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Olnq.xuèiiao année.
IV. 8.
25 Février ISTO.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupeni
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONHEHENT :
Italie, h. domicile (un an) Fr. 3
Suisse....................>5
France................* 6
Allemagne.............» 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un numéro separé : 5 cent.
Ün numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEHENT
Torrk-Peì.i.ice : Via Maestra.
N. 42. (Agenzìa bibliografica)
Pjgnkrol : J. Chìantore Impr.
Tliuin :J-J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evange~
lica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligue
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'administration
au Bureau à Torre-Peilice ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : A Mr. A. Revel
Prof, à Torre-Pellice.
Somiïiali'e.
Idées claires pour les esprits peu au clair.
— Le 17 fé’v^rier. — Faits divers — Correspondance, — Chronique locale. — Chronique politique. — Annonces.
IDÉES CL4IRES
ponr les esprits peu au clair.
/' Voir le N. 5J.
VIII. COMMENT MANIFESTER
SA CROYANCE ?
1. Aux hommes qui ont une conviction, l’Evangile recommande de
rendre raison de leur foi « avec
douceur et avec respect ; » règle
excellente , bien digne d’être adoptée par tout homme sérieux qui
ne croit pas à l’Evangile. 11 n’est
personne qui, de loin en loin , ne
soit appelé a rendre raison de sa
foi. Néanmoins les occasions indirectes sont les plus nombreuses,
peut-être les plus importantes.
2. La vie du croyant revêt un
caractère, un sceau distinctif qui
ne permet de la confondre avec
aucune autre, et qui laisse entrevoir un principe en dehors et audessus de l’homme. Il y a là une
profession moins directe, mais plus
authentique, plus irrécusable que
toute autre, parceque nos actions
sont nous-mêmes. Et c’est de cette
profession surtout que nous sommes débiteurs à notre conviction
et à nos frères. « Le juste vit de
sa foi ; » la profession est le développement spontané et plus ou
moins involontaire de cette vie
que la foi a plantée dans notre
cœur.
3. Cette vie intérieure peut aussi
se manifester par certains actes
symboliques, ou par de certaines
observances religieuses. — Elles
pourront, aux yeux de ceux qui
ne partagent pas notre foi, avoir
quelque chose d’arbitraire et de
conventionnel , mais sans compter
que, plus ces actes sont singuliers ,
plus ils avertissent, ces actes nous
sont nécessaires à nous-mêmes ;
ils sont destinés à nous avertir
noùs-mêmes, ils sont à nos yeux
des devoirs. Tel est par exemple
l’usage de bénir à haute voix ou
silencieusement la nourriture que
Dieu a donnée. « Dieu a créé les
aliments pour que les fidèles en
usent avec actions de grâces; «
2
-(58)
— « Soit que vous mangiez , soit
que vous buviez, et quoi que vous
fassiez , faites tout pour la gloire
de Dieu ».
3. Que la foi soit communicative
et sociable. Sous quelque titre
qu’un homme se présente devant
la société , c’est un homme tout
entier qu’on s’attend à rencontrer.
On aime que quelques mots avertissent que l’individu n’est, à nul
moment ni dans aucun sens étranger
à la société, et que sa croyance
est humaine , propre à cohabiter
avec les choses humaines. Les
rapports du chrétien avec la société au milieu de laquelle il vit
doivent être empreints, «de grâce,»
et son parler « assaisonné de sel ».
5. C’est une opinion assez générale que, dans la disposition
actuelle des esprits à l’égard de
la religion, le croj^ant doit renoncer à toute carrière politique,
ou faire abstraction de sa foi. Si,
comme chrétien, vous voulez faire
de vos talents xin usage utile au
pays, ne soyez chrétien que pour
vous ; extérieurement ne soyez
qu’honnête homme , car la piété
vivante et personnelle effarouche
et isole au milieu du mouvement
politique ; elle ferme le chemin
de l’influence et du pouvoir.
