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Année Cinquième.
5 Septembre 1879
N, 36
LE TÉMOIN
ËCHO. DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vottt me i«ret témoins. Actes 1,. 8. . t la "hérité avec la charité. Ei». 1, IL
prixd’abbonnbmentpak'an Italie . . . . L. 3 Toub Jes paya de TUtiioii . ; de poBte i , . > ß Arndrique *. . . * 9 On s’Hbono« ‘ Pour VInlérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellîce. Pour au Bureau d'Ad- ' luînistration. Un ou plusieurs numéros.sépa- rés, demandés avant le ti- rage lO.oent., ohacun. Annonces : 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pe- rosit Argentina,
Pour la RÉDACTION adresser ainsi! A la Direction àn Témoin r Pomaretto (Pineroto) Italie. Pour 1* administration adresser ainsi : A TAdministraiinn du Témoin, PomareitO’ { PiueroloJ Italie.
SoDn.mati'e
Synode do l’ÉgUso*'Évangélique'*VâiSdoise. — Vanité des vatrHé».! ~ Correspondance. *; si
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OUVERTURE DU SYNODE.
■'Côinme nous l’avons annoncé
dans nôtre dernier numéro, le
Synode de l’Eglise Vaudoise a été
ôijyert dans le temple neuf'de
Totrii'Pellice ïë ‘1” septembre à
â'heurës'tié l’'àprés-'midi. Dès avant
céttë heure le temple allait se
garhiasant d’auditeurs qui devinrent bientôt très nombreux. Les
membres du Synode qui arrivaient
prôcessionelleraeUt de la bibliothèque du, Coll-ègé' Furent reçus
à'*leur entrée'dans le temple par
uH'i chœur’^dOnt ;réxécution fut
héureusément dirigée par M‘‘ J.
Fbrneron, instituteur.
Le prédicateur d’ofBce, M” J.
P. Pons pasteur à Torre-Pellice,
avait la double mission de prêcher
un sermon/d^ontlTerture de la session synôdalée't de procédeh;:^^
l'imposition des mains' à
candidat Jean Barthélemy^ Bosio
de Pramol. Se souvenant' que
d’après l’historien Gilles, nos pèrès
recevaient **Sy
nodes annuéie, tenus également
en septembre,'les étudiants qui se
consacraient 'au Saint Ministère,
pensa que raccoraplissement du
double devoir déjà indiqué n’est
nullement une innqyâlion, mais
simplement un retébr à ce que
nos pères pratiquaient autrefois.
Il choisit donc pour texte de sa
prédication i, Corinth. iv, 1,*2,
et avec la clarté , la siraplicité et
les autres dons oratoires qui le
caractéris;ent, nous parla successivement de la nature du ministère Evangélique, de quelques
uns dé ses prinçipaux devoirs et
des sources auxquelles le ministre
doit puiser les forces "nécessaires
pour l’accomplir.
Nous allons essaye*»»waonner
à nos lecteurs un résiiraé de cette
remarquable prédication que nous
2
-282,
voudrions bien pouvoir imprimer
in eootensQ pour Tedification des
pasteurs et des troupeaux de notre
église.
