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Abonnèment Postal..
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Ainòrique ilu’Suci . .
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On g’ubonno ;
Au bureau d’AcìministraUon;
ChftK MM. Ifts Pasteurs ;
Cliftz M. Ernest Robert (Pignorol)
et à rimprimerie Alpina à
Torre Pollioe.
Ij’abonnomenl part du !..Janvier
ot se paio d’avance.
Année XVI.
N. 22.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 40 centimes chacun.
Ann07^üe8: 20 centimes par ligne
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S'adresser pour la Rédaction à M.
ïePast-H. Mciille, T^orro Pollice
et pour rAdmialstrftiîon à M
Elisée Costabel, 7'orrePellice
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO HES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous,™« seroï tomoina. A et.. I, ft Suivant la vérité avoc la charité. Elili. tV, 15. Que ton règne vienne. MatUi. VI, 10
Si O III in II i i‘ U :
Pentecôio — Correspondances — Chronique Vaiidoise - Nouvelles Religieuses
____ Revue Politique — Annonces.
PENTECOTE
....Ne disons pa.s qu’après avoir libéralement donné, le Peré célêste, a
fermé davantage sa main, et que le
Saint-Esprit ne se répand plus sur
l’Eglise qu’en un maigre filet. Le
bras de Dieu n’est pas raccourci, et
toute aspiration du cœur qui s’élève
vers lui reçoit aujourd’hui une réponse aussi pleine que cela a jamais
été le cas.
Ce qui a diminué, c’est notre foi,
c’est l’accès que nous donnons dans
notre cœur à cet esprit qui nous
veut tout entiers et qui a besoin de
nous avoir tout entiers pour faire de
nous les instruments irrésistibles de
son activité bénie.
Pour qi+e le Saint-Esprit manifeste
toute sa vertu dans un cœur, il faut
que ce cœur s’ouvre complètement,
que celui qui se donne ne réserve
rien, qu'il veuille être pénétré jusque
au fond et c’est là ce qui est rare,
même chez des chicétiens avEincés.
Je ne parle même pas de ceux,
trop nombreux, qui veulent garder
daiis leur cœur quelque interdit bien
caractérisé. Je parle de ceux qui
croient pouvoir s’abstenir de sacrifier
SUT l’autel du Seigneur des affections
saintes, des préoccqpations légitimes,
des désirs auxquels rien de mauvais
n’est attaché. Tout cela n’est pas de
l’interdit par soi-même; mais, en
tant que nous le refusons au Seigneur, cela devient de l’interdit. I!
y a alors en nous quelque chose
que le Saint-Esprit n’a pas transformé
et dont la présence nous empêche
d’être les organes vraiment vivants
et féconds dont l’Evangile a besoin.
Nous gémissons de la lenteur désespérante avec laquelle le levain
fait lever la pâte. Cessons de nous
en prendre au Saint-Esprit, et demandons-nous si l’obstacle ne doit
pas être cherché en nous-mêmes,
si, appelés à être les porteurs de ce
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levain, nous ne stérilisons pas nousmêmes son action en la limitant
dans notre cœur, et si le secret pour
retrouver la puissance merveilleuse
qu’ont eue les premiers témoins ne
consisterait pas uniquement à nous
donner d’une manière aussi complète,
avec aussi peu de réserves que l’ont
fait les douze au jour de la Pentecôte.
Si nous répondons à cette question
comme nous le devons, Dieu qui ne
mesure pas le don du Saint-Esprit
avec plus de parcimonie qu’il ne l’a
fait il y a dix neuf siècles, nous
donnera tout ce qu’il a donné aux
premiers disciples, et quand notre
vie sera totalement une vie de la
foi, elle portera, comme cela a été
le cas à la naissance de l’Eglise, tous
les fruits de la foi.
(Le Témoignage).
CORRESPONDANCE
Villar Pellice, le 17 Mai 1890.
Monsieur le Rédacteur.
Auriez-vous l’obligeance d’insérer
dans le Témoin ces quelques lignes
qui suivent?
Ce n’est pas avec l’idée de faire
une observation sur l’allocution du
Dr, Pierson, insérée dans le N. 18
du Témoin, que j’écris ces lignes;
c’est tout simplement pour y relever
une pensée, que quelques lecteurs
rétrécissent; c'est que le Dr. Pierson
entendrait qu'une fois réconciliés
avec Dieu, nous devons raconter
comment il nous a ramenés à Lui,
que cela signifie uniquement nous
occuper des Missions (payennes).
