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9 alluce
Décembre 1867,
/V.“ t*.
L’ECHO DES VALLEES
—(NOUVELLE SÉRIE)—
Que toutes les choses qui sont véritables........ occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8. )
SOMMAIRE — Biographie: G iovacchino Grégori. — Vallées Vavdoises. — Nécrologie: Auguste Albarin. Gharles Malan. — Faits divers: Gimetière communal de Corne, l’rocès de Barletta.
BIOGRAPHIE
GIOVACCHINO GREGORI
Le nom que nous avons placé en tête de cette courte notice nous
rappelle une des pertes les plus sensibles qu’ait faites notre œuvre
d’Evangélisation , et nos lecteurs, parmi lesquels Grégori comptait de
nombreux amis, nous sauront gré sans doute de ne pas laisser terminer cette année, sans leur raconter plus au long que nous n’avons
pu le faire dans les quelques lignes par lesquelles nous annoncions
sa mort, sa carrière si courte et cependant si bien remplie.
Giovacchino Grégori naquit aux Bains de Lucques le 29 mars 1839,
et ce fut dans cette pittoresque localité que s’écoula son enfance.
Son père, courrier de profession, passait la plus grande partie de son
temps en voyage , escortant de riches familles anglaises ou russes.
Est-ce l’exercice de cette profession qui en le mettant en contact
avec quelque famille chrétienne l’aurait amené à lire la Bible?
Pendant un séjonr qu’il fit avec les siens, sa fille aînée entrant toutà-coup dans la chambre de ses parents, entendit sa mère dire avec
vivacité; «Je ne veux pas ces livres-là dans la maison; souviens-toi
que j’ai des enfants à élever«. En môme temps elle, remarqua que
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son père cachait un livre assez semblable à la Bible qu’elle apprit à
connaître plus tard. 1
Giovacchino n'avait que sept ans lorsque sa famille se trasnsporta
de Lucques à Pise où il commença de suivre une école privée.
Bientôt le père repartit, confiant sa famille à un de ses amis, valet
de chambre russe, appelé Nicolas, qui, à ce qu’il paraît, partageait
ses con,victions religieuses. Chez lui les enfants Grégori passaient la
journée, et tandis que Giovacchino et sa sœur cadette (morte depuis)
s’amusaient à des jeux de leur âge, la sœur aînée lisait et relisait
sans se fatiguer un exemplaire de la Bible que le bon Nicolas avait
soin de mettre à côté des joujoux. Elle parcourut ainsi plusieurs
fois tout le premier Evangile.
De Pise en 1852 la famille Grégori dut se transporter encore à
Livourne. C’est là que le père . attaqué de consomption à la suite
d’une ascension de l’Etna et après une dangereuse maladie à Catane,
où son fils devait, 15 ans plus tard, rencontrer la mort, vint passer
ses derniers jours. Sa fille aînée devint sa compagne et sa gardemalade , pendant que la bonne mère , femme active et courageuse
s’il en fut, travaillait au dehors pour suffire aux besoins de la famille
et que les cadets allaient à l’école Pendant les longues et monotones
journées qu’ils passaient ensemble, la jeune fille s’efi'orça d’intéresser
son père , et en même temps de faire du bien à son âme en lui
lisant la vie des Saints. Après l’avoir écoutée quelque temps en silence , son père , à son grand 'étonnement, lui conseilla de ne plus
lire de tels livres. «Voici, lui dit-il en lui tendant un Nouveau-Testament, voici le livre par excellence , celui que je désire que tu me
lises tous les jours». C’est ce qui fut fait. Le petit livre, maintenant
conservé comme un précieux souvenir de famille, devint l’ami et
le consolateur du mourant, qui expira dans la paix, en recommandant à sa fille d‘en faire sa lecture journalière. Aussi malgré les
efforts que l’on fit plus tard pour le lui enlever, refusa-t-elle toujours
de s’en séparer même pour un jour. '
Jusqu’alors cependant ils n’avaieut pas cru encore que le petit
livre par ses enseignements même.s leur imposât le devoir de quitter
l’église romaine, et c’était en communion extérieure avec cette même
église que le père était mort. Tant la veuve que ses enfants étaient
de zélés catholiques. Giovacchino surtout se faisait remarquer par
l’assiduité avec laquelle il suivait l’école' des Barnabites, ou servait
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la messe aui révérends pères dans leur église délia Madonna, dès six
heures du matin jusqu’à midi; pendant la semaine sainte il allait
sous leur direction chanter dans difl'érentes églises. L’on jieiisait en
faire un prêtre. Lui-même aurait voulu que sa sœur cessât de lire
le petit livre et qu’elle s’en défît, sans tenir compte que c’était un
souvenir du père. Mais celle-ci ne pouvait s’en détacher, et même
elle amena peu à la fois sa mère à en écouter la lecture.
La mère Grégori était alors au service du Rév'' Stewart de Livourne, momentanément remplacé par M"' Weyseley, pasteur écossais
de Malte. Ce dernier ne se lassait de repéter aux deux femmes
qu’elles ne devaient pas croire à leurs prêtres, mais uniquement a
la Parole de Dieu, tellement que la mère, alors zélée catholique, lui
dit un jour impatientée: • nous aussi nous avons la Parole de Dieu;
mon mari nous a laissé en mourant un livre qu’il appelait de ce
nom • Mr ’Weyseley demanda, naturellement, à le voir, et lorsque
le petit livre fut apporté, « oui dit-il, c’est Lien là la véritable Parole
de Dieu ». Non seulement il en recommanda la lecture assidue, mais
encore il eut soin de leur faire observer combien l’église romaine
s’en est éloignée. Considérée à ce point de vue, la Bible jeta sur leur
chemin une lumière toute nouvelle. .4u bout de quelque temps Maria
Gregori, à la grande joie de sa ülle, demanda d’assister au culte de
famille chez le D'’ Stewart et en 1855 tant elle que son fils s’étaient
entièrement séparés de l’église romaine.
