1
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L’ ECHO
i ,
DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vuiifs me serez, tûinoins. Act. 1,3. Suivant !a vilrité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matt. VI 10
Sommaire î
Echos lie la aemaine — Nouvellea d’Araéiiqiie
— Le Guide dea Vallées Vauduisea —
Les jardins ouvriers — Evangélisation
— Glirnniiiue A'‘audoise — Miasious —
Informations — Eevue rolitiiiuo. — Annonces.
Echos de la semaine
Sur “la question de la mendicité,
dont nous avons plu.sieurs fois parlé
dans ces colonnes, notre collègue
M. le professeur J ahier vient d’écrire
une série d’articles dans VAeiiiaatore
Alpino. Dans le dernier, qui a paru
vendredi passé, il fait ce que nous
n'avons pas encore osé faire jusqu'ici :
il conclut par une proposition concrète pour l'abolition de la mendicité
indigène. Il se demande d’abord si la
solution du problème doit être laissée
aux deux confessions religieuses qui
se partagent la population de la
Tour, chacune desquelles devrait la
résoudre pour son compte de la manière qui 'lui paraîtrait la plus convenable. Il répond négativement pour
plusieurs raisons dans lesquelles nous
ne pouvons entrer. Il ne croit pas
non plus que le problème puisse être
résolu par la Congrégation civile de
charité, telle qu’elle est actuellement
organisée.
La solution, selon lui, doit être à
la fois civile et d’initiative privée.
Que les personnes charitables qui
donnent à la porte, s’unissent ensemble pour former une ligue ^çontre
la mendicité et contribuent annuellement en argent ce qu’ ils donnaient
en aumônes. Un comité central pensera à distribuer les secours à ceux
qui en ont vraiment besoin, avec
amour et intelligence. Chaque membre de la ligue aura sur sa porte
une inscription comme celle-ci : On
ne fait V mmône o la porte: s’adresser pour secours à M.... Le comité
central, composé de personnes zélées,
.sera en mesure de bien connaître les
vrais besoins ; et chaque membre de
la ligue à son tour pourra l’informer
des cas spéciaux à sa connaissance
qui échapperaient à l’œil vigilant
du comité.
Voilà la proposition. M. Jahier
voudrait que l’initiative partît d’une
personne qui, par son nom, sa vie
et sa position sociale, eût de l’autorité ; et dans le cas où une telle
personne ne le voudrait ou ne le
pourrait pas, pourquoi la Société
Vaudoise d’Utilité publique n’en
prendrait-elle pas l’initiative ?
Cette proposition demanderait un
2
122 —
examçn attentif que nous ne pouvons entreprendre aujourd’hui. Une
première difficulté que rencontrerait
sa réalisation est celle-ci : Il est évident, vu les conditions particulières
de la population, qu’ il faudrait commencer par s’entendre avec les autorités ecclesiastiques des deux confessions . Cela ne serait pas très
difficile du côté vaudois; mais en
serait-il de même du côté de l’église
catholique? Nous en doutons; il faudrait pour cela qu’elle commençât par
renoncer à cette aumône officielle qui
se fait à jours fixes et sous une forme
propre à favoriser la mendicité plutôt
qu’à la faire disparaître.
Nous ne pensons pas non plus
qu’ il faille attendre de la Société
d’Utilité public^uc la réalisation de
ce projet. Que la Société lance les
questions, les étudie et en prépare
la solution, elle est dans son rôle ;
mais quant à mettre directement la
main à l’œuvre pour en entreprendre
1’ exécution, elle ne le peut guère,
surtorft quand il s’agit d ’ œuvres
d’intérêt général comme celle-ci.
Par contre, la Société, ou plutôt
la section de la Tour, ferait bien de
maintenir le .sujet à l’ordre du jour
et d’en faire une étude plus complète
qu’elle n’a pu le faire jusqu’ici. Par
exemple il ne serait peut-être pas
impossible d’organiser quelque moyen
de secours pur le travail, comme cela
se fait avec succès dans tant d’endroits.
En attendant qu' une étude plus
approfondie nous permette de résoudre ce côté du problème, poursuivons la solution de l’autre, sur
lequel nous sommes tous d’accord.
