1
Uompte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie ........ L. 3
Tous les pays de TUnion
de poste 6
Amérique du Sud . ... s 9
On s’abonne ;
Au bureau. d’Admînistratioii;
CboE MM. les Pasteurs ;
ChBï M, Ernest Robert (Pipnerol)
et à nmprimerie Alpina à
Terre Petfice.
L'alieiiriement part du 1. Janvier
et sa paye d’avance.
année XIX. N. 22.
1 Avril 1893.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la Rédaction àM.
lePast.H. Meille, Torre Peilice
et pour ridministration à M
Elisée Costabel, TorrePellice*
Tout changement d’adresse est
payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO HES VALLÉES VATJHOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez léinolns. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Bph. IV, 15. Que ton règne vienne. Ilstth. VI, 10
Ai « III III A i r « ;
Evangélisation. — Nécrologie; M.lle C. L.
Dalga.s. — Correspondance. — Nouvelles Religieuses. — Revue Politique. —
EVANGÉLISATlÔisi
AIDONE. — M. Giampiccoli nous
envoie une lettre très sensée pour
le fond, très modérée pour la forme
qu’il a adressée au Rév. Di Pro.ssimo
prêtre d’Aidone pour lui olfrir une
discussion publique. Le prêtre n’ayant
rien répondu, M. Giampiccoli publie
sa lettre à laquelle il fait suivre les
considérations suivantes adressées
aux Aidonais:
« Cette lettre a été remise au plus
tard, le 14 de ce mois d’Avril et jusqu’ici le Rev. de Prossimo a gardé
le silence. Cela nous engage à la
publier pour que vous-mômes soyez
juge.s de la conduite de vos prêtres.
Si, en effet, ils sont si sûrs de leur
foi, pourquoi refusent-ils de la défendre publiquement? Si vos prêtres
ont raison pourquoi gardent-ils le
silence en présence de ceux qui les
accusent de vous tromper? Ils disent qu’ils ne daignent pas nous ré
pondre. Et pourquoi? Ne sommesnous pas des hommes, des citoyens
comme tous les autres? Vos prêtres
auraient raison de ne pas daigner
nous répondre si nous avions volé,
nos amis ou nos parents, fait des
faux, abusé d’un posta de confiance,
déshonoré une jeune fille ou la femme d’un autre? Mais qui pourra
nous accuser de semblables délits?
Certes pas les prêtres d’Aidone.
Ouvrez les yeux, Aidonais, et réfléchissez que celui qui refuse de se
battre, refuse pai' crainte d’être battu... mais la vérité craint-elle de se
montrer et de se défendre à la lumière du jour? Ouvrez les yeux, et
apprenez à connaître l’Evangile de
Notre Seigneur ' Jésus Christ et ce
que Lui et ses apôtres nous ont enseigné; reconnaissez que la vraie
religion ne consiste pas en fêles et
processions, en prières latines et
confessions, en messes pour les âmes
du Purgatoire et en indulgences que
les prêtres ne disent et ne donnent
pas sans être payés; mais en une
vie honnête et pure, sanctifiée par
la foi en Dieu, Père miséricordieux,
et en Jésus Christ son Fils et unique intercesseur entre Dieu et les
hommes ».
2
1
170
X
GIRGENTI. — M. Jean Ribel seri,
dans la dernière de ses correspondances, toujours si intéressantes, à
Y Eglise Libre donne les détails suivants sur l’œuvre missionnaire à
Girgenli :
La Commission d’Evangélisation
de l’Eglise Vaudoise a envoyé, depuis quelques mois, à Girgenti, ville
d’environ 30,000 âmes, au sud de
la Sicile, M. le pasteur Maui’o Golia,
'qui a été, pendant quelque temps,
le compagnon d’œuvre de M. le professeur Geymonat, dans son église
de via Manzoni. Il n’a pas encore
un local où il puisse tenir des réunions publiques ; mais il prêche le
dimanche matin, dans le salon d’un
ingénieur allemand. Ses audiieurs
sont presque tous des personnes
cultivées. 11 a une classe de catéchumènes, parmi lesquels se trouvent des étudiants de l’institut technique et de rUniversilé, et même
un professeur, qui est inspecteur
des écoles municipales. Tous les
vendredis .soir, ces prosélytes vont
chez lui réciter le catéchisme, comme feraient de jeunes élèves de l’Ecole du Dimanche.
