1
Année Huitième.
PRIX »‘ABBONNBMBNT par an
Italie . . .. L. 3
Tous Jes payH de l'Union
de poste
Amérique
On s'abonne :
l*our VIntét'ieuv
pasteurs et le
Toîre Peiîiüa.
Poar r£'¿c/e^*íeíM aij Bureau d’AdministtatioD.
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N. 42
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant 1« lirap;e lû oent chacun.
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< Les envois d'argent se font par
lettre reeowrnandèe ou pa^r
■mandais sur le Bureau de Peros« Argentina.
i-'our la RÉDACTION adre^sei
ainsi : A la Direc'ion du Témoin,
Pomaretto ('Pinerolo) Italie,
'our PADMINISTRATION adresser ainsi: A PAdministration du
Témoin, Pomaretto (Pinerolo)
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque'Vendredi
Vous me serez témoins. Aotbs 1* S.
Suivant la vérité avec la charité. Et*. 1,16
Somxnali?e*
Communications officielles — 20 Octobre
— Correspondance. — Ils m’honorent de
leurs lèvres. — bibliogra'phie. — Nouvelles
religieuses. — Revue politique. — Souscription., r ^
COIinUlICATM OFFICIELLES
La Table rappelle que l’Ecole de
Méthode pour les régenta de quartier s’ouvrira simultanément, à
La Tour et au Pomaret, le 30
octobre courant et que ceux-là
seuls qui l’ont déjà suivie dix fois
peuvent être di.spensés d'y intervenir. Les Consistoires sont priés
de faire parvenir la liste des régents de leurs paroisses respectives, au Modérateur ou au Modéirateur adjoint, pour l’ouverture
de l’école. La gratification ordinaire ne sera accordée qu’aux
régents qui se seront recommandés par leur ponctualité à profiter
des directions qui leur seront données, aussi bien que par leur conduite irréprochable. Cet avis ne
s’adresse d’ailleurs qu’à un petit
nombre d'entr’eux, c'est-à-dire, à
ceux qui, l’anné,e dernière, ont
laissé à désirer, sous le rapport
de l’assiduilé et du sérieux.
20 Ootofere
Quand votre effroi surviendra,
comme une ruine et que votre calaînité fonird sur vous comme un
tourbillon; quand la, détresse et
l’ùngoisseviendront sur vous; alors
on criera vers moi, mais je ne répondrai point. Prov. I, 27-28.
Nous avons entendu parler de
gens qui consultent la Bible, à
peu près comme d’autres interrogent un jeu de cartes, ou les figures bizarres que forme une masse
de plomb fondu jetée dans un vase
d’eau froide. Tel verset à droite,
ou à gauche, telle ligne en commençant en haut, ou en bas, à
l'endroit où l’on ouvre, doivent
donner la réponse de Dieu même
à une question quelconque, sérieuse ou futile dont on est préoccupé.Il est permis de douter que
1*' réponse, quelle qu’elle soit,
que l’on croit avoir reçue soit
jamais procédée de Dieu.
C’est d’une toute autre manière
qu’il veut être cherché. C’est*eh
sondant les Ecritures, que l’on y
trouve le témoignage que Dieu
rend à sa personne, à ses cœurs,
à ses perfections adorables, en
2
-330
particulier à ses grandes compassions, manifestées d’une manière
éclatante par l’envoi de son fils
unique dans le monde perdu qu’il
avait mission de sauver. Nous ne
pensons pas que cette manière
superstitieuse et inconvenante de
se servir de la Bible soit le fait
d’un grand nombre de personnes
parmi nous, quoique les croyances superstitieuses s’y rencontrent
encore beaucoup plus qu’on ne le
supposerait. Mais il y a une autre
maniéré*^ tout aussi peu respectueuse, et tout aussi stérile, qui,
nous le craignons fort, est commune à un bon nombre de gens
qui font profession d’étre chrétiens, Ce n’est pas l’ancienne coutume de se nourrir exclusivement
des récits bibliques, surtout de
l’Ancien Testament, réçfts de batailles, de victoires, ou de défaites, de prodiges et de miracles,
accomplis pour sauver le peuple
de Dieu , ou ■.détruire ses enneinjs.