Faisons disparaître la mendicité étran(j'ere. Point d’aumône, sous aucune
forme, aux mendiants de profession
qui viennent du dehors. Au lieu de
les encourag'er dans leur triste métier,
contentons-nous de les... recommander à la police.
Mais il ne faut pas que cela se fasse
à la Tour seulement. Les communes
devraient s’entendre pour exercer une
active vigilance et faire disparaître
cette plaie honteuse. La Société d'Utilité publique pourrait faire une démarche dans ce sens auprès des
autorités communales. Elle serait ici,
croyons-nous, parfaitement dans son
rôle.
N. T.
Nouvelles d’Amérique
Après avoir traversé le Rio de la
Plata M. Tron a débarqué à Palmira
pour se rendre dans la colonie de
Dolores. Il a passé 17 jours dans le
vaste champ de travail de M.r le
pasteur Guigou. De la ville de Dolores
et alentours, où il y a 5 familles
vaudoises, aux Ombues où réside le
pasteur, il y a 16 lieues ou 80 kilom.;
et de Ombues à Martin-Chico, près
de Martin Garcia sur le Rio de la
Plata, il y a 17 lieues. M. Tron, accompagné de M. Guigou, a été à
Martin-Chico pour visiter et avoir
un culte chez un Durand de Rorà
qui a épousé une fille de Barba Ribet
de l’Arounc. Après s’être reposés
deux heures pendant la nuit, ils repartirent pour las Sviboras où se
trouve une autre famille Durand de
Rorà dont la mère est sœur d’Hippolyte Tourn. Cette famille forme à
elle seule une colonie de 40 personnes.
Il valait la peine de faire en deux
jours (aller et retour) 170 kilom. pour
visiter ces deux familles. M. Tron a
vu à Dolores, outre Daniel Guigou,
originaire de Pramol, chez qui il a
logé, David Vola de S.t Jean, cousin
de l’avocat. Le groupe de Dolores a
240 personnes, celui de Ombues 250.
Il y a, de plus, une 60."® de personnes dans d’autres localités plus
ou moins éloignées. Il y a uñe union
chrétienne à Ombues.
Les nombreuses familles qui ont
été visitées sont presque toutes du
Villar et de Boby. Voici les noms
des principales d’entre elles. Du Villar:
Jean Pierre Caïrus, frère de la veuve
3
— 123
Bertin des Chabriols, Elisée Charbonnier, Bertinat de Pourracira dont
le père a 90 ans et possède toutes
ses facultés; le fils J.n David qui a
12 enfants, et Etienne Berger qui
prospère beaucoup ; Davit du Teynaud originaire du Boisset, riche
propriétaire; Caïrus de Cucuruc; Paul
Plenc ; Charlin ; Rameiiu; Jean Michelin Salomon de Buffa; Jean Planchón ; J.n Jacques Baridon ; Pierre
Bertin ; le régent Gönnet ; Ernest
Klett; deux frères Favatier; des Garins ; des Fontane ; Jean Negrin et
sa femme. De Boby il y a : la famille de David Caffarel ; David Caïrus
des Caïrus, dont le frère est mort à
la colonie Alexandra ; J.n Daniel
Mondon, fils de 1’ ancien de la Gianouteiigna, marié à Susanne Janavel
du Villar ; Paul Bonjour, dont la
femme est Talmon du Villar ; Etienne
Bonjour, marié à une Davit du
Chiaus, Villar ; ils ont une immense
et magnifique propriété. 11 y a bien
d’autres familles originaires de Boby,
mais, les uns sont partis très jeunes,
les autres sont nés là-bas.
Le pays occupé par ces colons est
beau et bon. Plusieurs d’entre eux
sont déjà propriétaires ; d’autres sont
encore locataires, mais tous ceux qui
sont actifs et soigneux deviendront
aussi bientôt propriétaires. Les récoltes ont été bonnes.
Après la conférence c.-à-d. à la
fin de Mars, M. Tron devait encore
visiter les paroisses de M. Bounous
et celle de M. Ugon. C’ est là que
se trouvent le plus grand nombre de
familles vaudoises ; il espérait faire
ces visites plus rapidement, les familles étant plus rapprochées.
