1
Année Xll^.
PBlX D'JiE01WHMËlît PAR AN.
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Obez MM. les Pasteurs ,
dûéz M. Êmèât fedtierl (Pignerot) et
À lia lüUiritlftte OMantoae et
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L'alumiierient part du Ir -lanVier ■
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LE TEMOIN
CCMO DES VALLEES VAUOOISES
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paraissant chaque Vendredi
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iVr Joseph — IVitUçrUn rHi'
gfeiist*i. — ()fii^o¥i?iqne ü^nidoUe.
pntiiiQuè, Anuimces.
Ufnme
M. mm MAUN
Le djsrsept ocloLie 1886 marquera
longlepps dans l’hisloire de l’Eglise
Va«doise comme, jour de grand deuil,
à cause de rimraense perte qu’elle y a
faite dans la personne de IVJr. Josepb
Nalaii- lÜn le savait malade depuis
tantôt einq mois: on avait même
perdu tout espoir au sujet de son
rétablissement.... et pourtant il ne
semblait pas possible que cet homme
pût noiîs quitter et disparaître, tant
il avait pris de place dans la vie de
chacun.
Et encore, à celte heure, ce départ
ne nous seipble't-ü pa.s un mauvais
rêve, donl nous allons revenir pour
retrouver devant nous celle figure et
cette parole à angle droit, mais aussi
cetesprit éclairé, ce sens pratique et
surleut ce cœur si grand, si chaud,
qui sous des dehors siyères, savait
si bien s'ouvrir à tous Ips besirins
qu’il trouvait sur sa roule? Et pour
Sitiçant la vsHU <tvee la chariie^ Ei-a. iv, 15.
tant, c’est Vf-ai: il n'csl plus au milieu de nous. À une heure de dimanche matin s’éleignait tout douoeuient la noble existence de ce Vaudois
de la vieille roche quant é la foi et
il l’amour pour une Eglise, dont il
a-suivi pas à pas les progrès avec un
oeil de père, et au développement,
île laquelle it a contribue aiiiani
parses conseils et son activité que par
une libéraliié devenue proverbiale:
— de cet homme dont la devise constante a été la parole de î’Apéire;
«nul ne vit pour soi même», et dont
la noblesse principale consistait dans
une humilité vraie et profonde, qui
n’3 pas eu sa moindre expression,
dans ce désir si catégoriquement exprimé par lui dans ses derniers jours,
que l’on ne dît pas un mol de lui
dans son oraison funèbre, mais que
l’on profitât de l’occasion pour .itlnoncer l’Evangile.
Ce désir a été respecté, maisïièuS
ne croyons pas manquer à la vèné*ration que nous itispire sa mémoire,
en essayant de recueillir quelquésdonnées , bien ineompiétes bêlas, sur eeite
vie qui dit plus par elle-même que
toutes les paroles que l’on pourrait
consacrer à la caractériser.
Joseph Maian naquit à Sb. Jedn lè
5 janvier l8lU et y fut baptisé le
2
avril par Mr. Josué Meilie. Jl passa
les premières années de sa vie à
Angrogne, y fit son instruction religiepse sons la direction de Mr, le
pasteur Goanta, et c’est à ce double
fait que se rattache l’intérêt particulier qu’il ressentait pour cette paroisse des Vallées, et dont il lui
donna une preuve bien sensible, en
■ la dotant, sous le voile de «l’anonyme î, d’une cure pour le poste
du Serre. S’étant voué de bonne
heure à la carrière commerciale, il
passa plusieurs années dans le bureau
de son oncle, dont les relations assez
étendues permirent au jeune commis
de s’initier de bonne heure à la vie
de ta naissante congrégation de Turin,
dont il devait devenir plus tard un
des soutiens les plus zélés. De la
discipline austère et du travail rigoureux des bureaux de cette époque, il
' passa pendant quelque temps aux
voyages d’affaires^ Jeune encore, mais
doué d’une prudence et d’une expérience peu communes, et jouissant de
toute la confiance de la maison qui
lui avait donné pleins pouvoirs, il
parcourut diverses provinces d’Espagne, et cette tournée, dont il remporta de charmants souvenirs qu’il
aimait souvent à rappeler, montra
qu’on ne s’était point trompé à l’égard de ses capacités commerciales,
qui étaient bien propres à le qualifier pour les opérations délicates et
importantes qui lui furent successivement confîe^es. Aussi dut-il, bientôt
après, assumer la direction de la fabrique de Pralafera, et il s’acquitta
de cette nouvelle tâche avec tant de
zèle et d’équité, que. lorsqu’il se
fut agi plus lard de remplacer à la
Chambre le professeur Gesano, les
votes de bon iiomjjre des gens de la
plaine furent assurés à Mr. Malan par
le bon souvenir qu’il avait laissé de
lui chez tous ceux qui avaient été
appelés à travailler sous sa direction.
