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iSoptlAiïie aunó©.
IV. 34.
23 Août 1873.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE IIEBDOJUDAÍRE
Spécialciiiriil coiisiicrée aux iiitéréls inulériels et spirituels
(le la Famille Vaiidoise.
Que toutes les choses qui sont véritables,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
, occupent
PRIX D ABONNEMENT :
1 talie, h flomicile ftm ani Kr. 3
Suisse......................»5
Î''rance....................*0
\ Ilemapne fi
.Angleterre , Fa)s-lîaa » 8
rrt ««niéî'O réparé : 5 cent.
17)1 numéro arriéré : 10 cent.
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TonRE*FFU.iCK : Via Mae.stra.
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près le N. 2‘i.
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ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
a» Bureau d J’orr.e-PellUe,
via Maestra N. — pour la
rédaction : A Mr. E. Malan
Frof • A Torre-Fcljce.
Evangélisation. —
Sommaire.
L’instruction popu
laire on Italie. — Lue seconde parole sur
l’Ecole Normale do la Tour. — La fête du
15 août. — Nomelles religieuses. — Chronique taudoise. — Chronique politique.
— Auüonces.
ÉVANGÉLISATION
C’est une erreur assez générale
dans les diver.ses églises évangéliques de trop peu se préoccuper
d’évangélisation proprement dite.
Les pasteurs sont trop exclusivement pasteurs et ne sont pas assez
évangélistes; ils considèrent beaucoup trop les membres de leurs
paroisses comme des âmes converties et pas assez comme des âm.es
à convertir. Cette erreur ne se
fait pas seulement remarquer dans
la prédication, mais encore dans
toute l’activité pastorale. 11 en est
dans notre église comme dans la
plupart des anciennes églises. Cependant l’avénement des libertés,
l’esprit d’indépendance , et même
d’insubordination, des faits récents
survenus dans telle de nos paroisses.
d’autres qu’il est facile de prévoir,
révèlent, d’une manière évidente,
un état de choses, qui donne le démenti le plus formel à l’idée du
peuple chrétien dans le sens strict
du mot.
L’Evangélisation est nécessaire
partout où l’Evangile est inconnu
et où le sel a perdu sa saveur.
S’il en est ainsi, elle est nécessaire dans beaucoup d’Eglises protestantes, comme elle l'est dans l’Eglise catholique; et nous connaissons telle de nos paroisses, où nous
ne saurions découvrir la présence
légitime d’une organisation paroissiale d’après les principes de notre
conslilulion ecclésiastique et les
données de la parole de Dieu; là
l’œuvre doit être, à bien des égards,
recommencée. Car « au lieu que
nous devrions être maîtres depuis
longtemps, nous avons encore besoin qu'on nous enseigne les premiers éléments de la Parole de
Dieu; et nous sommes dans un tel
état que nous av,ons plutôt besoin
de lait, que d’une viande solide ».
Hébr. 5, 12,
Nous ne croyons pas vous trono-
2
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per, en affirmant que nous sentons
tous, plus ou moins, les inconvénients et les dangers de cet état
de choses; mais il y a des situations malheureuses qui s’imposent,
et dont on a de la peine à sortir.
Il arrive cependant un moment où
il faut prendre un parti héroïque;
ce moment nous semble arrivé
dans plus d’une paroisse, où celleci, si on y regarde de près, n’existe plus, où l’on méconnaît les
principes les plus élémentaires de
l’Evangile et même de la plus
simple moralité et où l’on appelle
à diriger l’Eglise et à faire ses
intérêts des hommes qui s’en déclarent ouvertement les adversaires et par leurs paroles et par
leur, conduite.
Quand voudra-t-on comprendre
(jue dans les questions de l’ordre
spirituel le- nombre n'est pas l’essentiel, mais la profession vraie
cl franche de la vérité? Attendrat-on que les intérêts les plus vitaux du règne de Dieu parmi nous
soi(!iit compromis pour mettre la
main à l’œuvre et pour s'efforcer
de ne pas confondre dans l’Eglise,
plus longtemps, croyants et noncroyants et pour évangéliser ces
derniers d’une manière spéciale?
