1
Aanéc Neuvième.
Puts D'ABBONNEMENTPAR AN
Ua)ii9 . ► . - I.
Tous Je$ pays de I'Uíiion
de po&ie . , , >
Aniérique . . , *
On s’wboune :
^'oíir r/K/Iericii?’
fiastenrs eb le»
Torra FelliC'
Hour r/ííc/¿í*/(??n’au Bnreau d'Ad¡niuistt&tioü.
ches MM. líí!>, !
.libraire» de |
N. 35.
3t Août 1883
Uii uii pltisíaurs Tiuinóroa gópa*
ré.í, demandés avant Irt tiraí?e 10 oeul chaoan.
Annontîôs; 25 centimes par Irgli..
Ii0S jiìWifis ii'af^eni se font par
ìelh'e rectìmmandefi «u imi
ìnanrfiiis anr lo Bureun jcie /'«•
I r^jsa Aì'ffèniina.
[v'our la RÉDACTION s’adtôaeer
I ainsi : A la Direciiôn dü TéMoin,
! Fdinaretto ('Finerelol Italie.
Pour l'ADMTNlSTRATlON adresI ser ainsi; A i*Administration du
, Pomaretto (PinefoloJ
! Italie.
e.
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous mit sdrei tdmoiits. Actks 1, 8.
Su'^Viini la i>éi‘Hé aViC ¿a charité^ KPh. iv, ÏÎr
t'o.
31 Août. Notre Évangélisation. —.L’Kglise
et le, monde. — L’arche de NocL.. —
Christ notre force. — Jîanie polUiijiie. —
Souscriptions. — Annonce.
31 A-oût
NOTRE ÊVANGiLISimON
III.
Il peut arriver qu’après uii temps
souvent assez court, d'épreuve,
ie Comité coustàte avec douleur
qu’un ouvrier dont le caractère
et la conduite sont d’ailleurs
tout-à-fait recommandables, ne
i . û
possède nullement les aptitudes
spéciales requises pour l’œuvre
d’évangélisation, le bons sens, le
tact , ou' bien le courage et l’énergie, la prudence et l’abnégation, sans lesquels on ne peut
attendre aucun succès. Aussi l’œuvre qui lui a été confiée demeure
stationnaire, si même elle ne s’a
chemine pas à sa ruine, lin dernier
essai, tenté sur un. autre point,
ayant donné des résultats .aussi
peu satisfaisants , le Comité songe
se séparer d’un ouvrier plus
qu'inutile, ce en quoi il a parfaitement raison. Mais là où ri’ôüg
ne sommes plus d’accord avec lui,
c'est lorsqu’il regarde du côté des
Vallées, s’informant anxieuèetnent
s’il n'y aurait pas quelque paroisse
à laquelle il pût le transmettre,
Nous sommes sûr d’exprimer la
pensée unanime des Vaudois des
Vallées en assurant le Comité,
qu’autant nous sommes iiéurëux
d’accueillir ceux qu’il voudrait retenir, autant nous répugnons à
voir placer à la fètei même fis la
plus petite de nos paroisses, les
hommes dont le Comité, après Un
essai plus ou moins’ prolongé’,' a
senti le devoir de se débaraSser.
— Ce sont là des choses pénibles
à dire, et beaucoup plus pénibles
encore à subir; mais il y aurait
croyons-nous un moyen bien simple de l’épargner à tout le moûde,
''»I
2
.274.
'K
et pourquoi u'y aurait-on pas recours? Ce moyen bien simple et
qui n'a rien de blessant pour personne est celui-ci. Que le Synode
invite son Comité d’évangélisation
à ne prendre déftnilivement ti son
service aucun ouvrier qu’après un
temps d’épreuve de six mois, ou
d'un an. Blême de deux; ce qui
serait plus sûr encore. Les hommes calpables ne s’en formaliseront
pas; les plus faibles seront stimulés au travail , et ni les uns ni
les autres n’auront le droit de se
plaindre; s’ils le faisaient, nous
leur présenterions ce petit argument que nous croyons sans réplique:
En demandant h être employé
par le Comité d’Eyangélisation,
avez-vous pris ou êtes-vous disposé a prendre vis-a-vis de lui,
l’engagement de ne jamais le quitter?
