1
Seconde Année.
m Jüdrer i8^6.
N. 30.
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•^Journal dLe l’]Ég*lîse ' Ei^ng-élîqtie A^axidoîse;;
Paraissant chaqtté Vendredi' % ' /
Vous me serez témoins, .^ctes 1. 8.
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Suivant la vérité avec la charité.
Prix db l’.^bonnrmbnt p.»n AN
Italie L 3
Too8 )es pays de TUnion de
poste (Europe) » Ü
Etats-Unis .... A 8
On s'abonne: à Pignerol au Bureau de l’administraüon Maison Wicol..
A La Tour chez M. OIlli libraire.
A Turin chez M. Goss, via Bjo Quinto, u. 15.
A Poroaretchez M. La’nt.4rbi Past. Birectsur.
Un Numéro séparé : 10 centimes.
Annonces à la 4.e page 35 conti,
l; mes par ligne.
î^om.nnali'e.
ÜD précieux témoigrnage. — Un fruil
visible du réveil eu Ecosse.— La maono
cachée. — Correspondance. — Revue politique.
PRÉCIEUX TÉHOIS^AGE
III.
La question sur laquelle. à
l’occasion de la correspondance
du Daily Review, nous sentons
1 e devoir d’exprimer notre sentiment, est celle de l’union entre
Tes Eglises“ évangeliqnei *3e• dèli ominaiions diverses , déjà constituées ou en voie de formation ,
en Italie, et plus spécialement
entre la Mission vaudoise et l’Eglise libre. Nous entrons en matière en faisant un dernier emprunt à cette lettre remarquable
écrite évidemment par un homme
indépendant et très clairvoyant.
• Chacun comprendra aussi qu’il
est tout à fait inutile, aussi longtemps que dure cet état de choses,
de parler d’union entre deux de
ces Eglises. L’Eglise libre italienne
peut être regardée comme étant,
à certains égards, plus rapprochée
de l’Eglise vaudoise, qu’aucune des
autres. Cela ne veut cependant pas
dire grand’ chose, surtout si l’on
est forcé d'admeure que toutes les
Eglises sont considérablement en
arrière de la vieille Eglise des ’Vallées sur des points de haute importance, tels que la préparation pour
le Ministère, l’étendard de la discipline. la confiance que méritent ses
agents, sans parler de la forme de
son gouvernement ecclésiastique
et de la portée de sa confession
de foi. — Il sera assez lot de
parler d’une pareitie uuion lors
qu.e l’Eglise libre itâlienne aura’
été capable de se pourvoir, dans
une beaucoup plus grande mesure,
d’un ministère instrüif, de définir
I plus clairement la forme de son
I gouvernement ecclésiastique et de
I développer sa maigre confession
de foi. — En attendant toutes
les Eglises évangéliques doivent
rechercher une plus grande unité
d’esprit . ce qui n'est possible
qu’à la condition que l’on reconnaisse franchement et complètement la discipline et la 'position
de. chaque vraie E^liïie de Glïfiet
et que l’on recherche plus sérieusement les choses qui tendent
à la paix aussi bien qu’à la pureté. Ceux qui connaissent intimément les faits ne nous estimeront pas moins libéraux en écri' vant ce qui précède, que si nous
parlions , à tout propos , d’une
union prochaine entre deux de
ces Eglises évangéliques».
« Si nous n’eussions pas su par
notre propre expérience qu’il est
beaucoup plus facile de donner un
conseil que de le suivre, nous aurions accusé d’inconséquence bien
des hommes excellents qui, chez
eux. repoussent obstinément l’union entre deux Eglises considérables, solidement établies et que
aucun dogme ne divise , tandis
qu’ils imposeraietU volontiers à la
plus ancienne des Eglises évangéliques le devoir de s’unir avec
une Eglise née d’hier et qui repose , si on y regarde de près,
sur une ou deux personnalités
influentes, plutôt que sur une organisation quelconque. »
L’on cite à tout propos, et à
l’égal d’une parole de l’Evangile, I
cette sentence très sujette à con- i
iradiction ; ¡'union fait la force. \
Nous sommes convaincu, quant à
nous, que très souvent l'union fait
la faiblesse. C’est le cas de toutes
les unions mal assorties. L’union
entre l’Eglise et l’Etat a-t-elle été
une source de force pour l'un ou
pour l’autre? N’a-t-elle pas été
plutôt jusqu’à ce jour une source
de faiblesse pour tous les deux ?
