1
feA»'
=JC
■m.
M r le chev. B. Bègefi pasteui ,
BOMAitéTTÛ
Cinquante-sixième année.
9 Avril 1920
N. 14
W
H
O
eu
<
O
m
>
<!
H
a:
<
ce
O
O
w
H
eu
S
O
O
L ECHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VîENDRÊDI
PRIX D’ABONNEMENT;
Vallées Vaudoises ............... l.
Italie (en dehors des Vallées) et Colonies »
Etranger ........................ ,
Plusieurs abonnements à la même adresse »
Etats-Unis d’Amérique ...............
Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Brésil, j^aucmaiü,
Egypte, Hollande, Suède, Suisse, par abonnement Postal
selon Accord de Vienne, par an; U. 5,—.
On s’abonne ; à 'Torre Pellice au bureau d’administration de VEcho
à l’Imprimerie Alpine; dans toutes les paroisses, chez MM.
les Pasteurs.
Par an Pour 6 mois
4.— 2.50
5.— 3,—
8,— 4.50
1 —
I doll. 1/2 doll.
L’abonnement se paye d’avance.
S’adresser pour la Rédaction à M. David BoSio, pasteur.
Torre Pellice
et pour l’Administration au Bureau du journal (Imprimerie
Alpine - Torre Pellice).
Pour toutes les annonces s’adresser au Bureau du journal.
Tout changement d’adresse coûte 50 centimes, sauf ceux du
commencement de Tannée.
Que tontes les choses vraies, honnêtes, jastes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
n
0
S
‘ü
H
W
1
O
O
a
S3
>
H
>
<
W
O
>
■n
O
ùo
H
W
SOMMAIRE : Ce que nous ne voyons pas —
Histoire vaudoise — La Croix de ville
d’Aoste — A propos des Jésuites —
Pour T« Albo d’Onore — Chronique vaudoise — Chronique politique.
Ce que oous ne voyons nos.
As-tu jamais dit à Dieu;
Montre-moi ce que je ne vois pas?
(Job xxxrv, 32).
Quand on place devant nous l’idéal à atteindre et qu’on essaye de nous lancer vers
ce but qui ne peut être poursuivi qu’à force
de ténacité, de courage et de dévouement,
le premier sentiment qui nous étreint est
bien; Je n’y parviendrai jamais !... Car aussitôt ce que r^ous voyons, ce sont les difficultés,
les sacrifices, les déceptions qui nous attendent, et cela, d’avance, nous coupe bras et
jambes. Pas un de nous qui n’ait besoin de
demander à Dieu de lui révéler ce qu’il voit
ainsi trop aisément et lui fait trop souvent
abandonner la lutte même avant de s’y être
engagé.
Et quand nous jetons les yeux autour de
nous et que nous contemplons ,1e spectacle
que donne le monde, ce que nous voyons encore n’est guère propre à nous raffermir, à
nous encourager, à nous stimuler pour les
saints combats. Pourquoi — pensons-nous
— oui, pourquoi sacrifices, luttes, privations
nous seraient-ils réservés, alors que tant
d’autres qui forment peut-être la majorité,
jouissent, s’amusent, dépensent sans compter? Vraiment, vaut-il la peine de se créer
de toutes pièces une vm de souffrances et
d’abnégation pour n’aboutir en réailté qu’à
bien peu de chose ! Est-ce notre abstention
qui empêchera les autres de danser en rond ? !
...C’est à toi, mon ami, qui te dis cela et qui
perds courage, ou qui es troublé dans ton
âme éprise d’idéal en face du spectacle de
ce monde, ou qui risques de prendre prétexte de la folie des autres pour ne pas être
sage toi-même, — c’est à toi que je veux aujourd’hui poser, avec l’auteur antique, cette
question ;
As-tu jamais dit à Dieu;
Montre-moi ce que je ne vois pas?
« *
Ce que tu vois te décourage. Ah ! si tu
pouvais voir autre chose !
Si tu pouvais voir, par exemple, Vimmense
détresse du monde sous son masque de gaieté
bruyante et factice. Car le rire n’est pas la
joie et ce n’est pas l’assouvissi ment des passions qui crée le bonheur; au contraire,
après, il n’y a qu’amertume, tristesse et dégoût... Relis à ce sujet la page fameuse du
livre des Proverbes qui peint en termes toujours cruellement exacts l’état d’âme du
jeune homme qui se laisse prendre aux paroles mielleuses de la femme perverse. Il la
suit, déclare-t-il,
« Comme le bœuf qui va à la boucherie,
« Comme l’oiseau qui se précipite dans le
filet.
« Sans savoir que c’est au prix de sa vie ».
Si donc tu pouvais voir toutes les larmes
versées en secret et les souffrances implaca- '
blés qui sont ici-bas la conséquence directe
du péché, tu ne croirais plus au bonheur de
ceux qui suivent « la voie large et spacieuse
qui mène à la perdition », tu ne les envierais
plus, tu les plaindrais. Oui, tu aurais pitié
de ceux qui courent à la mort au milieu des
rires et des chants et cette pitié te donnerait
déjà la volonté et la force de rester fidèle à
ton idéal et de le poursuivre opiniâtrement.
*
* *
Mais ce qui t’encouragerait davantage
encore, le voici:
Si tu pouvais voir derrière l’humanité qui
s’agite, s’amuse ou s’étourdit, Vaction de
Dieu qui la mène lentement, invisiblement,
mais sûrement I Sous l’étalage des passions,
des vices, des turpitudes humaines, que ne
peut-on discerner le travail de TEsprit-Saint
toujours à l’œuvre dans les profondeurs des
âmes. Tu vois les triomphs évidents de Satan qui s’efforce sans cesse de ravir au Christ
sa couronne et sa victoire ! Que ne vois-fh,
en regard, les triomphes non moins cert^Ms
de la Grâce qui pardonne, qui régénère et
qui sauve !...
Voilà ce qu’il te faudrait voir pour reprendre courage, pour trouver un nouvel élan,
pour garder une indomptable espérance.
Eh bien ! si tu ne vois pas ce labeur invisible et permanant du Tout-Puissant répondant à l’immense détresse du monde ; si ton
expérience personnelle ne t’a pas encore apporté la preuve irréfutable de ce que Dieu
est capable de produire par l’action de son
Esprit dans ton cœur — par conséquent
dans le cœur des autres, de tous les hommes — ; si tu ne vois pas tout cela qui pourrait te soutenir, t’encourager, t’enthousiasmer pour les saintes luttes, demande à Dieu
de te le révéler aujourd’hui même.