L’évangélisation intérieure par les
pasteurs , voilà le besoin le plus
pressant de notre population; et
c'est aussi rintcrêl principal de
notre Eglise. — Les pasteurs doivent se faire évangélistes, plus
encore qu’ils ne sont déjà.
M L’I^STKUCTiOi\
en llalie.
Nous lisons dans VHalic :
Depuis longtemps déjà, quelques pays
d’Europe ont compris que c’est un devoir
sacré pour les familles et pour les gouvernements de donner à tout le peuple
un certain degré d’instruction. Il ne suffit
pas qu’il n’y ait plus d'esclavesj, c’est-àdire des hommes propriétaires de leurs
semblables, et que tous soient devenus
égaux devant la loi, — il faut une autre
émancipation, celle de l’ignorance. Cette
émancipation peut seule arracher l’homme à la barbarie et en faire véritablement
ua homme. Elle n’est pas moins nécessaire , lorsque l’on a de nouveaux droits ‘
à exercer et de nouveaux devoirs à accomplir. La sagesse sociale veut ([u’on
no laisse pas aux mains de l’ignorant une
arme dont il pourrait abuser à son détriment et à celui de la Société.
Les pays où ou lit l’Evangile , disait
Caspariu, sont les premiers qui ont reconnu et mis en pratique le devoir d’instruire le peuple, et ils s'en trouvent bien
parce qu’ils savent allier la liberté au
respect des lois et de la moralité de la
famille. Les Etats-Unis, lorsqu’ils se virent
dans la nécessité de trancher par l’épée
la question de l’esclavage des nègres,
ouvrirent aussitôt des écoles pour la race
déshéritée, afin ijue les nouveaux citoyens
fussent en état de jouir de leurs droits
sans nuire à ceux des autres. En France,
lorsque le césarisme fit appel au sulïrage
universel, tous les esprits les plus libéraux reconnurent la nécessité d’instruire
le suffrage universel; d'un côté, ils demandèrent au Gouvernement l’instruction
obligatoire et gratuite ; de l’autre, ils fondèrent des associations pour travailler à
la réalisation de ce vœu.
En .'Vngleterre, toute extension du droit,
ou, comme disait 'lord Palmerston, du
devoir de suffrage, fut accompagnée de
nouvelles lois ayant pour objet de pourvoir à l’instruction populaire. A peine libre|, l’Italie sentit s’appesantir sur elle
tout le poids de riguorance que lui avaient légué le despotisme politi(|ue et l’incurie cléricale ; non seulement elle fit des
lois pour l’inslruction publique et ouvrit
des écoles pour les enfants du peuple,
mais elle tourna ses soins vers les adultes
pour les(|uels elle créa les écoles du soir
et du dimanche et les écoles de régiments.
En France , en Aulriche , en Italie, on
3
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s’occupe ea ce momoot île l’instruction
obligatoire.
Si nous ne nous abusons, la commission
(le r.\ssemblée française a cherché d’éluder le vœu tendant à rendre l’instruction
populaire efficacement obligatoire ; mais
la commission nommée par la Chambre
italienne étudie avec sincérité les moyens
de mettre les communes et les parents
en mesure de remplir l’obligation d’ins. Iruire qu’on doit leur imposer. Mais en
général, tous les libéraux et les progressistes, tous ceu.x (|ui croient que la justice est le premier [)rincipe do la sagesse
politic^uc, tous, disons-nous, sentent la
nécessité de répandre par tous les moyens
l’instruction dans le peuple.
.Mais les castes combattent hautement
cotte idée; elles croient qu’émanciper le
peuple do l’ignorance, c'est porter préjudice à leurs privilèges ou à cette position
sociale qui pour elles équivaut presque à
un privilège.
Les cléricaux surtout, qui avaient tant
négligé riuslruction, cherchent aujourd’hui à l’étoulïer ou. à défaut, à s’en
rendre maîtres. C’est leur tactique partout, mais surtout en Autriche, dans quel(|ues pays do l’Allemagne , en France et
en Italie.
La question des écoles existe partout, à
l’heure qu’il est ; etie a môme pris chez
nous , ainsi qu’on a pu le voir dans les
élections administratives, un caractère
politique très sérieux.
