1
Seconde Année.
3 Mai i87(>.
•N. 18.
•Joixmal V:ég:lîse Éva-n^ç^lique Vaixcloise
Paraissant chaque Vendredi
Voi(s me serez témoins. Actes I. 8. Suivant la vérité avec la charité.
Prix de l'aboeefmbet p,n ae , Z*» ■ * On :«'abonne; à Pigoerol au Bureau de l'ad- Un Numéro aéparé: 10 centimes.
Italie 1. 3 ministraiion Maiion ^ficoì.
Tous les psys de rUoion de A I.a Tour chez .M. libraire. Aonouces à la 4.e page 25 centiposte (Europe) . . > Etats-Unis , , . ^ . » H A Turin chez .M. fross. via Pin Quinto, n. 1.5. •A Pom irnt chez ,VI. I.antarrt Pasl. Direcleur. mes par ligne.
S O na m a J r*e •
Réveil et évangélisation. — Evangélisation en Italie. — Correspondance. —
Nouvelles religieuses et faits divers. —
Itevue politique.
RÉVEIL ET EVAPIGÉLISATIOiV
La Société de la Mission Intérieure de France a eu, à Nîmes,
son assemblée générale; le compterendu que nous avons lu avec intérêt dans l’Eglise Libre nous a
fourni la contirmalion que nous
ne nous étions pas trompé en
avançant l’opinion qu’elle avait
dans une certaine mesure dévié
du but essentiel de sa fondation,
mais que ceux qui l’avaient fait,
l’avaient fait à bon escient. Nous
recueillons néanmoins des plaintes
positives de la part de quelquesuns des orateurs et spécialement
de la part de Maubeurge qui trouve
que • la consécration occupe trop
la place qui devrait être ocçupée
par l’évangélisation, et qui combat
les moyens extraordinaires et factices ». Un orateur pense que,
maintenant, l’heure de se mettre
à l’œuvre a sonné. • Les réunions
de consécration, dit-il, ont été
utiles , mais il serait fâcheux de
les multiplier. Elles amèneraient
le public à mépriser les moyens
ordinaires d’édification: il est bon
d’éviter toute excitation religieuse ». Même ceux qui approuvent les réunions de consécration
trouvent qu’elles ont été trop fréquentes. Tous sont d’accord pour
exprimer le désir qu’elles soient
désormais un moyen pratique d'évangélisation.
Les deux principaux agents de
la Société ont été jusqu’ici MM.
Th- Monod et Fourneaud pasteurs.
M. Monod a tenu surtout des
assemblées de consécration dans
treize localités de langue française.
11 s’explique lui-même sur ses intentions à cet égard. • Jusqu’à
] présent. Dieu a aiguisé ses outils,
maintenant il va s’en servir. La
meilleure réponse que nous puissions faire à ceux qui demandent
si le mouvement est sérieux ou
factice, c’est d'agir ». • Par la
force des choses, dit-il ailleurs,
les réunions sont devenues des
réunions d’évangélisation , mais ,
ajoute-t-il, ce n’est pas là mon
but. Ma mission ést dé parler
i aux chrétiens pour en faire des
j évangélistes. Le reproche qu’on
I nous a fait est mal fondé et naît
d’un malentendu. Nous voulons
réveiller l’Eglise et , par elle, le
monde ».
Le but spécial que M. Fourneaud s’est proposé dans ses tournées , et qu’il avait signalé dès
le début de son activité , en distinguant sa vocation de celle de M.
I Th. Monod, c’était l'évangélisation.
' Le Comité par l’organe de M.
le pasteur Babut a protesté contre
! l’accusation de patronner les idées
I de M’’ P. Smith.
I Les réunions de l’assemblée gé; nérale se sont divisées en deux
parties: la première, spécialement
consacrée aux affaires de la Mis! sion Intérieure, la seconde à l'édification et à la prière. Mais
même dans cette seconde partie
' la préoccupation principale était:
1 il faut travailler.
