1
Huitième auuée
N. 38.
1' Août 18'7d.
L’ECHO DES VALLEES
FKUILLIi HEBDOMADAIRK
Spécialeinenl consacrée aux inlcréls inalériels el spiriiuels
de la Famille Vaurfoise.
Qua toutes les choses qui sont vém.ibles...... uccupeiit
vos pensées — f Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT
ltnlie. a domicile {un «ni Kr. 8
Suisse.................»5
Kraiice...............•
Allemaçne 6
Anglelèrre, Pays-Has . • 8
f'n numéro sépare : 10 cent.
nvmero arriéré : 10 cent.
; BUREAUX d’abonnement
\ Torbr-Pei.t.ick : Via Maestra,
i N .42. (Agenzia bibliogrofira)
î PiGNERoL : J. Chiantore Impr.
? • ^CKiN :J./. Tro«, via Lagrange
i près le N. 22.
\ Florenck : Libreria Ex-ange
lica, via de'Panzani.
ANNOXrES : 5 cen*:. la lign**
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a
dresser pour radministratiou
nu Bureau d Torre-PeUU e
Via Maestra M. 42 — pour la
rédaction ; a Mr. K. Maiuu
Prof, a Torre-I’eilice.
îSominaifo.
Cot)féreace.s de l'Ioreoep. — P(«ii'(|uoi
l’Epître aux Hébreux est-elle anonyme ‘—
Kcanijélisation. — Souvdles religicases. —
Dii-ers. — Chroiiigue locale. — Chronique
raudoke. — Chron. politiq.— Annonces.’
rOMÊRË^GËS DË FL0IIË\CË
* DE l’oRG A N 1 S.AT 1 O N DES EGI. ISES
( Voir N. 27).
TS'ous préférons de beaucoup au
langage des partisans du système
du prolongement de la ligne celui
de M. Prochet, et surtout celui de
M. Ribet; c’est un langage plus
simple et moins dangereux. M.
Prochet, invité par M. Geyrnonat
à faire connaître sa manière de
voir, s’exprime à peu près en ces
termes;
«L’Église Vaudoise avait deux
méthodes d’évangélisation. Elle
pouvait envoyer des évangélistes,
t'u leur disant que les forme.s du
culte et l’organisation , quoique
secondaires, avaient cependant
leur importance, et que, à causé
de cela, ils devaient constituer des
Eglises nouvelles sur le niodèlc
des églises des ^'allées; el, à ¡mon
avis, il aurait dû en être ainsi.
— L’Église Vaudoise a dit, au contraire, à ses évangélistes ; allez ,
prêchez , mais n’imposez aucune
forme, et laissez aux Eglises ellesmêmes le soin de s'organiser,
comme ellesl’entendent. Le Synode
de lSd5 a choisi cette seconde méthode , et a mal fait, à mon avis >•.
— Voilà qui exclut, ju.sqii'à un
certain point,,le sy.stèine du prulongement. M. Prochet n’ajamui.s
été partisan de l’article ¿’6 ¡des
Actes du Synode île 1855. Il veut
dire au Synode prochain que sans
union et sans organisation , b s
Eglises de l’Evangélisation se dispersent. Il espère que le Synode
le comprendra. Nous l’espérous
aussi; et nous sommes assuré que
le Synode dernier l’aurait compris
tout aussi bien. Pourquoi ne le
lui a-t-on pas dit? Nous le répétons, le fameux article du Synode
de 1855 n’est pas constitutionnel,
c’est un article de Synode qu’un
autre Synode peut abroger s’il a
2
218
de boones faisons de le faire. C’est
à la demande de la Table, quiétait alors Commission d’EvangélisatioD , que l’article a été voté;
les motifs que l’on faisait valoir
en 1855 pouvaient être excellents,
ils ne le seraient peut être plus
en 1873,, c'est-à-dire 18 ans plus
tard et maintenant que nous avons •
40 Congrégations. Le Synode peut
abolir cet article ou l’amender,
mais aussi longtemps qu’il existe,
le devoir de ses administrations
est de l’exécuter et de le faire
exécuter. Il y a, dans notre Eglise,
si peu de respect pour l’autorité,
si peu de discipline, que si nou.s
ne tenons pas à honneur d'observer les décisions de nos Synodes,
il ne nous reste pas grand chose
debout au point de vue administratif. La théorie du prolongement
de la ligne semble vouloir rendre
hommage à l’autorité du Synode,
mais en paroles seulement.
