1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNEMENTPAE AS,
Italie . . . L. 3
Tous les de rUnîoïi
de poete .
Amérique
On s'ebonne :
Pour yjntérieüv che
pasteurs et les
Torre Pellioe.^
Pour V Extérieur Ail Bureau tl’Administratioh.
N. 20;
18 Mai 4883
Ün ou plusieurs numéros sépà»
rés, demandés avant In ti«
rage 10 cent chacun.
Annon.caa: 25 centimespar ligne.
Les cj'arpenTsu font pur
Utire rei’omniatîdli^e ou par
sur JeBuiç|ijMUt4f /'«r
rosa. Argén tina.
‘'our ía RÉDÀOTldNriâdreHeeï
ainsi : A la Oir^ ion du-Tétnoin,
Pomaretto- fPi^ierolo). Italie.
Pour l'ADAiiriISTRATlpN adresser aitisi; A P Ad'ministratibtl du
Témoin, Pomaretto '^Pinerolo)
Itâlie. . C
LE
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi ¡
Vous me seret ¡¿moins. Actes 1, S.
SuivaHl lot. vérité avec la charité. Epji. iv,,15«
...............
Soinmalr^e*
iS Mai. — Correspondance. — Du champ
de l’Evangélisalion. — Nécrologie. — Nouvelles Religieuses. — Revue Politique. — Souscription en faveur du Collège Vaudois.
18 Mai
Si vous êtes conduits par l’Esprit,
vous n'êles point sous 'la loi. Gal.
V, 18.
Il ne s’agit pas de l'esprit de
l’homme quelque cultivé qu’il soit,
ni même de celui du chrétien qui
a compris et embrassé la vérité.
Ce serait un conducteur peu sûr
et un conseiller souvent funeste;
car l’esprit de l’homme, en dehors de l’action de l’Esprit de
Dieu, forme la partie la plus importante de cette chair, c’est-àdire, de cet homme naturel en
qui n'habite aucun bien. L’esprit
du roi David était incontestablement l’un des plus richement
, J ■ rrrr, 1
doués dont la Bible fasse, mention,
Mais le,jour où cet homme.sejlQn
le cœur de Dieu a cessé de ve^hier
et de prier, parconséquent d’éjt^e
conduit par l’Esprit de .Dieu,, il
a été une démonstration'éclatante
de cette humiliante vérité,; què
l’homme est incapable d’aucun
bien et capable des plus grands
crimes. St. Paul lui-môme, parlant
non pas uniquement, (comme quelques-uns l'ont prétendu) , de ses
expériences anciennes, mais aussi
et.^ut particulièrement, croyonsnous, de celles qu’il faisait encore
chaque jour, depuis qu’il avait
été pris par Christ, déclare qu’en
lui, c’est-à-dire, dans . l'homme
naturel, n'habite aucun bien, qu’il
ne fait pas le bien qu’il voudrait
faire, tandis qu’il fait le, mai qu’il
ne voudrait pas faire,' Ce, qui, à
nos yeux, est une preuve irrécusable que l’apôtre parle dés luttç.^
de l’enfant de Dieu, c’est [qu’il
afFirme de lui qu’il prend plaisir
à la loi de Dieu quant à l'honime
intérieur; or rien de pareil né
2
^.154
peut être attribué à l’horame irrégénérê. (Rom. vu).
C'est donc du ;®aint-Esprit que
Paul déclare que «eux qui sont
conduïls par lui ne sont plus sous
la loi. « Il vous conduira dans
toute la vérité,» avait dit le Sauveur, en promettant à ses disciples de le leur envoyer. Il sera
le coûsoTâteur et le guide de ceux
qui , V'ayant reçu , ne l’obligeront
pas àdes quitter, soit en le contristant , soit en le rejetant avec
blasphème. En témoignant sans
c,esse à ceux dans les cœurs des
quels il a établi sa demeure, de
l’amour éternel du Père et de la
grâce du Seigneur Jésus-Christ,
tl bannira toute crainte de la condamnation, toute inquiétude et
toüt''souci pour le temps et pour
l’éternité, ensorte que le chrétien
pourra dire avec une sainte allé»
grosse: Qui accusera? Qui condamnera? Dieu m’a justifié, Christ
ést'môrt pour moi, même il intercéda pour moi dans le ciel.
