1
Année XV®
Pinte D'AliÔNlÿtlIii!^ l'Alt AS
Uüjio . . . . Îi. 3
Tous îee pay« rüiilon de
îiOflte ■ . . '. . » ß
Aiiiéi’iqn« du »Sud • •• » il
On lî’abniinii :
Au burean d'Admiriistration ;
Ciiez i^nr, les Pasteara;
Che» M. ííniost llobert ('Pigniorol) |
ot à la Titbraivic Cliiautore et
lÎiViicarelU ('Plj^tierol ).
ii’abomieraeut part du 1- Jauvierftt se paie d’avanoe.
N. 8.
22 Février 1889
-^ntaéros séparés demâiÀdl^ti avjiiit'
Í0 tirage 10 CEtttiaibs cÈ^eün.
•' ' '
Annoncent: 20 eeûtijûêa par ligne
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pditf uni*, seule foiB. —is ?<iéh*
ttmee de 2 à 5 fois et lO.o^u f
tiiûbi pour 0 fois et au dépéris. ^
S’adresser pour la RipdaCtiOU ®t
V idntini^tvalloh à M. le Pasteur H» Bosio —
Cîuson ('Pîûeroîa) Italie.
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Tout chaiigeraeut d’adresse est
payé 0,25 ceatiiûes.
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ËGHO
DES VALLEES VAUDOISES
' ' pâraissânVcliaque Vendredi
.V/ini^ me teirex ièmoine, 1, fl. S^uivant Ist virile /siwî ¿a charités Èpa. 15,
-i
La thèse de M. Narai.—Jean ïiarlliëletny
Coiign. —' Missions. ■--! ÇbVônîquë VàudolSe.
— Revue tiDlitique. ,
La th
de M, Nardi
r:iir . ;■
Outre la lettre de Mr.
G. A. Trou
publiée .dans k dernier N", nous avons
reçu d’autres réclamations sur le même
sujet. M. Nardi nous a écrit que sa
thèse sur Vavenir de l'évangélisation
en Italie «i n^piè inspirée par une
chaude et çhfélienne affection pour
l’évangélisation italienne en général
et pour l’œuvre dq t’EgÎiso; Vaudoise
en particulier». «J’aime de tout mon
cœur, a-l-il ajouté, révangêlisation
italienne et, en attendant que. je Seigneur, m’ouvre une porte pour y irar
vajiler de nouveaUi mes vœux et mevs
Gonstanlés prières sont pour ravancemenl'du règne de Dieu dans notre
chère patrie ;
M. Nardi a fait plus; il nous a en-,
voyé sa thèse, afin que nous eussions
le moyen de nous convaincre, par
nous-même, que le jugement porté
par le Prolestant, et par VEglise Nationale, où nous avions puisé nos in,formalions, était erroné.
Nous l’avons lue avec atlenliouv ^*90
intérêt, et si nous ne pouvons pas
sdUscHre à toutes les ôpitiiOilÉi émiSèfe
par le candidat, nous n'hésitons pas
à'” dédafer, ci notis le faisdris avec
ji>iè; que'son travail nous a partì séHeut, siiffîsamment impartial et dicté
par le désir sincère de concourir au
bien Spirituel de l’Italie. Le sïijeL
l’auteur l’a reconnu, ne se prêlail
guère à être résumé ett propOsitiofis
Ou thésèS'p'1!‘lî* prêtait par contre adniirabkiùëtft^atflffi^flirmauonS et àtu
prophé|ié'S'‘'Ifcl!''"'pWi témérairë&. Cet
écueil, 'M.r.'NàrdP'l’a évité eh grande
partie, èhj^tj^hddnt une forme modeSlfe
aux concIfisRlfis qu’il formule. tL’E^
vangéiisationi dit-il, vient à peiiie de
Sortir dé ià pha.se des obstacles, des
luttes ouvertes, pendanl lesquelles én
a peine à Sp ravoir, à s’orienter. Petilêtre le moment estMl venu ppur elle
où, profilant dés expériences et des
conquêtes passées, etlé pourra s’avancer avec plus de sécurité sur le
terrain déjà préparé... Les expériences
■faites, quelque douloureuses et humiliantes qu’elles puissent être, sont
toujours des expériences et ftoù des
fautes capables de ruiner une œuvre»,
L’Evangélisation a affirmé et fait pénétrer, en quelque mesure dafls les
mœurs, la liberté de conscience et
conquis sa placé au soleil. Les causes
d’injsuûfièg ojpd^^été plus internes qu’ex*
téfipés et, parmi |4#||ramîères. il faut
ranger: les divisions, i’eparpillenient
-M ■
V*
2
.58
des forces, et la pénurie de bons ouvriers. Aussi l’auteur invoque-t-il comme urgentes certaines réformes. Il demande que l’on recrute de bons ouvriers pour la prédication simple et
vivante de l’Evangile; que les colporteurs soient toujours plus à la hauteur
de leur tâche; que l’école évangélique
devienne la pépinière de l’église; que
la presse religieuse devienne substantielle et digne de sa haute vocation;
que les différentes dénominations agissent de concert.