M. Ribet est encore plus explicite que M. Prochi't; «Depui.s de
longues années ,, dit-il , je fais
guerre à l’article de 1855 et je
l’ai toujours combattu au sein du
•Synode. Il est vrai que je fus battu
à plates coutures, mais aujourd’hui
je puis dire: 'Voici je suis ressuscité
et la victoire est proche. Cet article
n’a plus de valeur, puisqu’il se
prête, comme le premier article
du Statut, à des interprétations
multiples et diverses». — Voilà
qui jette par dessus bord toute
une prétendue science cavôurique..
«Nous voulons nous organiser,
dit-il plus bas, mais d’accord avec
le Comité et sous sa direction ,
parceque ie Cotnité est ràutôrité
déléguée parle Synode (pour faire
observer ses décisions ou pour
les éluder?). Nous ne sortons pas
des limites». fM. Ribet laisse au
Comité toute la responsabilité et
à juste titre. « Faisons donc ouvertement notre organisation, formons nos cadres ; et alors nous
pourrons résister à nos ennemis».
Dans les Synodes j’ai eu plusieurs
fois l’occasion de me plaindre que
l’on ne voulût pas organiser nos
églises efj'ai protesté que de cette
manière on faisait la cour au plymouthisme ».
POURQUOI L’ËPITRË AUX flÊBRËUX
est-elle anonyme?
Introdcctios.
Tons les théologiens commentateurs et
critiques ont été frappés de ce qu’un écrit
sacré aussi admirable de lumière, de profondeur et d’éloquence que l’est VEpÜre ,
aux Hébreux, fût un écrit anonyme. Et
quoique tons aient appliqué longuement,
fort longuement même, leurs connaissances et leur sagacité à élucider celte
question, elle n’est pas encore épuisée;
sans doulo parce que plusieurs se sont
bornés à marcher servilement sur les
traces les uns des autres. Les faits acquis
par toutes ces études sont cependant importants et décisifs. En voici un rapide
exposé.
1' — Faits acquis.
nJ Témoigtuige. d'un contemporain. —
Clément de Rome, disciple et compagnon
d'œuvre de l’apôtre Paul ( voir Philipp.
4[3), avait déjà dans les mains l’Epître
aux Hébreux, dont il cite des passages
entiers et en paraphrase d’autres dans son
épilre aux Corinthiens. Or, quoiqu’il n’en
nomme pas l’auteur, ce fait qu'e Clément
la cite couitne il cite ailleurs l'Ecfilure,
oa prôuvâ wot au moins .l’afûtiijaité et
3
-m___
t’aulorilé dès l’origiue. Uae pareille autoriié ne peut appartenir qn’à une origine
apostolique; si non l’Epîlre n’aurait eu
i|u’une autorité tout-à-fait secondaire, telle
que celle qui est attribuée aux écrits de Clément lui-même (voir note «). Mais, s’il
la savait d’origioe apostolique, à quel
autre pourrait-on l’attribuer si ce n’est à
l’apôtre Paul avec lequel il était plus particulièrement en relation, et dont il aurait
connu et respecté les motifs de garder
l’anonyme. —
Ajoutons que l’épître aux Coriàthiens
de Clément doit avoir été écrite vers l’an
68, puisque, d’une part, elle fait mention
des martyres de Pierre et de, Paul l’an 66),
et que, d’autre part, elle paraît, d’après
les sections 40 et 41, antérieure à la ruine
de Jérusalem ( l’an 70). Dans l’épîlre aux
Hébreux il est aussi fait mention du Temple et du culte lovitique comme de choses
existantes (Héb. 8(4, 9[9, 10|11, 13il0-ll).
b J Témoignages des quaires premiers
siècles. — L’antique version syriaque ( Peschito) que l’on fait remonter au_^l'siècle,
les églises et les conciles d’Orient, et tous
les écrivains ecclésiastiques de la langue
grecque, sont unanimes pour recevoir
cette épître et l’attribuer à l’apôtre PaulIl en est autrement des Latins, qui ne
l'ont reconnue oificiellemeut ()ue d’après
les Grecs, et cela seulement à partir du
concile d’Hippone (l’an 393). Mais on conçoit que les Latins aient è peu près perdu
de vue pendant trois siècles un écrit anonyme. dont Clément, l’un des mieux iniormés, s’était abstenu de)nommer l’auteur.