A la jouissance de la paix de
Dieu qui surpasse toute intelligence, s’unira dans la vie de l’homme régénéré le travairpersévéflnt,
la lutte incessante, la crucifixion
du vieil homme, le combat jusqu’au sang pour vaincre le péché.
Ainsi le veut le Saint-Esprit qui
a pris par la main ce l'acheté de
Christ. C’est sa mission divine de
parler de paix au peuple de Dieu,
mais en lui rappelant sans cesse
qu’il n’y a pas de paix pour le
péchant, et que la sanctification
parfaite de l'esprit, de l'âme et
du corps est le but glorieux auquel il doit tendre sans relâche.
Si le Sauveur a prévenu ses disciples que ce serait par beaucoup
d’afflictions qu’il leur faudrait
entrer dans le royaume des deux,
nul ne doit s’attendre â ce que
le St. Esprit le conduise par un
sentier tellement uni* que le pied
ne puisse heurter contre aucune
pierre.
Mais où donc le céleste conducteur montrera-t-il la règle à suivre
pour ne pas s'égarer et. pour parvenir sûrement au but de la vocation céleste ? L’alliance nouvelle
que, par la bouche de ses prophètes, Dieu avait promis de traiter un jour avec son peuple était:
j’écrirai ma loi dans leurs eniendeinents et je la graverai dans leur
cœur.
On a étrangement méconnu la
pensée du Seigneur et le sens
précis de cette promesse lorsqu’on
a prétendu que le Saint-Esprit révélerait autre chose que ce que
contient la parole môme de Dieu;
que cette parole serait une lettre
vieillie pour ceux qui marcheraient selon l’Esprit, que même,
ayant reçu quelque chose de meilleur, ils pourraient se dispenser
de la lire et de la méditer. Rien
de pareil n’est contenu dans cette
glorieuse promesse, mais simplement ceci,, qu’en donnant aux
pécheurs pardonnés un cœur nouveau et un esprit nouveau, il leur
ferait aimer sa loi sainte et bonne.
Il n’y a en Dieu aucune variation,
ni ombre de changement, sa parole s’accomplira jusqu'à un trait
de lettre et sa volonté sera jusqu’à la fin des siècles la règle du
monde moral.
3
„155
Lors donc que St. Paul nous dit
que quiconque est conduit par
l'Esprit n’est plus sous la loi,
cela ne signifie nullement qu’il
n’a plus à s’inquiéter des commandements de Dieu , ni de l’obéissance, ni du péché, mais simplement qu’il a reçu l’Esprit
d’adoption par lequel il appelle
Dieu son père; qu’il fait joyeusement.la vôlonté de ce père céleste,
qui est fidèle et juste pour le
pardonner lorsqu-jl pèche,.lent à
la colère et abondant en grâce.
S’il n’est plus sous la loi , il se
gardera bien de se mettre au dessus d’elle. Elle n'est plus son ennemie, elle est bien plutôt une
amie qui concourt avec l’Esprit
consolateur pour avancer la sanctification de cet enfant de Dieu.
C’est par la vérité, dans toutes
ses parties et dans toutes ses manifestations diverses que le disciple de Christ est sanctifié.
(fforrcsponbancc
Nous publions ci-après une lettre
que M'D. Ricca, instituteur à VillarPélis, nous adresse au sujet des conférences de M. Ch. Gay et pour protester contre Ja manière dont elles
ont été appréciées dans le n° 17 du
Témoin. Nous le faisons avec d’autant
plus d’empressement que nous avons
toujours vivement souhaité qu’un
grand nombre de vaudois, surtout
de laïques, prissent une part active
à la publication de noire feuille, qui
s’adresse spécialement, sinon uniguemenl, aux vaudois. M, Ricca aviut le
droit de manifester ses impressions
peiaonnelles, . même celles de ses
amis, pi’écisément parcequ’elles sont
assez différentes de celles dont le
Témoin a fait mention. Nous ne doutons pas que notre correspondant,
n’aît exprimé ses propres senlimeûl's
et. sa conviction intime, sur la , mér;
thode du conférencier et sur la valeur
des conférences qu’il a entendues,:
sans se laisser influencer par aucune
considération étrangère au sujet même
dont il traité, il avait le droit, avons
nous dit, d’exprimer librement ses
impressions, et nous le louons de
l’avoir fait; — mais il n’aurait pas
dû aller plus loin.: ¡ i;i :
Il n’était pas compétent pourappelep
erronnées les appréciations communiquées au. Jéwom, ou pour alïîriper
que les auteurs de ces communications n’ont pas parlé feriinemment.
