1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN
Italie , . .. . 3
Tous les pays He l'Union
de poiîfe ... » 6
.Amériqne ... * P
Oü s'rtbonutì :
i^oiir Vinièrieuy eliejc MM. Ihm •
pasteurs et les libraires de
Torre Pollice.
Pour V/ífl;¿€rí«iirau Bureau îV AHminist va;ion.
N. 10*
Un ou plusieurs nuipéros séparé®» demandéâ àvant le Cirap^e cent ch^oup., ,
Annonces! 25 cenliniê» Hgiie.
Les envois d'argent &e Îopt ppr
lettre recommandée ou par
mandats «ur le Bureau de Terosa Argentit\ai j ;
Four la RftDÂCTiON adresser
ainsi 1 A la Direction du Témoin,
Pomaretto (Pinerolo) Italie.
Pour l’ADMlNlSTRATlGN adresser ainsi : A l'Administration du
9 Mars 1883
«O* tf.tltat . ü . AU. 111^13 VA MU. WM w V.
Témoin, Pomaretto (Pinero 16J
Italie.,
LE
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Eotta mtJ seres témoins. AcTiis 1» S.
Suivant la vérité avec la charité, Ef-.],)&
.S 0:11:1 rn a i i.‘e.
9 Jlar». Commu nica lion offlcicllf'.
Noire Ecole do ThfeolOgie. — « D'mia lirula
RiHH'.a . li sort na bela ferla; d’nna bela
I’ci'la, li sort na bnila sonca » — Elio nsl
près ill! loi. — Nécrologie. — A propos
de i^iielqnos observations sur l’anliqnilé
de.s Vaudois d’.i|)rès loiirs anciens mamiscrils, isuitej. ■— iVoutieiies Religiensex.
O IVI jars
coüistmimiom officielle
Sous la date.du 26janvier dernier (n. ^ du Témoin) la Table a
signalé aux Consistoires et aux
Conseils d''Eglise l’urgence de venir
en aide au Collège de La Tour,
à ce précieux établissement sans
le quel l’Eglise elle-même ne saurait subsister, et dont les conditions financières sont dans un
état très inquiétant. Elle compte
que son appel aura été entendu
et elle prie ceux à qui il a été
adressé d’y répondre dans le plus
bref délai, si possible avant le 15
avril prochain. Mais en attendant
avec confiance le résultat de cette
dé m arc h e i n s ol ite, c0 m ip àpüéé Par
la nécessité la plus abiolue, |}a
Table vient aujourd’hui la çopàpléter en réparant un oubli qui
lui a été avec raison signalé. 4®
plus d'un côté. ...j
Les Vaudois qui même avant
leur émancipation, avaient çpnimencé à sortir de leurs vallées,
soit parcequ’il n’y vivaient q,u;a.vec
peine, soit pour chercher au loin
une fortune qu’ils ne rencontraient
pas sous le toit paternel, se sont
trouvés beaucoup plus à l’étroit
depuis qu’ils ont eu la liberté, de
s’étendre , mais sans avoir les
ressources nécessaires pour s’établir hors de leurs limites dans
la riche plaine, du Fiéraont. , ,
C’est par milliers qu’ils i sont
sortis , la plupart ( sauf peutêtre ceux qui ont traversé l’Atlantique) avec le dessein très arrêté
de revenir au pays de leurs pères
aussitôt qu'ils auraient réussi à
acquérir une petite fortune.
Quelques-uns l’ont fait, et on les
voit jouir d’une aisance qui leur
a probablement coûté beaucoup
de privations et de rudes labeurs.
La plupart luttent encore avec la
pauvreté; s'ils n’ont pas succombé
dans cette lutte dans .la quelle
J
2
—74'
ils ont eu l'irréparable tort de
prendre pour associés l’indolence,
l’imprévoyance, l’amour du plaisir
et parfois des vices honteux. Mais
l'on sait qu’il y a hors des Vallées
un nombres très considérable de
Vaudois et de Vaudoises, les uns
établis définitivement, les autres
placés temporainement, riches
quelques-uns, à leur aise à peuprès tous, et gagnant honorablement et très abondamment leur
vie. C’est à eux que la Table
s’adresse aujourd’hui.