1 M. Th. Monod nous semble
avoir suivi, tout en tenant compte
des différences dans la doctrine,
la méthode de M'' P. Smith et M.
Fourneaud, celle de MM. Moody
et Sankey.
La société de la Mission Intérieure nous paraît être maintenant entrée dans la bonne voie.
Les mots d’ordre sont : la prière
et le travail. La prière, l'édification sans le travail dégénéreraient
bientôt en mysticisme et même en
quiétisme; nous doutons même
qu’elle fût bien longtemps vraie
prière et saine édification, le travail sans la prière dégénérerait de
son côté en formalisme. 11 ne
pourrait être béni, car • si nous
avons été créés pour les bonnes
œuvres afin que nous marchions
en elles,» n’oublions pas que • c’est
Dieu qui produit en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir ». Notre force, soit pour nousmêmes, soit pour l’extension du
règne de Dieu, est en haut d’où
nous vient le secours.
Tel doit être aussi notre mot
d’ordre; prière et travail. Où en
sommes-nous à cet égard et pour
nous mêmes et dans les diverses
œuvres que le Seigneur nous a
confiées '( Quand tous ceux qui
connaissent parmi nous le salut
qui est en Jésus-Christ apprécieront le privilège de ses disciples
de recourir à Dieu par Lui, et
obéiront à son ordre d’aller et
d’enseigner, chacun dans sa position, alors il y aura aussi dans
notre église, qui en a un si urgent
besoin , une vraie œuvre de réveil et une évangélisation efficace.
EvaDgéiisatiüD eo Italie
Une lettre très remarquable,
sur l'œuvre d’Evangélisation en
Italie et plus spécialement à Rome,
adressée de cette dernière ville,
au Christianisme par M. Roller,
2
70
LE TÉHOÍK
ancien pasteur français à Naples
d’abord, et plus tard à Rome.
contient sur la manière dont 6ette
œuvre est accomplie , des apprd*
ciations si justes, des considérations si sensées et si sages, et
des conseils qui, mis en pratique ,
pourraient faire tant de bien, —
que nous ne pouvons résister à la
tentation d’en reproduire la dernière partie.
Après avoir passé en revue les
différentes dénominations, au nombre de cinq au moins, qui ont
ouvert, dans Rome, des locaux à
la prédication de l’Evangile en
langue italienne, et constaté que,
dans le cours des 3 dernières
années, l’œuvre, prise dans son
ensemble, est plutôt stationnaire,
M. Roller continue comme suit:
Quelles sont les causes de cet arrêt?
Je n’en vois que deux bien claires ;
l’une tient au scepticisme italien. On
ne prend plus ici la religion au sérieux.
On a trop longtemps subi son joug
par force, pour le rechercher de bonne
grâce. On vil dans l’indifférenlisme.
Mais il est une autre cause non moins
compromettante : c’est la multiplicité
inutile de nos sectes. Je n’ai pas à
juger leur raison d’être en Amérique,
en Angleterre ou ailleurs. Elles ont
une origine historique respectable. Mais
je le demande à tous les hommes qui
possèdent un grain de sens commun,
qu’ont-elles à faire à Rome? Qu’elles y
envoient des évangélistes, qu'elles y ouvrent des temples , qu’elles y fondent
des écoles, rien de mieux’ ; à une
condition pourtant, c’est qu’elles ne
travailleront qu’à organiser la grande
Eglise évangélique italienne, et se garderont bien d’y iiilroduîre les petites
particularités qui les distinguent au
delà des mers , leurs mœurs propres
et surtout leurs noms. Comment peutil venir à l’espril du disciple de Wesley
à Londres, que les Romains vont quitter
le pape pour s’appeler méthodistes ?
Comment peut-on s’imaginer à NewYork . que les Romains ont fait leur
révolution nationale et demandent une
rénovation religieuse pour le plaisir
d’être jetés dans une baignoire par des
étriingers frais débarqués du paquebot?