Evidemment le comprendre ainsi,
comment pourrait-on espérer un
réveil-dans notre Eglise? Ce serait
absolument ce que le Dr. P. n’a pas
voulu dire, puisqu’il ajoute: «Si
quelqu’un a trouvé son chemin hoi’s
d’une forêt obscure, il rentrera dans
cette forêt, pour indiquer à ses compagnons d’inforlune le moyen d’en
sortir à leur tour. » Il n’y a pas de
doute que ce soit là le .moyen que
Dieu bénit pour réveiller notre
peuple.
J'ai déjà bien entendu des prières
pour le réveil de l’Eglise, mais je
n’ai pas une foi assez soutenue pour
croire qu’elle se réveillera en masse,
et même des sermons les plus éloquents contribuent ti'és peu pour
cela, sauf qu’à fortifier les croyants.('l)
Quel sera le père de famille qui
de bon matin puisse en donnant
ses ordres, réveiller tous ses enfants,
s’ils sont nombreux? Quelle sera la
voix assez puissante pour cela, si
ce n’est un cri d’alarme? et encore
un cri d’alarme pourrait ne pas être
entendu de tous. Que fera donc le
père? il ira auprès de la personne
endormie et l’éveillera, ou donnera
charge à l’enfant éveillé de réveiller
son frère.
L’Eglise pourra se réveiller en
réveillant les individus; et ici c’est
(l)Voüà une idée que nous entendons oonstamment exprimée autour de nous et que
nous oroj'ons des plus erronnées:«.\es sermons ne convertissent pa.s», comme si ia
parole de Dieu perdait sa vertu lorsque
elle est prêchce dans un vaste local et
comme si elle la regagnait lorsqu'elle
est annoncée dans des réunions intimes.
N’y a-t-il pas là un singulier manque de
foi ? une prétention encore plus singulière
à limiter le champ d’activité de Dieu?
N’est-ce pas aussi méconnaître les faits
les plus avérés? Les prédications de Pierre,
de Luther, de Wssley, de Moody n’élaientelles pas des prédications publiçues, à des
foules, et n’ont-clles pas été suivies de
nonabreuses conversions? Au lieu donc de
reléguer, comme on, semble le faire,
la prédication du, Dimanche parmi les
ferri vecchi (bons tout au plus à fortifier
les croyants), que l'on demande à Dieu avec
foi de revêtir prédicateur et sermon de la
vertudu S.t Esprit, de l’Esprit qui convertit
les âmes en leur donnant la repentance et
la foi,' et l’on verrai
3
— m —
l’œuvre non seulement des pasteurs,
comme le pensent beaucoup de personnes, mais le travail de tout converti, comme il a été dit; il faut
que celui qui est passé de la mort
à la vie en parle dans sa maison,
dans les réunions, à son voisin, le
prenne au besoin par l’habit (comme
l’on dit vulgairement) (1) et aille en
avant en temps et hors de temps,
car les heures s’écoulent et ne reviennent plus.
Ohl que d’occasions ne laisse-t-on
pas échapper pour parler du Sauveur à une âme, sous prétexte que
le moment n’est pas très favorable;
et on renvoie espérant mieux. Ensuite on entend le bruit que le tel
vient de mourir.... Comment, dit-on,
il est mort!... Mais je l’ai vu avant
hier, dimanche, j’ai causé avec lui!...
je voulais bien lui parler de son
âme et du Sauveur, mais je n’ai
jamais osé; il avait toujours quelqu'un tre chose à dire, de son commerce, et surtout de politique. Hélas!
que de fois ne laisse-t-on pas le
champ libre à Satan en pareil cas!
on n’ose pas se servir de l’épée de
l’Esprit pour l’attaquer. Ohl que de
personnes cachent leur talent dans
la terre au lieu de le mettre à la
banque qui est le monde inconverti. (2)
Il y a aussi des personnes qui
demandent le réveil sans savoir
réellement ce qu’est le réveil, probablement parce qu’elles dorment
encore elles-mêmes, et aussi on ne
peut les comprendre dans les réu
'{!) Personne mieux que nous neeomprend
la nécessité de l’évangélisation à îm per iu.
Seulement il faudra que la personne qui
l’exerce demande à Dieu, en même terap.s
que la foi efc le zèle pour cela, un certain
tact chrétien, sans lequel on pourrait faire
beaucoup de mal, tout en croyant faire du
bien.