Nous en "avons déjà parlé brièvement, mais nous croyons nécessaire
d’y revenir, car si ce livre n’a pas,
au point do vue scientifiqiiè, le même
intérêt que les grands ouvrages liis'
toriques qui ont paru à diverses époques concernant les Yaudois, il n’en
a pas moins, au point de vue de Futilité
pratique, une importance qui no saurait
être exagérée.
Tout pays visité par un grand
nombre d’étrangers, ou qui aspire à
l’être, doit avoir son Guide. Il n’y a
pas de pays mieux placé que le nôtre
pour attirer les visiteurs. On y vient
des contrées les plus lointaines pour
connaître de visu ces Vallées si (iélèbres
dans l’histoire ; on y vient pour témoigner de la sympathie, à ce petit
peuple qui a souffert de cruetlos persécutions dans le passé et qui s’efforce
maintenant de faire le plus de bien
possible à ses anciens persécuteurs;
on y vient, et en nombre de plus en
plii.s grand depuis quelques années,
pour chercher dans ce paisible coin
des Alpes la fraîcheur et le repos
pendant les chaleurs de l’été. Ce liv're
sera pour tous un guide sûr et un
compagnon fidèle dans toutc.s leurs
excursions.
Mais ce ne sont pas seulement les
étrangers qui ont besoin du Guide.
fis ne sont pas nombreux même parmi
les Vaudois, ceux qui connaissent les
'Vallées. Le goût des promouados, des
courses de montagne n’est guètaî développé chez nous, et nous n’avoua,
pour la plupart qu’une connaissiiuce
superficielle de notre pays. Chacun
connaît plus on moins bien sa cominiine ou tout au plus la vallée où il
habite, mais au-delà il n’en suit plus
grand chose. Quel bon service le
Giiidu rendra aux Vaudois, et surtout
aux jeunes, s’il leur inspiias le désir
de mieux connaître leur pays, s’il
leur fait aimer davantage ce genre de
récréation noble et saine qui (ioiisisto
à parcourir les montagnes « sac au
dos et joie au, cœur » !
La Société Vccudoise d'Utilité pnbUque
a donc fait œuvre utile en fai.sant
préparer ce livre, et n’eût-olle pas
fait autre chose pendant cos trois
premières années de son existence,
elle aurait déjà bien mérité de la
patrie vaudoise.
4
124 —
Le Guide a été préparé par les
soins d’une Commission nommée par
la dite Société et présidée par M. le
pasteur Peyrot, de Turin. La Commission a établi le plan général de
l’ouvrage et chacun de ses membres
s’est chargé d’une partie du travail,
mais le plus gros de la besogne a été
fait par deux d’entre eux, M. le
docteur Rivoir et M. le professeur Jalla.
Le livre s’ouvre par une introduction
comprenant: un petit Vocabulaire explicatif des noms locaux — une Notice
historique sur les Yaudois, — une
Notice géographique — et enfin la description du voyage de Turin à la Tour,
en guise de présentation des Yallées
à l’aimable visiteur; une quarantaine
de pages à peine, en tout, mais des
plus substancielles.
Yient ensuite la partie principale
de r ouvrage, où le Guide nous fait
parcourir les Yallées dans tous les sens
par une grande quantité de promenades
et excursions aussi variées qu’intéressantes, décrivant tout ce qui se rencontre sur notre chemin, et, souvent,
l’illustrant par des anecdotes, des légendes ou des souvenirs historiques.
Après les promenades et excursions
dans chacune de nos trois principales
vallées séparément, viennent les cols
et passages (on en décrit plus de quarante) qui les mettent en communication entre elles ou avec les vallées
voisines, soit de ce côté do la frontière, soit de l’autre.
Enfin, par une série à' ascensions
pénibles et souvent périlleuses, on
nous conduit sur les plus hautes cimes,
sur les arêtes les plus inaccessibles,
pour nous faire admirer les panoramas
grandioses, digne récompense du courageux alpiniste qui n’a pas craint
d’affronter les fatigues et les dangers
de la rude montée.
Il serait difficile de faire un examen
critique du Guide dans ses détails; il
faudrait en contrôler l’exactitude sur
les lieux. Une critique minutieuse y
découvrirait sans doute bien des lacunes
et des imperfections, inévitables dans
la première édition d’uü ouvrage-de
ce genre. Dans l’ensemble c’est un
livre bien réussi et il aura* sa place
dans la poche de tout voyageur qui
visitera les Yallées.