C’est avec regret que nous devons passer sur les études de Grégori,
au collège de La Tour, puis à l’école de Théologie de Florence, que
Grégori put fréquenter, grâce aux bons oiiices du D"" Stewart. Parmi
ceux qui ont eu le privilège de le connaître et de s’asseoir une année
après l’autre à côté de lui sur les bancs de l’école, qui est celui qui
ne chérisse pas son souvenir? Tous, professeurs et étudiants, se
rappelleront toujours non seulement sa piété sincère , son ardeur à
l’étude et les rapides succès qui récompensèrent ses efforts, mais
aussi son caractère ouvert et parfaitement intègre , et avec cela son
entrain , sa gaîté aimable , cette disposition si rare à s’oublier soimême pour penser aux autres en premier lieu. Son amitié était chaude,
ses affections profondes , et son ardeur pour toute entreprise qui eût
quelque bon résultat en vue, vraiment remarquable.
Mais c’est sa carrière pastorale, si courte qu’elle ait été, que nous
voulons surtout présenter à nos lecteurs. Gregori n’était pas homme
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á attendre tranquillement la fin de son noviciat officiel pour commencer á travailler à la prédication de l’Evangile avec cette ardeur
qu’il apportait â toute chose. Aussi le voyons-nous, après sa première année de théologie , consacrer une partie de ses vacances de
1861 à une excursion missionnaire à Naples. A son retour au mois
de septembre de la même année, il passa quelques semaines dans
l’île d’Elbe, où déjà la Bible comptait des lecteurs nombreux, quoique
secrets. Il tint des réunions évangéliques à Rio Marina, à Porto-Ferraio
et à Porto Longone, malgré la fanatique opposition du clergé catholique. A Rio Marina la populace du port et des mines de fer avoisinantes entoura la maison du capitaine Cignoni , où l’on était réunit,
et voulut y mettre le feu- Ce ne fut qu’à grande peine que quelques
hommes influents réussirent à retirer Grégori des mains de ces
furieux et à l’envoyer par une nuit des plus noires et une pluie
torrentielle à Porto Longone. A Porto-Ferraio , capitale de l’île, se
voyant attaqué et du haut de la chaire et au moyen de la presse,
il crut de son devoir de répondre par une profession de foi publique,
affichée aux murs et répandue parmi le peuple Ce document, malgré
son ton modéré, lui attira de la part de l’autorité judiciaire , à celâ
poussée par les prêtres, une accusation en forme d’offense à la religion
de l’état, crime qui, selon la législation d’alors, tombait sous la jurisdiction de la cour d’assises.
L’affaire traîna en longueur pendant tout l’hiver suivant. Un des
plus célèbres criminalistes de l’université de Pise refusa nettement
de se charger d’une cause aussi mauvaise, ajoutant comme son avis,
que l’inculpé ne pourrait en aucune manière échapper à une condamnation de cinq ans de travaux forcés. Dieu toutefois ne permit
pas qu’il en fût ainsi. Dans les débats qui eurent finalement lieu
devant la cour d’Assises de Lucques dans l’été de 1862, les jurés,
à la suite d’un éloquent plaidoyer de M^ l’avocat Puccioni .de Florence,
plaidoyer qui fut en ce temps-là textuellement inséré dans la Buona
Novella, renvoyèrent Grégori absous. Ainsi finirent pour lui de longs
mois d’inquiétude ; mais ce ne fut pas là le seul bon résultat de ce
procès. Un certain nombre de Lucquois qui avaient suivi les débats,
demandèrent â Grégori de venir prêcher l’Evangile dans leur ville,
ce qu’il fit avec la bénédiction d’en Haut pendant le reste de la saison,
à la fin de laquelle on crut les choses assez avancées pour qu’il
valût la peine d’y envoyer un Evangéliste à poste fixe.
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Après avoir achevé ses trois années de théologie à Florence , et
suivi pendant l’hiver de 1863 à 1864 les cours de l’Ecole de théologie
de l’Eglise libre d’Ecosse à Glasgow , Grégori fut, à son retour en
Italie, nommé aide-évangéliste à Naples sous la direction de M'' Appia,
et arriva à ce poste qu’il devait occuper pendant les trois années de
sa trop courte carrière, le 3 juin 1864. L’Evangélisation, dans une
ville comme Naples, présente de nombreuses difficultés. La première
impression qu’en reçut Grégori fut celle d’une œuvre gigantesque ,
« d'un véritable tourbillon •. Peut-être un zèle très-louable sans doute,
mais excessif, lui avait-il fait commencer trop de choses à la fois.
Prédications nombreuses, tant dans la ville que dans quelques localités environnantes , plusieurs écoles â diriger, et à côté de cela une
foule d’œuvres diverses dont le nombre s’augmentait à chaque instant,
voilà le champ où l’on devait travailler. Puis, pourquoi ne le dirait-on
pas , le sol sur lequel il faut bâtir n’est pas des plus stables. La
mobilité proverbiale des Napolitains, le manque de droiture chez un
peuple dont on a, pour ainsi dire, tué la conscience; l’égoïsme, l’avidité de plusieurs exposaient les prédicateurs de l’Evangile à de fréquentes et douloureuses déceptions. Que l’on y ajoute l’opposition
qu’ils rencontraient chez quelques uns de ceux-là même qui professant la même foi qu’eux auraient dû leur tendre la main, et l’on
se fera une idée bien faible encore des luttes qu’ils devaient supporter.
