1
m y
Compto-courant avec la Post*
PRIX D’ABONNBMKNTPAR AN
Ralle . . , , Fr. 3
Etranger ... » 6
Allemagne, Aulriche-HongriG,
Belgique, Brégj],DanBmarl{,
Egypte, Hollande, Suède,
Suisse, Uruguay etc,, en
s'abonnant à la poste Fr. 3
On s’abonne ;
Au bureau d'Administration;
^hez MM, les Pasteurs;
Chez M. E- Hubert (Pignerol) et
à l’imp. Alpina à Torre Pellice.
^’ubonnement part du 1. Janvier
et se paye d'avance.
Année XXI JN. 24.
13 Juin 1895.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seul© fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adreaser pourlaBédaction à.M
le Prof. H. Meille, Torre Pel’>
licef et pour T Ádminlstrntlon
à M. Jean Jalla, prof., Torre
Penice,
Tout changement d’adresse est
payé 0,10 centimes.
LE TEMOIN
E(JHO DE8 VALLEES YAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
' 'ous iiko serez, léoiolna. Act. 1, B. Suivant la vérité avec la charité. Epb« IV, 15. Que ton règne vienue. Sattfa. VI, 10
^ ni iki H ] r e ;
Communications officielles — L’Eglise et le
peuple — Le christianisme dans ses
rapports avec le monde — Correspondance ^ Chronitjuû Vaudoise — Evangélisation — Donnez — Revue RoHtique
— Avis.
COMMUNICATIONS OFFICIELLES
L’examen d’introduction à l’Ecole
Latine du Pomaret aura lieu D. V.,
1® Jeudi 27 Juin, à 8 h. du matin.
Les Consistoires sont priés de faire
Parvenir leurs rapports annuels à
la Table, avant le 12 du mois de
Juillet prochain.
Dans la répartition de.s collectes
souscriptions les Consistoires sont
'Uvités à se conformer aux recom*|>andaüous de l’article 32“ des Actes
RU dernier Synode.
Il y a quelques jours déjà, nous
^'^ons adressé à MM. les pasteurs
'U exemplaire des tableaux statisJJ*lues, etc. Si quelqu'un ne l’avait pas
yÇu, il est prié de réclamer auprès
'"e M. le [b-of. H. Meille.
Très honoré M.r le Directeur,
Nous nous permettons de rappeler
à Mess, les pasteurs et présidents
des Conseils d’Eglise que, d’après
l’art. 26 des Actes du dernier Synode, et la circulaire du 31 Décembre dernier, ils sont invités à
faire parvenir à M'' Henri Tron,
pasteur à. Villar Pellice, le préavis
de leurs Congrégations sur le Projet
de Constitution, pas plus tard que
le 30 Juin prochain.
Turin, le il Juin 1895.
Les membres de la Commission.
L’IÎGLISE ET LE PELPLE
Torre'Pellice, le 12 Juiji 1895.
Pour la Table;
J.-P. Pons, Modérateur,
Nous pouvons voir assez clairement dans le Nouveau Testament
que l’Eglise n’est pas le peuple.
Mais par l’action de l’Evangile est-ce
qu’une Eglise ne doit pas arriver à
se confondre avec le peuple? Nous
ne pensons pas qu’il puisse en être
ainsi.
Le peuple a son existence, son
développement d’après les lois établies par Dieu lors de la création;
il a son gouvernement, ses autorités,
ses institutions, un ordre auquel les
k
2
- 194
membres de l’Eglise sont tenus de
se soumettre à cause du Seigneur;
il a ses bénédictions, et aussi ses
châtiments, selon lu justice et la
miséricorde de Dieu.
L’Eglise n’existe pas par la naissance selon la chair, mais par la
naissance de l’Esprit; elle s’accroît,
se développe, se fortifie, .se gouverne
par les lois de l’Esprit; fidèle elle
vit et prospère, infidèle elle s’all'aiblit, meurt et disparaît de la scène
de ce monde, en tant que nous la
considérons comme Eglise particulière.
Les membres des Eglises sont
aussi appelés « peuple », mais c’est
le peuple de Dieu qui est pris du
sein des nations, « Dieu a commencé
de choisir parmi les gentils un peuple consacré à, son nom » (Actes
15,14; Rom. 9, 23 -26; 1 Fier. 2, 10).
Le peuple est comme la carrière
d’où les ouvriers tirent des pierres;
l’Eglise est comme la maison dans
la structure de laquelle elles entrent.