,Or si, comme cela est légitime,
jvous vous réservez la liberté de
chercher un autre champ d’activité, si .celui de la mission n'est
pas, selon vos goûts et vos aptitudes, d’accepter une vocation si
elle vous est adressée et qu’elle
soit de votre convenance, ne trouvez ;pas mauvais que le Comité
procède avec une sage lenteur
dans l’acéeptatian d’ouvriers et
de cQllabprateurs, afin de prévenir
si possible, de pénibles désappointements, dont la plus grosse
part reviendrait à lui-même.
Et d’ailleurs ce temps d’épreuve
pour .le Comité le sera aussi personnellement pour le jeune mi-*
nistre disposé à se consacrer à
çette oeuvre excellente, mais n’en
connaissant encore que très imparfaitement les sérieuses difficultés.
Nous supposons maintenant que
le Comité, satisfait de l’activité,
du zèle et de la capacité que
l'ouvrier a déployées pendant son
temps d’épreuve, l’accepte définitivement à son service, prendra-til vis-à-vis de lui l’engigemeiif de
le garder toujours? C’est naturel,
dira-t-on , car s’il en était autrement, qui donc aurait le courage
de s’enrôler pour combattre dans
cette bonne guerre? Au risque
d’étre seul de notre avis, nous
déclarons que cela ne nous paraît
pas du tout naturel. Sans répéter
ce que nous avons dit ci-dessus
de la liberté que chacun possède
de quitter ce service, si cela lui
convient, nous rappelons seulement que le Comité a, de par
l’Eglise, l'obligation de travailler
à l'œuvre de l’Evangélisation, et
que jamais et dans aucun cas,
l'œuvre né doit être sacrifiée à
l'ouvrier. C’est très élémentaire,
mais c’est un A B C que bien
des gens, jeunes et vieux, ont
encore à apprendre. — Si donc
après un temps, plus ou moins
long, de travail utile, l’évangéliste se trouve dans l'évidente incapacité de la continuer, il y a
urgence à ce qu’il soit remplacé.
Les causes les plus diverses, les
unes indépendantes de lui, les
autres dont il est seul responsable, peuvent produire cette incapacité dont nous parlons.
Le climat du centre, ou du midi
de l’Italie, doit avoir sur le système nerveux des montagnards
3
Ælï
une action très sensible. Les luttes
que l’on est appelé à soutenir avec
des adversaires fort peu loyaux ,
luttes que l'on a peut-être le tort
de poursuivre avec plus d’acharnement que d'esprit de prière,
risquent fort d’aigrir le caractère,
de le rendre soupçonneux et défiant; et lorsque à ces travers
s’ajoute la recherche de soi-même,
au moins autant que le zèle pour
l’avancement du règne de Dieu, il
ne faut pas s’étonner que l'œuvre
d’édification demeure en souffrance
et que môme ce qui existait déjà
soit compromis.
Puis encore, et ceci s’applique
aux ouvriers jeunes et vieux, pasteurs et évangélistes, professeurs
et instituteurs, le plus sûr moyen
de perdre bientôt ce que l’on a
reçu , c’est de ne pas le faire valoir, et on ne le fait valoir véritablement qu’en y ajoutant sans
cesse quelque chose. L’activité la
plus con.stante et la plus étendue
ne devient fructueuse d’une manière permanente et progressive,
qu’à la condition d’être accompagnée d'un travail personnel et
d’un étude suivie et régulière.
Nous ne «voulons pas parler de
lectures quelconque, qui développent simplement l’imagination et
orUent l’intelligence. C’est le cœur
qu’il faut nourrir ; pectus facit théologuni.
Nous n’essayerons pas d’énuinerer encore les autres causes
très diverses qui peuvent rendre
un ouvrier impropre à l’œuvre à
laquelle il avait été appliqué. Plus
d’une fois par la pensée, nous
nous sommes vivement représenté
l’embarras, les angoisses même- du
Comité en présence de cette; catégorie d’ouvriers, et franchemebt
nous n'aurions pas Voulu êtré 'à
sa place. Mais c’est préçisôinent
parceque nous avons sympathisé
très sincèrement avec lui ,que
cette question nous a longuemént
et très sérieusement préoccupé.
Ce qui précède et ce que-nous
allons dire encore est le früit de
ces préoccupations.