Grégori se jeta corps et âme dans cette œuvre. « Plus on a à faire
plus on fait,« écrivait-il avec entrain; « M” Appia dit qu’il faut travailler comme des mulets, et c’est parfaitement vrai. Venu ici comme
évangéliste, me voilà transformé tantôt en maître d’école , tantôt en
professeur d’école Normale et même de Théologie. Pour faire face
aux besoins des pauvres il instituait à l’entré de l’hiver une Société
de Secours-mutuel parmi les Evangéliques de Naples à l’imitation
de celle qui avait si bien réussi parmi ceux de Livourne , et c’est à
son activité et à sa prudence que l’on doit le succès de cette œuvre,
qui, malgré la défiance qui ruine si souvent en Italie de semblables
institutions, possédait déjà au moment de sa mort un capital tout à
fait respectable, sans compter les secours qui avaient déjà été distribués.
A la fin de l’année il annonce avec joie à un de ses amis que 16
catéchumènes vont être reçus à Noël et autant au nouvel an ; mais
hélas! s’il en est qui entrent par une porte, il en est aussi qui
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sortent par l’autre. Que de gens attirés par l’espoir du gain ont successivement usé les bancs de toutes les réunions évangéliques de la
ville , accourant partout où s’ouvrait une nouvelle œuvre et l’abandonnant ensuite dès que leurs vues spéculatrices rencontraient une
juste déception.
L’été de 1865 ramena momentanément noire ami vers le nord. Il
obtint alors, avec distinction, son diplôme de licencié en théologie , et
le 1*' août de cette même année il fut consacré dans le temple d’Angrogne avec trois de ses condisciples ; belle fête de famille dont le
souvenir ne s’effacera jamais du cœur de ceux qui y prirent part.
De retour à Naples , son activité fut mise à la plus rude épreuve
dans ce lugubre automne de 1865 pendant lequel le choléra se déchaîna avec fureur sur celte pauvre ville. La petite congrégation
évangélique de laquelle il était l’un des pasteurs eut particulièrement
à en souffrir. Sans crainte , ou plutôt avec une parfaite confiance en
Dieu pour son propre compte, nos deux évangélistes accouraient
partout au chevet des malades, remplissant souvent et avec un zèle
égal les fonctions d’infirmiers et celle de Pasteurs. «Je t’écris, dit
Grégori à un de ses amis, dans ma chambre , pendant que dans mon
lit est couché un pauvre enfant malade du choléra. Il a perdu ses
parents de la même maladie , il y a peu de jours , avec ses frères.
Et voici que l’on m’apporte un télégramme de Livourne m’annonçant
que ma mère est mourante et qu’elle désirerait me voir encore. Il
me faut partir et faire le tour par Foggia, Bologne et Florence. Si au
moins je pouvais encore l’embrasser! C’est une bien dure épreuve,
surtout dans les dispositions d’esprit où je me trouve ! Toutefois que
la volonté de Dieu soit faite! » Son désir ne devait pas être-exaucéj
il arriva à Livourne trop tard même pour accompagner à sa dernière
demeure celle qu’il avait toujours chérie comme la meilleure des
mères.
De si rudes secousses ébranlèrent profondément sa santé. «Je me
croyais de fer, écrivait-il peu après, j’aurais besoin de l’être, et je ne
suis que d’argile. La secousse que j’ai reçue â Livourne , la fatigue
du voyage, une attaque du choléra et les fréquentes veilles pendant
la durée du fléau ont fait de moi un thermomètre ambulant». Le
poids de son œuvre est rendu plus lourd encore, par le départ de
M"" Appia, appelé à Florénce comme professeur, de théologie. C’est en
vain que Grégori demande qu’il soit remplacé afin de pouvoirs lui-
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même continuer à occuper une position secondaire qui lui semble
plus à la portée de ses forces. Les hommes manquent et d’ailleurs
on a pleine confiance en lui et il devient évangéliste en titre avec
M"” de Vita comme aids. Alors il se remet à l’œuvre avec une activité nouvelle. Ses lettres de cette époque nous le montrent plus que
jamais occupé de tout ce qui peut faire avancer la bonne cause.
Rien n’échappe à son attention , et il sait trouver du temps pour
toute chose. Le choléra avait fait de nombreux orphelins. Il fallut
songer à leur avenir. Aidé de quelques amis chrétiens , il ouvre « à
la garde de Dieu un humble orphelinat protestant, qui fut transporté
plus tard sur les hauteurs salubres de Capodimonte et dans lequel
furent reçus aussi deux orphelins de Barletta. Il s’occupait en même
temps de réunir les jeunes gens de sa congrégation en Société d'union
chrétienne; et sachant bien qu’une société de ce genre ne peut vivre
qu’à la condition d’agir et de travailler en quelque manière à l’avancement du règne de Dieu , il lui confie la tâche de créer et de diriger à Naples une sixième école du dimanche. Toute étendue qu’est
son œuvre ( car il ne cesse pas de visiter régulièrement la petite
station d’Anacapri devant l’île de Capri), il voudrait ouvrir encore un
nouveau local dans Naples même, et après mille difficultés il y réussit
et attaque de cette manière un des quartiers de la ville où jusqu’alors l’Evangile n’avait presque pas été prêché.