Nospèresconnaissaient bien mieux
que nous cette partie de nos saints
livres; et tiraient même parfois'
quelque vanité de cette connaissance.
Nous voulons parler de la préférence trop marquée, et souvent
exclusive,' que l'on donne aux promesses et aux déclarations consolantes de la parole de Dieu , que
Ton ne se fait aucun scrupule d’isoler complètement des condition.?
et des restrictions qui les accompagnent. Ainsi, par exemple, on
gràve dans sa mémoire et Ton
rappelle volontiers que « Dieu est
miséricordieux , lent à la colère
et abondant en grâce; que ses
CQ,Drapassions sont par dessus toutes ses œuvres; que s’il y a un
jour dans sa colère, il y a mille
ans dans sa faveur; qu’il ne prend
pas plaisir à la mort du pécheur,
qu*il veut que tous les hommes
soient sauvés; que Dieu est charité ^amour) ». On est heureux de
savoir que Dieu a dit : « invoque
moi au jour de ta détre.sse, je
t’en délivrerai et tu n’en glorifieras; que le Sauveur a formellement promis que tout ce que nous
demanderions au Père en son nom,
il nou.s le donnerait, et que son
apôtre nous engage à ne nous
inquiéter de rien mais è exposer
nos besoins à Dieu ». — Là dessus
on se tranquillise, on s’endort sur
ces promesses comme sur un
oreiller de paresse, d’autant plus
paisiblement, que Ton se souvient
d’avoir entendu dire que, dans
Tœuvre du salut, c’est Dieu qui
fait tout, et.que, même dans celle
de la sanctification, c’est Dieu
encore qui fait toutes choses en
tous, « qui produit le vouloir et
le faire selon son bon plaisir ».
Peut-être se sont-ils imaginé que
comme ils faisaient à Dieu l’honneur dé croire à ses promesses,
il pe manquerait pas de les honorer et de Teur faire selon leur
foi. Ils ne sont pas allés jusqm’à
se fiatter d’être à Tabri de la souffrance et des afflictions qui sont
l’héritage commim de tous les hom-.
mes; mais ils .savent à qui s'adres.ser dans le besoin. L’épreuve
survient. Ta douleur pressante , la
tfibulatiom et Tangoisse; ils prient,
iis invoquent à grands cris Celui
qui seul peut les délivrer, et à
leur grande stupéfaction ils D’entendent ni voix , ni réponse. Comment a-t-il pu les oublier, et ne
plus se souvenir des promesses
de sa parole? Ils en sont scandalisés; des pensées de révolte et
d’impiété leur montent au cœur.
Si dans ces heures d’angoisse
et de révolte contre Dieu , il nous
était donné de nous trouver auprès de Tun de ces pauvres aveugles, malheureux par leur fauté,
nous lui rappellerions que Dieu
n’est pas homme pour mentir, ni
fils d’homme pour se repentir;
que si nous sommes infidèles, il
demeure fidèle, ne pouvant pas
se renier soi-même; mîiis qu’à
3
331
toutes ses promesses.il a attaché
des conditions que lui-inême, le
péche ur dans l’angoisse, n’a jamais
songé à remplir; que si Dieu ne
veut pas que le pécheur périsse,
il veut qu'il se convertisse ; qu’il
est ému de compassion envers cinco
qui le craignent; c{üct s'il produit
le vouloir et le faire, c’est en ceux
s emploient leur salut ùveC
crainte et tremblemxnt. Nous lui
rappellerions encore ees terribles
déclarations du livre des Prover-'
bes; quand votre effroi surviendra
comme une ruine, et que votre calamité fondra sur vous comme tin
tourbillon; quand la détresse et
l'angoisse viendront sur vous; alors
on criera vers moi, mais je ne répondrai point, lïst-ce h de grands
scélérats qite s’adresse celte menace? Non, c'est simplement aux
insensés qui ont refusé de se convertir, de prendre garde la main
de Dieu étendue vers eux, qui
n ont point agréé d'étre repris de
lui, quoiqu’il leur eût promis de
sou esprit en abondanee. et.fjla
connaissance dé, sa parole., (i, 23,
28j. .
