », consistant en ceci î 'il est plus que jamais
urgent êe tenir haut élevé dans nos
ecohs te drapehu de l’Evangile.
Le ministre ajonlaii encore ces
paroles : « La science qui nous tient
en ce bas monde est fondée sur
expérience, elle avance chaque jour
poussée par la bî immuable du progrès humain; tandisque la religion
nous transporte au dàsus des nuages
et nous demande non de raisonner,
mais de nous soumettre, non de
discuter, mais de croire » .
Il est regrettable qu’en de pareilles circonstances des pensées
aussi erronées sur la religion soient
mises en avant par des hommes
cl’aulorilé, comme un ministre de
l’instruction publique. Mettre la religion au-dessus des nuages, et en
dehors de l'expérience, c’est une
erreur évidente, qui est un effet
des prétentions de l’église romaine.
Les remords de la conscience ,■ le
besoin de pardon, la faim et la soif
de justice, sonl-ce des choses en
dehors de l’expérience ? El lorsqu’inslruitpar l’Evangile, nous avons
cru en Jésus et. que nous pons la paix
de Dieu, est-ce que l’expérience n’a
rien à y voir et rien à dire ? Gomme
Dieu a mia à la portée de notre
expérience les œuvres delà création,
Jésus-Christ a aussi fait de sa doctrine une science expérimenlale ou
fondée .sur l’expérience et a dit;
« Si quelqu’un veut foire la volonté
de Dieu, il reconnaîtra si ma doctrine est de Dieu , ou si je parle
de mon chef», Je.\n vu, '17.
L'aiguiiioii.
Le mol aiguillon ne désigne pas
seulement celte longue gaule poiniue
avec laquelle on. presse le pas des
boenls, mais loul§ espèce de pointe
aigûe propre à percer, comme l’aiguillon de la guêpe, celui de l’abeille,
et m;ême dans un sens figuré — les
èpreuyes destinées,ù nous, taire rentrer
dans le bon chemin. L’aiguillon dont
se servaient les israéliles semble avoir
eu des dimensions considérables, puis-,
que c’esL avec un inslrûmenl de ce
genre que Samson fi'appa 600 Pbilistées (Jug. MI, 36) et qu’il était
n,écessaire d’aller bien loin pour le
3
.37L^
faire raqcomoder quand il avait la
pointe gâtée (Sani. xni, 21). _
l/aiguillon n’est cependant juge necessaire qu’à cause do caraelère obstine
des laureanx , comme aussi à cause
de la ienleur de leur démarclie. Il
en est do même des épreuves que
le Seigneur ne nous envoyé qu à la
dernière exlrémilé et loi’sqiie nous
nous sommes obstinés contre les reihonlrances de sa Parole. C’est avec
sa Parole qu’il nous dirige, mais si
nous ne l’écoutons pas il employé
l’épreiive. Quel dommage que nous
voulions le pousser à bout et le forcer
de nous H apper Ml nous a bien dit
dans sa Parole: Ne soyez pas comme
le cheval, ni comme le mulet qui sont
sans intelligence et desquels il (aut
emmuseler la bouche avec un mors
et un frein (Ps. xxxii, 9). Pourquoi
donc descendre au niveau de la brute
et devenir semblables aux bœiil.s que
l’on stimule avec l’aiguillon ou aux
chevaux dans la bouche desquels on
est obligé de melire des mors afin
qnhis obéissent? (Jacq. ni, 3).
L’Iiomme parle et frappe, ou frappe
môme sans parler quelque lois, tandisque Dieu nous parle, nous aveiitt
cl nous exhorte tout d’abord, et ce
n’est que lorsque nous sommes sourds
à ses remonirances qu’il nous alllige
dans le but de nous corriger. Convertissez-vous, nous dit-il 1 convertissez-vous,
pourquoi mourriez-vous , o maison
d’Israël? Ce n’esl que quand la cognee
est mise à la racine de l’arbre et qu el c
y est restée longtemps en guise de
meniice qu’elle finit par lombei, loisque les soins les plus assidus el les
plus minutieux du cullivalein^ sont
devenus inutiles el que 1 arbre n a lait
aucun bon fruit.