Le nom sonore d’Eglise libre réussit
mieux ; pareeque de la liberté, on aime
jusqu’au titre. Mais nos frères du dehors s’imaginent-ils créer en Italie les
conditions spéciales qui font ailleurs
leur raison d’être à côté des cadres
officiels ? J’ose le dire. Ceux qui du
dehors dirigent ces inoiivemeiils de
missions font un métier de dupes ; ils
ne créeront pas des italiens à leur
image. Mais sui'Loul ils font une œuvre
de maladi'oils, car, en lonic naïveté, ils
arrivonl tout simplement à discréditer
le protestant isme à Rome. Ici, l’on n’a
que faire de toutes ces dénominations
. considérées comme barbares; oa en
banssalas épaules e1 l’en s'éloigne. Voili
te fait dios toute sa crudité. Rien ne
•eri de lé dissimuier. Une fois la chose
bien dbftiprise au déhore, il y aurait
infidélité morale à continuer de celle
façon. Nous niellons sur la conscience
de tous les chrétiens étrangers qui s’intéressent à la mission en Italie de ne
plus travailler ainsi gauchement à créer
des sectes microscopiqnes et inutiles
en face de la grande unité du Vatican.
Que faire donc, me demandera-t-on ?
Faut-il renoncer à faire évangéliser ?
Tout au contraire. Mais au lieu de
faire des gens à votre image , il faut
les façonner à l’image du chef de l’Eglise, et laisser les italiens se choisir
des noms et des formes à eux-mêmes.
Ils eh trouveront bien sans vous. Vous
envoyez un missionnaire ; qu’il prêche
et invite les convertis à se constituer
eux-mêmes en Efilise évamjélique italienne, sans antre dénomination. Ne
vous ingéniez pas à les faire prier
assis ou à genoux si vous vous apercevez que leurs confrères prient debout;
n’exi^ez pas des évangélistes indigènes
formes par vous qu’ils prennent vos
allures, votre cravate, votre gilet, vos
litres, vos petites particularités qui sont
ici des bizarreries. Surtout, gardezvous bien de créer ici des siicciir.sales
de votre Eglise anglaise ou américaine.
11 s’agit d’édifier la grande Eglise d’Italie, et non une dépendant de NewYork ou de Londres. C’est ce qu’on
ne veut pas comprendre. On sème la
division, là où il y a à peine quelques
brebis assemblées. Le résultat, c’est
que dans chaque ville on se partage
ou on se dispute quelques centaines
de malticureux désorientés, ahuris au
milieu de nos multiplicités sectaires,
bientôt découragés ou rendus plus^
étroits d’esprit que nous. Puis le mon-'^
vemenl s’arrête ; il dépérit même en
plus d’un lieu. C’est une expérience
générale répétée à Turin, à Gênes, à
Milan, à Naples, etc., d’aiilaul plus
sensible à Rome. Avis à qui de droit.
Nous en parlons sans grand espoir de
convertir les zélés d’outre-mer. Mais
nous en ferons.peut-être réfléchir quelques uns, qui essayeront d’amoindrir
le mal. En tout cas, nous aurons
tranquillisé notre conscience, avant de
quitter celle Italie dans laquelle nous
avons travaillé jadis avec plus d’espoir,
ne prévoyant pas alors tous les torts
ni toutes les maladresses des organisateurs des missions.
Tu. Roller,
ancien pasteur en Italie.
(!Torrc0|)onbancc
Eco'Se. '2S avril 1876.
Cher Monsieur et frère,
il y a plusieurs jours déjà que j’attends un peu de loisir et un momcul
favorable pour vous adresser nue lettre. Aujourd’hui enfin , grâce à une
pluie torreatielle , comme je ne me
souviem pas d’en avoir vu en Ecosse,
j’espère piouvpir m’acquitter de la promesse qife je dois vous avoir faite.
Mais par où commenew? Car il y a
plus (l’ûn sujet sur lequel je désire
entreteniivvous et les lecteurs de notre
petit joui'tial. Par celui qui nous touche de plus près, je suppose, de si
près qu’il est au cœur même, ou du
moins au centre de nos Vallées.
