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Année Septième.
10 Juin 1881
N. 23
£CHO DES VALLÉES VAUDOISES
'/-■'l'iJy tWn
' Paraissant chaque Vendredi
PRIX D’ÂBBÎÔteÀüNT PAR AN Italie ' ), L. 3 Tous les pays de TUnion do poste ... * 6 Am.éiiiquò ... » 9 On s'abanne : Pour Vlnlérieur ohez MM. lea pasteurs et les libraires da Torre-Pellice. Pour r.E£Ciéfietir au Bureau d‘Ad- luinistration. . Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, ohacun. Annonces: 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pe. rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi î A là Direotiou du Témoin t Poniaretto ( Pinerolo) Italie. Pour l'ADMlNISTRATlQN adresser ainsi : AT Administration du Témoin, Pomaretto (PineroloJ Italie
Sommaîre.
I
10 Juin. — Nos origines, üûe considéralion de plus. —péché cbûttfo le SaintEsprit. — Aboyer à la iutséi^ Correspondance. — Les vauddië*'-*^!iMarseille.
— Revue politique, 0' ..,"
^---’’°=
lo *Jüii|^
lié puissance de la prière.
La prière est un instrument unique, une àniiie choisie que le Père
céleste a plaeéerà la disposition de
chacun de sesi.enfants; arme incomparable et ¡admirable instrument
avec lequel lie plus faibletiiccomplit
des œuvres’;. itoeryeilleus®S^'et remporte les':'^as.;glorieu8ea^ victoires.
Mais il ealeattiÜe. ceUeqarme et de
cet instrumeat .commëi des choses
matérielles leaiplus ^parfaites : il faut
avoir appris litîis’mdservir, et un
exercice non int®rrompu est de rigueur
si l’on veut eto: retirer tout l’avantage
désirable. Il n’y a pas, un seul
chrétien qui n’ait appris, au moins,
les éléments de la prière;' plusieurs
prient beaucoup, mais il est à craindre qu’un très-petit nombre seule-,
ment sachent prier comme il faut;,
aussi souvent et autant qu’il le faut.
Saint Paul nous invite à exposer
tous nos besoins à Dieu — et Saint
Pierre veut que nous lui remettions
tout ce qui peut nous inquiéter,
car il a soin de nous. « Et d’un
autre côté nous sommes exhortés, à
prier pour toutes sortes de personnes.
— Or il est incontestable, croyonsnous, qu’un grand nombre de, chrétiens savent bien prier pour eux
mêmes, pour les membres de leur
famille, peut-être aussi pour leur
église particulière, mais qui pour
le reste du monde ne [connaissent
plus que des dernandeSügénérales,
vagues et sans éneigie, qu’elles, présentent, peut-être, simplement par
habitude et par acquit de conscience.
Ils gémissent et très-sincèrement sur
l’impiété des masses, sur les manifestations impudentes de l’inimitié
contre Dieu, sur les sombres nuages
qui rétrécissent de plus en plus
leur horizon; mais ils ne savent formuler aucune supplication précise
à Celui qui seul peut changer ces
2
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ténèbres en lumière et les plus
ardents ebdemis de l’Evangile en
témoins dévoués de Jésus Christ.
Il arHve aussi quelquefois que,
pleins d’une tendre sollicitude pour
leurs frères faibles, ou tombés, et
assiégeant pour eux le trône de
miséricorde, ces chrétiens qui prient,
abandonnent sans miséricorde aux
effets de la juste colère de Dieu
les impies et les blasphémateurs qui
affligent et offensent l’Eglise, sous
prétexte qu’ils semblent être de ces
pécheurs pour lesquels le Sauveur
n’a pas dit de prier. Mais n’est-ce
pas là une manière, tout aussi
coupable que la manière ordinaire,
. de prononcer un jugement de condamnation qui n’est pas de la compétence du chrétien?
Ce n’est pas ainsi qu’ils ont compris et pratiqué le devoir de la
prière d’iniercêssion, ees chrétiens
d’Hastings, et lieux voisins, qui se
sont réunis en grand nombre le
25 mai dernier dans la grande salle
de VHôfel du Château f Caslle Hôtel,
Assembly-RoomJ pour prier ensemble.
