1
Hultlèmei année
3V. 30.
15 AeAt 1873.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
t
^Spécialemeiil consacrée aux inléréts matériels et spiritnels
'4'’^ de la Famille Vaudoisc.
Que toutes les choses qui sont vérilsbles..
vos pensées — i Philippiens., IV. 8.)
, Aooopant
PRIX D .
Italie, a domicile a>l
i^uisse .
Krance................* À
Allemagne..............«fi
Angleterre, Paja-Has . » 8
T'n numéro sepnve : JO cent.
Un numéro arriére : D)cenl.
BUREAUX D ABONNEMCNT
ToRRK-l’EU.irR ; Via Maestra,
N . -12. (Apeasia hihliogrtifica)
PfONKnor. : J Chlnnfore Impr.
TuKtN \ J.Jl via Lagrauge
près le N. 22.
Florenck : Libreria Eoange^
lica. via de'Panzaiii.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'administratioD
au Bureau d Torre-PelUcê,
via Maestra N. 42 — peur le
rédaction ; à Mr. E. Afa/an
Prof, k Torre-Pellice.
.'Soin mai i*o.
Missions évà'flgôliciups.— Pourquoi l’EpSlre aux Hébreux est-olle anonyme'’/■*«)<«
et finj. - Nourelles reUgienses. — Programme rie concours, — Chronique politique. — Avis.
MISSIONS ÉYA^GÉLIQIES
Nous reprodui.soris , d’après le
Journal des .^lissions évangéliques,
les principaux points du Itapporl
général sur l’état de l’œuvre au
milieu des Bassoutos, tel qu’il résulte du compte-rendu des séances
que nos frères du Lessouto ont
consacrées à l’examen de leurs
stations et à la recherclie des
moyens ’propres à les étendre et
à les consolider.
Le rapport constate avec reconnaissance envers le Seigneur que
quatre jeunes inisSiionnaires se sont
j-endus récemment au Lessouto,
,ce sont MM. Creux, Berthoux ,
Kohl'er .et Pfeen ; de plus M. Cochet est retourné de France bien
résolu à consacrer au Seigneur les
forces et les années qui lui seront
encore accordées ici-bas. Il y a,
est-il dit ensuite, à l’horizon quelques indices de réveil et de vie.
Parmi les symptômes encourageants on considère , tout d’abord,
le premier Synode de la mission,
qui a été une puissante affirmation
de l’existence de l’Eglise, une protestation en corps contre la vie
des chrétiens peu conséquents,
et un témoignage du lien de solidarité qui doit unir tons les
troupeaux du Lessouto. La colère
des païens et les persécutions dont
les enfants de Dieu ont été les
objets sont aussi des preuves de
réveil, et montrent que les temps
de calme et de tiédeur sont passés.
Pour le nombre, les Eglises du
Lessouto ont gagné sur l’année
dernière, malgré fes tristes vides
qui se sont fait dans la congrégation d’Hermon Le chiffre des
membres s’élève à 2i29 , celui des
catéchumènes à 1266, celui des
écoliers à 2045. — Sous le rapport des sacrifices pécuniaires que
se sont imposés les troupeaux il
y a aussi progrès marqué. De
2
-234.
6,100 francs, le chiffre des contributions s’est élevé, cette année,
à 13790 francs. Un fait encourageant aussi, c’est la part que plusieurs des Eglises prennent à l’œuvre de l’évangélisation des villages
encore païens. Les femmes ne restent pas en arrière, et souvent
là où les hommes ne seraient pas
reçus, elles trouvènt un bon accueil et peuvent parler à des auditeurs' parfois assez nombreux.
Il nous semble pouvoir beaucoup
espérer quand nous voyons chaque
dimanche, est-il-dit, des personnes .zélées aller de village en village annoncer Christ, malgré les
moqueries et les insultes qui souvent les attendent. Les évangélistes
indigènes sont de plus en plus
appréciés.
Mais un danger nouveau qui
menace les églises du Lessouto ,
c’est l’amour’du gain. Le Lessouto
est sillonné de toutes parts par
’les wagons des marchands qui,
en échange de leur argent et de
leurs articles de commerce , importent aux mines de diamants et
dans l’Etat libre le blé européen,
le blé -indigène et le maïs , que
les Bassbutos cultivent sur une
vaste échelle. Les prix élevés que
leurs céréales, atteignent, là facilité avec laquelle s’écoulent leurs
produits, tendent à favoriser parmi
eux l’amour de l’argent; les intérêts matériels risquent de détourner bien dés âmes- dés intérêts
spirituels. En présence de ce danger, le missionnaire aura sans
cesse à répéter : «Une seule chose
est nécessaire ; chercher premièrement le royaume de Dieu et sa
justice et tout le reste vous sera
donné par dessus». Il aura à exciter son troupeau à donner au Seigneur la part qui"lui revient.