Tel est le conseil que l’on
donne. — Mais ici il y aurait dissimulation , chose indigne d’un
honnête homme et impossible à an
croyant. Et à part cela, se représente-t-on un chrétien voulant appliquer son christianisme au bien
delà société, et icomnaençant par
émousser l’arme " dont il prétend
se servir ? Il trahirait sa propre
cause.' Dans cettfe carrière donc
comme dans toute autre, si nous
sommes chrétiens , nous le paraîtrons ; si nous ne le paraissons
pas, nous ne le sommes point; —
et tout l’ensemble de nos votes,
toute notre conduite politique perdent aussitôt « leur saveur ».
6. Il est un dernier mode de la
manifestation des convictions religieuses , mode nécessaire : c’est
Vassociation. Toute religion contient le germe d’une société d’autant plus intime que le principe
religieux est plus spirituel. L’association fait règle en matière de
religion; elle est un fait universel
et constant qui signale une loi de
la nature humaine.
Il faut donc se réunir: l’attention
mutuelle sera une exhortation à la
vigilance : l’intérêt de tous rendra
plus vif l’intérêt de chacun ; la vérité elle-même, jalousement gardée
par tant d’âmes à la fois, en paraîtra plus précieuse. Et quiconque
a une religion qui ne lui permet
pas de se joindre au culte de plusieurs, — quiconque veut se faire
église à lui seul, ou prétend que
toute église, pour pouvoir le compter parmi ses membres, soit exactement ce qu’il est lui-même, —
ne peut qu’être dupe d’un orgueilleux purisme et d’un injuste
dégoût. ' ' .
Sans doute Tassociation petit
entraîner des abus; et le plus grand
et lè plus affligeant serait celui de
la complète absorption des individus dans la communauté, de la
eommUnauté •' aux -dépens de la
croyance, de' la communanté qui
n’est pas une'céïanianion. Mais' ce
n’est q[u’u'n 'abus, et‘il dépend de
chacun'de n’y-jpoïtot cbnsehtir.-'
3
-(59)
Que supposent en effet l’association religieuse, et le culte en commun ? L’accord fondamental des
esprits, et l’union des coeurs dans
une même affection. Mais elle comporte aussi des divergences sur
tous les points qui laissent le fondement intact ; mieux que cela ,
elle réclame la franche expression
de ces divergences. 11 n’y a pas à
choisir; ou l’unité vivante et libre,
ou l’accord factice et suspect dans
toutes ses parties,— ou la vie, ou
la mort.
Que si, de partielle et secondaire
qu’elle était, la diversité devenait
essentielle et fondamentale, — eh
bien ! les portes sont ouvertes Celui que ses convictions ne lient
plus à la société religieuse a par
là meme cessé de lui appartenir;
il peut librement la quitter; et s’il
n’est pas hypocrite, s’il n’est pas
retenu par l’intérêtj, j'I n’hésitera
pas longtemps, sur le parti à prendre. En s’éloignant, il fera acte de
franchise et de sincérité ; il aura,
du même coup, obéi à la voix de
sa conscience et rendu hommage
au principe de la libre association.
LE 17 FÉVRIER
Nous avons célébré, il y a huit
jours, avec gratitude et avec joie ,
le vingt-deuxième anniversaire de
notre émancipation. A la date du
17 février , il n’est pas un cœur
vaudois qui ne bondisse. Après une
oppression dix fois séculaire, il est
permis de saluer avec tressaillement le jour béni où l’astre de la
liberté s’est levé sur nous. Désormais plus de consigne, plus de bar
rières. Non seulement les proscriptions et les auto-da-fé ont fait leur
temps, mais la liberté de conscience
est octroyée et les portes de l’Italie
s’ouvrent devant nos pas.
Voilà nos droits pleinement revendiqués. Suffit-il de les affirmer
avec complaisance, sans y voir autre chose ? Ce serait une étrange
méprise de notre part, car il n'y a
pas de privilège qui ne soit accompagné d’une obligation. La liberté
rendue à la population vaudoise
est un talent de haut prix confié
entre ses mains. A elle maintenant
de le faire valoir au profit des
âmes de ses compatriotes et à la
gloire du Maître. C’est là, à coup
sûr, son devoir. Voyons de quelle
façon elle s’en acquitte.
Vous dirai-je, d’emblée, que notre Eglise, loin de méconnaître sa
mission, a travaillé dans la mesure
de ses moyens à la régénération
religieuse de notre chère patrie ?