(2) Tout ce qui précède est encore très
bien, senlemenUe monde inconverti ne
nous semble pas être une banque à laquelle
le-serviteur place son talent; c’est plutôt
le champ qu’il cultive de la part du Seigneur.
nions; elles parlent, mais se gardent
de viser au but, elles font comme
le chasseur qui croirait atteindre
son gibier en pointant son fusil à
quelques dizaines de mètres hors de
l’objet, ou bien à ce médecin qui
visitant une personne atteinte d’un
cancer, se contenterait toujours de
panser la plaie avec les calmants, et
ne parlerait jamais d’opérer avec les
fers, crainte de faire crier.
Il y a encore une autre classe de
personnes qui parlent de réveil, mais
ne veulent voir remuer personne
dans les réunions que le pasteur
seul. Naturellement lorsqu’une personne est réveillée elle bouge; tout
comme un enfant qui vient au monde, s’il n’est pas mort, il manifeste
sa vie par ses mouvements ou par
sa voix; il en est de même de chaque personne régénérée.
Mais il y a un préjugé parmi notre population, c’est que si un individu se convertit, et témoigne de ce
que le Seigneur a fait pour lui et
se sent sauvé, il, est salutiste; et,
comme ce mot n’a pas reçu parmi
nous le droit de bourgeoisie il n’est
pas le bienvenu. (1)
Pour cela je crois à mon avis,
que toute personne qui désire un
relèvement et passe son temps à
critiquer les salutistes, ne contribue
rien pour le réveil, il y a, il me
semble d’autres choses plus importantes à faire; il y des âmes qui
périssent et qu’il faut sauver.
(1) Après ce que nous avons’publié dans
le Témoin touchant le Salutisms à Paris,
nous espérons de tout notre cœur que ce
nomnerecevrajamaisledroit de bourgeoisie
parmi nous. Nous remarquons en outre que
si quelqu’un se convertit et témoigne de
la réalité de sa conversion par une vie
complètement changée, on ne lui affuble
pas nécessairement le titre de salutiste.
Mais pourquoi se plaindrait-ils de cela
ceux qui fréquentent des réunionsourègne la
sympathie la plus chaude pour le saîutisme,
où on en pratique toutes les méthodes, on en
lit avidement toutes les publications? Notre
peuple est conséquent; il donne son nom
à la chose pour anonyme qu’ elle veuille
rester.
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172 —
Je ne puis comparer ces chrétiens
qui se plaisent à relever'les défauts
des autres, qu’à ces créatures qui
léchaient les ulcères du pauvre
Lazare. (4)
Agréez, Monsieur le Rédacteur,
mes cordiales salutations.
Votre serviteur
D. Caïrus, diacre.
X X
Suisse, Mai 90
Monsieur le Rédacteur.
Permettez-moi de relever une
phrase que je trouve dan.s la lettre,
du reste fort intéressante, de M.
Calvino, insérée dans votre N. du
45 Mai. Copiant en cela beaucoup
d’auteurs papistes, M. Calvino dit:
« A l’honneur du papisme il faut
» dire que jamais une princesse
» papiste n’est devenue russe etc. »
D’où vient cela? Tout bonnement
de ce qu’on ne le leur a jamais
demandé! Il rentre en effet dans la
politique russe, qui sait que ces
concessions obligatoires sont bien
loin d’être sincères, de ne pas avoir
sur le trône une princesse née dans
la religion romaine, par peur de
l’influence du prêtre, du confesseur,
du jésuite, influence qui souvent
survit à l’abjuration, Mais cette soidisant fidélité à l’église romaine, n’a
(1) Nous n’avons pas su comprendre et
encore ffloins goûter cette comparaison.