Le nombre des stations est de
17, à chacune des quelles se rattachent une ou plus annexes. Les«
principales deces stations sont Morija avec 524 membres et 250 catéchumènes, Thaba-Bossiou avec
310 mem.bres, Bérée avec 220,
Herraon avec 458,Siloé avec 239,
Bethesdu avec 146, Béthulie avec
62 membres et 72 catéchumènes
a collecté dans son sein 3250 fr.
pour l’érection de son lieu de culte.
Thabona-Morèna compte 132 membres et 187 catéchumènes.
Nous engageons nos abonnés à
lire les intéressants détails qui
sont donnés sur chacune des stations dans le numéro de juillet dernier du Journal des Missions, dont
il existe au moins un exemplaire
dans chacune de nos paroisses.
Les congrégations du Lessouto,
possèdent -deux établissements
d’instruction secondaire, l’école
normale de Morija et 1,’école des
jeunes filles de Thaba-Bossiou.
Vingt-huit élèves ont suivi les
leçons de l’école normale et ont
donné à leurs directeurs des sujets
d’encouragement.
De quatorze le nombre des jeunes
filles de l’école de Thaba-Bossiou
s’est élevé à vingt-deux. Neuf sont
sorties de l’instruction, toutes,»
sauf deux appartenant à la famille
de Moshesh, donnent de la satisfaction. M- Duvoisin , qui a fiirigé
l’examen de l’école , a été frappé
de la bonne tenue de ces jeunes
personnes.
3
-235
Les natifs ont été tout émerveillés
àla vue des ouvrages confectionnés
par des jeunes filles de leur nation.
Que Dieu' veuille faire reposer
sa bénédiction sur les efforts des
frères et des sœurs qui s’efforcent
d’élever le niveau moral et intellectuel des jeunes gens et. des
jeunes filles Bassoutos 1 Leur tâche
est belle, quoique difficile.
rOUItQÜOI L'EPlTiiË AUX flÉBIiEUX
csl-elle anonyme?
i Suite V. N. 39 J.
§ 2.
INSUFFISANCE DES MOTIFS IMAGINÉS
POUR EXPLIQUER l’aBSENCE DE SIGNATURE.
Ces preuves sont tellement convainquantes que les critiques ont admis en
grande majorité la paulinité de l’Epître
malgré une grande pierre d’achoppemeut;
c’est la raison encore inexpliquée pour laquelle cet écrit est anonyme, ce qui semble en contradiction flagrante avec le
caractère ardent, plein de courage eide
franchise de l’apôtre Paul. La cause de
l’absence de signature ne se trouvant pas
en l’auteur, elle sera apparemment du
côté des lecteurs.
L’on est unanime à admettre que, ces
lecteurs sont des Judéo-Chrétiens. En effet,
il est évident d’une part que ce sont des
juifs, puisque l’fipître supposa en eux une
connaissance exacte de toutes les institutions mosaïques et de toutes les cérémonies du culte lévitique , ce qui ne se
trouvait pas chez les païens; d’autre part,
ce sont des convertis, car ils sont nommés frères saints ( Héb. 3|1 ), dont le cœur
est purifié (Héb. 10|22); ils sont exhortés
à retenir invariable la profession de l’espérance ( Héb. 10i23, 2|1 ), et à se souvenir du combat qu’ils endurèrent après
avoir été éclairés (Héb. 10i32).
On a même été plus loin, et l’on a essayé de déterminer lesquels d’entre ces
juifs l'Âpôtre avait en viie. On a remarqué,
& ce sutjet, le grand attachement qui leur
est supposé pour le régime lévitique du
temple, ainsi que pour la hiérarchie sacerdotale, dispositions qui se comprennent
mieux chez des habitants du centre théocratique que chez des émigi és. 1,’on a ,
en conséijuence, considéré comme probable que l’auteur avait principalement
en vue les juifs de la Palestine.
