1
p; Coiapte-couranl avec la Poste
<‘RIX D’ABONNKMKNTPAR AJ«
•‘«lie . . . . Fr. 3
Stranger ... » 6
•^Uemagne, Autriche-Hongrie,
y_ Belgique, Brésil, Danemarlc,
. Egypte, Hollande, Suède,
'^ Suisse, etc., si on prend un
Ÿ ahonnemeni postal Fr. 3
On s’abonne ;
’ èu bureau d'Admiaistration;
„Çhez MM. les Pasteurs; et à
l'imp. Alpina à Torre Pollice.
^ àie
•^’abonnement part du 1. Janvier
^ et 86 paye d’avance._________
Année XXII N. 48,
26 Novembre 1896.
Numéros séparés demandés avan
!e tirage, 10 centimes cbacan ''^py
Ànnoneeê: âô centimes J
pour une seule fois ' /
times de 2 à 5 fois t v
times pour 6 fois et Sk
S'adresser pour la Bêdae ^:}
pour r AdminiatratìonV^.,.
Jean Jalla, prof., Torre Pi'"
Tout changement d’adresse co
15 centimes, sauf ceux du col*?
mencement de l’année.
LE TÉMOIN
É(JHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi V
'^OUB me Berez témoinB. Act. I, a. Suivant la vérité avec la charité. Kph, IV, 15. Que tou régne vienne. Aatlh, VI, 10
M O ni lu n I r e ;
S Conférence du Val S. Martin — L’église
kT'
réformée de France — Evangélisation
— Missions — Colonie Vaudoise de
Monett. Missouri — Nécrologie; Fanny
Botta — Cltrouique Vaudoise — Publications nouvelles — Informations
—;,Avis important.
tCè
ëi A '. '
I
CoÉrencfi iu Va! Saint Martin
La 37® Confèrence du Val SainU
Marlin s'est ouverte dans ie temple
du Périer, Mardi 10 courant, sous
Ja présidence de M. P. Giraud, pasteur à Pral.
Après le culte sur Jacq. II, 21, 25, le président lit un travail sur
le sujet à l’ordre du jour; «De la
' neillèure manière d’instruire dans
les Ecritures » attirant successive: fnenl l’attention de l’auditoire sur
le but, l'importance, les moyens
employés et sur ce qui nous reste
à faire pour nous uniformer le plus’
possible à ce devoir pressant qui
est d’un si grand intérêt pour la
vie de l’Eglise.
Ne pouvant^ faute de notes, don,-ne)' un résume complet de ce travail, ainsi que de l’entretien auquel
Ont pris part le pasteur de Pomaret et
les pasteurs de la Vallée ainsi que
quelques députés du district et membres de la paroisse de Périer-Maneiîle, nous nous bornerons à relever
ici ce qui nous paraît répondre
aux deux grandes questions posées
par le relaleur, savoir:
1® Que doit faire le pasteur*?
2“ Què doivent faire les mdiai'
bres de l’Eglise ?
A la première de ces questions
il est répondu:
a) Le pasteur doit annoncer
tout le conseil de Dieu.
b) Rendre intéressante sa prédication.
c) Faire des études sur les personnages bibliques.
d) Instituer des études bibliques.
e) Soigner les réunions de quartier et exiger que les enfants, à
l’exemple de nos jiéres, apprennent
par cœur des portions des Saintes
Ecritures.
A l’égard de la seconde, on fait
observer que le simple bon sens
nous dil que, pour que la Parole
de Dieu ne reste pas à l’étal de
lettre morte, il faut qu’on se donne
la peine de la lire et de la méditer.
Mais encore, comment et avec quelles
dispositions ?
n) Il faut la lire régulièrement,
b) d’une manière systématique,
c) avec humilité,
..'i
■y
2
378
■ \
■1. ,
t.:;;
d) avec prière,
c) avec le désir sincère de la
mettre en pratique, ■
Ces différentes réponses développées et motivées furent écoulées
pendant quelques heures avec un
intérêt visible et, nous aimons à le
croire, avec un grand bienfait pour
les êmes.
La prochaine Conférence aura lieu,
Dieu voulant, à Pra), la seconde
quinzaine d’octobre prochain. Sujet à
l’ordre du jour: «Ladans la famille y>.— Celle du printemps, transformée en Conférence générale, se
tiendra à S.t Germain.
Ph. R.
L’EGLISE IlEfOBËE DE ERANCE
L'Eglise des Huguenots et l’Eglise
Vaudoise ont des liens trop intimes
pour que nous ne suivions pas avec
le plus vif intérêt tout ce qui se
pense au delà des Alpes au point
de vue religieux. La Conférence de
Lyon, qui s’est ouverte le mardi 3
Novembre et s’est terminée le jeudi
soir, est un de ces événements qu’on
ne peut pas passer sous silence.