Enfin nous lui lirions au Psaume
SO où se trouve cette glorieuse
promesse; « invoque moi un jour
de ta détresse; je t’en délivrerai
et tu me glorifiera,s, » cette paro'le
qui ta précède et qui en est la
condition absolue; sacrifie louange
à Dieu et rends les vœux au Souverain, et invoque moi etc. [v. 14
et 1S).
CorreBpnbancc
I-l fl O lubie ISS-i.
ilfoii cher Monsieur,
Ce n’est pas la pluie qui m’a manqué celle fois si c’était un homme
qui nous l’eût envoyée, qui sait s’il
n’aurait pas été accablé de reproches
et de malédiclioir^ ! Mais c’est Dieu
qui en a fait son messager pour châ
tier et pour éprouver, surtout, je
crois, pour bénir. A vez-vous remarqué,
comme moi, que nos plus beaux ’
arbres, châtaignerg et noyers, s’en
vont dépérissant, d’année en année?
il y a cerlainemerj’t d’aiUres causes
que je ne pourrais pas indiquer avec
connaissance; mais la principale est
cerlainement la sècheF0.$se, dont nous
souffrons, depuis bien deS; années ,
avec une régularité désespérante,—L’humidilé n’alleignait plus les racines do nos grands arbres. Je voyais
avec un vrai chagrin le ieiiillage.de
mon plus beau châtaigner jaunir avant
le temps, et j’ai constaté avec une
vive salisfaclion que çes longuespluies le font revivre. Je souhaite
qu’il en soit ainsi partout, et, que
l’iiTiportan-te récolte des châtaignes
redevienne ce qu’elle était autrefois.
Pour en revenir .â mon commencement et à l’objet de ma lettre, je
vous dirai que j’ai passé à me soigner, une bonne partie du temps que
vous avez employé l’i voyager C’est
du moins ce.que je suppose, puisque,
ayanf, deux ou irois fois, demandé
de VO.S nouvelles, on m’a toujours
rôpohdii que vous étiez absent. Mes
loisirs forcés n’ont pas été lout-à fait
perdus pour mbi , et si je n’ai pu
achever aucune des léUres que j’ai
commencées pour notre journal, j’espère que, tôt ou lard, chacune aura
son tour. Aujourd’hui je laisse les
sujets qui me sont plus familiers,
pour en aborder un que je m’attendais à voir traiter par vou.Srincme,
ou par quelqu’un de vos collaborateurs, à qui il serait beaucoup pins
connu qu’il ne l’e.sl à un homme de
ma classe, je veux parler des très
prochaines élections po,l;iUqnes. Vous
en avez dit quelque chose, vous même,
soit pour nous t'appeler le devoir de
concourir par notre vole à envoyer
à la Chambre de bons repré.«enlanls,
soit pour inviter les électeurs vaudois
il s’entendre dans ce but Je ne sais
pas si votre con.seil sera suivi, cl je
suis persuade que vous avez eu de
bons motifs pour ne pas aller plus
loin et potir ne pas ■ riqus. dire sur
qiicLs candidats noua devions réunir
4
^332
nos suffrages. Quant à moi, qui n’ai
aucune prétention à être suivi, je
suis arrivé parfaitement au clair sur
cette question, et ce n’est la faute
d’aucune des personnes avec qui j’ai
eu l’occasion de parler, puisque je
n’en ai pas trouvé deux qui fussent
d’accord sur les trois noms.
Voici donc, en peu de mots, quelle
est mon opinion et celle de mon
ami François, et quoique celle du
journal que nous lisons puisse en différer, il n’est nullement probable que
nous nous décidions à la modifier.