C’est bien, en effet, là qu’il faut
tendre; mais si, pour réaliser cet idéal,
les directeurs des œuvres évangéliques,
et tous les chrétiens italiens, peuvent
et doivent faire de sérieux efforts,
chacun sent que le seul remède vraiment efficace, la condition première
et essentielle de tout progrès, c’est
une effusion plus abondante de l’Esprit de vie, de lumière et de force,
sur tous les ouvriers et sur toutes
les congrégations. M. Nardi l’a senti,
comme nous, puisqu’il a tracé les
lignes suivantes qui, certes, n’ont rien
de pessimiste: «En résumé, pournous,
l’avenir de l’évangélisation en Italie
gît, avant tout, dans la bénédiction
de Dieu et le secours puissant de son
Esprit, et ensuite dans ces transformations que le temps accomplira. Mais
puisque la bénédiction de Dieu n’a
pas manqué jusqu’à présent à celte
œuvre, ma4gre tout ce que la faiblesse,
la misère, les erreurs et les vices des
hommes ont fait pour entraver sa
marchç, et que plusieurs des ouvriers
éprouvent déjà le besoin des réformes
que nous venons de signateF, comment
douterions-nous qu’un bel avenir,
riche en conquêtes, ne soit réservé à
l’œuvre de l’évangélisation italienne?
JEAN BARTHÉLEMY COUGN
Ce jour qui est l’anniversaire d’un
des plus heureux événements dans
l’histoire vaudoise; qui est pour cela,
et avec raison, fêté dans toutes nos
Paroisses; qui devint aussi chez
nous, et d’un«' ‘fbiriilère spéciale'lc'ëuè
année où le peuplé '^udois célèbre
le bicentenaire de la Glorieuse Rentrée,
a, au contraire, dû être enregistré
comme un jour de deuil pour la population de notre Commune.
Nous venons en effet d’accompagner
au cimetière notre cher ami Mr. Jean
Barth. Gougn, Régent paroissial.
Qui jamais, à vues humaines, aurait
pu penser qu’une existence aiussi précieuse, dans la fleur de l’âge, et avec
toutes les apparences de la force et
de la vigueur, pût être aussi soudainement retranchée? Personne ne voulait le croire, et ce matin encore quelqu’un disait en s’acheminant vers la
ville: «Je vais à l’ensevelissemenl,
mais je ne puis pas croire qu’il soit
vraiment mort!»
Et cependant la réalité est là, inexorable comme la mort qui nous a
plongés dans le deuil. Vendredi passé
il donnait ses dernières leçons; atteint
d’une angine compliquée, il a suffi de
quelques jours de vives souffrances
pour le coucher dans la tombe.
Instituteur dévoué, d’un caractère
bon, affable, jovial et Miple en même
temps, il a su. gagner Taffection des
nombreux enfants qui, pendant les 42
années de son enseignement dans celte
Commune, ont eu l’avantage de recevoir ses iuslruclions, et il a eu le rare
mérite de s’identifier avec notre population qui est bonne, mais qui n’est
pas toujours facile, tellement qu’il
pouvait se sentir ici chez lui, comme
dans son pays de naissance; aussi
nous pouvons certifier que les regrets
causés par sa mort inattendue sont
universels.