Gel esprit de droiture et d’équité
fut aussi celui qui bien des années
plus tard, et lors d’un désastre financier dans lequel il se trouva impliqué par trop de confiance et de
bonté, le poussa à payer jusqu’au
dernier centime et à extinction presque
totale de sa fortune, les dettes d’une
faillite dont il n’était nullement responsable.
En 184-9, en suite de la déclaration
de l’incompatibilité parlementaire du
représentant du college de Briquéras,
le docteur Revel descendait de Bobî
à Turin, et comme un nouveau Farei
jetait le nianloau de la députation
sur celui qui, cette année-lâ aussi,
avait commencé à faifé partie“de l’adroinislration de l’Eglke, et qqi, après
s’êlre d’abord défendu d’un tel honneur ou plutôt d’une'^telle charge,
se décida enfin à accepter ce qu’il
sentait être un moyen de se rendre
plus utile au- peuple Vaudois dans
ces années si mémorables de son histoire. Mis en relation avec Cavour,
des 184-7, au sein d’une commission
chargée de la rédaction du code de
commerce, il ne larda pas à devenir,
comme député un des meilleurs amis
du célébré homme d’Maf deVéoo minmtfe.qui voyait '
des''Vaudois la personnification d’un
principe dont l’aclpalion assurerait
a la constitution noiivellement proclamée une valeur croissante et une
stabilité des plus durables.
El dans ces années où, par les progrès de la liberté de conscience, se
préparait l’avenir politique dé rilalie,
rinfluence du député Vaudois se fil
sentir plus d’une fois dans les grandes
questions qui agitaient le Parlement
où siégeaient les Massimo d’Azeglio,
les Farini et les Ricasoli d’un côté,
mais aussi les Ponza di S. Martino
et les Ottavio di Revel, pour qui le seul
nom de «mariage civil*'était le synonyme de révolution sociale ef la négation de tout principe religieux.
Appelé à prendre part ^ aux travaux
de la commission nommée par le ministre de grâce et justice pour traiter
la question très ardue du budget des
cultes dissidents, Mr. Matah s’opposa
résolument à ce que l’on appliquât à
l’Eglise Vaudoise le système adopté par
les Juifs, que* l’on obligeait à verser
à l’agent desr taxes le rjionlant de la
3
,351
couti’ibulibn: qui leur était annuellement imposée pour l’entretien de leur
culte.
Ce fut lui aussi qui, pleinement
d’accord 6n cela avec ses collègues de
la Table, crut prudent et sage de
céder aqx pressantes sollicitations qui
lui furent faites par Gavour pour qu’il
renonçât à l’acquisition qu’il venait de
faire, à Gênes, d’une vieille Eglise catholique que l’on se proposait de
Iransiorraer en chapelle pour la prédication de l’Evangile, acquisition qui
avait mis eh émoi [ç camp clérical,
et suscité une véritable tempête à la
cour, surtout chez les deux reines,
la mère et la femme de Victor Emmanuel. On a longtemps reproché à
l’Eglise Vaudoise ce soi-disant « acte
de Ihiblessc », mais, outre que, loin
de nous contester le droit d’avoir un
local pour notre œuvre d’Evangélisatiôn à Gênes, le gouvernement lui
même s’engageait à nous fournir,
pour son érection, une des positions
les plus centrales de la ville, est-on
bien sûr que si l’on avait voulu trop
insister suf des droits, qui loin d’êtr.e
formellement acquis, ’ nous élaiejQt
encore à peine reconnus, — et cela en
blessant au vif le sentiment religieux
d’une population fanatisée—, on ne se
fût pas fermé complètement la voie
à ces concessions successives, auxquelles ne se prêtait pas la lettre de
la Constitution, mais qui passées peu
à peu à l’état d’usage, constituèrent
ce niodus vivendi adopté à 1’ égard
de r'œuvre d’évangélisation par tous
les ministères qui ont succédé à
celui de Cavour, non seulement
pour ce qui regarde l’Eglise Vaudoise,
mais pour toutes les dénominations
qui ont bénéficié elles aussi de ce travail préparatoire auquel noire député
a tellement concouru. Car si, oans
de cerlâines circonstances, il savait
céder, dans d’autres if savait aussi
insister, et avec énergie, sur la revendication de ce qu’il croyait être
hqire droit, agir même au moyen
d’interpellations à la Chambre, si les
l’éclrimalions aux ministres ne suffisaient pas, quand une de nos libertés
®laii en jeu. Fréquentateur assidu
des discussions parlementaires, il ne
négligeait aucun moyen de se mettre
au courant de toutes les questions
qui y étaient traitées, et considérait
comme un devoir de conscience de
se préparer par des éludes approfondies à la tractation des siqets à
l’oidre du jour, qu’ils appartinssent
à la sphère politique, à celle de la
jurisprudence, ou à celle du commerce et de l’industrie.