Là réunion avait été convoquée
en vue d’un objet spécial, savoir
d’implorer le secours de Dieu sur
la crise présente Ün laïque Monsieur A. W. Longdon, occupait le
fàuieuil de la présidence et après
quelques mots d’explication sur le
but de la convocation, il ouvrit la
séance par la lecture dé deux courts
passages de l’Ecriture (Malh, 24,
18, 22 et I. Tim, 2, 1, 6) suivis
du chant de l’hymne t" « O Djeu,
notre secours dans les siècles passés ». Le révérend Ej Whitfield ayant
lu une autre portion de l’Ecriture,
présenta à Dieu une fervente prière,
pour la natiou anglaise on ce temps,
de crise, demandarù. spécialment la
direction du Seigneur pour le Premier Ministre et lUi. Chambre des
Communes, et qu» la repentance
fût miséricordieusement accordée à
cet infortuné dont les blasphèmes
ont causé le trouble actuel. Trois
autres pasteurs et trois autres laïques ont successivenientt parlé et
prié dans le mêmè'^’SêflS ét pour
le même objet. Parmi: C»?« derniers
nons avons été heureux de trouver
un des plus anciens et des plus
fidèles amis de notre Eglise, Monsieur G. Lake, qui en s’appuyant
sur I. Chron. 21, 1-13, et Math.
4,1-11, a demandé à Dieu que la
nation anglaise fût guidée par sa
parole et reconnût sa volonté qui
y est révélé^ — Nôus mentionnons
enfin une feryqnle prière durév F raser
Whilhead p0iUC.la,Reine, pour le prince
et la princesse de Galles, pour la
malheureuse Irlande , demandant
qu’elle soit délivrée de l’anarchie
présente et de la papauté qui est
la cause de toutes ses misères.
Quel a-été notre but en mentionnant avec quelques détails celle
réunion de prière de Haslings?
Simplement celui-ci : de montrer
I comment le chrétien doit avoir la
! sainte hardiesse d’exposer à Dieu
ses besoins, ses craintes, ses aiiIgoissos, ou simplement ses soucis
‘et ses préoccupation^ de tout genre.
Au lieu de blâmer sévèrement et
de condamner les hommes revêtus
I de quelque pouvoirjdont iis abusent,
^ il est plus chrétien iet* beaucoup
'plus ulile de prier, pour eux, pour
chacun d’eux individuellement. « Si
deux d’entre vous s’accordent, tout
; ce qu’ils demanderont leur sera
donné par mon Père qui est dans
le ciel » et la prière du juste, faite
I avec ferveur, a une grandeieiïîcaoe ».
3
^83^
PÍOS ORlOí^gS.
One coiisldérntíon de ptns.
IV.
M. VALtÂT, dans son intéressant
opüsculei De Vbrigim de i’Eÿiise évadgéUque des Vàllées Vaudoises: f Genève
1878j, (pages, 28 et 29:),, s’exprime
ainsi ; « G’est dans le midi de là France
® qu’ont été composés les anciens
» poëmes dits Vaudois; et ce sont
» les disciples de Valdo, qui les ont
» apportés dans les Alpes ». — Pour
réfuter cette assertion, il suffit de
rappeler ope dans tous les idiomes
d’origine française, la distinction d^
cas s’est maintenue jusqu’au XV® siècle
et que» n’étant observée dans aucun
des ouvrages dits Vaudois^ ces derniers ne peuvent avoir été composés
en France, ni par conséquent, apportés de là en Italie, trois siècles
auparavant.
Pourrait-ôn prétendre, avec plus
de raison, qu’ils aient été composés
Ï>ar des disciples de Valdo devenus
taliens ?
Il est clair que les Franjáis venus
avec Valdo, ont dû, par Ife laps des
temps, devenir Italiens; comme ceux
Sui se sont réfugiés en Suisse!; en
randeboürg et en Hollande, h l’époque de la révocation de l’édit de Nantes
ont pris peu à peu tous les caractères
(à peu-près) de leur nationalité adoptive. Geneiidant:» l’usage de la langué
maternèllei ^’nst conservé pendant
plus d’un siècle, dans chacune' des
petites colunies qu’ils avaient fondées.