Et ces sentiments nous les avons
vus partagés par un grand nombre de
Ecrsonnes des Paroisses voisines de
userne St. Jean, Angrogne, Torre
Pellice et Villar, qui ont voulu témoigner de leur affection pour le défunt
et de leur sympathie pour sa famille
en se rendant a Rorà, malgré les distances et' les mauvaises roules, pour
prendre part au grand cortège, 750
personnes environ, qui ce malin en
ont accompagné la dépouille mortelle
au champ du repos, où Mr. le pasteur
pu faire entendre la voix de
3
I
. 59.-—-
l’Evangile et un appel sérieux à la
conversion.
Et maintenant il nous reste à demander à Dieu qu’il console les vieux
parents, qu’il soutienne la pauvre
veuve dans cette terrible"épreuve, et
qu’il ait pitié des cinq orphelins, dont
l’aîné n’a pas 14 ans et qui se trouvent
ainsi soudainement privés de leur chef
et de leur soutien.
Une autre lettre ajoute : «Puisse le
départ si |inattendu de notre frère,
mort à 34 ans, nous servir d’avertissement, et Dieu veuille que, dans ces
circonstances, par l’action de son Esprit, un profond sillon soit tracé dans
nos coeurs pour que la Parole de Dieu
y pénètre, y prenne de profondes racines et produise son fruit. Faisons
une plus grande atteniion aux choses
que nous avons entendues, de peur que
nous ne les laissions écouler; car....
comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand sahit...»
Missions
Sésheké. — Les dernières lettres qui
sont parvenues du Zambèse portent la
date du 8 novembre 4888. Les nouvelles qu’elles donnent sont bonnes,
Dieu soit loué ! — Nos amis Jalla, après
avoir traversé des moments bien pénibles et couru bien des dangers,
jouissaient d’unebonnesantéet étaient
en paix.
Extrayons de deux de leurs lettres
adressées au pasteur A. P. et au soussigné ce qui peut intéresser nos lecteurs:
Une délivrance remarquable:
« Vous apprendrez par ma mère
comment Setoala, l’ancien morantsiané, a été massacré avec les siens.
Il méditait une seconde visite ici, et,
à ce que nous ont appris les transfuge.«, leur plan était de nous piller
nous, aussi une fois, après nous avoir
jetés, Jeanmairel, Légé et moi dans
le fleuve.
Us comptaient ensuite s’emparer
simplement de nos femmes, et en faire
leurs esclaves, si ce n’est pire.
Cette dernière pensée surtout lious
fait frissonner encore aujourd’hui.
Dieu nous a accordé une éclatante
délivrance en anéantissant leurs plans
avec eux.
Mais, même ici, il, semblait que
les gens s’étaient donné Je mot pour
nous vexer à Penvi. Bien souvent le
soir, en terminant la journée avec les
Jeanmairet, nous nous demandions si
vraiment nous pourrions y tenir longtemps.
S’ils nous mellaienl ouvertement à
la porte, comme ils l’ont fait pour les
Jésuites, ce serait le plus beau jour
de ma vie, disait X. — Mais certainement, jamais nous ne quitterons ce
pays à moins qu’on ne nous y force.
Qui sème avec larmes, moissonnera
avec chants de triomphe. Ce n’est pas
pour rien que Dieu nous à placés ici,
et il a déjà sans doute fixé le moment
où nous verrons nos prières exaucées
bien au delà de noire attente. Mais
notre foi chancelle un peu parfois
et nous trouvons le faix du joui- bien
lourd •.
Matérialisme et sorcellerie:
« Les cultes sont assez bien fréquè'n-’
tés, mais rien de plus. Us ont l’esprit
tellement lourd, tellement obscurci,
tellement porté à tout ce qui est matériel que seulement un miracle de
Dieu peut dissiper les ténèbres qui
les environnent et faire porter de beaux
fruits parmi eux.
A la Vallée, le roi est très favorable
à l’instruction... 11 a fait bien des progrès; c’est ainsi que dernièretùent une
révolution allait éclater. Au lieu de
faire des exécutions sommaires comme
avant, ü fil payer unbeufau chef de
la révolte et pardonna aux autres.
C’est aussi lui qui défend maintenant
de tuer les accusés de sorcellerie. Il
y a 45 jours, un cas semblable était
jugé ici. Un homme était mort dans
un village. Or, dit-on ici, un homme
ne peut mourir à moins qu’on ne le
tue. Sur ce, un frère du mort accuse
4
60
son frère ainè (J’^voir ensorcelé son
frère.