Or, a-t-on dit pour expliquer l’anonyme,
l’Apôtre savait qu'il était suspect à ces
juifs (Act. 21|21, Gal. 2|12-14', et il ne
voulait pas dès l’abord provoquer contre
son écrit les préjugés qui existaient contre
sa doctrine. Mais cette raison a paru faible,
car l’Apôlre n’était nullement anonyme
pour ceux à qui il écrivait; ils avaient
compati aux souffrances des prisonniers
( IlÉB. 10i34, d’après Tischendorf, voir
note b), et il les exhorte à prier pour lui
et ses compagnons, et cela surtout afin
qu’il leur soit plus tôt rendu ( Héb 13i19);
ils savent que Timothée a été relâché, et
il leur annonce qu’il ira les voir avec lui,
s’il est bientôt de retour ( de sa mission
en Macédoine, Héb. 13|23, Phil. 2i19-24).
Tous ces détails n’ont de sens que si lo.s
personnes sont bien connues entre elles,
et soutiennent des relations sympathiques
et suivies. D’ailleurs, a-t-on encore répondu, le nom de l’auteur ne pouvait pas
rester caché, et si Paul avait assez d’autorité sur les Judéo-Chrétiens pour leur
adresser une telle épître, pourquoi auraitil craint d’y attacher son nom, comme il
l’a fait aux autres? Do plus, si l’origine
de l’écrit avait été réellement ignorée, il
aurait par là môme perdu pour les chrétiens toute autorité, et il n’aurait pas été
cité dès les premiers siècles comme un
livre canonique.
Voilà où en est restée la critique ancienne et moderne dans ses travaux sur
TEpîlre aux Hébreux. Ce rapide aperçu
N'oie b. Ces prisonniers Paul lui-même ,
Âristarque, macédonien de Tnessalonique
(Col. 4(10, Act. 27(2), ,Epaphras , fidèle de
Colosse et ministre de son église .PSilém,
1(23, Col. 1(7, 4(li), et probablement Tiiiiôthée (Phil. 2(19-23 Héb. 13(23); mais ceux-ci.
' pour un temps assez court et pas en même
temps, l'épitre à Pbilémon étant antérieure
à celle aux colosaiens. peut-être, de six
mois.
4
ôtait nécessaire pour montrer les travaux
déjà accomplis, et préciser quel est l'obstacle qui a empéché d’atteindre le but,
et que je vais à mon tour essayer de
lever.
■ § 3. — Explicatioit proposée.
J’admets aussi que Paul a écrit directement aux Judéo-Chrétiens de la coiigrégation de Jérusalem dont il était bien
vu (Act. 21|17-20), efpar conséquent à l’égard desquels il n’aurait nullement pensé à
garder l’anonyme. Là son Epître pouvait
être mise en circulation par Jacques leur
évêque et frère du Seigneur (G.al. 1i19,
2l9), si univervellement estimé; car les
çhronologistes rapportent son martyre à
l’an 63, et la date de notre Epîlro serait
d’après les données qui précèdent le printemps de l’an 62. Au reste, on n’aperçoit
pas que les autres juifs convertis entretinssent contre le grand apôtre dns préjugés invincibles, ni même qu’ils lui aient
suscité de graves diflQcultés ( voir Act.
l3i5-6, 19|9-10, 21i20-25 ). Donc, pour les
Judéo-Chrétiens il n’aurait pas hésité à
signer l’épître qu’il leur adressait.
Mais Paul avait en vue d’autres lecteurs
qu’il chérissait, qui étaient loiyours présents à sa pensée', et qu’il avait un ardent désir de persuader, sans loulefoi.S
pouvoir les atteindre ouvertement, parce
qu’il leur était excessivement odieu.v ( Act.
9(23-25-30, 13i50, 14|2-5-19, 17|5-13, 18|12,
2J|3, 21|U^27-36, 22i23, 23llO-3J , 24i5-6 ,
25(7, 28il9). Ce sont les juifs incrédules
dont il dit (Rom. 9|l-5, lOil); « ..... J’ai
une grande tristesse et une douleur continuelle eu mon cœur; car je souhaiterais d’être moi-môme malédiction de la
part du Crist, pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont Israélites,..
Les bot) plaisir de mon çqeur et la supplication que je fais à Dieu pour eux c’est
qu’ils .soient sauvés ». L’espoir de contrihuerà leur salut était déjà, d’après Debt?r.