Je n’ai aucune raison pour refuser
mon suffrage au Colonel Geymet dont
vous m’avez dit vous même qu’il a
été très assidu à la Chambre et qu’il
a toujours voté d’une manière indépendante, je veux dire, à l’occasion ,
contre la volonté du Ministère. A cet
égard, je vous crois sur parole, car
jamais je n’ai eu le courage, ou le
temps, de lire le compte-rendu d’une
discussion de la Chambre.
Mon second vole sera pour notre
ancien député, le Com. Av. Tégas ,
qui pour l’amour de nous, a quitté
autrefois la préfecture de Vérone, et
qui, il y a six ans, a été par une manœuvre déloyale privé de son mandai de
député. Il est évident pour moi que les
Vaudois, puisqu’ils le peuvent sans
blesser l’honrieur ou la susceptibilité
de leur dernier député, doivent à
M'' L. Tègas celle réparation tardive.
Comme il compte beaucoup d’amis
dans toutes les autres sections électorales de notre arrondissement, il
y a toute probabilité qu’il réussisse,
malgré la peine infinie que se donne
un petit homme, jaloux et hargneux ,
n’ayant d’autre souci que de gâgner
de l’argent et de faire oublier l’accident de sa naissance.
Le troisième nom que j’écrirai, s’il
plait à Dieu, sur mon Bulletin est celui
du Chev.Doet. Henri Soulier, vaudois,
mais qui n’en a pas honte, qui a l'heureuse chance d’être indépendant par
l'a foriune, ce qui le dispense de rechercher le inandat de député pour
l’exploiter à son profit. Il nous connaît et nous le connaissons, ce que
l’on ne peut pas dire de certains
hommes que j’ai entendu nommer.
Le titre de docteur est une garantie
de sa portée intellectuelle, et s’il est
trop jeune encore pour avoir pu se
faire connaître sur tous les points
de nos Vallées, c’est un tort dont il
se corrigera.
J’ai écrit très librement, sachant
que vous retrancherez de ma lettre
tout ce que vous jugerez compromettant pour d’autres, — car quant à
moi je n’ai jamais craint d’avoir mon
opinion, ni éprouvé le besoin dè la
cacher. N’ayant pas eu l’occasion de
m’en entretenir avec vous, j’ignore
si vous avez le même sentiment que
nous ; mais je vous sais vaudois de
cœur et patriote, et cela me suffit.
Votre bien dévoué
Jacques.
Rien à retrancher.
La Direction.
Ils ni’lidiioreiil (le leurs lèvres
Qui compterait les péchés de nos
lèvres? Nous déshonorons bien souvent le Seigneur par nos paroles,
d’autres fois nous négligeons de l’honorer même de nos lèvres, et souvent
nous ne l’honorons que de nos lèvres.
C’est là ce que Dieu reprochait par
la bouche d’Esaïe à l’Israël d’autrefois,
et c’est malheureusement ce qu’il a
le* droit de reprqcher à bien des
personnes qui font partie de l’Israël
d’aujourd’hui.
C’eM trop peu que d’honorer Dieu
des lèvres seulement. C’est en vain
3u’ils m’honorent de leurs lèvres ,
isait le Seigneur Jésus en citant
Esaïe (Math. xv. 8. 9. Esa xxix. 13.
14). C’est là une œuvre vaine, inutile,
qui ne peut plaire au Seigneur; le
cœur n’y a aucune part; elle n’est
pas faite en esprit, comment serait
elle faite en vérité? Venir au temple,
même y former de nombreuses assemblées, c’est beau, c’est encourageant;
mais si cela n’a pas»pour résultat
,une vie plus sainte, c’est trop peu,
on donnera raison aux impies qui
disent que ceux qui vont au temple
5
,,333-.
ne valent pas mieux que les autres.
Et il ne faut pas que ceux-là aient
raison pour que la bonne cause
triomphe. Elles sont bonnes, belles
et touchantes les promesses que nous
faisons parfois au Seigneur, mais si
elles ne venaient que de nos lèvres,
ce serait vraiment trop peu. Tous
ceux qui disent Seigneur! Seigneur I
n’entreront point dans le royaume
des deux, mais celui qui fait la volonté de notre Père qui est aux deux
(Mallh. vu. 21. ). Il faut que quiconque invoque le nom de Christ, se
relire de l’iniquité! (2 Tim. ii. 19).
