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L’abormemerit part du 1. Janvier !
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Année XVI.
N. 8.
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le tirage, 10 centlpi^/Uhacun.
Annon'cea: 20 centimes par ligne
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S'adresser pour la Rédaction à M.
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payé 0,25 centimes^_________
LE TEMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES ,
Paraissant chaque Jeudi
Vou» ma sereï témoin*. A et 1,8 Suivant la vérité avec k charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Msttli. VI, 10
S O ni 111 a i !■ e :
Son heure! — Musée Vaudois — Négligence de l’éducation, source de corruption
— Chronitiue Vaudoise',— Nouvelles religieuses — Revue politique.
« Lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils ».
Jésus-Christ, dans toute son œuvre
se soumet au temps marqué par
Dieu. Il la commence seulement alors
que Dieu le veut. Il dit à sa mère,
à Cana : « Mon heure n’est pas encore venue ». Il poursuit son œuvre
sans se laisser arrêter ; « Pendant
qu’il est jour, il me faut faire les
œuvres de Celui qui m’a envoyé »
Jean 3, il, 8-9. II y a une heure
où son œuvre doit être achevée. Il
marche vers cette heure; il évite ce
qui pourrait la hâter; il se retire à
l’écart, il défend même de parler de
lui. « Pour vous, dit-il à ses frères,
montez à*cette fête; pour moi je
n’y monte pas encore, parce que
mon temps n’est pas encore venu »
Ses ennemis ne peuvent hâter ni
retarder cette heure ; « ils cherchaient
à se aaipr de lui; mais personne ne
mittla main sur lui, parce que son
heuriip’était pas encore venue» Jean
7, 30; 8, 20. lorsqu’ils ont délibéré .
de faire mourir Jésus, ils se disent
que ce ne doit pas être pendant la
féiej'mais l’offre de Judas change
coup leur plan;
Q'URnd l’heure de mourir s’approche,
fuelque chose de pénible se passe
ans son âme, car il sait les souffrances qui l’attendent: « Maintenant mon âme est troublée, et que
dirai-je? Mon Père, délivre-moi de
cette heure ; mais c’est .pour cela que
je suis venu à cette heure ». Il se
soumet à la volonté du Père, et il
prépare ses disciples à aller au-devant de celte heure. Ces derniers
entretiens brillent d’un éclat éternel
d’amour et de vie, d’humilité, de
paix et de joie.... « Jésus sachant que
son heure était venue pour passer de
ce monde à son Père, comme il avait
aimé les siens qui étaient dans le
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monde, il les aima jusqu’à la fin ».
Quels trésors d’amour et de grâce
dans son Testament; «prenez, mangez, ceci est mon corps... »; dans
l’exemple qu’il nous a donné, dans
toutes ses prome.sses, dans toutes ses
exhortations et ses instructions, dans
ses adieux, dirions-nous, remplis de
« au revoir 1 » « Vous êtes maintenant dans la tristesse, mais je vous
verrai de nouveau; et votre cœur
se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie ».
De la tristesse, il y en eut beaucoup dans cette heure, pour Jésus
et pour ses disciples. L’heure de la
manifestation de l’amour de-Dieu,
était aussi l’heure des méchants, et
toutes les haines de la puissance des
ténèbres étaient déchaînées. t,Vmour
de l’argent, la fausseté, l’indifférence,
la soif du sang innocent, la haii^pour
« le juste », recouverte de la plus affreuse hypocrisie, se sont accordés
pour mépriser, rejeter et crucifier le
Saint et le Juste.
Les ténèbres ont monté, nijonté
jusqu’au point où le Fils Bien-aimé
du Père s’est écrié: « Mon Dieu, mon
'N .* •
Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?»
mais là elles ont dû s’arrêter, et Tout
est accompli », a dit Jésus, et « son
heure » brille d’un éclat éternel ;
qu’elle éclaire et illumine la nôtre...
Ces derniers jours, nous avons lu
avec émotion les détails que nous
ont rapportés les journaux sur la
mort de notre prince Amédée. 11 a
demandé un crucifix, il l’a baiséJ..