Veut-on épargner au Comité la
pénible alternative de se séparer
brusquement d’un ouvrier qui a
rendu pendant un temps de’bous
services, comme il ,00 pourra
rendre encore ailleur.s ,,;,ou:i,bien
d’assister à la ruine lente mais
fatale d’une station.; que le Synode
ait lui-même le courage — cpmiiie
seul il en a l’autorité,— d’ajouter à
la mesure ci-dessus indiquée, d’un
temps d’épreuve à prescrire pour
tous les ouvriers, l’articlè sqiÿànt ■.
Lorsque, après un temps, un^ peu
prolongé d’activité dams le champ
delà mission, un ouvrier s’est montré, ou bien est devenu incapable
de continuer cette .œuvre, et lorsque d’ailleuns sa conduite n’a
donné lieu à aucun blâme, le Comité qui ne peut plus le garder à son
service, est autorisé à lui servir
encore un sémestre, et suivant le
cas, une année, de son traitèraent, afin qu’il ait le temps^ de
chercher ailleurs un emploi plus
conforme à ses aptitudes.
L'Ëglise et le mende
Dans notre pays, à l’heure qu’il
est, il est dülTieile de distinguer
4
w
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l’Eglùe dît monde. Le monde qui esl
de la terre « terrestre » a dit à l’Eglise, réponse de l’Agneau, q.ui est
des, cieux, « céleste » : Faites un pas
vers nous, nous ferons un pas vei's
vous, et nous pourrons ainsi nous
serrer la' main et IVat.erniser. C’est
ce qu’on appelle aujourd’hui du libéralisme, de la charité, de la largeur,
et celui qui se permet d’être d’une
opinion contraire ê celle-lA est taxé
de bigotisme, d’originalité et d’exagération.
Le monde lient ses assemhlées. et
y invite les chrétiens. On fait un
compromis. Le chrétien laisse chez
lui le témoignage positif qu’il doit
rendre à son Maître repoussé, le
monde se fait un peu moins ouvertement mondain, et ils parviennent
ainsi à s’entendre. Le monde s’est
en quelque sorte élevé; il s’est améliore. Le chrétien est descendu des
hauteurs où il se tenait, et a perdu
sa place d’homme séparé des autres
hommes; son Seigneur est déshonoré.
Et voilà où en est le libéralisme moderne! Le monde et le chrétien s’entendent, et le nom de Dieu, la gloire
de Dieu, l’outrage fait à la croix sont
l’enjeu de la convcnlion!
Oui, dans leur ignorance et leur
dureté de cœuiXj quelques-uns ont
été jusqu’à invoquer l’exemple de
Christ, jusqu’à couvrir leur mondanité du manteau de sa conduite, et
à faire du saint Jésus un ministre
de péché. En réalité, personne n’aima
jamais le pécheur autant que lui, et
en même temps personne ne fui plus
que lui séparé des pécheurs. Perdaitil quelque chose de sa pureté par
le fait qu’il s’asseyait et mangeait
avec des pécheurs? Ce serait un blasphème que d’y penser. Et vous, pouvezvous rendre fidèlement témoignage à
Christ partout où vous allez? La règle
à appliquer ici est, comme toujours,
simple et parfaite; «Soit que vous
mangiez, soit que vous buviez, soit
que vous fassiez quelque autre chose,
laites tout pour la gloire de Dieu
(1 Cor. X. 31). Est-ce pour glorifier
Dieu que vous fréquentez cette personne amie? Est-ce pour gloriiier
Dieu que vous acceptez telle invitation
à dîner? ou n’est-cfe pas plutôt pareeque-vous aurez du plaisir,, et que
peiU-êlre vous rencontrerez une personne que vous aimez, ou pour quelque raison du même genre? Esl-cc
là suivre le Seigneur Jésus? Lui n’a
prononcé aucune parole, n’a eu aucune pensée, n’a fait aucune chose
qui pc Jùt pour la gloire de Dieu.
C’était là le seul motif qui le déterminait à entrer en relation avec qui
que ce soit. Est-ce le vôtre aussi?
