1
Première Année.
8 OctoJwMì 4875.
X. 40.éí
«Jou;X*2i€i>l dLe l’tílg»líso JÉvang’élîqu.e Vaudolse^
Paraissant chaque Vendredi
Vota me serez témoins. Ama I. 8.
Suivant ta vérité avec la charité.
Prix or l%boi«rriirnt par ar
Intérieur . ' . . L 3
Suisse..................... A 6
France, Allemagne » 0
Orende-Bretagne et Hollande » S
On s'adllinqe: k Pignerol- an Bureau de i’adminiatration maison tfio'otll
A La Tour chez M. libraire.
A Turin chez M. Ooas, via Fio âuinto, n. 15.
A Pomaretchez M: LahtarRt Past. Bireiileur.
Pour la France les abonnements ae font k la
LiWr. Bonbohrs, N.47, Rue de Liile,' Paria.
Un Numéro séparé: lO centimes.
Annonces ^ la 4,e page S5 centimes par ligne.
On reçoit pour abonnements et
insertions des timbres-poste de
tout psys.
Sommaire.
Le papism^ n’est ' pas près do mourir.
— Quelques réfieiions sur la marche de
nos Synodes. — Le serpent d'arain. —
Divers. — Revue politique.
LB PAPISME
B'esl pas près de noorir
( Koir n. précédent).
Nous avons montré dans un premier article, que des hommes comme Bismark et Gladstone sont si
fortement convaincus d.e la forte
vitalité .dh papisme «t-4&. cldncfrHlisme et des dangers qu’il fait courir à la société civile et à l’Etat,
commeaux libertés modernes,qu’ils
n’ont pas hésité à entrer dans la
lice pour le combattre à outrance.
Nous désirons aujourd’hui montrer
quels sont les agissements de l’ultramontanisme et justifier par là
ce que nous avons déjà dit de sa
puissance, de son activité et de ses
exorbitantes prétentions à la domination exclusive, universelle et
absolue, comme si nous étions en- j
core aux beaux temps des Grégoire ■
TU. des Innocent ni et des Boniface vni. i
C’est en France que le cléricalisme a établi son quartier général,
dans le pays de Voltaire et de la
révolution de 1789. Là nous le
voyons chercher à accaparer l’armée par le moyen des cercles de
lecture institués en faveur des soldats, faire cause commune avec
les socialistes et agir d’après les
mêmes principes, ce qui ne lui est
pas difficile, puisqu’on pourrait
démontrer la parenté du catholici.sme romain et du socialisme.
• Le cléricalisme montre en
effet, dit VEglise Libre, un grand
zèle pour la solation de la question sociale >. 11 se propose de
soulager la misère du travailleur
non pas sans doute en favorisant
l’association libre, en stimulant
la coopération. On fera comme jadis, on nourrira le plus de monde
que possible à la marmite de l’Eglise; les Congrégations seront
bénies, et si la paresse augmente
et si la vermine pullule, du moins
nous aurons la paix sociale dans
l’abrutissement universel. Pour
cela, rien n’est plus sage que de
s’inspirer des principes de l'Interj»iwBêki«aii»waifatdit «Sf^xnhexâque, Z l’internationale nous a appris la force de cette solidarité, »
autrement dite du socialisme.
On gagne donc le cœur des couches sociales inférieures par les
œuvres de charité et les associations ouvrières. Il ne s’agit pas
seulement d’une influence, il s’agit
de la formation de la milice, des
zouaves pontificaux de la vie civile.
Le congrès de Poitiers a décidé
que ces associations ouvrières, qui
ont un Comité central , délivreraient des diplômes et des livrets
à leurs membres, qui composent une
vraie armée dont les cadres sont
tous formés depuis longtemps.
Quand le moment sera venu on lui
donnera les armes et les munitions
qui feront « merveille ».
Mais ce n'est pas assez pour le
cléricalisme d’avoir l'armée , le
bas peuple , il lui faut aussi l'intelligence, les couches supérieures.