.32l21, l’un de ses motifs de redoubler d’acUvité pour la^couversiou des païens, ainsi
qu’il le dit dans Bon. Ilil3-14: £ En tant
que je suis apôtre dos nations , je reuds
honorable mon ministère, pour provoquer
de quelque manière à jalousie ceux qui
90ut ma chair ot sauver queiques-ujas
d’entre eux 9. De plus, à la date de l’Epîlre, selon qu’elle est indiquée plus haut,
il y avait 32 ans que Jésu.s-Chrisl avait
prédit la ruine du Temple, et de Jérusalem, et de la nation jiiivo, comme devant arriver avant que la génération il’alors eôt passé (Matt. 24(34, Marc 13(33,
Loc 21(32, 23(28-29;. La ruine des juifs
était donc très prochaine. Pau! le savait,
et tout porte à croire que, par nue directiüu du Saiut-ESprit qui l’inspirait, il a
fait un suprême eftôrl pour les convorlir.
Le sujet à Irai'.er n’élail pas arbitraire.
Ou sait avec quelle habileté Paul lirait
parti des circonstances pour s’introduire
auprès de ses auditeurs ou lecteurs et
les coQvaincre. Or, les juifs convertis
étant devenus Irès nombreux en Judée et
en Syrie (Act. 21(20), les juifs incrédules
se trouvaient nécessairomout de plus en
plus ou coulact avec eux ; d’autant plus
que les converlis ii'avaieut abandonné iii
le Temple, ni la circoncision (Act. 21(21),
et qu’ils conlinuaient à se conformer à
bon nombre de cérémonies du culte lévitiqup. L’on ne peut douter que cet état
de cho.ses n’ait donné lieu à de fréquentes
et nombreuses conlroverse.s, qui embarrassaient souvent dos couvertrs peu instruits, et avec cela zélateurs [de ,1a loi
mosaïque. Paul vient doue à leur secours
pour les affermir et convaincre les incrédules.
Nous pourrions inférer de l’Epître même
(juels étaient les points controversés; si
Théodorel (1' moitié du .5' s.), évêque do
Cyr (Syrie sepleut-rionale ), [ne [les avait
déjà indiqués ( dans sou préambule sur
celle Epître), savoir que « les juifs incrédules insultaient aux chrétiens de ce qu,’ils
croyaient en un homme mort, et de ce
qu'ils avaient abandonné la loi» de Mo'ise.
Ajoutons, d’après l’Epîtro et comme développemeot de l’indication do Théodoret,
qu’ils leur reprochaieol saos doute de
n’avoir pi sacrificateurs ni victimes, et
par conséquent aucun moyeu d’approcher
dp Dieu et d’obtenir la purifiealion de
leurs péchés, et qu’ils les raiilaieut d’atlei)dcq leur salut d'un Messie qui n’était
3u’uq bqmme mort ignominieusement, et
QUt »i^Çjpms plusieurs années .ils attenViàiuBomfti.lo Tèlour»; *.
5
-887
Qu’on liso l'Epître avoc cos prémisses
présputes à l’pspril, el l’on y trouvera exposées avec chaleur des démonstrations
victorieuses sur les sujets débattus, el les
exhortations les plus pressantes dont plusieurs conviennent plus particulièrement
aux juifs incrédules. Telle esl, par exemple, toute la démonslralion liiée du Ps.
95 sur le repos réservé au peuple de Dieu,
et notamment le passage IIéb. 4i6-10 ipii
en forme la couelusiou ; « Puis donc qu'il
reste que (|uel(|ueS uns entrent dans ce
repos, et que ceux auxquels la bonne
njiuvelle fut annoncée n’enlrpn'iit pas à
cause de leur rébellion , il détermine de
nouveau un certain jour « .A'ujourd'lini »
en disant par David si longtemps après,
comme il a été dit: « Aujourd'hui si vous
entende/, sa voix n’endurcisse/ pas vos
cœurs *. Car si Josué les eût mis <lans le
repos, il ne parlerait pas après cela d'un
autre jour. Il reste donc un repos de
sabbat pour le peuple do Dieu; car celui
qui est entré dans son repos se repose
lui même de ses propres œuvres, comme
Dieu des siennes ». Cet appel à la conversion est assez souvent imité par nos
prédicateurs pour que j’aie besoin de faire
observer combien il est touchant; mais
il est en outre une preuve irréfutable à
l'adresse des juifs. Cn autre puissant appel
adressé aux mômes se - lit dans Héb.
8|6-12.