Ne faudrait-il pas être stupide
pour espérer que le compromis ,
au moyen duquel on travaille à
unir l’Eglise protestante de France
serait pour elle un source de vie
,Qt de forca,?.£tomi«A «LL-iiaitii
le Sauveur recommande à ses disciples et qu'il demande pour eux
à Dieu sot) Père, consistait dans
la faculté laissée à chacun d’annoncer Christ ressuscité, ou bien
I un Christ demeuré dans le lomI beau, le salut par son saug expiatoire, OH bien le saint par son
! exemple et sa morale !
Il y a certaines unions dans
lesquelles les deux parties sont
dévorées l’une par l’autre : telle
est celle du feu et de l’eau ; l'eau
est consumée, mais le feu est
éteint et il ne reste qu’un peu de
vapeur, que le vent emporte. 11 y
a d’autres unions qui ne sont que
des juxtapositions, laissant à chacun sa complète liberté, comme
sa propre responsabilité. C'est une
union de celte nature qui peut
et qui doit exister entre le.s hommes
et les associations d'hommes qui
se proposent un même but, mais qui
y tendent par des sentiers un peu
différents et d’un pas inégal peutêtre. La C'indition expresse, nous
dirions même unique, d’une union
pareille est que l'on s’encourage
et s’entr’aide, et que nul ne barre
le chemin à sou compagnon de
travail et de route.
2
H8
1« TÊMOJIN
'W v^/VWWWWw <
L’Eglise Yaudoist; veux,de
son cœur cett|o tuiieu-là, es||râs
possible, maie <|fle estim^que Ifjate
antre . à supyrseif (^n’elll fût
aible, serait plus nuisible qu’utile
à l'avanceiaent do règne |je Dieu
en Italie.
Au reste, nous n'avons jamq^s
pu prendre au serieux ces déclarations faites à diverses reprises, par
le chef des Eglises libres italiennes,
qqé ratiion avec l’Eglise vaudoise
étjait une simple question de tenàps,
et! d’un temps très court, cinq ou
six ans, dont il ne resterait maintenant que quatre. Et en effet, si
telle avait été sa peusée , à quoi
boa fonder, à très grands frais uno^
Ecole de théologie à Rome, puisque depuis 1860, il y en avait
une à Florence ?
Est-ce déiiauce de la doctrine'
qu'on y enseigne, qui empêche
l’Elglise libre d'y faire préparer
leur Ministre ? Esx-ce peut-être la
longueur et la solidité des études
dont on pense que, dans les Elglises,
libres, l’on a besoin moins qu'aiileurs? aurait-ou l'espoir de fondre
aussi ces deux Ecoles, ou d'absorber
celle de Florence dans celle de
Rome ?
Un mot encore; il est évident,
à nos yeux, que l'on ne croit pas
à l’union que l’on dit espérer, car
si 011 l'espérait comme prochaine,
on se garderait soigneusement de
prendre à son service des hommes
rejetés dans celui de l’Eglise vaudoise pour cause d'immoralité'.
In fruit visible du réveil en Scosse
Le réveil religieux produit, il
y a deux ans, par la prédication
de MM. Moody et Saukey , a-t-il
été un mouvement sans résultats
ultérieurs? une émotion passagère?