Un bon commencement d’exécution
a été fait dans ce sens par la votation de la loi Dupanloup ou la
loi de la liberté de l’enseignement
supérieur. Mais il est bien entendu
que la liberté, dès que le cléricalisme le pourra, sera confisquée à
son profit exclasif. Ainsi que l'a
déjà dit Mgr. Nardi : «il n’y a pas,
à proprement parler d'enseigne»
ment libre—le maître ne doit pas
être libre de s’écarter du chemin
qni lui est tracé par la religion
et la morale (romaines) •.
Par là l'altramontanisme tend
à devenir un état dans l’état. Confondant hardiment la loi divine
avec la loi de l'Eglise, l'Eglise
romaine pose en principe que Ih
Société ne peut vivre sans recevoir
d’elle ses inspirations et en conclut que le pape, seul représentant
de Dieu sur la terre, doit donner
au monde les lois qui seules ont
le droit de le régir ».
Il y a à cet égard le plus parfait accord dans les assemblées
des évêques allemands à Fulda ,
dans le congrès de Poitiers, dans
celui de Fribourg et dans celui
de Florence, quoique dans ce dernier on se soit exprimé avec une
modération commandée par les
circonstances. "Voici . d’après la
Pall Mail Gazette, le texte des résolutions votées à l’unanimité dans
l’une des séances du Congrès de
Fribourg :
1“ L’église est un pouvoir
indépendant. ayant reçu de Dieu
des droits spéciaux pour enseigner,
pour instituer et pour exercer une
juridiction. Suivant la loi divine
et la loi positive , elle ne dépend
pas de l’Etat quant à l’exercice
de ses fonctions, et une entière
liberté doit lui être accordée pour
tous ses actes ;
2” L’Etat, aussi bien que l’individu, est saumis à la loi de Dieu.
Une obéissance sans condition et
sans limite aux lois de l’Etat est
en conséquence une offense contre
la loi morale émanée de Dieu, la-
2
i58
m ^oiH
quelle est «u deesas de> la Cobsü«^
tituiion et desveda de TEtat;
3* C’esiatta^er l’llglis^ans
son existence q«e -d^Mi^a^er^ U- ''
miter le pape, chef suprême de
rEflise idjdte daos,
plication de son ^pouvoir illimñd
quant à l’enseignement et à la
juridiction sur tout le monde
chreiièli ;
^ Le Congrès reproduit sa
protestation cooti<e la eappreSsion
du ,pouvoir temporel du pape ,
comme eonstituaut une violation
du siège apostolique ef du chris*
tianisme ;
5° L'Etat deumet uae 'Offem
contre lalei dèvin'é St eoUtt'é kts
lois de l’>EgKe6, ldmqtt''ll «ntrë^reud de décider les q-ueetlèns'vslative« à l'éducatioa, la oomlbacion
et le déplâcement dis clercts-, oa è
la constKitlbOb^t l’addiinisiratioti
'du'l ’égllie. 11 ÿ a égaletneut ed’ënse
à la foi catholique et 'à otm irèHté
notoère « lobsqU’on ^recônbait Ih
qualité de os^holique à des péfsonnes qui se seut dégagééb db
l’aoioïïté de rfiglSse, et q’bi. eh
fait', 'Sont sitbpléffient des pVbteatable t
•Ô® <L’alM>litibH de cOngréga<
tiens et d’ofdi'es Religieux est uhe
violation des dboits de l’Eglise et
de l'a liberté persobbelle ;
7® L’église catholique a rèçü
de ürèu pobvoîT et âbteritë pont
enseignev ces docfâ'ibes.'Elle a éb
conséquence un droit ibviolable â
établir des >éceies dans lesquelies
la jeunesse chrétienne soit instruite et élevée suivant les principes de la religion líatns aucutté
circonstance, l’Eglise he peut reconnaître au pouvoir séoftlier ha
droit de réglementer i'ibstruciioh
en matière religieuse. Les maîtres
catholiques ne peuvent donner
celte instruction qu’aVec l’autorlisation de l’Eglise , et les parents
chrétiens ne peuvent oóntíer leurs
enftints qu’à des écoles approuvées
par l’autorité ecclésiastique.