Citons encore Héb. 5i5-6 ; « Le Christ no
s’est point donné à lui-même la gloire
d’être fait souverain sacrificateur, mais
celui qui la lui a donnée c’est celui qui
liti a dit: « Tu es mon Fils, loi, je t’ai
engendré apjourd’hui » {Ps. 2|7), comme
il dit aussi autre part : « Tu es sacrificateur éternellement selon l’ordre do Melchisédec » {Ps. 110i4). Voyez aussi IIéb.
7)11 et suiv.; «Si donc la consommation
avait-eu lieu par le moyen du sacerdoce
lévilique.... qu’eût-il encore été besoin
qu’il s'élevât un autre .sacrificateur selon
l’ordre de Melchisédec... ». Lisez encore
les terribles menaces prononcées dans
Héb. 2i2-4, 6|7-8, 10i28-81, 12i23-27 et
voyez si elles ne sont pas plus particulièremeut à l’adresse dès juifs incrédules,
. quoique les chrétiens chancelants doivent
iacoutestablement «a prendre leur parti
Il en est ain.si de toute l’Epître où l’on
remarque dans Héb. 10(37 Pavis solennel
qui intéressait é la fois les fidèles et les
incrédules; « Encore un peu, très-peu de
teriips , et celui qui vient arrivera , et il
ne tardera pas ».
Voilà comment Paul trouve moyen de
coopérer au saint de ses coinpalrioles.
Pour s’en faire lire , il u" 'bu ail pas se
nommer, ni avoir l'air do ics chercher,
de s’adresser à eux;-et il Ironve moyen
lie le faire sans^amoindrir l'importance
de son travail, ijui lui a toujours été altiibné dans tout l'Orient, où il avait spécialement été destiné à être lu. 11 s’élail
ainsi conformé avec -succès à sa maxime
énoncée dans 1 Cou. 9(19-23 de s’asservir
à tous afin d’en sauver uu plus grand
nombre. Nul auliœ apêlre ni aucun disciple u'aurail eu des motifs tels que ceux
de Paul de garder l’anonyme, el l’on doit
vüir'une. dispensalioii spéciale du Seigneur,
en ce, que l’aulorilé do son livre n’en a
souffert aueune alleinle.
Cet appel de Dieu adressé à la ualion
rebelle ii’a p,as été le seul ni le dernii’r
en ces moments extrêmes. Sans parler de
la 2’ épîlro de l’apôtre Pierre que les juifs
ne devaient pas complètement ignorer, el
qui confirme celle de Paul, ils ont encore
été avertis, selon la prédiction de notre
Seigneur Jésus-Christ, par de grands tremblements do terre, des famines, des choses
épouvantables, et de grands signes du
ciel (Lee 21(11). Sans doute que tant de
prédications , tant d’avertissements n’ont
pas été sans utilité. Nous pouvons croire
d’après Act. 21(20 que beaucoup d’âmes
ont été sauvées, mais le gros de la nation s’est obsliné jusqu’à la fin, cl plus
de Irois millions de jnifs ont péri avec
Jérusalem et le Temple , ou ont été dispersés. Ce'lte immense chute du peuple
juif sera un jour le partage de tous les
pécheurs obstinés. H est terrible d’abuser
de l’immense amour et de la lougapipaité
du Tout Puissant.
Teynau, le 5 juillet 1873
E. PBvaoT.
6
-238
iïamïeUcs rdrgicueee
Oertève. Lo Journal de Genèce pablio unp Iplire lie l'Abbé Saint-Anp:e-Lièvre,
ancien Vicaire de l’Eglise de Notre-Dame
de Genève à l’arctievêque de Lyon , par
laquelle il rinforme qu'il a adhéré d’esprit
et de cœur à la grande réforme catholique si vaillamment inaugurée eu Allemagne et en Suisse. — Il termine sa lettre
par les paroles <|iii suivent : « Aujourd’hui,
j’obéis k la voix do mon Ame et'je vole
au beau combat (¡ui s? prépare.
Homme el créature de Dieu, je voue mes
facultés à la défense des inlérèts sacrés
de la conscience et do la raison.
Prêtre et chevalier du Christ, je veux
le prêcher et ne prêcher que lui dans
sa beauté et dans sa suavité.
Citoyen français, jo rbva , pour mon
grand et malheureux pays, comme pour
tous les peuples , les deux nobles biens
qui assurept la p.îix et la stabilité des
nations; le vrai christianisme et la litierlé».