Mais de cette lettre retenons ce qu’il y a
de très bon, et qui se résume dans ce peu
de mots: «il y a des âmes qui périssent
et qu’il faut sauver»: c’est lè un cri d'alarme auquel tout chrétien doit se joindre
et auquel tout chrétien, après l’avoir jeté
doit repondre en redoublant d’activité au"
profit de ceux qui vivent encore sans Dieu
et sans espérance. Mais que dans ce travail
régne de l’ordre et une cordiale entente,
et si l’on veut bien admettre que les
pasteurs ne sont pas des mercenaires, mais
des âmes converties, des serviteurs de
Christ, des hommes que nos troupeaux se
sont librement donnés pour être leurs conducteurs, que l’on travaille avec eux (et
il n’y a aucun danger qu’ils méprisent ou
qu’ils entravent la collaboration de leurs
frères), et non pas à côté, et souvent éloiÇnéi d’eux
point empêché, en 4833, le fils aecoml du très catholique roi de Bavière, d’embrasser la religion orthodoxe, quand il a été question de
monter sur le trône de Grèce ! Et
on me fera trè.s difficilement croire
que toute prince.sse de tel ou tel
pays catholique, refuserait, par scrupule religieux, de monter sur le
trône des czars, si on le lui offrait ,
mais voilà, on ne le lui offre pas!
Agréez, cher Directeur, mes compliments dévoués.
Cuique suiim.
Chroiliqiio Vaudoise
Le Chiot d’Anguogne.
La pluie presque continuelle a retenu nos frères des paroisses voi.sines,
qui avaient l’intenlion de .s’unir à
nous pour célébrer le bicentenaire
de l’offre de la paix que Victor
Araédée fit aux Vaüdois réunis au
Chiot le Dimanche 48 Mai 4690.
Mais elle n’a pas retenu les Angrognins, qui accoururent en foule
et se casèrent comme ils purent
dans le temple du Pradulour (plusieurs restèrent à la porte), vu que
le temps déporable ne permettait
pas d’avoir la réunion en plein air
sur la localité même où la paix fut
offerte.
La nombreuse assemblée entendit
le récit des événements qui amenèrent la paix et des exhortations à
recevoir une paix bien autrement
précieuse que celle qui fut offerte
à nos pères.
Eboulement du Chiottas. — Après
le Chiot, le Chiottas; mais pour des
choses très différentes, ils s’agit ici
d’un énorme éboulement, tel que
je n’en vis jamais en ma vie. I,es
prés, les champs, les bois, les maisons, la colline entière depuis la
Buffetla jusqu’à la Comba de la
Rocciallia, tout a cédé et pendant
*. ««¿At-V-. r-J
5
-î > -i; .
■ V-:
- 173
qu’une purtie do terrain a précipité
déjà dans le torrent, l’autre fait mine
de l’y suivre d’un moment à l’autre
et ce n’est pas sans danger que l’un
passe par là.
Un premier éhoulement qui n’était
que l’avant-garde, vint à point pour
avertir Jean Uenech qu’il était temps
de sauver ses enfants qui dormaient
encore, car bientôt après la maison
commença à marcher, les murs se
fendirent et tombèrent avec fracas.
Ce qui reste debout n’est plus qu’un
trébuchet sous lequel personne n’ira
s’exposer.
Jean Benecb est là désolé, avec
une nombreuse, famille, sans abri,
sans ressources et entouré de teJ'res
éboulées.
Une souscription a été ouverte au
sein de la paroisse dans le but
d’aider cette famille éplorée et nous
recevrions avec reconnaissance çe
que d’autres amis chrétiens voudraient donner pour cet objet.
E. Bonnet.
X X
Viu.ESÈCHE — Conférence du Val
St. Martin.
(Pour les préliminaires V. N. précèdent).
l.a Conférence, présidée par ^M,
P. Lantaret, entend la lecture d’un
travail sur le sujet: « Les Vaudois
disséminés », Nous reproduisons les
idées du rapporteur comme au.ssi
celles qui furent émi.ses, au cours
de la di.scu.s.sion en les groupant sous
les trois chefs suivants: .
Il) Où sont établis les Vaudois
qui ont quitté le pa.ysè 11 y a à l’Urugüay une colonie prospère de 1000
à 1200 âmes. Dans la République
Argentine, d’après une statistique
envoyée récemment par le pasteur
Bounous, mais se rapporlanl à trois
ans en arriére, les familles vaudoises seraient groupées comme suit:
Dans la province de Santa Fé, à
l.eyandra, 25 familles; à S. Carlos,
17; à Belgrana, ,18. - Dans la province d’Entrerios, à Rosario Tala,
22. - Dans la province de Buenos
Ayres, 9. — Une petite colonieVaudoise est établie dans le Missouri
(Etats-Uni.s).
La seule ville de Marseille compte
2 000 Vaudois. Eu y joignant ceux
qui sont établis à Toulon, Nice, Lyon,
Paris et en Suisse, on arrive facilement au nombre 3.000.
