1
Septième année.
W. 37.
3 Juillet 187Ì3.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables........occupeut
vos pensées — { Philippiens., IV, 8.)
PRIX d’abonnimeiit :
Italie, h domicile ftm ani Kr.
Suisse............
Krance............
Allemagne ....
Angleterre , Pays-Bas • 8
l'n nuwéro séparé : 5 Ceul.
rn ntunéro at'riéré : 10 cent.
BUREAUX D’aBONNEIUEHT
Torrr-Pem.ice : Via Maestra.
N. 42. (Agenzia bibìiogru/ica)
PiONKRoi. : J. Chiautore Impr,
Tuki.n :J.J. ri'on, via I.agrange
près le N. 22.
Fr.ORKNCK : Librerìa Evangelica. via de’Panzani.
ANNON('ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour radroinistration
au Bureau à Torr.e’PeUlce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction .* à Mr. E. Malan
Prof • à Torre-Pelice.
Lo (.'liant sacre dans le ciillc. — L'Instruction publi(|iie aux Iles Sandwich (ou
llawai). — Correspondance. — Muucelles
religieuses. — Dicers. — Chronique politique. — .innonces.
LE CH4NT SACRÉ DAi\S LE CILTE
Le chant est l’une des parties
les plus faibles de notre culte.
Dans plusieurs de nos paroisses ,
un très petit norabre des personnes
qui assistent aux assemblées religieuses prennent part au chant
des louanges de Dieu; nos ancêtres
ail contraire considéraient le chant
dans le culte public comme un de
leurs privilèges, en opposition à
ce qui se pratiquait et à ce qui
se pratique encore dans le culte
catholique, où, à la célébration de
la messe, c’est le prêtre seul qui
chante. A cet égard, il y a donc
recul dans notre Eglise, comme
dans la plupart des Eglises évangéliques.
On se plaint avec raison que
dans notre culte protesl.ant les fidèles n’ont pas une part assez
active. Si l’on pouvait obtenir, e
ce n’est pas chose impossible, que
tous s’associassent au chant des
louanges de Dieu, et si d’un autre
côté, on ne se contentait pas de
faire chanter trois ou quatre strophes, même au culte principal du
dimanche, ainsi que cela a lieu
ordinairement, on aurait déjà rémedié, en partie du moins, au mal
que l’on regrette, surtout si cette
modification était introduite dans
le sentiment général que le chant
est, avec la prière, la partie du
culte qui constitue l’adoration proprement dite, et si, par conséquent,
et chants et prières partaient du
cœur et non des lèvres seulement.
Les motifs pour lesquels les
membres de nos assemblées ne
chantent pas, c’est tout d’abord
qu’ils ne sentent pas le besoin de
louer le Seigneur, de lui rendre
leurs actions de grâces et de le
prier. C’est là le mqtif principal
et le plus grave. C’ej»t,en second
lieu, qu’on en a pendu l’habitude
dans les temps passod 'où il y avait
encore plus de foriflalisme .et où
la vie ^pirituelleiifaisait encore
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f» i ■
plus défaut que de nos jours. —
C’est enfin qu’on ne sait plus chanter. Plutôt que de chanter mal et
de s’associer à des dissonances
peu édifiantes, l’on se tait et l’on
attend impassible, quelquefois avec
impatience, que l’épreuve ait passé
par dessus les tètes. Disons-le, à
part quelques exceptions moins
uombreusesqu’on pourrait le croire
de loin, cette ignorance est assez
générale dans la plupart de nos
paroisses; elle se manifeste sur
toute la ligne et de haut en bas.
Us ne sont pas rares les cas
où des régents, jeunes ou vieux,
manquent la mélodie ; ils font de
vains efforts pour se remettre en
selle, jusqu’à ce qu’un membre
de l’assemblée, à la deuxième
strophe peut-être, parvient à prendre en mains la bride et a, tant
bien que mal, raison du coursier
hors d’haleine et couvert de sueurs;
d’autres fois l'assemblée est moins
heureuse et le charivari dure tant
que dure le chant; c’est le cas
surtout quand on a à faire à des
cantiques dont on a eu la malencontreuse idée de changer la mélodie; quelquefois aussi le prédicateur commande a cas^ccio des
hymnes que l’assemblée ne connaît
pas ; et alors le pauvre maître-chantre fait seut entendre sa voix. Tout
cela a lieu au grand préjudice de
l’édification.