Dans le but de nous sauver. Dieu
appesantit parfois sa main sur nous,
au point qu’il nous semble qu il nous
traite avec dureté. H n’en est rien cepeiidanl, car il n’est pas de pere plus
tendre el les aflliclions qu il nous
dispense ne sont que des preuves el
des lémüignagé.s de son amour constant
el [trofond. H châtie 1 enfant 9'**1
aime, sans doute pour le reiiilie mei leur el pour le diriger vers le ciel.
Si le corps souffi'e pour un temps,
l’essentiel est que notre âme soit
sauvée; les souffrances du siècle présent
ne sont point à comparer avec la gloire
du siècle à venir.
Nos parenis aussi nous semblaient
sévères quand il nous punissaient dans
notre enfance à cause de notre caractère revêche el à cause de nos désobéissances. Nous savons cependant qu’ils
le faisaient pour noire bien et que
nous serions devenus bien plus mauvais que nous ne le sommés * si nous
n’avons pas été punis. Combien d’eti.
fants el de jeunes gens qui regimbent
contre les aiguillons, qui ne veulent
savoir d’aucune correction et ne se
laissent pas même loucher par les
larmes de leurs mères 1
Môme à présetil que nous sommes
plus avancés en âge les répréhensions
nous plaisent peu, et nous l'egimbons ^
contre les aiguiilons. Les lemontrunces ”
du pasteur ne sont pas toujours prises
en bonne pari, el les justes cen.sures
froissent plus d’un coeur. Si elles froissent, cela veut dir’e au moins qu’on y
a fait quelque attention, el cela vaut
déjà mietix que dé l’iridifférence.
Même la doctrine de la cr’oix est un
aiguillon. Conimenl enlendr’e parier
des souffrances que Jésus-Ghrisl a endurées pour nous el continuer à vivre
dans le péché qui a causé ses soufIVances. Ceux qui ne renoncent pas
au péché, pas même en voyant Jé.sirs
sur la croix regimbent contre sa voionlé
el se pr’éparenl des remords pour le
siècle à venir.
Les affliclions, les maladies, tes souffrances, le départ de nos bien aimés,
el en général les épreuves sont aut.int
d’aigüiïlons pi’opresànous faire rentrer
dans la voie qui conduit au ciel.
Bénissons le Seigneur, el remercions-le de ce qu’il employé des moyens
si divers et si multiples pour' nou,s
amener au salut. Il nous montre clair'cmeni par là qir’tl ne veut pas la mot!
du pécheur, mais .sa conver'sion el sa
vie.
4
....„372----
m VAIDOIS
au château de i’ignerol en UM.
Monsiem; le pastaiir J. Weilzecker
a comninniqné à la Rivisla Cristiana
un dociimenl latin inédit, qu’il a copié
aux Archives d’EUU, à Turin. Il s’agit
d’un Vaudois du Val St-Martin, appelé
Philippe Regis qui, en 1451, fut saisi
par l’Inquisition et conduit au château
de Pignerol, où, en présence de Tinquisiteiir Fauzon de Regis et de plusieurs gentilshommes, il subit un assez
long interrogatoire.
Il avoue qu'il s’est confessé aux
Barbes Vaudois dans sa maison et
spécialement à l’un d’eux qu'on appelait lo gros Amohel de Fassinière qui
avait été conduit chez lui par un
certain Et. Rigot de la paroisse d’üsseaux.
— Avez vous jamais vu, lui demande Tlnmiisiteur, d’autres Barbes
que celui-là?
— Oui, j’en ai vu un qui était de
Méane, du côté de Suse ; mais' je ne
me rappelle pas bien son nom. J’en
ai vu encore un autre qui était de la
l’ouille et, proprement, de Manfredonia.
— Comment saviez-vous que ceuxlà étaient des Barbes?