Que votre,conscience réponde. Et-si
vous pouvez continuer à vivre avec
des gens mondains et à mener une
vie mondaine, vous .aurez sans cosse
d'aniers chagrins, cl il vous faudra
venir avec un cœur brisé et contrit
au trône de la grâce, ou bien vous
montrerez que vous êlc.s sans cœur’
à l’égard du Criicilié. Vou.s ne con
naissez pas le Christ que le monde
a crucifié. Vous n’êles pas à Christ,
vous n’èles pas un clirélien.
Acluellement il n’ûst rien qui corrompe 1-a chrétienlé d’une façon plus
évidente que l.a mondanité....
(Extrait de l'ouvrage La grâce et la vérité).
Cbrisl noire force
Il n’y a pas de vérité que les chrétiens sérieux soient plus généralement
disposés à admettre que celle de leur
absolue faiblesse. U n’y a pas de vérité non plus qu’on comprenne plus
mal et dont on abuse davantage. Ici
comme ailleurs les pensées de Dieu
surpassent celles des hommes comme
les cieux sont élevés par de.ssiis la
terre.
Le ch rélien s’efforce souvent d’oublier sa faiblesse; landi.sqüe Dieu veut
que nous nous en souvenions et que
nous la sentions profondément. Le
clirélien désire la vaincre cl en être
délivré; mais Dieu veut que nous y
cherchions notre repos et même notre
joie. Le chrétien la déplore; mais
Christ lui apprend à dire : « Je prends
plaisir dans les infirmités... je ne me
'glorifierai point do moi-même sinon.
5
____277.
■vwv %/\/v^rw\/N/vrvw\
flans mes infirmités » (Cor. xir, lO» 5).
Le chrétien pense que sa faiblesse
est le plus grand empêchement qu’il
rencontre sur la voie de l’obéissance
et de la consécration au Seigneur;
mais Dieu nous dit, que là est le
secret de la force et du succès. C’est
notre faiblesse, cordialement acceptée
et constamment reconnue, qui nous
donne droit et accès à la force de
Celui qui a dit: ma/brcc s’accomplit
dans la faiblesse.
Lorsque le temps où Jésus devait
monter sur le irone fut proche, il
dit à ses disciples: «Toute puissance
m’est donnée aux cieux et sur la
terre». De même que de prendre sa
place à la di'oile de Dieu élait quel»
que chose de nouveau et de véritable,
-T-un progrès réel dans l’iiistoirc du
Dieu-homme, — ainsi en était-il aussi
de ce revêtement de la toute puissance. Désormais celle toute puissance était confiée à l’homme ,lésusChrist, afin que par le canal de la
nature humaine, elle pût manifester
an dehors son aciion. Aussi l’entendons nous rapproclier l’une de l’autre
la révélation de ce qu’il allait recevoir avec la promesse de la part qu’y
auraient ses Apôtres. Et c’est dans
ce pouvoir d’un Sauveur tout puis.sant que le croyant doit trouver sa
force pour vivre"'et pour travailler.
]| en fut ainsi pour les disciples.
Pendant dix jours ils adorèrent et
attendirent aux pieds de son trône.
.h'sus-Christ fut, pendant ce temps là,
l’unique objet de leurs pensées, de
leurs affections, de leurs désirs. Mais
dans un tel culte de foi et d’amour,
leurs, ûmes s’élevaient à un état de
communion intime et intense avec
Celui qui élait assis sur le trône; et
lorsqu’elles furent suffisamment préparées, le baptême de puissance descendit sur cites, li y eut de la puissance en eux et autour d’eux.
Cette puissance vint pour les rendre
aptes à l’œuvi'e à laquelle ils .s’étaient
consacrés, celle de rendre témoignage
par la vie et par les paroles à leur
Seigneur invisible. Chez quelques-uns
le léraoignage principal devait être
celui'd’une vie sainte révélant le ciel
et le Christ. La puissance èlail venue
au dedans d’eux pour y ériger te
règne, pour leur donner la victoire
sur le péché et sur l’égoïsme, pour
les rendre capables de témoigner, par
des faits évidents, de la puissance
que Jésus a de faire vivre comme
des saints des hommes sur la terre.
D’autres devaient se consacrer enliéremenl à parler nu nom de Jésus.