Si M. Ricca ne l’a pas su jusqü’ici,
nous tenons à lui dire, que nous ne
prenons jamais la responsabilité, soit
d’une nouvelle, soit d’unijugement;,
si ce n’est lorsque nous .avons une
pleine confiance dans l’intelligence
et dans le jugement des personnes
qui nous renseignent. — Dans leîcas
actuel le nombre et la valeuivd6Silé-‘
raoignages ne laissent absoluinentTien
û désirer, et la protestation'de monsieur Ricca ne modifie en rien l’impression que nous avons reçue ide ces
témoignages nombreux et. unanimes.
Nous voulons ajouter une observation dont notre correspondant. reconnaîtra sans doute la justesse.! Indépendamment des dispositions très
diverses dans lesquelles un conférencier, ou un orateur quelconque; se
rencontrent nécessairement lorsqu’ils
doivent traiter plusieurs foisidéimême
sujet, et cela devant des lauditoires
plus ou moins propres è soutenir
l’orateur, jamais encore il n’est arrivé que les impressions produites
aient été partout et toujours les memes. Pourquoi ce miracle se ¿erailil accompli dans le cas actuel?'
Villar-Pilis , le 8 mni lSSS.
Trôs-honoré Monsieur^ ‘
Je fus désagréablement surpris,des
appréciations erronnées que le Témoin
rapporte dans le n° 17, a l’égard des
conférences tenues par M’G. Gay. Ces
4
..156
jueements firent sur nous une pinibie impression et nul doute que,
s’il en était ainsi le Comité aurait
manqué son but, et M. Gay aurait
dépensé vainement ses forcés, mais
heureusement nous sommes convaincus du contraire.
Comme c’est notre devoir :i tous
de faire ressortir la vérité, d’autant
plus lorsqu’elle est masquée d’un
voile, qui ne permet pas de la laisser
voir môme de prés, et moins encore
de loin; je prends la hardiesse de
tirer ce voile.
Soyez persuadé, monsieur, que le
rapporteur ou les rapporteurs, ne
vous ont pas parlé pertinemment
lorsqu’ils vous disent, que le conférencier n’invitait pas les jeunes gens
é'se donner au Seigneur; car si Rb
Gay a été le même au val St. Martin,
qu’au val Luserne, et si ses conférences du Pomaret, comme je n’en
doute pas, ont clé animées du môme
esprit que celles de lîoby, Villar et
la Tour; je ne sais vraiment pas comment on pourrait irailer le sujet sous
un point de vue plus religieux et
comment on pourrait faire des invitations plus pressantes à la jeunesse
à se donner au Seigneur. J’ai assisté
à 5 réunions différentes, et par conséquent je crois parler avec connaissance de cause.
M. Gay insistait si fortement sur
la nécessité de suivre Clirisl, que
nous qui étions déjà constitués en
société d’instruction et d’édification;
ayant demandé d’être enrégimenté
avec l’ilnion générale, il le refusa disant: qu’Ü fallait que chaque membre
s’engageât à sanctifier le jour du
repos et à servir fidèlement Dieu,
contribuant de tout son pouvoir à
l’avancement de son règne. Ce ne fut
que lorsque chacun de nous se déclara résolu à observer les deux articles ci-devant meiUionnés, qu’il
nous considéra comme étant en règle.
De plus ce qui prouve que l’impression reçue partout n’aurait pu être
plus favorable; c’est que un pasteur
a la fin d’une de ces conférences,
remercia publiquement l’orateur, et
d’uné voix érnuo il ajouta: des nom
breuses années que j’ai déjà passées
dans celle paroisse,'ce soir-ci a été
pour moi le plus beau. A une autre
conférence de la paroisse voisine comme on était de retour, chemin faisant
un père de famille, plein d’enthousiasme et d’admiration pour les soien-;
nelles véi'ités qu’il venait d’entendre
disait aussi : Ça nous fait renlrei' en
nous-mêmes. Si je ne craignais d’ennuyer le lecteur, je pourrais Citer
plusieurs autres faits, qui prouveraient à évidence combien ce.? réunions aient produit partout une très
bonne impre.ssion, cl certes les appels réitérés n’y ont pas fait défaut.