Nous avons lieu de croire que sa
pensée et son affection ne se sont
pas arrêtées à cette image, mais que
son regard s’est porté sur le Christ
qui a été mort mais qui est vivant.
Cela donne le frisson, un Christ de
marbre, d’argent ou d’or! Mais le
Christ vivant, qui a dit, au moment
où il allait soutenir pour nous la
plus terrible agonie, et mourir de
la mort des criminels: « Je lai.sse le
monde, je m’en vais au Père... quand
je m’en serai allé et que je vous
aurai préparé le lieu, je reviendrai
et vous prendrai avec moi... où je
serai celui qui me sert y sera aussi... »
c’est Lui qui fait briller en nos cœurs
« la lumière de la vie » dans les ténèbres de la mort.
Jésus connaissait « son heure »,
nous ne voyons pas toujours approcher la nôtre. Elle peut nous surprendre tandis que nous dormons
tranquillement dan.s notre lit. Que
Jésus soit donc dès maintenant et
à chaque instant notre lumière et
notre vie, et « notre heure » éclairée
par son amour, sera ’na boun’oura.
J. D. H.
MUSÉE VAUDOIS
Aogrogne, I0 24 Janvisr 1890.
Monsieur le Rédacteur.
Je suis heureux de pouvoir communiquer à vos lecteurs la nouvelle
que, sur ma demande, la V. Table
a bien voulu m’adjoindre, dans sa
séance du 10 Déc. 1889, deux collègues, comme membres de la Commission du Musée, dans les personnes de MM, les professeurs
J. B. Olivet et le Dr. N. Tourn.
Ainsi, si l’appel que j’ai adressé
dernièrement dans ces colonnes au
peuple Vaudois n’a pas été une voix
retentissant dans le désert, c’est
aussi à eux que les objets trouvés
pourront être remis.
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Il ne sera peut être pas mal de
rappeler ici que nuus sommes disposés à acheter les objets qui ne
pourrareut pas nous être livrés
gratuite me rit
Puisque l’ai la plume, j’invite vos
lecteurs à faire un petit tour avec
moi dans le Musée, et à examiner 4
objets qui n’ont guère d’apparence
en eux-mêmes, mais dont la trouvaille me semble appuyer une thèse
que je vais énoncer.
D’abord les deux serrures, portant
les numéros 58 et. 54, don de M.
Laurent Rivoire du Pradutour. Voici
leur histoire: Elles furent trouvées
par le donateur, l’année passée, dans
ia localité dite Ciampas (à l’est de
Biail) au Pra-du-Tour. Leur position
montrait qu’elles avaient été intentionnellement cachées; en effet, elles
se trouvaient dans une pile de 7
serrures, enfouies en bon ordre,
dans la cavité d’un rocher, à 1 mètre sous terre, soigneusement entourées par un petit mur à sec. On
avait planté sur cette cachette un
buisson dont les racines avaient atteint au moment de leur découverte
la grosseur de la jambe.
Le terrain était inculte et appartenait, au commencement du siècle,
au citoyen D. J. J. Peyrot de Saint
Jean, qui le vendit à un certain
Antoine Gaydpu, qui, à son tour, le
vendit à Jean Pierre Butîa des Odins,
lequel le revendit, finalement, au
propriétaire actuel Laurent Rivoire.
C’est lui qui trouva ces serrures en
défrichant le terrain. Non loin de là,
il trouva une grosse barre en fer et
du charbon de bois. Les vieillards se
souviennent d’avoir vu un bois dans
la localité. Ces serrures ont évidemment été cachées par nos ancêtres
en 1686, lorsqu’ils furent obligés
d’abandonner leurs vallées.
Le fusil à pierre N. 59 (achat du
musée), fCt trouvé avec une beidana
du groupe N. 75, et une lampe, par
P. Constantin, dans une grotte non
loin de Riail. (1)
Quant au fusil N. 148, c’est la
terrible avalanche du 1885 qui en
révéla l’existence. Il fut trouvé, par
Joseph Caydou, dans les décombres
de la maison de son frère Jacques,
au dessous de la Roche. Il avait été
caché dans le mur sous la charpente
de la hutte ancienne, et comme on
ignorait complètement, avant l’avalanche, cette cachette, il est évident
que c’est une arme fort ancienne.