Pour nous faire une idée exacte
de la nature ministère évangélique , nous devons rappeler
constamment qu’il est d’institution
divine (voir Matth. xxviii, 19,
20). En revenant toujours à cette
pensée nous éviterons à cet endroidles erreurs et les altérations,
selon lesquelles le ministère a été
échangé contre un sacerdoce impuissant et le ministre lui-même
a été pris pour un- chargé d’affaires, une espèce de médiateur
entre Dieu et ¡.le^hOmmes, Agir
ainsi ne serait^ poihi| hoq,o;’er le
ministère, mais-bien plutôt le renverser. Que les fidèles ^rappellent
l’excellence du ministère chrétien,
qu’ils ne méconnaissent pas les
services et iQ^dévouemerit de, leurs
pasteurs, qu’ils ne prennent pas
ces serviteurs de Dieu pour des
serviteurs dos caprices des hommes, On veut des pasteurs doctes,
charitables, qui ne disent que des
choses agréables, qui donnent
constamment et ne demandent rien
à personne ; est-ce vraiment là la
nature du ministère ? Qu’on cherche plutôt chez les serviteurs dé
Christ des dispensateurs des mystères de Dieu, qui travaillent à
la gloire du Maître, qui servent
l’église pour d’amour, de Jés,us,
qui dispensent les couiseile de sa
rédemption en toute humilité, , ^
Parler de la nature du ministère c’est lOn laisser entrevoir les
devoirs parmi lesquels il faut signal eT'hs4j;,aYail quotidien . auquel
le pasteur ne saurait se soustraire
sans ressembler à certains curés
de campagne, et aux désœuvrés
qui ne sont pâs,,alips tr.^’ailler'
dans la vigne du^^ignei^. Une
fois entrés dans ^le 1 ministère ne
dormons pas sur nos diplômes,
ne vivons pits dp, rp,qtes intellectuelles, mais ajoutons'à la vertu
ta sciencia. Le meilleur terrain
s’épuiserait si l’on ne réparait ses
pertes, les plus puissantes raa^
chines s’arrêteraient si on ne les
fournissait constamment de combustible, le corps le plus robuste
s’affaisserait si ses forces n’étaient
renouvelées. Que le prédicateur
sonde les Écritures, qu’il fouille
et cherche le précieux trésor avant
qqé de le distribuer autour de
lui, qu’il tire de ce trésor des
choses nouvelles et des choses
vieilles. Le pasteur ne peut se
reposer quand bon lui semble, son
service lui offi;e beaucoup de travail, quant îÎh^repoi Jî le prendra
qupiid rDieu,,l.’jy' ?ippellel,¡!jpjpnsAps
que notre travail serait insuffisant
sans la prière, tenons nous près
de la porte du ciel, nous y entendrons des choses intéressqpte^jque
nous pourrons dire à npp,paroissiens. ,’f, ; I
^Que le pasteoi’ soit,,ijn fidèle
dispeosateur, Op pe lij^|,demande
pas d’inventer, mpis qimpÎqw^nt
d’annoncer les vérités qo’)! aht;a
trouvées dans,le livre^ Qu’il sé
garde fjq/pqrter, à,l’instar
une maincoupable., sur 1 arche
de l’Éternel ; qu!il laisse ,à ,là Cf,çîi
son scandale et,,^a fçlie, q,u,’ii/pé
cherche pas à aqco,m,qd®r Icabloctrines évapgéliqqes avec les,
tendues exigences du siècle, qu’d
n’ébranle point,, par , la ,critique
les ¡bases,lifie l’édifice. Cçs,,doctrines ont renouvelé le monde, et
3
„283
n’oDt nallement perdu leur force
régénératrice. Que le paeteur ne
veuille savoir autre chose que
Christ et Christ crucifié , que per*
sérine, en renteddant, ne puisse
dire : on a enlevé mon Maître et
je ne sais où on l’a mis.
Commei ce n’est pas lorsque les
clochès de St. Marc de Venise s’éhrànlent qué les pigeons accourent,
mais bien, plutôt lorsqu’ils ont dé*
couvert dans un coin de la célèbre
place lia nourriture qui leur convient; que le prédicateur se dise
bien qü’Ü n’attiréra point des auditeurs par une éloquence creuse,
mais par une nourriture saine et
substancielle. Qu’il parle dairem'ont.'dé' mànière- ài être compris
pàr les plus simples.
Qu’il prenne le bâton du visiteur, la houlette du berger, qu’il
n’ait pas crainte du grand air,
ni des fatigues du chemin, et qu*il
aillé clierchei* la brebis qui s’égare
et celle qui n’a pas trouvé encore
le chemin du bercail. Le voyageur engourdi par les. rigueurs
dé k' Saison mauvaise ne saurait
trouver 'le refuge , — la maison
, où, l’on adore Dieu, — que le ministre chrétien aille à la recherche
de, ces iîifortufflés, et leur apporte
les cordiaux de l’Evangile de paix.
Màlliédr à lui s’il les laisse'périr
à fa.’porté du refuge, où dâns ses
abords immédiats. Il se doit aux
pauvres, aux petits de la terre ,
auix malades de corps ét d’esprit
Ojù irouVerons-nous assez de forcb' ijôur accomplir ces devoirs ?