Observerai-je qu’à l’heure qu’il est,
quasi une centaine d’ouvriers, des
Alpes à l’Etna, témoignent de l’extension réjouissante de notre œuvre ? Ce serait m’occuper exclusivement de r Eglise offlcieUe, qui
n’est pas toute l’Eglise tant s’en
faut. Mon dessein est ici de faire
appel à la coopération de chaque
membre de l’Eglise.— Une erreur
funeste assez répandue chez nous
consiste à se décharger de ses propres devoirs sur autrui. Cela se
voit en religion aussi bien qu’en
politique. Rien n’est dangereux
comme de laisser faire les autres.
L’absence d’initiative et d’activité
individuelles conduit à une indifférence sans remède, surtout en religion. Puisque Dieu nous a commis
4
la tâche d’illuminer nos concitoyens,
il est évident que tout fidèle doit
contribuer à ce résultat. Il faudrait
que chacun apportât, ne fût-ce
qu’une pierre pour la construction
de ce vaste édifice. Mais hélas ! il
s’en faut de beaucoup qu’il en soit
ainsi. Sous prétexte d’exercer le
métier de marchands ambulants ,
nos ancêtres parcouraient la péninsule et répandaient à pleines mains,
au péril de leur vie, la semence
divine. Sous le feu de la persécution, ils avaient la foi et le courage
des martyrs... Aujourd’hui que le
bouclier de la liberté protège nos
croyances, que chacun peut parler
ouvertement à son frère de l’amour
de Christ, sont-ils nombreux les
témoins fidèles? Je laisse aux faits
le soin de vous répondre ; en voici
plus d'un.
Le contingent militaire retient,
d’une manière permanente, loin de
leurs foyers, non moins de deux
cents jeunes vaudois. Nous ne saurions trop louer leur dévouement à
la patrie. S’ils prêtaient aussi fidèlement leur service au Seigneur
des cieux et de la terre , nous aurions en eux une sainte phalange.
Mais contre un qui n’a pas honte
de confesser le nom de son Sauveur, combien n’en avez-vous pas
entendu se vanter d'être toujours
passés pour indifférents aux yeux
de leurs camarades catholiques !
'Voilà bien de quoi nous attrister.
Car même sous l'uniforme, un vrai
chrétien a l’occasion, tôt ou tard,
de répandre autour de soi la bonne
odeur de Christ. Sans user de sévérité , nous devons exiger beaucoup plus de nos soldats. Se rappellent-ils assez que Jésus, lui aussi,
a ses combattants ?
D’autre part, nos jeunes filles
quittent en masse les Vallées pour
les principales villes d’Italie, où
elles servent en qualité de bonnes
ou de domestiques. Ceux qui connaissent nos grands centres, savent
de reste comment ces jeunes personnes se laissent facilement entraîner à toute autre chose que ce
qui est de leur devoir. N’allez pas
les excuser, sous pretexte que leur
position subordonnée leur impose
une prudente réserve. Qu’ elles
soient seulement diligentes et pieuses, et leur influence sera d’autant
plus eflScace qu’elle est moins apparente et recherchée. Qui empêchera nos jeunes chrétiennes de
remplir le rôle de cette Israélite
dont Dieu se servit pour conduire
le syrien Naaman auprès du prophète Elisée ?
Enfin , nos vaudois établis au
sein des populations catholiques ,
rendent-ils toujours un bon témoignage à la vérité ? On ne demande
pas s’ils sont d’honnêtes gens aux
yeux du monde, mais si leur piété
est vivante. Là où nous avons des
lieux de culte, sont-ils les plus assidus ? Observent-ils régulièrement
le jours du repos ? Prêchent-ils
« les vertus de Celui qui nous a
appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière» ?Sont-ils une «lampe
ardente et brillante »qui réjouit et
illumine ses alentours ?-- Il y aurait pire que de l’indulgence à
répondre affirmativement.
Je conclus ; c’est assez d’une
profession de foi extérieure que
les œuvres démentent et réduisent
à néant. 11 est grand temps d’agir,
pour tous si nous voulons réellemept évangéliser nos compatriotes.