Quarante personnes environ, dans
la ville de Girgenti, d’après M. Golia, adhèrent à l’Evangile. Là aussi,
les nouveaux converlis sont,exposés
à mille petites persécutions de la
part des catholiques.
Un prêtre, prêchant un jour dans
la cathédrale, contre les protestants,
dit à l’assemblée; « Dieu veut vous
» punir et, pour cela, il a envoyé le
» diable parmi vous ».
Nous venons, de notre côté de recevoir, de M. O Mauro Golia le
Numéro 21 du Cittadino Cattolico
journal « benedetto una seconda volta
dal Santo Padre con lettera del 1“
Marzo .1892. » Ce journal contient
une lettre de ,M. Golia à l’évêque et
la réponse de celui-ci. Voici ces
deux documents:
Girgenti, h 24 Avril J893. Très
illustre évêque, Je suppose que comme évêque et pasteur de ce diocèse
vous avez à cœur l’évangile et la
foi à l’évangile. Je me permets donc
de vous envoyer la brochure: Breve
esposizione della fede evangelica
(par M. P. Geymonat) dont la leclure ne vous déplaira pas, je l’espère.
Avec les senlimenls de tout mon
respect, votre dévoué,en Jésus Ghiisl,
O. Golia Mauro.
Girgenti, le il Mai 1893. J’ai lu
aujourd’hui votre lettre du 24 Avril
deinier que vous m’avez expédiée
en même temps que le pamphlet de
Paul Geymonat, et comme je vous
pardonne l’injure que vous avez
voulu me faire eu envoyant à moi,
évêque catholique une brochure hérétique qui contient non pas la doctrine de Jésus Christ, mais la doctrine sacrilège et corrompue de
l’homme qui se révolta contre lui,
ainsi prié-je Dieu d’user de miséricorde envers vous, qui sans mandat légitime, pour un vil salaire,
êtes venu répandre des erreurs funestes contre la vraie religion parmi
mon peuple qui n’a pas appelé et
qui est loin d’apprécier le pseudoapôtre.
Je vous salue et jq vous exhorte
à vous repentir avant que la mort
ne vous surprenne. Votre serviteur
en Jésus Christ
Gaetano, évêque.
W.lie C. L. Daiflas
Le 12 cour, s’éteignait à Pistoie
la vie de M.lle Caroline Louise
Dalgas née de parents danois, à Livourne, où elle resta après que sa
mère, devenue veuve, dut retourner
en Danemark, Un oncle, dont elle
ne put jamais parler sans émotion
prit soin d’elle et c’est à lui que
‘■s
3
— 171
nous devons, en grande partie, ce
que nous avons eu et ce que nous
venons de perdre en celle conslanle
et cordiale amie de notre évangélisation et de nos enlants. Tout le
temps qu’elle resla é Livourne, elle
ne cessa de s’occuper avec une tendre sollicilude des écoles du Dimanche. Elle fut pendant ” années directrice de notre école supérieure
dé la Tour qu’elle quitta pour aller
prendre à Rome la direction de la
nouvelle école internationate de jeunes filles. Mais une maladie dont
elle ressentait depuis longtemps les
sourdes atteintes l’obligea à se retirer de tout champ de travail. Ce
ne fut pas dans le repos toutefois
qu’elle passa ses dernières années ;
le mal dont elle souffrait ne pouvait
lui en accorder. Que de fois au contraire n’a-t-elle pas dû chercher un
refuge dans cette parole: « 11 reste
un repos pour le peuple de Dieu»!
Po.ssédant à la perfection la langue toscane, inspirée par un cœur
chaud, elle écrivit pour nos enfants,
dans VAmico dei Fanciulîi et ailleurs des pages pleines de brio et de
sehietto sentire cristiano. Probablement elles ne furent pas signées, et
il serait impossible maintenant de
les recueillir. Mais ce que nous garderons toujours d’elle ce sont ces
charmants petits hymnes si simples,
si riches de sentiment, qui constituent le fond de \’Arpa Evangelica.