une flamme tout d abord vive et
brillante, mais s’éteignant ensuite
peu à peu pour céder de nouveau
ia; place à la pâle lueur d’une
froide orthodoxie ? ou bien ce mouvement s’esi-il conservé , et se
manifeste-t-il d’une manière sensible? a-t-il été ce levain puissant
qui a soulevé les masses? celte
flamme fait-elle encore sentir l’influence bienfaisante de sa lumière
et de sa chaleur? Voilà une question qui a été souvent agitée, et à
laqivaïUo OQ««,
'e pék^okH répOtidni d'une iyta«
ère'dÉJÉiiei IA t’y a que (0|lui
( «qtÙfMW bliC0Wlc»mAes
qui puisse connaître et apprécier
1« travail qui »'e&t; accoui^r dan«'
les cœurs, il n’y a que ceux dont
l’àme angoissée a été soulagée à
cette heure bénie et est débordante de cette joie et de cette
paix qui découlent du pardon en
Christ, qui paissent nous dire
que le réveil n’a pas été sans
fruit, mais au coutraire une paissance de Dieu à salut pour plusieurs. Mais de ces fruits spirituels et intiraes, de ces joies secrètes, combien y en a-t-il encore?
, Voilà ce que nous, spectateurs à
distance, ne pouvons pas dire, et
! nous nous trouverions bien emharassés si nous ne devions juger
du réveil que par ces résultats
intimes, connus seulomeut de Dieu
et des âmes qui les ont éprouvés.
Nous n'en sommes point là cepenJ daut; nous pouvons être assurés
' qu'il y a eu dans beaucoup de
cœurs une œuvre profonde et
durable de l'Esprit , par les raai nifestalions extérieures auxquelles
I cette oeuvre intime et cachée a
! donné lieu. Il y a des signes exI térieurs auxquels nous pouvons
reconnaître que le réveil n’est
I point mort dans les âmes; si vraiment elles ont été touchées de l’ai mour du Sauveur, elles ont appris
à aimer à leur tour; aimer c est
[ vivre , vivre c’est travailler pour
Christ, uu des fruits les plus marqués du réveil est précisément qu’il
a doublé, quadruplé l’activité chrétienne à tous égards !
Ceux qui av'aienl été miséricordieusement appelés à ia lumière,
après en avoir rendu grâces, ont
regardé autour d’eux et ont vu
des multitudes qui ne connaissaient pas encore ce qui les rendait
eux-méraes si heureux. Comment
ne pas se sentir poussés à venir
au plus iota leurs secours? Plusieurs ont répondu à l'appel de
leur conscience, ont senti ce devoir sacré qui s'imposait à eux ^
d’une manière si impérieuse, oat |
mis, saus tarder, la main à l’œuvre
et c’est surtout vers la classe la
plus dégradée de la population j
que se sont dirigés leurs efforts. !
Il y a, dans la plus part'des |
grands centres d'Ecosse, une par
tie de Alt entièrABMNDt occupée
par iâ(’ hail»peuple. Ce sont des
rues étri^t# et salet où s’entassent dwfehàSUesi eédiiÉAs par leur
I paresse et leurs vices au dernier
f degfé do misèr«„ Ce soni auridtat
I des irlandais, logés dans de vériI tables bouges, ivres la moitié de
I la semaine, ne mettant jamais nu
i pied à FEglise, vivant comme des
brutes, sans l’ombre d'une.pensée
pour l’éternité. Il n’y a rien qui
serre autant le cœur, que de
penser, en quittant les beaux quartiers du centre, par ces ruelles
étroites et obscures: aux fenêtres
pendent des haillons qui constituent la principale richesse, sur
le pas des portes des enfants à
moitié nus. des hommes abrutis par
1a boisson!... c’est là le spectacle
que présentent chaque jour de la
semaine des quartiers tels que le
Cannongate et le Grassmarket d'Edimbourg , et le Lowstreet de
Glasgow.
Déjà avant que ia parole puissante de M. Moody vînt retentir
en Ecosse, il y avait des missions
établies parmi ces pauvres gens,
mais hélas ! c’était pire qu’une
œuvre parmi des païens, et les
sujets de décourageiaeot surpassaient de beaucoup les motifs de
se réjouir. Le zèle, l’amour pour
les âmes, l’activité avaient besoin
de se retremper, d’acquérir un nouvel élan et ce fut là un des fruits
de ce réveil si bienfaisant pour
tous. L’on chercha dans la prière
et dans un sentiment plus intime
de l'amour de Christ la force qui
rnarfiquait: l’on songea à des moyens
nouveaux et plus sûrs pour attirer
toutes ces âmes perdues au Sauveur •• l’on employa toutes les
mains jusqu'alors inutiles, et l'œuvre reprit avec plus d’entrain et
de vigueur que par le passé.