Il ne faut pas nous en plaindre, car tout
CO qui secoue l’indifférence des peuples
les fait progresser. Les cléricaux, ne pouvant plus refuser l’instruction, parlent do
la liberté de l’instruction, ce qui n’est
' autre chose que la liberté de l’ignoranoe;
repoussés encore sur ce terrain, ils cherchent à s’en rendre maîtres et à la diriger
^ à leur manière, en prétendant que c’est
une question qui n’est pas du ressort de
l’Etat, mais bien du ressort de la famille.
L’Etat sera sourd à ces prétentions et
à ces doctrines, aussi bien comme gouvernement central que comme gouvernement provincial et communal; il fera son
devoir et ce sera do son droit de donner
l’instruction. Mais la loi et l’administration
ne font ni ne peuvent faire tout.
l.orsqu’unecaslo nombreuse, disciplinée
et puissaub!, se présente pour jouir du
monopole do l’instruction et se sert de la
liberté pour s’en rendre maîtresse et la
tourner contre la liberté elle-même, il
faut (|ue les bons citoyens se lèvent, ([u'ils
s’unissent pour établir des associations
dans chaque ville et dans chaque province;
(ju’ils travaillent d’nii commun accord
pour l’inslruction du peuple, qu’ils aident
les communes et le gouvernement dans
celle œuvre aussi urgente (|uo difficile .
qu’eu un mol, ils fasseut en sorte de
rendre l’instruction obligatoire réelle et
efTicace.
Plusieurs sociébis de ce genre outdéjA
été constituées eu Italie par des amis de
l’instruction populaire: d’autres sont en
voie de formation. Nous aimerions à les
voir non-seulement se multiplier, mais
encore s’aider mutuellement de leurs conseils.
La Société pédagogique de Venise se
réunira eu congrès l’automne prochain ;
nous voudrions qu’elle fît du moyen de
rendre efj'icace la loi sur l’instruction obligatoire sou thème particulier.
Il serait bon, avant que la Chambre ne
soit saisie de nouveau de cette loi , tiue
des personnes compétentes eu cette matière eussent eu l’occasion d’intéresser le
public à cette discussion et de trouver
des alliés, pour cette œuvre, dans les files
de la société la plus cultivée. Nous avons
besoin de ces alliés, car la lutte s’est annoncée chez nous comme ailleurs. La
campagne contre In civilisation moderiu'
est commencée.
Il faut donc apporter à cette loi de nouvelles forces de volontaires, do nouveaux
défenseurs pour combattre les partisans
de l’obscurantisme (juels que soient leur
provenance et leur but. Ce seront les volontaires de l’inslruction.
m SECONDE PAROLE
d’nn instUoleur Saisse
sur l'Ecole Normale de La Tour
Je me proposais de vous donner un long
J article, afin de démontrer toujours plus
4
-268
l’ulilité et la possibilité de la réalisation
de ma proposition ; mais je ne puis m’abstenir de vous dire liès mainleoaul deux
mots sur ce sujet.
,Ie dirai donc d’abord quelque chose
dos dépenses nécessaires pour celte transformation de l’Ecole. Normale, ensuite je
parlerai de son transfert à Florence.
Si l'Ecole Normale et le Collège de la
Tour 1)0 re(;oivent rien de l’Etat ni des
Communes, nous avons aussi en Suisse
des Ecoles Noru)ales, au ¡lombro de trois,
qui non seulement ne rei;oivenl rien de
l'Etat et de la Comtnune, mais encore en
sont mai vues, parcequ’elles sont et se
nomment des séminaires évangéliques,
tandis que ceux de l'Elat sont des séminaires (l’incrédulité. Toutefois , ()uoiqu’lls
ne reçoivent aucun secours de l'Etal,
ces séminaires se soutiennent et m('nie
sont florissants. En tlalie, ceci serait une
nouveauté, c’est poun|Uüi mes lecteurs
seront curieux d’apprendre comment la
chose se passe. Voici le fait; Il y a une
commission (¡ui non seulement veille sur
un tel séminaire, mais encore vient à son
secours par des moyens pécuniaires; en
outre ces séminaii’os reçoivent des dons
de toutes les parties de la Suisse. Le resie
est fourni ()ar les contributions des élèves.