Tout d’abord aux vaudois qui
ont passé par le Collège et qui,
s’ils veulent bien en convenir, y
ont reçu cette culture de l’intelligence, et cette éducation du
cœur, aussi imparfaites qu’on le
voudra, mais qui ont été le fondement sur le quel ils ont continué à bâtir, et au moyen du quel
ils sont parvenu à la position
qu'ils occupent et aux conditions
de fortune dans les quelles ils se
trouvent. Apprenant que le Collège, dans le quel ils ont peutêtre passé cinq ou six ans, se
trouve dans un moment de crise
très-sérieuse, ne voudront-ils pa.s
s’en souvenir et le lui prouver
en faisant en sa faveur un sacrifice pécuniaire proportionné à
l’aisance dont ils jouissent et à
l'abondance que Dieu leur a envoyée ? Pasteurs , évangélistes ,
avocats, médecins, banquiers, négociants, industriels, artisans,
agriculteurs, tous dans la pensée
de la Table, sont compris dans
cet appel.
Chose digne de remarque! l’Ecole supérieure de filles (Pensionnat) se suffit en grande partie â
elle-même et la Table est rarement
dans le cas de réclamer des secours pour cet établissement.
Mais ces quelques dixaiiies de
jeunes vaudoises (50 peut-être!)
qui occupent à l’étranger, ou en
Italie même, des places d’institutrices , et ces quelques centaines
de jeunes hommes qui ont facilement trouvé une occupation lucrative devraient bien se souvenir
qu’ils ont passé tout au mois par
les écoles paroissiales, ou quelques bonnes’écoles de quartier,
et que c'est aux connaissances
qu’ils y ont acquises qu’ils doivent
la facilité relative avec laquelle
ils trouvent à se placer. Or, si les
jeunes vaudois des deux sexes qui
n'ont pas passé par le Collège ne
se sentent pas appelés à s’y intéresser (ce en quoi ils ont certainement tort), la Table leur propose de témoigner leur reconnaissance à leur Eglise et leur
intérêt pour ses œuvres, en concourant pour améliorer l’instruction primaire et tout spécialement
la condition matérielle de ceux
qui sont appelés â la donner. —
Le moment viendra bientôt où ,
pour faire face à ce besoin impérieux, l’Eglise sera appelée à
faire un effort énergique et simultané. Mais la Table ne croit pas
se tromper en pensant que si les
Vaudois qui sont établis à l’étranger donnaient l'exemple de la
libéralité chrétienne en faveur des
écoles vaudoises primaires et secondaires, leur exemple exciterait
à jalousie leurs frères de.s vallées, et provoquerait de leur part
un généreux concours pour ces
œuvres d’une importance vitale.
La Table.
Notre Ecole de Théologie
Elle ne fait pas beaucoup de bruit,
ce qui n’est nullement nécessaire. Elle
ne fait pas beaucoup parler d’elle,
ce qui l’est tout aussi peu. Il suffit
à la rigueur que te monde chrétien
sache qu’elle existe, et qu’il ait, de
temps à autre, l’occasion de s’assurer
que le développement théologique et
religieux qu’on y reçoit n’est pas sensiblement inférieur à celui qu’on ac-
3
.75
quiei't dans d’autres établissements
"pareils.
Si l’école elle-même est peu connue, les professeurs qui y enseignent
le sont davantage, et ils le' sont de
manière à donner une bonne idée
des études auxquelles ils président.
Chacun d’eux, dans la branche spéciale, qui lui est confiée, poursuit un
travail dont le public évangélique
peut juger par les fragments qui en
ont,été publiés.
M. le prof. Cornba a publié, outre
les articles de la Rivisla Cristiatia,
une première parlie' de la Réforme
en Italie —ou de l’histoire des martyrs de celte réforme. — M. le professeur Geymonal, de son côté, a déjà
fait paraître rintroduction elles deux
premières parties de la dogmatique.