Qu’y a-t-il à faire pour remédier
au mal que nous venons de signaler?
On a crée à la Tour une société de
chant; quoique isolée,elle aurait pu,
en lui donnant du temps,' faire du
bien; mais en suite do circonstances, indépendantes sans doute
de l’intention de toutes le personnes de bonne volonté qui en
faisaient partie, cette société dort,
et se repose depuis assez longtemps.
On a parlé aussi, à plusieurs reprises déjà, de faire venir un bon
chantre étranger. Mais les recherches que l’on a faites dans ce
but ont été infructueuses; du reste
ce ne sont pas des centaines ,
mais des milliers de francs dont il
faudrait pouvoir disposer afin d’attirer au milieu de nous un homme
capable de tirer de nos gosier des
sons un peu harmonieux.
Comme nous ne nous sommes
pas proposé de traiter une question
académique ou théorique dans ce
qui précède, et pour le seul plaisir
de mettre par écrit des plaintes que
l’on entend tous les jours et on peu
partout, nous désirons proposer
à qui de droit quelque chose de
plus simple et de plus praticable
que ce qui a été proposé jusqu’ici;
c’est qu’on réunisse les instituteurs
et les Institutrices en conférences
en vue du chant, qu’on leur fasse
donner des directions par une personne compétente. Ces instituteurs
et ces institutrices établiraient ensuite dans leurs paroisses respectives des sociétés plus nombreuses
où l’on exercerait, pour le culte,
les cantiques à l’unisson, de sorte
que la musique, comme le dit
M. Bovet, loin de distraire des
paroles et d’en prendre, pour
ainsi dire, la place, ne fait que
leur donner des ailes. « En Allemagne, ajoute le même auteur, où
le talent de la musique, et surtout le gôut de l’harmonie, sont
très-répandus, le luthériens s’accordent à reconnaître que le chant
à quatre parties n’est point celui
dont on doit faire habituellement
usage dans le culte •. — Nous
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voudrions que radminislration de
l’Eglise s’entendît avec les Consistoires pour couvrir les frais généraux nécessaires pour ces conférences et qu’elle donnât des prix
et des encouragements aux régents
et aux autres personnes bien disposées, qui auraient obtenu quelques bons résultats.
L’INSTRLCTIOIN l’IJBLIOljE
anx Iles Sandwich (ou Hawaï
Nous lisons dans le Journal des Missions Emngéliques:
Un français, qui paraît avoir rempli
d’importantes fonctions aux îles Sandwich,
M. rie Varigny, a donné, dans le Temps,
d'intéressants détails sur le sujet indi()ué
en tête de ces lignes.
Ces renseignements confirment tout ce
qui a été dit des progrès rapides que la
civilisation a faits dans ces îles depuis
qu’elles sont devenues chrétiennes. Evangélisé par des missionnaires américains,
ce nouveau pays a, tout naturellement,
adopté le système des Etats-Unis en ce
qui concerne la séparation de l’Eglise et
de l’Etat.
Après avoir dit que la question de l’insIructia« est une de celles qui préoccupent
le plus l'opipion publique aux îles Sandwich, M. de Varigny ajoute qu’il est sans
exemple, dans les annales parlementaires
du pays, que les Chambres aient refusé
ou même réduit le budget demandé pour
cet objet par le gourvernement, quoique
la part de l'éducation s’élève au cinquième de dépenses totales. Il continue ensuite en ces termes;
« Le système de l’instruction gratuite
et obligatoire prévaut dans l’archipel hawaïen. Les parents sont tenus de faire
apprendre à lire, écrire et compter à leurs
enfants, au même titre qu’il sont tenus
des les nourrir, les loger et les vêtir.