Il'faut observer aussi que Jérôme là la
fin du 4’ .siècle), est le premier des Latins
qui se soit occupé avec succès des épîtres
de PauL D’ailleurs, si l’épître aux Hébreux
n’est pas citée chez les Latins, l’épître aux
Romains ne l’est pas non plus chez les
Grecs. Ce fait ne prouve donc autre chose
Note a. On m’objectera l'autorité des écrits
sacrés de Luc et de Marc, qui n'étaient,
comme Clément, que des disciples, mais on
ne doute pas que Luc n'ait écrit auprès de
saint Paul , et Marc auprès de saint Pierre.
Tertullren (eontre Marcion IV, 1, vers la fin
du 2.e siècle] affirme ce visa apostolique
dea Evangilea.
que la lenteur de la diffusion des Ecritures.
cJ Indices personnels.— I.es indices personnélsicontenus ilans l’épître conviennent
tout particulièrement è l’apôtre Paul; il était
prisonnier eu Italie, et devait être bientôt
mis en liberté (Héb. 10|34, 13ll8,19,24),
et la manière dont il parle de Timothée
(Héb. 13(23) suppose en celui-ci un disciple bien-aimé dont il pouvait disposer.
On a objecté que le nous de ce membre de phrase de Heb. 2(3; «Salut qui...
nom a été confirmé par ceux qui l’entendirent, » oc peut convenir à Paul qui,
selon qu’il l’atteste lui-même (Gal. 1(12;
Ephés. 3|3), tenait directement du Seigneur,
par révélation, la doctrine qu’il prêchait.
A cette objection on répond que l’Apôtre
emploie ici le nous communicalif qui ne
décide rien sur sa personne. En effet, ce
membre de phrase fait partie d’une exhorlalioi) pathétique renfermée dans les
quatre premiers versets de ce chapitre 2,
et où la première personne est employée
qiyiHre fois (dans lo- teite grec). Cet
expmplede tournure première personne
^’est pas isolé , on peut ep -voir d'autres
dans Roji. 13(11-13, Tite‘3(37
d ! Type individuel des enseignements. —
Quel autre, mieux que le savant Paul,
l’illustre disciple du célèbre Gamaliel
i .Act. 22|3), était mieux préparé et plus
apte à comparer la nouvelle alliance à
l’ancienne? Il était des plus avancés dans
le juda'isme, c’est-à-dire, dans la religion
juive ( Gal. 1(14), et Joseph témoigne
( Antiq. liv. 20, dernier chap. ) que cette
connaissance était excessivement rare. Or,
en tenant compte de la diversité du sujet,
et de ce que Paul ne pouvait parler de
la même manière à ses compatriotes et
aux pa'iens, on trouvera que dans nôtre
Epître le type individuel des enseignement est bien celui du grand apôtre des
nations. Le savant allemand Tholuck énu* mère quatorze doctrines fondamentales,
où ce type individuel de l’auteur apparaît
le même que dans ses autres épîtres. Les
ressemblances dans l'emploi des termes
sont même si nombreuses et si frappantes
qu'elles ont embarrassé ceux qui ne voulaieui pas attribuer l'épître à Paul.
4
-220_
ej Caractères individuels de l'éloquence.
— l.e grand talent oratoire de l’Apôtre est
inrontestable, quoiqu’il n’ait pas <le prélention à l'excelience' de la parole (1 Cor.
1|17 2(1 ). Bossuet, si éloiiuent lui-môme,
en a fait un bel éloge, et avant lui Ensèbe et Jérôme; plus anciennement l.ongin,
litlératour païen, le met au nombre des
grands orateurs de la Grèce , et Clément
d'Alexandrie l’appelle l’excellent, le divin
apôtre. Ce qui caractérise sou éloquence,
c’est la sublimité des pen.sées, la ,force
des raisonnements, l’usage admirable qu’il
fait des Ecritures, la hardiesse et la vivacité de l’expression, la justesse des images, l'abondance et la beauté des figures.
Il est vif, pressant, impétueux, serré ; il
donne plus ii penser qu’il n’exprime. Or,
Imites ces qualités se retrouvent dans l’éfiîlro aux Hébreux. (d suivre).