8" Tous les catholiques voient
avec admiration ta subliràe attitude du Saint-Père, ainsi que celle
du fidèle clergé alleinaod, qui
subit maintenant les plus cruelles
SoülFranCes. Leur lutte a poUr
objet de maintienir l’exislèace dé
l’eglise, de conserver la religion
et la liberté de l'a foi Chrétiôbne.
L’église catholique ne peut se
s(»ni»e<ttre^eè«« n»)«»^um«Urft ia^aisi^ ’^tfh ajrstAtpe -légistatif qtii
^st ew idlthadiotídn dvec la uonstituiib» 4Ît«blie qmrliimn. La ^ix
peut être rétablie seulement à la,
¿•»diticm q«é^' T^lise -cnthdlifBb
recoinrre ses droits et ses pôuvoiM»-qafBlle reveodiqae «a 'Rmut
de la ioi divine et au nom du droit
public. ______
Voilà là prétôfitibû à la^oniinatioD universelle, vôHà te« 'priih i
cipes du &ytt^m.s ] -— Queïlé' con- '
fhsibtt d’idées l ’La ldi divine,, la
volonté de Liieu confondue avec
la loi de l’église catholique romaine. 'Le pape prènànt la placé
dé iliea lui-mèmè.
I
Le congrès de 'Elorenee a tei<
mûné eee séanoes par racoeptatieo
Ubaoime de ¡quelques ¡propositiobs
pat’ lé pr«f. d’ObdéèËeggh). ëx dépu%é olébiéhl. FahUi
cës propositiobis qui doivent être
présentées au Parlement nous avens
noté colle dé da libérte de l’ebséi"
'gbétoent sapértéor et une'protestation eontfé >lé projet de loi coneemabt les œovrés pies.
Gé m'ouvernent du parti clérical,
ces efforts tendent tous au même
but. Ce ‘but bous le IrouvottS
dairehâént ô»pïd;mé par ht. ‘Eàiîle
de LàVéléjié, membre 4e H’Aca-dernre royale de Belgique, dans
sa belle étude ûbtitulée De V'àvenir des ‘peuplés rnthéliques.
Voici par quelles paroles l’illustre auteur termihe son travail;
» Les Etats où domine le parti clérical sérobi probâblemeut enwaînés 'daus la guerre saiptè. Voilà
‘là poiitiqüèqtt0prèch'ént,éh France,
'V Univers et, ailleurs, les autres
orgaheS de la Gurié romaine. La
restauration des souverains légitimes dàbs les trois pays latins, l’Espagne, ritalie, et la France; Rome
rendue au pape et le contrôle suprême à l’Eglise ; lu retoor aux
vrais principes du gouvernement,
c’est-à-dire à ceux qui proclament
le SyUcùbus et la tradition catholique; voilà lé plan grandiose dont
lés ultramontains ponrsuivent partout la réalisáticn..i. Oh frémit eu
songeant aux malheurs que prépare
à l'Europe le rêve de rendre à
l’Eglise catholique la domination
universelle qu’elle revendique en
ce moment avec plas d’audace et
d’acharnement que jamais».
Noaa^atiDons à terminer cet article déjà trbp long i»r ces paroles
de i’j^riisé lAhre\ • Les menaces
do cathoüoisme ne fobt pas peur à
notre foi. Rome s’illusionne beau«coip, la vicfoiie idâcftM^mlest
point pour elle. Mais elle ne
mourra point sans causer encore
de grands ravies. C’est visible.
Il serait'temps q«e chaque défenseur du vrai christnanisme et de
la liberté fût à son poste de eombad.
QHiiiQIKS ÉFfeiiXMlliS
sar la marche de nos Synodes
»0 '
Une seconde laoone sur laquelle
nous voulons appeler ratientiob
de nos lecteurs, est celle qui #©
rapporte aux résultats donnés par
nos Synodes, ét qui' be sont pas
(il s’eu'fiMit debeancoup) ce qu’ils
devraient et pourraient être.