Enfin ceci me (lonnc à moi et à tant
d’autres une leçon bien salulaire;
nous avertissant qu’il ne faut pas
juger seulement d’après des oui-dire.
Qui de nous aimerait d’être jugé ainsi
d’après des relations qui frisent la
malveillance ?
Je termine en remerciant encore
sincèrement une fois M' G. Gay et le
Comité. D. Ricca.
Des Vallées Vamloi.se.s, mai 1883,
Monsieur la Directeur,
En ouvrant ma lettre adressée au
Directeur du Témoin, vous allez croire,,
sans doute, que j’ai quelque faveur
à vous demander, vu que c’est un
inconnu qui vous l’adresse. Je liens
à vous rassurer dés les premières
lignes. Je ne sollicite aucune faveur
et n’ai pas non plus la moindre velléité de faire l’éloge ni la critique de
personne. A cet égard je vous dirais
volontiers comme la femme de Sunem
au prophète Elisée; J'habite au milieu
de mon peuple.
Et c’est pareeque je vis au milieu
de mon petit peuple, que je prends,
celte fois du moins, la liberté de
vous parler de ce .qu’on entend et
de ce que l’on devine à demi mot,
quand on est, comme moi,' mêlé à
tout le monde. Si vous faites bon
accueil à mes très-humbles observations il est possible que le plaisir de
voir >mon nom dans le journal de
mon pays, me pousse à la...¡ récidive.
5
----157
Permetlez-moi do vous le déclarer
franchement, monsieur le Directeur,
quoiqu’il lïi’en coûte fort, vu que
c’est la pi’emière fois que j’ai l’honneur de vous écrire, mais il me semble que vous faites fausse roule vous
et la bonne petite feuille que vous
publiez. C’est du moins ce que j’apprends, sans le vouloir, rien qu’en
écoulant ce qui se dit cl se pense
autour de moi.
Vous avez probablement cru que
votre journal doit, pour intéresser
cl instruire le lecleur, parler de tout
ce qui se fait ou se dit d’intéressant
dans notre Eglise et dans nos Vallées.
Ainsi vous donnez l’hospitalilé aux
nouvelles, vous relevez ce qui mérite
d’être connu au près et au loin. A
l’occasion, vous ne vous faites pas
faute, bien que très charitablement,
de dire votre façon, de voir et même
de redresser certains défauts, voire
même de reprendre ce que vous jugez
répréhensible, sans vous soucier du
qu’en dira-t-on! C’est là, si je ne
m’abuse, votre ligne do conduite,
.j’allais dire de direction, dans votre
journal.
Eh l bien, souffrez que je le répète,
c’est par là que vous vous perdrez.
Les gens n’aimenl pas que l’on reprenne, que l’on redresse, que l’on
juge, je n’ajoiile pas que l’on critique,
car vous n’avez pas, non jamais ,
abusé jusque là de voire pouvoir de
jonrnaiisle !
Permettez que, moi chétif, je vous
donne un avis qui, si vous le suivez,
vous captivera tous les suifragos de
ceux qui vous lisent et même de ceux
qui ne vous lisent pas, mais qui ne
vous approuvent pas davantage; changez de méthode.
Quand une chose ne vous plait pas,
prenez patience, mordez votre frein,
je veux dire votre plume, et n’écrivez
mot. Rappelez-vous,, qu’il faut tout
louer pour être agréable à. tout le
monde... et à son père. Apprenez
qu’un journal, pour êire apprécié,
aimé'dè tous, même de ceux qui n’en
voudraient point, ne doit rien imprimer qui ne plaise et dont quelqu’un ne vous remercie. Si vous le
pouvez soyez toujours obligeant el,
sous aucun prelexte, gardez-vous de
désobliger qui que ce soit, fût-ce
même ce que l’on appelle la consdence
puUùjue, qui est une reine, hélas,
bien capricieuse et difficile à con-'
tenter. \ , 1.