N’est-cc pas la chose la plus curieuse du monde que j’ai dû venir en
Ecosse pour apprendre et pour pouvoir
révéler à d’autres, des faits qui se
passent à San Giovanni-Pellice ? C'est
pourtant ce qui est arrivé et je suis
heureux de faire part à vos lecteurs,
qui sont à peu près tous Vaudois, de
la découverte que je viens de faire.
Dans un rapport publié l’année dernière sur CEglise chrétienne libre en
Italie, j’ai lu ce qui suit:
* San Giovanni-Pellice. — Celle
Eglise libre diffère de la majorité des
autres Eglises en Italie, en ce qu'elle
ne travaille pas dans la sphère du catholicisme romain, mais au milieu d’un
peuple qui, en généial, professe le
christianisme de l’Evangile. Et cependant , quoiqu’elle n’aîl pas à se mesurer avec les prêti'es , celle Eglise a
la noble mission de garder le juste
milieu (en anglais le milieu d’or) entre
les deux exlremes de la hiérarchie et
de l'anarchie, la religion nationale et
le plymoulhhme. Jusqu’ici elle s’est
tenue éloignée de ces deux écueils ,
ayant inscrit sur son drapeau cette
devise qui s’accorde si bien avec la
tournure d’esprit des Italiens : Liberté
dam l’ordre. Dans toutes nos assemblées, soit de culte, soit d’édification,
règne l'ordre le plus pai làil, en même
temps que la liberté individuelle est
respeclec. Nos services sont en général suivis par un si grand nombre
de personnes que la vaste église bâtie
aux frais de celle population, devient
insuffisante pour nos besoins. — Nous
avons en main bien des faits positifs,
qui prouvent qu'un bon nombre d’âmes ont été gâgnées par l’amoiir de
Cbi'i.«l, et cependant nos cœurs .soupirent après une moisson plus abondante.
— 11 y a f-iS membres de l’Eglise
(dans une récente allocution du Rèv.
\V. à Edimbourg, ce chiffre a été réduit à ceni, environ), 50 enfants dans
l'école du üimnnclic, Î4 caléchufncncs
etc. Mais le fait le plus inlcressanl est
qu’un réveil réel delà religion, quoique sur une modeste échelle, a commencé dans l’Eglise, d’iine manière
■ assez semblable à celle de Moody et
' Sankey, par le moyen dn chant, aussi
bien que par la prédication de l'Evan; giie. Environ 80 liymnes sont citantes
! avec senlimeul et avec une prononciation distincte. Comine conséquence, to
besoin d'un sauveur se fait sentir partout , et la fréquentation dn culte A
l'Eglise aussi bien qu’aux réunions du
soir danô les districts, a beaucoup
aii'jTuenlé ».
3
LR TÉMOIN
7i
J« n'ai pas voulu abréger celle citation et vous conviendrez àvec moi
qu’elle n’esl pas sans importance. Si
un véritable réveil religieux se déclarait au sein de l’église libre de Saint
Jean, mil doute que la paroisse nationcUe comme on l’appelle, j’allais presque dire pour In mieux distinguer, la
paroisse esclave, qui l’enveloppe de
tous côtés, n’en fût aussi atteinte et
qui peut dire où le mouvement s’arrêterait? Nous ne pouvons que nous
réjouir de celte perspective qui nous
est offerte et désirer ardemment que
la paroisse vaudoise de St Jean, émue
d’une sainte jalousie, prie, chante et
prêche elle aussi afin d’obtenir cette
vie nouvelle si rare et si peu abondante en tous lieux.