Ces hymnes, ils ont pas.sé par des
milliers de lèvres enfantines déjà,
et ils nous paraissent toujours aussi
frais et entraînants. Ces hymnes, ils
ont consolé nombre d’adultes et de
vieillards dans nos égli.ses évangéliques. lis les comprennent mieux
que tous les autres. Est-ce un faible
honneur que celui de pouvoir s’appeler le premier poêle des enfants
évangéliques d’Italie? Cet honneur
elle ne l’a pas cherché. Dieu le lui
a donné, mais il est sien. Qu’on nous
pardonne ce qui est peut-être un
écart de TimaginaÜon : mais il nous
Semble que les chants et les mélo
dies du ciel devront rappeler les
chants et les mélodies que Dieu a
donnés à quelques uns de ses enfanls pour que des milliers d’autres
en fussent consolé.?. Et s’il en esf
ainsi : « lo sono un agnellino » e
« O Gesù mio buon pastore » ne
manqueront pas là haut et de notre
amie on pourra dire ce que Dante
dit du Psalmisle:
Ora conosce il merto del suo canto,
Inquanto effetto fu del suo consiglio,
Per lo rimunerar ch’è altrettanto.
H. M.
CORRESPONDANCE
Ecosse, Mai 1893.
"Cher Monsieur,
Les assemblées annuelles des difiéretites églises écossaises se tiennent,
comme vous le savez au mois de
Mai. Le Synode de l’Eglise Unie
Presbytérienne, toujours le premier
en date, a déjà clos ses séances. Il
se réunit à Edinburgh le 8 Mai et
mit un terme à ses délibérations le
13. Le Rev. D‘‘ Black, Glasgow prêcha le sermon d’ouverture et mentionna les difficultés, religieuses de
l’heure actuelle. Le Rev. D’’ Ken^
nedy l’un des secrétaires du Synode
fut nommé modérateur et s'acquitta
de ses fonctions avec « dignity et
grâce ». Un »certain nombre de ses
admirateurs firent cadeau au Synode de sén portrait. (*)
Le nombre des délégués au Synode fut de 966 : 493 ministres, 462
anciens et 11 mis.sionnaires. Les
rapports présentés accusent un progrès sur toute la ligne. Les membres de l’Eglise sont au nombre de
187,075, 1777 plus que l’année pas*
L) Volisi du nouveau même en Ecosse.
W'
4
— 172
see. Les recettes ont été de f. 8,893,300
dont fr. -1,992,750 pour mission.s et
oeuvres de bienfaisance. L’augmentation est de fr. 120,250, On annonça
dans une séance un legs de fr. 325,000
laissé par feu W. Barbour M. P. Le
salaire moyen des pasteurs est actuellement de fr. 6375; le plus bas
est de fr, 4600 plus un presbytère.
Un incident des plus intéressants
et importants fut l’accueil fait à
une délégation officielle de l’Eglise
Libre, Elle se composait de MM. le
Dr Blaikie, Principal Rainy, DrWells
et T. Campbell ^hite. Tous parlèrent, au milieu des rrtanifeslations
les plus évidentes de bon vouloir,
du temps où les deux églises n’en
formeraient plus qu’une. C’est là un
signe que ce temps approche, comme l’indique aussi la préparation
d’un recueil d’hymnes à l'usage des
trois églises presbytériennes.
La question dii « disestablishment » (**) occupa toute une soirée.
Les principaux orateurs, tous en
faveur de cette réforme furent les
RR, Benjann(?),Martin, Lesley, Princepal Fulton, M. P. Eslemonl et M.
le Prof. Brown de l’Université d’Edinburgh. Cette question attirait
cette année l’attention toute spéciale
du public à cause du projet de « disestablishment » présenté au Parlement anglais.
La soirée dis Missions fut comme
à l’ordinaire un réel succès. La salle
était bondée au point que l’on y
suffoquait. Les RR. Stewart de Lovedale (Afrique), Dr Sommerville
des Indes, Davidson du Japon parlèrent de leurs champs de travail
respectifs. M. Duncan Mac-Laren,
président du Comité des Missions
étrangères, revenu récemment d’un
voyage aux champs de mission de
l’Eglise, en Orient, parla surtout de
la Chine, tandis que M. J. Buchanan, secrétaire du Comité des missions, revenu il y a peu de temps
d’une visite toute pareille aux stations de l’Afrique méridionale, )ious
entretint des progrès et des triomphes de l’évangile dans le noir continent. Une collecte faite séance
tenante donna fr. 2520.