Mais tons avaient besoin, et tous reçurent le don de la puissance pour
démontrer, que désormais Jésiïs avait
reçu le royaume des mains de son
Père; que toute force aux cieux et
sur la terre lui élait vénTabicmenl
donnée, et que par lui elle était véritablement répandue sur ses disciples, suivant leurs besoins. Ils reoul’ent le don de la puissance pour
démontrer que le royaume de Dieu,
auquel ils appartenaient, n’était pas
en paroles mais en vertu. 'De telle
sorte, ayant de la force en eux même,
ils en avaient au dehors. La force de
Dieu fut sentie môme par ceux qui
ne voulaient pas la reconnaître (Act.
Il, 43; IV, 13; V 13).
Eh bien ! ce que Jésus fut à l’égard de ses premiers disciples, il
l’est pour nous .aussi. Toute notre
vie, toute notre carrière de disciples
reconnaît son origine et trouve sa
sécurité dans les paroles : « Toute
puissance m’est donnée aux cieux et
sur la terre », Ce qu’il fait en nous
et par nous, il le fait avec une irrésistible puissance. Ce qu’il demande
et prétend, il le fait lui-même par
cette même vertu. Tout ce qu’il donne
il le donne avec puissance. Chacune
des bénédictions qu’il répand sur
nous, chacune des prome.sses qu’il
accomplit, tout, tout doit être accompagné de force. Tout ce qui vient
de Jésus assis sur le trône doit porter
le sceau de la force. Le chrétien le
plus iïiible peut être sûr que s’il demande a être gardé du péché, à
croître en sainteté, à porter beaucoup de fruits, ces prières seront
exaucées par une verlu divine. Le
pouvoir est en Jésus; .Tésus est à nous
6
,„,278.______
: t
IV
avec toute sa plénitude, et c’est en
nous, ses membres, que le pouvoir
doit agir et se manifester au dehors.
iLa fin au prochain numéro^
L’arche de Noé?...
Un correspondant du Levant Herald
écrit de Trebisonde que la Commission chargée par le gouvernement turc
de iïiire une enquête sur les désastres
causés récemment per les avalanches
dans les montagnes de l’Arménie, a
fait une découverte qui va exciter
un grand intérêt dans le monde civilisé. Sur !e.s hauteurs de rune des
vallées du Mont Ararat, ils ont trouvé un amas gigantesque, en bois
très noir, gisant au pied d’un glacier
et ne montrant que rune de ses
extrémités. Ces savants commissaires
ont conclu que cela ne pouvait être
autre chose que l’arche dans la quelle
Noè et sa famille ont échappé au
déluge.
L’endroit où celte fameuse trouvaille a été faite est à cinq journées
de chemin de Tréhisonde, dans la
province de Vau, dans l’Arménie et
a quatre lieues des frontières de la
Perse.
Pour y parvenir, nos voyageurs
durent traverser une épaisse forêt
d’un parcours si difficile qu’ils furent
obligés bien souvent de suivre les
torrents, et de marcher dans l’eau
jusqu’à la ceinture. Celte eau/ était
très froide puisqu’elle sortait des
glaciers.
Après trois ou quatre heures de
voyage très périlleux, au milieu des
neiges qui couronnaient les précipices,
les commissaires du Sultan se trouvèrent en présence d’une énorme
masse noire qui sortait de la place
d’une vingtaine à trente pieds environ
sur le côté gauche d’un précipice. Ils
constatèrent que cet énorme amas
était fait d’une espèce de bois qui ne
croit pas dans ces parages, ni dans
les lieux avoisinants, mais seulement dans les chaudes plaines db
l’Euphrate, où il est appelé bois de
Iiim par les habitants; ce qui serait
le bois de Gopher de l’Ecriture.
Celle construction faite avec une
grande solidité est dans un bon étal
de conservation et enduite extérieul’emenl d’un vernis gris-foncé.
La partie qui sortait de la glace
semblait avoir de quarante à cinquante
pieds de hauteur, mais il n’a pas été
possible de savoir à quelle profondeur
cette masse se trouvait dans le glacier.
S’étant fait un passage dans l’un des
côtés, les explorateurs constatèrent
que l’intérieur était en grande partie
rempli de glace, et divisé en compartiments de douze à quinze pied de
hauteur. Ils ne purent pénétrer que
dans trois de ces compartiments, vu
que l’accès aux autres était obstrué
par la glace, et aussi par ce qu’ils
craignaient que cet édifice ne s’écroulât dans le précipice à cause de la
grande quantité de glace dont il était
chargé.