Pour en être plus convaincu, il prend
plusieurs poules, leur «jonne à toutes
du poison en leur disant: (C’est vraiment ainsi qu’ils font) Poules, je vais
savoir par vous si un tel a ensorcelé
mon frère. Si vous mourei, c’est uu’il
a été ensorcelé, et un tel est coupable.
Si le poison ne vous fait aucun mal
c’est que c’est seulement Dieu qui l’a
fait mourir. Nalnrellemente les poules
sont tontes mortes et t’accusé a été
jugé coupable. Conduit devant les
chefs, ceux-ci qui connaissent l’ordre
du rai ont eu recours à un subterfuge; ils ont choisi un homme duquel
ils savent que les mains ne rougissent
pas dans Peau bouillante, les lui ont
laites tremper et comme elles n’pnt
pas rougi, l’accusé a été absous et il
n’y a pas eu de murmures. Pauvres
gens I ».
if
« «
MeilUurs t^mps, Ecole.
« Aujourd’hui vos arnis du Zarobèie
ont le cœur un peu plus léger que
quelques semaines passées. Ils regaruenl en avant avec un peu plus de
confiance et d’espoir.
D’abord nous sommes les deux très
bien ces jours-ci, et c’est beaucoup
dans un pays oomme le Zambèze, Nos
inquiétudeMU. sujet de nos amis Jeanmajret put a.uss,i disparu. Mais surtout, depuis quelque temps, les indigènes ont peaUfiQup changé leur
manière do vivre avec nous. Avant,
chacun semblait prendre plaisir à nous
vexer, nous ennuyer de son mieux.
Bi^n dés chefs eux-mémes leur on donnaimit Pexemplo- Tout a changé depuis Iq r.etpur de Moraoisiané de la
Valjéc. il est arrivé ici avec touilO espèce 4e bonnes dispositions à notre
égard. Le roi l’avait grondé de ce
qu’une école n’existait pas encore à
Sesbèké pap sa faute, et l’a très engagé à prquter d’avantage du privilège d’avoir des missionnaires auprès
de itti. Les gens depuis lors ont compris que nous étions dans les bons
papiers du roi. Ils opt pour des lettres que nous pouvons sans cease lui
envoyer et où nous pouvons lui dire
tout ce qu’il nous plait. Aussi, profitant de ces bonnes dispositions, avonsnous, comme en juillet dernier, recommencé à sonner la cloche pour
l’école. Nous avons une dizaine d’élèves; nous verrons ce qu’il en résultera.
En juillet, nous avions espéré un
instant qu’un vrai réveil allait commencer au village. Pendant plusieurs
jours nous avions de 20-4.0 élèves,
mais peu à peu l’école est de nouveau tombée. Deux seuls ont pérsévérè
jusqu’à aujourd’hui, et commencent à
nous donner de la satisfaction. Ce sont
Moiéfi et Narando, jeunes chefs d’ici.
Chaque jour je demande à Dieu de
faire avancer sa propre œuvre dans
leurs cœurs et de me les donner comme
prémices d’une abondante moisson.
Quelle joie lorsque nous verrons ,1’un
d’eux se donner vraiment au Seigneur !
Morantsianésemble prendre réellement
plus au sérieux l’instruction. Chaque
jour il vient chez nous pour lire ou
; écrire. Ses 4 femmes .viennent aussi
ions les jours lire et chanter avec ma
femme; le chant surtout les intéresse
beaucoup. Je chante avec mes ouvriers
presque tous les joui’s, une fois que
chacun a terminé son ouvrage. Morantsiane et deux ou trois chefs l’ayant
appris, ont demandé de pouvoir y
venir eux aussi. Je le leur ai permis
pour deux jours, par semaine seulement, d’abord, pour ne pas les lasser,
et ensuite pareeque je ne veux pas
détruire le caractère familier de ces
soirées. Hier soir, par exemple, il y
avait en plus toutes les femmes de
Morantsiané. Aussi avons nous chanté
jusqu’à ce que me sentant devenir
rauque, je dis que cela suffisai t. L’évangéliste lui-même s’était mis de la
partie; nous étions plus de 80. Je
leur ai enseigné «la bella gioventù»
qui a été traduit en Lessouto par Mr.