Dans chaque district il y a une ou plusieurs écoles de filles et de garçons suivant l’étendue du district. Ces écoles faites
de matériaux peu coûteux, sont construites, moitié aux frais de la population, qui
fournit d’ordinaire la main d’œuvre, moitié
aux frais du département. De môme pour
l’enlretien du bâtiment. Chaque sexe a
son école séparée. Le maître d’école est
choisi au concours par une commission
locale permanente*, présidée dans ce cas
seulement par l’inspecteur général , et
composée du juge de paix du district,
d’un citoyen notable nommé par le conseil suprême siégeant à llonolulu, et d’un
père do famille élu à la majorité des suffrages par les parents mêmes des enfants.
Cette commis.sion locale surveille l’école,
s’assure que les enfants assistent régulièrement aux leçons, et transmet tous les
six mois au conseil un rapport détaillé.
L’inslruciiou est complètement distincte
de l’éducation religieuse. L’Etat représenté,
par le Conseil, n’intervient en rien dans
cette dernière question, et il est rigoureusement interdit à tout maître d’école
de parler de religion ou d’enseigner aux
enfants une religion quelconque. C’est aux
parents,.d’accord avec les ministres de
leur culte à y pourvoir. Le conseil met à
leur disposition , en dehors des heures
do classe, le local de l’école , à la condition pour les ministres de s’entendre
cnir’eux quant aux jours et aux heures
ou ils pourront l’occuper sans gêner.
Ainsi, les écoles s’ouvrent à 9 heures
du matin et se ferment à deux heures
de l’après midi. Le prêtre catholique peut
y faire tous les deux jours son cours
d’instruction religieuse pour les enfants
dont les parents sont catholiques; le ministre protestant et le clergyman anglican
peuvent de même y enseigner alternativement. En cas de discussion ou de conflit, l’école est dosa à 2 heures pour ne
se rouvrir qu’à 9 heures le lendemain .
et les ministres du culte tiennent alors
leur catéchisme soit chez eux , soit dans
leurs églises respectives.
L’état ne salarie aucun culte, mais ne
prélève rien sous aucune forme à cet
effet. Vainement on l’a sollicité d’agir
comme intermédiaire, de centraliser les
recettes, et de pourvoir aux dépenses ;
il s’y est constamment refusé ; les catho, tiques paient leur culte directement, les
4
-S»
proteslants, les anglicans He m®fie. 'G’étsi
affaire entre eux et leur ciërgé;' l*étât n’intervient pas et ne SotiScrît pâs. Sirtlpiè
dépositaire des deniers de Ions, il né perçoit que cè qu’il ne peut pas payer
lui-méme, et il laisse aux particuliers le
libre emploi de tout Ce dont ils peuvent disposer, non seulement librettièn't,
mais encore plus iutelligemtîieht que lui.
Il est admis, en thèse générale, que les
parents sont meilleurs juges que le gouveruement do la nature do rinstruction
religieuse qu'ils entendent donner à leurs
enfants et recevoir eux mêmes. Ils construisent leurs églises, elles leur appartiennent; l’entretien est à leur eharge; à
leur charge aus.s'i le salaire du prêtre et
du pasteur.
Personne n’admettrait {|u’il fût juste de
faire contribuer un catholique, môme pour
la somme la plus minime, à la construction d’un temple protestant ou à l’entretien d’un ministre anglican; c’est pourtant ce qui arriverait si l’Etat avait un
budget des cultes. Mais, dira-t-on,si dans
un district le nombre des protestants ou
des catholiques est trop réduit pour qu’ils
puissent construire un temple ou une
église? ils s’on passent; une simple cabane remplace l’église; le missionnaire
du district voisin y vient célébrer le service divin et y faire le catéchisme. L’activité individuelle supplée au manque de
ressources ; et cet inconvénient tout fâcheux qu’il soit, et assez rare aprè.s tout,
paraît infiniment préféralile aux compli-j
cations que ferait naîlre l'intervention de
l’Etat dans des queslions aussi délicates.
Les écoles de district sont essentiellement des écoles primairés. Au dessus se
Irouvent les écoles irenseignemeut secondaire. L'instruction qu’on y donne nîeit
gratuite que dans une. certaine mesure.,
c’est-à-dire que la gratuité no s’otltiOnt
tjn'au concours et pour un nombre limité
d’élèves. t
Les autres payent une faible rélnu'néralioii. Au sortir de ces écoles, un coocoilrs est ouvert pour l’admission 6 l’écble
normale de Lahainaluna qui cctmpreodienvii’on 190 élèves.iC'esl partai eux cfue'sre
recruteut eu .hiajeure paitie les instituteurs prim'aireS. .lîqo •;</ : tr II
A côté de l’enseigneUïeQt dotiné par
l’Etat, il y a celui des écoles particulières.