5
-(61)
En gagnant à l’amour du Sauveur
les fils de nos ennemis, nous aurons
fait mieux que de venger le sang
de nos pères. Dieu le veut, — c’est
notre devoir, — accomplisssons-le
avec zèle. j.-p. p.
îâtiô bbcrs.
La loterie. Les produits de la
loterie italienne, qui avaient déjà
dépassé 60 millions de francs en
1868, ont atteint en 1869 le chiffre
énorme de 80 millions et un quart.
Cet impôt ruineux de plus de trois
francs par tête s’il était également
réparti entre tous les habitants du
royaume, c’est le contribuable
même , c’est le pauvre principalement qui demande à le payer.
Quatre-vingts millions ! l’on va
croire que c’est pour l’Etat un profit considérable. Erreur. Quand on
a prélevé sur ce total des mises les
52 millions gagnés par les bons
numéros, et les 6 millions 600 mille
francs qu’absorbent les frais d’administration , il ne reste au trésor
que vingt-un million et demi. C’est
quelque chose sans doute pour nos
pauvres finances ; cependant si les
Italiens savaient employer à l’agriculture, au commerce, à l’industrie
ou à l’instruction ce qu’ils consacrent à la loterie , ils prendraient
bientôt une autre place entre les
peuples.
Les marais d’Italie. — On a
calculé que les terrains marécageux
occupent dans la Péninsule entière
une superficie d’un million quatrevingt neuf mille hectares ( 1089000).
Cette vaste étendue ne forme pouf
tant que le tiers ou le quart de la
portion du sol italien qui est sujette
à la malfaisante infiuence de la
mal aria.
®orrc6fonïrance.
On nous écrit de Oenove;
« Parmi les 21 manuscrits Vaudois que
possède la bibliothèque de l’université de
Cambridge, on a, dit-on, récemment découvert un manuscrit de la Bible en langue gaélique ou celtique.
» Le fait est rapporté par un philologue
anglais, lequel a tenu à s’assurer que
cette bible appartient réellement à la collection des manuscrits vaudois. Il en a
tiré cette conclusion: « Il faut donc croire
qu’il y eut un temps où l’on parlait celte
dans le pays des vaudois ». Celle hypothèse ferait remontrer nos origines au delà
de Claude de Turin lui-méme, au sixième
siècle, alors que les moines gaëls de
l’Ecosse (Colomban, Gall et nombre d’autres) vinrent évangéliser la Suisse et la
Lombai'die ».
Tel est le fait. Reste à s’assurer si la
Bible en question est réellement écrite en
celte, ou si, par aventure, le philologue
auquel revient l’honneur de la découverte
n’a pas pris pour du celte notre vieux
dialecte vaudois. Si quelqu’un de nos
amis, à portée de nous rendre ce service,
avait l’obligeance de faire transcrire les
cinq ou six premières lignes du manuscrit eu question, on serait bien vite à
même de vérifier l’exactitude d’un rapport
aussi extraordinaire.
Chrûtttque locale.
Torre-I*elllee. Le 17 février a
été, comme d’habitude, fêté par la nombreuse jeunesse des écoles. Le matin,
procession au temple avec force drapeaux.
Le soir, séance à l'Union Vaudoise, avec
infervention d’un nombreux public. Le caractère de ces réunions ne laisse pas que
d’être un peu hybride: il y règne une
6
grande diversité... sans unité. Une prière
aurait, à ce que l’on dit, revêtu la forme
d’une invocation aux mânes fsicj de nos
âncêtres; et dans un écrit intitulé Travail et capital, on aurait attribué à JésusChrist et à S' Paul nous ne savons quelle
théorie économique.
— Le service des Omnibus est sujet à
d’inqualifiables péripéties. Depuis le 10
courant, la Société anonyme a cessé
d’exister, bien qu’elle s’acquittât de son
service à la satisfaction du public. Mais
d’antre part, que les voyageurs se rassurent; une nouvelle concurrence ne tardera pas à s’établir grâce à Mr Martini de
Vigone, qui a obtenu l’autorisation préalable. f Gazzetta di PineroloJ.