©uangelbation.
rVoiivoiles «ixx jVtoxï<iiie.'—
I.’EvangélisàliÇn de qe pays si-longlentps
envidoppé par ^(♦s‘ténèbres les (dus épaisses, prend un développement qui attire
i’alt(>nlion générale. C’est une femme, Mlle
, Kankin qui, en 1847, à la fin de la guerre
avec les Etats-Cnis, encouragée |iar les
rapporls des soldais (lie.ux (|ui revenaient
du Mexiipie, se décida à enireprendro une
(Piivre missionnaire. Comme les lois d’alors interdisaient toute tentative de cette
espèce, elle, alla s'établira Brownsville
(Texas) sur le tleuvo Rio Grande, en face
do Matamoros. Eu 1854J, elle instilua un
séminaire ou institut d'éducationj, et depuis ce moment jusqu’en 1862, 200 jeunes
filles nées de parents mexicains y furent
reçues, et; par elles ou leurs amis, des
centaines de Bibles et de Nouveaux-Tesslaments pénétrèrent à Mexico.
La guerre de la sécession vint interrompre les progrès de l’œuvre; mais en
1865 Mlle Kankin la reprit. Avec l'appui
de l’Union chrétienne américaine et étrangère , eJJe put euvoyer sept colporteurs
indigènes parcourir le; pays. lEn 1868 ;i un
PQmt>re coRsidérable de Mexicains à Vil) at
de-Cos, ville de l’Etat de Zacatecas, furent
amenés à la vérité, un éolifice consacré
an culte fut construit et un pasteur régulier fut institué.
En janvier 1869, l’Union américaine envoya le rév. Riley organiser une mission
protestante dans la capitale. Etant né au
Chili’, U possédait parfaitement l’espagnol.
En arrivant, il trouva qu'une trentaine
de chrétiens évangéliques avaient des réunions régulières pour le culle et l’étude
de la Bible. A la tôle de ce petit troupeau
était un prêtre converti nommé Aquilas;
mais les cruelles persécutions que ce pauvre jeune homme eut n endurer amenèrent bientôt sa morl.
Les succès du docteur Riley n’ont pas
de précédents dans l’hisloire des missions
modernes. Il y a maintenant 60 congrégations organisées. A Mexico , quelques
prêtres distingués ont abandonné l'erreur
et prêchent l’Evangile, et plusieurs d’eutr’eux attirent de véritables* multitudes.
Il y a dans la capitale deux belles cathédrales possédées et occupées par les protestants. L'ancien couvent de San Francisco peut recevoir un immense auditoire.
Un autre couvent, celui de San José de
Gracia, peut contenir au moins 1200 personnes. Dans une. antre salle de la ville i
400 romanistes convertis prenaient la Cène,
il y a un an, dès mains du docteur Riley,
assisté par quatre anciens prêtres. — La
nouvelle de ces progrès a excité do plus
en plus le zèle des chrétiens des EtatsUnis , et d’abondanles souscriptions ont
fourni les moyens de donner un plus grand
développement à une œuvre si importante.
Tout récemment, une mesure des plus
graves a été prise par le Congrès mexicain. A plusieurs reprises déjà, depuis
18.58, des propositions avaient été faites
avec l'iutontion avouée de soustraire l’Etat
aux influences cléricales, dont le pays a
eu bien des fois à souffrir, mais jusqu’ici
ces proposiliobs n’avaient pas abouti. —
Dans sa dernière session', le. Congrès est
revenu sur ce sujet et a voté une loi par
laquelle .il déclare que l’Etat ue soutient
aucune religion et qu’il n’en interdit aucune, tant qu’elle ne porte |pas atteinte
à l’ordre établi. Cette loi meotioone encore
5
-5?1
il’antres mesures qui sonl pins ou moins
la conséquence de la première : le mariage civil est seul reconnu comme ayant
une valeur légale; aucune congrégation
religieuse n’a le droit do corporation; aucun citoyen mexicain ne peut être lié par
les vœux qu’il aurait prononcés comme
appartenant à un ordre religieux; la prestalion d’un serment ne sera plus exigée
devant les cours do justice.
, Semaine religieuse J
iiouucUcd rcÜgteu6C6
Algér'io. Le Kév. (rinsburg .pasteur
anglican et missionnaire, ii Alger est encouragé par les dispositions de bien des
Israélites auxquels il s’csl adressé.