Trois causes, entr’autres, nous
semblent concourir à ce résultat,
qui est Vabsence de résultats :
1. La place beaucoup trop grande
donnée dans nos Synodes aux questions exclusivement adrainislratives
au détriment des aùtresV,]^oh que'
nous entendions in||ipaer. en parlant ainsi, que ces questions n’y
sont pas à leur place, ou en diminuer, en quoique ce soit, la
très réelle importance Une bonne
administration eSl pour toute société ( quels qu’en soient d’ailleurs
la nature et l’Objet) une condition
indispensable de prospérité et de
durée; et tout ce qui se fait , en
vue de rendre cette administration
de plus en plus régulière et parfaite,
est autant de gagné en faveur
de l’œuvre à la quelle elle est
préposée.
Mais cela reconnu,qu’on reconnaisse aussi qu’il y a pour un
synode d’autres questions à traiter,
que des questions put’ement administratives ; d’autres intérêts,
que des intérêts d'un ordre essentiellement matériel et terrestre.
Les misères de l’Église et les
moyens de les faire disparaître ;
ses côtés faibles et les moyens de
les fortifier; l’ab-sence, dans son
sein, de cette vie spirituelle qui
devrait la caractériser , et les
moyens à mettre en oeuvre pour
( U Votr nuroéro ^8.
3
USi«^W,
la ]^s6diÙB6i!: .l0U:te» rlaa <p'an4ies
Cfuesiipns qal. s» raÿporten*> d»
pT^ 0(1 do Idiir, à rtffifttïceiifênt dit
règne de jijea, — de oô règne,'
dont chaque Église perticalièrer est
comme user previace voilà, le»
<]U«8tions qnivtraâudes lüngneMMSt
ert d’une manière approfOrtdîo,
dans nos, synodes ^ ^ne pourraient
que produire, au.pro|it de Î’Église,
les rdsuUats lies pttts bèeia et les
plus durables.
Et Védiifioætiou ppoprenMRfcdtIe,
ne dflvrart.elle pa« aussi avoir,
dans nos synodes, une part lieaacoup pltts grande que c^e qtrf Îbi
est faite: Quelle plus belle occasion
pour des frères, pasteura et l'M>
ques, de s’entretenir ensemble des
intérêts lies plnscbers à toute âme
sincèrement chrëtienoe, et, en 8*éJifiant euxrmémes, d’e'difier, par la
même occasion, le nombreux publio
qui ne manquerait pas d’accourir
à cette partie de nos séances ?
Quant à nous, nous sommes
convaincu que le jour où nos assemblées synodale» ressembleront
un peu nuyins à an parlement politique (saèf qu’on s’y occupe de
matièrës ecolèsiasiiqués j et un peu
plus à'une assemblée de frères,
s'eutreteaant, sous le regard de
leur Père céleste, des intérêts de
la Maison qui leur est commune et
dont la prospérité leur tient surtout à cœur, un progrès immense
aura été accompli dans ces
assemblées; progrès qui serait 1«
précurseur et le gage de beaucoup
d'autres.
S. La manière dont les discussions y sont prépaiées et conduites,
et que bous nous permettons de
trouver foucièremenl défectueuse.
Oomment, en effet, la plupart
du temps, les questions qui ne sont
pas des questions administratives,
et souvent même oes dernières , 1
se produisent-elles dans nos sy- !
nodes ? — D'une manière tout à
fait imprévue, sans que personne, !
en dehors de celui qui les aura
soulevées, s’en soit préoccupé ou
en ait seulement entendu parler; |
en tout cas, sans que l’opinion |
publique en ait été saisie , et ait
eu l’occasion de se manifester à
leur sujet.