— Le Municipe de Torre-Pellice, dans sa
séance du 18 février, a décidé de souscrire deux actions (de frcs. 100 chacune)
en faveur de l’Exposition internationale
de Turin. La décision a été communiquée
au Comité de la Société coopérative par
une lettre de cette teneur; — « Il sotto» scritto è lieto di anuuoziare alla Società
» cooperativa italiana che questa Giunta
» Municipale, con suo verbale di ieri (18
» febbraio), aderendo all’invito della Com» missione, ha sottoscritto a nome di que» sta comunità per due azioni sociali,
» onde concorrere in proporzione dei de» boli suoi mezzi alla progettata Esposi» zione. — Il Sindaco B. Abnoulet ».
-(62)
Chronique pUtique.
Italie. De nouveaux sénateurs viennent d’être créés, au nombre de dix.
Parmi eux se trouve le général Nino
Bixio, plus que jamais décidé à reprendre
son ancien camère de marin«
— La catastrofe des banques à usure
de la ville de Naples ne s^est point fait
attendre; elle a revêtu les proportions
d’un véritable désastre financier. La banque Ruffo-Scillà, à elle seule, accuse un
passif de 39 millions,; la banque Costa un
passif de 8 millions; les autres banques
réunies, un passif de 40 à 50 milliqps.
L’on a fait de nombreuses arrestations
parmi ces chevaliers d’industrie; mais
plusieurs ont réussi à se soustraire, par
la fuite, aux recherches de la police. Il y
avait là dessous, paraît-il, des spéculations
bourboniennes.
— La vente de 88 lots de biens domaniaux, par les soins des nouveaux intendants de finance, a produit jusqu’ici une
somme de 1 million 125 mille francs.
Home. Il paraît que les congrégations du Concile sont assez orageuses. Au
milieu du tintamarre retentit la sonnette
du cardinal président, lequel s’ettbrce
d’apaiser le tumulte avec de.s- phrases
plus ou moins latines. Si l’orateur est un
opposant, le président profite de la première interruption pour lui ôter la parole
et pour lui imposer silence par sainte
obédience !
— Le pape est d’une irritabilité extraordinaire; le Concile le préoccupe; ses
lenteurs et ses difTicultés l’exaspèrent. En
recevant quelques-uns des évêques pauvres qui sont entretenus aux frais de
l’état, le pape, impatienté de la longueur
des discussions, leur dit, dans ce style
trivial qui n’appartient qu’à lui: «Si vous
ne cessez pas de tant bavarder sans rien
conclure , je n’aurai plus d’argent. et je
devrai vous faire servir des pommes de
terre. » L’entretien des évêques pauvres
coûte en effet 3 mille écris par jour (plus
de 15 m. fr. ), et au commencement de
ce mois on avait déjà dépensé 1 million
250 mille fr., sans tenir compte des frais
considérables absorbés par la préparation de la salle conciliaire, des appartements et des palais mis à la disposition
des évêques.
— Les Orientaux donnent du fil à retordre à Pie IX. Dans sa soif d’absolutisme, il voudrait bien entamer, si non
détruire, leurs privilèges et leur autonomie, surtout en matière d’élection des
évêques; mais les patriarches, notamment
celui de Babylone, montrent les dents et
menacent la cour de Rome d’un schisme.
De là, grande anxiété au Vatican. Déjà
les Arméniens branlent au manche, et
trouvant leur primat, Mgr. Hassoun,trop
complaisant envers la cour de Rome, ils
veulent .se soustraire à son autorité. Toutes
ces difficultés, on le conçoit, irritent le
pape; et le cardinal Antonelli a dit; « On
ne l’y prendra plus ( histoire du corbeau
sur un arbre perché ) à convoquer des
Conciles! ».
— Le 17 février, au milieu d’un concours immense, a eu lien l’ouverture de
l’exposition romaine, aux Thermes de Dioclétien. Le pape s’y trouvait.
France. La monnaie du pape, imprudemment tolérée par le gouvernement
est tombée dans le discrédit. La Banque
7
-(63)
de France et les autres banques refusent
de l’accepter dans lespayements; et comme
elle est excessivement abondante dans le
Midi, surtout à Marseille, il s'en est suivi
une grande perturbation dans les transactions de tous les jours, grandes et petites.