Mais son désir souvent exprimé dans ses lettres aurait été de faire
des tournées d’évangélisation dans les provinces. Dans l’été de 1866
il put enfin le mettre à exécution en parcourant une partie du littoral
de l’Adriatique. 11 visita successivement Foggia, Barletta, Bari, Castellana, Trani, Pitigliano, Monopoli, Molfetta, Moli, rassemblant partout
autour de lui les lecteurs de la Bible et leur parlant du salut. Ne
pouvant pas raconter au long cette intéressante tournée , nous nous
contenterons de citer la conclusion du beau Rapport qu’il fit à la
Commission sur ce sujet: «La moisson est prête, dit-il, la semence
a été répandue depuis plusieurs années par les colporteurs. Trois
ouvriers ne seraient pas de trop, l’un à Bari, le second à Lecce, le
troisième à Tarante. Mais où prendre les hommes ? Cependant un seul
évangéliste pourrait déjà faire beaucoup de bien » '
Grégori de retour à Naples, son collègue M'^ le ministre de Vita fit
lui aussi une excursion missionnaire du même côté. Pendant son
absence le choléra éclata une seconde fois dans la ville; ;«Le dé-
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vouement de Grégori , nous dit le Pasteur de l’église française de
Naples, Mr Péter (1) , ne se démentit pas. Au plus fort de l’épidémie
il dut ajouter mes fonctions aux siennes , car dans le temps même
où mon activité eût été des plus nécessaires, je dus garder la chambre
et l’appeler à me remplacer. 11 accepta sans hésitation le mandat que
je lui confiais et s’en aquitta dignememt, visitant mes malades ,
rendant à plusieurs les soins d’un infirmier, consolant, priant, élevant les âmes en haut •. Lui-mème écrivait alors : • J’ai chaque jour
la mort sous les yeux, mais la nouvelle de celle de notre excellent
Jules (Mr Jalla de Gènes) et de sa femme me foudroya. Pauvre ami!
lui si fidèle, si capable! Quelle perte surtout pour son église, et qu’il
sera difiîcilement remplacé! » Hélas! moins d’une année après nous
devions dire de lui les mêmes choses.
Pour ce qui le regarde, « Dieu m’a donné, dit-il, cette année encore
d’être utile à plusieurs et cela sans effort de ma part. Il m’a accordé
une de ces natures qui s’oublient complètement en face des malades.
En les voyant abandonnés de tous, je voudrais remplacer tout le
monde auprès d’eux, et je me fais à la fois garde-malade et pasteur.
Je ne néglige pour moi-même aucune des prescriptions des médecins,
et du reste je suis sans crainte. Je me sens entre tes mains de Dieu;
s’il veut m’appeler â lui, que sa volonté soit faite. Cette tranquillité
et cette confiance sont le meilleur anticholérique ». — Les cas furent
moins nombreux que l’année précédente; l’un des plus douloureux
fut la mort de l’une des maîtresses d’école, mère de famille, qui
laissait derrière elle deux enfants dont elle était à la fois l’unique
soutien et la seule affection.
L’hiver suivant fut des plus remplis. La nouvelle réunion de
Chiaia progressait, quoique avec lenteur, et l’oeuvre en général semblait assez avancée pour qu’il fût temps de sortir du provisoire trèscoûteux et très-incommode des locations et pour l’établir sur un pied
définitif en la dotant d’un temple et de salles d’école. Il dut se donner
beaucoup de mouvement pour cela et sans obtenir un résultat bien
satisfaisant. Au commencement de cette année il fut conduit par des
circonstances très-heureuses â commencer pour des étudiants de l’université des conférences ou mieux des conversations sur l’apologétique
chrétienne , qui lui prirent beaucoup de temps. Puis un jour de la
(1) Dans le Chrétien évangélique du mois de septembre 1867.
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semaine de prières, il trouva, en rentrant chez lui, trois paysans
venus de la province lointaine de Benevento. Quelques années auparavant l’un d’eux avait reçu en cadeau un exemplaire de L’Amico di
Casa, dont la lecture leur avait fait désirer de posséder la Bible ,
parceque l’Almanach en rapportait plusieurs passages qui les avait
frappés. Ils se l'étaient procurée avec peine et n’avaient cessé d’étudier
en commun. Cette lecture les avait amenés eux et leurs familles aux
pieds du Sauveur. Ils ne désiraient plus qu’une chose, de rompre le
pain comme faisaient les premiers chrétiens dont parle le livre des
Actes; mais 'ne sachant pas ce que cela voulait dire, ils avaient
longtemps économisé afin de pouvoir venir à Naples consulter un
ministre de l’Evangile. Grégori promit de visiter leur village. Ses
amis, craignant une embûche de brigands, voulaient l’en dissuader,
mais, dit-il, personne ne peut parler comme ces hommes ont parlé,
si le cœur n’est pas rempli du Sauveur. Il fut en effet reçu à bras
ouverts lorsqu’il put enfin se rendre à Fragneto-l’Abate. Il trouva
dans cet obscur village des Apennins , où peut-être aucun ministre
de l’Evangile n’avait mis le pied avant lui , quatre familles qui
avaient été converties par la seule puissance de la Parole de Dieu et
qui l’étonnèrent par leur connaissance approfondie des SaintesEcritures. Trois de ces familles étaient celles de trois frères , l’autre
se composait d’un avocat et de sa fille qui dirigeaient l’école de
garçons et l’école de filles de la commune. Après y avoir tenu deux
réunions il distribua la Cène à neuf personnes. «J’étais’, écrivait-il.
incertain tout d’abord si je devais le faire, mais je me trouvais dans
la position de Saint-Pierre dans la maison de Corneille ; qui étais-je
pour refuser la Cène à ceux qui avaient reçu le Seigneur ? • Il eut
soin plus tard de visiter cette intéressante petite station au moins
une fois par mois.