Alsaee-r.iOi-1-aiiie. — Sous le
rapport du culte, la population de l’.VIsaceLorraine se divise en 1.223.1fil catholiipies,
250.694 protestants , 2.823 appartenant à
d’autres sectes chrétiennes et 49.812 Israélites.
Alleinagiio. — M. Reinkens, évêque des vieux catholiques allemands,
répondant à une adresse de .sympathie des
catholiques libéraux de la Suisse, prononce ces paroles ;« Ce que nous voulons
obtenir par nos réformes, c’est le retour
à sa pureté do l*aneienne Eglise, qui
était le .peuple chrétien constitué dans
la communion d’une véritable alliance
d’amour entre tous jles enfauts de Dieu.
... Nous .voulons triompher de la révolution introduite dans l’Eglise par la curie
romaine à l’aide de princes despotiques,
et rendre son efficacité à la simple loi
de l’Esprit du Christ pour la liberté de
tous et la bénédiction de .tous.
rvome. On s’occupe au Vatican de
la canonisation de l’Abbé de la Salle, fondateur de l’ordre des frères des écoles
chrétiennes, dits Ignorantins.
Etspagxte. Le projet de constitution
qui vient d’être lu aux [Cortès déclare le
culte complètement libre eU’Eglise séparée de l’Etat. ^l : u '
Madrid. — D’après la Im le synode
de Eglise espagnole a siégé à Madrid du
10 au 29 juin dernier, sous la présidence
de M. Ruet. Quatorze églises étaient représentées par 22 députés; six églises n’avaient pu envoyer leurs représcutanls.
Comme nous l’avons déjà dit, l’assemblée
s’est d’abord occupée d’un projet de catéchisme, ensuite d’un code de discipline
qui a été partiellement adopté. — A cette
occasion, la présence, dans le synode, de
membres allemands et écossais, a failli
causer une division déplorable, qui n’a
été,conjurée que par la prudence et l’esprit d'union des membres espagnols. —
11 eit fortement question de fonder à Madrid une école do théologie évangélique.
{L'Eglise Libre J.
Bei’no. I.a loi ecclésiastique, qui
a été discutée en premier débat dans la
dernière session du Craud Conseil de Berne,
présente, au moins dans ses traits essentiels, de grandes analogies avec celle
qu’on a voulu imposer au peuftle dans
le Canton de Neuchâtel, et par conséquent
aussi avec les changemenis constitutionnels qui ont été proposés à Cenève.
{Semaine religifusej.
Anglelot-i'o. — M. le comte Schaftesbury a dit, dans la dernière assemblée
générale de la Société Bibliipie de Londres,
que, depuis la promulgation du dogme de
l’infaillibilité papale, la demande des Ecritures à été en augmentant. La Russie offre
un nouveau champ à la disséminalion des
Saints-Livres. Son système de chemin de
fer ouvre le pays, dans toutes les directions, aux opérations de l’œuvre biblique.
— Le rév. Macfarlane, missionnaire de la
Nouvelle-Guinée, a terminé un discours
sur la Bible, rempli d’expériences chrétiennes, par ces paroles: « Il y avait une
fois une discussion sur une harpe d’une
certaine façon, qu’on croyait être la harpe
de David. Les uns disaient: Cela ne peut
pas être, la forme est trop moderne. Les
autres disaient; Les cordes ne sont pas
faites a,vec les matériaux qu’on employait
dans ce temps-là ; d’autres prétendaient
que cet iaslrumeat a’élait pas uoe harpe^
6
-»2
Pendant qu’on disputait, un vieux barde
s’est levé, est venu promener ses doigts
sur les cordes, et en a tiré la musique la
plus divine. Tous se sont tus , et d’un
commun accord ont déclaré que c’était
bien là une harpe et une harpe de prophète. Qu’on discute si l’on veut. sur
l’auteur de tel ou tel livre de la Bible,
mais qu’on la recommande comme la
Parole de Dieu, qu’on la lise et qu'on l’envoie partout. La vérité triomphera ».