Il en fut de même à l’époque de
la réformation, pour les italiens réfugiés à (ienève; où ils eurent une
%lise itali'enne, qui dur à fort longtemps. II est constaté^d’ailleurs que la
langue (íes • immigrants:, n’est jamais
remplaiîée ,p^r,. eelle de' leur n&uyeaii
pailiqu qu’au ÍÍquI Üe .trois du quatre
générations, au moins. C’est ftipaî
qu’au Canada on Rai’le encore le fmngais et que les vau apis émqgrês ep
Wurtèi»Wg*y au coDuuiencement d.u
dernier siècle, conservaient encore l’usage de cette langue au commencement
de celui-ci. Ils comprennent et parlent cependant l’allemand, mais éprouvent beaucoup de difficulté à l’écrire,
G’est que le génie d’une langue
ne s*acquiert pas avec la connaissance
des mots. Un descendant de réfugiés
français à Berlin, un homme distingué et fort instruit, M. Ancillon,
qui a même été, si je ne me trompe,
ministre de l’instruiîtion publique en
Prusse, ayant à écrire ses mémoires
les a encore écrits en français; comment les disciples de Valdo, à peine
arrivés en Italie, eussent-ils pu, d’emblée, composer des poèmes dans un
idiômc étranger? Et puis, des émigrés,
eh voie d’installatipn, ne sont pas
dans des conditions qui leur permettent de se livrer à des travaux littéraires; il n’en est pas du moins un
seul exemple, que je sache, dans
l’histoire de tontes les colonies.
Jamais d’ailleurs aucune littérature
n’est née ainsi, ex-abrupto, sur un
sol étranger. Toute littérature est
une lïoraiSon de la société où elle
se produit; cette dernière a dû recueillir en elle des éléments productifs, avant que de produire; sa formation , sa croissance, sa culture
antérieure. pour arriver à la fécbndité littéraire» ont dû prendre dü
temps ; il y a là un passé qui s’affirme par son avenir.
Comme ces grandes algues du fond
de la mer, gui vienneiit fléuriç à sa
surface, invisibles dans leurs profondeurs; mais apparentes par leur cime,
une édlosidh hîtêraire supposé toujours des racîtics d’ancienneté, qui
peuvent être inaperçues, mais (jui
s’attestent’ pair fours fruits.
11 n’est donc pas probabfo que les
ppëiries vaudois', aient été cpmpésés
pàr les disciple^ dé yàldp; ils sont,,
sélpn mip'i, l’oéuyt’e _ des hatutâiits
Priginaiii’és des Valléés vaüdpîses.
, Ces derniers,ont fiû, ¡ppiir fos produire, avoir (Jéja un pas'sé çoileictif,
npe çwHnre apprpprrée, up fprjicls
d’idées et de sentiments .çpmmuns,
4
capable de fournir un public aux
écrivains et d’inspirer leurs ouvrages.
Gomment alors, expliquer l’édosion presque soudaine, de cette littérature vaudoise, qui n’apparait précisément qu’à la venue de Valdo?
(A suivre).
Péché contre ic Soiiit-Espril.
Nous nous réjouissons à la pensée
que le Saint Esprit n’est pas exclusivement pour les disciples réunis
dans la chambre haute, mais qu’il
est, accordé à tous ceux qui le demandent. Je le demande donc, et je
sais que Dieu me l’accordera si je le
demande au nom de Jésus.
Mais quel accueil lui ferai-je? Je
crains toujours de l’attrister, de l’éteindre, et ma plus grande frayeur
est de commettre le péché contre le
St. Esprit. Pour mieux me garder du
péché irrémissible, je veux en étudier
les caractères et sonder les Ecritures
à son endroit (Math, xii, 31, 32,
Marc iii 21 à 30, Luc xii, 10, Jean
. V, 16).
Comme il ne peut y avoir contradiction dans la Parole de Dieu, je
pense que le fait que le péché contre
le St. Esprit ne peut être pardonné
ni dans ce siècle ni dans le siècle à
venir, ne détruit pas les principes de
l’Evangile de paix. Toujours est-il
que le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché, que celui qui
croit au Fils a la vie éternelle, et
que quand mes péchés seraient comme
le cramoisi, ils sei ont blanchis comme
la neige.