Il n’est jamais trop tard pour dire à Dieu,
si tu ne le Lui as encore jamais dit : O Dieu !
montre-moi ce que je ne vois pas. Montre-moi,
d’un côté, l’immense détresse de mon âme,
et de l’autre, l’irrésistible puissance de ton
Esprit. Edouard Rayboux.
(VEspérance).
HISTOIRE VftUDOISE
Barthélemi Conpin.
Barthélemi Coupin était un des anciens
de l’Eglise de La Tour « homme vieux et honorable », nous dit l’historien P. Gilles (1644).
Il gagnait sa vie en vendant du drap à La
Tour, ce qui Tobligeait à se rendre de temps
en temps aux foires du Piémont pour y faire
ses achats.
Il était sans doute un honnête marchand,
puisque Gilles nous parle de lui comme étant
« en bonne estime envers tous de Tune et
de l’autre religion»; tandis que les marchands deshonnêtes ne le sont ni chez les
uns ni chez les autres !
B. Coupin se rendait donc au commencement du mois d’Avril 1601 à la foire de Asti
et, après avoir acheté ce qu’il désirait, s’assit
un soir à une longue table d’hôte dans une
auberge. Pendant qu’il soupait, il commença
à faire conversation avec ses voisins.
« Pardonnez-moi ma curiosité », lui dit
Tun d’eux, frappé par l’air de noblesse et par
la distinction de Coupin, d’où êtes-vous?».
« Du Val Pélis, de La Tour », répondit notre ami.
«Ah! de La Tour?», reprend un autre,
«moi j’y ai été et j’ai logé chez un homme
qui avait épousé une jeune fille de notre
pays, de Moncalieri ».
« Tu veux parler de M. Bastie, n’est-ce
pas ? », lui demande son voisin ; puis il ajoute ;
«c’est un... je veux dire, il appartient à cette
religion... ».
« Moi aussi j’y appartiens », affirme tranquillement B. Coupin.
« Donc », lui répond un de ses compagnons,
«vous ne croyez pas que Jésus vienne dans
l’hostie?».
« Non », répond notre ami.
Au bout de la table alors, un homme se
lève en colère et s’écrie : « La vôtre est une
religion fausse ».
Et B. Coupin; « Il est aussi vrai que notre
religion est vraie qu’il est vrai que Dieu est
Dieu et que je sais de devoir mourir».
Le soir même B. Coupin était arrêté et
enfermé dans la prison de Tévêque de Asti.
*
H! H!
Il y passa deux ans; ses parents, ses amis
écrivirent des lettres aux autorités, au Duc ;
ce dernier répondait toujours gentiment,
mais, nous dit encore Gilles, «le vent de
Rome et les continuels soufflets de l’inquisition en empêchaient toujours les bons
effets »,
On l’interrogea 14 lois pendant ces deux
ans et chaque fois on le retenait de 4-5 heures. « Ils m’ont interrogé — dit-il dans une
magnifique lettre qu’il réussit à faire parvenir à son fils et que P. Gilles nous a conservée dans son Histoire,— « outre la Saine te
Ecriture, des choses du ciel, de la terre, de
l’enfer... Je m’esmerveille de la grâce que
Dieu m’a faite d’avoir respondu ce me semble sept fois plus que je ne savois. O Dieu
immortel, ta parole est bien vraye qui a promis et adverti tes enfants qu’ils ne fussent
point en peine de ce qu’ils auraient à répondre, lorsqu’ils seraient examinés».
Un beau jour l’évêque lui-même le reçut
et lui dit qu’il avait beaucoup prié avec l’inquisiteur et l’avocat fiscal pour que Dieu
lui fit connaître son hérésie, mais Coupin
répondit; « Je dis que par la grâce de Dieu
je suis de la vraie église et en elle j’espère de
vivre et mourir ».
Un autre jour un des secrétaires de l’évêque lui fit voir une prison dans laquelle on
avait muré un hérétique qui avait finalement consenti à abjurer et l’exorte à faire de
même. Coupin lui répondit; « Je n’ai plus à
cheminer que deux ou trois pas pour arriver
à bon port. Dieu me veuille garder de reculer ».
« Le Mardi — ajoute dans sa lettre notre
ancien — je fus examiné sur les œuvres, le
Vendredi après sur la justification, le Lundi
de nouveau sur les œuvres, le Mardi sur les
images et quelques jours après sur l’honneur dû aux Saints ».
Coupin sentait qu’il n’avait pas la culture
nécessaire pour répondre à tous les arguments de ces prêtres, mais il leur disait simplement; « Je crois ce qu’enseigne la S. Ecri^
ture » et leur demandait simplement de
prouver les doctrines Romaines avec la Bible, ce qu’ils ne pouvaient faire.
On lui prêta im livre écrit pour combattre
la religion protestante. Coupin dit dans sa
lettre qu’il en a profité en y ayant trouvé
plusieurs passages de Calvin que l’auteur
citait pour les combattre.
On permit à sa femme et à son fils de le
visiter en prison, mais ni sa femme ni son fils
ne dirent une parole pour l’exhorter à abandonner la vraie religion. Après une prière
par laquelle Coupin les recommanda à la
grâce du Seigneur, ils se firent les derniers
adieux avec beaucoup de larmes.
Barthélemi Coupin ne sortit pas vivant
de prison. Gilles nous dit qu’il ignore comment^Lmourut, si de mort naturelle ou bien
violente; en tous cas, son corps fut porté
hors de la prison et brûlé publiquement.
D. B.
Lia Croix de ville d’Aoste
érioée à la mémoire de la fuite de Calvin.
C’est avec plaisir que j’ai constaté que l’on
a célébré le 17 Février avec entrain aux
Vallées Vaudoises et que nos pasteurs et
professeurs donnent des Conférences sur
l’histoire Vaudoise; c’est un fait encourageant.
L’histoire est la maîtresse de la vie, c’est
elle qui nous indique'la route à suivre. Ayant
passé vingt-trois années dans la Vallée
d’Aoste, il m’arrive souvent de penser à cette
Vallée; alors, mon imagination erre par
monts et par vaux, et je n’aperçois que pics,
glaciers et vallées profondément mcaissées.
J’ai été aussi obligé d’en étudier l’histoire,
car la géographie et l’histoire sont deux
sœurs inséparables. Je désire entretenir quelques instants les lecteurs de VEcho sur « la
Croix de Ville » d’Aoste, érigée en souvenir
de la fuite de Calvin pour en retirer les leçons utiles de nos jours. Le passé doit être
notre pédagogue dans le présent.