Devons nous croire (juo ce qui est possible ailleurs est impossible aux Vallées?
Pour l’honneur des Vaudois je ne veux
pas le croire; mais nous en sotnmes ici
au même point (ju'en Suisse, lorsque là
aussi ou ne ci’oyail pas non plus la chose
possible. De plus, l'on a à la Tour l’avantage de posséder des professeurs payés
par la Table, ce que n’ont pas les séminaires évangéliques de la Suisse. Les dépenses pour un séminaire se)ublable à la
Tour ne seraient donc pas trop grandes.
En sec-oud lieu, quoique j’aie altenlivement examiné les deux propositions,
celle de M. E. Combe, approuvée par
YEco délia Verilà et celle du rédacteur
de ce journal, je n’ai pu encore me convaincre qu’elles soient plus utiles que la
mienne au but que nous poursuivons tous
ti’ois; la raison principale de la préférence
donnée à Florence pourun an, ou pour trois
ou quatre, comme le voudrait M. Malan,
c’est la langue; mais conseiller aux jeunes
piémonlais d’aller à Florence afin d’y apprendre le pur italien, c’est la même chose
ijue si l’on conseillait aux jemnes suisses
d'aller dans le Hannovre pour y apprendre
le pur allemand, vu que nos dialectes sont
aussi coiTompus que le dialecte piémontais. Or je puis vous assm er que tous les
élèves de nos Ecoles Normales eu Suisse apprennent le pur allemand bien qu’ils o’aienl
jamais vu le Hannovre. Comment font-ils
donc’ me dira t-ou; simplement par l’insistance. continuelle des professeurs, alin
que les élève.s lisent, écrivent et parlent
le pur allemand,.et à la fin l’on réussit.
Ne pourrait-on faire de mi'nue à la Tour?
J’ai rencontré en Sicile, en l'iémoutetun
peu partout, des personnes parlant un
élégant et pur italien sans avoir jamais
vu Florence.
« Que l’on ait en Suisse d’excellentes Ecoles Normales » comme le dit l'Eco délia
Verilà (N. 33), cf i|ue cependant l’inspecteur des écoles de la partie italienne du
canton des (Irisons, demande à former
des instiluteui’s à Florence, cela doit s’expliijuer par le fait, que dans les parties de
la Suis.se que l’on a on vue, il n’y en a pas
même une, et les jeunes gens i|ui dé.sirent
devenir régents sont obligés d'aller dans
la Suisse allemande, pour y faire leurs
éludes.
S’il existait dans les vallées ilaliennes
du Canton des Crisons un établissement
semblable à celui de la Tour, certainement l’on ne demanderait pas davantage.
G. .V. Rugóle.
Notre correspondant sait bien que nous
acceptons, pour notre compte, les idées
contenues dans la seconde partie de son
travail. Nous pensons que les régents de
nos paroisses peuvent être formés à la
Tour, quand surtout l’Ecole Normale sera
exclusivement Ecole Normale; mais si ceux
qui travaillent spécialement dans l’Evangélisation pensent ()ue la préparation des
régents à la Tour est insuffisante, pourquoi n’essayeraienl-ils pas de fonder une
Ecole à Florence, surtout si les .régents
doivent être, un certain nombre d’entre
eux du moins, eu mémo temps des évangélistes.
5
■2H9
Lps ri fît'iiis évangélistes ileviennenf in
(iispi'iisahles selon nous, ponr pliis rie
petites stations ((o’on ne le croit; car on
ne pourra pas y maintenir h la longue
des évangélistes consacrés, (|ui, à cause
de l’élat stationnaire de la mission dans
ces endroits, ne seraient tiientôl (jue des
pasteurs de paroisses microscopicpies,
pendant que l’œuvre serait en souffrance
dans les grandes stations et aux Vallées.