Ce n'est certes pas dans les cabanes
des bergers Vaudois, où chaque clou
est soigneusement conservé, qu’une
telle arme aurait été négligée 1
Jetons maintenant un coup d’œil
sur la période de notre histoire pendant laquelle, selon notre opinion,
ces objets furent cachés.
Après l’hésitation manifestée par
les Vaudois dans les Assemblées des
Odins d’Àngrogne, (24 Mars 1686)
du Ciabas (26 Mars) et du Serre
d’Angrogne (5 Avril), relativement
à la proposition d’expatriation faite
par les excellents ambassadeurs suisses, C. et B. de Murait, les conditions draconniennes imposées par
le Due pour accorder à ses pauvres
sujets « la grâce » d’abandonner
leur patrie, amenèrent ces derniers à prendre le parti désespéré
de se défendre. C’est à Rocheplate,
le 44 Avril, que la décision fut prise
mais hélas! elle se montra bien vite
funeste aux Vaudois qui , manquant d’un chef habile, pris par trahison, furent battus en moins de 5
jours.
C’est le mardi, 23 avril, qu’eut lieu
l’attaque des collines d’Angrogne
par les soldats de Don Gabriel de
Savoie. Le jour suivant, la Rouciallia
(1) Notons pour ceux qui ne le sauraient pas, que
les beidctne sont de longues serpettes (dè 60 à 80
centimètres), dont les papistes se servaient dans leurs
expéditions contre les Vaudois pour les éventrer (d'où
vient leur nom)- C'est pourquoi on trouve gravé sur
plusieurs d'entre elles des cœurs et autres signes
appartenant à la religion Romaine.
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est prise, et les Vaudois, réfugiés
sur la Vachère, trompés par l’infâme
billet de don Gabriel, posent les armes. Mais un détachement de nos
ancêtres se trouve encore au Pradu-Tour avec les femmes et les enfants. La nouvelle de la prétendue
grâce du Duc leur arrive facilement.
Un courrier descendant de la Vachère
au « Coulège » par le Bagnau et la
Touscia peut faire le trajet en 40
minutes. La grâce, les Vaudois le
savent, c’est l’exil! C’est dans ce
moment, croyons-nous, que nos ancêtres, ne pouvant se résoudre à l'idée de ne plus revoir leurs chères
Vallées, cachent tout ce qu’ils avaient
de précieux, « Nos fusils » se > disent-ils « on nous les prendra quand
même! donc cachons-les dans les
rochers, dans le mur à sec de nos
chalets! » Le forgeron de l’endroit
ramasse les serrures qu’il a le temps
d’ôter et les enterre comme nous
avons vu, dans le bois de Biail; il
plante à la hâte un petit buisson
sur l’endroit pour ne pas qu’on le
découvre.
L’histoire nous dit, en effet, que
le Jeudi, 25, de Parelle descendit
au Pra-du-Tour, où il trouve, avec
les femmes, les enfants et les provisions des Vaudois, « nombre d’hommes désarmés ». Inutile d’ajouter
que, loin d’être mis au bénéfice de
la promesse de Gabriel, ces pauvres
gens furent maltraités de toutes
manières et conduits dans les prisons
de Luserne.
Quelques-uns d’entr’eux revinrent
en 1689, d’autres... (le plus grand
nombre), parmi lesquels nous devons compter les propriétaires des
objets trouvés, ne revinrent plus!
Les « vieux fers rouillés » me permettent donc d’ établir la thèse
que voici:
« En partant des Vallées, en 1686,
les Vaudois avaient la ferme intention d’y revenir ».
• David Peyrot.
P. S. — Nous avions écrit ces
lignes quand la communication de
l’ami écossais nous parvint. Comme il peut le voir, nous avons prévenu un désir légitime, mais ce
n’est pas dans quelques mois qu’il
nous sera possible d’achever un catalogue au.ssi détaillé que celui dont
j’otfre ici une page aux lecteurs du
Témoin.