Quand le voyageur arrive à Aoste, il est
frappé de voir encore l’antique cité ceinte
par les murs romains. A côté de ces vestiges
de l’époque romaine, on est surpris de voir
par exemple l’Hôtel de ville, qui est très
bien construit, l’école normale, ainsi que le
gymnase-lycée et école technique qui attestent l’époque moderne. Lorsque on arrive à
la rue Croix de ville presque au centre de la
2
vieille cité, on est frappé par un monument
qui représente une Croix érigée sûr utie colonne qui surmonte une fontaine ; sur la base
on y lit cette inscription: Hanc Calvini fuga
— Erexit — Anno MDXLI — Religionis
Constantia — Reparavit — Anno MDCCXLI
— Civium Pietas — Renàvavit et adornatiit
— Anno MDCCCXLI. Ce monument se
dresse précisément en face de notre chapelle
évangélique. C’est donc en l’honneur de la
fuite de Calvin que cette Croix a été érigée
et elle atteste le passé plein de luttes et de
persécutions tandis que notre chapelle atteste les temps nouveaux, les temps de la
liberté.
Voici comment M.r Théodore Claparède
relate le fait dans son « Histoire de la Réformation en Savoie », à la page 57 :
« Dès le commencement de l’année suivante, grâce à l’arrivée d’un jeune prédicateur évangélique, dont le nom jusqu’alors
peu connu, était destiné à acquérir bientôt
la plus éclatante célébrité, le nombre des
amis de la Réforme s’accrut dans une très
forte proportion, Ce jeune prédicateur était
Jean Calvin. Revenant d’Italie, où il avait
reçu l’hospitalité chez la duchesse de Ferrare, Calvin se dirigeait vers la France en
traversant le Piémont lorsque, informé nous
ne savons par quelle voie, des sentiments favorables à l’Evangile que manifestaient quelques habitants d’Aoste, il se rendit auprès
de ces nouveaux coreligionnaires pour les
fortifier dans leur foi. Comme il n’aurait pas
été prudent de sa part de se montrer en
public dans une ville placée sous l’infiuence
de l’un des plus ardents adversaires de la
Réforme, un personnage notable, l’avocat
Vaudan, lui donna secrètement asile dans
une grange peu distante de la cité. C’est du
fond de cette retraite que Calvin entra en
rapport avec quelques-uns des habitants
d’Aoste et que, par leur intermédiaire, il
put aimoncer à d’autres la bonne nouvelle
du salut. Le nombre de ceux qui accueillirent ses enseignements devint en péu de
temps assez considérable; parmi eux se trouvaient plusieurs personnes appartenant aux
familles les plus distinguées du pays.
« M.r Jules Bonnet cite parmi ces familles
celles de la Crète, de la Visière, de Vaûdan,
Borgnion, Philippon, Aragon, Champillon,
Chandieu, Salluard, Quay, etc. (on trouve
encore quelques-uns de ces noms de nos
jours)... Cependant un immense désastre,
dit M.r Claparède, venait d’atteindre Charles III ; dans l’espace de quelques semaines,
ce malheureux prince se trouva dépouillé
de la presque totalité de ses Etats, sans pouvoir conserver aucune chance sérieuse de
parvenir un jour à les recouvrer... ».
Laissons maintenant la parole à De Tillier,
historien de la Vallée d’Aoste, qui écrivit
son Historique de 1720 à 1730. Le Duché
d’Aoste suivant cet historien devait devenir
à la proposition de Calvin un Canton helvétique.
« En présence d’un si grand danger pour
le salut des âmes, s’écrie De Tillier, on faisait dans tout le pays, surtout en ville et
au Bourg, des vœux et des recours pour fléchir la Divine miséricorde, on organisait des
processions, fréquentes, auxquelles mêlées
à la foule, le R. me évêque Gazzini, les Messieurs du clergé, le Seigneur Comte René de
Challant, maréchal de Savoye, gouverneur
et grand bailli du Duché et tout ce qu’il y
avàit de plus distingué parmi les gens d’église et de condition pieds nus, couverts d’un
sac, des cendres sur la tête, dans la rigueur
de la saison. On avait aussi fait un traité
avec les Seigneurs des sept dixams du Valíais, pour s’entre-secourir contre toute innovation en fait de religion et de fidélité.
Les Etats du Duché tinrent une assemblée
pendant ce même mois de Février 1536.
« L’évêque et le maréchal de Challant firent d’abord célébrer une messe solennelle
pour implorer les lumières du Saint-Esprit
dans cettê grave conjoncture; ils firent ensuite exhorter les assistants au moyen d’une
savante remontrance prononcée par un
habile père Cordoleer, nommé à sapientibus,
soit des Saviez. Après quoi l’assemblée
étant entrée en séance, commença ses délibérations par inhiber à toute personne au
nom de S. A. S. et sous peine de vie, d’oser
y avancer, ou même d’écouter, de quelques
façons que ce fût, aucune proposition si ce
n'est celle concernant le service du souverain et l’intérêt du Duché en général, conjointement avec la défense de notre Sainte
religion. De bons ordres furent ensuite donnés pour veiller à ce que le poison de l’hérésie ne s’introduisit dans le pays, et pour
faire arrêter Calvin et ceux qu’il avait pervertis. Mais ceux-ci avertis par des émissaires secrets qu’ils avaient certainement
dans l’assemblée, avaient eu le temps de
s’évader. Ils suivirent d’abord la grande
route, mais s’y sentant trop exposés, ils
passèrent le Buthier sous le village de Closellina près de Roisati et de là, par les hauts
passages de la Valpelline, ils se rendirent en
Valais, sans pouvoir être arrêtés. C’est ainsi
qu’ils purent se dérober aux recherches de
ceux qui avaient été envoyés à leur poursuite. Après cette première démarche tous
les membres de l’assemblée des Trois Etats,
ainsi que le peuple accouru, firent par l’élévation des mains de chacun, une confession
publique de foi et un serment solennel de
vouloir vivre et mourir dans la religion catholique apostolique et romaine et dans la
fidélité inviolable envers leur souverain.
« Ils votèrent ensuite, en action de grâce,
des processions générales à l’honûeur du
Saint Enfant Jésus, qui se font encore à
présent le dernier Vendredi de chaque mois.
« Les citoyens et bourgeois en particulier
firent instituer celles qui se font à la même
intention le jour de la Circoncision et les
troisièmes fêtes de Pâques et de Pentecôte.