C’est dans cette prévision et en vue des
besoins spéciaux de l'Evangélisation que
nous avons fait notre proposition. Mais si
l’Evangélisation pense que l’Ecole Normale
de la Tour puisse lui sufiire, sans l’année
de Florence et même sans séminaire, nous
serons enchanté.
La fêle do IS Août
Le jeudi 15 août, une foule nombreuse
se rendait do diverses paroisses de^ Vallées ,à la réuuion d’édification qui eut
lieu , ainsi que nous l’avions annoncé,
en plein air, à Castoluz/o de S' Jean. Six
pasteurs entretinrent successivement l’assemblée, du ministère de Jean Baptiste;
M' le pasteur Malan introduisit le sujet,
après quoi M' Canton d’Angrogne nous
entretint de J. B. appelant les pécheurs h la
repentance. Il fixa par de chaleureux appels l’attention de ses auditeurs sur la
nécessité de faire retour à Dieu avec humililé, sans réserve comme sans défiance.
Après lui, M' Micol de Kodoret parla d’une
visile qu'il a faite dernièrement a\ix églises
protestantes des hautes Alpes, (jui jadis ne
formaient (ju’un seul corps avec l’Eglise
Vaudoise. Là il eut l’avantage de pouvoir
annoncer l’Evangile à un auditoire assez,
nombreux, attiré en grande partie par la
curiosité, mais qui finit par l’écouler cependant avec attention et avec respect,,
montrant un grand intérêt pour les choses
(jui leur étaient dites. « Eu passant près
de Queyras, dit-il , on me fit remarquer
un gros chêne, auprès du quel existait
autrefois le temple et le presbytère protestants, brûlés sous Louis XIV; le chêne
fut aussi en partie la proie des flammes.
On raconte qu'un uatholi(iuo dit alors: le
jour oii ce chêne reverdira, le proieslanli'ine rena'Ira dans ce pays. C'est l'c (¡ui
est arrivé; il y a a 'junrd'h"i de> [irolestanls
dans ce pays. .Mais, île même que le chêne,
les chrétiens ne. sont plus ceux d’anirefois.
Le vieil arbre a fierdu sa vigueur et sa
couronne de verdure, il en est de même
de l’église, qui ainsi i|ue l’Eglise Vaudoise
est rongée par une maladie qui est moins
l’incrédniilé ipie l’indilVéreolisme et surtout les dissensions et les divisions. Le
tronc est solide, c’est Jésus Christ; nos
églises qui en sont les rameaux peuvent reverdir encore Pour cela nous devons
nous rattacher à Jésus Christ pour en recevoir la force et la vie comme les rameaux reçoivent la sève qui les nourrit
du tronc de l’arbre. En Jésus Christ, les
cœurs doivent s’unir par l’amour; avec
l’union nous retrouverons la force ».
M' Gay pasteur de, l’Eglise de S' Jean
prH alors la parole pour montrer la fidélité do Jean Baptiste au message de repentance qui lui avait été confié, fidélité qu’il
paya de sa vie en mourant martyr de la
vérité; et M' Monaslier de S‘ Germain nous
représenta la simplicité du précurseur du
Messie, vêtu de poil de chameau et une
ceinture de cuir autour des reins et (jui
eut néanmoins le cotirage d’interpeller ses
superbes auditeurs en leur disant; race
(h'vipèrcs (|ui vous a appris à fuir la colère
à venir. «.Moi aussi, continue l’orateur,
je vous dis; vous ôtez une race de vipères; nous appartenons tous à une race
déchue, depuis (¡ue le serpent a entraîné
dans la chute nos premier,» parents. Comme les vipères, nous mordons, et nos blessures sont mortelles. Qui de nous n’a médit de son prochain? Nettoyez vous du
venin do la médisance».
Après lui, .M'Cardon, pasteur de l’église
évangélique de l’ignerol, parla île la formation de l'opinion dans l’église et do la
salutaire influence que peut avoir celleci sur le pasteur.
Ainsi se termina la séance du matiu
qui dura de 9 heures à midi ; chaque
exhortation étant précédée et suivie d’une
prière et du chant d’un cantique.
A deux heures de l’après midi .M' P.