7- Parceque, chaque année, ils venaient dans notre Vallée et que moiiiiêine et plusieurs autre.« de la Vallée
et de certaines paroi.sses voisines, nous
nous confessions à eux. Ils \tenaient
chez moi quand ils s’arrêtaient quelque temps, et lorsqu’ils partaient ils
iii’éiabli-spienl leur lieutenant, ou bien
ils établissaient François Leydel dtt
Val Pérouse. Depuis trois ans Leydet et
moi nous sommes collèguo.s dans cet
ofiice. Nous confessons hommes et
leñames de la secte des Vaudois et
nous avons fait chaque année une
collecte que nous avons portée en
Pouille au Barbe de Manfredonia. Nous
y sorame.s allés déjà deux fois, en 1448
et 1449. Celte (aille ou tribut s’élevait
à 300 ducats.
— Comment faisiez-vous pour vous
rendre dans les contrées de la Pouille?
— François faisait semblant d'être
un mercier et moi j’étais son compagnon. Nous allions ainsi vendant notre
marchandise jusqu’à ce que nous fussions arrivés en Pouille.
— Connaissez-vous des personnes
appartcnanl à celle secte et en savezVOU.S les noms?
— Je connais Jacob Aycian et ses
frères, Peiret Gallet, son frère JeanMartin et son gendre Gonel Malan,
.Martin Ribau, Jean Peyrol Pelen, Jean
Boche à la Tour...
Ici Regis nomme une foule de personnes de la Vallée de St-Martin et...
(peut-être Pérouse), dos Tollin, des
Simondetli, des Trossen , des Gagli ,
des Carlevari, des Ballardi, des Georgi,
des Macel, des Malan, des Micon, des
Fer reri.
A la demande de rinqui,siteiir il
répond qu’il en connaît de Villesècbe,
de Rodoret, de St-Martin, de Macel,
et de.s Prals. — Villesèche: Peyron,
Cagni, Miirisa, Trusan, Serlor, Peleng,
Coquini, Tinel, Perel, Ferricr, Poyet,
Pascal, Barthélemi, Bres, Bregat, Caliery. — A Rodoret; Grurre, Pinaci,
Payrol, Bergogni.
A S. Martin; De Agnes, Canalis,
Gliigo, Beysaudi, Bibet, Pron, Criice,
Gai’exjni, Coper, Rivoyr, Rcrger, Nicot,
GrigI , Carlevari, Calemi , Cbalivat ,
Perro, Eaydei. — A Macel; Bernardi,
Lipoz, Pvonelli, Brun, Nicol, Morel,
Brosa, Tron, Rizavdi, Ayaccia, Ribet ,
Girand. — A Pral : Bochia , Serrct ,
Baud, Roslagn, Sap, Tabla, Ghigo,
Cavallar.
— Comment savez-vous que ces personnes appartiennent à la secte des
Vaudois?
— Je les ai vus, avec plusieurs
autres, inscrits dans le registre des
Barbes et c’est comme Vaudois qu’ils
ont versé leur contribution ; nous lieutenants les avons confessés ainsi que
nombre d’auties dont j’ai oublié les
noms. De plus, ils m’obéissaient comme
aux Barbes leurs maîtres.
— Que leur enseigniez vous quand
ils se confessaient ou quand vous leur
prêchiez?
— Je leur disais qu’ils ne devaient
observer aucune fêle des saints ni de
5
i
sainles, aucune fêle de la Vierge; que
ces fêles n’onl aucune valeur el que
ce n’est pas un péché de ti'avaüler ces
jours-lâ, qu’ils ne devaient pas croire
à l’eucharistie, à l’hostie, ni au sacrifice de l’autel; que le corps de Christ
ne vient point dans l’hostie, mais qu’elle
reste pain, tout simplement; qii’ijs
ne devaient pas croire que Christ fût
né de la Vierge Marie; qu’il n’y a que
deux chemins conduisants en enfer on
en paradis el qu’il n’y a point de
Mirgaloire ; qu’il ne devaient point
’aire d’aumônes après la mort, mais
bien pendant leur vie; qu’ils ne devaient pas croire au Fils de la Vierge,
ni aux saints, mais à Dieu seul; que
ce qui se fait, dans les églises n’a
aucune valeur et. qu’il vniidrait, mieux
le faire dans les élahles.