(c Le Conseil de Ville y assiste, présidé par
le S5mdic portant un étendard de satin rouge •
sur lequel est brodé le nom de Jésus. C’est
aussi en mémoire d’une protection si singulière que ces mêmes citoyens et bourgeois
firent élever au centre de la ville, où viennent
aboutir les quatre rues principales, une
grosse croix de pierre sur l’emplacement
même où existait une autre croix. Elle subsiste encore, monument éternel de la foi, de
la piété et de la constance de nos pères. Enfui, on avait ordonné à tous les chefs de famille de faire peindre sur le frontispice de
leurs portes principales, le nom sacré de
Jésus». G. Bebt.
A PROPOS DES JESUITES.
Ce que nous avons dit dans un précédent
article au sujet du péril jésuitique qui pourrait menacer la Suisse ramène nos pensées
à quelques siècles en arrière, à un chapitre
des plufe douloureux dans l’histoire du Protestantisme. Le 4 Octobre 1570 naissait à
Grosswardein, en Hongrie, dans la famille
Pazsmany, noble et évangélique, un enfant
auquel on donna le nom de Pierre. Doué
d’une intelligence supérieure, le petit Pierre
devait devenir un grand savant et pour lui
faire plus facilement atteindre ce but, ses
parents, bien qu’Evangéliques, trouvèrent
que la modeste école calviniste de l’endroit
ne correspondait pas à leur attente et ils
se laissèrent induire à envoyer leur fils à
l’âge de '13 ans au Collège des Jésuites de
Eolozsvar dont la renommée remplissait le
pays. Ces parents malavisés pensaient sans
doute que leur fils si intelligent pourrait
s’approprier la science de ses professeurs
sans danger pour les convictions religieuses
qui lui avaient été inculquées dans la famille, dès son enfance.
Mais ils firent les comptes sans les pères
Jésuites qui surent si bien travailler l’intelligence et le cœur de leur élève que le mo
mënt vint bientôt où l’influence des parents
ne pouvait plus rien suri lui. A l’âge de 17
anfej il entrâ'dans VOrdrè et fut énvoyé à
Rôme pour y achever ses études et devenir
niissionnaire pour la conversion des hérétiques, c’est-à-dire des Protestants.
Nous ne pouvons pas ici écrire sa biographie. Qu’il nous suffise de dire qu’en 1597,
à l’âge de 27 âns, Pazsmany commença
l’exercice de son ministère qui, pour l’église
romaine, devait porter des fruits si réjouissants et conduire presque à l’anéantissement
du Protestantisme en Hongrie.
D’abord comme coadjuteur de l’archevêque Forgacs il sut reconduire au bercail papal le frère de l’archevêque, qui avait embrassé le protestantisme. Devenu à son tour
archevêque, il se proposa de travailler de
toutes ses forces au soutien de la maison de
Habsburg, afin de pouvoir, par la puissance
de l’Autriche, écraser le Protestantisme en
Hongrie. Au moment où fut déchaînée la
guerre de 30 ans (1618) Pazsmany avait la
haute main dans la politique austro-hongroise et il sut si bien faire usage de tous
les moyens imaginables, persécutions, promesses, discussions, brochures, or, qu’il
réussit à gagner au papisme plusieurs familles de l’aristocratie qui avaient d’abord
embrassé la Réformation. Une de ses plus
brillantes conquêtes fut celle de Catherine
de Brandenburg, la veuve de Bethlen qui
avait été Roi de Transylvanie et intrépide
défenseur de la foi évangélique.
L’apparition de Gustave-Adolphe sur le
théâtre de la guerre de 30 ans, retarda momentanément les triomphes de Pazsmany,
mais à la mort de Gustave-Adolphe les persécutions contre lés Protestants reprirent
avec une nouvelle ardeur et les historiens
sont unanimes à dire qu’à la naissance de
Pazsmany la Hongrie était presque entièrement protestante et qu’à sa mort (ig Mars
1637) elle était presque entièrement redevenue catholique et est restée telle jusqu’à
í«ijóurd’hui.
Qui pourra jamais calculer le mal qu’à
causé à la causé de l’Evangile l’infidélité des
parents de Pierre Pazsmany dans l’éducation
de leur fils?
Parents, membres de nos églises évangéliques, pensez-y. P. Calvino.
M. Elisée Davyt, St-Jean L. 25,—
M.me Elisa Lüscher, Id. » 15,—
M,me Lidia et Ern. Benech » 12.—
M. Albert Benech » 5,—
M. Matthieu Bellion ' )) 5>—
M. Vola Edouard, en souvenir de
son père )» 10,—
Bourne J. Paul » 3,—
Albarin Humbert )) IO,~
Albarin Auguste » 10,—
Bertin Louis )) 3>—
Bertolotti Giovanni » 20,—
N. N., Milan » 71,—
M. François Gay, St-Jean » 5,—
M.lle Constantin Louise, Id. )> 2,—
M. Giorgio Pons, Spezia )) 20,—
Famille Gay, des Curts, St-Jean,
en souvenir de Jenny Gay )) 25,—
M.lle Marie Ribet, Greenwich » 10,—
Iiig. Gustave Cougn, St-Jean » 15,—
M.lle Marianne Malanot, Id., en
souvenir de son frère » 100,—
M.me Emma Decker, Tmin » 5,—
M. Luigi Ferrerò, Id. » 50.—
M.me Caroline Fontana-Roux,
Milan » 50,—
M.lle Charlotte Beckwith, La Tour» 50,—
M.lle Marie Costabel, St-Jeaii » 5,—
Veuve Susanne Cavaliere, Id. » 4,—
Jean Cougn, Id. » io,—
E. P., Pignerol, én souvenir de
son mari » io,—
M. Pierre Bertin, Cabianca » 5,—
M.me Pittavino Virginie, St-Jean » 2,—
M. Valeriano Perazzi, Turin » 25,—
M. Michel Peyrot et famille, St-J.» 25,—
M.me Fanny Odin, R. Argentine » 24,—
M. Pierre Bertin, La Tour » 5,—
M.lles S. et P. Robert, St-Jean » io,—
M.me Giulia Moli van CharenteGay, Rotterdam » 625,—
Total L. 1.467,—
Pour r« Albo d’Onore ».
Dans quelques jours la Commission de
1’« Albo in onore dei nostri caduti, mutilati
e decorati nell’ultima guerra » se réunira pour
les dernières corrections aux listes, avant de
les consigner au Typographe.
Pour éviter que des réclamations arrivent
trop tard et qu’il y ait du monde qui se
plaigne, nous adressons un dernier appel à
MM. les Pasteurs et Evangélistes, ainsi
qu’aux familles qui n’ont pas encore été directement interpellées, afin qu’ils envoient
au plus tôt les bulletins des militaires qui
les regardent.
Prière de demander de nouveaux bulletins
si cela est nécessaire, au soussigné.