Il est vrai que, si une question i
quelconque implique une résolution a prendre par le synode, elle
est soumise à l’examen préalable
d-’ana- iOammismoDif uomméa; 4*«r
vance, et chargée dei
de dottttér trait préevi« aur chtraune
des propoeijCioii» soumise» à l’assemiblé««
Uait»' ciiHameutt o^t«i dommis»
sion, qui aura à référer sur trente,
quarante', od même cinquante propositiODù , dans l’espace de quelques heures V-comment. surtout,
quaodN(ce %ui »’est point rare ) uae
propositioir de' la plu» haute importance lui est remise tout à ihit
aù deruîer moment, poqrra-t-elle
—si excaUemment composée qu’on
veuille la supposer —- donner, en
si peu de tempe, sur une question
de cette importance, un avis assez
pondéré, pour mettre l’Assemblée
en état d’adopter ou de rqjeter la
proposition dont il a’agit. avec
pleiue< eounaissaoea de cause/
Et faute, de ce travail indispensable, qu’airivera-t-Jl ? —Une des
trois choses que voici; Ou bien la
Commission prise ainsi audépourvu
proposera tout simplement «l'ordre
du jour » que — la bâte et la fatigue aidant — l'Âssetnbiée s’empressera d’adopter, et alors la
quesUoQ souvent una question
des 'plu« irapeetwitee et. demandant
impérieusement une solution —
sera, sinon déduitivement enterrée.,
du moins renvoyée, comme on dit.
aux calendes grecques;
Ou bien une disciission s’engagera et se prolongera pendant un
temps très-long, mais sans aboutir
à un résultat. les éléments d’un
vête pondéré faisant absolument
défaut ;
Ou bien enfin, la proposition
sera adoptée par une majorité qui
a cru y voir du bien, contre une
minorité qui n’y voit que du mal,
et qui est d’avance décidée à la tenir
comme non avenue, lors même que,
légalement, elle ait pour elle le
plus grand nombre. — Or difns un
cas, comme dans l’autre, quel bien
réel peut-il résulter de discussions
ainsi préparées ?
Qu’on se le dise bien : aussi
longtemps qu’une question de quelque importance sera abordée dans
nos Synodes, sans avoir été mise
en quelque sorte à l'ordre du jour
d’une session à l’autre; sans que
de cette manière l’opinion publique
de l'Eglise en ait été nantie et ait
eu l’occasion et le loisir de se
manifester à son sujet, et sans,
; qu’à côté d%<GK)ftr«(VoM4n l’opioioo,'
Icette .question ait été 1,’obiet d’mie
létado appirofondüe, de <Ua {>art,
soit (Tane commission, soit d’un
indiv.idn (nous préfèrerioms pour
notre compte toujours rindividuà
la commission), te résultat <i|ne
nous retirerons de la tractation
de cette question dans nos synodes,
se réduira toujours à très-peu de
chose, quand on ne devra pas le
le répéter mauvais et regrettable^.,
3. Le„pea de soin que i’on met'"
à donner une publicité suffisanteaux déctsioDs de l’Assemblée, au
sein de l'Eglise, et l’oubli daus
lequel (saur quand il s’agit de
rô^ements que les administrations respectives ont charge de,
faire observer) on laisse tomber
— le Synode fini — les résolutious
qui y ont été adoptées.
Le moyen jusqu’ici mis eu œuvre, pour obvier au premier de.
ces inconvénients, nous vonlons
dire, la reproduction par la presse
des travaux de l'Assemblée, ne suffit pas, par la raison très-simple
qu’on ne Ht pas ; et, laissé seul,
ne portera jamais que des fruits
à peu près imperceptibles. Des
coiüférences données par le pasteur,
par le régent, ou par tel autre
membre de l’Eglise ayant la capacité voulue à cet effet; ces conférences tenues, non pas seulement
au chef lien de la paroisse, runis
successivement dans les différentes
fractions dont la paroisse se compose, voilà ie complément indispensable de nos sessions synodales
si nous voulons qu’elles portent,
dans une proportion raisonnabie,
les fruits aux quels elles sont destinées. Et quant au second de ces
inconvénients, c’est à la conscience
de chacun des membres de l’Eglise
de chacun des membres du Synode
en particulier, qu’il faut en demander la diminution tout d’abord,et, avec le temps, l’entière et définitive disparition.
Une mesure quelconque décrétée
par le Synode l’a été pour être
rappelée et observée. L’oublier,
comme cela n’arrive que trop souvent, ou ne pas en tenir compte,
c’est tout à la fois une offense envers l'AsseBohlée qai en a jugé
convenable«! nécessaire l’adoption,
et un manque à ce que l’on se
doit à soi-même, quand on a eu
l'honneur d’en être membre.