Car si nos cœurs restaient éloignés
'de Dieu, ils ne subiraient pas l’in^
fluence de la Parole de vie, qui ne
serait par consénuent plus la règle
de sa conduite. Il se laisserait guider
par des comm_andemenls d’h,ommes,
Sar des traditions d’anciens qui prenraient le pas sur la Bible et par des
habitudes invétérées en opposition
avec la Parole de Dieu.
Cest se moquer de Dieu que de
l’honorer des lèvres seulement. Appeler quelqu’un, et puis ne lui rien
dire quand il se retourne vers vous,
n’est-ce pas se moqu,«r de lui? Combien de fois avons-nous invoqué
Dieu en l’appelant par son nom, sans
rien lui dire qui vienne du cœur?
Cela n’est pas prier, c’est seulement
remuer les lèvres, et prononcer des
mots qui ne viennent pas du cœur,
c’est user de vaines redites comme
font les payons, c’est se moquer de
Dieu.
Et venir un dimanche après l’autre
occuper une place dans le temple,
sans y apporter notre cœur, faire le
culte seulement des lèvres, n’esl-ce
pas comme un corps sans âme, une
statue sans vie, un sacrifice sans
encens? C’est plus que cela; c’est une
moquerie; c’est offrir le sacrifice de
Caïn.
Adorer sans cœur, c’est comme
baiser sans alfeclion, serrer la main
sans amour, c’est user de compliments mensongers qui seraient bien
malséants quand nous les adresserions
à nos semblables, et qui sont une
vraie moquerie si nous avons la té
mérité de les offrir au Seigneur, au
lieu d’un culte en esprit et en vérité.
Comment oserions nous donner au
monde et à Satan, nos cœurs, notre
affection, noti e temps, notre jéunesse,
nos biens, et ne réserver pour notre
Dieu que quelques paroles vides de
sens, ou de froides céréngonies ?
Qu’il est audacieux l’hypocrite! Il
ose s’approcher de Dieu, il se mêle
aux adorateurs sincères, il va même
jusqu’à la table de la communiou, il
prétend honorer Dieu de ses lèvres,
mais son cœur est bien éloigné des
choses saintes. Le Pharisien montait
aussi au temple pour prier, il ne
voulait pas se tenir loin, ni laisser
croire .qu’il était impie et qu’il
vivait sans Dieu. Et alors il pousse
la moquerie jusqu’à montrer de la
piété sans en avoir. Combien de pharisiens modernes qui chantent de
tous leurs poumons : J’aime mon Dieu,
car son divin secours montre qu’il a
ma clameur entendue, tandis qu’ils
n’ont aucun amour pour Dieu, ni aucune préoccupation pour leur âme,
ni pour leur avenir éternel!
Aussi c’est s'attirer une punition
sévère que de n’honorer Dieu que de
ses lèvres. Qu’ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit le S'dgneur, mon âme hait vos nouvelles
lunes et vos assemblées solennelles
lEsaie 1. H'à ii). Prendra-t-il donc
plaisir à nos réunions des quelles
nous sortons souvent tels que nous
y sommes entrés, sans que les bonnes
choses que nous y avons entendues
aient eu la moindre influence sur
notre vie? Prendra-t-il plaisir à nos
participations à la Sainte Cène, lorsque notre cœur n’est pas en communion avec Lui, mais qu’il est plein
de rancune contre nos semblables ;
ou d’avarice, ou d’orgueil, ou de
corruption? N’est ce pas boire notre
condamnation et nous attirer les
jugements du Seigneur?
Je ferai à l’égard de ce peuple-ci
des merveilles et des prodiges étranges , dit le Seigneui'. El cela est juste
parce que ce peuple a aussi fait contre
lui des choses étranges, et a prétendu
ne l’honorer que de ses lèvres.
6
-■3
-334,.