Nous rappelons aussi que nous désirons
beaucoup les photographies de nos morts,
pour les reproduire dans 1’« Albo d’onore ».
Nous constatons avec regret que plusieurs
familles n’ont pas voulu ou n’ont pas pu
jusqu’ici envoyer ces photographies. Qu’elles réfléchissent qu’on leur offre le moyen de
perpétuer pour elles et pour leurs amis la
physionomie de leuis chers disparus.
Pour la Commission de l\Alhon
David Jahier, Président.
SOUSCRIPTION
en faveur de l’Asile des ^eillaids de St-Jean
du 17 Décembre 1919 au 4 Avril 1920.
M. Giulio Comba, Turin L. 25,—
M.lle Marie Costabel, Locamo » 5,—
M. et M.me Barth. Goss, Turin » 100,—
M. Barth. Gardiol, St-Jean » 10,—
Avocat J. E. Peyrot, Pigneiol » 5»,—
M.lle Madeleine Bertin, Londres » 6,—
En titres de rente:
M. Amato Jalla, Turin L. 5.000,—
M. Barth. Prochetetfam., St-Jean » 500,—
M. et M.me B. Gurdiol et leurs
enfants, St-Jean, en souvenir
de M. Et. Albarin » i.ooo,—
M.me Sophie Servettaz, Savone » 2.000,—
Total des titres reçus L. 8.500,—
On est prié d’adresser les dons à M. Jean
Bonnet, pasteur, président, ou bien à M.
Ernest Benech, caissier, Luserna S. Giovanni.
SOTTOSCRIZIONE
in onore dei nostri caduti
e per i nostri orfani di guerra
47* Lista.
Somme precedenti L. 201.120,52
Bairu Ocbit, Asmara » 5,—
Valdesi di Lavalle, Miguelete,
S. Salvador » 3752.56
Comm. dott. R. Prochet, Roma {2° versamento) » 65,—
Mery Alessio-Eynard, Genova » 5,—
Totale L. 204.948,08
CHRONIQUE VAUDOISE.
Bobi. Les cultes continuent à être fréquentés de la manière la plus réjouissante.
Le Dimanche des Rameaux, devant une assemblée imposante, nos 29 catéchumènes
dont l’examen avait, 8 jours auparavant,
favorablement impressionné le public, ont
été reçus comme membres de notre église.
Le Vendredi Saint et à Pâques la SainteCène a été distribuée à plus de 400 personnes.
Les collectes aussi sont en sensible progrès sur celles de l’année précédente, mais
les dépenses extraordinaires auxquelles nous
avons dû faire face et les besoins généraux
de notre œuvre sont tels que nous sommes
obligés de recommander encore un effort à
nos membres d’église, et surtout à la veille
d’initier notre collecte en faveur des pasteurs émérites.
Une ombre menaçante dans ce tableau
est représentée par ceux qui, méprisant le
3
quçitrième commandement, font du jour dq
repos un jour de travail. Même à Pâques
notre cœur a été affligé par le spectacle indécent de chars de bois traversant le village
à l’heure du culte. Ces: cas sont ; peu nombreux ; mais y en eut-il un seul que ce serait
encore trop.
Brescia. M.lle C. Serti qui a été uiie des
élèves de notre Ecole Normale de La Tour,
a épousé dernièrement à Brescia M. B. Barbiéri. Nos meilleurs vœux.
Gênes. La Société Pra del Torno s’étend
toujours plus. Un des représentants de cette
bienfaisante Société à Gênes, M. Robert Nisbef, a parlé le 28 Mars au culte de l’aprèsmidi, dans notre Eglise Vaudoise de Gênes,
de l’œuvre des Missions et a réveillé chez
plusieurs l’amour pour les Missions.
LaTour. Nos cultes de la semaine sainte
ont été bien fréquentés, quoique le temps
ne fût pas du tout bon. A Pâques nous sommes retournés au temple, après avoir célébré
nos cultes pendant l’hiver à la Maison Vaudoise. Un bon nombre de frères et de sœurs
se sont approchés de la Table du Seigneur.
— Le matin de Pâques nous avons
confié à la terre la dépouille mortelle d’un
petit enfant de quelques jours dont l’âme
s’était envolée vers les deux la veille.
Nos sentiments de chrétienne sympathie
aux parents, M. et M.me Alexandre Pasquet.
Massel. Le 24 Mars un long cortège
funèbre accompagnait au champ du’repos
Giraud Lydie née Micol, du Gros Passet, âgée
de 61 ans, emportée par la grippe dans Téspace de quelques jours seulement. Femme
d’une grande activité et d’un caractère très
doux elle laisse après elle un grand regret.
Le même jour eut lieu l’ensevelissement
de Mattia Madeleine, de Balsille, âgée de
57 ans, qui ne professait pas notre foi mais
était épouse d’un membre de notre église:
Jean RoStan.
Que Dieu veuille consoler Lui-même les
familles éprouvées.
— Le jour du Vendredi Saint, devant une
assemblée imposante, 14 catéchumènes ont
été admis dans l’Eglise.
Prarustin. (/• B )- Nous sommes sous la
douce impression que la semaine sainte a
produite dans nos cœurs, et nous ne pouvons
assez remercier le Seigneur qui nous a assistés et bénis.
Le Dimanche des Rameaux, à 3 h. de
l’après-midi, nous avons reçu dans 1 Eglise
vingt-cinq catéchumènes dont nous avons
pu ces derniers temps constater les progrès
spirituels. Le soir du Jeudi saint, une magnifique assemblée se réunissait dans le temple
de St-Barthélemy pour la célébration de la
Sainte-Cène: ce culte a été particulièrement
solennel et touchant. Le Vendredi saint,
bonne assemblée dans le temple de St-Barthélemy le matin, et dans celui de Rocheplate l’après-midi.
Le jour de Pâques, nos deux temples se
rouvraient pour accueillir une assemblée réjouissante, avec célébration de la SainteCène: ces deux communions ont été fréquentées d’une façon encourageante. Au
culte du matin, le chœur dirigé par M. Jahier a contribué à l’édification du culte,
tandis que l’harmonium, qui depuis longtemps était réduit au silence, a de nouveau
jfait entendre sa voix, sous la main de la
Dame du Pasteur.
_ Nous renouvelons l’expression de
notre sympathie à notre cher ancien David
Pasquet, dont le père nous a quittés.
Rorà. Le Vendredi Saint 9 catéchumènes
se sont présentés pour la confirmation devant une assemblée plus nombreuse que
d’habitude, en pareille circonstance. Signe
encourageant !