M. le prof. Rével est l’auteur de plusieurs ouvrages d’exégèse ou de critique : tels que l'EpUre de St. Jacques,
l’introduction à l’Ancien Testament,
le Compagnon de la Bible, une version italienne du Nouveau Testament
3ui attend encore de nous une notice
igné de ce beau travail. —Les lecteurs de l’Eglise Libre auront remarqué l’article signé de lui et qui nous
parait être la plus complète et la plus
puissante réfutation de la théorie de
l’immortalité conditionnelle.
Nous disions donc que nos professeurs sont avantageusement connus.
L’école l’est moins et en tout cas il
y a un côté très important par lequel
nous pensons qu’elle ne l’est pas du
tout, surtout de beaucoup d’amis du
dehors.
Lorsque du dedans, c’est-à-dire, de
la part de "dénominations rivales ou
jalouses, les Vaudois sont accusés d’étroitesse, d’intolérance, d’ambition
et de despotisme, ils ne s’en formalisent pas autrement et il est rare
qu’ils jugent convenable de se défendre, estimant que c’est perdre son
temps que de chercher à convaincre
d’injustice ou de mensonge des gens
?iii ne respectent pas la vérité. —
,ar contre lorsqu’il arrive que des
amis du dehors, ou des chrétiens
sans parti pris mais s’intéressant
l’avancement du règne de Dieu
a
en
Italie, semblent craindre que cette
prétendue inflexibilité et cette étroitesse dont on entend accuser les Vaudois ne soient préjudiciables à l’œuvre en général et n’en compromettent
le progrès, et lorsqu’ils laissent entrevoir ces appréhensions, les Vaudois
sentent très naturellement le besoin
d’expliquer leurs principes et leur
conduite et de se justifier de ces accusations parfaitement gratuites.
S’ils étaient tels qu’on se permet
de les représenter, c’est surtout dans
leur école de théologie qu’ils le montreraient , soit en n’y aumettant que
des élèves qui souscrivent à leurs
principes ecclésiastiques et qui pcésenlcnt des garanties de fidélité a ce
drapeau, soit en visant dans tout
l’enseignement à donner à leur esprit
cette direction unique. Or il est arrivé déjà plus d’une fois, et très récemment encore, que des étudiants,
qui même avaient fait leurs études
préparatoires au Collège Vaudois de
La Tour, ont achevé régulièrement
leur triennium à Florence, et sont
entrés immédiatement au service
d’une autre dénomination, n’ayant
d’ailleurs jamais caché leur intention
à cet égard, et prêts à déclarer, nous
en avons la conviction, que jamais
on n’a cherché à les en détourner.
Et ce ne sont pas là des faits isolés,
car ils sont plus nombreux qu’on ne
le pense, les ouvriers actuellement
au service des autres dénominations
qui ont suivi pendant plus ou moins
longtemps les cours de l’école de
théologie de Florence.
Puisque nous avons tant fait que
de rappeler cette circonstance à ceux
qui l’auraient oubliée et de la porter
à la connaissance de ceux qui l’ignoraient, nous croyons utile d’ajouter
une déclaration que les membres du
Conseil de théologie et ceux de la
Table ne contrediront pas.
L’école de théologie de Florence
est ouverte aux étudiants vaudois qui
ont achevé leur préparation au Collège de la Tour, ou qui sont munis
d’un diplôme de licence lycéale délivré par un établissement de l’Etat,
et cela à la condition, pour tous, d’en
4
^76 ™
avoir fait la demande individuelle et
d’être recommandés par la Table.
L’école est "également ouverte aux
étudiants non vaudois et n’appartenant pas â une Congrégation YaudoisCj lorsqu’ils sont recommandés
et au besoin soutenus par une autre
Eglise, ou une autre dénomination.
S’ils sont munis "du diplôme de licence lycéale et s’ils suivent régulièrement les cours, ils reçoivent, à la
sortie de l’école, un diplôme de Licencié en Théologie. Ceux qui n’auront suivi les cours que pendant un
certain temps et qui n’avaient présenté aucun titre légal prouvant leur
préparation littéraire et scientifique,
pourront obtenir un certificat des
cours suivis et des examens qu’ils
auront subis.