Je me rassure en pensant que ces
règles générales, ne souffrent pas
d’exception et que les çieux et la
terre passeront mais que ces paroles de
Dieune passeront point. Courage donc,
le ciel n’est point fermé, à moins que
je ne me le ferme moi-même.
— Mais que sera-t-il ce péché irrémissible?
C’est d’abord une blasphème, un
langage injurieux et calomnieux con
-184^
tre le St. Esprit. Jésus guérit un
homme possédé de plusieurs esprits
immondes, et les scribes disent: Il
chasse les démons par'Béelzébul (Marc
III ), ils attribuent à Satan l’œuvre de
Dieu. Le Tout-Puissant emprunteraitil de-Satan la forcé de faire des miracles? Ce serait faire pacte avec le
démon ! Quel abominable blasphème
que d’attribuer cela à l’Esprit Saint!
Mais il y a plus que cela, croyons
nous, dans le blasphème contre le
St. Esprit. Nous nous expliquons. Les
trois personnes de la Trinité ont leur
part respective dans le salut. Le Père,
le législateur, a donné sa loi aux
hommes, et les hommes auraient eu
la vie sauve en observant cette loi.
Nous ne l’avons pas observée et la
mort est devenue notre partage. Mais
le Fils de Dieu vient satisfaire aux
exigences de la loi, et nous avons la
vie en croyant en Lui.
Celui qui aurait repoussé le Père,
et le Fils, donc qui aurait péché contre le Fils et contre le Père, aurait
encore une ancre d’espérance dans
le St. Esprit. Le St. Esprit réveille
la conscience, soit par le son doux
et subtil, soit par le bruit du vent
qui souffle avec véhémence, soit encore par les éclats du tonnerre. Le
St. Esprit nous convainc de péché et
nous révèle la nécessité du salut, il
nous révèle le Sauveur lui-même,
nous conduit à Ses pieds, nous régénère et nous sanctifie.
Mais celui qui, ayant déjà répoussé
le Père et le Fils, repousserait aussi
le St. Esprit, et son œuvre, trouverat-il encore une quatrième personne
de la Trinité pour accomplir son salut ?
— Non.
— Donc plus de salut pour cette
personne là. Elle a repoussé l’œuvre
du Père, celle du Fils et celle du
St. Esprit, elle a commis le péché
irrémissible. Voilà pourquoi il n’y a
plus de pardon ni dans ce siècle, ni
dans le siècle à venir.
Il a violé la loi de Moïse, il a foulé
aux pieds le Fils de Dieu, il a outrage l’Esprit de grâce et il n’y a plus
5
S
pour lui de sacrifice pour le péché
(lire Hébr. x. 25 à 31).
Le croyant est scellé du St. Esprit
(Ephes. I, 13) comtne gage de l’héritage céleste, et celui qui repousse
le gage n’aura pas l’héritage non plus,
il a repoussé Je sceau et n’est pas
authentiqué pour le ciel.
Le St. Esprit lutte pour sauver les
hommes, pour produire en eux la foi
"ui sau'te, mais sachons que le Saint
■sprit ne contestera pointé toujours
avec les hommes (Gen. vi, 3). Et
quand le St. Esprit cesse de lutter
avec nous et pour nous, l’homme est
abandonné à lui même, son cœur
s’endurcit, il s’éloigne de Dieu, U ne
peut plus croire, et se ferme la porte
du ciel. Oh! si je pouvais croire,
disent maints incrédules sur leur lit
de mort. Oh si pouvais croire! Je vous
vois tranquille et en paix, vous croyant
et je n’ai pas votre foi; j’ai repoussé
celui qui voulait sanctifier mon âme
et la sauver. Ce malheureux n’est pas
encore mort et il a déjà commis le
péché irrémissible, il a repoussé le
Père, méprisé le Fils et rejeté le
St. Esprit. Et cela systématiquement
le sachant et le voulant. Voilà pourquoi il n’y a plus de pardon pour
lui.