Le père Hyacinthe, faisant une visileà une
famille protestante et pieuse de la Suisse,
fut invité à présider le culte domestique,
lecture de l’Ecriture-Sainte, explication
et prière. Il l’a fait avec une grande simplicité en même temps qu’avec une rare
perfection. On l’a interrogé directement
sur la question du salut, et il s’est expliqué sur ce point foudamental comme
aurait pii le faire un protestant évangélique. f Eglise libre J.
IVeixcLuttel. La constitution va être
soumise à l’épreuve de la révision. Le
peuple aura à se prononcer, les 12, 13
et 14 septembre, par oui et par nbn sur
le sort de quatre articles de la constitution, dont le seul vraiment intéressant
au point de vue religieux est celui qui se
rapporte aux relations de l’état et de l’église. On espère que le peuple se pro.noncera contra-la nouvelle loi ecclésiastique; ce serait un grand pas dans le
sens de la séparation de l’état et de l’église.
ILiau.san.tie, M. Charles Porret, pasteur national à l’Abbaye, a été appelé à la
chaire d'exegèse du Nouveau Testament
et de théologie pratique dans la faculté
de théologie de l’Eglise libre. Il a dounéj
par devant la Commission Synodale, son
entière adhésion à la profes.slon de foi
et aux principes ecclésiastiques formulés
dans la constitqtion de l’église libre , et
spécialement à l’indépendance de l’état
qu’il oonsidère comme la condition normale de l’église.
Allemagne. Les évêques catholiques d’Allemagne réunis à Fulda, après
avoir fait patte de velours, ont laissé
voiries griffes au gouvernement prussien:
voici CO qu’ils ont écrit en date du 28 mai;
«Nous ne sommes pas en état .de coopérer à l’exécution des lois publiées le
• 15 courant. Elles sont une négation complète du principe d’après lequel les peuples chrétiens dans les divers états ont
vu depuis Costantin-Le-Grand régler les
rapports entre l’état et l’église, principe
qui reconnaît dans l’état et dans l’église
deux pouvoirs établis-de Dieu.... L’église
lie peut pas reconnaître ce. iirincipe de
l’état pa'ien , que les' lois de l'état sont
la seule source du droit, et que l’Eglise
no possède pas d’autres droits que ceux
que lui confèrent la législation et la constitution de l’état; elle ne peut pas reconnaître un tel principe sans- nier la divinité de. Jésus-Christ, do sa doctrine et
de l’église qu’il a fondée, sans faire dépendre le christianisme lui-même de la
volopté arbitraire des hommes. Reconnaître les lois nouvelles serait renoncer
à tous les autres droits historiques et
[lositifs de l’Eglise en Prnsse, car la législation, comme source unique du ,droit,
pourrait à l’avenir les supprimer tous
sans exception, selon son bon plaisir».
Pourquoi, dit le Chrétien évangélique
les évêijues ont-ils toujours le malheur
de professer le libéralisme quand ils se
trouvent éo présence de plus fort qu’eux
et d’oublier leurs belles théories quand
ils sont au pouvoir’ Cette infirmité ne
leur conquiert pas les sympathies, quand
ils les méritent réellement. Leur langage
hautain, l’affirmation de leurs droits envers l’état, ne laissent que trop aperce-'
voir leur confiance dans une intervention
efficace du dehors.
En Allemagne les étudiants en théologie
catholiques ne sont guère plus nombreux
que les protestants; à Pâques, un seul
étudiant s’est inscrit à Breslau.
Deux conversions ont préoccupé les
esprits en Allemagne. La première, la
moins intéressante, est celle du docteur
Hager, pasteur appartenant au luthéranisme le plus prononcé , il a passé au
catholicisme, auque'l il appartenait déjà
de fait depuis longtemps. — La seconde
conversion eèt celle du chanoine de Richthofen de Breslau , qui s’est prononcé
pour les vieux-catholiques contre l’infaillibilité papale. Il est le neuvième prêtre
de Silésie qui abandonne l’église romaine.
7
-239
Oolleglo Valdese
di Torre Penice.
PROGRAMMA DI CONCORSO.
1.
Concorso alla V borsa Campbell.
1) Bibbia. ~ Mosè (Il capitano, il legislatore, lo scrittore', l’uomo).
2) Greco. — Tucidkle. Guerra del Pelopoiieso, lib. I, cap. 19 a 32.