Nous lisons dans la Semaine religieuse:
Les pèlerinages qui ont lieu en France,
tantôt dans une localité, tantôt dans une
autre, ne sont pas simplement, comme
on pourrait le croire, l’expression de la
piété, c’est-à-dire, pour nous, do la superstition des membres de l’Eglise romaine,
mais le résultat d’une vaste organisation
ultramontaine pour ranimer le zèle des
fidèles papistes et les unir les uns aux
autres.
Il y a un Conseil Général des pèlerinages, dont le siège est à Paris.
.àu dessous du Conseil Général, sont des
Comités locaux en aussi grand nombre que
possible; ils ont pour mandat de recruter
des adhérents et de diriger les pèlerinages, sous la haute surveillance du ¡Conseil Général et suivant le mot d’ordre du
Vatican.
Le but avoué des pèlerins ou des croisés,
ainsi appelés parcequ’ils portent une petite croix rouge sur un fond blanc, c’est
une croisade pacifique pour la délivrance
du Saint Père et le salut de la France.
Italie. — Dans le courant de juin
ont ou lieu les Synodes des deux branches des Eglises méthodistes italiennes.
Les représentans de la branche du nord
se sont réunis à Padoue et ceux de la
branche du Midi à Naples.
Oenève. — M. André pasteur à
Annecy a été nommé, pasteur de l’Eglise
de langue française à Plorance eu remplacetnent de II. Franel démissionnaire.
Viexui,©. -T-; Les anglais donnent un
bel exemple à l’exposition de Vienne.
Leais exposants a'j paraissent pa« le di'
manche, et leurs vitrines sont couvertes
ou dégarnies ce jour là. Cet exemple a
été invoqué par les commis de plusieurs
des grands magasins de la ville qui dès
lors ont dû rester formés le jour du .Seigneur.
Plusieurs protestants vivent trop de leur
passé. Il est bon de parler des sonllrances
et du triomphe des martyrs. Mais rien
ne. peut remplacer Jésus crucifié, vivant
dans le cœur par le Saint-Esprit. Il est
triste de voir que ce que les bûchers et
l’exil n’ont pu accomplir, un christianisme
formaliste a réussi à le faire.
Une question solennelle. ~ Combien vous
faudraii il de temps pour compter jusqu’à
un billion? Un billion est un million de
millions, et si vous comptiez deux ceuts
nombre par minule, il vous faudra neuf
mille ans pour finir le compte. Or, vous
devez vivre un billion d’années ou dans
le ciel ou dans l’enfer, et quand ce billion
sera passé, vous en recommencerez un
aulre, et même alors votre vie no fera
que commencer. Vous vivrez toujours,
que vous le vouliez ou que vous ne le
vouliez pas. N’est-ce pas horrible de penser que vous ôtes yn être immortel et
que vous ne pourrez jamais tomber dans
le néant! Cher ami, vous êtes dans une
terrible erreur si vous ne vivez que pour
ce monde, et si vous mourez sans être
sauvé, c’est uue faute irrémédiable. Jésus
est mort pour nous sauver, et si vous
allez à lui tel que vous êtes, fussiez vous
le plus grand des pécheur.?, il vous sauvera, car il a dit: «Je ne mettrai point
dehors celui qui viendra à moi I». Le temps
est court, votre âme est d'uq grand prix
et l’éternité est proche.
Duncan Maiheson.
— Butler, évêque anglican, 5ur son lit
de miH't, appela un autre ecclésiastique
et lai dit: Ibien que j’aie fait tous mes
efforts pour éviter le péché.etpaur plaire
7
-233
à Dieu, je sens tellemeot ma faiblesse que
fa mort in’eft'raie.
— Monseigneur, lui dit l’ecclésiastique,
vous avez donc oublié que Jésus est votre
Sauveur ?
— Non, répondit l’évêque, mais comment
puis-je me flatter (|u’il soit eu particulier
mon Sauveur?
— MonseigiK'ur, lui répondit le chapelain , il est écrit: «Je ne mettrai point
ilebors ('(‘lui (|ui vient à moi».
— Cela est vrai, répondit l’évêque, et
je m'éloiiue <pi’ayant lu cent fois ce passage, je n’eu aie jamais senti, comme en
ce moment, toute la valeur. A présent,
JC meurs lieureux.