Les élèves recommandés et entretenus par d’autres dénominations ne
jouissent naturellement que de l’enseignement gratuiti et n’ont aucun
droit â être logés au palais Salviati.
— Si cela s’appelle de l’étroitesse ou
de l’exclusisme, nous ne songerons
plus à nous en défendre.
Nous avons ii peine besoin d’ajouter
que notre modeste école ne pourra
ni ne voudra jamais se donner le
luxe de compter parmi ses élèves,
des-étudiants amateurs, de ceux qui
auraient surtout des dispositions à
vivre tantôt ici tantôt là sub forma
studentium. — aux dépens d’amis et
de bienfaiteurs*'jlrop indulgents ou
trop aveugles. — Il en est passé à
B’Iorence plus d’un qui ne s’y est pas
arrêté pareequ’il fallait travailler.
D’miabrnlasouca,'_ ' ' " ^ .
D’uua y la ferla, U sort aa brata sonca.
Tel père, tel fils. Cela est vrai souvent, le contraire arrive aussi quelquefois, c’est ce qu’exprime le dicton
que nous venons de transcrire à la
tête de cet article. Il n’est pas rare
de voir dans nos bois des souches
qui n’ont absolument rien d’attrayant;
cependant d’elles sortent parfois selon
leur nature, de magnifiques plantes
de clhllaigniers, ou de foyards, ou
de chênes. Abattez ces belles plantes,
et très-souvent il ne vous reste plus
qu’une souche qui s’en va pourrir.
De même, il arrive que d’un père
bon naissent des enfants pervers, et
que d'un père mauvais, naissent des
enfants bons.
Iléli , n’clait pas un homme pervers, il y avait en lui de la bonté,
mais ses'fils furent des scélérats.' ~
Samuel fut un juge exemplaire à tous
égards; l’amour ae la vérité, la haine
de l’idolalrie, l’intégrité, la droiture,
la justice, rien ne lui manquait; ses
fils suivirent une autre ligne de conduite : « ils se détournaient après le
gain'déshonnête, ils prenaient des
présents et pervertissaient le di'oit».
Josaphat, fit ce qui est droit devant
l’Elernel; son fils Joram, et son petit
fils Acluizia, suivirent le train de la
maison d’Achaz. Ezéchias, se distingua
par sa piété, et son fils Manassé, se
conduisit de telle manière « que ,luda
et les habitants de Jérusalem s’égarèrent jusqu’il faire pis que les nations "que l’Eternel avaient exterminées devant les enfants d’Israël )).
Il, CtlRON. 33..
D’autre part, les exemples sont
moins faciles à trouver; une mauvaise
souche ne donne pas souvent un beau
rejeton. Toutefois cela se voit aussi.
Achaz, fils d’un roi pieux, «s’était
entièrement adonné à pécher contre
l’Elernel ». Son fils Ezéchias « fit ce
qui est droit devant l’Eternel, comme
avait fait David, son père». Amon
fut idolâtre comme Manassé, et de
son fils Josias, il est écrit: «Avant
lui il n’y eut point de roi semblable
à lui, qui se fût tourné vers l’Eternel
do tout son cœur, de toute son âme
et de toute sa force, selon toute 'la
loi de Moïse; et après lui il ne s’ea
est point levé qui lui "ait été semblable ï. Il, Rois 23.
Chacun peut multiplier les exemples à des points de vue divers, car
il n’est pas rare de voir un père intelligent et un enfant stupide, un
père économe et un enfant dissipa.
02120690
5
leur, un père actif et un enfant paresseux, ou l’inverse.