N’ayant pas lu les trois rapports
précédents ( celui que j’ai sous les
yeux est le troisième ), t’ignore si le
public chrétien auquel ils s’adressent
a été informé de l’origine de celte
Eglise libre et s’il sait de quels éléments elle se compose. J'ai tout lieu
de .croire que la plupart de ceux qui
n’ont lu que ce quatrième rapport et
qui voient S. Giovanni Pellice enclavé
entre S. Francesco (Sabina) et S Mauro
Torinese. s'imaginent que celle Eglise
se compose, au moins en très grande
partie, de catholiques convertis, tandis
que, en réalité, elle n’en compte pas
un seul, si ce n’est peut-être, son pasteur actuel. El quant à .son origine, il
n'y a pas trois chrétiens en Ecosse ,
parmi ceux qui donnent libéralement
pour le soutien d’Eglise libre d’Italie,
qui sachent qu’elle est due à l’ambition d’un jeune ministre vaudois, qui
après avoir foulé aux pieds les réglemeuls de son Egli.'«e, a joué pendant
quelque temps un rôle dans cette Eglise
libre puis, lassé, sans doute, de liberté,
est passé provisoirement à une autre
domination. L’Eglise libre de S. Jean
a le plus grand besoin de faire oublier
son origine et elle peut le faire, en
dotmaiil l’exemple de l’aclivilé chrétienne et de la sainlélé de la vie
J’ai souligné plus haut l’expression
de hiérarchie et de national, appliquées à l’Eglise Vaudoise et j’avais l’intention de rn’y arrêter un peu longuement , mais 5 quoi bon ? Ceux qui ont
voulu être éclairés doivent rêlrc depuis longtemps, et s’être convaincus
que au sein de l’Eglise Vaudoise il n’exisle aucune espèce de hiérarchie — et
qu’elle n’esl nullement nationale ou
établie, dans le sens d’une dépendance
quelconque de l’Etal.
Il faut être de bien mauvaise foi
pour aüirmer la contraire ou bien
téméraire pour parler de choses que
l’on Ile connaît pas; j’ajoute qu’il n’esl
pas honorable d’affirmer sur une cstradfi et dans une assemblée publique
en Ecos.«e, ce que l’on n’ose pas imprimer dans lin rapport.
Au reste, comme je suis très curieux d’apprendre en quoi consiste la
hiérarchie de l’Eglise Vaudoise et comment elle est une Eglise nationale,
par conséquent non libre, j’albrmc et
suiz pfél i soutenir: — t. Qu’aucune
Eglise libre, même en Grande Bretagne
ou en Suisse, n’esl plus libre dans le
bon et vrai sens du mol que ne l’est
l’Eglise vaudoise.
2. Que en particulier, en Italie, elle
est la seule Eglise vraiment libre, par
ce qu’elle est la seule |qui se gouverne
librement elle-même.
Et comme, dans un récent meeting
tenu à Edimbourg M» M. s’est présente
comme parlant en faveur de l’Eglise
nationale ou indigène (native ofthe na~
itres) d’Italie, j’aiïirme que ft^îlise ne
se compose ni de chinois, ni d’irlandais,
mais uniquement d’italiens — qa’elle
est indigene d’indigènes.
Dans une prochaine lettre j’espère
vous parler de quelques autres découvertes que j’ai faites pendant ces quelques jours que je viens de passer ici.
Votre dévoué P, Lantaret.
Nous publions volontiers, en réponse à
un arlicleque nous avons fait paraître, il
y a quelque temps, la lettre suivante du
secrétaire de la Société Biblique italienne. Elle est très convenable et très
habile. Elle glisse prudemment sur les
erreurs et les loris passés. Nous le
comprenons: le secrétaire actuel n’en
est pas personnellement responsable.
Nous souhaitons vivement qu’ils ne se
renouvellent pas et que notre Société
Biblique soit à l’avenir une société active, pratique, au dessus et en dehors
des partis, digne de son nom et de
son but éminemment charitable.
Rnme. 29 Avril 1S7«.
Honoré M. et frère.
Je ne puis laisser passer sans réponse votre long article du 7 avril sur
la Société Biblique italienne; il contient
en effet de s.ages et charitables conseils dont nous vous remercions, et des
demandes auxquelles nous sommes heureux de pouvoir repondre d’une façon
que vous trouverez, nous l’espérons,
satisfaisante.