Quant à moi je .sais bien que je
ne saurais pratiquer le conseil que
j’ose vous donner; aussi je me gaiv
derai toute ma vie, lors même qvie
j’en aurais la capacité... et la tentajion, de me faire journaliste.
' Malgré le langage franc et peutêtre trop prétentieux de ma lettre,
vous voudrez bien, M. le Directeur,
tenir dès aujourd’lmi, pour votre
ami sincère et dévoué.
Vaüdês.
Si l’ami Vaudès était depuis huit
ou dix ans à notre place, il ne s’étonnerait plus des prétentions absurdes, ou des répugnances d’un certain
public, toutes les fois qu’on s’adresse
à lui, qu’on touche à quelqu’un de
ceux qui le composent, a ses parpnls
jusqu’au sixième degré, ou à l’un de
ses compagnons. Passe encore s’il
s’agissait seulement de ce public ignorant ou frivolequi ne prend goût arien
de sérieux ! Il n’y aurait pas autrement à s’inquiéter de sa désapprobation et de ses critiques. Mais il arrive
parfois que, même les hommes les
plus sérieux, ont de la peine à entendre exprimer par d’autres ce dont
ils sont eux-mêmes parfaitement con-i
vaincus. Il est vrai que « toutes, les
vérités ne sont pas bonnes à diH,
et que s’il y a un temps de parler,
il y a aussi un temps de se taire ».
Mais i! faut prendre garde de laisser
passer l’occasion de rendre léraoignage à la vérité, pendant que l’on
examine en soi-même, si c’est le vrai
moment de le faire.
Ajoutons qu’il y a souvent un pénible sacrifice à s’imposer pour dir.e
certaines vérilés qui ne sont pas du
goût des auditeurs, ou des lecteurs,
et qu’en le faisant on court le risque
de perdre quelque ami. Mais notre
expérience nous a démontré que les
6
-158
vérités les moins agréables à dire et
à entendre, sont ordinairement les
plus utiles et les plus nécessaires à
exprimer. Il y aura bientôt soixante
ans que nous avons entendu lire pour
la première fois celle célèbre parole:
Amiens Plato, magis arnica veritas;
plus tard nous avons commencé fi la
comprendre; anjourd’bui nous sommes persuadé qu’elle peut servir de
règle, même au plus avancé des chrétiens: aimer la vérité plus que ses
meilleurs amis; en d’autres termes,
ne jamais cl sous aucun prétexte,
sacrifier la vérité à l’alïeGlion. « Celui
qui aime son père, ou sa mère, sa
femme ou ses enfants plus que moi,
dit le Sauveur, n’est pas digne de
moi». Dir.
Dn ehamp tie l’Ëvaiigélisalion
Conférence
du district Piemonlc-Liguria,
Ppur une fois, le Témoin serait
iriexcusable de ne pas donner de
nouvelles sur l’Evangélisation lorsque
une conférence de district se réunit
dans la ville même où le journal
s’imprime. Nous ne pouvons donner
aujourd’hui qu’une petite portion de
ce que nous avons recueilli pour les
lecteurs en assistant à la conférence
qui s’est ouverte mardi, 15 mai,
dans le temple de Pignerol, par une
prédication de M' A. Muston sur I Cor.
H, 7.
Le district de Piémont-Ligurie comprend onze églises et neuf stations.
La conférence se compose de 16
membres sans compter onze pasteurs
des Vallées qui ont ainsi montré avec
quel intérêt ils suivent l'es travaux
d’évangélisation dans notre patrie.
Parmi les questions de nature générale mises à l’ordre du jour se
ti’ouvent les suivantes: Utilité d’un
petit recueil de cantiques avec des
paroles plus simples et populaires;
Utilité clés sociétés de secours mutuel
par rapport à l’évangélisation; De la
place à donner aux adhérents non
catéchumènes, afin de ne pas les voir
s’éloigner; Des moyens à employer
pour rendre les conférences de district de plus en plus intéressantes.
Une discussion quelque peu rapide
s’est engagée sur chacune de ces
questions, mais le sentiment général
est que sans un travail préalable où
chaque sujet soit étudié à fond, les
entretiens ne peuvent qu’être superficiels et sans résultat pratique. Nous
donnerons prochainement quelquesunes des nouvelles que nous avons
recueillies sur les églises.