— Que dit votre Barbe quand il
vient vous faire un discours?
— Nous sommes quelques fois 50
ou 60 dans une maison, le liarbe
ai'i'ive el l’on fait silence. Il nous lait
alors un di.scours, nous disant qu il
ne faut pas faire aux autres ce que
nous ne voulons pas qu’on nous fasse;
qu'il faut réciter chaque jour notre
f’ère, mais non VAve Maria, qu’il faut
faire des aumônes aux pauvres avant
la mort, car après, elles n’ont plus
de valeur. Quand il parle ainsi, il
n’y ,1 qu’une lampe allumée et quand
il a fini , on l'cleint. el on se livre à
la débauche.
Gomme on le voit aisément, il y a
One lare à faire aux dépositions que
l’inquisition réussit à arracher a ce
oialtieureux llegii*. Tel qu il est el
malgré les erreurs qu’il conlienl, ce
document que nous avons un peu
abrégé, méritait bien, qii’qn le h fût
de la poussière des Archives d Liai.
Quel aura été le sort du prisonnier?
La peine lui a-t-elle été diminuée en
■ aison des confessiorts laites ? G est ce
que nous ignorons.
^tbltcTigi[ra|fhte
Scienza délia l{«ligione. - Il peccalo.
L’ouvrage de M. Geymonai en est
à la première partie de la seconde
de ses trois grandes divisions, c’està-dire , à celle qui s’occupe du
féohé considéré comme la cause
de la venue du Christ. Je m’en vais
lâcher d’en donner une analyse aussi
succincte que possible, en la faisant
suivre d'observations plus brèves encore.
L'auteur s’occupe d’abord des raisons pour lesquelles ii a donné à la
seconde partie de sa dogmatique le
nom de Logique. C’est d’abord parceqne l’inearnalioii du Fils de Dieu, ou
du logos, en forme la partie centi;ale;
et ensuite parceqiie tout comme la
logique étudie les lois de la pensée humaine, de même celte partie de la
dogmaliqiie s’occupe des lois de la
pensée divine ou, ce qui revient au
même, elle en fait l’iiistoire dans sa
manifestation la plus sublime. La religion qui n’aurait pas pour centre le
fait de l’incarnation, sa cause el ses
effets manqiierail de logique el serait
par là même impuissante à réparer
les.désordres de la nature humaine;
tandis que, dans le cas contraire, la
logique triomphe pour le bien des
hommes.
S’occupant ensuite exclusivement du
péché, railleur Péludie d’abord eu
tant que fait. Le péché a dans le
fléché originel non seulement son prin-.
cipe mais, pour ainsi dire, aussi son
résumé. Kn effet le péché d’Adam
était tel qu’il devait nécessairement
entraîner des conséquences perpétuelles el universelles; cl, de plus, il s’est
passé de telle manière que pour lui
comme pour celui de tous les hommes
nous trouvons la même occasion, le
commandement, la même cause, le
leniaieur, je même mode, ces impulsions intérieures dont Saint-Jean distingue trois sortes: la convoitise de la
chair, la convoitise des yeux el l’orgueil de la vie. Kn d'auli-cs termes.
6
..374-.
le pódié oi-ig[in_el est un prololype qui
suffit à la science poni' établir la
notion du péché.
Qu’esl-ce maiiUenanl que le péché?
Le péché e.sl une o(l'onsc envers Dieu.
La volonté divine s'impose en efTel ;’i
l’homme, comme venant de son Créateur et comme étant en elle-même
bonne, agréable et parfaite, et elle
s’impose il lui, d'une manière absolue
comme lègle de sa vie. L’homme qui
ne s’y soumet pas vil, par comséquenl,
dans un étal anormal, état de péché
qui se manife.stera progressivement,
par [’impiété, l’injustice et tous les
vices qui les accompagnent. Cette notion générale du péché, qui résulte
de la lia tuie de la loi et des déclarations plus oü)»licile.s de l’Iìcrilure
sainte, en suppose trois spéciales concernant la coulpn, la corruption et la
peine.