Malgré le temps pluvieux et triste, nous
avons eu une bonne Pâques. L’assemblée
était. imposante, surtout du côté des hommes, où pas une place n’est restée vide. La
participation à la Sainte-Cène a . été plus
encourageante que par le passé et a produit
une excellente impression. Nous avons eu
le plaisir de voir s’approcher de la Sainte
Table deux époux qui célébraient ce jour-là
leurs noces d’or, Ces. deux heureux pèlerins
qui ont déjà marché cinquante ans ensemble sont Barbe Jacques Pavarin de la Mouïa.ssa et son épouse Madeleine Rivoir. Bons
vœux pour 25 autres années de bonheur et
de paix sous le regard de Dieu !
Saint-Jean. En un culte bien solennel
et devant une nombreuse assemblée, quarante-neuf catéchumènes ont été admis à la
Sainte-Cène le jour du Vendredi Saint. A
l’instant où le Pasteur donnait la main d’association à toute cette chère jeunesse, l’Union Chrétienne de^ jeunes filles faisait entendre un très beau cantique d’occasion.
C’est encore l’Union des jeunes filles et,
avec elle, l’Union des jeunes gens qui, en
une réunion très sympathique et cordiale,
donnait une bienvenue fraternelle à ces
nouveaux membres de notre église, le jour
de Pâques, à 3 h., dans la Maison Vaudoise.
Pour la solennité de la Pâque, le temple
était bondé, et les participants à la SainteCène exceptionnellement nombreux. Au
cours du service, notre Chorale a chanté
sous la direction de M. A. Coïsson, le chœur
de Bost: Il Signor risuscitò, très joliment
exécuté.
^ Depuis quelque temps les mariages
vont grand train dans notre Paroisse. Nous
en avons eu vingtetun en douze mois, et
depuis quatre semaines notre temple s’ouvré' chaque Samedi pour des bénédictions
nuptiales.
Ce dernier Samedi il y en eut trois de célébrés, c’est-à-dire, ceux de MM. et M.lles:
Emile Bonnet et Catherine Bertot, Clément
falla et Idei Besson, Guido Grati ei Marie
Danna. , ,
Nous renouvelons à ces chers époux nos
cordiales félicitations et nos vœux bien affectueux.
Villar. Actes liturgiques du i.r trimestre
1920. Baptêmes: Gönnet Emmanuel de Jean
et de Rivoire Susanne (Buffa) — Rivoire
Madeleine de Constance R. (Rouet) — Rivoire Jean Pierre de Samuel et de Bertbn
Marie (Rouet) — Berton Anita Anne Louise
de Susanne Madeleine B. (Garins) — Berton
Albert de Joseph et de Berton Catherine
(Id ) — Rivoire Pierina de Jean Daniel et
de Casalegno Marcella Olimpia (Ville) —
Vigne Victor de feu Auguste et de Janavel
Madeleine (Ciarmis) — Fontana Etienne
d’Etienne et de Michelin Anna (Teynaud).
Mariages: Gönnet Joseph de Joseph
(Bessé) et Geymonat Jenny de Jean Daniel
(Gorgia) — Michelin-Salomon Jean Pierre
feu Jean Pierre (Saret) et Talmon Marie
Madeleine de David (Id.) — Planchon Jean
de Jean Daniel (La Tour) et Marauda Rachel Anna de Jean Daniel (Teynaud) —
Favat Jean Daniel de Jean Daniel (Peyrela)
et Rivoire Catherine de Jean Pierre (Rouet).
Décès: Michelin Marguerite née Baud (Saret), 82 ans — Davit Alice de Paul David
(Malanots), 3 mois et demi — Geymet Marguerite de Jean David (Ciarmis), 22 ans —
Planchon Marguerite née Ofîarel (Ruà), 70
ans — Davit Emma de Paul Etienne (StChristophe), 23 ans — Geymet Daniel feu
Pierre (Violins), 80 ans — Garnier Joseph
feu Jean (Boudeina), 68 ans — Favat Marguerite née Rivoire (Fin Menu), y2 ans.
Amérique du Nord. Nous lisons avec
plaisir dans les journaux italiens des EtatsUnis que dans plusieurs églises italiennes la
fête du 17 Février a été célébrée avec beaucoup d’enthousiasme. A Rochester la Colonie
Italienne, composée en grande partie d’évangéliques émigrés de Grotte (Sicile), après
avoir écouté un magnifique discours de son
pasteur M. Michèle Frasca, a eu une excellente soirée de pécitations et de chœurs...
tout comme à St-Germain ou à St-Jean.
Plusieurs de no? lecteurs ont
connu William Meille, le fils de feu M. le
pasteur Auguste Meille, Il était parti assez
jeune pour le Canada, où il avait réussi, avec
son travail, à se créer une bonne position.
Dieu l’a rappelé à Lui la semaine passée,
subitement, tandis qu’il espérait de pouvoir
bientôt laisser l’hôpital militaire où il avait
subi une opération il y a deux mois.
Nous demandons à Dieu de vouloir consoler la mère, les sœurs et le frère de notre
cher William et nous leur exprimons toute
notre profonde sympathie.
Chronique politique.
La Chambre a donc pris ses vacances
Mardi soir, 30 Mars, et ne sera convoquée
que dans la première quinzaine de Mai.
Avant de s’ajourner, elle a voté un ordre
du jour de confiance au Gouvernement avec
une cinquantaine de voix de majorité,
grâce à l’appui des « popolari » qui se sont
mis résolument, cette fois, avec les partis
de l’ordro, ce dont nous nous réjouissons.
Le parlement a pareillement appi'ouvé, à
l’unanimité, le maintien du prix actuel du
pain pour les travailleurs, ainsi que la confiscation des « superprofits » de guerre et
une taxation plus rigoureusement élevée et
progressive du revenu. Nous sommes anxieux de voir comment le Gouvernement
va interpréter ce vote dans son application
pratique.
— Un nouveau décret pour restreindre la
consommation des denrées vient d’être
publié, mais n’aura son plein effet qu’à partir du i.r Mai. Nul doute que ces mesures restrictives destinées à empêcher le
gaspillage, ne soient propres à améliorer
la situation économique du pays... si le Gouvernement a le courage de les faire rigoureusement observer, ce qui est rien moins
que certain.