L’on pourrait croire qu’il y a là
une fatalité, c’est-à-dire une loi à laquelle nous ne pouvons résister, et
qui nous ôte toute responsabilité. Il
n’en est point ainsi, car si liéli eut
des fils rebelles, c’est qu’il ne les
avait pas repris à temps, et il les
avait honorés plus que l’Eternel. T,
Sam. 2, 29, 3, 13. Si David eut l’épée et le désordre dans sa famille,
c’est qu’il s’était rendu coupable d’un
péché fort grave-; le mépris enver.s
l’Eternel. Toutefois nous ne saurions
établir comme une règle constante
que si un enfant est pervers, cela
provient de la faute des parents. Il
peut y avoir des exceptions, les pères
ne sont pas toujours responsables de
l’iniquité des enfants. EzÉcn. 48. Que
chacun cependant, veille sur soi et
sur les siens de manière qu’il puisse
s’approcher de Dieu en disant : « Me
voici, moi, et les 'enfants que tu
m’as donné ».
Quant aux justes, descendants de
Eêres impies, ils donnent gloire à
¡eu qui leur a fait grâce. Au reste,
que nos pères fassent* chrétiens ou
non, nous sommes tous d’une race
qui s’appelle « enfants de rébellion, »
et pour être rendus sages à salut,
nous avons tous besoin d’être entés
en Jésus-Christ.
Valdès.
Eile est prés de loi
Quelle excuse pourrions nous alléguer pour ne pas obéir au Seigneur?
Sa volonté nous est connue, son commandement n’est pas trop haut pour
nous,^et il n’én est point éloigné.
Nul besoin donc d’envoyer un messager aux cieux ni au delà de la mer
pour qu’il nous ^ l’apporte , puisque
sa Parole est près Je nous, en notre
bouche et en notre cœur pour la
faire. (Deux, xxx, 40 à 44).
Elle est ftès de toi, car tous les
dimanches elle est annoncée dans tous
nos temples et dans un grand nombre
de réunions. Tu peux donc l’entendre
régulièrement, à moins que lu n’aies
abandonné nos saintes assemblées
comme quelques uns ont coutume de
faire. Tu l’as en famille celle sainte
Parole, elle est donc bien plus près
de toi qu’elle ne l’était au temps où
il fallait qu’on se mît entre douze
pour acheter une bible que chacun
des acquéreurs gardait pendant un
mois. Tu plains celui qui devait attendre le mois de décembre pour voir
arriver son tour; mais lu serais bien
plus à plaindre que lui, si lu ne la
lisais pas régulièrement, toi qui l’as
par devers loi tous les mois de l’année. Souviens-loi que l’homme ne vil
pas de pain seulement, et quand tu
as pris ton repos en famille, avance
ta main pour prendre le Livre de
Dieu et pour distribuer aux tiens la
nourriture de l’ârne. El le dimanche?
lorsque d’autres courent après les
plaisirs ou les affaires, souviens-loi
que la Parole est près de toi, et lisla pour ton édification.
Elle est même en la bouche. Cela
est bon; mais qu’elle n’y soit jamais
en vain, ni quand lu es en colère,
car le Seigneur ne tiendra point pour
innocent celui qui aura pris son nom
en vain. Il le tiendra donc pour coupable. Ne parle donc pas légèrement,
ou en plaisantant, des choses saintes,
et qu’aucun discours malhonnête ne
sorte de votre bouche, mais seulement celui qui est propre à édifier,
afin qu’il donne grâce à ceux qui
l’écoutent. (Ephbs. iv, 29). Sera-t-elle
en ta bouche pour discuter? Ne prononce jamais de parole blessante, lors
même qu’il s’agirait de défendre la
cause de l’Evangile. L’Evangile n’a
pas besoin de tels défenseurs. Sois
calme si lu veux être fort, et regarde
à Jésus notre modèle. La Parole seral-el!e .seulement en la bouche ? Gela
ne suffirait pas, même lorsque tu la
logerais dans ton intelligence et dans
la mémoire. Qu’ils sont à plaindre
ceux qui n’ont la ¡Parole de Dieu que
sur tes lèvres, qui parlent le patois
de Canaan, mais qui n’ont pas une
conduite en rapport avec leurs belles
paroles. N’oublions pas que les hypo-
6
,,78.«.
crites ~ Satan compris — peuvent
citer la Parole de Dieu, sans l’aimer,
et parler de.religion sans en avoir.