Qjüe lés. serviteurs regardent au
Maî<tre;i qu’ils ne, regardent pas
à leurs misères et à leurs faiblessés,' qu’ils altendéht tout de
Dieti.tÎoüs' pouvons'fodl par
Christ qui nous fortifie. Ne crains
point, car je suis avec toi. Que
l’ambassadeur s’appuya sur le Roi
qui l'envoie, qu’il délivre fidèlement son message sans se préoccuper des conséquences. Le roi
n’abandonnera point son envoyé,
son ambassadeur au milieu d’un
monde corrompu , sans venger
l’honneur de Sa Majesté. Il ne le
laissera point seul.
Comptez sur sa force , ô vous
qui vous vous êtes consacré au
service de Dieu. Allez , creusez
patiemment votre sillon , dussiez
vous l’arroser de votre sang. Allez
avec la force qui vient de Celui
qui vous envoyé, du message que
vous apportez, et de l’amour que
vous avez pour les âmes. Allez ,
soyez fidèle, et l’Eternel bénira
votre ministère !
Après la prédication, au milieu
du silence le plus solennel et du
recueillement le plus édifiant les
nombreux pasteurs présents imposèrent les mains au récipiendaire , et le recommandèrent à la
Parole de sa grâce, après que le
Modérateur lui eut donné en leur
noni la main d’Association et le
baiser fraternel.
^4 l’issue de ce service religieux
t^ti - cliaeun' conserve une profonde et agréable impression , le
bureau provisoire vérifia les mandats et le Synode se constitua en
nommant la Présidence comme
Sfiit: M. le Doct. P. Laritaret,
pasteur, président; M"" .J. Weitz*
ecker, évangéliste, vice-président.
Messieurs J. D. Hugon et C. A.
Trou pasteur, ainsi que M‘‘ F.
Loeg évangéliste, secrétaires, et
Messieurs D. Cougn et J. For*
liéroti, iiisi'ituteùrs, assesseurs.
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(filorresponbattcc
Pierce-City, Lawrence-^'îounty, le 7 août 1879
Très cher et très honoré M. Lantarel,
Me li’onvanl, le 1*' de ce mois à Saint
Louis, où il faisait trop chaud pour
y poursuivre l’œuvre qui m’a été conliée dans ce pays, et ayant pu obtenir , par l’entremise de l’excellent
docteur Marquis, pasteur presbytérien
dans cette ville, un billet gratuit, aller
il Pierce-city, valeur de plus de 20
doil. j’ai cru bien fibre de venir visiter la petile colonie vaudoise, et je
suis persuadé que vous ne lirez pas
sans intérêt les nouvelles que je puis
vous en donner.
Parti de St. Louis, vendredi soir à
40 h., ¡’arrivai, Dieu merci, sain et
sauf, le lendemain à midi à Piercecity, où mon ami Salomon s’était rendu
accidentellement le matin , et y àytlil
trouvé une carloUne postale, lui annonçant mon arrivée, vous pouvez vous
figurer la joie de la rencontre, et les
serrements de mains, et l’animée conversation pendant le dîner à l’bôtel,
table d’hôte à 1 fr. par. tête ! Vers 3
h. son garçon de 10 ans, J. Pierre ,
arrive tout seul , avec le bouggie , un
char il banc, pour prendre son père,
et nous voilà en voiture découverte ,
nous dirigeant vers la colonie. Elle
est située à 8 milles, 2 heures, de
Pierce-city, ville de 2'm, âmes, destinée à devenir une ville importMle
en peu d’années. Le chemin lrav*se
une lande inhabitée, couverte d’arbustes très verts, d’herbe et de fleurs diverses et parsemée d’arbres de moyenne
grandeur. — Le terrain est accidenté ,
offrant à la vue un tableau très agréable, il un homme qui vient des grandes villes. M. Salomon m’assure qu’à
quelque distance, à droite et à gauche
du chemin, se trouvent des fermes prospères . Gomme j’exprimai mon étonnement en voyant le chemin bien foulé
à la place où passent les roues, tandis
qu’au milieu, il y a encore des broussailles assez épaisses, il me fut répondu
« C’est qu’ici tous les fermiers ont 2
chevaux à leur char, tandis que moi,
pauvre pasteur, je dois me contenter
d’un seul cheval, jusqu'à ce que ma
jumente de 2 ans, Stella, soit en état
d’accompagner sa mère dans toutes
mes courses». Je me réjouis d'apprendre que nos vaudois vont au marché
dans un char attelé avec 2 chevaux.