Nous ('lions .sûrs que l’Eglise vaudoise aiiTiail notre Société et vous venez
de nous donner la meilleure preuve
d’une vraie amitié en noirs adressant
des conseils francs et chrétiens et des
questions qui trahissent un désir sincère de connaître le vrai étal des choses
et de coopérer de nouveau à notre
œuvre.
Pour on venir à vos obscrvalion.s,
je regrette que voir' ayez pu croire que
des 6000 francs qui resleiil en caisse,
« une bonne partie doit être employée
à des reliures de luxe et de grand
luxe ».
Je suis heureux de pouvoir vous dire
qu’il n’en est rien et je ne sache pas que
rien dans mon rapport pût faire croire
pareille chose.
Pas un sou ne sent dépensé celle
année en reliures de luj:e, <à moins que
toutes nos fühles reliées ne se vendonl.
et qii’ensuile on ne nous en demande
spécialement des exemplaires de luxe.
Nous ne faisons relier qu’au fur et û
mesure que nous vendons, c Être plutôt
3UC paraître > tel est précisément le
ésir qui anime lo Comité; il est lû
dessus pleinement d'accord avec vous.
Nous apprécions de même l’excellence de votre second conseil cl pour
ne citer qu’un exemple, notre dernière
assemblée généialo a prouvé qu'il exprime notre propre pen.sée, notre désir
de manifester « un esprit de largeur
réel et conforme à la charité ».
Quant à l’élément étranger dans le
Comité, vous conviendi-ezl, nous n’en
douions pas, qu’il conslilue une petite
minorité; sur 27 membres en effet,
19 sont italiens et 8 seulement étrangers et plus d’un parmi ceux-ci sont
devenus déjà si italiens par le coutr
qu’on hésite, en vérité, a les appeler
encore t étrangers ».
Vous demandez, enfin, qui a nommé
le Comité, insistant sur ce point que
vous le voudriez nommé d’une manière
régulière.
Le Comité a toujours été nommé
très régulièrement, conformément an
f Slaluto » de la société, que l’Eglise
vaudoise a pleinement approuvé lors
de la fondation de la société. A la
première Assemblée générale le Comité
qui avait fonctionné pendant l’année
proposa et l’assemblée proclama les
noms de ceux qui devaient former le
Comité pendant l’année suivante. A la
seconde assemblée générale, puis à la
troisième, puis à la quatrième, la même chose eut lieu , conformément au
SlalHi; le Comité sortant de charge
proposa et l’assemblée approuva le nouveau Comité.
Le Comité actuel est donc tout aus.si
régulièrement nommé que le comité
qui fonctionna durant la première année, comité que l’Eglise vaudoise reconnut aussi bien que toutes les autres
églises protestantes d’Italie.
Quoiqu’il en soit, pour ce qui me
regarde personnellement soyez bien .sûr
que si ma retraite et l’élection d’un
nouveau secrétaire pouvait en quelque
façon gagner quelques nouvelles sympathies à la Société Biblique Italienne,
je serais liciireux de rrnMlériieüioà finstant d’une charge qui ne rn’a rapporté
que beaiiconp de travail et pas mal
(i’enniMs. Je suis hemeiix toutefois de
saisir l’occasion de dire aux vaudois
que je n’oiihlierai jamais que je suis
chair de leur chair, et sang de leur
sang, cl que tout en regrettant vivement (Je ne pas avoir été admis à travailler dans le champ de leur mission,
je n’en prends pas moins à lâche d’honorer et faire honorer le nom de vaudois partout où le Seigneur m’appelle à
travailler.
El maintenanl permellez-inoi de vous
coiiiiiiiiniqiier trois décisions prises
dernièrement par le Comité.
Il a été décidé d’imprimer, à peine
nous aurons les fonds nécessaires, une
petite édition de poche de la Bible de
4
72
LE TÉMOIN
Diodali. Ce sera la première fois que la
Bible italienne sera publiée dans ce
formai. — Nous faisons appel à tous
les chrétiens d’Italie afín qu’ils veuillent bien , par leurs dons, nous aider
dans celte entreprise.