Il y a en cela une dilïérence telle
qu’il n’est permis de confondre l’E
glise avec le peuple que si la première cesse d'être une maison pour
n’être plus qu’une ruine, .serait-ce
le Colysée de Rome.
La formation et la construction
de l’Eglise, -ou le pa.ssage de la carrière dans la structure de la mai.son,
implique un travail intense, un déchirement, ou au moins un détachement, et un changement de lieu
et de situation. Les pierres ne passent pas de la carrière dans l’édifice auquel elles sont destinées, sans
l'action du levier et de la massue
et même de la dynamite ou de la
poudre, sans le marteau et le ciseau.
De plus toutes les pierres de la
carrière ne passent pas dans la
maison de Dieu,il y en a qui sont
ou deviennent des « écarts », il y
en a même qui se brisent en chemin.
Dans cette œuvre de Dieu, ce
n’est pas toujours ce qui est le plus
excellent aux yeux des hommes,
qui passe du peuple dans l’Eglise.
Le Seigneur a lui-même choisi les
londements de sa maison en des
hommes que certains édificateurs
regai'daienl avec le plus souverain
mépris. Et les péagers et les gens
de mauvaise vie deviennent les premiers, des membres de l’église,
landisqu’un grand nombre de ceux
qui avaient la prétention d’être les
seuls vrais représentants de la religion, sont laissés dehors.
Aussi en présence d’une telle action exercée par les ouvriers de Dieu
pour la formation de l’Eglise, le
peuple éprouve une certaine agitation. il est surpris, étonné, confondu;
il passe de la faveur à la haine, dé
l’indilférence à la persécution, de
l’adoration à la lapidation. Et en
ces moments mêmes, le Seigneur
prend des membres du peuple et
en lait des membres de son Eglise.
Le jour de la Pentecôte trois mille
personnes crurent et furent baptisées.
L’Eglise fut aloi's fondée. Ses premiers membres étaient le fait d’un®
création nouvelle. Les apôtres, gen|
du peuple, mais qui avaient été
avec Jésus, et avaient été rempli^
du Saint-Esprit ainsi que ceux qui
avaient persévéré dans la prière
avec eux, élalenl les nouveaux doe*
teurs dont les enseignements étaient
écoutés et mis en pratique. ÜU
amour nouveau et d’une puissance
extraordinaire unissait les nouveau^
croyants et les mettait en communion de cœur et d’esprit. Le culte
subissait un changemetit non moine
grand: ils n’avaient pas des victimes
à offrir en saciilice, mais ils rapp®'
laient par une institution nouvelle
le sacrifice de Jésus-Gbrisl, et nOU- <
veaux sacrificateurs, ils offraient des
sacrifices spirituels agréables à DieU,
par Jésus-Christ. Cette vie nouvelle
pénétrée d’une sainte obéissance’
d’amour et de joie, d’un profonf
esprit de prières e.t de louanges
Dieu produisait de la crainte eft
chaque âme. Ceux qui la possé*
daient étaient agréables au peupr
tout entier. Cependant, tout lepeù*.
3
- 19S
pie, en ce moment bien disposé, ne
fiiisait point partie de l’Eglise, « mais
le Seigneur ajoutait tous les jours
à l’Eglise ceux qui étaient sauvés
Après le miracle que Jésus accomplit par Pierre et Jean, sur l’impotent de la Belle porte, tout le peuple
étonné court à eux, et ils commencent à l’enseigner. Les chefs du
. peuple interviennent, ils se voient
débordés par l’influence des apôtres,
ils voudraient l’arrêter, les faire
; taire, les punir, mais ils n’osent pas
' prendre des mesures sévères, « à
cause du peuple, parceque tous
^ glorifiaient Dieu de ce qui était ar1 rivé ». En attendant, quelques au, très milliers crurent, et passèrent
: par là du peuple à l’Eglise.
, Lorsque la discipline est exercée,
bous pouvons dire, par une action
directe de l’Esprit de Dieu sur
; Ananias et Saphira, et que le poui Voir miraculeux des apôtres se dé7 ploie parmi le peuple, la confusion
entre Eglise ét peuple est plus difficile que jamais: aucun des autres
7 (qui n’étaient pas croyants) n’osait
' Se joindre aux disciples, mais le
peuple leur donnait de grandes
louanges; et cependant, le nombre
de ceux qui passaient du peuple à
l’Eglise, par la foi qu’ils avaient au
Seigneur, s’augmentait de plus en
plus.