3) Lalino. — Tacito. Germania, cap. 29
a 46.,
41 Storia e geografia. — La Sicilia antica
(prima dell’era cristiana).
5) Matematiche^ — Delle aree, cap. VI, di
Luvini.
Concorso alla borsa Campbell.
1) Bibbia. — Giosuè.
2) Greco. — Senofonte. Memarabilia (Coramentarii) lib. II, cap. 6, 7, 8.
3) Latino. — Eneide. Canto II, i 250 primi
versi.
4) Storia. — 1 250 pripai anni di Roma,
ossia : i Re di Roma.
5) Geografia moderna. — Delle isole d’Italia.
6) Aritmetica. — te) Quando e come si
possono semplificare le quattro, regole.
b) Alcuni principii relativi alle quattro
regole, c) Divisibilità dei numeri.
3.
Concorso alle borse anonime
• delle Kinnaird c Burgess.
1) Bibbia. — La Genesi (fatti, persone,
alcune date).
2) Greco. -- Iliade, Canto I, versi 1 a 250.
3) Latino. — Cicerone De senectule, cap.
15 alla fine. '
4) Geografia. — Viaggio intorno al Globo
lungo il parallelo 45° lat. N. (paesi, popoli
e coso più interessanti).
5) Matematiche. — ,Geometria di Luvini,'
cap. VII, linee proporzionali e figure
simili.
Avvebtenìb.
1) Alla 1* borsa Campbell possono concorrere tutti^gli studenti che hanno ancora due anoi almeno, quelli p, e. che
sono stati promossi ultimamente in filosofia.
2) Alla 2* borsa Campbell possono concorrere gli studenti promossi nel primo
anno di Retorica.
3) Allo borse anonime sono ammessi a
concorrere gli studenti che hanno almeno
tre anni da passare ancora nel Collegio.
4) L’esame di concorso allo duo borse
Campbell si farà nell’ ullima settimana di
settembre 1873.
5) L’esame di concorso alle 3 borse anonimo si farà nei primi giorni di novembre.
6) Gli esami si faranno parte in lingua
italianii, parte io lingua francese , e lutti
in scrino.
7) Allo studente che sarà promosso agli
esami di luglio con 80 centesimi sarà
continuala la borsa Campbell per due anni
e la borsa anonima per tre anni a fare
tempo dal 1“ ottobre 1873.
Il Dicetlore del Collegio
Stefano Mala.n.
Chronique |)olitique.
Les italiens ne mordent décidément pas
aux pèlerinages ; ce n’est pas au delà des
Alpes, qu’un décret préiecloral aurait
éteint si complètement et si vile la ferveur religieuse, et les aubergistes d’Assisi ne doivent pas se féliciter de leur
nationalité. Ah ! s’ils étaient nés à la Salette ! Ce peu d’enthousiasme est un nouvel échec pour la gent cléricale, qui n’en
est, Dieu merci, plus à les compter chez
nous. Et le Pape en a si bien conscience
qu’il a mis une modération insolite dans
sa bulle d’excomunicatio'n. 11 s’est probablement souvenu de ce doge de Venise ,
qui, à chaque fois qu’il en recevait une,
la passait flegmatiquement à son sécrétaire en lui disant : Mets la à côté des
autres. Le plus bavard des pontifes réserve toute sa verdeur aux lettres, qu’il
adresse à ses chers fils les députés pèlerins de Paray-le-Monial, et sa prose enthousiaste chante dans un bref pontifical,
ce spectacle « digne des anges » où
Belcastel et le général du Temple forment
le fond du tableau.
Notre presse voit enfin ses vœux exaucés.
^Nous entendons parler de l’envoi de trois
vaisseaux de guerre snr les rivages espagnols , non pour intervenir, il nous eu
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cuit encore, mais pour protéger nos na
lionau;t. Il y a loin de là , à vouloir, de
concert avec les autres, puissances , imposer à l’Espagne la royauté constitutionnelle de Don Louis de Portugal, comme
le soufflait un Don Basile. — Espagnol,
maître chez soi. — Notre premier ministre
étudie, paraît-il, avec beaucoup d’activité,
un .système financier imité de celui do
Sella , et .]ui consistera plutôt à perfectionner l’exaction des impôts existants,
qu’à en créer de nouveaux. On pafle cependant d’une taxe sur les - affaires de
Bourse, taxe fort juste assurément, mais
d’une application assez difficile.