Weitzecker à l’occasion de notre arrivée à Leribé.
4
A ★
Election 4es nouveaux chefs:
iDepuis le retour de Morantsiané de
|a Vallée, il y à 15 jours, la grande
5
61
oCGupaüon de nos ehefs d’ici a été de
remplaper les chefs tués dans la dei‘nière guerre. C’est une cérémonie qui
prend beaucoup de temps que l’installalion d’un chef. Avant hier j’ai voulu
voir de mes propres yeux comment ils
s’y prenaient. Je me suis donc rendu
au Lekolhla dès 7 heures du matin.
Les chefs y étaient déjà tous réunis
et me reçurent très gentiment. Ici il
faut saluer chacun par son nom pour
ne pas faire de jaloux; aussi est-ce
une longue affaire qup de saluer, une
qun.rantainq de chefs. Il s’agissaijt de
remplacer, ce jour-là, le vénérable
Tahalima par un de ses plus jeunes
fils. Pour cela toutes les richesses
de l’ancien chef, c’est-à-dire bétail,
hommes et femrnes doivent comparailre
devant lenrs majestés les cliefs, avant
de passer au sucçesseur. On commença
par les boeufs.
Plusieurs troupeaux défilèrent «jevant nous,au moips âOO têtes de gi>and
bétail. L’envoyédu roi choisit40 bœufs
pour son maître; un bœuf fut tué sur
place pour réjouir le cœur des chefs.
Ils nous Orçpt hommage d’un jeune
bœuf, à l'évàngelisle et à moi, cçmme
dignes de reconnaissance pour l’interét
que nous portons à leurs affaires poliliqués. Le reste du bétail fut reconnu
comme possession du jeune chef.
Alors le jeune successeur se leva et
alla se placer devant tous les chefs.
Derrière lui s’accroupirent une 40®
d’hommes, pères de famille, qui avaient appartenu à Tiahalima. Derrière
les hommes se placèrent une 60® de
femmes, celles-ci avaient apporté, comme cadeaux à leur nouveau maîtrej.
des pots, de# couvertures, plats en
bois, pots en terre, etc.
Une fois ainsi placés, 4 chefs furent
désignés pour faire connaître au chef
et à ses gens leurs devoirs réciproques.
Us leur dirent successivement comment ils devaient obéir à leur chef,
et le respecter, pourvoir à sa subsistance, lin bâtir des maisons, cultiver
ses champs et l’accompagner dans
chaque expédition qu’il devrait entreprendre. Le jeune chef fut exhorté
à bien gouverner ses hommes, à favoriser le bien, empêcher le mal etc. Les
discours finis ie frère àipé du jeune
chef se levq ef recommanda aux'homme® de réspecjer et aider leur nouveau cbefcdmrae ils l’avaient fait pour
son propre père. D'autre chefs furiebt
encore entendus. Puis tous se levèrent
et entourèrent le jeune chef, éri sc
proslernarsl àlternaliyemeht à S reprises, ie front contre le soi, devant
lé nouvemi'chef. Puis ils sé'reFe.vêpéht
en agitant ieufs mains au dessüs; dé
leurs têtes et en criî^ijt: Yo, yp, pCela fait, le jeune Tahalima se relira
suivi de tous se.s gens i i -’'' ' œ.
ilouDellee Heitgku&eo
L’empereur d’Allemàgno'¡mnidedonner l’ordre de dispenser tous les hommes de l’armée prussienne de tonte
corvée, de tout service pon qbso.lnment indispensable pendant les heures
consacrées aujE services du culte, afin
que les soldats puissent assister à ces
culfes. Les punitions les plus sévères
deyronl être infligées aux chefs qui
n’exècutcraiént pas ces inSitrnclions.
Tal mage, Puu des prédicateurs les
plus distingués des Etats-Unis,_ met en
souscription un ouvrage intitulé Le
se^tief d$ la vi». Il se vendra de 17
à 25 fr. rexemplaire. Malgré ce prix
élevé, on a déjà demandéidit \QChréüm
Evangélique, 250.000 exemplaires d’avance, il n’y a pas d’exemple d’un
pareil succès on librairie.