> Le peuple de Jérusalem fut pendant quelque temps subjugué par la
puissance de vie qui s’était manij^estée et il protégeait de sa faveur
Çs apôtres et l'Eglise. Bien que
l’pppo.sition fût initiée par les chefs,
J^’était un temps de paix, pendant
lequel le passage du peuple à FEglise s’eftectuait d’une manière acl■-^irable pour l’édification de celte
dernière (Actes 9, 31; 16, 5).
„ Mais l’opposition va bientôt se
(7 fortifiant, et elle cherche son appui
l;dans le peuple «Ils émurent le peu7 pie » (Actes 6). Du moment où le
l^ang du premier marlyf a coulé, la
ÿViolence sera employée contre les
croyants, non seulement en Judée,
mais partout où l’Evangile sera annoncé. Les Juifs incrédules sont les
initiateurs de ces persécutions, et
ils tâcheront partout de pousser le
peuple à se soulever contre les prédicateurs de l’Evangile' et contre les
frères. Et plus ou moins les mêmes
scènes se reproduisent partout. Après
les succès des apôtres, arrive l’opposition haineuse et active qui lâche
de mettre de son côté la multitude
et les autorités. Et le peuple est
partagé entre les chrétiens et leura
ennemis (Actes 14, 5). Du sein de
ces déchirements, de ces luttes, les
Eglises surgissent partout, et la parole de Jésus s’accomplit: «Pensezvous que je sois venu apporter la
paix sur la terre? Non, vous dis-je,
mais plutôt la division (Luc 12, 54).
Dieu aime aussi les peuples, non
seulement pour leur donner la nourriture avec plusieurs autres biens
terrestres, mais aussi pour les bénir
en la postérité d'Abram. Ceux qui
croient sont bénis avec Abram qui
a cru. Mais il y a des hommes désobéissants qui s’opposent à l’œuvre
de Dieu. L’Eglise est là pour rassembler les croyants, et non pour
recevoir et bercer dans son sein les
incrédules qui sont prêts à étouffer
la vie par l’Esprit, à peine elle se
manifeste.
Plus l’Eglise a conscience d’elle
même comme étant comjiosée de
disciples du Seigneur, plus elle est
animée de l’amour de son Sauveur
et de son Epoux, et plus elle aime
le peuple au sein duquel elle se
recrute, et les peuples qui sont
bien éloignés d’elle; elle est populaire, elle est agréable au peuple.
Elle peut être méconnue, persécutée
par Faction des pervers, mais son
influence est toujours bénie. Elle
est lumière, et sel.
Quand l’Eglise s’est confondue
avec le peuple ou avec le monde
elle a perdu son caractère d’assemblée de croyants, et elle a persécuté
4
— 196
le petit troupeau de Jésus-Christ.
Cela s’est vu chez les catholiques
romains, en grand, et chez les protestants.
Le Cliristiaiiisiiie dans ses rapnorîs avec le moade
Î.e ileuve de la vie chrétienne ne
se laisse pas volontiers comprimer
et resserrer entre les barrières
d’une dévotion étroite et sèche qui
ne connaîtrait que l’existence d’outre
tombe. 11 va au contraire se répandant à larges ondes au prolit de
toutes nos activités sociales. Aussi
l’expérience atteste que l’on rencontre de vrais disciples du Christ dans
tous les domaines et dans toutes les
vocations qu’impose l’aclivilé sociale.
L’esprit de Christ ne souffle pas
seulement sous les voûtes de nos
églises; on entend également sa voix
et sur nos places publiques et dans
l’atelier de l’artiste et dans l’humble
retraite du savant et du travailleur.
En plein Océan, au milieu de la
tempête, plus fort encore que le
sifflet du commandement, le matelot
peut entendre sa voix et, sur le
champ de bataille, le.s cris et les
horreurs de la lutte ne l’empêchent
pas de relentir au cœur du soldat,
qui triomphe ou qui meurt pour la
sainte cause de l’honneur et de la
patrie.