'Education Chrétienne J.
l u exemple raie de libéralité. — Deriilèremeni les journaux anglais ont publié le teslamenl d’une Miss llarrison,
récemment décédée é Strelfield , laijuelle
[larlage entre 70'sociétés de mission ou
d’évangélisation une somme de plus de
1.600.000 francs. Toutes les dénominations
religieuses protestantes <l’Angleterre ont
eu leur paî t de ces libéralités. .Miss Harrison , au reste, consacrait déjà, de .son
vivant, près de cent mille francs par aunée aux œuvres en question.
Efforts fails en Angleterre pour améliorer les pahlicalions populaires. — Un
des plus grand fléaux île nos sociétés
actuelles, c’e^t la litlérature délestahie
qui envahit de plus en plus les populations des grandes villes et répand partout
le germe des passions les plus abjectes,
(l’est ce qu’ont compris les Anglais, et
aussitôt ils se sont mis énergiquement
à l’œuvre pour combattre ce mal; agences
locales, boutiques en plein vent, visites
et dépôts chez les libraires, tout a été
essayé, tout a réussi. Les plus grands
personnages briguent l’honneur de travailler à cette œuvre de civilisation et de
comservation sociale, [.’argent afflue , la
bonne volonté abonde.
Aussi voyez les résultats obtenus. La
.société patronne déjà 42 recueils périodiques mensupjs, dont beaucoup sont
illustrés; 28,' dont 18 spécialement religieux. sont destinés aux adultes; 14, dont
8 sont religieux, s’adressent aux enfants.
Six mille boutiques vendent- les livres de
la Société. En un an elle a fondé 267
bibliothèques et, en- une quinzaine d'années , 2663.
Chrontc|uc locale.
Elections municipales de la Tour. — Au
nombre des conseillers de la Costicre nous
avons porté par erreur Jourdan de la
Casassa au lieu de Peyrot de la l’onteteugna.
(ÎTKrflrnique ®auboiee
Examens de promotion de l'Ecole Ialine
du Pomaret. — Ces examens ont donné
des résullals beaucoup plus .satisfaisants
que ceux des classes correspondantes du
Collège de la Tour. Les 7 élèves de la
année ont obtenu la promotion, deux desquels avec, distinction. Des 7 élèves de
duxième année 4 ont été promus, le cin(|uième n’a i|u’nn examen à refaire, deux
ont échoué. Des 11 élèves do 1" année
8 ont obtenu la promotion, le 9* doit refaire un examen et deux ont échnué. —
Sur 2.6 élèves 19 sont promus, dcuix le seront en automne. — A l'examen d'entrée
en 1" année 16 sur 29 qui se sont présentés
ont été introduits.
Tdvanj^-ôlisî;*lton. — Nous apprenons par des journaux étrangers et par
la voix publique que .M. De Vita évangéliste à Naples a donné sa di'mission et
qu’elle a été acceptée; que M. Ribet do
Rome a obtenu, pour cause de maladie,
un congé do quatre mois et qu’il est remplacé par M. H, Tron et enfin (pie M. Hngon,
professeur provisoire au Collège jusqu’au
1" oclobro 1873, a été nommé évangéliste
à Lucqiies à dater du 15 juillet dernier,
c’est-à-diro dès les premiers jours des
vacances du Collège.
Leipzig;. Nous lisons dans le Leipziger
Tageblatt que M. Paolo Calvino a eu dans
la salle de la Bourse des libraires de Leipzig
une grande réunion sur rEvangélisation
lie l'Italie. A la fin de son discours M.'
Calvino a exprimé l’espoir de trouviœ eu
Alleraagno des secours pour celle œuvre.
L’assemblée a fait une collecte. Mais le
journal ajoute : « Nous pensons que nous
devons faire davantage et nous sommes
convaincus que dans nolie ville plusieurs
mains sont prêtes à soutenir, selon leurs
forces, les etforls des vaudois. Ces efforts
ne peuvent qu’être agréables aux allemands,
car les vandoissaisissent, pour ainsi dire,
le tauréan par les cornes, en combattant
les ultramontains dans leur propre foyer »,
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-224.
Chronique politique.
Le pape a enfin prononcé son discours
sur la suppression des corporations religieuses; ces auteurs, fauteurs, etc....
sont menacés des peines éternelles et autres aménités. Espérons qu’ils ne s’émouvront pasplus que de raison de ces foudres
qu'on peut désormais mettre dans le même
sac que le fameux tonnerre, de Jupiter.