Turin. — Le quarante-unième ‘an-!
niversaire de notre émancipalibn ■ a'
été célébré cette année avec Érh éiîlttl
tout spécial, parce que c'est atiSsÙlfe
Bicenlenairé de' la Glorieuse Rentrée,
et cela sous les auspices de Pünion
Chrétienne des jeunes gens, qui.avait
eu soin de préparer un programme
artistique avec les chants'qui aevaient
être èxécuiès par la Chorale, él les
6
.62.
vues de Balsille, de Sibaud, et de la
maison vaudoise.
Lundi soir, à 8h. le beau temple
de Turin pavoisé de drapeaux et de
grands étendards, avec des écussons
portant les noms de toutes les Paroisses vaudoises, des faisceaux de
bannières devant la chaire,et l'orgue,
se trouvait bondé comme il ne l’a
peut-être plus été depuis le jour de
sa dédicace, si Ijon en excepte le jour
où le vénéré Mr. J. P. Meille prit congé
dé l’Eglise qu’il avait si fidèlement
servie, pendant trente-quatre années.
Il n’y avait pas moins d’un millier de
personnes dont un très grand nombre
debout, bien que la grande porte fût
fermée pour éviter l’affluence des curieux, qui auraient pris la place réservée aux membres des deux Eglises
de langue française et de langue italienne.
Mr. Vincenzo Morglia, président de
rUnionChrélienne, occupait lefauteuil.
A P rès un chant, la lecture de la Parole de Dieu, et une prière de M. le
pasteur G. A. Tron, le président, par
quelques paroles, énonça quel était
le but de la convocation. La Chorale
ayant exécuté le chœur à quatre voix
(paroles de M. G. Luzzi, mélodie de
M. A. Dalbesio), M. C. A. Tron, par
la lecture très rapide d’un bon discours qui résumait les principaux faits
de la Glorieuse Rentrée, entretint durant une defni-heure, cette foule dont
l'aspect laissait bien voir combien était
grand l’intérêt qu’elle portait A l’histoire merveilleuse de nos ancêtres.
Après un autre chant, M. le pasteur
W. Meille, dans un discours, dont on
ne savait s’il fallait admirer plus la
beauté de la forme, ou la justesse et
la profondeur des pensées, nous dit
ce que le deuxième centenaire doit
produire chez tous tes descendants
des martyrs. Impossible d’analyser la
noble vision dont M. Meille, par un
artifice littéraire des mieux réussis,
a fait usage pour en tirer une leçon
de reconnaissance, d’humiliation, de
foi opérante et d’amour chrétien et
patriotique. En faisant passer successivement devant nos yeux ces tableaux
qui étaient de vrais chefs-d’œuvre, le
conférencier a, plus d’une fois, enlevé
son auditoire; et c’est parce-que l’on
se trouvait dans un temple que les
applaudissements n’ont pas éclaté.
Le chant du Retour de l’exil et la
prière ont clos cette belle soirée, qui
n’a pas duré moins de deux heures,
et dont celui qui écrit ces lignes n’est
certes pas le seul à croire qu’elle a
été en bénédiction.
Un passant.
(jenève. — La Semaine religieuse
écrit dans son avant-dernier N. l’avis
suivant:
« Le Comité d’Evangélisalion de l’Eglise Vaudoise poursuit activement son
œuvre en Italie, œuvre à laquelle s’intéressent de nombreux amis de Genève. Un des représentants du Comité,
M. G, Pons, pasteur à Naples que
nous avons eu, plus d’une fois, le
plaisir d’entendre, doit arriver prochainement dans notre ville où il se
propose de donner le vendredi 15 février à 8 h. du soir, une séance publique au casino de St. Pierre. Celle
annonce ne manquera pas d’être bien
accueillie par toutes les personnes qui
ont à cœur la cause de l’Evangile et
spécialement par celles qui ont déjà
entendu le sympathique paslenr de
Naples î.
Le i7 Février à Périer-Maneille. —
La journée du 17 Février a été, pour
cette paroisse, exceptionnellement bel le
et réjouissante. Un temps splendide
et une foute nombreuse, accourue pour
participer au culte et à la fêle des
enfants, ont contribué à la rendre telle.