Le Seigneur Jésus nous a montré
dans deux paraboles ce que doit
être le Christianisme dans ses rapports avec le monde. Le royaume
de Dieu, nous dit la première, est
sernhlahle à une perle pour laquelle le marchand vend tous les
biens qu’il possède, Et la seconde
le compare à du levain qu’une femme
met dans trois mesures de farine
pour qu’il les pénètre de sa vertu
(Matt. 13, 33, 45). La perle nous
dit le royaume de Dieu dans sa
signification strictement religieuse;
il est le trésor auprès duquel tous
les autres ne valent que pour être
sacrifiés. Le levain, au contraire,
nous enseigne que le Christianisme
doit pénétrer dans la sphère des
intérêts matériels et temporels pour
les relever et les sanctifier par son
influence. En entrant dans le monde,
le Christianisme trouve comme fout
autant de puissances avec lesquelles
il doit compter, la société, l’état, la
famille, l’art, la science, les mœurs;
à lui, comme au levain, de les pénétrer et de les régénérer. De même
que le levain dans la pâte doit se
di.ssoudre et .se faire invisible, de
même le Christianisme dans la vie
sociale ne veut et ne doit se laisser
entrevoir que par ses bienfaits et
son influence rédempfrice. Si l’on
veut comprendre le Ghiisüanisme,
il faut savoir concilier ces deux
paraboles. Ceux qui ne retiennent
que la perle ne connaissent que la
piété exclusive, timorée, qui trembla
devant les homrae.s, se fait aseétiqu®
et claustrale et ne vit que pour rechercher un milieu privilégié, capable de la défendre contre les
poursuites du monde. Quand, aii
contraire, on sacrifie la perle ao
levain, on enlève à la religion toute
valeur propre et on ne la considère
plus que comme un moyen pouf
servir au profit des grands intérêts
sociaux.
Martensen {Morale p. 39).
CORRESPONDANCE
Frai, 4 Juin 1895.
Honoré Monsieur le Directeur
du Témoin - Torre PelUc^'
Je renonce à vous donner uO ;
compte-rendu détaillé de notre fêl® :
de Mercredi 29 courant, sachant
vous ne ponv«?. disposer que d’ul*
espace très restreint de votre jouf'
nal.
Mercredi, comme vous l’aviez aH'
noncé, a eu lieu l’inauguration d®?
écoles élémentaires de la Daroiss®
de Pral, avec l’intervention des pas'
5
197
leurs du Villar, de S.t Germain, de
Villeséche, de Macel et de Rodoret;
ee dernier avait été expressément
chargé du discours d’inauguration.
Dès le matin une grande assemt*lée, comme à l’occasion des granités fêtes, se trouvait réunie sur la
place des écoles. L’on voyait sur la
figure de chacun exprimée une joie
bien légitime; joie de pouvoir enfin
Contempler, grâce aux sacrifices considérables qui ont été faits par la
presque totalité des membre.s de
oette paroisse et auxquels sont vehus s’ajouter les dons de quelques
Smis à la porte desquels nous n’avons pas frappé en vain, de voir,
fiis-je, de leurs propres yeux la réiilisation d’un désir, dont la nécessité absolue se faisait sentir chaque
année avec de nouvelles forces.
La cérémonie d’inauguration comHiencée à 10 heures se termina vers
1 h. en laissant en chacun une des
rneilleures impressions.
Après l’inauguration, les quelques
Personnes venues du dehors s’arrèièrent pour examiner, surtout les
l'tancs, qui d’après notre délégué scoiaire n’ont rien à envier à ceux des
éfieilleures écoles de l’Italie.
En même temps, dans la salle supérieure, la société des jeunes filles
de la paroisse avait préparé une
Venle, qui a produit, pour commencer, la somme de 120 frs. dont une
partie est destinée pour l’œuvre d’évangélisatioii, et l’autre pour couvrir
le déficit considérable qui pèse sur
nos écoles.
Agréez, Honoré Monsieur, les
salutations de votre
P, Giraud.
CHRONIQUE VADDOISE
TORRE PELLIGE. — Deuil.
Notre frère et collègue dans le
hiinistère M. Jaques Roland vient
d’être rudement IVapfré par le départ de sa compagne, Madame Jenny
Roland, née Peyrot,décédée à Paime,
le 7 courant, et ensevelie à Torre
Pellice, le lO. De très nombreux
amis des deux familles ont pris part
au cortège funèbre et ont tenu à
montrer au mari, aux enfants, aux
frères et aux sœurs et aux autres
parents de la défunte toiile la part
qu’ils prennent à une épreuve qu’une
longue et pénible maladie faisait
prévoir comme proche mais qui n’en
est pas moins pénible â supporter.