— La première ferme que je vis,
fut celle d’un lombard, arrivé avec
sa femme, en même temps qpe les
vaudois (David Esposito j. La seconde
fut celle dé deux catholiques du Villard, Roùet Carlo, et Sfibonô son neveu, arrivés cette annéeet ayànt œmmencé à défricher. ! ,; .
La première ferme vaudoise mie je
vis sur ma route fut celle de J. Pierre
Planchón du Villar qui ihe donnâ’àUssitôl une idée favorable de notre i colonie, immense champ dé maïs, dont
les plantes sont beaucoup plus hautes
que l’homme le plus grand de nos
vallées. Autre champ dé sorgo, espèce
de canne à sucré dont on extrait une
excellente mélasse, que l’on mange
avec la polainle el avec le pain ; vaste
champ de pommes de terre et de patatés douces, arrivées à leur maturité,
maison en bois, commode et proprette,
vaches, bœufs, chevaux, pâturant librement dans lès endroits‘non cultivés,
des centaines de poules , et des vingtaines de porcs, non loin de la maison.
Dans ma surprise, je demandai aussitôt
si ce n’était pas la plus riche ferme
de la colonie. «Oui! certes,'me fùt-il
répondu. Mais vous verrez que tous
ont amplement de quoi pourvoir à leur
besoin». Si cette ferme .estide 220
acres, le^ autres sont en moyenne'de
160. Aucun vaudois n’a encore pu défi’icher toutes les parties de sa fértne ».
L’accueil què me fit Madame Salbmon fut celui, non seulement d’une
compatriote, mais d’une amie chrétienne, à l’ami et ancien collègue de
son mari, dans le champ de PEvangélisation et le nom chérrde presque
tous nos évangélistes èt de tous nos
pasteurs fut prononcé dans notre cônversation ; car il s’agissait de savoir
des nouvelles de chacun d’eux et de
leur famille, et de leur champ de Ira-
5
-----285
Viiil. J’ai trouvé M. Salomon un peu
maigri el hrûlé par le soleil, Madame
Salomon toujours jeune et fraîche,
malgré ses 8' enfpts, dont 3. sont au
ciel. — Cinq garçons dont le cadet n’a
que 2 ans donnent sutTisammenl d’occupations à leur mère, qui, sans domestique , travaille du matin au soir
en chantant des cantiques. — Leur
maison, en bois comme celle des autres vaudois, n’a que 4 pièces, cuisine,
chambre à manger et 2 chambres à
coucher. — 4C acres de lerrain ont
été donnés, par la compagnie du chemin de fer, à qui appartient le terrain , à l’Eglise. M. Salomon en a la
jouissance, sans avoir encore |¡fu travailler cç terrain., ni même le ceindre
d’iin enclos. Il lièiÎl 2 vaches, 2 Chevau)î, une 20* de porcsj'petits el giapds,
dont un n ôté immédiatènvent rni^ en
pièces en npon honneur, une .50®'de
de poules. H vient d’aclieier une ferme
de 80! aereé','dont une partie est d,éjà
.d'érrichée. Son fils aîné, Abel, de 14
ans, gagne 20 h 25 fr. par mois et la
la nourrilure , en travaillant la ferme
d’un maître d’école voisin.
Tous les enfants qui vont à l’école,
parlent très bien l’anglais. — Les parents ne le connaissent encore que pour
acheter et vendre.
La 'soirée passée dans le vei’ger, au
clair de'la lune en douce causerie,
jouissant de rajr frais et pur de la
campagne fui des plus agréables,, el
terminée par de cordiales actions de
grâce.