Oh St. Esprit ! descends en moi,
possède mon cœur, sanctifie-le, préserve le de pécher contre toi et prépare-le pour le ciel ! Amen!
Aboyer à !a lane.
Un incrédule nommé Joseph Barker allait d’un lieu à l’autre donnant des conférences dans lesquelles
il essayait de démontrer qu’il n’y a
point de Dieu.
Il ne faut pas nous étonner si
nous rencontrons parfois des hommes
qui sont tout aussi peu sensés que
celui-là — Il y a des insensés sur
la terre « l’insensé a dit en son cœur:
il n’y a point de Dieu » {Ps. XIV^
I). C’est un insensé qui dit cela; n’y
prend pas garde.
Dans l’une de ses conférences Joseph Barker disait avec le plus grand
sans façon :
— S’il y avait un Dieu, ne pensezvous pas qu’il m’empêcherait d’aller
d’une ville à l’autre disant qu’il n’existe pas ? Et pourtant regardez moi,
je suis gras, gros et je me porte à
merveille.
— « Je m’en vais te dire pourquoi
le Seigneur semble ne pas prendre
garde à toi. s’écria en pleine conférence un paysan qui connaissait Barker depuis son enfance. Tu es si peu
de chose parmi les œuvres de la création que le Tout-puissant peut bien
se passer de prendre garde de loi.
Du reste, n’as-tu jamais entendu un
petit chien aboyer à la lune. Ce
petit chien voyant qu’il était petit,
monta un jour sur une meule de
foin et continua d’aboyer droit contre
la lune. Que pense-tu qu’ait fait
l’astre des nuits en présence du petit
insolent? Il continua de briller dans
toute sa beauté et dans toute sa
gloire, sans se soucier un instant
du petit jappeur. Et toi, Joseph Barker, tu aboyés contre le Tout-puissant, comme le petit chien. Tu n’es
qu’un petit jappeur (Barker en anglais veut dire jappeur). Et le Seigneur continue de déployer la grandeur de sa gloire et de sa bonté.
Mais le temps viendra où il s’occupera de toi ». — La grâce de Dieu
s’est déployée meure en faveur de
Joseph Barker qui, vers la fin de sa
vie, rétracta ses principes incrédules
et mourut dans la foi en Celui qu’il
avait insulté.
Corrcs^jonbance
... 4 juin 1881.
Mon cher Monsieur;
Dans le dernier numéro du Témoin,
ce que j’ai lu avec le plus de plaisir
ce n’est pas ma lettre; je n’ai pas
la vanité de la croire excellente et
de l’admirer sottement, comme il
6
iè6~
m’est peiit-être arrivé de le faire
pour d^siutrés choses. Ce n’.est pas
rarlicle qui à pour titre considéra{ions
sur nos origines, qui me parait très
intéressant, mais qui ést uii peu-trop
sqvant pouf moi. Au risque de vous
deplàïfê, je dirai que ce n’ëst pas
celui qUe vous avez probablement
écrit vous-même, non sur le iriilletiiumj
mais à propos du millenium. Sur cô
sujet, je sms tout-à-fait d’accord avec
vous, car je, contiais aussi et j’al
connu do ces hommes qui prétendent
vivre de l’avenir glorieux promis aux
rachetés et qui travaillent avec une
ardeur incomparable à acquérir le
plus possible de ce mammon d’iniquité dont ils n’ont pas du tout peur.
Ce qui m’a surtout intéressé , et
c’est là question sur laquelle je m’étais
souvent entretenu avec mon amj
François, c’est le compte rendu de
la conférence de Masse!, et tout parlieulièrement ce qui y est dit des
devoirs des membres électeurs dé lâ
paroisse. Quaiat aux droits des membres et des élecleurisi il n’y a pas à
craindre qu’ils les oublient et qu’ils
ne sachent pas lès faire valoir ; il y
en a même qui vont jusqu’à traiter
les pasteurs comme leurs très-humbles
et très obéissants serviteurs. Quant
aux devoirs qui découlent nécessaire^
ment des droits, c’est tout autre
chose.