Nous le voyons aussi pendant tout l’hiver chercher partout des
maîtres pour les écoles. Une maîtresse était morte , le petite orphelinat était encore dans un état embryonnaire et ne put être acheminé
convenablement que lorsque l’on eut enfin trouvé une directrice
capable de conduire en même temps une école ; des maîtres napolitains engagés peut-être un peu à la légère trompèrent sa confiance
et durent être renvoyés. Il se décida pour lors de venir leur chercher
des remplaçants aux Vallées ét profita pour cela du Synode dernier
où nous eûmes le plaisir de le voir et d’admirer son entrain et sa
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vie. Il éprouva, lui aussi, une grande joie en se retrouvant au milieu
de ses amis, de ses professeurs et de ses condisciples. Hélas ! qui
aurait cru que cette trop courte visite qui laissa dans nos cœurs et
dans le sien de si doux souvenirs, dût aussi être la dernière ?
Depuis quelques mois avait commencé à Catane un mouvement
évangélique des phus intéressants. M‘‘ le pasteur Kay de Palerme et
notre vénérable frère M'' Chapman qui consacre avec un si grand
zèle sa blanche vieillesse â l’évangélisation de l’Italie, y avaient passé
quelques semaines, et après eux l’on décida d’y envoyer Grégori en
mission temporaire. Il y arriva le 25 juin et le 26 le choléra éclata
dans la ville. Il n’y eut d’abord que deux ou trois cas par jour,
mais la panique n’en fut pas moins générale. Tous ceux qui pouvaient abandonner la ville pour les pentes plus salubres de l’Etna
le faisaient avec la plus grande hâte. « Les rues, écrivait Grégori,
sont pleines de chars qui transportent des gens et des effets. Les
médecins et les apothicaires eux-mêmes s’en vont ; sur cent boutiques
il n’y en a plus que cinq ou six ouvertes... il n’y a plus qu’un seul
boulanger dans toute la ville, et la misère est extrême». Terreur en
partie justifiée du reste par l’accroissement rapide du fléau. Bientôt
les statistiques officielles donnaient 200 morts par jour et l’on savait
qu’elles se tenaient très en dessous du vrai, et cela dans une ville
où il ne restait que 30.000 habitants. Jamais à Naples on n’avait eu
l’idée d’une pareille destruction.
Grégori n’en reste pas moins fidèle à son poste et se décide même
à prolonger son séjour jusqu’au terme de l’épidémie. En relisant les
quelques lettres qu’il écrivit dans ces moments solennels il nous
semble que jamais il ne s’était donné aussi complètement à son
œuvre. Elle occupe en réalité toutes ses pensées. Les évangéliques
ont en très-grande partie abandonné la ville ; de quatre-vingts les
voilà réduits à une dixaine environ. « Je suis là pour prêcher, écrit
Grégori ; que les évangéliques y soient ou non, je prêche à ceux qui
veulent bien m’écouter ». A peine remis d’une attaque de bronchite
aigüe, il prêche cinq fois par semaine dans une chapelle érigée à la
hâte dans un jardin appartenant à celui que l’on peut bien appeler
l’âme du mouvement, Bellecci ex-prêtre, homme très estimable et
très respecté . qui devint son hôte et son ami. Il s’occupe en même
temps de tous les détails matériels de l’œuvre et en particulier de
l’établissement d’une école, pour laquelle U fait préparer des bancs
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et a déjà trouvé un maître. Nous voudrions mettre sous les yeux de
nos lecteurs sa dernière lettre à la Commission, en date du 19 juillet,
lettre très-longue, très-détaillée , et dont chaque ligne respire le
dévouement à l'avancement du règne de Dieu.
Mais il faut nous hâter vers le triste et en même têmps glorieux
dénouement qui nous appelle. Le 18 Grégori fut appelé auprès d’un
jeune homme. qui après avoir assisté pour la première fois à l’une
de ses réunions , avait été frappé du choléra pendant la nuit. A sa
demande, Grégori ne le laissa pas un instant, lui annonçant le salut,
priant avec lui et l’amenant, à la onzième heure, à la connaissance
du Sauveur. A deux heures et demie du matin il eut la joie de le
voir mourir en paix, quoique au milieu de très-grandes souffrances.
Le 21, dimanche, un ouvrier, père de quatre enfants, demeurant lui
aussi dans la maison de M'' Bellecci , fut attaqué. Grégori venait de
recevoir de Naples des remèdes qu’il y avait demandés et qui sauvèrent cet homme. « Le soir du 21 , écrivait plus tard M'' Bellecci à
la sœur de Grégori, notre conversation se prolongea au delà de 10 h.;
nous parlions de vous, il se réjouissait de ce que vous ne saviez
pas que le choléra fût à Catane ; à 11 h, après une fervente prière,
nous nous séparâmes. Le matin â 6 h. j’entendais notre cher frère
m’appeler en me demandant avec le plus grand calme les pillules
administrées au malade du jour précédent, car A 5 h. et demie il
s’était réveillé avec une légère douleur à l’estomac et la diarrhée
avait commencé.. « L’on accourt auprès de lui et on l’entoure de
tous les soins imaginables ; mais le mal ne fait qu’augmenter. Le
médecin, neveu de M'' Bellecci, est saisi lui-même auprès du lit de
son malade et meurt le lendemain. Un autre le remplace mais les
remèdes venus de Naples , et si efBcaces le jour précédent , ainsi
que ceux que lui donnent les médecins de la ville, sont sans effet.