L’enseignement est libre. N’imporle qui,
petit ouvrir une école. L'Ëtat n’iutervient
à aucuii litre; c’est aux patents à se renseigner sur la capacité et les aph'ttufës
de ceux à qui ils entendent confier leurs
enfans. Ils sont les premiers intéressés;
c'est à leur sollicitude naturelle à les guider dans leur choix. S’ils n’entendent pas
profiler des ressources que l’Etat met à
la disposition de tous , s’ils en préfèrent
d’autres, ils sont libres. Tout ce que l’on
exige d’eux , c’est que l’enfant .suive une
école, et sache lire, écrire et compter.
Ou ne trouverait pas dans tout l’archipel hawa'ieu dix habitants, hommes ou
femmes , ûgôs de vingt ans, qui ne connaissent parfaitement ces premiers éléments. On en recontrerait peu do très
inslrnits, ou n’eu verrait pas de très ignorants. Les Hanaques lisent beaucoup, surtout leurs journaux , dont le nombre , eu
égard à la population, est assez considérable.
(?Porrc0pottbàme
Monsieur le Rédacteur,
Pise, le 24 juin lfl72.
Permeltoz-moi d’apporter une petite rectification , et d’ajouter quelques «iélails à
ce que vous avez publié dans le vlëmior
numéro de l’Echo des Vallées, 'au Sujet du
fait horrible de Lari
D’après une conversation que jtavais
'eue avec un membre de la famille de M.
TCavalieri, j’avais compris 'que tôut avait
été disposé par le syndic de Lafi pour
l'ensevélissement dans le cimetière communal’, et cela avant môme que M. BoLstem
arrivât. C’est dans ce sen.s-que j’ai écrit
le liéeiit'sur feuille volante qúeij'aiífíubiié
et q»ê je VOUS' ai envoyé. Des t informations plus exactes m’ont ensuHcappris
que ce jour là le .syndic^, qui (ta reSte est
lin homme très libéral, n’était pas móme
à Lari, qu’il a fallu que M. Rostan recourût au délégué rie police, et que ce ne
fui. qu'én suite- de la préseateiion 'déil’aa-
5
-683
torisalioD qu’avait accordée ie l’réfet de
Fisc que les autorités de Lari se décidèrent de donner cours à la loi. — Comme
vous l’anrez vu, c’est aussi dans ce sens
que M. Rostau a raconté le fait dans le
N. 25 de VEco délia terüà.
Maintenant, voici deux détails bien propres à donner une idée du fanatisme barbare qui s’était réveillé , ou plutôt que
certains ministres de paix avaient su réveiller dans la population ignorante de
ce pa^'s. Lorsqu’on eftectua le transfert
du cadavre du cimetière au champ qui
devait provisoirement l’accueillir, il y eut
quelqu’un qui prit plaisir à précéder le
cercueil en semant sur le chemin des
grains de maïs, en faisant certains gestes
et en émettant certains grognements,
comme si, à la place de ce cercueil contenant la dépouille mortelle d’un homme,
il y avait eu un porc ! Et pourtant les
fauali(|ues de Lari n’étaient pas encore
satislails; ils voulurent faire plus encore,
et les voilà décidés à déterrer ce pauvre
corps, une seconde fois dans le but de le
précipiter dans un poszaccio de l’endroit.
Et qui sait comment et après quelles scènes de barbarie !? .Mais pour cette fois ils
tirent leur compte sans leur hôte. L’arrivée d’un détachement d’artilleurs de Fiso
et d’un renfort de carabiniers à pied et à
cheval leur inspira la bonne idée de uo
pas exécuter leur projet !
Le lundi malin, 10 courant, en présence
du procureur du roi, du Juge instructeur,
du capitaine des carabiniers, venus de
Fise, ainsi que des autorités de Lari et
d’une foule immense tenue en respect par
les militaires, le corps de M. Cavalieri fut
exhumé et confié au concierge de notre
église de Pise pour être transporté sur
notre corbillard, dans cette ville.