Je suis électeur dans ma paroisse
et je tiens beaucoup à exercer cè
droit ; mais j’avoue que j’ai été souvent affligé, je dirai même, scandalisé en voyant notre assemblée électorale réduite à une poignéè, la
dixième partie des membres inscrits
sur le registre. On me dit que les
choses ne vont pas beaucoup mieux
ailleurs; que dans telle grande paroisse, siir deuxâ U ois cents électeurs
il s’en trouve 15 ou 20, y compris
les_ membres présents dû Consistoire
ui intei-viennent dans la nomination
’un ancien on des députés au Synode,
ou pour la discussion du rapport du
Consistoire à là paroisse. le suppose
que, là comme ici, le pastepr. ne
manque jamais d’avertird’inviter et
d’exhorter, mais rien n’y fait. t?iieure
a
du dîner approche, et l’on ne peut
pas le faire attendre: les candidats
entre lesquels on devrait choisir sont
tous plus ou moins mauvais, à quoi
bon envoyer au Synode des gens qui
n’y ouvriront, peut-être, jamais la hom
che et qui ne pourront procurél’ au^
cuû vantage à la paroisse Ÿ Le rapport du Consistoire est écrit et toutes
nos observations n’y chahgerorit Pfobâblemèni rien. — Voilà ce que Ton
entend alléguer comme exCüSè pàf
cèux qui n’osetlt pas dire le vrai inôtif
de leur abstention, Ceux qui ont lé
courage de se montrer tels qu’ils sOhi.
déclarent ouvertement qu’ils ne prennent aucun intérêt à toutes les questions ecclésiastiques et. religieuses.
C’est par distraction qu’ils ont demandé l’inscription et par condescendance qu’ils ont déclaré professer les
doctrines de l’Eglise et se soumettre
à son gouvernement; en réalité ils
ne professent rien et ne Se soufflettent à personne, si pe n^esi à ceux
qui ont l’autorité de requérir les
11 me Semble que ces gens-là ne
doivent pas tenir à ce que leuns
noms soient maintenus sur la listé
électorale; ils ne s’apercevront pas
si on les retranche, n’étant jamais
là pour s’entendre appeler. Pour les
àuttés, qui forment presque partout
la majorité, du corps électoral, je suis
tout-â-fàit de Tayis de la conférence
de Massel, fsàvoir que ceux qui sè
dispensent d’assister aux assemblées
électorales se dessaisissent par là
même de leur droit d’éleèteur.
Il faut ajouter pour être conséquent
avec ce principe, que sur la proposition du Gonsistoire;,dan$ son rapport
annuel, l’assemblée paroissiale prnnobçe leur radialion.
Au sujet d’un autre motif d’eScli®sion, le refus de concourir pour les
besoins de l’Eglise, je suis d’accord
aussi avec les conclusions, du compte
rendu; mais cte'st une question très
délicate et très comntjqnfe,, spr Id
quelle j’aurais passablei»:eï)>t-dq.cboEeB
a dire, et ma lettre, est , déjà trop
longue. Si vous le trouvez comm®
7
-ISÎv.
moi, coupez sans sca'upule et sans
miséricorde, je ne m’en formaliserai
as et n’en continuerai pas moins
être votre très dévoué frère
Jacques,
ie Slansetíle..
C’est tout à fait involontairement
que nous n’avons pas mentionné, dans
le numéro de la semaine passée, une
communication qui nous a été faite
par M.J F. Bert, syndic du Rioclaret.
Informés de différents côtés que la
paroisse de Ville Sèche avait entrepris de remplacer son vieux temple
délabré par un teraplç neuf à construire dans une localité plus centrale,
et que la plupart des paroisses soeurs
avaient déjà promis ou même donné
leurs concours matériel, les Vaudois
de Marseille ont voulu fournir aussi
leur contingent.
^ncour£(gès par M. Ed, Tourp, évangéliste dans, cette, ville, et par quelques autres, animés des mêmes sentiments, ils se sont réunis en assemblée
générale dans une des salles de la
fesjoa intérieure et ont nommé un,
comité de cinq membres/ chargé de
recueillir les souscriptions pour cet
objet.