Rome n’a pas voulu accéder à l'ünion
monétaire, et par de vaines promesses ,
elle assurait à sa monnaie divisionnaire
une tolérance qui finit par coûter cher
au public.
— Dans la séance du Corps Législatif,
15 février, le gouvernement a déposé un
projet portant abrogation de la loi de sûreté générale.
— K une députation de jeunes gens,
venus pour le complimenter sur sa politi(|ue, Mr Ollivier a répondu qu’il persisterait dans la voie libérale, et que, plus
heureux que Mirabeau et Benjamin Constant, il espérait fonder la liberté en France.
Cos'i sia !
— Mr Darn, ministre des affaires étrangères, proteste de son dévouement à l’Eglise et au S» Siège f cos) non sia ! ;; mais
il prend la liberté grande de donner à
Rome des conseils. 11 conseille la prudence, il conseille la modération; il ne
veut pas que les évêques soient mis djns
une dépendance trop absolue vis-à-vis de
la cour de Rome, car autrement le concordat serait violé et les relations de la
France avec le S' Siège se trouveraient
compromises au point que.... les troupes
françaises pourraient bien être rappelées.
Dans l’état actuel des esprits à Rome, il
V a trop de passion , trop d’agitation des
'deux cétés ; rien de bon ne peut sortir
d’une situation pareille. Pour donner aux
esprits le temps de se calmer, — conseille
M. Daru, —il vaudrait mieux ajourner le
Concile.
Efspagne. On s’attend à un soulèvement carliste. Au reste , peu ou point
d’évènements nouveaux , et il faut s’en
réjouir, car l’Evangile gagne peu à peu
du terrain, et Dieu poursuit son œuvre
silencieuse dans bien des cœurs. C’est,
par texcelleoee, le temps des semailles. Le
kiosque biblique dressé sur la place de
Barcelonne, à la foire de Noël, s’est vu
acheter, en un rien , toute sa provision
de Bibles, Testaments, Evangiles et traités.
Depuis la révolution de 1858, les
écoles primaires ,et secondaires ont s»bi
une augmentalioo .sen.sible Le nombre de
ces établissements est aujourd’hui de
21.40ë. ■■ , ,
AngleLerx*©. — La Chambré des
Coanïranes (16 février) a entendu M'Gladstone, dans un discours de R' 1|2 h. expliquer les motifs et les clauees du projet
de loi <}ai « foat olget d^ablîr- d’une
manière équitable et satisfaisante les relations entre les propriétaires et les locataires du sol en Irlaode, — et de favoriser
l’établissement loyal d’un plus grand nombre de propriétaires, comme aussi le développement de l’agriculture et le respect
des lois. L’impression produite par l’illustre orateur a été des plus satisfaisantes,
et le discours a été accueilli par ries applaudissements unanimes. L’opinion publique, par l’organe dos journaux les plus
accrédités, reconnaît que le bill de MT.Iadstone est réellement ce qu'il veut être,
un bill de reconstruction et de consolidation.
— Le 17 février la Chambre a voté la
première lecture d’uu bill d’éducation pour
l’Angleterre et le pays de Galles. Ce bill
rend l’instruction obligatoire pour tous
les parents, et gratuite pour tous les pauvres ; il met les écoles à la charge du
goiivernemeut, sous le contrôle d’inspecteurs spéciaux , et les ouvre à tous les
enfants sans distinction de culte.
IVéorlaiitl©. — La majorité de la
Chambre demandait une notable diminution du budget de la guerre. Le ministre
ayant communiqué confideuliellement des
rapports sur l’attitude de quelques puissances , la majorité opposante s’ost toutà-coup transformée en minorité et 44 voix
contre .33 ont approuvé les dépenses militaires pour 1870.
fi-'usso. — La clôture des Chambres
a eu lieu après une laborieuse session de
cinq mois. Le résultat le plus clair de la
session est le règlement des questions financières.