Chauvie prit la parole et nous raconta
sou récent voyage eu Hollande oh il s’était
6
-2^0
rendii, afin do réveiller l’inlérôl des chrétiens de ce pays en faveur do l'œnvre
d’évangélisation que l’Eglise vaudoise
poursuit en Italie. Monsieur D. Lantaret
ayant, ensuite adressé quelques paroles
(i’exhorlalion à ses auditeurs, termina
par la prière celte réunion d’édification.
iiouücUce reliqicusc0
Anglotoi'i’e. Le ritualisme comlueoco quelque peu à passer de mode à
Londres. On remar(|ue que les dons faits
à l’église de Saint-.Mbans, un de ses foyers,
ont diminué do près de moitié, pour le
dernier exercice comparé au précédent.
— Depuis ijue la communion quotidienne
est changée en messe, plusieurs des principaux promoteurs do l’église se sont
retirés.
F'i'aiioe. VEmngéliste de Nîmes, et
après lui VEglise libre, raconte qu’il y a
dans la consisloriale de Vézenobres une
paroisse libérale qui a dispensé son pasteur libéral de la célébration du culte.
Les missions françaises chez les Bassoulos.
M' le. missionnaire Jousse rend compte
dans le Journal des missions d’une inspection des écoles du I,essouto. Il dit que
la fête des écoles dans ce pays, c’est l’examen des écoliers. M'Jousse a commençé
par la station de Morija qui a plusieurs
annexes et huit écoles; 400 enfants sur
514 inscrits étaient présents à l’examen,
c’est-à-dire à la fête. M'Jousse a constaté
un progrès réel sur l’année précédente,
soit quant au nombre des élèves, soit dans
le nombre des connaissances acquises. Les
examens ont duré deux jours et se sont
terminés par une petite distribution de
prix et par un gala champêtre. — M'Jonsse
a visité ensuite Hermon et Bérée. Ce qui
l’a sourtout frappé dans cette dernière
station , c’est la patience avec laquelle
les parents ont assisté aux examens. —
Est venue ensuite l’inspection de ThabaBossiou par M. Mabille, celle de Léribé,
de Thaba-Morena, de Siloé et de Mabjoulélé.
Bethesda n’a pas été {visitée à cause de
la crue des rivières. Massitissi est la seule
des stations qui n’ait pas encore d’école
régulière.
L’oxameu a roulé sur la lecture, l’écriture, l’arithmétiijuo, la géographie, la dictée, la récitation de fables et de portions
de l’Ecriture Sainte, l’histoire biblique,
l’anglais et le chaut. Le chiffre total des
enfants commis aux soins des missionnaires est de plus de 2,050, ce qui accuse
une augmentation de plusieurs centaines
d’élèves dans le courant de l’exercice
dernier.
(ÎKronti|uc ©auboiee
Le Corps des Pasteurs, dans sa réunion
du 14 aoOt, a nommé les membres des
Commissions examinatrices de la gestion
dos diverses administrations de l’Eglise ;
pour la gestion de la Table ; MM. Gonin
pasteur , B. Pons évangéliste , Soulier et
Forneron instituteurs , — pour celle de la
Commission d’Evaugélisation.et de la Commission des Hôpitaux : MM. B. Malan pasteur, Rivoire professeur, Niccoliui prof.
Charbonnier instituteur.
Les Pasteurs se sont ensuite entretenus
familièrement, sur la proposition de M. le
pasteur Monastier de S. Germain , de la
question déjà débattue de la difificulté que
l’on trouve à repourvoir régulièrement et
d’une manière définitive , deux postes de
professeurs vacants dans notre Collège.
Deux avis ont été émis sur ce sujet ; le
premier est l’abolition du concours et la
nomination par la Table sans examens,
ou pour le plus grand nombre, par le Synode; le second, la facilitation de l’examen par la limitation de la tâche sur la.
quelle doit rouler cet examen, surtout en
ce qui concerne la culture classique que
le règlement exige des candidats, tout en
maintenant la connaissance plus précise
et plus détaillée des branches que le professeur sera appelé à enseigner. — On
semble s’être assez généralement rangé
à ce dernier avis.