Lu sapience de leurs sages périra,
dit le Seigneur. Et alors leur punition- sera d’être mal dirigés, mal
gouvernés, ils auront de mauvais
niagisirala, des hommes impies qui
les guideront mal. Et n’est-ce pas
juste que nous ayons des autorités
telles que.nous les méritons? Elles
sont ordinairement à notre image et
à notre ressemblance, car une population qui lient à cœur son bien être
spirituel et moral élira des autorités
qui ont à cœur la moralité et' la
justice, tandis qu’une population cor
rompue et ennemie de la religion
nommera des magistrats à son image
et à sa ressemblance. Et c’est une
punition bien grave que d’avoir des
chefs dépravés, et des administrations
opposées à l’Evangile.
Vos cœurs se sont éloignés de moi,
dit le Seigneur. Eh bien! vous serez
aveuglés, je cacherai à vos-yeux les
choses qui concernent votre paix,
vous ne reconnaîtrez pas le Messie
quand il viendi'a sur la terre, \^us
le rejetterez, le salut viendra , mais
vous n’en jouirez point. Voilà votre
punition pour n’avoir honoré le Seigneur que de vos lèvres.
Comment pourrons-nous, chers
lecteurs, ‘échapper à de si justes
châtiments? Ce sera en nous donnant
à Jésus, non par nos'lèvres seulement, mais en croyant’ eh Lui de iMit
notre cœur. Alors nous pouiTons lui
consacrer noire vie et le servir loyalement. Que Dieu nous accorde à
chacun celte gi’âce! B.
La qrazia di DitT in Cristo per la
» salvazione del mondo, ossia parle
» lògica». C’est le titre sous le quel
vient de paraître, en un volume de
200 pages in tP, la seconde partie de
la Scienza della religione de M' Iiî prof.
Geymonat. Celle -r- parle logica —
comprend trois parties bien disliucles;
la première qui a paru séparément
il y a quelque temps cl dont nous
avons déjà parlé, traite de resseuce
et des conséquences mniverselîcs du
péché originel. La seconde traite de
la personne et de l’œuvre du Sauveur;
la (l’oisiêmc enfin traite du saint
considéré comme résumant les résultats dé l’œuvre du Sauveur. Ces deux
dernières parties forment le véritable
noyau de la dogmatique. — Et en
effet les questions métaphysiques ,
aux quelles on donne ordinairement
la première place, n’intéressent qu’indirecternent la foi des simples chrétiens; elles ne sont, en grande partie,
que le champ dans lequel s’exerce l’habilité des inéologiens de profession.
Une vraie science de la j'eîigion devrait suivre le même chemin que la
foi, et ne passer à la métaphysique
qu’en dernier Heu , et encore la réduire de beaucoup en éliminant tout
ce qui ne résulte pas dçs faits historiques, tels que la venue du Christ,
ou des faits psychologiques. Le péché
originel lui-même est prcsqu’encore
de la métaphysique, mais il est au
moins danstla science de la religion
un mal nécessaire.
Mais revenons à la dogmatique de
M- Geyrnonat; et à ce qu’il a à nous
dire sûr la personne et sur l’œuvre
du Sauveur.
La personne du Christ peut se
définir comme: l’unité personnelle de
Dieu et de l’homme.
L’auteur considère ensuite successivement les faits qui en attestent la
préparation, racluation, la manifestation, la glorification. Sans le suivre
dans ces subdivisions, disons en deux
mots que la nature de l’homme, fait
à l’image de Dieu, implique la possibilité de ce fait et que sa réalisation
est attestée par les fails qui ont
précédé, accompagné, ou suivi la
venue du Christ.
L’œuvre du Messie est l’union de
Dieu et des hommes Cette œuvre petit
être considérée dans ses rapports
avec le péché qu’elle ' détruit, ou
avec la préparation , accomplie dans
le sein du peuple juif, dont elle
réalise l’idée; mais toujours, nous
dit railleur, elle se présente à nous
comme comprenant les trois fonctions
de prophète, roi et sacrificateur ;
7
335,
l’auteur parle successivement de la
réalité, du mode, de la perfection
et de l’effet de chacune de ces fonctions.