Tout le travail du Synode a été
accompli avec un esprit très marqué de sérieux, et l’Eglise peut regarder avec confiance à un avenir
des plus prospères.
Votre R. M.
Notre aimable correspondant écossais nous promet une lettie sur l’assemblée jubilaire de l’Eglise libre
où l’église Vaudoise était représentée
par le Modérateur M, Pons et par ’’
M. Maurin. Voici ce qu’en dit le
Scotsman du 24 Mai; « Le Rev.
Cbev. Pons s’adre.ssa à rassemblée
de la part de l’église Vaudoise. Il
dit qu'il allait leur dire quelque
chose qu’ils ne croiraient pas et qui
cependant était vrai. Lui et son collègue n’étaient pas venus pour leur
demander quoique ce fût. Mais pour
leur donner: non pas de l’argent
assurément, mais les remercîments
qui débordaient de leurs cœurs et
l’assurance de toute leur reconnaissance pour tout ce que l’église libre
avait fait pour eux depuis sa londation. (AppL).
Le Rev. signor Mauriu exprima
la profonde reconnaissance qu’épro'.ivait l’Eglise Vaudoise de pouvoir
s’unir à la joie de l’Eglise Libre et
de pouvoir assister à ses fêtes jubilaires. L’Eglise qu’il représentait,
ajouta-t-il faisait tout ce qui dépen- -,
dait d’elle pour apporter l’évangile
de Christ aux Italiens. (Appl).
X
(") L’abolition de l'église nationale unie à
l’Etat et soutenue par lui.
Sicile, 27 Mai 1893. ;;
"(ohcr Monsieur/- ■;
Ne commencez-vous pas à vous J
inquiéter quelque peu en voyant ar- ;
river une nouvelle correspondance .
de la Sicile et n’est-ce pas abuser
décidément de votre hospitalité? Je ;
5
— 173
le crains fort; aussi je tiens à vous
déclarer que je n’entends pas vous
envoyer une chronique régulière
mais quelques nouvelles quand l’occasion se présentera. A tout Seigneur
haut honneur; on ne peut pourlatd
pas faire attendre trois évêques, car
ce sont ces messieurs qui voudraient
faire les frais de ma lettre d’aujourd’hui.
Monseigneur de Piazza Armerina
un peu piqué de l’échec d’.Aidone,
car, indirectement, c’est bien aussi
lui qui est en cause, a eu la l)onne
inspiration de se rendre lien moins
qu’à Riesi pour y administrer le
yaint Chrême, comptant sur un chaleureux accueil qui l’aurait un peu
consolé. Un ami me raconte que jamais évêque n’a été l'cçu si froidement avec une si parfaite indilférence: un désenchantement complet.
Monseigneur de Callanieseila n’est
pas mal fâché non plus. Une lettre
qui vient de paraître sur le Risveglio, une feuille locale, lui dit ouvertement son fait, un peu grossièrement l'eut-êlre, mais avec une
grande connaissance de cause. Cette
lettre ne peut être que d’un prêtre
car, ou je me trompe fort, ou elle
exhale une forte odeur de soutane
et les prêtres de Caltanissetla dont
elle prend la défense contre un intrus : « leccazampe del mitrato calanose » avaient l’air de la goûler
fort. Une phrase mérite d'être relevée, vu que nous entendons bien
laisser ces messieurs s’injurier eqlre
eux — ils se connaissent — elle est
pour nous d’un certain intérêt. Ua
voici; K Lo Scrupoloso monsignore
(sic) che rifugge dal benedire la
prima pietra di un pio istituto, che
si deve alla munitìrenza dell’on. Conte
Téstasecca Cureuruto » ecc., ecc.