Nous les prions de vouloir accepter
l’expression de notre chrétienne sympathie.
EVANGELISATION
SICILE. La semaine sainte oiïre
un prétexte pour encombrer les rues
de mannequins chargés de représenter autant de saints personnages.
A Palerme, raconte un chroniqueur
de journal, parmi les nombreuses
processions de l’Addolorala et du
Christ mort, « avec les Juifs traditionnels armés de pied en cap », on
a beaucoup remarqué le.s costumes
riches et chamarrés de la Congrégation Solidad; et la « great attraction », le « clou » de la pantomine
a été le moment solennel où la
Princes.se S. E., dame d’honneur de
la reine, a couvert dévotement, au
nom de la Souveraine, les épaules
de l’A ildolorata d’un richissime manteau de velours à ramages, orné sur
un de ses pans de la croix de Savoie.
Les péripéties comiques de cette
indigne simagrée sont trop connues
pour que nous les répétions ici;
seulement il se produit parfois des
incidents nouveaux et piquants. En
voici un p. e. .A Riesi les deux statues de Christ et de la Madone finissent par se rencontrer après s’être
longtemps et vainement cherchées,
comme c’est d’ailleurs la coutume.
Au moment de la ¿fâtnia, rencontre,
l’Addolorala court vers son fils, les
bras étendus, et se penche comme
6
~ i98
pour le serrer sur son cœur. Le fils,
de son côté, respectueux et pieux,
voyant sa mère, se hâte à sa rencontre et se baisse pour lui baiser
les mains. Que se passa-t-il ce jourlà ? Les porteurs de Marie déployérent-ils trop de zèle? Le fait est que
ce fut la mère qui baisa la main à
son fils. Un hurlement de la multitude excite les deux cortèges et les
lance l’un contre l’autre, personne
ne voulant se déclarer coupable d’un
pareil crime. Les coups de poing
pleuvent et bientôt on voit luire au
soleil les lames des couteaux et des
rasoirs. La police accourt et apprend
d’un sacristain que l’on a crié; «Vive
l’anarchie et la révolution sociale»;
pieux mensonge dit dans le but que
rien ne vienne empêcher une promenade des icones du lieu,
Un pique-nique bien réussi ce fut
celui qui eut lieu à Palagome en
l’honneur de S. Fébronie. Le but
de la promenade est une pierre sur
laquelle est gravée une croix, et au
dessous quelques fleurs éparses. C’est
là, dit la tradition, que la vierge
trouva un refuge au temps des persécutions contre le christianisme.
La foule qui a déjà émis de formidables vivats au moment où, dans
l’église mère, la sainte apparaît au
milieu d’un tronc d’arbre qui s’est
miraculeusement fendu, et toute entourée de centaines de petits anges,
maintenant, dans cette retraite alpestre ne se contient plus. Chacun
veut être le premier à se frotter les
épaules à la pierre miraculeuse en
répétant la formule; «S. Febronia
durgatini li ri ni ». Après avoir baisé
la croix, il crache sur les fleurs (re
présenlaut les séductions diaboliqufes) et dit ; « Vattinni a lu Terno
brutta bestia »...
Mais cette superstition, comme elle
tourne facilement au fanatisme persécuteur] Ils le savent bien ces amis
de R. qui virent leur maison entourée d'une foule menaçante et dont
quelques-uns furent obligés d'aller
à la messe. Et cet évangéliste de G.
qui a recouru en vain auprès des
autorités contre les outrages qui lui
ont été faits par quelques membres
d’une procession. Et ce colporteur
qui vient d’être expulsé de S. sous
prétexte qu’il trouble l’ordre publiéEn vérité c’est à croire que les autorités son en train de former avec
les prêtres une sainte alliance et de
m
se donner la main.
Toutefois l’Evangile avance. Un t
jeune frère de D. doit lutter avec
la personne qui rend la résistance q
le plus pénible, avec sa mère. Pouf J
elle il est damné. Elle voudrait le ra-y
mener, et voyant que toutes ses^
paroles sont vaines, suivant en cel#.;4
les conseils de son confesseur, ellô' j
lui asperge, la nuit, le visage d’eau
bénite et fouille dans ses poches pouf
trouver le livre qu’il lit constamment
et qui a fait tout ce mal.