N’oublions pas les nombreuses gravures (une trentaine) dont il est illustré.
N’oublions pas surtout, la grande carte
des Yallées, à cinq couleurs, sur laquelle le lecteur peut suivre exactement toutes les promenades, excursions
et ascensions décrites dans le volume.
Cette carte dessinée par le docteur
Rivoir est sans contredit la plus complète, et aussi la plus exacte, qui
ait été faite jusqu’ici des Yallées
vaudoises dans leur ensemble.
Nous voudrions, en terminant, recommander aux auteurs de penser dès
à présent aux améliorations à introduire dans la prochaine édition, qui
sera bientôt nécessaire, car la première s’écoulera vite, nous n’en doutons pas. Il ne s’ agira plus du plan
général de l’ouvrage, qui sera conservé
à peu près tel quel, mais de modifications de détail. Nous en indiquerons
nous-mêmes quelques-unes quand nous
en aurons l’occasion, dans l’espoir que
beaucoup d’autres feront de même.
LES JARDINS OUVRIERS
Comme la plupart des œuvres appelées à prendre une rapide extension
et à faire beaucoup de bien, cette
œuvre a commencé fort modestement.
Tout l’honneur et tout le mérite en
revient à une femme de cœur, frappée
de l’inutilité de l’aumône et désireuse
de secourir réellement les vraies infortunes.
Madame Hervieu, de Sedan, s’étant
un jour aperçue que malgré ses largesses elle ne pouvait réussir à tirer
de la misère une famille qu’elle secourait, résolut de faire appel à l’effort personnel de chacun de ses
membres, en les obligeant à travailler. Pour cela, elle loua, ou plutôt
aida à payer la location d’un jardin
à cette famille, lui procura des en-
5
m
rf''
V
— 12S
grais et des graines ponr mettre le
terrain en état et lui abandonna
toute la récolte. Ces pauvres gens se
mirent à l’œuvre sans enthousiasme,
habitués à tendre la main pour prendre, au lieu de manier la bêche pour
défricher la terre et attendre son
fruit, mais bientôt le jardin produisit
les légumes pour la famille et clic
en vendait à son profit. I.a formule
de rassistanre par le travail de la terre
était trouvée.
Ecouragée par ce premier succès.
Madame Hervieu résolut de fonder
une Société. On loua aussitôt 14,000
mètres de terrain et on le partagea
entre 21 familles. On dépensa la première année, en 1891, i,§oo francs,
et on put porter secours à 145 personnes. La mendicité qui s’était développée à Sedan diminua du meme
coup et les professionnels « de la main
tendue » devinrent des gens rangés
qui prirent le goût du travail et de
l’épargne. On en est arrivé, à cette
heure, à assurer, avec 35 centimes
par mois, la nourriture à un pauvre.
Au lieu de vag’abonder, les pauvres
secourus sont attachés à leur jardin
dont ils deviennent les propriétaires.
De là, découlent des habitudes d’ordre, de sobriété, de vie de famille,
tout le monde se trouvant réuni en
un même endroit, loin des tentations
de la rue ou du cabaret. Aussi comprend-on que cette nouvelle fondation
porte le sous titre « Reconstitution
de la famille».
Partout les jardins ouvriers se fondent, récompensant la fondatrice de
son intelligente initiative. On a même
convoqué un congrès pour propager
cette œuvre. On en a fondé à SaintEtienne, où 800 assistés- ont pu recueillir dans leurs champs 10,400
francs de légumes, et on avait donné,
pour leur venir eir aide, zo centimes
par mois et par personne.
A Reims, ce sont des dames qui
ont pris r initiative et ont mis des
jardins à la disposition de 1’ ouvrier
pour 4 ans. A Montreuil-sur-Mer, on
a calculé que 100 francs d’aumônes
employés en jardins ouvriers ont
rapporté, en un an, 1080 francs de
légumes, soit près de 1000 pour cent.