Une ^lettre que nous recevons d’Ecosse
et que nous ne publions pas parcequ’elle
contient trop de noms propres, fait auss
7
-271
la proposition suivante sur ce même sujet ; « Ou’oo abolisse l’usage des examens
ou concours, et que le Synode nomme
lui-même le professeur ou les professeurs
qu’il croit les plus capables do remplir
les postes qu’ou leur contio ». Les motifs
à l’appui de cette proposition sont les
suivants : le concours ne donne pas toujours les meilleurs maîtres pour la place
à repourvoir; un homme à cheveux gris
ne doit pas être obligé de décliner mensa
devant d’anciens condisciples ou pcut-ètro
devant des gamins. Nommés sans concours, des instituteurs vaudois qui sont
établis à l’étranger et qui se rendront dif(icilemcut aux Vallées, sans savoir s’ils
seront nommés ou non , pourront devenir professeurs au Collège. — Notre correspondant voudrait encore (pie la Table
invitât avant le Synode les candidats à so
faire inscrire, afin d’éviter l’ioconvéuient
de nommer des personnes (|ui ne seraient
pas disposées à accepter. — Nous ne pensons pas, sans faire injure au Synode , ,(|uo
la composition do celte assemblée permette de faire une telle nomination sans
le préavis de personnes compétentes,
comme celui (|uc le corps des Pasteurs
est appelé à donner sur les candidats aux
places de professeurs do théologie. Nous
pensons toujours qu’en règle générale,
et sans nier qu’il y ait d’heureuses exceptions, il faut, pour la nomination des
professeurs du Collège un examen do con>V'ours ; mais col examen ne doit pas rouler
lexclusivement sur les connaissances des
»candidats, mais aussi et surtout sur
Heur aptitude; et c’est le défaut d’aptiUudo bien plus (|uo le défaut do science
►qui nous a été funeste et c’est aussi ce
imême défaut qui a fait écarter des canididals très capables d’occuper ces postes
^ar leurs connaissances.
r/f Du resie toutes ces proposilious, tous ces
•tilrocati ne font que constater le fait que
mous avons signalé et sur les raisons dufluel nous no sommes p^s d’accord , ou
ljue nous apprécions ditféreraiilenl.
■ iviesslna. C’est avec une vive douÉéur que nous annonçons nous aussi la mort
(Ue Madame Julie Puini, femme »le M. l’évan^élisf# Auguste Malan. C’est uue très grave
perte pour la station de Messine et pour
l’Evangélisation, comme pour uolre frère
et ses deux petites filles. Madame Malau
était une aide pour sou mari dans l’accomplissement de sa belle omvre ; lui
seul pourrait nous dire combien il lui
doit à cet égard. — Non seulement la
congrégation Vaudoise de Messine , non
seulement des membres des diverses églises protestantes, mais la ville entière de
.Messine a payé à Madame .Malan un tribut
de respect et »le regret et a donné à notre
frère un témoignage de sa vive sympathie.
Des milliers do [»ersonnes ont accompagné
les rostes mortels do notre sœur au nouveau cimetière évangéli(|ue.
Nous lisons dans le rappoit présenté
par .M. le professeur Pronier sur l’école
de théologie do l’Oratoire de Cenève que
le nombro des étudiants do celte faculté
s'est élevé, pendant la dernière année,
au chitfro de 3.5. Ils se classent comme
suit d’après leurs nationalités : Framyais
18, Italiens 10, Cenevois 4, Russe 1, Rolge
I, Irlandais 1. — D(‘ux étudiants vaudois
ont soutenu leurs thèses; l’un d’eux, .M.
II. Soulier a concentré son attention sur
l’époiiuc d’Alhanase, et s’est attaché, dans
un»' dissertation claire, et nette, à exposer
le dogme de la divinité do .lésus-Christ,
tel (|u’il fut formulé par Alliannse. Oui
est .lésus-Christ V La première »les créatures, disait .Vrii\s , mais une créature;
lo fils du Père, le Verbe étoriK'l, éternellement engendré par lo Père , ilo mètiie
essence avec Lui, disait .Vthauase. — Dans
son exposé, des docirines, .M. Soulier s’est
montré bien informé; il est romoulé aux
sources; il a soigneusement compulsé les
principaux écrits du grand docteur do
l’Eglise au IV““ siècle. La ilissertatlon accuse un travail personnel qui aurait eu
toute sa vateur, si la rédaction en eût été
plus châtiée, et si l’auteur ne .s’élait pas
trop trop elVacé, lui même, derrière le célèbre théologien qu’il interprétait. — MThéoph. Gay a attaqué la doctrine papiste
de la messe.