Bavière. — Le parti clérical qui
domine la Chambre cause de grands embarras au roi Louis II. One adresse reufermant un blâme contre le ministère
Hoenlohe, a été voté par 78 voix contre
62; mais le roi, bien qu’obligé de changer
de ministres, fit dire qu’il ne voulait pas
donner à la députation de la Chambre « la
peine de se dérangej,ï et qu’il attend en
conséquence le renvoi de l'adresse.
A-vitrlolie. Depuis que les députés
ultramontains du Tyrol ont quitté le Reichsrath, en protestant contre les tendances du nouveau cabinet en faveur de
l’égalité des cultes, il s’est produit, dans
plusieurs localités tyroliennes, une agitatien fanatique à laquelle ont pris part grand
nombre de femmes.
:<^v*èoe, U est question du percement
de 1 isthme jie Corinthe^,
Bussié. ta ' Russie a réuni sur le
I Prulh, fhmMèjre 'oUoiSaae^ une année de
180 mille hommes.
8
-(64J
Etats-Uixls. Un bill a été présenté
à la Chambre des représentants pour la
suppression de la polygamie chez les Mormons. Vive agitalion'au sein des ménages
du Grand Lac Salé.
]\Iüxlq.u.e.
progrès.
— L’insurrection est en
BoL)L>io-F*elUce: —1551 habitants
(recensement de 1862), dont 1449 Vaudois
et 102 catholiques.
nouvement de la Popolation dorant l'année 1869
1. DÉCÈS (sexe masculin)
Id. sexe féminin)
Longévité.
Morts nés
Au dessous de 6 ans
De 12 à 50 ans
A 66 ans
A 6S ans
De 74 à 88 ans
Total
Total
4
n
11
3
1
11
41
20
21
41
Naissances légitimes (garçons) .
Id. légitimes (filles)
Total
20
24
44
Mariages entre célibataires
Id. entre veufs
Total
10
1
11
NB. Tous ces mariages ont reçu la bénédiction nuptiale. En 10 cas, l’acte civil a été
signé par les deux conjoints; en 1 cas par
l’époux seulement.
D'après la Profession religieuse.
DÉCÈS : Culte Vaudois
Id Culte catholique
Total
40
1
41
Naissances : Culte Vaudois .
Id. Culte Catholique
Total
42
2
44
Maeiages
Id.
Culte vaudois 1.
Culte catholique i.
!,■ ttb
!.
Total
»
:tiP
11
OU»
II
Bobbio-Pellice, 28 janvier 1870.
• ■: nifi I'
) j iiP. D. VoiA’S«or. de l'Etat Civil.: i'
. ; 'Ull glliii' *
SOTJSORIBTIOIV
pour un monument à la mémoire
du D' Desanctis.
Report (rectifié) du N. 6 frcs. 13 50
Mlle J. A. .........................» 1
Total fr. 14 50
PETITE BOITE AUX LETTRES
Mr C. M. Edinburgh. C'est entendu. Vous
trouverez ce que vous désirez dans le N. 51
de 1869. Promissio boni viri est obligatio.
ANNONCES.
Scuola tecnica pareggiata
DELLA CITTÀ. DI PINEROLO.
Concorso per titoli
alla Cattedra di Lingua Francese.
È aperto un concorso per titoli
alla Cattedra di Lingua francese in
questa Scuoia Titanica Pareggiata.
Lo stipendio assegnato alla cattedra è di annue L. 1300.
Il Professore dovrà anche dare
alcune lezioni complementari nello
Istituto Industriale e Professionale.
Dovrà entrare in carica col 1“ di
aprile prossimo.
Le domande, corredate dei titoli
comprovanti la moralità e la capacità legale e pratica del postulante,
dovranno essere trasmesse al sottoscritto entro il giorno 7 di marzo
prossimo.
Pinerolo, li 17 febbraio 1870.
Il Sindaco Carletti.
Il Deposito di Sacre SerlUurfe e
trattati relisioal esistenti in Napoli
da otto anni — via Ghiaia — N° 94,
si trasferisce il 5 marzo 1870: Calata
Trinità Maggiore — N» 44 — vicino
alla Posta centrale.
Per qualsiasi commissione concernente la suddetta Libreria Evangelica
rivolgersi come prima.
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A. Rbvsi. Gérant.’ '
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