NÉGLIGENCE DE L’ÉDUCATION
source de corruption
L’instruction est fort négligée...
Les pères donnent rarement des préceptes à leurs enfants, pour leur apprendre à bien vivre. Ils font pis ;
ils les forment au mal, ils leur donnent de mauvaises instructions. Par
les. discours que les pères tiennent,
et par les maximes qu’ils avancent
en présence de leurs enfants, ils
leur inspirent des sentiments et
des principes d’avarice, d’orgueil, de
sensualité, de dissimulation; ils leur
apprennent à agir par intérêt, par
passion,“ou par les vues d’un faux
honneur. Quelquefois même, ils leur
enseignent le vice directement; ils
les invitent à mentir, à tromper,
à se venger, à se mettr'e en colère.
De sorte que les jeunes gens ne sont
pas-seulement destitués de bonnes
instructions, mais qu’outre cela, ils
sont imbus, dés leur enfance, de
plusieurs principes très pernicieux.
II n’est pas nécessaire que je dise,
quelle suite une pareille éducation
peut avoir.
S'il y a peu d'enfants qui soient
formés à la vertu, par l’instructioh,
il y en a encore moins qui le soient
par le bon exemple de leurs pères.
C’est beaucoup quand cet exemple
n’est pas mauvais et dangereux.
Dans la plupart des familles, les
enfants ne voient rien qui sente le
christianisme, si ce n’est quelques
actes extérieurs de religion; ils remarquent qu’on s’y occupe unique-
5
>■-• ■ ■ . . >'; : - ‘ ■■ ■ ■ ^■'• ■ ■- - ' ■ ■ ■ ■ ( '
~ 6)
ment des choses temporelles; les
discours qu’ils entendent ne roulent
que sur l’intérêt ou sur des sujets
frivoles. Ils sont témoins de cent
désordres; des emportements de leurs
pères et de leurs mères, de leurs
querelles, de leur avarice, de leurs
jurements, de leurs mensonges, de
leurs intempérances, de leur impiété,
du peu de respect qu’ ils ont pour
la religion. Voilà les exemples que
les enfants ont le plus ordinairement
sous les yeux, et ce qui les corrompt
plus que toute autre chose. A leur
âge on fait presque tout par imitation et par exemple; mais il n’y a
point d’exemple qui fasse plus d’impression sur eux que celui de leurs
pères et mères, parce qu’ ils F ont
^continuellement devant les yeux, et
que d’ailleurs ils ne croient point
pécher en le suivant.
(J. F. Ostervald).
Ecoute: L’Eternel notre Dieu, est
le seul Eternel. Tu aimeras donc
l'Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur,
de toute ton âme et de toutes tes
forces; et ces commendements que je
te prescris aujourd’hui seront dans
ton cœur; tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu te
tiendras dans ta maison, quand tu
te mettras en chemin,.. Deut. G.
Chronique Vaudoise
Une controverse s’est élevée, dans
Vltalia Evangelica, entre MM. Bonnet de Guastalla et Tron de Saint
Germain, au sujet de la convenance
qu’il y a, pour nous Evangéliques, à
instituer des services religieux commémoratifs, à la suite de la mort
de personnages illustres. Le premier
a fait, dans sa lettre, une allusion
évidente à ce qui s’est passé à Saint
Germain, et semble craindre, qu’en
allant de pas, Fon ne glisse vers
le catholicisme; l’autre, avec la vivacité qui le caractérise, défend sa
manière de voir et d’agir en affirmant, que nous ne devons pas rçster
étrangers aux deuils de la patrie,
que nous devons mettre en évidence
notre patriotisme et saisir toutes les
occasions qui s’offrent à nous pour
prêcher l’Evangile.