Les commissaires sont fermement
Sersuadés qu’il s’agit de l’arche de
oé. L’un d’eux, le capitaine anglais
Gascoigne, attaché à l’ambassade britannique auprès du sultan de Constantinople, est connu dans le monde
comme savant et comme observateur.
Ces messieurs s’appuyent sur le fait
que l’arche ayant été enveloppée par
la neige gelée, elle a pu se conserver
parfaitement, d’autant plus que s’étant
arrêtée sur l’un des pies de la chaîne
de l’Araral, comme le dit l’Ecriture,
l’arche reposait sur le sol et non sur
la glace puisque les eaux avaient
recouvert toute la terre. Toutes les
plus hautes montagnes qui sont sous
tous les deux en furent couvertes.
(Gen. vu. 19).
Les commissaires se hâtèrent à leur
retour de faire part de leur découverte au Sultan, cl sur la demande
de l’ambassadeur d’Allemagne, ' des
mesures ont été prises pour la conservation d’un objet s1 inlcressanl pour
le monde entier.
(De la Daily Eevew du li Août 1883).
E, Bo.xnet, past.
7
279
Qiivûjiie^. vieilla de 30 ans, la lellre
suivante tv’en conserve -pas moins
une bonne partie de son achcalité,
et c'est ce qui nous décide à la publier.
... Vous savez que ce n’est guère
mon habitude d’écrire en réponse aux
lettres que vous m’adressez de temps
à autre; non que les sujets mômes
que vous traitez à votre manière ne
méritent <à tous égards d’être soigneusement examinés; mais uniquement
parcequû je ri’aime pas la controverse
inutile, et je la crois telle avec vous
qui ne m’avez jamais paru disposé à
vous laisser convaincre. Je dois en
outre vous dire i'ranchement qu’il y
a souvent dans vos lettres, et c’est
le cas de la dernière, une telle confusion d’idées et de langage qu’il est
fort difficile et quelquefois impossible
de comprendre exactement votre pensée.
Vous avez cru vous sentir appelé
de Dieu à être docteur des ignorants;
mais quant à moi j’ai la conviction
profonde que jamais vous n’avez reçu
\ine pareille mission , et la preuve je
la vois dans l’incapacité où vous êtes
de vous exprimer avec clarté, de
sorte que l’instruction que vous pourrez donner doit nécessairement être
très imparfaite. Vous êtes sorti de
votre place qui était pourtant assez
belle; vous vous êtes élevé vous-même
et depuis cette époque, vous êtes
tombé plus bas que vous ne vous
l’imaginez. Quand, après avoir cru
à l’efficace du sang de Jésus-Christ,
vous vous sentiez heureux du pardon
reçu et désireux de faire goûter à
d’autres pécheurs la même joie et la
même paix, alors vous étiez à votre
place; quand vous cherchiez les pécheurs pour leur parler de Christ,
le Seigneur était avec vous et je sais
que vous avez été béni. Mais depuis
que vous vous êtes en quelque sorte
dégoiilé du pain et que vous avez
recherché des aliments plus délicats;
depuis que vous vous êtes enfoncé
dans les profondeurs de la prophétie,
en vous jetant à corps perdu dans
un systémo humain, depuis que vous
avez, soi-disant, travaillé à rassembler les enfants de Dieu, vous avez
fait votre œuvre et non pas celle du
Seigneur, et aussi vous a-l-il abandonné.
Ne vous étonnez pas si je vous juge
aussi sévèrement et ne croyez pas que
je sois sous l’impression de la colère
ou de l’irrilalion. J’ai passé environ
une semaine au lit; j’ai beaucoup
pensé à vous et à l’œuvre que vous
faites, et j’ai vivement senti l’obligation de vous parler avec la plus
entière franchise. C’est un devoir que
j’accomplis à votre égard.
Vous avez posé le fondement, j’aime
à le reconnaître et c’est pour cela
que je vous écris. Mais ce que vous
bâtissez dessus ne subsistera pas. Le
système que vous avez embrassé est
à mes yeux absolument anlibiblique ;
je le regarde comme une œuvre de
Satan pour nuire à l’œuvre de Dieu.