— Vous savez que la grève des ouvriers
de l’indastrie papetière est plus politique qu’économique, en réalité. En s’abstenant du travail pendant un certain laps de
temps, les grévistes expèrent nuire à l’industrie du journal, en obligeant non seulement les grands quotidiens à réduire le nombre des pages, mais en forçant les petits journaux à suspendre leur publication, dans le
but de répandre par d’autres moyens, et
sans qu’on puisse les contrôler, les nouvelles
dangereuses pour l’ordre public. Voilà pourquoi le Gouvernement se propose d’intervenir dans la question en nationalisant
les fabriques si cela est nécessaire. D’ailleurs les papetiers qui, comme tant d’autres industriels, ont réalisé des bénéfices
scandaleux aux cours de ces trois ou quatre
dernières années, auraient besoin d’une
bonne leçon, et si, de façon ou d a.utre, on
va la leur donner, ce n’est pas les consommateurs qui s’en plaindront. Inutile d’ajouter que notre modeste remarque ne vise
nullement les fabricants de papier- honnêtes.
—T Contrairement à la lettre de certaines
clauses du Traité de Versailles, l’Allemagne
avait occupé militairement le bassin neutre
de la Ruhr dans le but de donner, si possible, le coup de grâce au mouvement communiste et à 1’« armée rouge ». Or le Goavernement Français qui s’était en vain
opposé à l’occupation militaire allemande,
vient de décider l’occopation de Francfort,
Durmstatd, Hanau et Hambourg. Devant
cette attitude énergique de la France, l’Allemagne retirera très probablement ses troupes; mais il n’est pas dit que les communistes rendront les armes pour cela.
— La situation de l’Irlande est toujours
fort inquiétante. Ce n’est pas la révolution
proprement dite, telle que l’avaient an
noncée les alarmistes, mais « une guerilla »
dévastatrice qui ne laisse pas que de préoccuper. Belfast est isolée du reste du monde
les fils du télégraphe et du téléphone ayant
été coupés tout autour de la ville. Les Sinnfeyner.s mettent le feu aux bureaux publics
et tout particulièrement aux bureaux de
l’enregistrement, des postes et des douanes.
Cela pour les grandes villes, Dublin, Belfast,
Cork, Limerik, etc.; mais les campagnes et
les petits bourgs n’échappent pas davantage
à ces actes de vandalisme.
_____Nice vient de faire un chaleureux accueil au nouveau président delà République,
M, Deschanel. Au cours de ces fêtes de
réjouissances, le Prince de Udine lui remet,
au nom du Roi d’Italie, le Collier de l’Annonciade, la suprême distinction de notre
pays. F
Âbonnements payés et non quittancés.
1920: Monnet Cath., Luserna S. G.
Tourn J., Cappella Morero — Long C., Piobesi — Mûris E., Chicago — Richard P.,
Salsburry (et 1921) — Rey Alice, Cannes —
Rivoir Maguer., Torino — Pons P. H., Massello — Rostan M., (Guigou), Prati — Peyrot Frank, Chicago —- Gay Cornelia, Praro,stino — Monnet P. E., Cleveland — Decker
M., Luserna S. G. ^ Long Lidia, Torino —
Pons J. feu J., Salza — Gönnet Et., NewYork — Bertin Et., Angrogna — Pons Ori.,
Luserna S. G. — Poët Alex., Ferrerò —
Pons G., Maboumbou — Pons D., Cairo —
Martinat D., Genève — Long J., Provo —
Griot P., Milano — Ribet Sévérine, Pomaretto — Buràttini R., Firenze — Eynard
D., Cleveland — Chanforan A., Genève —
Bertin, Montolivet — Geymonat S., Bobbio — Gonin Albertine, Torino — Soutier
Enr., Roma — Balmas Barth., Genève —
Rostan Emilia, Vinadio — Massel Franc.,
Faetto — Peyrot Lydie, (Troussier), Id. —
Gaudin J., New-York — Gaydou E., Marseille — Griset Henri, Inv. Pinasca — Rostan Pierre (Guigou) , Grill J. E. (Pommiers),
Garrou M. (Ville), Rostan frères (Orgères),
Prati — Pezzuto, Grasse — Long Louis, Abbadia — Cook F., Londra — Bounous L.,
Torino — Grill Antoinette, Perosa — Odin
Alberto, Entrerios — Pons J. P., Baratiers
— Coïsson Pablo, Tarai iras — Bleuler P.,
New-York — Durand David, Vaucluse —
Guglielmet J., Anatolia — Bleynat Albert,
Valdese — Tron François, Id. — Rostain
Cesare, Torino (et 1921) — Gaydou M.,Monett — Beux Eli, Pramol — Sappé Alice,
Id. — Veuve S. Menusan (Adroits), Prati —
Peyronel M., Paris — Catalin J. E., Villar —
Rostan H., New-York — Bertalot J., Id. —
Rivoir L., Id. — Pons B., Id. — Eglise Vaudoise (Zabouts), Id. — Grill H., Chicago —
Léger J. J., Valdese — Guigou J., Id. —
Grill F., Chicago — Veuve Grill. Marseille —
Tron J. P., ancien. Massello — Breuza Aug.,
Prati — Peyronel Barth., Versoix — Planchon Ern., Monett (et 1921) — Beux Charles, S. Germano.
D. Bosio, Rédacteur-Responsable.
Torre Pellice - Imprimerie Alpine
Les familles Meille, Giampiccoli, Coïsson et Fnbrmann, ainsi que les autres parents, ont la douleur d'informer leurs amis
de la perte cruelle qu’ils viennent d'éprouver
par le départ de leur bien-aimé
WILLIE C. MEILLE
décédé à Toronto {Canada) à la suite d’une
maladie contractée au service militaire; et remercient sincèrement toutes les personnes qui
déjà ont voulu témoigner leur cordiale sympathie. ,
Florence, 31 Mars 1920.
La famille de
PAUL ROSTAGNO
ancien de l’Eglise de Prarustin, remercie cordialement toutes les personnes qui lui ont témoigné leur sympathie chrétienne pour le départ de son bien-aimé, et prie tous ceux qui
n'ont pas reçu la lettre de faire-part de bien
vouloir excuser l’oubli involontaire.
4
TARIF DES ANNONCES
Une insertion , . - L. 0,30 la ligne
De 2 à 4 insertions - » 0,20 > >
De 5 en plus . . - . 0,13 . ,
Annonces mortuaires )
Remercîments i ’ * *
Insertions de grand format et à
contracts annuels - L. 0,03 le cm. c.
SI COMBATTONO COBLE
PASTIGLIE
ALBERANI
(MADONNA DELLA SALUTE)
Ogni Scatola L. 1,70 - tassa compresa.
Stab.Chim.Farm.G. Alberani- Bologna
ACQIIISTEREBBESI, costiera di San
Giovanni, oppure collina di Torrepellice,
villetta o casa rustica adattabile:
Scrivere dettagliatamente B. C. - Tipografia Alpina.
TERRENO D’ANGOLO
per fabbricare (65 tavole), adatto per Villa,
Albergo, Casa di abitazione, Rivendita.