Le discours entier est, en latin de sacristie , une friture réchauffée de tous les
discours antérieurs. Ce n’est pas la peine
de nous y arrêter plus longtemps.
Que nos lecteurs nous pardonnent de
leur reparler du Shah, mais, par ce temps
de chômage politique, no chroniqueur aux
abois est trop heureux de trouver « sujet » !
Sa Majesté persane a d’ailleurs passé si
près de ¡chez nous! -- Turin avait mis,
pour le recevoir, ses habits de fête, et
téché de faire honneur à l’ttalio; si nos
fêtes n’ont pas égalé, et pour cause,
celles de Paris et de Londres, elles ont
encore été supérieures aux mérites du monar(¡ue |)crsan, auquel l’Europe a vraiment
fait trop d’hounenr. La rencontre des deux
Majestés a été très cordiale, autant du
moins qu’elle pouvait l’être avec la réserve
orientale de notre hôte. Celui-ci, nous
disait un témoin oculaire , a un regard
singulier, froid, immobile, dénotant ou
bien une nature profoudémeutinsignilianle,
ou un esprit des plus retors, peu .sympathique, en somme; et les turinais poussent un soupir de satisfaction au départ
dos gens qui ont changé le palais royal
en écurie. Car,la malfiro'preté paraît être
le caractère distinctif de ces orientaux ,
qui portent sur eux pour des millions de
diamants, et qui n’ont pas de chemises.
•Arrivés à Milán, ou a illuminé pour lui
le dôme par des feux aux couleurs nationales. Ils s’y sont arrêtés peu longtemps,
et sont remontés dans le train impérial
que l'empereur d’Autriche avait envoyé
de Vienne à leur disposition, lion voyage!
I En résumé, il nous semble douteux que
toutes ces fêtes aient produit sur le shah
l’effel moral qù’on en attendait ; au lieu
de les prendre pour une invitation de la
civilisation à sou peuple, il s’imaginerà,
(ie petit prince qui règne sur cinq taillions
d’aifamés, que tous ces honneurs lui étaient
légitimement dûs, et'moins que jamais
il suivra le conseil d’un homme du peuple
turinais; Tant de diamants et tej peuples
meurent de faim; va leur acheter de la
polenta ».
Voilà donc la France consacrée au Sacré
Cœur. Heureux pays! Voici ce qu’est aux
fond, celte religion nouvelje : sa fondatrice
Marie Alacoque était une pauvre nonne
d’un couvent de Paray-le-Monial, dont le
système nerveux laissait fort à désirer,
et qui eut des hallucinations qu’ elle
prit modestement pour des inspirations
d'en haut, prétention formellement condamnée par les évêques du temps d’alors.
Ceux d’aujourd’hui sont moins difficiles ,
et tout leur est bon pour jeter de la poudre
aux yeux des fidèles. Grâce à la toutepuissante protection de la société dite,
on n’a jamais su pourquoi, de Jésus, cette
idolâtrie d’un nouveau genre a fait son
petit bonhomme de chemin. La voilà en
train de devenir officielle, fournissant
ainsi à l’assemblée française l’occasion de
donner à l’Europe le spectacle nouveau,
d’une assemblée politique qui tend à tourner au Concile. L'Eglise qui doit éterniser
la mémoire de la religieuse Alacoque doit
s’élever à ¡Montmartre, par ordre de l’Assemblée, et en dépit -île toutes les lois
françaises sur l’expropriation.
Un incident très inattendu a rompu cotte
semaine runiformilé des nouvelles d’Espagne. Une frégate prussienne s’est emparée, sans autre forme de procès, d’un
vaisseau espagnol le Vigilante qui portait
à Alméria quelques insurgés de Cartagène
et leur fortune. I.es prisonniers furent ensuite relâchés. On ignore encore les raisons et le but de cet acte qui sort un peu
de ce que l’on est convenu d’appeler le
droit internalionaL D’ailleurs, les affaires
prennent, semble-t-il, une tournure un
peu meilleure;
Salmeron , le président du dou/ième ou
,quinzièmo ministère es(iagnol, nous n’avons pas compté, est un homme énergique, qui frappe les itUransigenles comme
les Carlistes , et qui a déjà fait rentrer
dans- l’ordre quelques uns des révoltés.
Souhaitons, sans oser encore l’éspèrer, qu’il
remette un peu d’ordre dans.ee chaos.
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