Nous arrivons ainsi à la dernière
partie, c’est à dire, à celle qui traite
du salut; la prernici'c leçon traite
de la g;râce et de la grâce manifestée
en Christ comme source unique du
salut. A ce point de vue seulement,
le salut est universel.
Cette universalité relative du salut
n’implique pas la restauration finale
et universelle de. tou tes choses, telle
que la professent plusieurs théologiens.
Les deux leçons suivantes sur la justification par grâce et sur l’election,
mettent au contraire en relief le côté
opposé, du particularisme. Logiquement ce particularisme devrait résulter des conditions humaines ou , en
d’autres termes, du côté subjectif du
salut; mais telle n’o.<l pas Tidée de
l’auteur. Et en effet le côté subjectif
c’est la foi; or non seulement, nous
dit-il, la foi est une faculté purement
réceptive, mais elle est un don de
Dieu. L’auteur a ainsi acquis toutes
les données dont il avait besoin pour
établir’logiquement le dogme de la
prédestination qu’il veut bien pourtant considérer au p'oint de vue pratique de l’assurance du salut. Ajoutons avec M' Geymonat que la prédestitation qui n’est que l’expression
superlative de la doctrine du salut
par grâce, n’est vr.ue que dans ce
sens et ne regarde ({uc ceux chez qui
la grâce a déjà opéi é, ou doit opérer.
Limitons-nous, pour ne pas allonger trop cet article, à une seule
observation générale. 11 nous semble
que l’auteur perd mi peu trop de
vue l’ensemble, pour s’étendre dans
les détails. Nous n’en voulons donner
qu’un seul exemple, et pris dans
celte dernière pai-lie do sa Logique,
c’est à dire, dans le salut par grâce.
Qui ne voit, au premier coup d’œil
que nous entrons ici en plein dans
la question des rapports du divin et
(Le l’humain'.' La doctrine logique ne
sera pas celle qui ne tiendra compte
que du divin, encore moins celle
qui lient compte de l’humain seulement. Ce ne sera ni celle qui aura
pour point de départ les expériences
d’un St. Augustin, ni celle qui se
fondera sur les expériences d’un Pélage. Ce ne sera pas non plus celle
qui séparera une déclaration biblique
comme ^;elle-ci «nous sommes sauvés
par grâce, » de cette autre: « travaillez à votre salut avec crainte et
tremblement-». La doctrine vraiment
logique sera celle qui tiendra un
compte égal des deux termes, au
risque de'paraître moins rigoureusement logique aux yeux de plusieurs,
A ce point de vue la doctrine nous
semble se prêter à un développement
vraiment large et satisfaisant.
iloiîiîellce rcUgicuoce
France. — La visite à Paris de
MM. Moody et Sankey est l’évènement
religieux de cette grande ville pendant la dernière quinzaine. Leur première conférence y a eu lieu le dimanche huit courant, à la chapelle
américaine, devant un nombreux auditoire. Le soir de ce même jour ils
ont prêché dans l’église de l’Etoile
qui était comble. L’impression qu’ils
produisent est très-vivement et, —
croyons-nous, très-vivement ren-“
due, par les lignes suivantes du Chrislianisnie :
« La simplicité et la vérité, tels
sont les deux traits caractéristiques
de ces réunions. On se trouve en présence non d’un orateur éloquent, ni
d’un parleur exercé, mais d’un homme
simple de manières et -de langage,
qui annonce.sans phrases; tantôt sur
le ton de la conversation, tantôt avec
une chaleur et une puissance de conviction qui entraînent, le message
de l’Evangile, et toutes les richesses
de la grâce de Dieu qui nous sont
gratuitement offertes en .lésus-Christ.
Il n’y a en lui rien de convenu, aucun
formalisme, rien qui donne l’idée
d’une méthode particulière d’évangélisation. Exprimer ses pensées le plus
simplement et le plus clairement possible; trouver le chemin le plus direct pour arriver à l’intelligence, au
cœur, à la conscience de ses auditeurs; s’oublier complètement pour
â
8
.336..
ne songer qu’à faire du bien aux autres ; enfin compter sur l’action du
Saint-Esprit pour diriger celui qui
párle et pour disposer ceux qui écoulent; telle est, on le sent, l’unique
préoccupation de M. Moody, tel est,
sans doute, le secret de la puissance
vraiment extraordinaire de sa parole.