Deux cents, dix personnes ont répondu à l’âppet ou Comité, parmi
lesquelles un suisse, un suédois, un
piémontais et trois français, et, une
somme de fr. 440,85 a été recueillie,
réduite à fr. 406,35 par les frais de
port, a été transmise à M” F. Bert
et par lui livrée au pasteur de "Ville
Sèche.
Dans l’impossibilité où nous sommes
de publier les noms de ces 240 donateurs, nous nous bornons à faire
connaître ceux des membres du Comité; ce sont mess. Bres Laurent,
BounousJean André, Bernard Jacques,
Genre Jacques et Peyran Henri,
Nous félicitons sincèrement nos
compatriotes et coréligionnaires domiciliés à Marseille de l’intérêt qu’ils ont
témoigné à la paroisse de Villie-Sèçbe
et nous osons leur prpnj^fttf’e qu’en
donnant powi; l’amovr 4w Seigneur
et l’avancement de son règne aux
Yallèes et dans le monde entier, ils
placent leur argent d’une manière
parfaitement sûre et à Hm gros iatéréi.
EenJuc )>oitttque
. ^TT La Chambre des e^npUités
s-e^i oeenpée (he. npminalmns et, de
discussions de projets d-n: loi d’wnpfli’'
taeee secondaire* La Commission de,
la loi électorale n’a pas encore pn
reprendí;«; ses. séances; cependaort ce
prnjet doit êli’eireprjs, sans, retai’di Ec¡
noipbpe des députés présents à
es! très res tpeint. Sella, A exposé dans
upe lettre, à l'Associaimn cpnstitntionnelle de Turin son programme
politique et sa conduite dans Tessaj
de formation d’un mipistèpe. Cette
admipistratiion devcait être; forte et
honnête et ses membres choisis dans
la droite modérée, dans l^s centres
et dans la gauche. Selon, lui, les partis
anciens n’ont plus de raisons d’être ne
sft fondant pas, sur des différences politiques essentielles. Une cineulaire,do
l’Association constitutionnelle centrale
exprime à peu près les mêmes pensées,
mais elle insiste sur l’idée que la
conciliation doit se faire sur le terrain
des principes plutôt que sur celui
des personnes.
Dimanche dernier a été célébrée la
fête du Statut par des revues et par
des illuminations. Si la fête n’est plus
aussi générale dans les petites localités ni aussi bruyante, elle n’a cependant rien perdu de son actualité.
Baccarini, ministre des travaux publics, a présenté à la Chambre, le
8
^1BB~
projet de loi du cherain de fer dè
Pignerol à la Tour.
L’hon. Geymet a demandé le tracement; les travaux vont commencer
sans retard et l’on a lieu d’espérer
que dans un peu plus d’un an ils
pourront être achevés.
M!'rance. — Quelques journaux
français, et surtout le Temps organe
sémioificiel du gouvernement, continuent à faire la leçon à l’Italie. Ils
triomphent de leurs succès tunisiens.
La commission du Sénat pour l’examen de la nouvelle loi électorale s’est
prononcée presque à l’unanimité contre le scrutin de liste obtenu par
Gambetta à la Chambre des députés.
On espère pourtant encore que le Sénat ne voudra pas se mettre en lutte
avec la Chambre et approuvera le
scrutin de liste.
Le célèbre Littré, libre penseur,
qui appartenait à l’école positiviste,
est mort, à l’âge de 80 ans, après
avoir reçu le baptême et les sacrements catholiques. Cette conversion,
in articula mortis, est due aux instances et aux prières de sa femme
et de sa fille.
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On souscrit à la Librairie Editrice;
chez le Pasteur de Pomaret ; à Florence chez M. Aug. Metile, au bureau
de VItalia Evangelica], k La Tour
chez M. le pasteur J. P. Pons; pour
la Suisse à l’Agence de la Société des
Ecoles du Dimanche, 1 Rue de la
Madeleine, Lausanne.
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DANîS LKURS VALLÉES
par
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Pignerol Imprimerie Chiantore et Mascarelli
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En dépôt chez le pasteur de Pomaret.'
Ernest Robert, (ïtirant et Administrateur
Pignerol, lmp. Chiantore et WascarelM,