A ce dernier égard il se valut de
ta position qu’il occupait pour donner
une vigoureuse impulsion à la construction du chemin de ferdeTurinà
PignerOl, par la formation d’une Société, maintenantdes plusflorissantes,
dont il fut le secrétaire perpétuel et
l’agent principal, et qu’il engagea
plus tard, par l’influence qu’il exerçait
auprès d’elle à achever l’œuvre entreprise en poussant la ligne jusqu’au centre même des Vallées.
Rentré en 1859 dans la vie privée,
il consacra tout le temps qui lui était
laissé parses occupations aux fonctions
gratuites de trésorier général de la Table, de la Commission d’Evangélisation,
duConsistoire et de l’Hôpital deTurin,
et de 1’Elablis.semenl des Artigianelli
Valdesi, et même, dans les dernières
années de sa vie, il laissa complètement de côté ses propres affaires
pour s’occuper exclusivement de ces
œuvres qui lui tenaient tant à cœur
et auxquelles il consaciait chaque
année des sommes considérables; et
en même temps des intérêts matériels
de tous ceux qui se réclamaient de
ses services comme banquier et administrateur. Et qui, d’entre nos lecteurs, ne se rappelle ceà séances de
nos Synodes où un coup résonnant
de sa canne, frappant le pavé, rapr
pelait à r ordre un orateur trop
prolixe ou trop préoccupé de luimême? Qui ne se rappelle ce bureau,
d’abord rue de l’Hôpital, puis
rue Charles Albert et enfin rue
Gavour, où se succédaient sans trêve ami.s et étrangers, administrateurs et administrés, collecteurs et
emprunteurs, et où l’on trouvait cet
4
„359.
I
homme vénérable assis devanl iio
ïiipjlre sur lequel étaient, ouvertes
a ’EÎible de Reuss', ou les Commentaires de'Godet, et des protbndeurs
d'ijqùël sortait invariabmmeut un
mysléricus portefeuille, toiijoui's rempli grâce à de sérieux empriints faits
chaque année au capital. Avec l’argent on recevait le plus souvent des
conséilsj, quelquefois même des réprimandes, car il ne dissimuliiit pas
sa, manière de voir, même quand
elle était contraire à celte de ses
pllis chers amis, tout en ne conservant aucune aigreur si Ton ne
pouvait se ranger complètement ft
son opinion. Tbuiours humble cl
mécontent de lui-même,il euttoufours
le courage de dire à chacun la vérité;
il le considérait comme son premier
devoir. Et on ne 1’ aimait pas
moins pour cela, même quand il
cachait sa bonté sous les dehors les
plus sévères; et qui de nous n’a
souri plus d'une fois, en le voyant
rentrer chez lui et s’aiTêler, à. cliaqpe
éiagp,'devant deux ou trois pauvres
qtri rtUtcndaieht*, sachànl bien qu’apr^S l’algafade régulière mV il l'ciir
reprochail leur paresse, viendrait le
tour de Îa petite pièce blanche dcslfnée à soulager leur misère.
fctcomme ancien de l’Eglisede Turin,
quellfe activité et quelle fidélité! Se
chargea ni lui-môme chaque année
de l'a lourde besogne de collecter de
porte en porte, ne perdant pas une
ôccnsioh de réveiller le ' zèle et la
conscience des indifférents: appelé
bien souvent comme aibitre dans
dés différends dè famille qu’il réussit
dans, la plupart des cas à aplanir
dana un esprit de cliarijé etde douceur : au chevet des malades et des
mourants..... et se plaignant de ne
pouvoir faire davantage et d’être si
au dessous de ta tâche qui lui avait
été confiée.