» Et non-seulement les discours de
M. Moody, mais l’ensemble des services qu'il préside, ont ce même caractère de simplicité et,de vérité. Le
chant y tient une grande place. Les
cantiques, empruntés au recueil de
M. Sankey sont fort beaux et la musique en est assez connue pour qu’une
grande partie de l’assemulée unisse
sa voix à celle du chœur. M. Sankey
tient l’armonium et de temps en temps
chante un à solo. Il a une voix à la
fois très puissante et très douce, d’un
timbre magnifique ; mais ce qui frappe
surtout, c’est ta manière dont il accentue les paroles et s’attache à en
faire ressortir le sens, comme si la
musique n’était pour lui qu’un moyen
de les faire pénétrer plus avant dans
les cœurs. Lui aussi s’oublje et ne
son^e qu’à mettre au service du Seigneur le talent musical très reraarquahle dont il est doué.
» Chaque conférence dure une
heure, et est suivie d’une réunion
d’une demi-heure de prière, à laquelle
toutes les personnes qui ne sont pas
obligées de se retirer sont invitées
à prendre part. Après la première de
ces réunions, M Moody a dit qu’il
espérait ne scandaliser personne en
nosant à ceux qui désiraient avoir
pes instants d’entretien avec lui
ou avec d’autres frères, de rester
après la réunion de prière, qn’il serait heureux d’apporter, soit un rayon
de lumière, soit un mot d’encouragement et de consolalidli à quiconque
pourrait en avoir besoin. « Il faut,
a-t-il ajouté, rompre la glace, et apprendre à nous mieux connaître les
uns les autres ».
Suisse. —Le 3 octobre a eu lieu,
à Genève, la séance d’ouverture de
l’Ecole de Théologie de la .Société
évangélique, sous la présidence de
M. le professeur Tissot, et avec le
concours de 45 étudiants, tant anciens
ue nouveaux, de nombreux pasteurs
e Genève et d’ailleurs. La prolusion
a été prononcée par M. le professeur
Ruffel.
Le jour avant, 2 octobre, une cérémonie toute pareille avait lieu à
Neuchâtel, où la Faculté indépendante
rouvrait aussi ses cours, avec un auditoire de f5 à 20 étudiants, qui se
destinent soit à l’œuvre pasforale,
soit à celle des missions.
UC pUttCjUC
Mtatie. Il n’est question dans toute
l’Italie que des futures élections générales des membres de la Chambre des
députés. La lutte est engagée partout.
Pour notre collège, le 4® Collège de
Turin, nous avons entendu prononcer
six noms: celui du Coram. Tegas, celui
du Comm. Carulti, candidats de l’AssociationGonstilutionelle , celui du
Doct. en philosophie Henri Soulier,
celui du colonel Geymet, celui de
l’avocat Daviço et celui du comte de
Balme.
Le roi Humbert s’est rendu de
Monza^à la Spezia pour assister au
lancement d’un nouveau navire.
Déprétis est aussi allé visiter les
communes désolées par l’inondation
de l’Adige et du Po; il est rentré a
Rome, d’où il se rendra à Naples
Du reste dans cette semaine peu de
faits d’un intérêt général qui méritent
d’être enrégistrès, nj en Italie ni
ailleurs.
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DES i:scBNnU3s
du. de lininismrd (ÀroieuxJ
Listes précédentes (n° 39
et 41 ) ' . . . . . fr 161 35
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M. Paul Meille . . . . » 100
M. le past. J. P. Meille*. » 20
Collecte de l’omarel . . » 35
N. N......................» 1 25
Miss Fanny Marlin . . » ■ 20
Eunkst Hobbkt, Gérant et Adniinimtrnleitr
Pignerol, lmp. Cbianlore et Mascarelli.
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