A neuf heures les crampes et les vomissements commencent d’une
manière effrayante. Les souffrances du pauvre malade sont atroces et
lui laissient â peine le temps de donner à ceux qui l’entourent quelques messagesi pour sa sœur et ses amis éloignés. Ses moments de
répit du-reste sont consacrés à la prière. Puis la respiration devient
plus pénible,’ l’état léthargique commence et à 7 h. et demie du soir
il expire. i
Les amis qui l’avaient soigné avec tant'de dévouement dans sa
courte maladie , obtinrent pour ses restes une sépulture distincte de
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la fosse commune où l’on jetait les cholériques et une modeste
pierre marquera l’endroit où il attend la glorieuse résurrection des
morts.
Nous arrêterons-nous à dire les regrets qu’il laisse dans le cœur
de tous ceux qui l’ont connu ? Cela n’est pas nécessaire ; mais comme
un beau témoignage en même temps qu’une très-juste appréciation
de son caractère, nous emprunterons encore au même correspondant
du Chrétien Evangélique la citation suivante ; « L’un des hommes les
meilleurs que j'aie connus , l’un des ouvriers le plus dévoués dont
puisse s’honorer l’évangélisation en Italie..., on sentait chez Grégori
une âme droite , profondément vraie , sans préoccupations vulgaires.
Cet homme énergique , avait un cœur profondément affectueux et ce
caractère donnait à sa personne un charme particulier dont tous
subissaient l’influence. — Oh pour celui-là le Christianisme était une
vie , disait quelqu’un qui l'avait connu et aimé sans partager ses
convictions ».
Puisse son noble exemple vivant dans nos cœurs les allumer d’un
zèle égal au sien pour cette belle œuvre à laquelle il avait consacré
sa vie. Ce que nous avons raconté de lui est une glorification non
de l'homme, mais de la puissance de la grâce divine. Prions le Seigneur
qui par une si mystérieuse dispensation de sa Providence rappelle à
Lui tant de nos ouvriers, qu’il veuille en susciter beaucoup de semblables à Grégori dans le champ de sa moisson.
Auguste Meille
VALLEES VAÜDOISES.
Visite pnstornle. Le 8 décembre a eu lieu une visite pastorale
faite par la Table au sein de la paroisse de S* Jean. Après la célébration du culte, présidé par M’’ le Modérateur, l’assemblée paroissiale
s’est formée ; elle comptait une quarantaine de membres. L’on à eu
quelque peine, paraît-il, à obtenir des réponses aux questions successivement posées par l’administration ; serait-ce là un fruit de la
paix et de la tranquillité plus grandes qui régnent dans les esprits
et qui semblent être le trait caractéristique de l'état spirituel de la
paroisse ? Tout en louant le pasteur et le Consistoire d’avoir effica-
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cernent contribué à l’apaisement des luttes par leur esprit de conciliation , on est presque fondé A dire que la tranquillité doit être
vraiment quelque peu excessive. Les cultes tant du dimanche que sur
semaine, sont fréquentés ; et les écoles du dimanche sont bien suivies
pendant toute l’année. On regrette d’autre part que le nombre des
communiants ait subi une diminution bien plus grande qu’on ne devait
s’y attendre à la suite de la scission qui a eu lieu ; regret légitimé,
si tant est que la question du nombre n’occupe pas la première place
dans les préoccupations. Un détail bien autrement important au point
de vue de l’état religieux c’est que le culte de famille est pratiqué
dans beaucoup de demeures ; ceci a le mérite d’être positif et il
n’est pas moins agréable d’entendre dire que les collectes, tant celles
au profit des missions étrangères qu’au profit de l’évangélisation
italienne prouvent un certain intérêt pour l’avancement du royaume
de Dieu. Quant aux fonctionnaires, on rend le meilleur témoignage au
Pasteur soit pour la manière dont il prêche la vérité , soit pour la
charité et la douceur dont il a fait preuve au milieu des circonstances
particulières à la paroisse ; les anciens de leur côté font ce qu’ils
peuvent, mais ils ne font pas assez dans le sens de l’œuvre pastorale.
L’état de l'instruction est très encourageant ; la grande école marche
bien et l’instituteur qui la dirige a reçu un excellent témoignage. On
peut en dire autant de l’école des filles.
'Visite itastornle d'AniKrociiet Rectification. Dans notre numéro de novembre, à la page 176. sur la foi d’un renseignement peu
clair, nous avons adressé à la paroisse d’Angrogne un éloge que nous
sommes maintenant obligés de retirer: « la paroisse, disions-nous, com» prend ses devoirs relativement à l’instruction élémentaire et pourvoit
»d’elle-même à l’entretien de tous ses régents de quartier », — on est
prié de substituer ce qui suit : « la paroisse pourvoit d’elle-mème au
• personnel de ses écoles de quartier»; c’est-à-dire qu’elle trouve
chez elle toutes les personnes qu’il lui faut pour desservir ces écoles,
— et qu’elle n’a pas besoin de les chercher dans d’autres paroisses.
CoiiflëerMtlon au IHInlalère. Rectification et Explication.