Trapani. — Une lettre de l’Evangéliste Tde Trapani, M. Fasulo, adressée à
8
-272
VEco di’lla Verilâ, annoiicp q'io la porsécntion conlre la p"ti!e é^iisp dvanfiéliipiP
(Ih Tra|)ani a coininpocé. Lps caloiniiies
les plus noires sont inventées coniro ceux
(|iii assistent aux réunions ; ils sont insultés dans les rues et même dans leurs
lieux de culte. La populace menace de
renouveler à Tra[iani les horreurs de ISarletta. Celte recrudescence tl'intolérance
coïncide avec l’ouverture de cercles catholiques. Naturellement tous ces essais d’intimidation retionneut bien des personnes
faibles encore loin des réunions religieuses. Cependant un certain nombre île nos
frères tiennent fermes et disent sans doute
avec Imir évangéliste : « Le Seigneur est
mon aide; jo no craindrai pas ce que
l'hommo peut faire».
M. Chambeand , inslituleur à la Tour,
nous transmet, de la part de nos frères
du Itosnrio, 13 piastres pour les missions
du sud de l’.\friquc, comme témoignage
de leur intérêt pour les œuvres chrétieunes. — Les noms des donateurs sont les
suivants :
Société de l’Union ebretionne 10 piastres
.11. Cliarles Appia .... 1 »
M. Salomon pasteur ... 1
M. Pierre Muston .... 1 »
Total 13
Soit environ 67 francs.
Clxronique poUtrciue.
itaUo. Leroi Victor-Emmanuel a été
invité, assnre-t-OD, à prendre part à l’euIrevue et aux fêtes données à Berlin aux
l’emperenrsde Russie, et d’.Vutriche; mais
il a décliné l’oflYo qui lui a été faite. On
dit que, dans cette question, il aurait suivi
le conseil de M. Rattazzi.
— Le roi se rendra, le 26, à Milan pour
assister à l’inauguration de l’exposition
artistique, et pour visiter le camp do
Somma oii 50.000 hommes environ prennent part aux grandes manœuvres sous
la haute direction du prince Humbert.
— A Rome le ministère continue à lais
ser des bibliothèques importantes entre les
mains des .lésuites qui ont soin de faire
transporter an Vatican tout ce (jui s’y
trouve de plus précieux. Le ministère
averti, par des plaintes particulières et publiquement par le député romain Ruspoli,
continue à se conduire comme s’il ignorait les faits; en allendanl la suppression
des ordres religieux, les trésors les plus
précieux de l’art et de la science disparaissent.
Espagiac. Le roi d’Espagne a signé
le décret <|ui prononce l’émancipation
graduelle des esclaves des îles de Cuba et
de Porto-Rico.
Aiigletex'x'e. La session du Parlement anglais a été close.
Fi'anoo. La politique chôme on
France comme ailleurs. .M. Thiers est en
villégiature à Trouvillc. oh il s’occupe
d’essais de nouveaux canous.
Aiirionoes.
SS. Oemiaiio-Clii.sone.
Il posto di Maeslra di grado inferiore
trovasi vacauto iu questo Comune per il
primo novembre prossimo. Il sussidio per
parte dei Comuni iuteressati è di Lire .50,
oltre lire trecento corrisposti dalla Tavola
Valdese. La relativa domanda deve essere
presentata al Sindaco di S. Germano-Chisoue prima dello spirare di questo mese
di Agosto.
E n A L Y.
On demando pour Praly une institutrice
munie des brevets de la Table et du Gou
vernoment. On lui offre 387 francs pour
7 mois d’école. —- S’adresser dans le coui
rant de septembre prochain à M. D. GaI
Pasteur.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.