Pendant que cela se passait à Lari, je
m’empres.sais d’écrire et de faire imprimer
le récit sur feuille volanle, que vous con'naissez. Mon but était non seulement de
populariser cet horrible fait, mais encore
et surtoulî, de profiter de cette occasion
pour faire pénétrer au milieu de la population de Pise quelques rayons de la lumière de FEvangile. J’espérais aussi que
celte feuille volanle aurait amené beaucoup de monde au'service'.funèbre qui
devait avoir lieu à notre cimetière. Ce
dernier but ne fut pas atteint à cause de
la lenteur avec laquelle mon récit fut
imprimé ; et un petit nombre de personnes seulement, évangéliques pour la plupart, assistèrent à la triste fonction.
Mais le but principal fut atteint mieux
que je n’avais osé l’espérer. Plus de mille
trois cents exemplaires de mon récit furent
vendus en peu de jours, et probablement
depuis lors il s’en est vendu d’aulres encore. Aussi l’éditeur s’est-il recommandé
pour i)ueje m’adresse à lui lors(|ue j’aurai
qualcos'allro. Il paraît donc iju’il a fait de
bonnes affaires' Espérons aussi (pic l’Evangile aura fait quelque progrès. Et qui
sait que ces récits de faits saillants qui
frappent le peiqilc , commentés dans un
esprit évangélique, illustrés même de passages de la Parole de Dieu, imprimés sur
do feuilles volantes et vendus à un sou
l'exemplaire, ne soient pas un moyen d'évangélisation trop négligé jus(ju’ici.
J. W.
PS. Vous savez sans doute que le cimetière de Lari a été solennellement rebéni
et que sept hommes et cinq femme.s de
Lari ont été conduits dans les prisons de
Pise comme prévenus.
Aouodlcs rcitgtcusce
L’Ev.vngii.e au Mexique. L'Ecangéliste de
Netiw-York, cité par le Témoignage, donne
des détails importants sur ce qui s’est
passé et ce qui se passe au Mexique, au
point de vue de la religion.
De grands changements se sont opérés
depuis deux ans dans la vie du peuple
mexicain. D’après un article de l’ancienne
constitution , « la religion de la nation
méxicaine est et sera à perpétuité la religion catholique romaine. La nation la
protège et interdit l’exercice de tout autre
culte, quel qu’il soit ». En 1850 les biens
de l’Eglise étaient estimés à 379 200,000
francs; ^ses divers revenus à 108.400.000
francs.
Avec une puissance financière si considérable, l’Eglise était à même dè diriger.
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-SU
pour ua long espace, de temps, les affaires politiques aussi bien que religieuses.
Aucune porlion de ces immenses ressources n’élail affectée à l’éducation , à
la bienfaisance ou à l’amélioration de
la masse du peuple. Elles servaient à
maintenir la pompe d’un établissement
et à faire vivre un clergé dont l’influence
était et est encore une lèpre morale pour
la société. Mais on peut s’attendre à voir
paraître un pins brillant chapitre de l’histoire religieuse, du Mexique.
Le gouvernement a rejeté le joug de
Rome, aboli le système monacal, établi
la liberté religieuse et confisqué tous les
biens ecclésiastiques qui n’étaient pas
nécessaires à l’entretien du culte.
Un réveil profond et vraiment religieux
est en progrès. « L’Union Américaine et
étrangère » bien qu’elle soit depuis peu
à l’ouvrage, a déjà établi une imprimerie,
fondé une feuille religieuse hebdomadaire,
réuni 40 communautés, mis à l’œuvre 36
ouvriers dans le champ missionnaire et
répandu 103.000 traités. Quatre prêtres
catholiques convertis , travaillent avec
beaucoup de zèle et de succès parmi
leurs compatriotes à Mexico.
ï*aris. Synode de VEgliee réformée.