Il faut absolument que la Parole
qui est près de nous, même en notre
bouche, soit dans notre cœur. Elle y
est bien, dans le sens que la loi naturelle, est gravée dans le cœur même
des êtres les plus abrutis. La loi de
la conscience répond en tous points
à la parole écrite, et nous a été donnée pour que nous l’observions. Que
cette Parole ne retourne donc pas à
Dieu sans effet ; qu’elle nous vivifie,
qu’elle opère en nous le changement
radical qui rétablisse en nos âmes
l’image du Créateur. As-tu éprouvé
ce changement, cher frère? Si tu l’as
éprouvé la Parole est descendue en
ton cœur et aucune créature ne pourra l’en arracher, puisque c’est Dieu
lui même qui l’y a mise.
Si elle est prés de toi, en ta bouche et en ton cœur c’est pour la faire.
Tu pourras oublier ces quelques lignes que tu viens de lire, mais n’oublie jamais de faire du Livre de Dieu
la règle de les croyances et celle de
ta vie. E. c.
ficctoloigte
Jamais, depuis la mort du docteur
Alex. Berl, la paroisse de Pornaret
n’avait vu un convoi funèbre pareil
à celui de lundi dernier. Un millier
de personnes suivaient le corbillard
qui amenait de la Rivoire de Pinache
au cimetière de Pomaret la dépouille
mortelle de Charles Rostaii., enlevé
après huit jours de maladie et à
l’âge de 4-0 ans,-à "sa jeune famille,
à ses nombreux parents et à ses amis
plus nombreux encore.
Ancien de l’Eglise de Pomaret et
conseiller dans la commune de Pinache, il avait su par sa droiture et
son esprit conciliant gàgnèr la confiance et l’estime de tous ceux, qui
l’ont connu de près. Sa mort prématurée laisse un grand vide qu’il ne
sera pas aisé de combler; mais elle
n’en laisse nulle part un plus grand
qu’au sein de sa famille qu’il élevait
avec soin et qu’il dirigeait d’une main
paternelle mais fermé. Cette famille
en deuil a les sympathies affectueuses
de beaucoup d’amis; elle aura surtout les prières de tous ceux qui savent que les consolations du Dieu
fort sont les seules efficaces et son
secours dans la détresse aisé à trouver. — Dire que le défunt était ancien de la paroisse de Pomaret c’est
affirmer qu’il connaissait la vérité qui
sauve et qu’il n’avait pas honte de la
confesser, ensorte que ceux qui le
pleurent ne s’affligent pas comme
ceux qui n’ont point d’espérance,
mais en sachant qu’ils le retrouveront
auprès du Seigneur.
Puisque nous parlons de nos morts
nous voulons témoigner aussi notre
plus cordiale sympathie à notre vieil
arni et compatriote M. le docteur
Alexis Muston, historien des Vaudois,
pasteur à Bourdeaux (Drôme), au
sujet de la mort de sa chère et fidèle
Compagne.
Nous prenons à son deuil une part
d’autant plus vive, que nous le savons
seul maintenant, éloigné de ses en^
fants, établis loin de lui. S’il a connu
plus d’une épreuve, celle qui lui est
dispensée dans ses vieux jours est
certainement la plus douloureuse de
toutes. Mais aussi elle lui fournira
l’occasion de montrer à ceux auxquels
H a été appelé à annoncer l’Evangile,
que lorsqu’il les consolait par les
promesses du Seigneur, il n’en parlait pas par ouï dire, mais comme
d’expériences bienheureuses qu’il avait
faites déjà. — Sa soumission dans la
douleur et sa joyeuse espérance seront
une prédication plus puissante que
beaucoup de discours chrétiens. —
Nous sommes de cœur avec lui et
nous demandons à Dieu, dans une
fervente prière, qu’il sanctifie et bénisse pour notre ami cette grande
épreuve.
7
79.
Li*«/»
A propos de quelques observations
sur raoliquité des Vaudois, •
d'après leurs anciens manuscrits
fSuite et fin, voir iV. sj.