Un autre jeune homme doit pa- *:
raître bien cruel à sa famille cefu-'-;^
sant de donner sa contribution pour ■
« rifrescari l’armuzza », rafraîchir la
petite âme, d’une sœur morte à
quatorze ans qui se trouve en Pur*' ,
gatoire.
Le Seigneur qui transforma le persécuteur Saul dans l’apôtre Paul,
accomplit encore aujourd’hui une
œuvre merveilleuse de conversion ■
dans lés cœurs les plus durs. A "
connu pour son bigotisme pour être
l’humble serviteur des prêtres, est
devenu un des fréquentateurs leà
plus assidus du local évangélique. \
Le cas de’“est encore plus remarquable. L’Evangéliste debout sur le
seuil du local invitait le monde à
entrer. Il s’adressa aussi à un homme qui en 1893, lors cVune novena,
se distingua par son zélé en frappanf
du tambour sous les fenêtres de
l’église et en criant; A bas les pro-^
testants, à la porte les diables, vive
Marie immaculée, vive Sa Sainteté!»
11 entra, le chant l’émut, les paroles
qu’il entendit l’étonnèrent au pln^ ,
haut point. Se tournant vers ùn voi- ,
sin, il lui dit: Voyez-vous comme'"*
les prêtres nous trompent? et ils
Í
7
199 —
élisent fiue les Evangéliques sont
des hérétiques tandis qu’ils ne parlent que de Jésus-Christ! 11 alla
«errer la main de l’Evangéliste et
Inidit: «demain soir ¡’amènerai avec
éeoi mes enfants.» Il tint parole; il
fit plus: se tenant à la porte, il ar•'êtait les passants et les invitait à
entrer.
Extrait du
« Bollottino detla Missione ValdeSe ».
ELBE. « L’œiivi-e, écrit M. Notarbartolo, ne peut être plus réjouissante, Les cultes sont bien fréquentés;
aux conférences du soir il y a parfois plus de 200 personnes. Nous
avons acquis beaucoup de sympathies dans le pays. Il y a vraiment du
l'éveil, de la vie. Dieu en soit loué I
« À Bio Alto, à l’occasion du père
I--OUIS Ganavoro, de 71 ans, j’ai
pai'lé, au cimetière communal, de la
vie et rie l’immortalité eu Christ, é
une foule d’environ 900 personnes
accourue avec la fanfare et le.s drapeaux des sociétés de la bourgade,
pour honorer le défunt. L’attention
avec laquelle on m’écouta ne laissa
l'ien à désirer ».
DONNEZ !
Un soir, Luther se promenant
avec le docteur Jonas, donna l’aumône à quelques pauvres; le docteur donna aussi quelque chose,
mais seulement pour imiter son
compagnon, et dit d’un air sceptique: « Qui sait. Dieu me le rendra
peut-être ». — « Vous parlez, répliqua Luther, comme si Dieu ne vous
avait pas déjà donné ce que vous
Venez de donner à ce pauvre: il
faut donner libéralement et sans
teproche. Ecoutez plutôt une histoire;
« 11 y a en Autriche une abbaye
qui était autrefois très riche, et qui
l’esta riche aussi longtemps qu’elle
fut charitable; mais quand elle cessa
de donner, elle tomba dans l’indi
gence et y est restée jusqu’à ce jour.
Il advint, il n’y a pas longtemps,
qu’un pauvre vint à la porte de ce
monastère et qu'il sollicita une aumône qui lui fut refusée; il demanda
pourquoi on refusait de le secourir
pour l’arnour de Dieu, Le portier
du couvent lui répondit: « Nous
sommes pauvres nous-mêmes, et
nous n’avons rien de trop. »
» Alors le mendiant lui répliqua:
» — Voulez-vous qùe je vous di.se
pourquoi vous êtes tombés dans
l’indigence? Vous avez eu jadis parmi
vous deux frères, nommés Date (donnez) et Dabitur (il vous sera donné);
vous avez trouvé que le premiei'
était gênant, et vous l’avez mis à
la porte. Quant à l’aütre, le frère
Dabitur, il n’a pas tardé à le suivre
et quoique vous ayez fait pour le
retenir, il s’en est allé de son plein
gré. Voilà pourquoi l’un et l’autre
ont disparu. »
« Mon ami, ajouta Luther, celui
qui a l’intention de posséder quelque chose doit aussi donner; une
main libérale n’a jamais été vide, ni
pressée par le besoin. »
Transformations en Palestine.