Parmi les 4-5 opposants à la confession
de foi évangélique, la majorité, au moins
de 25, a déclaré adhérer aux croyances
énoncées dans cette confession; elle a
également réclamé des limites dans l’enseignement religieu.x. Si elle n’a pas voté
la déclaration, c'est pour éviter toute
pression qui aurait pu conduire au schisme.En somme, dit le correspondant du
Journal de Genève, je crois être dans le
vrai, en aiTirmant qu’il n’y a dans le Synode qu’une dixaine de membres, tout au
plus, qui rejettent le caractère surnaturel
du christianisme. — Dans la séance du
24, l’assemblée s’est occupée de la réorganisation ecclésiastique de l’Eglise réformée de Frânce, et s’est prononcée pour
le régime ^presbytérien synodal et a déclaré que le .synode général est la plus
haute représentation de l’Eglise et qu’il
se réunira périodiquement. — L’Assemblée s’est ensuite occupée des conditions
de l’électorat ecclésiastique.
Sont électeurs: 1. Tout les protestants
français, qui en font la démande, âgés de
25 ans, résidant-depuis un an dans une
paroisse, justifiant de leur admission dans
l’Eglise, de leur participation a la SainteCène , ayant reçu, s’ils sont mariés, la
bénédiclion nuptiale, fréquentant le culte
et faisant élever en cas, de. mariage mixte,
leurs enfants dans la religion protestante;
2. Tous les protestants étrangers justifiant
de deux ans de résidence dans une paroisse. — A ces conditions le Synode a
ajouté la déclaration d’adhérer de cœur
à la vérité révélée, telle qu’elle est contenue dans les livres sacrés de l’Ancien et
de Nouveau Testament. |MM. Pernessin
et Babut ont proposé au Synode d’adresser
à l’Assemblée nationale le vœu formel de
la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Nous lisons dans VEglise libre:
Nous savons de source certaine que la
nouvelle répétée par VEmngéliste de Nîmes est inexacte, et que M. le pasteur
Bersier ne songe nullement à entrer dans
l’Eglise réformée officielle.
Plusieurs délégués étrangers ont salué
le synode de l’Eglise réformée, au nom
de leurs églises respectives et particulièrement MM Coulin et Guillermet, le premier évangélique, le second libéral , au
nom de la véu. Compagnie des pasteurs
de Genève; M. le. pasteur Bersier de Paris,
au nom de l’Union des Eglises de France.
M. Pernessin de Marseille dans son admirable discours en faveur de la confession de, foi évangélique, que nous voudrions pouvoir donner en entier à nos
lecteurs, dit ces paroles : «.On veut nous
faire craindre les dédains et les sourires
du monde; craignons Dieu, et n’ayons
pas d’autre crainte ».
D’après une rumeur fort accréditée a
Madrid, le conseil des mioistre.s se serait
prononcé en faveur de la séparation de
l’Eglise et de l’Etat.
M. l’Evangéliste Combe de Venise a
commencé une série de Conférences sur
la Réforme en Italie. Ces conférences ont
lieu dans la grande salle du Palazzo Cavagnis, et un grand nombre de personnes
les siùvent régulièrement.
7
-215
Üiüere
Instruction puTblique en
Italie, d’après l’Annuaire pour l'année
scolaire 1871-1872.
I. Instrucliori unicersïlaire.
Les 17 universités de l’Etat réunissent,
durant l’année scolaire courante, 7,201
étudiants, dont un tiers environ, soit 2,246
appartiennent aux facultés de jurisprudence, soit le 31 1|2 pour cent.—Il faut
ajouter à ce chiffre celui do l'Université
de Naples qui est d’environ 2000, les Universités libres de Uamerino, de Eerrare,
do Perouse et d’Urbino ont 303 étudiants,
de sorte que l’Italie a environ 9,500 étudiants dans ses Universités. La faculté
de médecine compte 1719 étudiants, celle
lie théologie, 4, savoir trois à l’Université de Sassari et un à celle de Turin.