— Puisque nous sommes en veine de rectifications , nous devons en
faire une deuxième, relative à ce même numéro de novembre. A la
page 175 , ligne 19® l’on nous a signalé une petite erreur; au lieu
de « 30 nombre légal,» on est prié de lire: 31. — D’autre part on
s’est plaint de ce que nous avons omis d’indiquer le nombre des
14
— 192
votes favorables obtenus par le candidat T. M. lors de l’épreuve
du sermon. Nous n’avons qu’une réponse à faire : ce n’est pas la
première fois qu’il est question dans VEcho d’examens de convictions
religieuses et de sermons d’épreuve ; or comme nous n’avons donné
nulle part le chiffre de l’omission duquel on se plaint, nous n’avions
pas de motif de déroger à une habitude prise. Si toutefois l’on tenait
beaucoup à la chose, il ne nous coûte absolument rien de constater
que le sermon d’épreuve de M’’ T. M. a été admis par les i'/i2 de la
Commission.
Auguste Albarin. C’est avec une vive douleur que nous annonçons à nos lecteurs la mort de M” Auguste Albarin, décédé à
Paris, le 26 novembre dernier.
Ancien élève de notre collège et ensuite de l’école normale, ses
professeurs et ses condisciples se souviennent de lui comme d’un
étudiant humble, modeste , affectueux et toujours scrupuleusement
attaché à l’accomplissement de ses devoirs. En 1857 il quitta TorrePellice pour se rendre à Paris et il sut si bien s’y gagner l’estime et
la confiance de ses patrons dans la carrière commerciale qu’il avait
entreprise , que depuis 1863 il put à plusieurs reprises visiter son
pays natal, en retour des voyages qu’il faisait en Italie en qualité de
commis-voyageur. Plus tard (1865 ) il s’était établi lui-même avec
deux autres Vaudois, et Dieu avait déjà béni abondamment ses
travaux, lorsque tout-à-coup la mort vint le moissonner dans sa vingtseptième année. Il laisse à ses nombreux amis, avec le regret profond
que leur cause sa perte, un bel exemple de droiture, d’activité et de
piété filiale ; à sa jeune veuve, loin de laquelle, hélas I ses yeux ont
été fermés, le souvenir béui de son affection conjugale, et à son tout
petit enfant, qui ne l’aura jamais vu ni connu, l’héritage sans tache
d’une vie entièrement consacrée au-bien de ceux qu’il chérissait.
L’Union chrétienne des jeunes gens de Paris porte aussi inscrit
dans ses listes le nom d’Auguste Albarin. — J. V.
Charles iflalan ¿irangéliste. Un nouveau deuil pour l’œuvre
d’Evangélisation en {Ifalle, et cela au niQpient où l’on sentait plus
que jamais le besoin d’avoir des ouvriers
c::
15
— l'.)3 —
A peine âgé de 24 ans. Charles Malan a quille rette terre pour se
rendre auprès de son Sauveur. Elève de notre collège, puis^e l’école
de théologie de Florence, il avait en 1866 terminé avec hogmeur ses
études, et subi avec deux autres de ses condisciples d’exa^n de foi
et convictions religieuses par devant le Corps des Pasteurs Vàudois (1).
Il ne put néanmoins être consacré au S‘ Ministère avec ses deux amis
car il n’avait pas encore atteint l'âge réglementaire ( 23 ans révolus ) ;
mais dans l’intervalle il fut appelé à évangéliser à Pise jusqu’à
l’époque du dernier Synode où ü reçut l’imposition des mains. Il
retourna ensuite à Milan où précédemment déjà il avait travaillé
à côté et sous la direction de l’evangéliste Turiu.
Sa carrière hélas ! n’a pas été d’une longue durée ; quelques mois
à peine de nouvelles fatigues minèrent sa santé trop délicate , et il
portait déjà en lui tous les germes d’une mortelle maladie, lorsqu’il
prêcha, pour la dernière fois, sur ce texte : « Si quelqu’un veut venir
»venir après moi, qu’il renonce à soi-même, et se charge de sa croix
»pour me suivre» ( Matth. XVI, 24). Son âme pressentait-elle son
prochain départ ? Il n’y aurait pas de témérité à le croire ; le fait
est que jamais il n’avait déployé tant d’énergie et plus de zèle , ni
remué plus profondément par ses prières le cœur de ceux qui l’écoutaient. A peine le service était-il terminé qu’il dut se mettre au lit,
puis se faire transporter à la maison de santé où il ne tarda pas à
être assailli d’une fièvre typhoïde accompagnée de minières. La violence de la maladie l’avait plongé dans une sorte de stupeur dont il
ne sortait que pour s’unir aux prières prononcées à son chevet. Son
père, sa sœur, et d’autres personnes qui lui étaient fort-chères, accoururent à Milan et lui procurèrent de douces consolations ; à ses
derniers moments il ne parlait presque plus , mais l’expression de
son visage et les quelques mots qu’il parvenait de temps à autre à
articuler, disaient assez le bonheur qu’il éprouvait de se voir ainsi
entouré. Serein et calme dans l’assurance de son salut , il a expiré
le 25 novembre.
Son corps, accompagné d’un grand nombre de frères, a été le
premier transporté au beau cimetière que le Municipe de Milan a
destiné aux membres de l’Eglisé évangélique. Il est les prémice des
ceux qui y dorment.
11) Voir VEcko de 1866, p. 78.
16
— 194 —
Veuille le Seigneur consoler puissamment tous ceux qu’il a éprouvés,
mais d’ime manière toute spéciale le vieux père du jeune évangéliste!
Le fils 9^ enlevé à son afféction était l’objet de ses plus chères
espérance
FAITS I>IVEFtS.