Chaque Ë'^iisc qui fera en faveur de
la Société une collecte de 25 francs
aura droit à faire inscrire son pasteur,
ou qui elle voudia parmi les membres
â vie de la Société. Si elle fait une
collecte de 50 francs elle aura droit
k faire inscrire deux noms et ainsi
de suite.
Enfin la Bible de famille publiée à
Rome l’an dernier est mise en vente
par livraisons. — Chaque exemplaire
sera divisé en 12 livraisons et il sera
facile, même aux pauvres, d’acheter
chaque mois une de ces livraisons au
prix de 50 centimes et de lire ces
108 pages chaque mois, de sorte qu’au
bout de l'année chacun aura lu toute
la Bible et se liovera en posséder un
magniiique exemplaire qu’il pourra faire
relier quand et comme il veut.
Les pasteurs sont priés de me faire
savoir combien d’abonnés ils ont réunis pour celle Bible; je leur enverrai
aussitôt un nombre égal de Bibles entières divisées chacune en 12 livraisons
que nous les piions de distribuer eux
mêmes, une par mois, à chacun des
abonnés.
Il va sans dire que les frais qu’ils
peuvent avoir à faire pour celle opération leur seront remboursés et que
nous n'attendons d’eux le payement des
Bibles qu’à la fin de l’année.
Je vous remercie de m’avoir pgr
votre article otîerl l’occasion de rappelèf
aux vaudois qu’il existe en Italie une
société qui a repris l’œuvie de publication de la Bible que nos ancêtres
avaient commencée et que celle société
attend d’eux un puissant secours. Que
nos frères qui ont bien voulu, dès la
première année, nous promettre des
contributions annuelles, veuillent bien,
après quelque temps d’oubli, penser
à nous de nouveau. Sachons montrer
tous que nous ne sommes qu’une famille en présence de la Bible et que
nous savons au moins nous unir ensemble pour travailler à la répandie
et à la publier dans notre propi e pays.
Un jour viendra, je l’espère, où les italiens t regarderont à celui qu’ils ont
percé » et alors se formera une église
qui ne sera ni Vaudoise, ni Libie, ni
Baptiste, ni Méthodiste, mais «l’Eglise
de Christ en Italie •. Aujourd’hui réduits à rêver seulement ce beau jour,
serrons nous tous la main au moins
sur le terrain de la Société Biblique
Italienne!
Dans l’espoir que vous voudrez bien
donner à ma lettre une place dans votre journal, je vous prie d’agréer l’expression de mon plus profond respect.
Théophile Gay.
Secrétaire
de la Société Biblique Italienne
iiouioelies reUigteusee
et faits, divers
JEtalH-t/wi» a' Æmét'iQue. —
Une des sociétés de bienfaisance les
plus dignes d’intérêt, parmi les nombreuses sociétés de ce genre existant
aux Etats-Unis , est celle qui a pour
objet la protection des enfants contre
les mauvais traitements dont ils seraient les objets de la part aussi bien
de leurs parents, que des personnes
étrangères à leur famille.
Dan« la seule section de New-York,
et pendant le seul mois de février de
celte année , la Société a reçu 50
plaintes et fait une enquête sur 44
cas. Elle a commencé des poursuites
judiciaires pour 8 enfants, et en a retiré 3 de chez eux , pour les placer
dans des familles on dans des asiles.
Un des cas les plus importants dont
elle a eu à s’occuper, est celui d’un
jeune garçon que la rumeur publique
disait avoir été brûlé par son propre
père. Sur les instances de la Société,
une enquête des plus sérieuses a été
initiée par le juge du district, sur la
vraie cause de celle mort.
En outre, une jeune fille de 13 ans
obligée par les gens chez qui elle demeurait , à un service de beaucoup
au dessus de ses forces, a été retirée
de celle maison et placée en lieu plus
convenable. Enfin, dans la séance où
a été lu le rapport, duquel sont tirés
les faits que nous venons de rapporter,
60 nouveaux membres ont été admis
à faire partie de la Société.