Au moisdefanvierdernier une chute
l'iiite Ritr un pavé glissant, l’obligea
à gardej- pendant qiielq.iie temps l'a
maison, ensuite de la foulure dù
poignet de la main gaiiclie. Impossible
cependant de le retenir complétament'
loin de ses occupations haDituél'l'ê^^
être inactif constituait pour lÜl up.ç'
véritable souffrance. «Jeneserqi^mdis
longtemps malade » disait-îl. Quand
vous me verre? me mqure aw, lit,,
vous saurez que daqs deux ou trois
jours ce sera fini. » Mais Ùîeu en
avaitjugé autrement. Les conséquences
de cette chute ne lardêrefilj>3s à se
manifester sous fornte d’airaîblisse'
ment des reins entraînant avec soi
l’hydropisie.
ûe fut alors upe série de longs
jours, de lopgs mois pariagés entre
l’espérance du rétablissement et la
perspective d’une fin prochaine, et
qui con,siituèrenl pour cet hopifue
SI actif et autrement si viaoureus,
une école de: patience des plus, dqU'
loureuses mais aussi des plus bénie?
pour sort âme; Lés premièrs temps,
il pot encore se lever une partie de la
journée, puis il ne quitta plus sop
irl, tnais quels d'oux ëhlreijens ne
fut-il pa^ diJhn,é à plusieurs d’avoir
au chevet de cette couche de spufniaoce,' qui. s’êtail' p^u â péu transformée en autel dé sourhissidh et
d’espérance! Son regard a’animail,
sa parole résonnait iwee force quand
on lui parfait éè cel,le œuvre dœva.tVi
gélisalidn, si chère à son cœur qu’il
n’avait pas hésité plus d’iine fois, â
combler de son argent le déficit existant dans l'a caisse; quand on fui
parlait de ces pasteurs, et de ces évangélistes qu’il regajrdaii un peu comme
ses enfants et avec qui ij avait toujours entretenu une des correspondances les plus suivies Surtout comme il aimait à entendre parler du
■Sauveur et du ciel, à exprimer
sa çonflafice en la miséricorde de ce
Dieu qu'il avait si fid'êlemeqi servi
et â ftrire profession de sa foi simple, naïve, vraie foi de l'enfant de
l'école dti dimanche, dont il fût toujours un des fréquentateurs les plus
assidus! Puis, ài mesure qu’il, sentait
la fin s’approcher, avec quelle solticitude et quel' ordre n>e disposa ,-t-ili
pas de louié chose avec une lucidité
d’esprit qui ne l’abandonna que
quelques neiiros avant sa mort! A
5
.353.
quatr? heiirçs (leropi‘ès midi du 16, U
demimda cç!(ui i^uj iraca ces
lignes de priçi' aveclui'- a sijc heures
la tête fui prise, la respirelion, d’U"
bord trè'S; régulière, se fji loulQurs,
plus leule, et à une heure après
mlottit une légère contraction de
son visage et un grand soupir fqi-r
saienl connaître aux personnes qui
entouraient çe lit, qu’un « homme
fort était tombé en Israël », et que
l’Eglise Vaudoise avait perdu un de
ses plus nobles enfants- Qui relèvera
le manleau du prophète? Que Dieu
lui même le susçiie au plus tôt
parmi nqus!
W. Meiue.
Le lundi 17, dès 3 heures de. l’après midi, l'on pouvait voir se diriger
vers le N° 44 de la rue Carlo Albei lQ
une fpiile de personnes appartenant è
toutes les classes de la société, et
qui venaient pour rendre les derniers
honneurs à la dépouille mortelle de
JOSEfii SIalaw et témoigner à sa Veuve
leur sympathie. Plusieurs voulurent
contempler encore une fois les trails
du vieillard, immobilisés par la mort,
mais conservant leur expression de
calme et de sérénité. La main qui
avait répandu tant de bienfaits était
étendue sur la poitrine. Le corps
reposait dans un ççicueil en noyer,
doublé intérieurement de zinc, et
placé à cèté du Ui où ce frère vénéré
avait repdu le dernier soupir.