Notre plus grand ennemi spirituel
c’est l’orgueil, inséparable d’un esprit
d’indépendance; en politique il produit l’anarchie, en religion il produit
le plymouthisme.
En vain l’Ecriture dit-elle que Dieu
est un Dieu d’ordre; en vain établitelle clairement des conducteurs de
l’Eglise: non, dit le système, l’esprit
seul conduira; manière fort commode
pour que chacun se conduise soimême. J’ai dit que depuis votre
complète adhésion au système darbysle Dieu vous a abandonné, non
comme individu, comme racheté de
Christ, mais comme ouvrier. Où
sont en effet les preuves de votre
mission? où est le témoignage que
Dieu a rendu en la personne de ceux
qui vous ont suivi? En est-il un seul
qui possède quelque chose de plus
qu’auparavant? Je ne veux ftvire aucune personalilé, et vos adhérents
sont heureusement, ou malheureusement, assez nombreux pour que je
puisse parler en général et sans pouvoir être accusé de faire des allusions
individuelles.
Où sont les fruits de l’esprit, les
fruits de justice qui sont à ta gloire
de Dieu? ' Ils prétendent être sortis
8
.280..
de Babylone, mais quand on porte
ranimosilé, la haine et l’avarice dans
son cœur, et qu’on y a évidemment
dressé un autel à ces idoles, ne portet-on pas Babylone au dedans de soi?
Où est le zèle pour l’avancement du
règne de Dieu, l’amour de sa Parole?
Où Sont les progrès dans la reconnaissance et dans la vie chrétienne?
En général ce qui, selon moi, est
un témoignage de condamnation contre
le darbysme, c’est son indifférence
pour l’œuvre des missions au dedans
et au dehors.
Si tous les chrétiens évangéliques
étaient darbystes, les nations páyennos
seraient abandonnées à leurs ténèbres;
on oublierait l’obligation imposée ù
l’Eglise de prêcher l’évangile à toute
créature, de prier le Maître de la
moisson de pousser des ouvriers dans
sa moisson.
(A suivre).
presse française. A force de parler
de revanche et de guerre on y pousse;
il arrive alors ce que désigne le proverbe allemand: A force de peindre
le diable sur les murs, ou de parler
de lui on le fait apparaître.
SOÜSCRII'TION
en faeeur du, Collège VaudoU.
Maniant des listes prec. Fr. 2637,25
M. Ab. Tron, cand. theol. » 4,00
M. Girardon, Aoste .' » '10,00
M, Sus. Rostan de Courbevoi...................» 5,00
Hcüuc politique
JtUitie. S. M. le roi Humbert
et la reine Marguerite ont abandonné
Valdieri et sont rentrés à Monza. Les
collectes et les souscriptions pour
Casamicciola continuent avec entrain
et succès, ù l’intérieur et à l’étranger.
La fête des Tuileries pour cet objet
U très bien réussi.
— Le choléra a cessé
au Caire et est en décroissance à
Alexandrie.
AutÊ-iche. — Le comte de Chambord, le dernier des Bourbons de
France, appartcnafttà la famille aînée,
est mort le 24 août, le Jour de Saint
Barthélemy. Le comte de Paris, le
chef de la branche cadette, de la
famille d’Orléans est maintenant le
prétendant légitime de la couronne
de France.
Alieutngtte. — Un article de la
Gazzelle provinciale allemande, dû à'
l’inspiration du prince de Bismark,
se plaint du ton provocateur de la
En faveur de Casamicciola
Montant de liste préc. Fr. 44
Mad. Sus. Rostan de Courbevoi » 5
Paroisse de Praly . . . . » '12
Avis
.WIX MEMBRES
DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE VAUDOISE
1. La Société d'histoire vaudoise est
convoquée en assemblée générale pour
le mercredi 5 septembre prochain à
8 heures du soir, dans la salle du
Collège dite du Synode.
2. L’ordre du jour est celui qui a
été établi par l’art. 8 du Règlement.
3. MM. les membres de la Société
sont priés d’apporter avec eux tout
ce qu’ils estimeront de nature ù intéresser l’assemblée.
La Tour, le 27 Août t883.
Pottr le bureau
Le Président
B. Tron.
lî 11 N E s TI O 11 K in , (i ifra ri Í e Í A à m i n is l ra leur
l'igiierul, lmp. Chiaulore et Mascarelli.