Le lendemain', dimanche, il y avait
l’école des enfants à 10 ,h. dii'igée en
anglais par notre ami Salomon, qui
expliqua la réconciliation avec Dieu
par J. G. à une 20* d’enfants el à une
20® d’hommés el fenitnes. A 11 heures
une famille américaine se relira el je
prêchai à la congrégation vaudoise sulla vie éiernelle. A 4 heures , M. Salomon et moi nous adressâmes uné secondé fols là parolé'à la congrégation
vaudoise, dans leur joli petit lempie'én
bois atii vit être bientôt fini. Ai-je besoin ae vous dire, cher Monsieur, que
j’étais profondément ému, à la vue
de ces chers amis, qui avaient quitté
l’Amérique du Sud, et avaient cherché
bien loin , dans l’Amérique du Nord ,
un endroit où pouvoir jouir dé la paix
qii’il-s avaient pei’due au Rosario, el
la saine atmosphère religieuse et morale des Eglises presbylérierines, si nécessaire au salut de leurs enfants ? --Ai-je besoin de vous dire, que ces
amis étaient des auditeurs non seulement allenlifs mais sympathiques, recevant avec avidilé la parole de l’Evangile? Quand ils entonnèrent de loiil
leur cœur le Ps, 25®: «A loi, mon
Dieu , mon cœur monte. En loi mon
espoir j’ai mis •, il me sembla entendre
les chères Eglises des Vallées exprimant ainsi leur ferme confiance dans
le Oieti dé leurs pères, él s’encourageant réciproquement à la fidélité jusqu’à la mort, et c’est avec érnolion
que fut chantée la prière du verset
suivant: Dieu montre moi la voie
qui seule conduit à loi » etc,
' Le lendemain, repos complet à l’orqbVe des arbres el réponses à tou.lqs
les queslion.s de IJ. et de M*"® Salcmiibf,n
sur les églises des Vallées et de là iiiîssion, sur les expériences de ces années
passées el nos espérances pour ravenir.
Mardi, visite aux colons, el réunions
d’amis américains, voisins de nos vandois, auxquels je racontai, âvecMi'Salomon , rœuvrè de Dieu en Itàïiè. •—
Mercredi, visite aux colons et lettres
expédiées en Europe. Je dois partir
dimanche, soir, parler dans une réunion américaine à Pierçe:city et r.elournef lundi à Lonisvîlle. Le nombre
des colons vaudois est de 54, grands
el petits, y compris le pasteur et sa
famille. Trois iamilles protestantes françaises el suisses font monter le nombre
des membres de l’Eglise, grands et petits à 72. Une famille américaine fréquente les cultes en langue anglaise.
Qn.àloiie personnes ont abandonné
la colonie pour s’établir dans le Tejfiis.
Ce sont : 1® La famille 'David Hngon
de La Tour, Çoïsébn Barihélérny d’Angrogrte', el Jean Gifaudin du Villari'll
y a de plus, non loin de St. Louis ,
a Sébastopol, near Hiahland, MàdisonCoünty, Illinois, \%ÿ ^2 familles Malan
d’Atigrogne el Salomon du Villar, en
tout 20 personnes el Piéne Bonnet.
L’éiiii religieux ÛQ la plupart des mem-
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bre^ fie. ceLie:, coionje eíjf. réjouis5£(nt.
— (ls,iiimeni le $eignenr e| sa Parole,
Usenl el pi’ipiU à la, rnalson et assislenl régulièreinciit au culte; reçoivent
un journal religieux français, VAurore,
du'.Capada,,,pour 5 fr. par an. Ils ont
pendán-fles vacanees une écple payante
qui coûte,! dpll. pai' mois pour chaque
, enfant.; Mais les enfants profitent beaucoup, et,,iis vont tous à l’école du dimanche. Les jeunes gens sont heureux
çpniiiif»0 des pinsons, et très,bien disposés pouj’ la piété., — L'uflique déplàlsjr de quelques vieux, c’est de ne
pas compiiçndre l’anglaisj M. Salomon
a dû tout traduire pour eux jusqu’ici,
et, être . avec eux pour acheter, leurs
lerfies ,à 4 dollars l’acre, pour acheter
■ leurs boeufs et leui's chevaux. Mais désprin«*?, gráce¿á.l’intellfgence des jeunes gens,,les famiiles,peuvent faire par
files mêmes, leurs alVaires. Arrivées à
éione près de Pierce-city en juillet ••
,Ap7fi:.; ,elles purent se hâiir une hutte
.ûilfif hèiftiOMn défricher, chacune, quel.qiies acres de tefçain, y semer du md*®>
au.'ipijntémps ainsi que, d«^ poinmes
dé .terre,! dés melons, dçs haricots etc.