« Avant de penser à traverser
l'Océan pour évangéliser les païens,
avait dit Sankey, dans un de ses
cantiques, pensons à aider les
païens qui gémissent à notre porte M. Ce fut là le mot d’ordre, et
la mission intérieure (homes-missions) prit dès cel instant beaucoup plus d'importance qu'elle
n’en avait auparavant. Mais comment atteindre ces personnes que
le seul nom d'égiise effrayait et
qui avaient été par cette raison
même jusqu'al-ors inaccessibles.
3
LS TimeiM
avaiâ&t r«sjfté À Ids appâts,
asx effi>rts la» ' pi^tsi eoQStants ?
Les ifltvjcar à â0 r0^t^ ^ an ôolte
spécial, c’était les faite ,tite'î pouc'
parvcpir à râtae, ,il fallait avant
tout moatFer de l'intérêt poar ¡le
corps. C’est ainsi que na<|0h cette
adaeirab-le institution qui Uon seulement à Ëdimbonrgfh. mais aussi
à. Glasgow et à l)utidee a déjà
pi^oduit des risttltats aussi réjouissants: qD’ràaltendus: le sahbaih^
momin^ b>*eakfest‘. le déjeuner du
dimanc&e matin, dont nous noos
proposons de parler dans un procbain numéro.
{'à svÀnreJ ' X.
U H4^Pi6 C4CHIE
À celui qui vaiocra,
je lut donnerai à manger la mannecacbée.
Apoc. 2, /7.
Il existe un autre moyen de
savourer la manne que Dieu nous
offre, mais je suis persuadé que
plusieurs n’y pensent pas, tant il
est rraù qu'elle est cadrée. 11 consiste à' faire la volonté de Dieu
avec tant de_ joie et d’emprésSement que cela soit notre nourriture journalière.
Je comprends que ceux qui
préfèrent accomplir leur mauvaise
volonté, au lieu de celle de Dieu
qui est bonne, agréable et parfaite,
ne prendront pas cette obéissance
pour de la manne cachée. Ceux
qui, à tout moment, murmurent
contre la volonté de Dieu, contre
ses châtiments, contre les épreuves qu’il nous envoie pour 1« bien
de notre âme, ne voudront pas
admettre que son joug est aisé et
son fardeau léger et qu’il est doux
de faire ce qui plait à l'Eternel.
L'accomplissement de la volonté
de Dieu est donc une nourriture
si cachée à celui qui n a pas encore donné soc cœur au Seigneur,
que même les disciples de Jésus
ne la connaissaient pas (Jean 4,
35). Mais c’était de la manne pour
Je'sus qui disait: « Ma nourriture
• est de faire la volonté de celui
» qui m’a envoyé et d'accomplir
• son œuvre » ( Je'a?.' 4, 34 ).
Comme nous avons tous les jours
besoin de prendre notre aliment,
si nous ne voulons pas voir notre
corps exposé à la langueur et au
dépérissement, nous devons, tous
les jours, rechercher la satisfac
Üm qne r«o éprouive en faisant
las^ voi<Mué-dé -DiêU'. Le sentiment
id’'éfi^oi‘f obéi au Seigoeui^nt d’avoir
ifalt’^jèe qui;’lai plait. ést plus doux
iquOi la miel et plus savoureux que
;ia manue. Qu'y a-t-il de plus précieux au monde que le bon témoig|âage d’une conscience fidèle?
Lequel est plus heureux, vers le
soir de la vie, oeini qui a travaillé pour amasser de l’argent
b» nelui qui a fait ta volonté de
son Père céleste ?
La nourriture qui plaisait au
Maître doit aussi plaire au disciple; nous ne devons pas avoir un
goàt di fièrent du sien. Si nous
n’aimions pas ce qu’il aime, nous
montrerions par là que nous ne
sommes pas encore en communion
avec lui.ique la sève qui circule
dans le oep n'est pas la même
que celle qui circule dans le sarment, ou que celui-ci est sec ou
détaché du tronc.