L’Université (|ui compte le plus d’étudiants
après celle de Naples, c’est celle de Turin
i 1,401), celle (|ui en compte le moins
|)arnii les Universités de l’Etat est celle
(le Sassari (87), et parmi les Universités
libres, celle de Cameriuo (37). L’Italie
possède eu outre (]uebiues instituts supérieurs , tel (|ue celui do Florence, l’Académie de Milan , l’inslilut technique supérieur de la même ville, les écoles
d’applicalion des ingénieurs de Turin et
de Naples, l’école vétérinaire de Mdan et
l’Ecole Normale supérieure de Piso qui
réunissent ensemble 1181 élèves ou auditeurs. Ainsi le chiffre des étudiants pour
l'inslructioii supérieure en Italie est de
10,700 environ.
II. Inslmclion secondaire
Lycées nalionaux . . . .3373 élèves
Uymnases nationaux . . 8268 »
Ecoles téchniijues royales 6188 »
Total
17829 élèves.
Si nous ajoutons les auiliteurs dans ces
divers établissements au nombre de 2054
uous atteignons le chiffre de 19618 élèves
pour l’instruction secondaire, sans compter
ceux qui fréquentent les établissements
privés.
III. Inslruclion primaire.
Ecoles primaires ouvertes pendant celte
année 39658, dont 20715 deistinées aux
garçons, et 18943 destinées aux filles. —
De ces écoles 32782 sont publiques et
I 6876 sont privées.
! Ces écoles sont fréquentées par 908.602
I garçons et par 696.406 filles, soit par
1.605.008 élèves. En été ce chiffre, descend
à 1.165.521, à cause des travaux des champs
auxquels ou occupe les enfants.
Le nombre total des maîtres est do
40.974, ou plutôt, 22.427 maîtres et 18.547
maîtresses.
JL,'lioniieiir* à ciul l’lioniienr-! — .Vprès la retraite de Russie,
lorsque de toutes parts retentissaient 5
l’adresso des monarques des paroles d’allégresse et d’actions de grâces pour la
délivrance de l’empire, l’empereur .Alexandre dépôcha au synode ecclésiasti(|uo
l'ordre suivant qui peut être nienlionné
comme un noble témoignage d'humilité
chrétienne :
Le 4 janviei- 1818.
Pendant noire récent voyage dans la
province, nous avons dû, à" notre grand
regret, entendre, dans les discours que
nous ont adressés différents membres du
clergé, des paroles de louange i|ue nous
ne saurions acce|iter en aucune manière
et qui reviennent uni(|uemeot à Dieu.
Profondément convaincu de cello vérité
du christianisme, que toutes heuediclious
proviennent de noire Soigneur et Sauveur
Jésus-Christ, et qu'un homme, n’importe
sa condition, est sans Lui enseveli dans
son péché, nous no pourrions voir sans
peine altribuer à un sinqde mortel des
liooueurs i|ui n’apparlienuent ipfau Dieu
tout-puissant, dont la main s’est montrée
d’une manière si visible dans nos derniers
événements. Non considérons en conséquence. comme notre devoir do défendre
tous semblables éloges, et ordonnons au
sacré Synode, ainsi (|u’à Ions les ecclésiasliq\iesdo l’empire, d’avoir à s'abstenir
désormais de ces discours lonangeuis qui
ne font que blesser nos oreilles. C’est au
chef des armées célésles et à Lui seulement (|u’ils doivent faire monter leurs actions de grâces pour les bénédictions (|u’il
lui a phi de répandre sur nous. Us se
conformeront ainsi au précepte de l’Evangile ijui nous commande de rendre l’honneur au Roi seul éternel, immortel, invisible, à Dieu seul smje, Alex.v.ndrk.
Nous lisons dans lo Corriere di Milano :
Le maire de .Marseille Guinon avait défendu
les processions; de là tumulle dans la
ville républicaine. Le préfet Kératry ôta
la prohibition et la reine de la Méiiileranéo
no tarda pas à jouir d’un si grand bienfait.
Nous li.sons à ce sujet dans le Soir, journal républicain : « Le 7 juin a eu lieu à
.Marseille la cérémonie do la présentation
d’un cierge à la chapelle de la Visitation.
Cette cérémonie, qui a eu lieu en souvenir de la délivrance de la peste de 1820,
fut splendide.
Presque toute la population de Marseille
était dans les rues parcourues par la procession dont le défilé dura trois heures.