4
4m
LU TËMOiN
L« serp«fft d’ainifl
Comme Moïse. En ceci Moïse ,a
été un type âU père qujl,j,f(^rnit .
un moyen de salut. * • ;
Eleva le serpent. Type de ^ésus
Comme le serpent est un reptile
maudit. Je'sus a été fait malédiction
pour nous, et cela doublement, eu
tant qu’il a été suspendu au bois.
Comme la couleur de l’airain se
rapproche à s’y méprendre de celle
des serpents brûlants, ainsi Jésus
est devenu semblable à nous en
tout, excepté quant au péché.
Le serpent d’airain était sans
poison, comme Jésus est sans péché. H a été élevé comme aussi
Jésus, auteur de notre salut. Israël
regardait an serpent d’airain pour
être guéri et pour vivre et Jésus
s’écrie: Regardez à moi et soyez
sauvés. Beaucoup de serpents brûlants et beaucoup d’hommes mordus par eux et d’un autre côté
un seul serpent d’airain, nous fait
penser qu’il y a beaucoup de péchés, beaucoup de pécheurs, mais
un seul Sauveur.
Dans le désert. Le désert, ses
immenses solitudes, le manque de
sentiers, la faim, la soif et la mort
auxquelles on y est exposé, tout
cel|i est un type fripant de notre
pauvre monde, couvert de péché.
Il faut que le Fils de l'homme
soit élevé. 11 était nécessaire que
Christ souffrît. Si Moïse n’avait
pas placé le serpent d’airain sur
la perche, tout homme mordu par
les serpents brûlants aurait succombé. Si le Père n’avait permis
que le Fils fût suspendu au bois,
tous les pécheurs auraient péri.
A fin que quiconque croit en lui.
Sans doute il nous faut croire en
lui comme eu un Sauveur crucifié.
11 ne suffit pas de connaître Christ,
il faut croire en Christ crucifié,
^a croix est une échelle pour monter aux cieux, Crux scala cæli.
Ne périsse point. Le salut a
deux aspects sous lesquels on peut
le considérer. Nous sommes sauvés de l’enfer, et nous nous sauvons
ati ciel. Nous y jouissons de la üïe
éternelle. (Ex. and Chron.)
faits btsers
M.a tttot-f Mtte »-ose, —
Quelque étrange que. pui.Bse paraître
le récit qu'on va lire, il nous est rapporté par un journal de Paris, géné
ralemant bien reniSeÿgBèV qai en garantit r«xaetitudei> 1 ííll-J;
lin îpur ^ coointe d’habitude^^M'**,
Amélie lunql se repdU jardin :: ®on
premier mouvemetU Tut de se parer
d’une rose, n’oubliant pas toutefois
de la respirer avant de la mettre dans
ses cheveux. ( , ,ic
.Soit que l’aspiration eût été fortq:,
soit qu’elle eût trop approché la rose
de se.s narines, elle ressentit comme
une espèce de titillation, qui, malheureusement pour elle, ne fut assas forte
pour déterminer un éternuement qui,
sans nul doute, et d’après l’assurance
de son oncle , le docteur Allard , lui
eût sauvé la vie.
Le fait est qu’elle n'y fit aucune
attention , et ce ne fut que quelque.s
jours après qu’elle se plaignit d’un
violent mal de tète.
Bientôt elle perdit le sommeil; la
pauvre enfant endurait des douleurs
atroces; plusieurs médecins furent appelés: les uns optaient pour la congestion cérébrale, les autres pour <un
épanchement du cerveau.. .
Bref, trois mois se passèrent eu
soins inutiles de la part de ses parents,
en cruelles souffrances de la sienne ,
au bout des quelles elle perdit la
raison
On fut obligé de capitonner avec
des matelas la chambre dans laquelle
on l’avait enfermée, on en couvrit
même le parquet.
Dans sa rage , arrivée au suprême
degré, elle voulait se briser la tête.