Accepter la volonté de Dieu est
aussi de la manne précieuse et
cachée. Si peu de personnes en
connaissent le goût, cela ne veut
pas dire qu'elle ne. soit pas délicieuse pour tous ceux qui ont
appris à se sanooettre à la volonté
du Seigneur. Lorsque nous sommes
éprouvés par la perte d’une partie
de nos biens, par les chagrins
qu’on nous fait, par les maladies
que nous endurons ou par la mort
de personnes qui nous sont chères,
ne disons pas à contre cœur:
Que ta volonté soit faite et non
pas la mienne. Ce serait manger
de la myrrhe au lieu de manne.
Acceptons les decrets de l’Eternel,
non comme une fatalité inexorable
que nous devons subir par force,
et contre laquelle nous ne pouvons
résister, mais comme ils le sont
en effet, lés dispositions du plus
tendre des pères qni veut le vrai
bien de ses créatures et qui a fait
écrire à St Paul que « toutes
» choses contribuent au bien de
• de ceux qui aiment Dieu • ( Rom. '
8. 27). De cette manière nous i
sentirons , même au milieu des |
larmes, combien il est doux de I
nous soumettre avec une confiance
filiale à tout ce qu’il aura plu à
notre bon Père de décider pour
nous et pour ceux que nous aimons. On nous verra pleurer peutêtre, mais non avec désespoir, la
manne cachée restaurera notre
iime 01 nous fera épréuvér Une
paît détIcireUse ét dea consèlâCiéns
qa’àaeuné langue humaine na sa^rait décrire. > : h
Dans lé fait que la mande aat
cachée. la mande peut trouver ün
sujet d'inquiétude, mais l’Onfant
Dléit ail contraire s’en réjouit.
Puis qu'elle est cachée, cela veut
dire qu'elle est précieuse i, paie
qu’ou ne cache guère que' les
choses précieuses. Elle est aussi
en parfaite sûreté contre les voleurs; personne ne peut nous la
ravir, elle est déposée dans des
vases d'or. Dieu l'a promise et il
nous la donnera peu à pôu, en
raison de notre fidélité et de l'empressement avec lequel nous luttons contre le péché. — Combattons avec persévérance, avec courage. avec humilité; soyons vainqueurs en Christ î A celtfi qni
yaincra, nous dit-il, je lui donnerai à manger de la manne cachée.
(Îorreoponbancc
Monsieur le Directeur,
Il est bien vrai de dire qu’avec certaines gens et sur certains sujets, il
n’y a qu’à attacher le grelot. Le collège a déjà fait l’objet de beaucoup
de discussions dans le Témoin, et
comme vous le répétez: tout n’a pa.s
été dit. Une observation dont vous
faites suivre la lettre de M' .1. Revel
m’engage à vous adiesser ces quelques
lignes et je ne vous promets pa.s qtie
ce soient les dernières. « A notre ;ni»,
dites-vous, le programme du collège
supérieur a plus besoin encore d’être
modifié que celui du collège inférieur,
car c’est là qu’il existe une disproportion fâcheuse dans le partage du temps;
les langues latine et grecque étant reléguées à l'arrière-piace, et de beaucoup la plus large part étant faite aux
.sciences ».
Je ne partage pas entièrement votre
opinion. Le collège supérieur , ou ce
qu’on est convenu d'appeler de ce
nom, comprend quatre années, les deux
premières, ou la Rhétorique, ont un
programme auquel vous ne devez pas
avoir grand’ chose à redire, car le voici
à peu prés: je le refais de mémoire:
Elude de la Bible ^ beni’es
italien .... 4'
Français .... 3
Histoire ancienne 2 »
Sciences naturelies 2' »
Mathématiques . . 4 >
Langue grecque . 6 »
Langue latine . . 7 »
Antiquité» romaines
et grecques . . 1’ »
31
4
420
LE I^MÖIN
. Vous ne vouiez pas supprimer l’étuüe de lu Bible, ni .les quatres heures
de raalhémaliqnes; resteraient les schuees naturelles qui ne sont enseigiièes
en Rhétorique que depuis quelques années. Les deux heures de Rhétorique
qui se donnent en langue italienne et
les deux heures d’histoire ancienne se
rattachent à l’étude de l’antiquité, et
vous avez en outre 14 leçons de gre(T
et de latin, autant que dans nos collèges nationaux et presque autant que
dans les classes correspondantes des
gymnases allemands, là où l’on n’assomme pas les élèves avec 36 ou 38
heures de leçon, c’est-à-dire avec 20
heures de latin et de grec.