Les dernières nouvelles de France produisent à Rome un émoi, malheureusement justifié ; la France est le pays do
l’imprévu , et l’on a beau se dire qu’il est
impossible que le berceau de nos libertés
en revienne à un Chambord , en face de
l’abilication si complète — et si peu attendue , — ries Orleans, on ne sait trop
que penser. Certainement on n’avait qu’une
médiocre confiance en leur loyauté, mais
leurs traditions de famille semblaient être
un garant qU’ils ne brrtleraient pas avec
un sansgéne aussi éhonté, tout ce qu’ils
ont adoré jusqu'ici. Le comte de Paris
renie-père, grand-père et aïeul ; Paris
vaut bien un souvenir de famille, — et
le ooiisin a gracieusement accepté la couronne. Si, comme le prétendent les journaux orléanistes, la majorité de l’assemblée
se met d’accord sur la hase de 1a fusion
des deux branches, la situation deviendra
excessivement grave de l’autre côté des
Alpes, pour la Franco, — et pour nous.
On n’avait plus vu depuis longtemps des
princes trafiquer des peuples comme des
troupeaux de moulons , mais reste à savoir encore si la Franco se contentera de
ce rôle de troupeau.
Encore une victime de la Commune:
Rochefort, malade, épuisé, vient d’étre
déclaré par les médecins officiels , parfaitement capable de faire ce petit voyage
de la nouvelle Calédonie; on ne pense pas
qu’il puis.se arriver au port, mais c’est
certainement moins gênant que de le fusiller sur place.
En Autriche, grande agitation électorale;
l’internationale noiie s’agite là (îomme
partout ailleurs, plus qn’ailleurs môme,
car elle y joue une de ses cartes les plus
importantes; si elle réussissait à retrouver
dans le parlement- l’inflnence qu’elle a
Serrine à la Cour, quelle joie au Vatican!
alheureusement le parti libéral, -plus
nombreux de beaucoup s’il était uni avec
cet admirable esprit politique qu’il montre
un peu partout,, a soin de sé diviser en
des groupes fort divers , cl, fort ennérais
les uns des autres,, i
• ! -Uf.. 11',:.'
L’Expositiun universelle a failli mourir
avant le temps ; le feu a pris à Une établissement alsacien , mais on l’a circtinsCrit et réduit assez à techps pour qu’un
ouragan qui se déchaîna peu après sur
Vienne, n’y pôt plus rien. —Au reste, celte
exposition" qu’on disait devoir être la plus
belle qu’on eût jamais vue , semble attaquée d’une maladie de consomption et
le choléra et l’avidité viennoise l’empêchent
do tenir , à beaucoup près, tout ce
qu’elle avait promis.
Le Gouvernement anglais a éprouvé une
secoiîSse ces jours derniers, par la démission du chanc'elier de l’échiquier ou
ministre>des travaux publics. Le ministère
lui aussi est malade, et baisse de jour en
jour. Les élections partielles , envoient à
la Chambre des Communes des hommes
d’opposition, tories ou indépendants. —
Gladstone a acceplé'de remplacer le chancelier de l’échiquier, mais cela ne peut
être ()u’un tneon qui n’empêchera probablement pas l'heure de sa çhûle de sonner,
el l' S journaux qui ont le flair le meilleur,
commencent à se tourner contre lui.
On sait que l’Angleterre a contribué avec
l’Allemagne à la prise des deux frégates
espagnoles ; ces échecs successifs ont découragé l’insurrection, qui ne se maintient
plus t|ue, dans la seule ville de Carlagène,
Valence et Grenade ayant capitulé. Il faut
espérer que le Gouvernement n’accordera
pas aux révoltés l’amnistie réclamée par
les députés de la gauche; un tel acte serait dans les circonstances actuelles une
insigne faiblesse. Aux di'rnières nouvelles,
les carlirStes avaient pris Mondragon, mais
s’étaient fait battre par les troupes républicaines , dans la province de Tarragone.
La dictature de Salmeron est heureuse jusqu’ici.
Avis.
On demande une maitresie pour VEcols
des,filles de S. Germain. — Honoraires:
Par la Table 324 francs ; par les trftis
Communes de S' Germain, Envers Portes
et Envçrs Pinaehe. fr. 50, avec logement.
—- Durée de l’école, 10 mois.
S’adresser à M' Monastiek Pasteur.
E. Mai.xn Directeur-Gérant.
Pigoerol, Impr. Chiantore.
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