2° Quel est l’état matériel, moral et religieux des Vaudois disséminés? Dans l’Amérique du Sud
leur position est en général plus
aisée qu’aux Vallées. Leur état moral et religieux est à peu près le
même qu’ici. Dans l’Argefitine, par
contre, si leurs allaires prospèrent,
ils ne reçoivent presque aucun se
cours religieux. Il y a des jeunes
gens qui ont déjà 20 où 25 ans et
qui n’ont jamais assisté à un culte.
Les enfants sont baptisés ou bien
par des pasteurs itinérants ou bien,
en cas de nécessité, par des prêtres.
MM. Hugon et Bounous ne les ont
pas oubliés, mais à cause des di.stances et des frais considérables de
Voyage’, ils ne peuvent les visiter
qu’à de longs intervalles.
La position matérielle des Vaudois
"elablisen France est en général beaucoup plus précaire, et les professions
auxquelles ils se livrent pour la plupart sont inférieures à ragricullure.
Quant à leur condition morale, le
conseil Presbyléral de Marseille la
juge des plus déplorables. M. Micol
à la suite de ses 3 ou 4 visites en
a rapporté une impression triste,
mais non désespérante. >
En Suisse ■ les Vaudois se ressentent de l’excellent milieu où ils sont
appelés à vivre.
3® Jusqu’à quel point l'Eglise
accomplit-elle son devoir à l’égard
des disséminés? Elle a fait ce qu’elle
a pu, en tenant compte des fbibles
moyens dont elle dispose, en faisant
visiter les colons de l’Argentine par
les pasteurs de TUniguay et en envoyant à plusieurs reprises de.s ministres (MM, Appia, D. Gay, Miche-
6
Ijf.
••t'
— 1Î4 —
r-i
lin, Micol) en mission temporaire à
Marseille. De « ce que l'on a fait »
l’entretien glisse tout naturellement
sur un autre terrain: sur « ce qu’il
y aurait à faire à l’avenir ». Comme
dans le compte-rendu de la Conférence du Val Pélis, nous nous contenterons de reproduire les idées
émises, en les détachant l'une de
l’autre par un petit trait. On conseille l’émigration au Missouri à
cause de rintluence religieuse qu’auraient sur les colons les églises
environnantes. - Pourquoi y a-t-il
tant d'émigrés à l’étranger'? Nous avons une patrie maintenant, qui offre
de vastes terrains. Que nos ennemis
n’aient pas à se réjouii' en nous voyant la quitter! - Il y a aux abords
mêmes de nos Vallées des terrains
beaucoup plus fertiles et moins chers
que notre sol. Pourquoi quelques
unes de nos familles,sans abandonner
les Vallées, n’enverraient-elles pas
tel des leurs les occuper? Nous devons
viser à rester en Italie dans le but
de F évangéliser au moyeu de.s colonies que nous pourrons y éiablir?
Nos émigrants, surtout les plus pauvres, sont abandonnés à leur ignorance et à leur dénûment. Il n’y a
personne, aucun corps constitué pour
les conseiller et au besoin pour leur
prêter ce qui est nécessaire à un
établissement ayant quelque chance
de succès. - On peut très facilement
avoir un ministre Vaudois à poste
fixe à Marseille; les administrations
de l’Eglise n’ont qu’à vouloir et les
secours des amis étrangers ne manqueront pas. — Pas tant que çà;
pourquoi sê ferait-on illusion? les
administrations, on le sait de la
manière la plus positive, ne sauraient
où trouver les fonds nécessaires et
il ne serait pas prudent de taxer à
nouveau la générosité de nos amis
étrangers, qui pourrait bien finir par
se lasser. D’ailleurs un ministre permanent n’est pas nécessaire. Nos
Vaudois sont visités et secourus par
les pasteurs réfonnés. Pour peu qu’ils
le désirent ils deviennent membres
de leurs églises. Aucune assistance
religieuse ne leur manque; et puis
un ministre Vaudois à Marseille ne
manquerait pas de devenir, à la
longue, un 5.® pasteur réformé, s’occupant autant des Français que des
Vaudois. - Que chaque paroisse s’oc-,
cupe de S3S disséminés et envoie
son offrande destinée, à constituer le
noyau de la somme nécessaire poulies faire visiter. - Les centres principaux de colonisation Vaudoise de
l’Argentine ont déjà offert, semblet-il, de payèr, en grande partie, les
évangélistes qui leur seront envoyés.