Areille. ,
iîicrolojgie
Nous nous associons sincèrement
au nouveau deuil qui vient d’être infligé à la Société des Missions de
Bâle et que la circulaire ci-après annonce aux amis d’une œuvre déjà
marquée de tant de croisa.
« Nous avons le vif chagrin de vous
annoncer qu’un télégramme reçu ce
malin de Madère, nous apprend qu’il
a plu à Dieu de rappeler à Lui ;
!) Monsieur l’inspecteur Hermann
PraetoriuSt décédé à Akra (Côte
d’or), Afrique, le 7 avril 1883 à la
suite d’une fièvre typhoïde.
» Notre frère partit l’automne dernier plein d’espoir, pour visiter notre
champ de mission africain, si riche
en promesses. Durant les premiers
mois de son si^our dans ce pays il
se mit au lrav<àil, plein d’ardeur et
d’entrain, et ce travail a laissé de
profonds sillons dans le champ de la
mission. Mais le Seigneur a voulu
creuser ces sillons plus profonds encore; il a mûri notre ami pour le
royaume céleste par une longue- et
pénible maladie. Quant à son corps j
il a été déposé en la terre africaine
comme un grain de .semence qui portera encore beaucoup de fruits,
J) Nous recommandons instamment
aux prières des amis de la mis.sion
la famille du cher défunt, tout par-
7
J59.
licuiièrement sa veuve avec ses enfanls, en bas âge, dont le cadet, un
petit garçon, n’a jamais connu son
père.
Que nos amis se souviennent aussi
de notre œuvre marquée de tant de
croix !
Par la mort à la vie, par la croix
à la gloire, par la soulFrancc à la
couronne, que telle soit notre devise,
qui relèvera notre courage, même
quand il nous laul passer par les
eaux profondes !
Uâlc, le 0 mai 18(S3.
[^lii nom du Comilé des missions
0. SciiOTT, insp.
itcuweUee reUgicusc©
Suisse. — VArmée du SaliU continue à être, en Suisse, et, celle fois,
dans le canton de Neuchâtel, en particulier l’occasion des scènes profondément regrettables et souverainement
attentatoires à la plus sainte des libertés : celle de la conscience. Les
choses en sont venues au point que
le soir du 4 mai, entre 7 et 8 heures
du soir, miss Doolh la maréchale
comme elle s’intitule et sa limUenanle,
ont été insultées en pleine rue, par
une bande do mauvais garnements,
et frappées, l’une à la tête et l’autre
à la joue. Tout ce qu’il y a d’iionnèle dans la population s’afflige que
des faits de celte nature puissent s’y
produire, mais' tous aussi font les
vœux les plus sincères pour que ce
fléau qu’a été pour le pays l’apparition de celle armée ne tarde pas à
disparaître.
— A propos de missions nous extrayons du journal VEvangélisle les
faits suivants bien propres à réjouir
ceux qui ont à cœur l’extension du
règne de Dieu.
— Il y a cinquante ans, les stations
missionnaires (protestantes) à l’étranger étaient au nombre de 502. Il y
en a aujourd’hui 5765, c’est-à-dire
onze fois plus.
Il y avait alors 686 missionnaires
consa’’crés; il y en a maintenant 6606,
soit dix fois plus.
Il y avait alors 1236 aides-missionnaires et autres agents. Aujourd’hui
on en compte 33.iw6, ou trente fois
plus.
Pendant ce demi-siècle, les dons
pour les missions ont décuplé en
Amérique et se sont élevés de un à
douze millions de francs. \
Amérique. Le récit suivant d’une
visite l'aile par M. Saillens, délégué
do la Mission Mac Ail aux Etats-Unis,
au premier magistrat de cette grande
république offre des traits de mœurs
assez curieux pour qu’il vaille la peine
de les enregistrer.
Après avoir traversé un corridor
dans le quel un nègre, en manche de
chemise se balance agréablement,
M. S. est introduit dans un salon :
«enfin, écrit-il, un monsieur entre
dans la chambre. C’est un homme de
50 ans environ, d’une taille et d’une
corpulence au dessus de la moyenne.
11 est vêtu, comme tous les américains, assez négligemment. Son gilet
n’est pas entièrement boulonné et le
nœud de sa cravate noire est défait.