On a fondé des jardins ouvriers à
Mende, Nantes, Valenciennes, Arras,
Rosendal, Orléans, Brives, Dijon,
Poitiers, Besançon, où l’on doit signaler l’heureuse initiative do notre
coreligionnaire, le maire M. Savoye,
qui a engagé dans cette voie le bureau de bienfaisance, comme on 1’ avait fait aussi à Cogmac.
A ceux qui nous demandent, que
faire pour remédier à la mendicité,
écarter les liommes du cabaret et
procurer à la terre des travailleurs,
dont elle a un si urgent besoin, nous
dirons : fondez des jardins ouvriers,
le capital nécessaire est insignifiant,
que vous soyez à la ville ou a la
campagne, vous pouvez facilement
trouver des terrains appropriés. Vous
pourrez ainsi porter remède à la misère sans entretenir le paupérisme.
Vous ferez aimer la terre en lui
procurant des bras, et vous pourrez,
en résolvant un problème charitable,
résoudre une question économique.
(De la lievite du Christianisme social).
G, Chasxaîcd.
nmiiœiMeAfîoir
Kiesi, le 14 ariil 1699.
Moitsieur le Directeur^
Je voulais vous décrire les processions sans nombre de l’Eglise
catholique pendant la semaine de
Pâques, mais comme je vous en ai
parlé l’année passée, j’ajouterai seulement qu’elles vont de plus en plus
mal d’année en année. Je vous dirai
donc quelques mots des fêtes de
Pâques à l’Eglise vaudoiso.
Il y a eu tous les soirs de la
semaine des cultes fréquentés par
beaucoup de catholiques. Ceux qui
connaissent la Sicile savent combien
les auditeurs sont attentifs, recueillis,
émus; on voit se refléter sur leurs
6
— 126
figures les sentiments qui i emplissent
votre âme et font déborder votre
cœur.
Le soir du Vendredi saint nous
avons eu la réception de quinze
catéchumènes, dont la plupart sont
élèves de nos écoles. Deux d’eutre
eux ont fréquenté nos écoles sérales
et r un d’eux est originaire d’une
villé voisine, où la superstition et
les légendes dos saints et des saintes
forment le pain quotidien de ces
pauvres enfant de Rome papale.
Malgré cela notre jeune homme s’est
lait inscrire à nos écoles du soir et
s’est mis a fréquenter les cultes. L’opposition des parents et amis ne l’a
pas ébranlé, et au grand scandale
des prêtres, il a demandé à être
admis comme membre de notre église.
Comme vous le voyez, nos écoles sont
un excellent mojœn d’évangélisation
et si nos ressources nous permettaient de les accroître autant que
nous le voudrions, la génération pro. chaine en recueillerait une belle
moisson pour l’Evangile. L’enfant
qui a appris à connaître la vérité ne
se la laissera pas ravir des mains
plus tard par les prêtres, lors même
qu’il ne se séparerait pas ouvertement
de r Eglise romaine. Nous devons
remercier Dieu de permettre à notre
Comité de maintenir, malgré les
nombreuses difficultés, les écoles qui
ont été instituées dans notre vaste
champ d’évangélisation.
Une bonne nouvelle à propos des
écoles serales. Le Ministre de l’Instruction publique a assigné 25 francs
chacun aux régents Buffa et I^aurino
a titolo ili lenemerenza pour avoir,
pendant 1’ année scolaire 1897-98,
tenu ouverte pendant cinq mois une
école divisée en trois classes et fréquentée par plus de cent jeunes gens!
J. B.
Sciiiit Jean. — Nous receoousrXine
fête des plus agréab,les avait lieu le
Dimanche 9 avril à Saint Jean.
L’Union chrétienne des Jeunes filles
de cette localité avait invité les
Unions sœurs de la Vallée, dans la
grande école qui avait ce jour-là un
air de fête avec ses guirlandes de
fleurs et de verdure. De la bonne
musique, des récitations et plusieurs
chœurs fort bien exécutés, tout cela
avait été préparé et organisé par
Madame L. Meille. La présidente de
l’Union, M.me Mahin-Lantaret, après
la lecture de quelques versets dans
l’Ep. aux Romidns, adressa à ses
jeunes amies quelques paroles d’exhortation. Ensuite les tasses commencèrent à circuler et chaque unioniste fit bon accueil au thé qui était
servi avec empressement par les
jeunes SmgiannlHH.