t*
*■ ♦
3 ^4. heures, Mr.. J, P- Meille
pasteurs émérite, commença le service à la maison mortuaire, en suivant la liturgie en usage dans l’Eglise
de Turin. La lecture des passages
bibliques rappelant la vanité dé la
vie présente et les espérances cbiélienqes, fttl suivie d’une prière prononcée par Mr. le Doçt. Lantaret modérateur. Le cercueil fut ensuite descendu dans la cour et [.lacé dans
le char funèbre qui fut eniièjremmit
couvert dé grandés couronnes de fleurs.
Malgré la pluie qui ne cessa de
Ibmbei' toute l’après midi, le cortège
se mit bienlèt en marche. Les coins
du poêle étaient tenus par MM, L
P, Pons rnodèrateur-adjoinl, le ehév.
Prpchet président du Çomité d’Evangélisation, le commandeur Peyrol
député a« Parlement et l’ingémeur
Peyron représentant le Con&etl d'administration du chemin de fer TurinPignerol La-Tour. Venaient ensuite
les parent.s, les pasteurs Vandois an
nombre d’environ vingt-cinq venus
des Vallées, de Gênes, d’ivrée, de
Milan, la Fratellanza evangelica'uvee
sa bannière, les Artigianelli valdesi,
puis une foule d’amis représenlaul
le commerce lurinais, le.s églises èyangéliqties de la ville et des Vallées,
et la classe fort nombreijse des personnes qui regrettaient lo départ d’un
bienfaiteur.
Vers 5 benres, le cortège entrait
dans le cimetière situé à une assez
grande distance de Turin. Le cercueil
dut être déposé dans la chapelle mortuaire; et c’est depuis l’entrée de
cette dernière que Mr. Prochet prononça une allocution sur les paroles;
J’ai cornbaltu te bon combat, fai admvé la course', fai gardé la foi.
Celui dout non? déplorons la perte,
a-t-il dît, a voulu que sur sa tombe
il n'y eut pas de discours qui rappelât ce fpi’il a été pour sa patrie,
pour son église, pour ses amis et
pour sa famille. Nous obéissons, avec
regret, à ce vœu par |e quel rhumble
chélien qui a été recueilli auprès de
son Dieu, a voulu sans doute nous
apprendre à glorifier non pas l’instrument mais Celui de qui descend
toute grâce excellente. Tous prennent
part à la lutte poui l’existence; mais
combien qui n'ont en vue que la couronne périssable que la louange des
hommes leur tressera lors de leur
mort.
Comme Paul, notre frère a combattu un autre combat et soupiré
après une autre couronne, que le
Seigneur donne à ceux qui gardent la
foi agissante par La charité.
La prière et la bénédiclion prononcées par Mr. Procbel, lei iniiièreiU
6
354.
le service. Chacnn emportait, en retournant chez soi ün double sentiment
de tristesse causée par la perte que
nous venions de faire et de reconnaissance envers Dieu pour le fidèle
témoignage rendu, par Joseph Malan
à l'Evangile de Christ.
, H. B,
Il , ;
itouacUc0 rcUigicu6C0
auprès des Juifs. — Le
mouvement évangélique qui se produit
sur divers points du monde isràélite,
surtout depuis la publication de la
■traduction nébraïme du Nouveau Testament du D" F. Delitzsch, et les
sympathies nouvelles que la mission
auprès des Juifs s'est acquises, du
même coup, dans le monde théologique des Universités allemandes, ont
déterminé quelques chrétiens luthériens de Leipzig à réaliser un voeu
déjà formulé, en 1869, par la Conférence des représentants des.divei’^es
Sociétés pour l’évangélisation des
Juifs- Ils vont fonder dans cette ville
universitaire un établissement spécial
destiné, d’une part, à former des
candidats en théologie pour le service
spécial de la mission auprès des
Juifs, et, d’autre part, à servir
d’asile temporaire pour les prosélytes
désireux de s’instruire des vérités
chrétiennes.: Le vénérable professeur
Delitzsch est, paraît-il, disposé à organiser renseignement de la maison
et même à y donner quelques leçons,.
On compte aussi sur les services dii
savant prosélyte Jéchiel Lichtenstein.