C’est là en effet ce que Caltan¡saetta
ne peut lui pardonner. Voici le fait:
Voulant fêter les noces d’Argent de
LL. MM., le député Tesla.secca donna
rien moins qu’un demi milion pour
la fondation d’un Hospice, avec une
libéralité vraiment royale. Il fil in
viter, se trouvant à Rome, par le
moyen de sa dame. Monseigneur,
piour la bénédiction de la première
[lierre qui devait être posée solennellement le 22 Avril, L’évêque mit
à la chose deux conditions: pas de
drapeaux tricolores, pas de 22 Avril,
le jour anniversaii'e des noces mais
un jour de la semaine suivante. Ces
conditions repous.sées,l’évêque refusa
net et en effet le clergé manqua à
la cérémonie provoquant l’indignation générale. I,.e lundi suivant, 24,
une « Lettera aperta al clero Nisseno » s’en fit l’écho avec la plus
grande énergie. Cette lettre fut distribuée à 500 exemplaires et Caltani.ssetta, nous dit un ami, en fut
inondée- Dûe à l’initiative de quelques employés de l’Administration
■reslasecca, on prétend qu’un de nos
intimes y a trempé lui aussi et ne
s’est pas borné, comme on le disait,
à la correction des épreuves, mais
cela n'a rien à voir ici. i.a lettre,
dont vous aurez reçu, M. le Directeur, un exemplaire finissait en ces
termes:
« Fremono gli animi nostri di sde
gno m noi, ma .sapremo non venir
meno al rispetto dovutovi rammentando che non lutto il male viene
per nuocere. Seguitate pure a seminar vento che già s’addensano i
nembi dell’invocata tempesta ».
« Rifiutateci pure le vostre benedizioni, cosi ci avvezzerete a fare a
meno di voi e sarà lauto di gunda
gnato ».
Cosi voleste e cosi sia! Ci sapremo
ben consolare della vostra astensione
e se, come Iddio ne affida, il nascente istituto prospererà, non potremo a meno di pensare che fu
appunto quella a recargli fortuna ».
Quelques prêtres alïeetèrenl un
profond mépris pour la prose des
ouvriers, mais bon nombre d'autres,
comme leurs confrères d’Aidone,
froncèrent le sourcil: cette lettre ne
leur pi’ésageait rien de bon.
6
- m
Leurs craintes hélas! n’élaient que
trop fondées; ils eurent bien vite
occasion de s’en assurer. Les fêles
de Saint Michel (8 mai et jours suivants) et du mois de Marie étaient
proches; selon leur habitude ils s’adressèrent, entr’autres, à la Société
« Fratellanza » composée en grande
partie d’ouvriers des Soufrières du
Comte Testasecca, comptant, comme
les années ’précédentes, sui' de riches contribulions.
Ah! vous voici, bons Apôtres, leur
dirent les ouvriers! Nous vous attendions. Vous souvenez-vous du 22
Avril et de certains refus? C’élait
là la sympathie que vous aviez pour
nous? Allez toujours, vous ne toucherez pas un centime. Les collecteurs insistèrent; peine perdue! les
hulletins de souscriptions restèrent
blancs comme la neige. Les « picconieri » les ouvriers avaient dit:
non puoi esseri, et qui connaît la
Sicile sait que .«ur ce relus on ne
revient pas.
Le clergé de Caltanissella vent
maintenant rejeter la faute sur monseigneur, (il fait même courir le
bruit que la bénédiction un de ces
jours sera accordée) de là la guerre
en famille et dans le camp
mant.
Passons maintenant à Girgenti où
noire cher ami M. Golia a aussi
provoqué les foudres de monseigneur,
pour lui avoir envoyé la Courte exposition de la foi Evangélique de
notre révélé Pfofesseur, M. le Doct,
Geymonat. Monseigneur a considéré
cet acte comme un insulte et qualifié le livre de M. Geymonat de
libercolo contenant non pas la doctrine de J, G, ma quella sacrilegamente cort'oUaéeU’uomo a luiribelle.
La lettré de l’évêque à M. Golia
ne manque pas de gros mots; pas
le cas de s’en formaliser, c’est le
style de ces messieurs.
M. Golia à cette heure aura répondu si ce n’est à l’évêque de Girgenti, au Cütadino Cattolico qui a
d’Agra
puhlié sa lettre et au moment où
la mienne paraîtra, le public évangélique sera informé de tout; aussi,
pour ma part, j’ai hâte d’en finir.