â
8
-#18
VeDai&üt, après l’évêque, le général
commandant de la ville Epivent, le préfet
Kéralry, deux aulres généraux:., le corps
consulaire, les tribunaux, les professeurs,
les étals majors de toute la garnison, tous
les principaux fonctionnaires, à l’excepliou de ceux de la municipalité actuelle.
— .Marseille a les processions et la république, que peut elle désirer davantage?
(!Thron*tquc pltttquc.
Italie. Le Sénat, avant de sc proroger à son tour, doit examiner et étudier
les dix-sept projets de loi approuvés par
la Chambre des députés dans sa dernière
.séance. Ainsi, pendant que les membres
de la Chambre eleclivo jouissent de leurs
vacances, les sénateurs sont obligés de
prolonger Rome un séjour peu agréable
à celte époque do l’année.
Rome. Le pape, que l’on disait malade,
n'a jamais fait autant de discours. Il a
habilement su proliler pour cela du 26“
anniversaire de son pontificat et des visites de félicitation dont il a été l’objet,
soit do la part do députations étrangères,
soit de la part du clergé régulier et séculier de Rome.
— La dernière session du Parlement a
duré du 27 novembre 1871 au 21 juin 1872.
La Chambre-a eu 122 séances. Le Couver-;
nemenl lui a présenté 87 projets de loi
rlont 45 ont été approuvés. Il y a eu 40
interpellations ou interrogations; quatre
cent vingt pétitions ont été présentées.
Il reste 45 projets de loi à discuter. Cinquante huit députés n’ont pas honoré une
seule fois la Chambre de leur présence.
Aux clecleurs à faire leur devoir!
Ffanoo. La grande question du jour
paraît être celle des conférences de W.
Thiers avec M. d’Arnim, ambassadeur de
l’empire d’Allemagne, dans le but d’obtetenir au plutôt l’évacuation des départements encore occupés par les troupes
allemandes. On assure que ces conférences sont près d’aboutir. Même, d’après
les dernières nouvelles, le traité entre
l’Alemagne et la France a été signé par
MM. de Rémusat et d’Arnim.
Allemagne.— Plusieurs journaux
prussiens regrettent que Bismark, par sa
loi contre les jésuites, se montre jaloux
des lauriers du marquis do Pombat; —
d’abord pareeque celte loi a’aüeint que
quelques centaines de jésuites de profession, et qu’elle ne saurait frapper les mil
liers d’adeptes en devise mililaire ou revêtus de la toge du.magisirat ou de l’habit
du simple bourgeois ; ensuite pareeque
l’on croit que l’Etat, en Allemagne surtout, n’a besoin que de se tenir sur la
défensive et de prendre des précautions
contre tous ceux qui, sous le régime de
la liberté, attenteraient à la loi commune
en vigueur et aux institutions libérales.
Du re.ste, en Italie oii l’ordre des jésuites
est aboli, ne les avons-nous pas sous
d’autres noms, et tout particulièrement
sous celui de paoloUi ?
Espagne. Le mouvement carliste
continue, mais il n’est victorieux nulle
part. Les sagastiens et les nDionisios se
montrent disposés à soutenir le ministère
radical dan.s ses lois et reformes financières. — Le duc de Montpeusier se prononce pour le parti du prince bourboii
.Alphonse et se déclare disposé à soutenir
les droits de ce prétendant, dès que l’occasion favorable se présentera. Los Cortès
sont dissoutes et les nouvelles élections
sont fixées au 24 août.
ITTongrle. Les électious politiques
ont été en grande majorité favorables au
parli libéral conservateur, représenté par
M. Deak.
Eox-liii. D’après la Currespondana;
protinciaLe, le Conseil fédéral a approuvé
la- loi contre le.s jésuites, selon le projet
voté par la diète de l’Empire.
ANNONCES
Stabilimento Fotografico
AVVUTO DA 12 AKNI
iix Elnorolo
DA RIMETTERSI AL PRESENTE
in tu'tlo od in parie
Per cambiamento di Domieilio.
NB. li cedente si offre d’insegnare l’arte
all’aoqoiretfte che ne facesse difetto.
Per le condizioni rivolgersi al signor
Causidico Darbesio, procuratore-capo in
Piuerolo. '
E. Ma LAN Direeteiw-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.