Vous êtes plus dans le vrai pour les
deux dernières années du collège, dites
années de philosophie, dont voici le
programme :
Etude de la Bible 2 heures
Italien .... 3 »
Français .... 3 a
Latin..............3 »
Grec...............3 »
Hébreu .... 1 »
Histoire moderne . 2 »
Mathématiques . . 3 »
Sciences physiques 6 »
Philosophie ... .5 »
Biographies grecques
et latines ... 1 »
,32
Ce programme u’e.^il pas celui des
gymnases allemands, mais il a beaucoup
d’analogie avec celui de l’ancien gymnase de Lausanne et de nos Lycées
nationaux. Les heures de latin et de
grec sont destinées à des études littéraires et philologiques et non pas à
des exercices de grammaire et de langage. C’est là l’idée qu’a présidé à la
compilation de notre règlement et de
notre programme d’études.
Mais, me dites-vous, nos élèves sont
faibles dans les langues anciennes. Ils
ne seront guère plus forts si vous supprimez les heures de philosophie et de
sciences physiques, ou si vous en réduisez considérablement le nomhie ,
aussi longtemps que vous n’aurez pas
pourvu à ce que nos jeunes gens apprennent les grammaires dans les années dites dé grammaire. Dans les
gymnases allemands ou n’étudie pas |
l’histoire de la philosophie, on n’y donne |
pas même un cours de logique complet, j
mais c’est à la condition que tous les
étudiants , et spécialement les théolo- !
giens, suivent dans le premier semestre I
universitaire, un cours d’histoire de la i
philosophie de 0 heures par semaine
et un cours de logique de cinq heures
au moins.
Les sciences physiques prennent
beaucoup moins de temps dans les
gymnases allemands (2 heures pendant
deux ans); j’admets que pour de futurs théologiens on pourrait en eiîet
réduire le nombre des heures consacrées à celle élude; mais si notre Collège se propose de préparer aussi nos
jeunes gens pour la licence lycéale ,
ij’fti lied de crôiie «pé nous airtvans)
à)|)eineià. parcounü’ida lâche du pro- f
gramrnq dq .Oouvçrnemient, Quant aux;
.maihémati«iès, il laudrait les fortifier
et non' pàsTês aifaibîîr. On pousse plus
loin l’étude de ces sciences dans nos
lycées, dans les gymnases suis.ses el
dan.s ceux de l’Allemagne.
.A mon avis, il.y a peu à changer
au programme de rhétorique el de
philosophie, mais j’abonde dans le sens
de M. Bevel qu’il faut étudier les grammaires élémentaires dans les quatre
premières années du collège, d’après
un manuel, le même pour toutes les
classes, dans la première on irait de la
page 1 à la page 100, dans la seconde
de la page 101 à 200 etc.
Outre la grammaire, je voudrais que
les jeunes gens eussent leur disposition de bons vocabulaires, même des
vocabnlaiies médiocres, plutôt que de
n’en point avoir, qu’ils en fissent usage,
au lieu de (raduclions et surtout de
iradnctions inlerlinéaires, comme celles dont nous a gratifiés la fabrique
parisienne. Avec ces traductions on est
toujours plus ou moins prêt pour traduire el l’on se passe de grammaire,
de syntaxe et de vocabulaire , et l’on
sait du grec et du latin à la fin de
l’année comme au commencement ou
guère plus. J’aurais beaucoup à dire
à ce sujet; mais ce n’est pas ici le
lieu. E. M.