Deux considérations seulement:
L’irritation de Monseigneur de Girgenti s’explique fort bien si ses collègues, comme c'est probable,lui ont
raconté leurs déboires. Il devra s’écrier comme le prêtre du Risveglio:
Initia dolorum sunt haec, peiora
videbis,
1/ «Esposizione della fede Evangelica B du ly Geymonat est donc pour
le Cittadino Caliolico, aun ereticale
libricciallolo b. Ces cléricaux seront
punis par où ils ont péché, car il
leur sera donné une puissance d’égarement pour croire au mensonge
ainsi que nous l’avons déjà vu à propos de Rie.si.
Et les voilà condamnés à admirer
comme autant de chefs d'œuvres,
comme autant de « trionfali confutazioni B le.s rêves creux*, les contes
à dormir debout, les piales et sottes
dissertations du plus pauvre curé de
campagne,
Sosthènë.
0-0.0. O O- 0_ 0-_n O.. o._ 0- O.
Nouvelles Religieuses
Le 27 de ce mois s’embarqueront
à Soulhampton pour le sud de l'Afrique, où ils sont envoyés par la
Mission romande, M. le missionnaire
Pierre Loze, de Neuchâtel, sa femme
et une aide-missionnaire M.lle Louise
Perrenoud. Ils seront accompagnés
de M. Gerber, du Jura bernois, qui
.se rend à ses Irais au Litoral de
Delagoa pour aller aider les missionnaires dans leurs travaux manuels.
Un médecin missioqnaire, M. J--C.
Scheurer, le premier qui soit envoyé aux Indes par une société de
■4‘
&
7
— 175
îr
missions, vient d’être consacré à
Rotterdam dans l’Eglise réformée, U
va partir avec sa jeune femme pour
fonder un hôpital à Solo dans i’île de
Java.
Le 25 avi'il a eu lieu dans la cathédrale d’Utreclit la consécration
de deux missionnaires, MM. J. Melz
et J. L. D. Van der Pioest, soj'tis
Tun et l’autre de la maison de.s missions d’ütrecht. Le 6 mai il.s s’embarquaient pour la nouvelle-Guinée
où l’un d’eux doit remplacer le vieux
missionnaire Woelders, mort l’année
dernière après vingt cinq ans de
¡travail.
Le ministre belge des chemins de
fer, posles et lélégiaphes, M. Vandenpeereboom, est un apôlre fei'vent
du repos du dimanche. C’est pour
associer le public à son apostolat
qu’il a fait graver le nouveau timbre
poste « dominical » qui vient d’être
mis en vente il y a peu de jouis.
Ce timbre est agrémenté de celle
mention, en français et en flamand:
« Ne pas délivrer le dimanche ». Selon que l’expéditeur de la lettre partage ou réprouve les vues du ministre, il laissera la mention collée
au timbre ou l’arracbera. Depuis
quelque temps déjà, le service poslal
du dimancbé est réduit à la première
distribution du matin; mais le ministre compte sur une manifestation
du public pour arriver, le dimanche,
a un chômage postal complet.
Une catastrophe terrible s’est produite à Verdal (Norwége). Quarante
maisons se sont écroulées par l’efl'et
d’un glissement de terrain. 119 personnes ont péri.
Le correspondant du Standard à
Slianghaï, mande à ce journal que
Mdle Taylor, de la mission anglaise,
partie de Darjeelind, (Indes anglaises) il y a dix mois et accompagnée
d’un seul serviteur indigène, vient
d’arriver^à Cliou King (province de
See Tchouan, Chine Occidentale)
après avoir traversé tout le Tibet.
Quelques cliifl'res, emprunté.s au
rapport de M. J. Lfender, agent général de la Société Centrale d’évangélisation, sur l’activité de cette société pendant son dernier exercice.
125 postes, avec un nombre double
d’annexes et 750 localités visitées:
110 agents, pasteurs, évangélistes,
instituteurs, institutrices. L’action de
la Société s’exerce auprès de 25,000
protestants, auxquels il faut ajouter
les milliers de catholiques qui, régulièrement ou par occasion, entendent la bonne nouvelle du salut.