Elle noms fait comprendre, en premier lieu, comment la coulpo, tout en
étant inlinie par lapport à la volonté
de Dieu, puisque chaque iraiisgre,ssion
manifeste un état d’opposition à Dieu,
penl-êlre plus on moins grave selon
la conscience que l'homme en a. L’aulenr distingue cinq degrés de culpabilité: L'inconscience absolue, l'incon.scifiMce coupable, la conscience légale, la
conscience acquise par le moyen de la
grâce rédemptrice, la conscience aapiise
par l'œuvre inlérieure du Sl~Esprit. En
second lien la corruplio7i est universelle à des degrés différents et dans
chaque homme elle tend â envahir la
personne cnliêrc. Enfin la rieine présente aussi des degrés different.s. il y
a d’aboiai fa mort qui a régné d’Adain
jusqu'à Moise, même sur ceux qui n’onl
pas véché à la ressemblance du péché
d'Adam. — Mais tel e.st l’accord ènli e
les voie.s de Dieu et les lois dé la
nature que la mon, tout en étant une
punition, est en même temps une
consétinence naturelle du péché, car
l’esprit corrompu n’est pins capable
d'ariaclièr lé corps à la loi naluiélie,
— En second, lieu les maux auxquels
Ioni le inonde est pins ou moins
sujet, doivent aussi être considérés
comme une pmiiiioii, quoiqu’il ne faille
pas insister entre mesure sur la pro
porlion entre les maux et les péchés
de chacun. — Enfin les peines éternelles sont la peine par excellence; elle.s
sont éternelles car comment le péché
serait-il détruit par le temps, lui qui
n’a pas été détruit par la grâce de
Dieu ?
Nous en savons assez sur la pen•sée de T(auleur poui' qu’il ne soit
pas nécessaire d’entier dans l’étude
de la partie démonstrative, .lamais on
ne pourra accuser l’auteur de manquer
de logique; pour qui adopte ses prémisses, ses conclusions arrivent loules
seules. — Cependant l’inverse peut' être
tout aussi vrai, et, pour ma part, il me
re.sle des doutes sur plusieurs points
dont je veux mentionner quelques uns.
— Et d’abord je trouverais parffiilemenl logique que dans une dogmatique, ilpfès avoir traité dé ¡'ontologie
c’est-à-dire de la science de l’être én
soi, l’on traitât de la loydogie, c'est-àdire de la science de fêlre dans, ses
mànifeslalions, et principalement dans
sa manifestation en chair; mais qiiahl
à l’uppeier « logique • en rrlettani en
reliéi les rapports de cette scietice
avec la logique philosophique, c’est ce
que je ne saurais admettre, par la
raison que là logos est pris dans le
sens de < ;iarote » pendant qti’ici il
est pris dari.s le sens de * raisim » ;
or, quoiqu’on on dise, ces deux acceptions de la parole logos peuvent et
doivent être maintenues parfailement
distinctes. — Puis encore au lien de
donner au péché d'Adam le nom de
« péché originel » je l’appelerais volontiers le * premier péché v ce ne serait
pas nier les: conséquences qu’il a pu
avoir dans la sn'ile, el ce serait faire
ressortir l’importance morale des péchés de ses descendants, pendant que
pour la science ce serait adopter une
méthode expcriinontale beaucoup moins
exposée aux attaques de la critique;
sans complet' que l’on aurait une
tentation de moins, celle de donner
aux circonstances qui raccompagnèrent
une portée qu’elles ii’oni jias. Enfin la
définition que rauteiir donne du péché
ne me .semble pas a.ssez générale; elle
repose en clîel sur celte prémisse
que l’homme n’a d’obligations qu’enver.s
7
375
■•V
Dieu. Or, Sl-Paul ne clil-il pas: • lonl
ce qui ne vient pas de la conviction
est péché « c’est-à-dire qu’aucune loi
divine ou humaine , ne peut vous
exempter d’obéir à la loi de la conscience de laquelle dépend d’une manière absolue la moralité des actes.