iiouAieliee rcit^teusee
et faits divers
MtuUe. — Un des journaux ultramontains de Rome voit dans les efforts
de propagande protestante dans celte
ville le moyen le plus sûr pour conduire les italiens ùi q\\. à la commune ! i
(t Certes, écrit-il à ce propos, les pro- j
lestants ne converliront les romains
ni en luthériens, ni en calvinistes, ni '
en vaudois, ni en anglicans, ni en mé- i
Ihodistes, ni en baptisles, mais ils en i
feront quelque chose de pire que tout ;
cela; ils en feront des incrédules, par- j
cequ’un italien qui n’est plus catholique !
est un incrédule (!)- El quand nous ^
aurons une Home incrédule, l’incendie, i
messieurs les avares, n’épargnera pats '
vos coffre-loris ». '
Æ'fanetf. — li circule actuellement
à Marseille une pétition qui se couvre
de signatures. Cette pétition a pour
but de demander l’expulsion des jésuites, et elle est adressée aux représentants de la nation , sénateurs et j
députés.
Heoue poüttcjue
Mtutie. — La grande question du
jour est la convocation des Sénateurs
à Rome pour voter une seconde fois
la loi dös'dépôts francs.’Le ministère,
et spécialement Oepretis et Nicolera, a
donné à ,une Ipi purement fmqneière,
une importanpp politique.?. Des ,deux
côtés,'du coté dii minislèré'el de*celui
de l’opposition, on fart d’une petite
affaire une grosse affaire; ce n’est pas ’
une question de principe, rmais une
question de parti. Geriain.s journaux
menacent le Sénat el les sénateurs de
l’éprésailles ; on parle non seulement
de la nomination il’une nouvelle/brirnéc
de sénateurs, mais de la suppression
de ce corps, c’esl-à dire de l’un des
éléments les plus importants de notre
système constitutionnel el représentatif.
On parle aussi, et avec beaucoup d’insistance de la dis.soluliori de la Chambre,
si le Sénat ne vole pas en faveur de
celle loi, d’initiative parlementaire.—
Le.« sénateurs arrivent à Rome de tout
côté, même de Paris, Cialdini, à peine
in.slallé dans sa légation, même avant
de l’être, e.st parti pour Rome. Avant
que ce numéro ait paru le télégraphe
et les journaux de Rome nous auront
apporte la grande nouvelle de l’issue
d’une lutte peu propre à élever le prestige de nos hommes politiques. Puissent-ils ne pas nous réserver de nouveaux scandales!
Les journaux rapportent le discours
que le général Cialdini a prononcé,
en présentant au Maréchal Mac-Mahon
les lettres qui l’accrédilent en sa qualité
d’ambassadeur du roi d’Italie auprès
du Gouvern(3ment français. Cialdini a
rappelé au Maréchal la tour de Malakotî
el .Magenta; el Mac-Mahon lui a répondu
en faisant allusion au temps où la
France el l’Italie combailaienl ensemble
el où il a eu l’occasion d’admirei- la
bravoure personnelle de Victor-Emmanuel, le premier soldai de l’indépendance italienne.
Le* prince el la princesse de Piémont
ont visité dans leur voyage en Rti.ssie
Dre.sde, Potsdam el Berlin, mais incognito. A Potsdam ils ont été reçus par
le prince el la princesse Charles el ont
eu 1^ visite du prince impérial. — A
Saint Pélersbourg ils ont été l’objet de
beaucoup d’ovalions; et l’empereur
Alexandre a donné à ses illustres hôtes
une splendide réception à Pélerhofet
à Saint Pélersbourg. Leurs Altesses
Royales rentreront en Italie incognito.
France. — En France il y â aussi
lutte entre la Chambre des députés et
le Sénat, au sujet de la loi des grades
académiques. Toulelbis le ministère ne
fait pas de l’adoption de celte loi,
[)i'oposée par Waddinglon, une question de cabinet. Mais cette lutte entre
les deux corps législatifs , peut avoir
des conséquences très graves pour la
nation et compromettre les instiiulioiis
de l’Etal.
Qnemtiaàt ti Orient. — Combats
partiels. Mémos contradictions el mémos
incertitudes.
Ernbst Robert, Gérant el .Administrateur
Pigacro! , irnpr. Ciiiaolorp Ma.-c?.rçl