Au terme de cet entretien, la
Conférencé vote l’ordre du jour suivant: « l^a Conférence libre du Val
St. Martin, préoccupée de l’état moral
ét religieux des Vaudois disséminés,
exprime le désir que les Vaudois de
France et plus particulièrement de
Marseille soient visités annuellement
par un pasteur de notre Eglise, et
que les Vaudois de la République
Argentine soient visités par les pasteurs de notre colonie de l’Uruguay,
aussi souveht que cela leur est possible ».
Suit une autre proposition que
son auteur retire aussitôt après l’avoir lue parce qu’il juge que la Conférence n’est pas à même de la voter
cosi su due piedi. Quelqu’un désire
cependant qu’elle soit portée à la
connaissance du public Vaudois, par
le moyen du Témoin, et nous n’y
voyons, pour notre part, aucune difficulté La voici donc:
« La Conférence libre du Val
St. Martin s’occupant de plusieurs
questions relatives aux Vaudois disséminés exprime l’avis qu’il serait
convenable de modérer le mouvement de l’émigration Vaudoise se
dirigeant de l’autre côté de l’Océan
et de l’acheminer aussi vers ces régions de notre chère patrie où se
trouvent des terrains fertiles et à
bas prix; elle se demande s’il ne
serait pas désirable qu’au milieu de
nous se constituât une Société dite
7
N«,. vS-r r'• ■ -';j:-^.-rp*v. y-.?,':;
175 —
(Je colonisation, composée d’un certain nomln'e parmi les personnes les
plus influentes de nos Communautés
et cfui, d’un côté, dirigerait les Vuudois (jui nous quitlent vers ceux
des lieux d’émigration actuellement
ouverts, où ils pourront le mieux
réussir, et de l’autre entrerait en
rapport avec le Gouvernement touchant la fondation d’une ou de plu
sieurs colonies vaudoises en Italie ».
L’on fixe comme sujet d’entretien
pour la prochaine conférence; « De
l’admission dans l’Eglise ».
La séance est levée après la
prière et le chant d’un cantique.
Puis les uns regagnent les hautes
paroisses, d’autres descendent vers
le bas de la Vallée. Quant au Val
Péîis il profile encore pendant une
bonne soirée de l’hospitalité si empressée et cordiale qui distingue
depuis longtemps déjà la cure de
Viliesèche, et dont U lui offre ici
ses meilleurs remerciements.
X X
Turin — M. Meille, cédant aux
instances de l’Eglise de Turin consent à suspeni7'e sa démission et à
essayer du repos qui lui est proposé
mais sans engagement pour ce qui
concerne l’époque ni la certitude de
son retour. 11 verra à l’expiration du
congé que le Consistoire lui a accordé, en même temps que l’aide
Nouvelles Religieuses
d’un suffragant, s’il se sent en me
sui'e de reprendre une tâche comme
celle qu’il a soutenue jusqu’ici.
Conversion de prêtres — Les journaux religieux nous parlent de la
conversion récente de deux prêtres
au prolestaniisme, dont l’un en Espagne et l’autre en Allemagne:
En Espagne, c’est le P. Raphaël
de Zafra Menendez, docteur en théo
logie; ce pi'être a successivement
été professeur chez les Jésuites à
Bordeaux, missionnaire apostolique
en Afrique, recteur de plusieurs
paroisses et prédicateur de missions.
Tl est bien connu comme orateur
populaire à Madrid, à Oarcelonne et
dans d’autres villes importantes.
On a déjà publié de cette conversion un récit qui a été largement
répandu et envoyé à tous les curés
et à tous les maires de la province.
Une preuve de la sincérité de sa
conversion c’est qu’il a sacrifié une
position inlluente et de grands avantages pécuniaires pour se contenler
d’un simple poste (Tiiistituleur-évangéliste dans une modeste station
protestante.
En Allemagne, il s’agit de M.
Bachslein, d’origine silésieime et
curé de Greifsvs^ald en Poméranie.
Autrefois très-ardent ultramontain,
il est arrivé à la connaissance de
l’Evangile par la lecture fortuite du
Petit Catéchisme de Luther. 11 vient
de se rattacher à l’église luthérienne.