On lui relira même son lit, avec
lequel elle aurait pu accomplir son
fünesle de.ssein.
Enfin, elle est morte, il y a quelques
jours; son oncle demanda et obtint de
son frère la permission de faire l’autopsie du cadavre.
On ouvrit la tête, siège'du mal; un
y remarqua bieq quelques déraogéments , mais jusque-lâ rien n’offrait
encore d’indices signalant une maladie
que les pracliciens avaient déclarée
comme source du mal et^cause de la
mort d’Amélie.
On brise la tête....
Le my.stère tant cherché, ce mystère
qui venait de mettre dans le- deuil
toute une famille, était là, vivant,
marchant, fuyant.
Une grosse araignée, toute noire,
convente de sang, ayant encore entre
ses pattes des débris du cervelet, nourriture qui l’avait fait vivre depuis le
temps qu’elle avait pénétré dans la
tête de la pauvre fille, depuis le jour
fatal où elle avait respiré cette rose
qui devait lui donner la mort».
( Eglise Libre)
politique
MSuHe. Toutes les autres nouvelles
perdent de leur intérêt en présence
de celle de la visite que l’Empereur
d’Allemagne fera a Victor-Emmanuel
vers la moitié de ce mois. L’Empereur
Guillaame viendra à Milan,acéompagnë
du' prince de Bismark, du maréchal
Mollkâ; eT; dét plusieurs autres notabilités militaire^ et politiques Il sera
reçu par lé roi et par toute la famille
royale. Le ministère, la présidence
du Sénat, celle de la Ghambre des
députés assisteront aux fêtes que Victor
Emmanuel et la ville de Milan préparent à letirs illustres bûtes. Nous
attendons d’en parler qu'elles aient
eu heu. Une revue d’un corps d’armée
d’un effectif considérable fait partie
du programme.
IPranw. Rien d’important, à part
les discours, assez différents les uns
des autres, prononcés par les ministres.
Bapafftee. Les carlistes continuent
à passer la frontière et ils sont internés. — An ministère composé de
moderados a succédé un ministère plus
libéral présidé par le général Jovellar.
Le cardinal Ânlonelli a trasmis â
Mgr. Simeoni nonce du pape à Madrid
des communications politiques exorbitantes. II a affirmé que sans le consentement du pape, le roi d’Espagne n’a
pas le droit de rien changer â l’article
premier du concordat qui garantit l’unité catholique.
11 s’élève bien plus vivement contre
cette partie du projet de constitution
qui dit qu’aucun Espagnol ne sera
molesté pour ses opinions religieuses.
Il réclame l’entière exécution de l’article 2 du concordat qui promet à
l’église le secours du «bras séculiers *,
quand il s’agira de maintenir T uoilé
catholique contre ceux qui essaieraient
d’y porter atteinte. Mgr. Anlonelli va
plus loin, car il conseille aux prêtres
et aux évêques de lutter contre ces
tendances, et il s'aventure même à
dire que la question de runilé catholique estgrave pourle gouvernement
puisqu’elle a occasionné une guerre
civile.
■ Le code de Don Carlos. — Quelque
chose qui peut donner une idée de
la précieuse perle que l’Europe a
perdue si comme la chose paraît probable, Don Carlos ne montera pas sur
le trône de ses pères, c’est le code
pénal, fruit des heures de loisir du
prétendant, qui paraît à Toulouse et
dont la patente de publication porte
la date d’Esiella 2 Mars 18'75. — En
voici 3 articles:
■Art. 121. Toute tentative d’abolir
ou de n)odifler la religion catholique,
apostolique et romaine, est punie de
la peine de la chaîne pour un temps
ou de l’exil à perpétuité.
Art. 125. Quiconque professe publiquement un culte autre que le
culte catholique apostolique, romaio
est puni par l’exil pour un temps.
Art 132. Tout espagnol qui fait
publiquement abjuration de la religion catholique romaine est puni par
l’exil â perpétuité.
Ernbst Robert, Gérant et Administrateur.
Figoerol, Impr. Chianlore et Masoar»))i.