L’appel qui est adressé à ce sujet
aux amis d’Israël est signé par le
missionnaire W. Faber, de Leipzig,
et contresigné par une vingtaine de
chrétiens allemands, Scandinaves ou
suisses, connus pour la part qu’ils
prennent à la mission auprès dés
Juifs.
S. Morley—Samuel Morley moi't le
5 septembre laisse un grand vide en
Angleterre. Sk générosité était illimi^
tée. Il avait donné 150,000'francs pour
l’érection, à Farringdon-streèt, 'du
Memorial Hall des Gonm'égalionaWsles,
beau bâtiment dont ta bibliothèque
est ornée de son portrait ; 125.000
francs pour l’acquisition de l’Îrttmenble d'Exetèr Hall en vue dé sa
transformation en palais çentral dé
l’Union chrétienne de', jeunes .gens;.
300.000 fr, /'savoir 12 5Ô0 francs par
chapelle, pour la consif.üclion dé 24
chapelles congrégationalistes à Londres; 125.000 fr. pour rétablissement
de dix salles d’évangélisation reliées
aux Eglises indépendantes. Il souscrivait aussi largement pour des suppléments d’honoraires aux'pasteurs mal
rétribués de sa dénomination, Il soutenait d’ailleurs bekuéoiip d’œuvres
rattachées à d’autres,Eglises que la
sienne, et faisait, une foule d’kiimônes
particulières, si bien qu’un dé ses
amis pouvait évaluer à 500.000 ou
750.000 francs lé Ibla] des sommes
qu’il ,dépensait chaqiie année pbur
des œuvres religieuses ou philanthropiques. *
Les Sociétés de tempérance font des
progrès en Suisse, surtout dans le
canton de Vaud. Le 12 courant celle
de Genève a eu séance annuelle.
La Croix-Bleue compte aujourd’hui,
dans le canton de Genève, 6 sections
locales et 343 menribrèk’el‘à'dhérenls.
De ces 343 personnes, 165 sont des
membres actifs et 178 de simples adhérents (à l’épreuve); 17,3 sont des
hommes, et 170 des femmes; 297
sont suisses et 46 étrangers ; 154 ont
signé pour l’exemplç, 39 pour se préserver et 150 pour se corriger. La
Société a gagné, pendant l’année
dernière, 45, soit ( déduction faite
des pertes ) 22 nouveaux membres et
adhérents, qui sont presque tous
d’anciens buveurs.
Foi et science. —; L’Association britannique pour l’Ehide des Sciences a
tenu; au mois d’août, son Congrè.s,
annuel à Birmingham. Solon la cou-
7
-O I
355
turne, des servions de circonstance ont
été prêchés ,''le dimanche de la semaine du Congrès, dans plusieurs des
chaires nationales et dissidentes de
la ville, et les membres de l’assemblée
qpi, se rattachent au . christianisme
positif se sont rencontrés dans une
ou plusieurs réunions de prières. Sir
William Dawson, géplogüè ’distingué,
qui présidait cette année le Congrès,
a également présidé un de ces meetings
religieux.
Ckronique SÜnubobe
Praly. — Dimanche dernier a eu
lieu à Pral, l’installation du nouveau
pasteur de cette paroisse, monsieur
Pauli \i|ntppe|,.îiMalgr(|,ieinîornent peu
l'avoraoie pour les assemblées, îi cause
de l’éparpillement de la population,
un bel auditoire, attentif et recueilli,
occùpaiti le temple, dès H heures
du matin.
Le service a été présidé par le
fiasteur de Villèsôche, Il a parlé sur
es paroles suivantes de l’apôtre ;
Thessaloniciens, V, 12, 13). Nous
vous prions, frères, d’avoir en considération ceux q[ui travaillent parmi
vous et qui président sur vous selon
le Seigneur, et qui vous exhortent.
Ayez; pour eux le plus grand amour,
à cause dg l’œuvre qu’ils font.
Le pasteur est un ouvrier que le
Seigneur s’est choisi pour travailler
uniquement en vue de la paix et du
salut des âmes. Les ouvriers changent
mais l’œuvre du serviteur de Christ
demeure la même, toujours et parlout.
11 est appelé, en second lieu, à présider
suri les âmes qui lui sont confiées, à
veiller'sur elles et à les conduire à
Jésus, le bon berger. Il doit le faire
avec humilité et sagesse. Il est appelé
enfin à exhorter, pour rendre le pécheur sans excuse. Mais il importe
qu’il le fasse avec des sentiments de
compassion et de douceur.