Le temple de Périer était littéralement
bondé de gens. JamaiSinous n’y avions
vu tant de monde, jamais aussi, dans
une circonstance comme celle-là, nous
n’avions observé un silence aussi parfait. Point d’aller et venir comme cela
se voit parfois dans les assemblées où
les enfants sont en nombre. Aussi,
c'est au milieu d’un recueillement et
d’une attention visibles que nous avons
pu méditer la préface du décalogue,
appelant successivement l’attention des
auditeurs sur la signification que ces
7
.63
paroles avaient pour le peuple d’Israël
et sur l’application que nous pouvons
en faire a notre peuple en général,
et à chacun de nous en particulier.
C’est sur la première de ces applications que nous nous sommes surtout
arrêté, montrant, par de nombreux
exemples tirés de notre histoire, comment notre peuple a eu, lui aussi,
son temps, et un temps bien long de
servitude, et comment il en a été délivré par la main toute puissante de
l’Elernel. Que Dieu veuille, par les
souvenirs, tour à tour douloureux et
doux que nous avons retracés, faire
naître dans bien des cœurs des sentiments de vive reconnaissance envers
celui qui nous a tant bénis!
Après le culte, les enfants, par des
chants, des dialogues et des récitations
préparées pour la circonstance, purent
donner essor à l’éxubérance de vie
qu’ils avaient, jusqu’alors, contenue
sans trop de peine. Restait encore la
partie de la fête qui n’était certes pas
pour eux la moins intéressante; je veux
parler de la cotation traditionnelle,
à laquelle, avec des visages épanouis
et des yeux rayonnants de joie, il firent
honneur, sans se faire prier.
Vint ensuite la distribution de l’excellente brochure < Sibaoud et la Balsille », cadeau de deux amis que nous
remercions vivement au nom des enfants et en notre propre nom. Enfin,
après une courte promenade, chaque
• enfant reprit le chemin de la maison,
content d’une si belle journée et...
soupirant déjà, peut-être, après un
nouveau 17.
Quant à nous, à peine remis d’une
indisposition, nous rentrions quelque
peu fatigués, mais, avec le cœur débordant de joie et de reconnaissance
envers notre Dieu. R.
¥
★ *
La Tour. — La fête ordinaire du 17
n’a pu avoir lieu cette année par suite
de circonstances fâcheuses, telles que
la maladie de Mr. l’Instituteur Forneron et un cours de fièvre scarlatine
^ parmi les enfants. L’on a même été
obligé de fermer pour quelque temps
quelques écoles.
Saint Germain. — Tandis qu'au Pomaret on anticipe de deux jours la
commémoration de l’Emancipaiion,
nous l’avons célébrée ici le 18.
L’année passée, la neige avait empêché les enfants de trois écoles de
se rendre au centre. Ils ont pu, celte
année, grâce à un soleil splendide,
prendre leur revanche et goûter, à côté
desjoies ordinaires enpareilleoccasion,
celle de voir venir à leur rencontre,
d’abord du côté d’Envers-Porles, puis
du côté opposé, une fanfare qui s’est
trouvée, tlès 9 heures du nçatin, à la
tête d’un bataillon de 275 enfants avec
leurs douze bannières au vent, et les
a conduits au temple qui s’est bientôt
rempli complètement de grandes personnes. Üne courte allocution, des
dialogues, des poésies entremêlées
de chants religieux ou patriotiques,
ont rempli agréablement plus de deux
heure*, après quoi les enfants ont reçu,
avec leur petit livre, un morceau dé
pain et de salé, accompagné d’une
orange, tandis que les grandes personnes, au nombre de 117, ont plus
que rempli la grande école pour prendre
part à un modèsle repas à fr. 1,50,
suivi de discours et de chants qui ont
été alternalivemenl exécutés parla fanfare et par un chœur de maîtres et
maîtresses.
Deux compagnies d’Alpins ont séjourné ici quatre jours, et ont fait une
double excursion à la Vachère et à
La Sarrà. La neige amoncelée en quelques endroits par le vent violent qui
à balayé les hauteurs le 15 courant,
avait rendu, en quelques endroits, les
routes difïiciles.
Ecüuc )>oUttquc
MtnHe. — Les diverses interpellations à propos des désordres uonl
Rome a été le théâtre n’ont pas abouti
à grand chose. Le Président du Ministère, qui avait d’abord accepté la
motion Bonghi, l’a repoussée ensuite
cornme trop équivoque, et a obligé,
indirectement, son auteur à la retirer*
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Un ordre du jour présenté par Thon.