Je dirai donc, en prenant les paroles
de Si Jean (I Ep. 111, v. 4) dans leur
sens le plus large: le péché est la
tran.cgression de tout, ce qui pour nous
a le caractère de loi: qu’ensuite ce
ce péché soit d'une manière directe
ou indirecte une offense envers Dieu
c’est ce que j’admettiai toujours.
Je n’ai fait qu’indiquer quelques uns
des points sur lesquels je n’ai pas pu
adopter la manière de voir de l'auteur.
Jgjyigrette seulement de n’avoîr«.pas
fi^yTaminer encore dans son ensènifl^/ioiite la seconde partie de sa
dogmatique, ce qui certainement aorait
été plus avantageux surtout poi# Inoi.
Almanach rtes Missions évange
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ressent à l’œuvre. deé-.^JWi3lSîniî.s ^éean'.lélicpips, voudront nous eth sommes
certains, se « ppema|»n«lAé fidj^bfe puIdicaFioii de.là StÙMé de? Æssims de
Bâle.
Almanach, 'petit volume
de 64 pages, ||pBl4$eIle impression,
contient, ert snOe bon nombre d’;irlicles trè.s-intéressanis et tous relatifs
■Urx Missions,, de jolies vignelles, et,
en face de chaque jour du calendner,
'’indication avec date correspondante,
d’un événement historique l’elatif à
eette œuvre.
La Carie dfis Missions, de 37 centimètres de hauteur sur 52 de large,
est ornée tout autour de gravures trèsfinement exécutées sur les us et coutumes des différents peuples, objets
de celte œuvre, vous montre d’un
coup d’œil, — grâces aux couleurs
différentes dont, au point de vue reli
gieux , sont marqués les différenles
parties du globe, — à côlé du peu
qui a été fait déjà (quoique, dans un
sens, ce peu soit déjà beaucoup) tout
ce qui reste à faire encore. La brochure de 16 pages in-S” très serrées,
achève celle dérnonslration, eu même
temps qu’elle vous met au courant de
beaiicoup de choses bonnes à savoir ,
quand on veut connaître soi-méme
plus au fond ce qui a Irait à celle
œuvre, et se mettre ainsi mieux en
étal de la faii'c connaître à d’aiilres.
Nous savons de bonne source que,
si nos libraires dos Vallées cl d’ailleurs, voulaient se meure en cornmunicaiion avec les éditeurs, en adrc.ssanl leur demande au Comptoir des
Missions Ò Bâle, ils les trouveraient
disposés à leur eu fournir de ces deux
publicalious, et aux condilions les meilleures, autant d’exemplaires qu’ils en
demanderaient.
Il lie itt’ouliiie pas.
Le pasteur X.... élajl un éloquent
prédicateur de l’Evangile, il y a quelques mois .seulement, et maintenant
il est incapable de prêcher.
ffelonmanl un jour chez lui, il
trouva que sa maison, scs livres, tout
çe qu’il possédait avait été dévoré par
le flammes, et deux jours après cet
accident lui était survenue une violente
fièvre cérébrale, il guérit pouitaut,
mais sa mémoire est complèlemenl
anéantie, et c’est à p«me s’il peut
parler de manière à se faire comprendre.
Qu’il est précieux pour les enfanis
de Dieu que de savoir que lors même
qu’ils perdraient le souvenir de tout
ce qu’ils ont entendu, il est quelqu'un
qui ne nous oublie pas. Lorsque nous
élioiis fort abaissés, il s’est souvenu
de nous, parce que sa bonté deroeurq
à loiijonrs. (Ps. cxxxvi. 23).