¡t,’ann.ée,.soivante ils eurèni çlu blé et
(dirent ions s® fabriquer une maison
en plaBpqes. Celle apnée, ils copimçnçeni non sçqlernent à yiyre mais
à; gagner. Le j))é ,'a, produi,t plus du
20,^ pour' np. n.ièn sera de même, du
njaïs. Ifs, ont foiis, du blé .à |,yenctrc ,
de 50 à âOO biisheia ( plus.gyânde que
no|re hémine,). NaUirellemeni ceux qui
sont aiTiyés récenimenl ne peuvent
vendre — Vnniqpe dilfieulté
que. .amis' ont rehconlrée celle
annéesdidés 2 dei'oiéra mois surioui,
c’est (ièfl'e de l’eau. Pendant qiie vous
avez éu irop de pluié, ici il’s n’en ppt
pas, eu a,ssez, et cependant chaque biisbelj de blé Iciji’ en a donné .plus de
,^0;,;|et:|)e maïs est superbe,, mais il
n',<y a ,<}oe 2 ou 3ipuits dari,fiit colonie
qui laient. de reaû çn', abondance ; les
autres so:nL a s.ec.: Lés voisips doivent '
aller en puiser pour eux et pour leurs
hêl^ et |a raanér à la rhaison en fies
itonneaux, comme vous le faUes pour
le yin. .J'ai vu une vigne assez prospère p,heï Planchón, dont le raisin
commence à mûrir, — Il y a ici de
la place pour fous, jp vaudois qui
voudraient y venir. Mais impossible
de réussir sans beancoup de travail et
de prières, Nalurenément il est très
avantageux d’arriver ici avec 2 m. frs.
en poche, Ceilq, .colonie nie semble
destinée à un.dril.lanl avenirl
Mes respects alfeclueux à Madame
et Mesdemoiselles Lanlarel. Croyez,
cher Docteur, à l’amitié sincère de
voire < d
J. David Turin P'',
Bobbiio-Pellice , 25 Aoûi tft79'.
Monsieur le Directeur ,
I La fête du 15 Août à la Pradera a
laissé de si bons souvenirs dans cette
vallée que nous ayons décidé d’avoir
. une autre réuiiipn de ce geoi’é poiir
les paroisses de Bobi et de Villar. Hier
en effet, vers 3 1]2 hem'es plus de
400 personnes se pressaient .à. l’ombre
des grands ebâtaigners dans la localité
.dite fies Cassarots, M. le pasteur Gay
du villar api'ès. la lecture, d’une partie
du Chap. VlU des Açles des Apôtres,
s’arrêta à faire .voir, d’après l’exemple de.l’oifiçier idc la rejne Caudace',
comment l’Evangile franchement et
joyeusement reçu dans le cœur devient
la'source d’un bonheur qui n'gura
jamais de fin, ,
Après lui M'' E. ÈQPg:, évangéliste
à Rio-Marina, nous entretint,-des origines de l’évangélisation dans l’île d’Elbe
des luîtes sériéusos qu’eurent ft sup,porter les proiyiiers témoins, de, la vérité et de i’élat acltiel de l'église et
des écoles dans cetie partie de la
Toscane.
‘ M, CJiailes Gay ^ candidaten ihèologie, ¡nléi'essa vivement l’assemblée
en lui retraçant dans son langage, énergique les superslifiohs incroyables fians
lesquelles spnl eqpore plongés nos conçiloyeni de Messine él.des environs, et
.flh. faisant un appel séiieux, à (oui bon
Vaudois, de s’intéresser d’une manière
toujours plus active aux jefforts que
fait notre église pour apporter la .lumière cl la liberté de l’Evanfile |i ces
pauvres gens, ignorants au point qu’ils
rie savent distinguer entre une page
7
-287
de l’Eci'ilure sainte et un article de
journal ou un paragraplie du Coran.