Come. — Clmetlèr* communiil. Nous lisons dans la Gazzetta
di Como :
•< Par arrêté de la Giunta Municipale, ensuite des démarches faites par
le Ministre évangélique, le cimetière sera dorénavant affecté â l’usage
de tous, sans distinction de cultes. «Quoi donc!» disait l’honorable
syndic au sein du Conseil, « puisque les cultes vivent ensemble,
pourquoi serions-nous séparés après la mort?» — C’était se montrer
à la fois religieux et humain.
Procès de Barletta. Nous lisons dans VItalie du 24 décembre :
« Le télégraphe nous apporte de Bari le résultat du jugement du
procès de Barletta. Des 62 accusés , 24 ont été mis en liberté ; 12
sont condamnés à 18 ans de travaux forcés, et parmi eux se trouvent
le chanoine Postiglione et le père capucin Vito Maria; 10 ont été
condamnés à 10 années et les autres à des peines moins fortes».
La justice élève les nations.
Pignerol, J. CntANTORE Impr.
H. Jahier Gérant.
CONDITIONS DE L’ABONNEMENT.
L’ECHO DES VALLÉES continue de paraître chaque mois. — Prix d'abonnemen t
annuel payable en souscrivant ; Pour l'intérieur, rendu franc de port
fr. 2. 50 ; pour la France 3, 25 ; pour la Suisse 2, 90 : pour la Hollande 2, 75 ;
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On s'abonne = â ToaRB-PELUcs, chez le Gérant Mr. H. Jahier Relieur
Libraire. = A Pignerol , chez Mr. J. Chiantore Imprimeur Libraire. = A
Turin , chez Mr. J. Js. Tron Libraire , portici della Fiera , num. 25. = A
Florence à la Librairie Evangélique, ruè -I^zani.
Le prix des Insertions est de 50 cent, la'ligne; le prix des Annonces est
de 15 cent, la ligne. " ■ . ) : U'j'a
Pour tout ce qui concerne l’administration et la rédaction , s’adresser
franco au Gérant. • j |,
17
TABLE DES MATIÈRES
Nos souhaits
Pag. 1
EGLISE VAUDOISE.
Rapports des Consistoires^'aux Eglises .....
Evangélisation (esprit de notre) ......
Du culte public...............................................
Missions (collectes pour les).................................
Colonie du Rosario (situation religieuse et matérielle de la)
« Waldensian aid Society » ..........................
Vaudois de Lyon : leurs offrandes pour l’Evangélisation
Du culte public dans l’Eglise Vaudoise ....
Synode vaudois de mai 1867 ...........................
Vaudois de Lyon: leur appel à leurs frères de S' Jean
Ecoles de l’Evangélisation
Nouvelles églises vaudoises ..................................
Adresse fraternelle aux Vaudois disséminés
Du culte domestique . ...........................
. 17
. 21
. 33
44, 63
. 49
» 57
59, 143
n 65
» 81
» 88
• 97
. 113
128, 163
. 147
BIOGRAPHIE.
Encore un mot sur Louis Bridel
Le Pasteur Fançois Gay ^ ,, ,
Giovacchino Grégori . ' . ' V .
John Henderson de Park
Auguste Albariu ...
Charles Malan
■inu-’ 1 ■
'■0^- -,
» 9
- 15
112, 179
ni.»; ¡120
j1 w 192
. 192
18
QUESTIONS SOCIALES.
I '
L’église et l’état......................
ECONOMIE DOMESTIQUE.
Education du ver-â-soie ....
MÉLANGES.
Pag. 5, 46
41, 52, 74
Mort de l’empereur Maximilien . - .
Le centenaire de S‘ Pierre .
Un meeting sur les hauteurs d’Angrogne
. 110
> id.
128, 136
Un exemple et un conseil, ou l’Union chrétienne de La Tour • 153
Ecoles du dimanche . . . . . . . » 169
Un hommage à la Bible.......................................» 171
Le châtaigner des Vallées . ........................» 172
L’enfant qui honore son père................................» 177
Une réponse faite à propos..................................» 178
CORRESPONDANCE.
Sur l’état de la paroisse de S‘ Jean ( un Vaudois de Lyon ) 24, 59
Sur l’organisation du collège vaudois (M'’ J. R. ) . . » 60
Sur les écoles sérales (M"' Aniédée Bert) . ...» 62
Sur l’organisation du collège ( M'' J. P. Meille ) . . . 78, 93
Id. ( Mif J. J. Parander ) . . » 103
POÉSIE.
Le 17 février 1867
Evénements du mois
. 28
13; S19
NOUVELLES LOCALES
Mort du Dr Fissour
Le 17 février 1867
30
31
19
L
m
L’Union chrétienne . 3-2, 16U
Lectures du soir » -16
Ecoles sérales ....... • 47
Visite de M' Bracebridge » id.
Villar ( paroisse du ) . 63 80
St Jean ( cabinet de lecture à ) . . « 63
Un concert ... ..... ê 64
Mort de M“® Amélie Muston .... . » 79
Orphelinat . 95, 144
Consécration au saint ministère de M® L. Monastier • 96
Massel ( paroisse de ) . 96, 128
Promotion du mois de juillet dans les établissements d’instru-
ction secondaire ...... ê 107
Un concours à Torre-Pellice ..... . it 125
A propos d’un mariage • 157
Visites pastorales ( Villar, Boby , Angrogne, S‘Jean) 157, 175
Michel Bellion ....... • 158
Visite de Mf Appia et Couvert .... » 159
Ouverture des cours ...... J» id^
Examens de concours au collège .... . » 161*
Périer ( paroisse du ) 162
L’Eglise Prussienne et l’Eglise Vaudoise » 174
Consécration au saint ministère de M' Th. Malan • 175
20
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