Pendant toute la durée du XV“
siècle (de 1394 à 1506) des ‘poursuites
et eiiqitêtes juridiques, n’ont cessé
de harceler les Vaudois du Pragela,
de Freyssinières et de Vallouise. (Bossuet , hist. des- Variations, Livre
XI. Chap. CI.) Pour les Vaudois
du Piémont, au contraire, (car le
Pragela n’a appartenu à l’Italie que
depuis 1713) la première partie du
siècle se passe en validations, ratifications et renouvellement de leurs
droits, privilèges et franchises, précédemment violés. En 1453, on en
revient aux violations; la vallée de
Luserne est mise ix l’interdit, par
• Nicolas V. (Bref du 16 juillet; RoIXENGO, Memorie hisiorici, p. 19.).
Vingt ans après, les biens des habitants de cette vallée, traités de relaps,
sont confisqués pour être partagés
entre les Seigneurs de Luserne, le
fisc et les inquisiteurs. (Edit d’Aquapendente, du 27 novembre 1475, cité
par Gilles, p. 24, et par Rorengo,
p. 22).
L’année d’après , c’est la Duchesse
Yolande, qui établit le régime inquisitorial, dans la province de Saluces.
(Décret du 23 janvier 1476. Rorengo,
p. 24.) Douze ans plus tard , Rulle
d’extermination contre les Vaudois,
lancée par Innocent VIII, le 5 de mai
1487. (Léger la donne toute entière:
(Hist. des Egl. Vaudoise, 2“ partie ,
p. 9-20.). Le Pape y rèproche aux
Vaudois de propager l’erreur et d’abuser les âmes par de fausses apparences de sainteté (4® alinéa de la
bulle) ; d’avoir bravé l’inquisiteur
général et le Légat du Sainte Siège,
en redoublant d’audace dans leurs
prédications, (5® alinéa); d’avoir
même renversé et pillé la demeure
de l’inquisiteur, tué son domestique,
et l’avagé les possessions- de leurs
seigneurs temporels; (même alinéa).
C’est à la province d’Embrun que
ces faits sont attribués; ils ne s’accordent guère avec les appaiences
de sainteté, mentionnées ju preiuier
grief; mais ils ont servi à motiver
la croisade exterminatrice qui fut
alors poussée contre les Vaudois.
L’expédition commença dans les Vallées du Piémont, et se termina dans
celle de Vallouise, par le massacre
des habitants, que Chofier ( Hist. du
Dauphiné: an. mcdlxxxvii) évalue
cà plus de trois mille.
C’est là , aux lianes du Pelvoux ,
dans la grotte de Chapelux, que des
fugitifs furent asphyxiés par le feu
allumé à l’entrée de la caverne,
comme à la gueule d’un four. Chorier dit qu’on y trouva Pi’ès de
quatre cents enfants, étouffés dans
leurs berceaux ou dans les bras de
leurs mères. Des documents presque
contemporains, mais récemment découverts, disent simplemment qu’il
s’y était réfugié trente familles.
A la suite de ces dévastations, les
Vaudois de Freyssinières et de Pragela émigrèrent en Calabre, où ils
avaient déjà des coréligionnaires ;
ceux des Vallées du Piémont, y compris encore quelques habitants du
Pragela, se retirèrent en Provence,
où Mérindol, Lourmarin, et Cabrières
du Comtal, étaient déjà peuplés de
leurs compati’iotes.
Les nouveaux venus s’établirent
dans la vallée de Cabrières-d’Aigues,
restée déserte depuis la guerre qui
avait eu lieu (de 1389 à 1402) entre
Louis II et le Comte de Provence.
Des conventions furent passées (les
10 et 11 mars 1495) entre les Vaudois et Raymond d’Agoult, seigneur
de Saull, qui déjà avait admis les
immigrants de Lourmarin.
Le siècle finit là. Quelle place y
Irouve-t-on pour la vie de recueilleraenl , que supposent les écrits
Vaudois?
—- Ces écrits, répond-l-on, peuvent
avoir été faits dans le XIV® siècle, et
copiés au XV®.