8
-376.
lioiuieUc0 tcliijieuees
Autriche. ~ Une preuve Irès-lVappanle de l’espi il de loléiance religieu-se
doiil rempereur esl animé a élé fournie par S. M. elie-même à l’occasion
du récent séjour qu’elle fil dans le
Voralberg cl à Inspruck. L'empereur
reçiii^ les pasleiirs de celle partie de
ses élabs avec les mêmes honneurs
qvie les ecclésiastiques catholiques; el
à sa labié élaienl admis des prélats
el des chanoines, mais, au même titre,
le pasteur et les membres de la cornmunaulé évangélique.
iîüssiE. — L’opposé de ce qm l'on
voit ailleurs. Le correspondant du Times
de Moscou dit que dans les églises en
Russie, sur 21 assislanls l’on compte
20 hommes el seulement i femme.
li COSSE,
ration de
la sepadevienl
Royaume-Uni, .sou-.» '■7 ..
nihencemenl de l’an-i de.um.ou ...
On annonce que l’un des députés de
celle partie du
melLi'a, dès te comihencemenl
née pi'ocl.aine, à la Cbambi e des Oom-i
munes, la inolion suivante:
« l^a Cbambi-e esl d’avis que le
maintien de l’Eglise élablie d'Ecos.se
n’est pas soutenable en di'oit public,
qu’il esl éminemment injuste dans la
siluation ecclésiaslique du pays, el
qu’une loi pour la suppression du
caiaclère officiel el de la dotation publique de celte église doit être pi’omulguée au plutôt. »
Il n’est question que de la confusion
des divei’s partis politiques. Espéi’ons
loujoui's encore qu’il naîtra du chaos
quelque chose de meilleur que ce que
nous avons, une majorité libérale compacte. On a fêté à Rome le trentième
annivei'saii’e de la reine Marguerite qui
a reçu, h celle occasion, des milliers
d’adi'esses de félicitation.
jPrmurn. — On attend toujours
des faits pour juger avec connaissance
de cause le nouveau minisièi’e. Il n’y
a qu’une voie au sujet de l’impm’lancc
li'ès-minime des hommes qui le compose ni, en dehqti.|,j^e Gambetta et de
Paul Berlf'jKl'cej'à6.;pier ne paraît pas
être par. ses convicl'ions l’honîflie qu’ij
conv^fiVü- d’appeler à la direeuoi^i|fi,
minière des cultes. Le progi’i^®^'
dt» 'njlnislère se résume dans ces
iie§çg8i|;et .indépendance.- vis-àrSiia'’ne. ^
Téir^i^r, pi'ogi’ès el litMuié. croisr, •
sanie au dedans. . * Wj
AUemtiffne. — La diète a été
- La question de
ifiiiuii iiu 1 Eglise de l’Etat uuvium t , i * • 1 ,
plus actuelle que jamais en Ecosse.f'
Ou annonce oue l’iin des dénmés rt/' 4“ lparlr..ponservaleur, so.itenu,-,ç^«S
doute, par le centre catholique. —
pai'.y3crj.i ni verbalement,.'Il'diçtecniàud'é
^it.J’empereur une espèMv.,,de
’■fcivoirs pour fuj^mer p majorité gou1 wcüfifiuenlaie- > ‘ ■
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Hevuc i^oltttqu^
Mlalie, — La Chambre a commencé
l’examen des budgets par celui de l’agricullui’e eldu commei'ce; mais quand
on vint à la votation les députés n’élaictU pas en nombre. — On a mis à
l’oi'dre du jour, après l’appi'obaiio.i
des budgels, le projet du scruliii de
liste. Pendant ce lernps le Sénat doit
s’occuper de la nouvelle loi éiecloiale.
Monsieur .1.'
Le Témoin
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PANS LEURS VALLEES
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Pij^ticrol Itu|ii’imeriii Ciiiantürt et Mnscareili
l*rix fr* lylïO
En dépôt cliez le pasteur de Pomarel,
Kbnkst ItoBERT, (léranl elÀdminislrateur
Pignerol, lmp, Chiantor© et iUascareiti.