Malgré ses occupations nombreuses
de ce jour-là, le pasteur de la paroisse;- trouva le temps de nous faire
une vi.site et les chaudes paroles
d’encourag'ement qu’il nous adressa
nous firent un grand bien. L’heure
étant avancée, surtout pour celles
qui avaient à faire 2 ou 3 heures
de marche pour rentrer chez elles,
on s’ en alla le cœur réconforté
et plein de reconnai.ssance envers
les personnes qui avaient trouvé
moyen d’organiser une si agréable
réunion. Un merci de cœur à l’Union
de Saint Jean et que Dieu bénisse
notre jeunesse.
Une Unioniste.
Turin. — Nous avons reçu le
rapport de la Paroisse évangélique
vaudoise de Turin pour l’année 1898.
Les diverses et nombreuses œuvres
de la Paroisse ont été poursuivies
avec activité par les deux pa.steurs,
aidés de plusiers laïques de bonne
volonté. Pour satisfaire les besoins
spirituels de toutes les parties de la
Paroisse, les pasteurs n’ont pas craint
7
W'
— 127
de se charj,>-er d’un surcroît d’occupations en organisant un culte en
langue italienne et une école du dimanche dans le quartier excentrique
de Saint Donat, où il y a beaucoup
de familles protestantes. Le Consistoire a délibéré d’ y faire construire
une chapelle et a déjà reçu quelques
dons pour cet objet. Les sommes
recueillies dans la Paroisse pour frais
de culte, missions, évangélisation et
œuvres spéciales ont atteint un total
de L. 29658.60.
Vîllar. — Madame Tron nous envoie le montant de quatre offrandes
pour les pauvres Arméniens affamés,
en exprimant l’espoir que 1’ 011 fera
quelque chose pour eux aux Afallées.
Nous recevrons volontiers ce qu’on
voudra bien nous envoyer pour cet
objet, et nous le ferons parvenir à
destination par la voie qui nous sera
indiquée comme la plus sûre. Voici
les dons reçus:
Marie Veuve (Toniiel, du Bessé 1. 00
Daiiiel .Jauavel........1,00
Marguerite Pons.........0.50
Adèle Trun............. . 5.00
Total ... 7. 50
Société d’Utilité pnldique. —
La Bu,mm de la Bocidld nons eominunupia: Une nouvelle section s’est constituée au Perrier le soir du 9 courant,-sous le nom de Section du Val
Saint Martin ». Elle compte 61 membres. Son bureau se compose de
MM. Amédée Rostan, docteur, président. Alexandre Genre, vke-préside.ut
et J. H. Mathieu, instituteur, secrétaire-caissier.
Avec cette dernière et importante
adjonction, la Société Vandoise d’Utilité publique compte 10 sections
constituée et envuron 440 nieiubres.
MieSïCïSS
Le Comité des Missions a clos son
exercice de la manière la. plus satisfaisante. Non seulement le déficit
a été couvert, nmis l’çnettisse au
31 mars dépassait 20000 francs pour
l’œuvre générale, 20000 fr. pour Madagascar et 700ÜO fr. pour le Zambèze.
Le Comité a reçu dans le courant de
l’année une somme totale de i..131,43g
francs, l.e trésorier, dans le seul mois
de mars, a reçu 2000 lettres, lui apportant 350.000 francs.
ïafiMiïïîÆlio®,®®
A l'occasioii de la foire, los liillets d’aller
et retour pcuu’ Piguerol seront valables du 22
au 2(1 c.
— Le Ministère des affaires Etrangères
con-^eille de ue pas émigrer actuellement dans
l’iîrug'nay.
— La députation provinciale a conféré des
places gratuites dans les AiiighmeUi Valdcsi
de Tmiii.
Elle a approuvé d’urgence la capitulation
pour la inaimteutiun da la roiil.e do la Tour
il Bolii, et aiitoi'Lsé le payement d'indfiinnitô au
chef cantonnier A. Riclietta pour aasistance
aux travaux svir la route de Pignerol à la
Tour. Elle a aussi autorisé le payement des
travaux faits pour protéger le pont des Itoue
à l'ramol.
— Le conseil scolaire provincial a accordé
le .certifloat de bon service à M.lle Carulino
Bertin, de la Tour,, maîtres.se d'école aux Clos.