€3rèc0. — Un procès pour simonie
— dans lequel se trouvaient impliqués
rien moins que deux ministres d’Elal"
et quatre évêques ou archevêques ,
ayant les premiers vendus et ceux-ci
acheté , moyennant argent, la haute
charge dont ils sont revêtus — s’est
terminé, le 13 courant, par la condamnation des deux ministres et des
trois évêques ou archevêques ( le 4®
était mort entre deux). La peine infligée aux premiers a été pour l’un,
M. Balassopoulos , un an d’emprisonnement , la privation pour trois ans
de ses droits politiques, et le versement dans la caisse des pauvres des
dons reçus, s’élevant à 56,200drachmes,
une paire de pendants d’oreilles, et
une broche ; et pour l’autre M. Nicolopoulos, dix mois de prison.
Les évêques ou archevêques ont été
condamnés à une amende s’élevant au
double des dons offerts, c’est-à-dire ,
pour l’un , à 50,000 drachmes ; pour
raulre à 22,400 ; et pour le troisième
à 20,000.
Pauvre condition que celle d’une
église dont les chefs donnent de pareils
exemples de corruption et de simonie !
MMie. — La gauche de la Chambre a eu une réunion dans laquelle
elle s’est parliculièi-emenl entretenue
de son ancien ami le ministre de l’Intérieur qui non seulement a empêché
le meeting de Mantoue, mais s’est justifié en avançant des arguments que
ne désavoueraient pas les membres de
l’extrême droite. Cette altitude de Nicolera n’est pas tout-à-fail du goût de
ceux de son parti. — Cependant on
attend que Deprelis soit remis de son
indisposition pour décider quelle position on doit prendre vis-à-vis du cabinet et du ministre de l’Intérieur en
particulier.
Jusqu’à présent la majorité qui a
amené au pouvoir ta nouvelle administration s’est maintenue intacte.
M. Nigra depuis près de 15 ans
ambassadeur à Paris, vient d’être
nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg.
Wrmtwe. — Le ministre qui déploie le plus d’énergie dans le sens
libéral est celui de l’instruction publique, M. Waddinglon. Il a prononcé
un discours très applaudi et très apprécié aux délégués des sociétés savantes.
• Le gouvernement de la République,
a-t-il dit, est un gouvernement de
paix à l’extérieur, d’ordre et d’apaisement à l’intérieur. Il est fermement
résolu à maintenir en toutes choses
les droits de l’Etal, et profondément
respectueux de tout ce qui est cher à
la conscience religieuse ; dites partout
u'il respecte au même litre la soutane
U prêtre et la robe du professeur -.
M. Waddington se propose d’introduire des réformes dans l’en.seignemenl supéiieur soit en groupant les
facultés trop éparpillées en corps plus
"compactes, formant ainsi un cei lain
nombre d’universités, soit en admellanl
des enseignants privés , comme dans
les universités allemandes.
Il aura, à cet égard , beaucoup de
«difficultés à surmonter; de tous les
ministres, il est celui qui est plus en
bulle au parti clérical, soit parcequ’il
est protestant évangélique , soit parcequ il est sincèrement républicain.
Il parait certain qu’une société secrète sous le nom de Jésus-Roi existe
en France et qu’elle est destinée à rétablir la monarchie autant qu'à favoriser partout la domination du pape.
AMIeeamngne. — La diète prussiene
a approuvé en seconde lecture le projet de loi^de la vente des chemins de
fer à l’Ernpire. M. de Bismark a pris
deux fois la parole pour défendre le
projet du gouvernement.
ttvêmmie. — Le prince Gorlschakoff
a rassuré l’Europe sur l’accord des
puissances dans la question d’Orient.
Il a détourné le Sultan d’attaquer le
Montenegro.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pigoerot, Impr. Chiantore et Mascarelll
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