Del Giudice et Æxprimanl pleine confiance dans le Gouvernement a été
voté par 246 députés contre il5; 36
se sont ábstenus.
Après la question de Rome, la question Mallei. Une motion dûe à l’hon.
F.izîp', appuyé surtout parsoncollègue,
Vâstarini-Cresi, et impliquant blâme
pour la mesure adoptée pàr le Ministre de la Guerre contre te général,
avait été présentée dans une séance
précédente.
, L'hon. Mattéi s’esl montré très calme
dans sa défense, et a déclaré vouloir
se retirer de l’armée, tout en se résétyant de servir sa patrie, en cas de
bè'apin, cpmVrie simple soldat.
'*Les rnitiislèes Bertolè-Viaie et Crispi
ont affirmé que le vote politique du
général Maiiei n’éiaïi pour rien dans
la mesure disciplinaire dont il avait
été l*objet, et que le Gouvernement
ne craignait point une enquête touciiant les dêsôrdre.s acousés par le
général et l’exigerait lui-même aussitôt que quelque document serait
présenté à la Chambre, comme base
à la dite enquête.
L’un et l’autre ont reproché à l’hon,
Mattéi de n’avoir pas dévoilé à son
supérieur, le^tnin. de la Guerre, les
abhs et prévarications dont le commandement supérieur de i’armée se
serait rendu^ coupable.
A cette occasion, le Président du
Ministère a exprimé l’intention de présenter un projet de loi qui exclue de
laChamhre toutenvployéadminislraiif.
, La nouvelle n’a pas charmé les lion,
qni se trouvent dans les conditions
indiquées par le Président.
Dans une séance postérieure, le général Mattéi a déclaré avoir écrit au
mip. de la Guerre à propos des abus
par lui lamentés, mais sans obtenir
de réponse. Le ministre s’est excusé
en diaîffit que la'lettre était de nature
tout-â-fait privée.
Comme conclusion, la motion Fazio
aiété votée par 32 députés et repoussée par 174; 28 se sont abslentts, et One 76"’?, dit-oh, sont sortis
avâiitl la votation. La victoire a'été
du Ministère; mais,; nomme la précei
dente, c’est une victoire à la mode de
Pyrrhus. L’opposition auGouveî'nemenl
s’accentue toujours davantage; le fougueux baron Nicolera semble tout-àfait détaché de son ami Crispi.
Le 19 courant, la Chambre à procédé à l’examen des. projets financiers
Perazzi-Griraaldi. Ce dernier, dans un
discours de deux heures s’est efforcé
de justifier les projets de nouveaux
impôts, et a déclaré que le Ministère
ne saurait fairede nouvelles économies
au delà de 12.000,000 frs.
Tous les orateurs qui dans la journée du 20 courant ont parlé des projets en question, ont été unanimes
pour les repousser. La Commission
centrale du bilan est iiriailime, aussi,
pourdemanderdenouvelles économies.
— Tandis que le 14 mars
1888, ' la Chambre avait renversé le
ministère Tirard en votant l’urgence
de'l.T révision des lois constitutionnelles,
le 14 Février 1889, cette même Chambre a renversé le Ministère Floquet
par un vole impliquant la non urgence
de celte révision! '
Une proposition conçue dans ce sens,
dûe au d^ulé Douville-Maillefeu, a
ûble^mi 308 votes contre 207.
Floquet et ses collègues se sont hâtés,
comme c’était naturel, de présenter
leur démission
La seule voie à suivre est peut-être
celle-ci, de composer un Ministère
d’alfaii'es, avec des éléments étrangers à la Chambre.
Méline, le prés, de cette dernière,
n'ayant pas réussi, la mission de composer le Cabinet a été confiée à Freycinet.
Autrivhe-UaÉtffrie. — L’op position à la nouvelle loi militaire proposée par le Ministère Hongrois, él
au chef de celui-ci. Tisza, s’accentue
toujours plus. Une dénionslration a
êu lieu à Budapest dans le but de protester contre ce projet de loi et contre
son auteur; 30.000 personnes y auraient pris part.
ËnNEst OoBËht . Gérant.
Pignerol, Irap. Chiantore-Maseareíll.