Revue Politique
Le voyage ou pour mieux dire la tournée
triomiiliale des Souverains en Sardaigne, eonstituo le principal fivèneincut de la semaine,
ijes populations de Cagliari, dTg'lesias, de
Sassari ont fait à LL. MJI. nu accueil des
plus sincèrement entlunisiastos, et ont prouvé
une fois de plus leur ]ivofwid attacbenient à
la Maison de Savoie. Nom u’eutreprendrona
pas, à l'instar des grands journaux, de décrire
icîi les galas, les réceptions oflicielles, les
banguets et les revues tpii se sont succédé
là-bas dans la, dernière .huitaine : cela ressemble trop à tout ce qu’on a fait et à tout
ce qu'on fera toujours en pareille ciroonstanec
dans tous les pays policés, il est cependant
des choses qu’il n'est pas permis de passer
S0U.S silence: les démonstrations franco-italiennes de Cagliari, l'échange de politesses
entre les deux escadres, l’italienne et la
française: raccueil synipatliique fait aux nmriiis français et surtout la visite de T amiral
Emirnier au Iloi, à laquelle 011 attribue, peutêtre à tort, une très grande importance politique. On va même .jusqu’à dire que le but de
la mission de Fournier a été d'inviter notre
Ciüuvernemeut à s’a pnyer sur la France plutôt
que sur l'Angleterre dans sa politique coiiçef-
8
m
nant la Méditeiranée.... Et le fait <jue l’eacnrtre anglaise, (liii vient rendre hommage à.
notre Roi, né s'est pas rencontrée avec la
fraii(;,iiiae, justifierait en qnphine aorte cette
svippoaitîoii. Quoi qifil eu soit, il ré.snlte i‘.liiirenient île toutes ces déolaratioiis sentimentaies, lie toutes ces mignardises, que la France
nous fait sa cour et qu’elle tient à ce qn'ou
se le (lise, snrtont eu Allemagne et en Angleterre. Vous verrez que les Anglais nous
ferons demain au golfe “degli Arnnci,, des
protestations d’amitié tout aussi touchantes...
et l’Italie fera bien de ne pas trop prêter foi
ni aux uns ni aux antres.
Dommage que la malheureuse politique ait
fait perdre de vue, ou peu s’en faut, le Imt
essentiel de la visite du Roi en Sardaigne,
qui était de s’informer des besoins urgents de
l’île. et d’aviser, d’accord avec ses ministres,
aux uieilleurs moyens d’y pourvoir. Nous voudriüUâ nous tromper, mais nous erniguous fort
que le voyage de S. M. n’ait d’autre résultat
que d’avoir procuré aux insulaires quelques
de fer.
M. Luzzatti a été reçu samedi dentier membre étranger de l’Académie des sciences morale.s et politi(|ucs. Il a prononcé un lirillant
éloge de sou prédécesseur M. Gladstone, et a
ajouté que sa iiomiiiation qui honore Tltalic,
était uue nouvelle preuve de l’heureux rapprochement des deux nations.
La publication des documents de F enquête
Dreyfus continue dans le Figaro. Parmi les
dépositions intéressantes figurent celles du
colonel Picquart et de trois agents de la police secrète.
A V occasion dos élections générales cii
Espagne, des déaordre.s ont eu lien à Valence,
Bilbao, Cadix et ailleurs. L'agitation carliste
dans les provinces du nord, est demeurée
stationnaire. C’ est probablement le feu qui
couve sons la cendre.
Le Jubilé (lu couronnement du pape a été
célébré diraaiiclie à S.t Pierre. Environ SO.üOO
personnes munies de billets d’entrée ont pris
part à cette grande démonstration, parmi
lesquelles on a particulièrement remarqué
plusieurs libéraux, M. Marsengo-Bastia entre
antres, S. S. qui u’est pas entièrement rétablie
n'a pas pu pontifier, vu son extrême faiblesse,
et la messe, a été célébrée par un cardinal.
La cérémonie politico-religieuse n’a été troublée d’aucune façon et on a pu crier impunément, à. gorge déployée, en présence de,s
gendarmes et des troupes: Vive le pni)e-roi.
j. c.
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