M,- Wéfl'/ecker, pasteur à Nice, s’appuyant sur l’eiiemp!© de la jeune IsraéliÎe au spi vicâ: dei Naaïuan le Syrien,
fit voir le Iiien itnmeinse, que pourraient,
faire nos jeunes filles par leur Jidélilé
et leur aitachement à la Bible, lorsqu’elles sont obligées d'aller prendre
du serviqe, à l'étranger. Quelques unes
le font, mais il est trop grand le
nombre de celles qui en parlant des
Vallées ne songent qu’à aller chercher
dans ùtie grande vlHe de l’argent et
des distractions, aussi rt’est-îl pas étonnant qu’elles s’en retournent quelques fois ruinée, de qprps et d’âme,
M,.^ le prof.’ Geymopal dp Florepce,
dans une trop courte allocution, engagea vivement la jéunéissd coiilemporaine à fuir les' dissipatioils' du Dimanche qui; ¡sorti Un«' die.S(ison)tcea id» déi-i
périsseaieql, et; à s’aí|^cher,;íprí#men,t
a Iq p.iéli qui a les propriétés de ja.
vie pr.SsPnle,'et celles, de la vie à, venii;.
La prièrë’ 'finale prononcée par fatlcien Gaydou termina 'ceis allociilions
alternées de chants et ¡rassemblée ; se
dispersp, vers. s|x heures, tqmç, joyeqseï
d’avoir passé, un si bel après-midi,
Si lès bonnes paroles que hdus
avons entendues pouvaient décidier plusieurs faim:llles de nos deux paroisses
à donner quelques uns de leu,ra enfants pour cette belle oeuvre de l’Evangélisaiibtl de notre patrie, nos amis
seraient toul heureux de revenir une
autre fois parmi nous. En tout cas le
bon exemple a été donné, ce dont
nous les remercions. Puissent-ils avoir
beaucoup d’imitateurs!
Agrée/ tiies salutations respectueuses.
■ B. GarwoL, P'.
Livourne, 28 août 1879,
'"Mon chér 'Mmsîêû^,''
J’ai sous les yeux le dern.ier numéro
^■34) du CrisHano Evaiigelico ei d\i Témoin. Je lis dans le premier, parmi
les témoignages rendu à l’Evangile,
celui dont une de nos institutrices à
été la cause par sa boime conduite..
Je lis dans le second que M, le pasipur
Weitzeckef- exhorte nps jeunes iilles
à ne pas prendre du, service à J,’être,ngar, surtout Ò Nice, — on sait pour-,
quoi. |l y a ici un ponirasle fort
douloureuf, piai s qui s’explique, Or
vpicj ce que j’aiirais à, dire s,iir ,cp sujefoiT-.i- ■
te çpurànl a dirigé jusqu’ici ,,npé
jeunes filles à l’étranger; Xaisops,, u,n
effort PP PU le.s rejpnir dans b», RâJ-r'iît
Il y .a des villes,en,. Ita,lie où '
peuvent gagner leur, pain Ipul aussi,
bien, ai ce n’ésl mieux, qu’aillcur^;.
et leur connaissance de, l,a, l.angupi
française ,1 rès-suffisanle. p;p,Ur désa bonnés d’enfapts,,, Içs jéra p,refflue,lp,ujour?,
préférer à leurs, .çppipa.lriote^. .,Àusa|,
■ vow.drais-je que dans,chaque vi|le 91^
! nous avpns un,e égjise et un pa^Ì9,ur,.
çe,luj-ci . s’occupât ¡de. ,plaper Uhé?
bonnee, faiuiiles, ,n9a,jeunes hHés.,,qf,
ins,tiluii;ices dçs. Vabres. ppurjÇçs dCji*'nièrea.uiii séjour ,d,e.(qne|ques, ap,U,éeé,,
soit, en Angleterre spit en Allemagne,,
est irèsiâireçpmmauder pour pouvojri
entrer ensuite dans ie? plus riçbes
familles italiennes qui payeront bien
si on sait sè faire payer.