Le chemin de fer entre Jalïa et Jérusalem, qui est ouvert à l’exploitation depuis le mois de septembre
1892, est en voie de transformer la
région qu’il traverse et les régions
voisines. La population s’accroît dans
les deux villes têtes de ligne; JalVa
compte maintenant 30,000 âmes —
presque le double du chiffre de la
population d’il y a quelques années,
— et Jérusalem en compte 60,000.
Le nombre des voyageurs qui circulent entre Jérusalem et Jalïa a
dépassé 40,000 dans le dernier service annuel. Une ville nouvelle s’établit à Jérusalem, sous les murs de
l’ancientie, et la population, qui a
pu s’initier au bienfait du charbon
de terre, bienfait inappréciable dans
un pays où les bois sont pour ainsi
dire épuisés, est en voie de s’e.iro-
8
200
péanisef. A Jalîa, on a créé des jardías publies, et le Irahc des oranges,
des ouvrages en bois d’olivier el de
l'huile d’olive a subi un grand développement depuis le commencement de l’antiée 1893. On a même
entrepris de récolter le bitume qui
flotte à la surface de la Mer Morte ;
el la Société qui tente cet essai a
fait venir, par le chemin de fer de
Jatía, des bateaux à voiles (¡u’elle a
ensuite expédiés sur charrette jusqu’au Jourdain. I.à, on les a mis à
flot, et ils sont descendus jusqu’à la
Mer Moi'le, où l’on a commencé l’exploilalion.
Keviie NIiüque
C’est avec une « joie honnête » que
nous laisons participer notre flotte
aux fêtes de Kiel et que nous l’euverron.s rendre visile à l’Angieterre
poui' lui apporter le salut de la plus
« amicale intimité » — Nos troupes
d’Afr'i(]ue ont renouvelé de Kassala
ITALIE. À l’inauguration de la
XIX® législature, Lundi derniei’, S.
M. a prononcé un discours contenant
les points suivants. La première et
la principale préoccupation de la
nouvelle chambre doit être la question finaneiaire, de manière à atteindre enfin ce pareggio. dont on
est désormais tout près. Ce résultat
obtenu on pourra s’occuper du prahlèmé ardu des finances locales el
préparer les réformes administratives. — Un projet de loi sera représenté d’après lequel même les
personnages occupant, les fonctiotis
les plus élevées seront jugés, en
cas de délinquence, par les tribunaux ordinaires.— La question sociale s’impose. «Mon gouvernement,
gardien de l’ordre, a dû le protéger
parla force, mai.'i, d’accord avec
moi il préfère à la force l’amoni'...
J’ai placé, vous le savez, la gloire de
mon régne, dan.s le bien être des
Immbles, el la meilleure manière
de vous associer aux joies de ma famille — que d’beureux événements
vont réjouir — sera de faire en sorte
que dans la grande famille italienne
il ne reste aucune cause de violence
el’de haine. — relations avec les
autres nations sont coi'diales. —
à Adua les fastes du courage ro
main ; il faudra maintenant viser à
organiser d’une manière définitive
l’Afrique Italienne, à obtenir qu’elle
devienne indépendante, financièrement parlant, de la Madré Patria,— « Puisqu’il s’agit de célébrer le
premier jubilé de notre Italie dans
cette troisième et éternelle Rome,
où il fut permis à mon père de
couronner l’édifice inébranlable de
l’unité nationale, je suis sûr de ne
pas vous demander en vain que,
par votre œuvre, cette année mémorable s'écoule au profil du peuple
italien.
.... Le respect à la dignité de ces
institutions libres qui constituent le
credo de ma Maison, vous inspire
dans l’œuvre de préparer l’avenir
solide et lumineux de la patrie
Italienne ! »
8. M. a été applaudie à son entrée et à sa sortie du parlement
d’une manière enthousiaste.
Gomme une bombe, arrive inattendu l’ordre de suspendre les' élections communales et pi'ovinciales,
déjà fixées pour les 16 et 23 cour.
VICHY
Maison protestante
depuis 6 frs. 50 par jour, gratuité
des eaux pour Messieurs les pasteurs.
S’adresser à Vichy;
M.lle Henriquet, 15 Rue Gallon
Villa des Tilleuls
ou à M. Gamus, pasteur 14, Avenue d’Orvilüers — Moulins (Allier).
J. P. Malan, Gérant
I Torre Pellice — Imprimerie .ûlpina