Rivolgersi: COMBA (Cortili) - Villar
Pellice.
BANCO DI ROMA
SOCIETÀ ANONIMA - CAPITALE L. 150.000.000 INTERAMENTE VERSATO
Sede Scoiale e Direzione Centrale - ROMA.
Filiali: Italia - Alba, Albano Laziale, Anagni, Andtia, Anzio, Aquila, Arcidosso,
Arezzo, Assisi, Aversa, Avezzano, Bagni di Lucca, Bagni di Montecatini, Bari, Bib
Brescia, Camaiore, Campiglia Marittima, Canale,
Canelli, Carate Brianza, Carru, Castellamonte, Castelnuovo di Garfagnana, Castiglion
Fiorentino, Catania, Cecina, Celano,Centallo,Ceva,Chiusi,Città di Castello, Como Cortona, Cotrone,Cuorgnè, Fabriano, Fermo,Firenze, Foggia,Foiano della Chiana,Foligno,
Fessano. Frascati,Fresinone,Gaiole in Chi anti, Genova,Grosseto, Gubbio, Intra, Ivrea,
Livorno, Lucca, Lnserna S. Giovanni, Marciana Marina, Merano, Messina, Milano!
Modica, Mondovi, Montesanpietrangeli, Napoli, Nardò, Nocera Inferiore, Norcia
Onegha, (Ebetello, Orvieto, Pagani, Pallanza, Palermo, Pietrasanta, Pincrolo!
Piombmo, Pontecagnano, Pontedera, Portoferraio, Porto S. Giorgio Potenza Roma
Salerno, Sansevero, Saronno, Segni Scalo, Siena, Siracusa, Tagliacozzo,’ Tivoli’
Tonno, Torre Annunziata, Torre Pclllce, Trento, Trieste, Velletri Viareeeio’
Viterbo. ■ > .
Colonie - Bengasi, Tripoli.
Estero - Francia: ’Paridi, Lione; Spagna: Barcellona, Tarragona, Montblanch;
Rizzerà: Lugano, Chiasso; Egitto: Alessandria, Cairo, Porto Said, Mansourah
lantah. Beni, Mazar, Beni Souefi, Bibeh, Dessouk, Fashn, Fayoum Kafr EÌ
Chelkh, Magagha, Mehalla Kebira, Minieh, Mit Gamr, Zagazig; Malta- MaltaSiria .- Aleppo, Alessandretta, Beyrouth, Caiffa, Damasco, Giaffa, Tripoli di Siria’
Palestina: Gerusalemme; Turchia: Costantinopoli; Asia Minore: Smirne Scalanova
e Sokia; Egeo: Rodi.
Operazioni e Servizi diversi delle Filiali :
Depositi in conto corrente, a risparmio e vincolati, al portatore e nominativi.
Conti correnti di corrispondenza, in lire italiane e valuta estera.
Servizio di cassa per conto terzi.
Sconto e incasso effetti, semplici e documentati, sullTtalia e sull’Estero.
Assegni circolari (gratis) di commissione e di boUo.
Chèques sull’Italia e sull’Estero.
Compra e vendita di divisa estera e biglietti banca di qualunque Nazione
Versamenti semplici e telegrafici per tutti i paesi del mondo
Compra e vendita di titoli in Italia e all’Estero.
Riporti e anticipazioni su valori pubblici e industriali.
Apertnre^di credito libere e documentate.
Lettere di credito su qualunque paese.
Servizio merci.
Pagamento d'imposte, utenze, assicurazioni, ecc.
DEPOSITI A CUSTODIA
Orario al Pubblico :
Luserna S. Giovanni. Torre Pellice.
Giorni feriali:
dalle ore 9 alle 11.30
Giorni feriali:
dalle ore 14.30 alle 17
Venerdì e giorni di Fiera:
dalle ore 9 alle 12
» » 14 alle 15.30
Venerdì e giorni di Fiera:
dalle ore 8.30 alle 12
» » 14.30 » 17
Sabato: dalle ore 9 alle 11.
LIBRAIRIE-PAPETERIE
i 4
GLOBULINE
Pilules antianémiqnes reconstituantes
i
9 9
Sont un remède précieux contre l'anémie et l'époisement des nerf s ;
régularisent les fonctions organiques; améliorent la digestion, et redonnent
en peu de temps la santé et la force.
Indispensables dans les cas de chlorose et de menstmations difficiles
et doolooreases, elles agissent d’une façon sûre dans les cas de leucorrhée,
faisant rapidement disparaître les pertes blanches.
La boite (timbre compris) . L. 2,20
Cure complète (6 boites) . » 12,—
PHARMACIE CHIMIQUE INTERNATIONALE .......................
E. Cagna — TORRE PELLICE
Airals de Lnseme St-Jean
Dépôt de Bibles — Livres d’école — Livres de la Typographie Claudiana
Florence et autres livres religieux en français et en italien — Vente de journaux.
de
pm la Farmacia Di (|ei)monai!
TORRE PELLICE
FRAHA
iCQDi NiTDRlLE FDRfiillYi
ITALIANA
BANCA ITALIANA DI SCONTO
Capitale Sociale 815.000.000 interamente versato - Riserva 50.000.000
Sede Sociale e Direzione Centrale - ROMA
Fa tutte le operazioni di Banca accordando le m^liorì facilitazioni
Saccnrsale di PINEROLO - Piazza S. Donato, N® 9 - Telefono N“ 25
con Recapiti ai'CAVOUR è TORRE PELLICE.
L'Ufficio dì TORREPELLICE, in Via Roma, è aperto il
Martedì, Giovedì c Venerdì, dalle 9 alle 12 e dalle 14 alle 16.
I nuovi libretti circolari dì risparmio della Banca Italiana
di Sconto. — La Banca Italiana di Sconto ha istituito un servizio
nuovo e importantissimo : il Libretto Circolare di Risparmio. Esso consiste
in un libretto di risparmio nominativo, di formato tascabile, che alla
consueta praticità aggiunge il vantaggio di permettere al posses-sore le
operazioni di deposito e di rimborw presso tutte le filiali della Banca sparse
in Italia. In tal modo il cliente di una qualsiasi delle filiali della Banca è
contemporaneamente cliente di tutte, e presso ognuna di esse può liberamente fare le occorrenti operazioni senza alcuna noiosa formalità. Col
libretto circolare della Banca Italiana di Sconto è possibile prelevare e
depositare in qualsiasi città, le somme che occorrono o che risultano
disponibili. Questo Libretto costituisce inoltre un’assoluta novità nel
campo bancario.