A Livourne, par exemple, la moyenne des jeunes filles vaudoises, —
bambinaie (bonnes d’enfants ), governanti, istitutrici: trois degrés progressifs-, va de quin/e A vingt et
plus peut-êtreattendit" qii’elles m
se l’ont 'bas toujoiirs^eonnaître. B'en
est qui "'aiment â se soustraii-é aux'
regards; je tie'dis pas des- autre.i, ‘mais
du pasteur;"tOiitéfôis jo leur reridé do
lénibignage que,' sauf 'dë ‘bien" ’tarés
exceptions, leur conduite libnOre l’église, comme’le prouve léur assiduité
au cube du dimanche, leur mise, eh
général, plus modeste, et les fréquentes
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de ni and es de bonnes, gouvernantes,
ou instilutrices cjui ine sont adressées.
Il est rare que nos jeunes filles
Irôuvént à se' placer ici chez des familles catholiques: ce’’ sont des juifs
et des grées qui les récherchehl. On
les rencontre , il promenade^ on
échange quelques mois avetii'les enfants qu’elles surveillent, quelquefois'
on arrivé’à faire cohnaîssance avec les
patents eiix-mêmés.‘‘Je tiens poiir assuré que nos jeunes demoiselles savent
à l’occasion maintenir et défendre lés
principes de leur foi évangélique, car
c’est sur cette foi qui se fondé le
bon renom qui les honoie.
'’l’ouï pasteur vaudois ne peut donc
que désirer d’avoir autour de soi un
pétit^cercle de compatrioles. Et bien
(jüe nos jenheé vaùdoises soient dès
Zqwteres, dans lotit le sens du mot;
qiie nos pasteïirs 'ét évangélistes' s*bc-'
dupent à les placer'dans des’ familles
sûres qui leurs servent de chûndeUer,
et surtout que Dieu leur donne le
máme Esprit qui animait la jeune
Istaëliie, servante de Naaman!
Votre bien dévoué
Ôarth. Pons.
\anUé lies vanités ‘ \
I IJne jenHie fille d’environ ving-deux
ans était l’unique, enfant de pareiils U'ès
riches qui.,l’aimaient passionnément.
Rien n!avail été épargné pour ,faire
de la jeune fille une ;dame. élégante
oi ài la mode. En cvoissani,plie ,avait
admirahlemenl répondu aux espérances
de sa mère, en apprenapjt à étaler |es
splendeurs;de sa toilette dans les salops
du monde élégant.; j,;,.
Mais l'beure de ; la maladie « arriva
aussi. Ce fut une heure terrible, en
même temps que le ternie de toutes
les espérances de la famille. Qn appela
le pasteur, et il parla de la mort,* du
jugement et de l’élernité, La jeune
demoiselle n’avait'jatnais entendu un
langage semblable.,' et elle trembla.
Un peu avant sa mort elle fit apporter ses plus belles robes, puis elle
regarda sa mère, et dit:
— Ces brillants habillements m’ônl
ruinée. Vous ne m'’avez jamais dit que
je devais mourii!. Vous m’avez laissez
croire que ma mission ici basîétaild’être
gaie, de porter de brillants'vêtements,
et dè jouir deMa’v’ànîté de la, vie. Vous
•■saviez que je devais ,mqiirn;, et comparaître devant mon juge, vous ne
m’avez'ja;mais engagée à lire la Bible,
vous ne l’avez jàmais lue avec moi,
vous ne m’avez jamais amende à* l’égUse. Vous ne m’avez apprjsAqu’à rechercher les belles parures. Ma.mère,
vous m’avez '^ruinée. Emportez' ces
belles robes et gtlrdez-les comme un
souvenir de votre péché et de ma
triste fin. , .
La pauvre demoiselle expirai quelques
moments après.
; i. , ^ JM
(Bmd opho'p6’revwv}}.
'liO /i.
J%¿!HnOiiLoe
•:nyv.ir'î .'-Il r/ü’iîîr.i':
. ùuii'lj ■
L’exanaen de concQtîre aux bourses
Campbell aura îieq à Torre-Pellice le
lundi 8 septembre courant.
La place de maîlr^sçp d’pqole -à Pramol est vacante. S’adresser pour olTrede
. . ■ :■ .'il' ' 'I i'.ii:' ■ ■ •' ù
services, à M. Mijaton,,: pasteur. .
EIrmìstRopkrt, Gérant etÀdminiflraieur,
l'igaerot , Irapr. Chiantore et Mascarélli.