Il a la mine fatiguée et-*à’avance lentement. Le docteur G. se lève aussitôt, et nous suivons son exemple.
Nous sommes en présence du président Arthur, le successeur.de Garfield.
Noire arài nous présente et le président nous serre la main à chacun.
Il s’excuse de nous avoir fait attendre; il nous explique que, dans la
journée, il a vu 4 ou 500 personnes,
sans compter ses ministres et ses secrétaires. Il est fatigué, il jn’a pas
diné d’aujourd’hui. Puis il s’informe
des villes que nous avons visitées,
du succès de nos efforts;Uliconnaît
notre œuvre de nom; il s’y intéressé;
il est membre de l’Eglise du rév. ***
et regrette que nous n’y prenions
pas la parole le dimanche suivant;
il aurdit eu plaisir à entendre notre
récit, et les détails que nous pouvons donner sur l’Evangélisation de
la France. Enfin l’entrevue se termine.
Le Président nous serre de nouveau
la main et nous reconduit avec ces
8
.160-.
paroles ; « je serai heureux de pouvoir être utile à votre entreprise, à
laquelle je souhaite la bénédiction de
Dieu ».
)Ket»ue )>oUttque
Ætfitie. — La Chambre discute depuis,plusieurs jours im ordre du jour
de Nicolera,, qui contient un biâme
contre la politique du Ministère. De
nombreux discours ont déjà été prononcc|^ le plus clair, le plus élégant,
Je plus habile, comme le plus Iranc
et le plus efiicace, a été celui de Minghetti, au nom de la Droite non intransigeante. Minghetli déclare pourquoi il soutient le Ministère. J1 l’a
entendu et l’a vu à l’œuvre, soit
Déprétis, qui s’est séparé des radi,ca,ux„}.soit Magliani, soit Mancini. Le
iiiaistère aura pour lui presque toute
la Droite, le Centre et la Gauche mo^^pée, en dehors des radicaux et des
.chefs des deux partis de la Gauche
historique .jntransigeante, Crispi et
¡Nicoleraune très forte majorité. Mais Don peut bien dire que la
Chambre qui compte environ 420 députés présents, à celte occasion, est
beaucoup ;P_lus depuis une semaine
une académie qu’une assemblée politique.
Dans les bureaux l’on s’occupe de
Dexamen de la loi communale et provinciale; le président de la Commission de ce projet de loi est De Rudini,
député de droite; et la plupart des
membres influents appartiennent à ce
parti qui -u’eii: est plus un, depuis
l’évoiuUto;de Minghetli, de Ronghi
et de bien d’autres. Il ne parait pas
que Sella et ses amis aient fait complètement adhésion au principe de
la transformation des partis politiques
et .surtout de celui de la 'Droite.
Parmi les nombreux ordres du jour
qui sont présentés, quelques-uns ont
pour tendance de rappeler au Ministère qu’il appartient à la Gauche et
qu’il doit gouverner d’après les idées
de ce parti, en répudiant celle de la
Droite et son appui; mais selon toute
probabilité l’ordre du jour qui sera
adopté par la grande majorité approuvera san.s réserves la politique
du Ministère; et, comme la Droite,
le Centre et la Gaucho y font adhésion, il en résultera la fin de la
Droite comme de la Gauche. Il n’y
aura qu’un grand parti gouvernemental et libéral, avec quelques nuances, et les intransigeants de droite .
et de gauche, relativement très faibles en nombre.
Le prince Amédée arrivera le 24 à
Moscou pour la fête du couronnement; le chef de l’ambassade extraor- ^
dinaire italienne, le chev. Nigra est ?
déjà arrivé le 48 mai courant.
France, — La Chambre "des députés a volé les dépenses pour l’expédition contre Tonquin.
Altemaffi%e. — Le prince impéri.al
a ouvert le Congrès d’hygiène au nom
de l’impératrice.
La santé de Bismark laisse plus
ue jamais à désirer. Il a beaucoup
!e peine à parler.
a
Angteierrc. — Lord Glad.stone a
supporté, sans se déconcerter, le vole
défavorable que la Chambre des Communes a donné à son projet de loi
sur le .serment parlementaire. Par là
Bradlauglit est, pour le moment encore, exclu du Parlement.
SOUSCRIPTION
en fatenr dn Collège Vaiidoiii
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