L’œuvre s’exerce dans une soixantaine de déparlemeiits, ainsi qu’en
Algérie et en Tunisie. La Société
Centrale a dépensé, depuis sa fondation (en quarante sept ans) 8 millions de francs.
La Mission populaire évangélique
(œuvre Mac-All) a clôturé ses comptes le 15 Avril avec un déficit de
66,000 francs. Son Comité de direction adresse un pressant appel aux
amis de l’œuvre en France et à
l’étranger et leur demande de souscrire 2,640 parts de 25 francs chacune pour l’extinction du déficit, II
espère que ses diverses stations et
les Eglises évangéliques conlribueront à soulager la Mission populaire
de la dette qui pèse sur elle.
¡Eglise Libre).
Asile évangélique d)Aix-les-Bains.
— Notre ville sait tous les services
qu’a déjà rendus cet asile. Quiconque l’a visité en a remporté la meilleure impression et en conserve le
plus sympathique souvenir. L’année
dernière, une jeune liaigneuse, di[dômée de l’instruclion secondaire
en France, touchée des bons soins
(|u’elle y avait reçus, des liens d’affection qu’elle y avait créés, et aussi
de la belle nature qu’elle y avait pu
8
— 176 —
contempler, a voulu faire quelque
chose en faveur de l’Asile évangélique. Elle vient de publier une
brochure qui se vend au bénéfice
de l’inslilulion. Intitulée: Une cure
à Aix, cette publication de 34 pages
donne une description très poétique
et très exacte du pays et des environs. Aix-les-Bains, Gorges du Siéroz
les Charmettes, Chambéry, la Grande-Chartreuse, Gorges du Fier, Annecy, rien n’est oublié, et le récit
est semé de souvenirs historiques.
Nous recommandons chaudement
cette publication à toute personne
se rendant à Aix, non seulement
parce qu’elle y trouvera une lecture
captivante et un guide sérieux, mais
aussi à cause du but charitable qui
l’a inspirée. Elle est en vente dans
tous les kiosques, ainsi qu’aux librairies Cherbuliez, Stapelrnobr et Eggimann, au prix de 50 centimes.
l'Sem. Religieuse/.
Rinvile Politique
■(alio — F^e ministère Gioütli
est resté au pouvoir, sauf que le sénateur Eula a pris la place de Bonaoci. Le Comte Ferrari a été nommé secrétaire du ministre Brin (affaires étrangères).
A Balestro a été inauguré un
monument à la mémoire des soldats
piémontais, français et autrichiens
qui y sont tombés en 1859.
— Le sénateur Consiglio directeur
général du Banco di Napoli a donné
sa démissioti.
— Lés grandes manœuvres de nos
12 corps d’armée auront lieu, celle
aimée, du 2 au 14 Sefitembi'e; les
manœuvres navales auront une importance toute spéciale.
X
IVorvcse — La lutte des radi
caux (séparatistes) Norvégiens contre
le gouvernement suédois s’accentue.
A Nerval un glissement de tenain
a été la cause de la mort de 119
personnes.
X
Grèce — La situation financière
est inquiétante. On craint que le
coupon de Juillet de la rente grecque ne puisse être payé.
AVIS
Les demandes pour bourses d’Aix
et de la mer, devront être adressées
avant le lO Juin à M. H. Meille,
pasteur à Torre Pellice.
Le.s demandes pour enfants destinés à l’Asile de Finalmarina, devront
être adressées, avant le 10 Juin à
M. W. Meille, pasteur, aux Appia,
S. Jean.
(Dans les deux cas, certificat rnédical indiquant la maladie, indispensable).
Un avis ultérieur fera connaître
la date du départ de.s enfants pour
la mer.
AV I S
Maison
Protestante
Logement, nourriture, médecin, de-!
puis 5 fr. par jour.
Gratuité des eaux pour MM.rs les
pasteurs. — S’adre.sser à Made ■
rnoiselle Grœbitz, Villa des Tilleuls,
Moulins (Allier), ou à M. Camus
pasteur, 14, Avenue d’Orvilliers,
Moulins (Allier).
J. P. Mala-N, Gérant
Torré Pellice — Imprimerie Alpina