En égard à l’excellence et à la
sainteté de l’œuvre qu’il fait, le pasteur a lè droit d’attendre des membres
d^q,j’église, de la considéraliori ei de
l’estime; chose indispensable au sucpès de l’œuvre. Il a besoin également
de la coopération de chaque membre.
Ce n’est pas le pasteur qui fait l’église vivante, mais l’activité réunie
de tous ceux qui la composent,
i Après ,un,e prière d.’iovociilion ef la
présentation au nouveau .pasteur à
sa paroisse, Mr. Lantaret a_ pris à
son tour la parole pour faire ressortir, d’après n Corinthiens iv, 7
à 9, la faiblesse de l’ouvrier du Seigneur d’une part et la grandeur de
l’œuvre qu’il est appelé à faire, d’autre
part. Dieu a voulu se servir des
choses faibles de ce monde pour confondre les fortes; afin qu’à Lui soit
toute la gloire. Le ministre fidèle,
qui attend du Seigneur le succès,
sera affligé mais jamais écrasé.
La prière et le chant du Tôdénm
terminèrent le service.
Nous avons rematf|iié avec iiiléièl
une participation très active de l’assemblée au chant des louanges de Dieu.
C’est un bon signe de vie pour une
IKcmtc poltt^ue
Mialie. — Depi'clis est rentré à
Dome. Les commissions parlementaires préparent leurs travaux poui’
l’ouverture du Parlement qui paraît
fixée pour la 'seconde moitié de novembre.
— Les télégraphes ont rapporté à
l’Etat en 1885-8o la somme de francs
10.875.000.
— Le phylloxéra a déjà fait son apparition dans non moins de 12 provinces italiennes.
Frnnee, — Les ministres des finances et de l’intérieur ayant offei l
leurs démissions, une crise ministérielle a préoccupé quelques jours les
esprits. Pour le moment elle a été
évitée, Grévy ayant refusé d’accepter
les démissions.
8
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Le ministre de !a guerre a démandé
300 millions pour mettre l’année en
état de soutenir uné guerre. À son
tonr le ministre de la marine demande
140 millions. Or le budget ordinaire
de la guerre s’élève déjà à 574 mil
lions et celui de là marine à 237
millions! Tous ees préparatifs ne sont
pas faits pour rassurer les amis de
ta paix.
SHateterfe. ~ Les désordres se
sont renouvelés à Belfast.
Le cabinet conservateur paraît décidé à accorder quelque chose au
parti de l’autonomie irlandaise.
Churchill a eu à Paris une entrevue
avec ifreycinet.
De terribles ouragans ont causé de
grands dommages en Angleterre, dans
le nord de l’Irlande et sur les côtes
de France.
Bwlgarte. — La Sobranjé doit
se réunir le 27 couranlá Tiriiovo.
La Ru.s&ie a adressé une note aux
puissances pour protester contre les
élections bulgares et les déclarer illégales el nuiles. Les puissances ne
paraissent pas disposées à suivre le
Czar dans ccUo voie de menaces et
de procédés a ut òri la ires o'ù les droits
du peuple sont respectés... comme en
Russie.
Kaulbars a dressé à la Régence
bulgare une note raenaçanle au sujet
de quelques sujets russes arrêtés par
la police non sans de bonnes raisons.
ANlNïOIVOli:!^
La xxi*^ Gonferénee des Eglises du
Val St. Martin, aura lieu, D, V., à
Massel le mardi 26 courant, à 9
heures du matin.
Sujet: l’Education chrétienne.
Une réunion de prière se tiendra
le lundi soir à 7 heures dans le local de la Grande Ecole.
Lecture; St. Luc ti v. 4P-52.
ON DBMANOB
Un jeune homme sérieuxfpour diriger une 2® classe élémentaire.
Appointements. . .. . fr. 1000
Inaemqîté dé voyage . » 100
Opi deinaude pour diriger une
2® Elémentaire une demoiselle d’environ 30 ans. Appointements fr, 375
Connaissant la musique pour
loucher de l’harmonium . » 300
Fr. 1175
lodenttiilé de voyage à établir.
Demandes et certificats à M. le prof.
G. Perpetua, directeur du collège de
la L. .1. S. à Tunis.
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