Suivant nous, les services de commémoration n’ont, en eux-mêmes,
rien d’anti-évangélique. — Lorsque
tombent de ces hommes auxquels
Dieu a permis de faire de grandes
choses, soit dans le champ de la
politique, soit dans ceux de la bienfaisance et de la religion, pourquoi
les Chrétiens ne se réuniraient-ils
pas pour considérer l’événement qui
les attriste, pour se rendre compte
des dons dont il avait plu à Dieu
de revêtir celui qui n’est plus, pour
lui demander d’en susciter un autre,
plusieurs autres, meilleurs, plus forts,
pour prendre sa place, et enfin pour
s’associer publiquement au deuil de
ceux que cette mort a.plus .particuliérement atteints. Nous ne voyons là,
nous le répétons, rien d’anti-évangélique, pourvu que la vérité conserve
tous ses droits, que le discours ne se
transforme pas en un panégyrique, que
non pas à F homme mais à Dieu
seul soit rendue toute la gloire, et
qu’on éloigne avec soin de ces services de commémoration tout ce
qui serait fait pour frapper les sens
du vulgaire et tout élément extraordinaire qui étonnerait les fidèles
beaucoup plus qu’il ne les édifierait.
C’est dire, que tout en ne refusant pas aux commémorations le
droit de cité ou mieux le droit de
passage parmi nous, nous n en me
connaissons pas les dangers; aussi
n’y aurions nous recours, que lorsque
véritablement elless’imposeni à nous.
Dans le cas présent, la V. Table,
tout en laissant aux consistoires
leur liberté d’action, ne pouvait
mieux faire, nous serable-t-il, que
d’assurer notre cher Souverain, que
le départ de son frère a si douloureusement atteint, qu’aux Vallées, on
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priai} pour lui soit au culte public,
soit ,^u foyer domestique.
Au' fond, cela était parfaitement
suffisant pour mettre notre patriotisme a l’abri de tout soupçon, et témoigner de la loyauté et de la ferveur des sentiments que nous nourrissons pour la Maison qui nous
gouverné.
H, M.
Le i7Février passe... — Pauvre 17!
L’année passée la scarlatine, cette
année Ifiiifluence, l’année prochaine
qui sait quoi*? Le fait est que la
la fête, par excellence, des enfants
de nos écoles, risque de disparaître.
Et pourtant qui ne la regretterait?
Ces groupes d’enfants descendant ou
montant des divers quartiers, bannière en tête, ces chants religieux
et patriotiques, cette longue série,
jamais trop longue cependant, de
récitations, de dialogues, ces corbeilles gémissant sous le poids du
pain, du fromage, des pommes et
des petits livres bleus, les éclats de
joie qui accompagnaient ce modeste
repas, tout cela ne constitue t-il pas,
dans l’esprit de jeunes et vieux, de
joyeux et bienfaisants souvenirs?
Mais il y avait aussi des ombres
au tableau. Les routes presque toujours rendues difficiles par la neige,
des stations dans des églises froides,
des stations plus longues, encore
dans des écoles qui, ce jour-là, devaient contenir cinq, six fois plus
d’enfants qu’elles n’en contiennent
d’habitu.de, le retour à la maison
par le froid, lès indispositions, les
maladies qui, presque toujours suivaient la fête, tout cela faisait réfléchir.
expriment leur attachement au roi
qui n’a fait que développer, à notre
profit, l'œuvre commencée par son
aïeul. Nous voudrions que le 17 fût,
parmi nous, la fête par excellence,
des Unions Chrétiennes de jeunes
gens et qu’il vît aussi, parfois, réunis
dans une Agape fraternelle, les membres d’une paroisse ou d’une fraction
de paroisse. Quant aux enfants,
nous proposerions que leur fête fut
renvoyée à l’été, par ex,, au lundi
qui suit le dimanche du Siaittio.
Plus de neige alors, plus de froid...
et la possibilité d’ajouter à tout ce
qui fait le charme de notre 17 Février actuel, l’agrément d’une belle
promenade. Il nous semble que notre
Administration Ecclésiastique pourrait donner à nos Eglises quelque
indication utile à ce sujet. En tous
cas, d’une fête annuelle pour nos
enfants, d’une fête qui leur apprenne
à être reconnaissants à Dieu et à
aimer leur roi, nous ne pourrons
jamais nous en passer.