Revue Poliüque
Italie. — Les séances de la
Ghambi’e ont été employées, celte
semaine, à discuter le budjet de
l’instruction publique. On reconnaît
généralement que le nombre des
universités est beaucoup trop grand
et que c’est là une des causes principales de l’état peu satisfaisant de
l'instruction supérieure. Ces discussiori.s, as.sez paisibles du reste, ont
été interrompues par de fréquentes
interpellations, qui suscitent parfois
de vi’ais orages, grâce au langage
peu modéré de quelques députés.
]/extrérne gauche ne peut pardonner
à Grispi l’énergie avec laquelle il
fait respecter l’ordre, même quand
il est obligé, pour cela, d’agir contre
ses anciens amis.
?"
:.v*i
-A
Âë
'î-i
8
i;
i-
■ "' '«-K.
- 176
Ges derniers pardonnent encore
moins à Fortis, naguère un des leurs,
de pi'endre part, comme sous-seci'étnire d’état pour le dépai'tement
de l’irdérieur, à ce qu’ils appellent
des attentats à la libertérOn assure
que Fortis a donné ou est sur le
point de donner sa démission.
De graves désordres ont eu lieu
à Lu go et à Conselice (Romagne).
Il y avait une foule d'ouvriers inoccupés qui demandaient du travail;
en même temps les autres ouvriers
ont fait une démonstration pour demander une augmentation de salaire
et une diminution dans les heures
de travail. Malheurensement la démonstration n’a pas su se maintenir
pacifique ; les troupes ont dû intervenir et ont été accueillies par une
grêle de pierres. Les soldats, aprôfe
avoir vainement e.ssayé de tous les
moyens pacifiques, ont dû faire usage
des armes; trois ouvriers ont été
tués et plusieurs grièvement blessés,
dont un a Inentôt succombé. Le
ministère a ordonné une enquête
sur ces tristes événements.
— Un édit de Mangascià, publié le 18 courant dans le
Tigré, annonce au nom du Negus
que la paix est établie entre les ras
et les Italiens et que Mesciascia a
été nommé gouverneur d’Adua,
Aliila lul-raôme a demandé à se
réconcilier avec les Italiens et a été
reçu par Salimbeni, qui lui a promis
d’oublier le passé. Le passé d'Alula
est pourlant, à notre avis, de ceux
qu’il ne faudrait pas oublier. Salimbeni pense probablement de même,
mais la politique...!
X
Franco. — Le président Carnot
s’est rendu à Montpellier pour assister aux l'êtes du sixième centenaire
de la fondation de l’üniver.sité, De
nombreuses députations des universi lés étrangères ont pris part à ses
fêtes. Les délégués italiens sont enchantés de l’accueil qu’ils y ont reçu.
Le député Dreyfus, directeur de
la Nation,- a publié un opuscule
dans lequel il soutient la nécessité
que la France déclare immédiatement la guerre à l’Allemagne, pour
profiler de l’occasion favorable qu’
offretrt les conditions présentes de
l’Europe. La Russie, dit-il, aidera la
France, qui, du reste se suffit à elle
môme; l’Italie et l’Autriche n’arriveront pas à temps etc.
Quel beau plan.... sur le papier!
Sur la demamle d’une personne
qui porte intérêt au Musée Vaudois,
nous publions les lignes qui suivent:
Cher Directeur,
N’est-ce pas bien vite, après l’ouverture de la Maison Vaudoise, de
commencer à taxer l’entrée au
Musée?; et qui est-ce qui dira au
portier le degré de mauvais temps
d’après lequel le Musée s’ouvrira ou
devra rester fermé?
Votre bien dévoué Goulevrine.
Ernest Robert, Gérant:
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.
CONFÉRENCE DU TAL PEROUSE
Elle s’’ouvrira à St. Germain, le
2 Juin, à 9 h. a. ra. Sujet: L'Evangélisation et les Vallées. La veille
au soir, réunion d’appel dans le
Temple, avec allocutions sur JeAn
3: 30: « il faut qu’il croisse et que
je diminue ». Tous les amis des
autres Vallées sont cordialement
invités.
Jeudi 5 Juin, à 10 heure.s du matin aura lieu à Bobi la Conférence
de groupe des Unions ChroUennes
du Piémont — Tout le monde y est
admis.
Maison à louer pour l’élé, aux
Albafins d’Angrogne, à dix minutes
du temple - six chartibres meublées
- air salubre - prix modérés. —
g’adresser à Mr, Paul Revel aux
Albarins