8
_______ 80
— Cela est sans doute possible ;
mais cela est-il? ^
Voyons ce qui s’est passé au quatorzième siècle.
Voici sur les Vaudois du XIV®
siècle, des indications analogues à
celles que-nous avons présentées s,ur
le XV®, et qui sulBsent à laisser
entrevoir ce qu’a dû être leur existence à cette époque.
En 1332, parut le bref de Jean XXII:
vu la multiplication des hérétiques
et parliculi^ement des Vaudois.......
(Rorengo, p. 16; Léger, p. 20).
Trois ans après, la bulle de Benoit XII,
•adressée au Dauphin, Humbert II,
contre les Vaudois du Dauphiné. La
preuve de son efficacité résulte d’un
compte du baillif d’Erabrun, daté de
la même année, et dont l’objet se
trouve’ainsi indiqué: Pro persequendis Valdensibus. (Cité par Valbonays,
dans ses Documents pour l'hist. du
Dauphiné, édit, in-fol. p. 326).
En 134-8, le même Dauphin écrit
au Baillif d’Embrun, pour qu’il prête
secours ii l’Archevêque, contre les
Vaudois. (Régistres de ta Cour des
Comptes de Grenoble vol. K. fol. .301).
En 1354, ordre du Prince d’Achaïe,
contre les Vaudois du Piémont. (Rorengo, p. 16. alinéa).
En 1305, parait la bulle de Grégoire XI, encore contre les Vaudois.
(Histoire eccles. dît, Dauphiné, T. I.
p. 59. L’auteur anonyme en est le
P. Albert).
En 1369, nouvelle bulle, mais cette
fois d’Urbain V, qui clrargc deux
inquisiteurs , de diriger les mesures
prises ou à prendre pour anéantir
les Vaudois. (Chorrier, Hist. du
Dauphiné. Livre xii, ch. v, p. 392).
En 1373, lettre de Grégoire XI, au
Duc de Savoie, ainsi qu’au Gouverneur du Dauphiné et aux Archevêques
de Vienne et d’Embrun, toujours
contre les Vaudois. (d’Argenïré T. 1.
p. 392).
En 1380, bref de Cleinente VII,
adressé à l’Inquisiteur Borelli, pour
activer ses poursuites. (Perrin, bist,
des V. p. 113).
Enfin en 1394, commencement des
Enquêtes juridiques, dont parle Bos
suet (L. XI. S Cil) et qui se sont
poursuivies pendant tout le siècle
suivant.
Ainsi nous ne trouvons pas plus
dans le XIV® siècle que dans le XV®
des conditions d’existence pour les
Vaudois, suffisantes à expliquer la
production d’une littérature comme
la leur; surtout lorsqu’on n’y rencontre pas une allusion à tous ces
événements, si capitaux pour eux.
De ces diverses considérations, il
résulte, il me semble, que les conclusions de la critique actuelle, d’après
les quelles les ouvrages Vaudois et
en particulier'la Noble Leçon, seraient
du quinzième siècle, ne peuvent être
acceptées comme définitives.
Alexis Muston.
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Italie. — Le Bazar qui s’est tenu
le mois dernier à Rome, au profit
de la Mission Vaudoise dans cette
ville a produit, tout frais déduit, la'
jolie somme de 4.700 fr.
— Toujours en réponse (dit Vitalia
Evangelica) à l’invitation du Cercle
de la jeunesse catholique, le professeur Comba a tenu jeudi soir (premier mars) dans la chapelle évangélique de via dei Serragli, une seconde
conférence sur le sujet: si dans l’Eglise de J. C. telle qiVil l’a constituée,
il y a place pour le prêtre. Grand
concours d’auditeurs.
Allemagne. — Une pétition portant
neuf signatures de personnages haut
placés, parmi les quels un parent du
prince de Bismark, a été adressée au
Gouvernement d’obtenir, par voie
d’entente internationale, la suppression des jeux de Montecarlo. Il en,
serait temps!
— D’apres le dernier recensement
la Monarchie Austro-Hongroise compterait une population protestante de
3.615.981. ‘ '
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