H. M.
...Mais non il reste! — Le quarante-deuxième anniversaire de notre
émancipation n’est pas passé inaperçu au milieu de nous.
Pour nous, nous regretterions
beaucoup que le 17 devînt un jour
comme un autre. Non, il faut que
chaque année, ce jour-là, les Vaudois
remercient Dieu de la liberté qu’il
leur a donnée de le servir, et qu’ils
Malheureusement les conditions
sanitaires dans lesquelles nous vivons depuis deux mois, ne nous ont
pas permis de réunir, comme d’habitude, nos quatre-cents enfants, mais
un service spécial a eu lieu dans le
Temple Neuf avec le concours actif
de MM. Pons, Pasteur, Charbonnier
et Costabel, professeurs.
Le soir à 7 h. sur l’invitation de
l’Union Chrétienne, l’Ecole de S.te
Marguerite accueillait une nombreuse assemblée. Les membres de
cette Société ont fait des efforts dignes d’admiration pour nous donner
d’intéressants travaux, malgré Vinflnenza. Tel d’entre eux s’est même
montré courageux jusqu’à la témérité, en persistant à payer de sa
7
- 63
personne, en dépit de i'état de sa
santé.
L’Echo du Vallon a, lui aussi, fait
un tour de force pour réunir le
chœur qui a eu tant de part à la
bonne réussite de la fête.
Tandis que les Unions de St. Jean
et de Massel ont adressé, à leur sœur
aînée de La Tour, une lettre fraternelle d’occasion, celles d’Angrogne
et de Bobi ont eu l’amabilité d’envoyer quelques uns de leurs membres pour les représenter officiellement, et c’est avec plaisir qu’on
les a écoutés.
Les Sociétés littéraires La Balziglia
et ÏEco dello Studio (Collège) ont
aussi envoyé à cette fête leurs représentants, pour assurer l’Union de
leur respect et de leur vive sympathie.
La fête du 17 février n’a pas vieilli
pour nous. Chaque année elle évoque
des souvenirs précieux à nos âmes
et nous invite à mieux comprendre
et à mieux remplir nos devoirs de
citoyens et de chrétiens vaudois.
Tant pis pour ceux qui, négligeant
ou dédaignant de s’associer à nos
sentiments de reconnaissance et à
notre joie, ont déjà oublié que c’est
de « l’Eternel que viennent les délivrances ». s. E. N.
Nouvelles Religieuses
Départ de M.lle Kiener — Le
mardi 4 février, au soir, toute la
paroisse de Dorabresson (Neuchâtel),
beaucoup d’amis chrétiens venus
des Eglises voisines se pressaient
dans la chapelle indépendante, ornée
de guirlandes et de fleurs. Il s’agissait de prendre solennellement congé
de M.lle Elise Kiener, qui, pendant
dix-huit ans, avait exercé à Dombresson un ministère modeste et béni
auprès des enfants et dans les Unions
chrétienne», et qui allait s’embarquer
pour l’Afrique, où elle doit rejoindre
M. Cûillard sur les bords d'u Zam
bèze. Les préparatifs de , la somée
avaient été faits à l’insu de w.lle
Kiener, qui ne fut pas peu étonnée
en arrivant à la chapelle pour le
petit culte du mardi soir, d’y trouver
réuni l’auditoire des grands jours.
M. le pasteur H. de Rougemont, de
l’Eglise indépendante de Dombresson,
ouvrit le service par une méditation
de circonstance sur Jean XII, 23-26
et offrit à la nouvelle missionnaire
un cadeau en souvenir de sa paroisse.
l‘uis de nombreux orateurs, représentant les Comités missionnaires
ou les Eglises voisines, apportèrent
à M.lle Kiener le tribut de leurs
sympathiques encouragements. Un
service de Sainte Gène a terminé
ce culte d’adieux, qui a profondément
ému tous les assistants par l’esprit
de fraternité chrétienne dont il a été
pénétré d’un bout à l’autre.
M.lle Kiener a pris congé le dimanche 46 courant, du Comité de
Paris et des amis des missions de
cette ville. Elle part pour l’Afrique
vendredi, le 21.
Espagne — L’œuvre d’évangélisation en Espagne a perdu un de
ses hommes les plus dévoués et les
plus respectables: l’évangéliste Francisco Guttierez, fondateur des Eglises
d’Iznatoraf, d’Ubeda, de Villanueva,
de la Canada et de Montijon. Converti, il y a dix-neuf ans, par là lecture de la Bible, il avait, au milieu
de grandes difficultés, à force de persévérance et de foi, fini par grouper
autour de lui, dans sa ville natale,
une quarantaine de personnes. 11 est
mort à la fin décembre, laissant une
femme et quatre filles dont l’aînée
est mariée et la cadette a quinze
ans. Le Comité neuchâtelois qui patronne celte œuvre a donné pour
successeur à Fr. Guttierez, un chrétien décidé, Juan Tavira, marié à
une personne de la Suisse.
Bâle — La Communauté des frères moraves de Bâle a célébré, le
8
■
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B:
•71
_ «4
19 janvier dernier, le 150’ ariniverisaire de sa fondation par Zinzendori.
Berlin — L’eraperenr Guillaume II,
le jour de l’enterrement de sa grandmére, l’impératrice Augusta, a fait
un don de 100,000 mares en faveur
de la construction d’un nouveau
temple à Berlin.
Revue Politique
Italie. — La Chambre des Députés a disciité et approuvé le hudjet
pour l’année courante. Le ministre
Giolitti espère que le déficit, qui
est actuellement de 74 millions,
pourra être comblé peu-à-peu sans
qu’on doive recourir à de nouveaux
impôts. La chambre a aussi approuvé
uû projet de loi présenté par plusieurs députés, au nombre desquels
se trouvent MM. Geymet et Peyrot,
pour que le sépulcre de Cairoli et
de sa famille à Groppello soit déclaré monument national.
En Afrique, une rencontre a eu
lieu le 26 Janvier entre le degiac
Sejum et le ras Alula. Ce dernier
a été battu et grièvement blessé,
On a même fait courir le bruit qu’il
était mort, mais cette nouvelle n’a
pas été confirmée. La seconde des
deux mitrailleuses perdues à Dbgali
a été retrouvée, comme la première, à Adua.
France. — Le Duc d’Orléans a
été condamné à deux ans de prison.
Il faut.avouer que, s’il n’a eu que
l’intention de se mettre en évidence, il
y a bien réussi. Tous les journaux
ont longuement parlé et continuent
à parler de son escapade, du procès
qui s’en est suivi, de sa condamna
tion et de sa captivité. Une démonstration imposante a eu lieu en sa
faveur. Quel dommage que le gouvernement, se trouvant en présence
d’une loi formelle, n’ait pas été libre
de le prendre tout simplement au
mot et de l’envoyer au régiment
pour lui faire subir,selon sa demande,
les trois ans de service comme simple soldat. Nous pensons qu’il aurait
ôté ainsi bien mieux attrapé qu’il ne
l’a été par son emprisonnemet.
Dimanche 16 courant, ont eu lieu,
à Paris et banlieue, les élections
pour remplacer 6 députés invalidés
par la Chambre pour crime de boulangisme. Les urnes n’ont pas donné
raison à la Chambre. Cinq des députés boulangistes invalidés, savoir,
Méry, Laur, Gous.sot, Revest et Tenneval, ont été réélus ; et le 6,®, Naquet,
se trouve en balottage, mais avec
une forte majorité sur ses compétiteurs. Le parti du brav’général, ou
le voit, n’est pas encore mort. Que
fera le Parlement? Annullera-t-il
de nouveau l’élection, ou bien accueillera-t-il dans sons sein les élus,
en se contentant de rire de leur
petit nombre ?
X X
Antriclie-llon^i'io. — Le ministre Andrassy est mort, à Fiume
après une longue maladie. Il était
né le 8 Mars 1823. Il prjt une part
importante à la révolution de 1848
et fut condamné à mort par contumace. Comme ministre des affaires
étrangères, il a toujours travaillé
pour le maintien de la paix.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.