Depuis 1873, les évangéliques et les
libéraux n’avaient plus siégé ensemble; c’étaient deux familles, n’en formant qu'une seule, mais ne faisant
pas bon ménage ensemble. Cela ne
pouvait pas durer et nous comprenons fort bien la proposition faite
par les libéraux au Synode de Sedan et acceptée de grand cœur par
celui-ci, de tenter un essai île conciliation. L’Esprit de Dieu a soulilé'
d'une manière visible sur celte assemblée de 208 représentants des
Eglises Réformées de France. On
voulait s’entendre, et on y a parfaitement réussi, car il y a eu un esprit de prière, dii tact, de la prudence, de la courtoisie, de la fraternité.
Le bureau de l’assemblée a été
composé comme suit: M. Puyroche,
pasteur à Lyon, président; M. M.
Bruguière, l’ami des Vaudois de
Marseille, modérateur du Synode
de Sedan, et baron F. Sehickler, viceprésidents, représentants des deux ;
tendances. M. Doumergue, professeur, a eu l’honneur de saisir la !
Conférence d’une pr’opositinn adoptée '
à riuianimité. En voicble texte: «En
attendant le fonctionnement régulier
de notre régime presbytérien-synodal, et pour le préparer et le hâter
on resserrant l’union des membres
de la famille réformée, la Délégation
libérale et la Commission permanente formeront périodiquement une
représentation unique, qui aura des
séances régulières et sera chargée
de défendre les droits et les intérêts de la famille réformée. Si
elles le jugent convenable, la Délégation libérale et la Commission
permanente convoqueront de.s réunions analogues à celle de Lyon-,
La prochaine de ces réunions devra
se tenir au plus tard dans trois ans »Sous l’empire d’une émotion profonde l’assemblée, debout, après
avoir vo“!é la proposition, entonne
le cantique de Luther, et M. le profDoumergue exprime dans une fervente prière la reconnaissance (1®
tous. — Deux- prédications faite?
par MM. Scbuiz (l Cor. Il, 2), et Babut (Esaie 44, 22), le mardi et le
mercredi soir , produisirent une
grande impression et ne contribué-;
rent pas peu au bon résultat obtenu-^
La question doctrinale n’a pa?
été abordée, la confession de foi dâ
1872 restera toujours intacte comme
la bannière autour de laquelle
l’alliera le parti évangélique; on »’*
donc rien sacrifié, mais par contre
on s’est vu, on a fr'aternisé, on e
préparé la place de bataille pour se
défendre contre les attaques insor
lentes du cléricalisme, on se pfesentera désormais comme une seul®
famille, et il nous semble que noU?
devons nous réjouir sincéremefit
avec nos frères français de ce beaU
résultat.
3
379
La France s’ouvre à l’Evangile,
-peut-être plus que 1 ’ Italie ; des
communes entières réclament des
.pasteurs; d’un autre côté le cléricalisme devient plus intolérant et
attaque les Jiii['s aussi bien que les
Protestants. Au Sénat on réussit à
taire voter une loi pour expulser
les méthodistes anglais qui travaillent en Algérie; à Madagascar les
jésuites font renvoyer Laroche, gou’Verneur de l’île, mais qui a erabrassé la religion évangélique; n’estce donc pas naturel que nous nous
réjouissions de l’union des Protestants français, en demandant à Dieu
qu’il se serve d’eux pour régénérer
cette grande nation en l’arrachant
au soufde de l’incrédulité et de la
superstition? Le pape soupire après
l’unité, demandons à Dieu pour notre compte l’union des forces protestantes pour continuer cette œuvre qui a arraché près de 200000000
d’âmes au joug de la superstition
et de l’idolâtrie.
G. A. Thon.
ÉVANGÉLISATION
Dirigeons aujourd’hui nos pas vers
la splendide Riviera di Ponente et
arrêtons-nous à S. Bemo.
Les Ecoles y sont en progrès et
donnent beaucoup de satisfaction
aux personnes qui les dirigent. Malgré radjonction d’une 3.® salle faite
l’an dernier, les locaux sont devenus
insuftisanls pour Ie.s nombreuses
demandes d’admission qui contiuuaient d’afiiuer. Il a donc fallu
ajouter une 4® salle celte année,
ot le nombre des élèves est monté
à 144, chitfre qui n’avait jamais été
aiteint jusqu’ici, Et notez que les
enrants qui viennent aux écoles
vaudoises payent une contribution
régulière qui a produit cette année
la belle somme de L. 565,50, pendant que ceux qui vont aux écoles
de ta ville ne donnent pas un piCaillon, C’est dire cjue le.s nôtres
sont fort appréciées par la population.
Les témoignages .suivants en font
foi. — Une mère disait à l’une des
institutrices: « Depuis que j’envoie
mon gaiçon à vos écoles, je m’aperçois qu’il a bien changé ; il ne
dit plus de men.songes et il est devenu aimable et obéissant. Un père
de famille disait à M. le pasteur
Petrai; Je suis si content de vos
écoles que 'je voudrais pouvoir y
envoyer mon garçon jusqu’à l’âge
de 2Ü ans. Ma fille n’avait pas
peur de la mort, disait une mère
qui pleurait sa chère enfant, elle
savait qu’elle allait mourir et, me
voyant toute en larmes, elle me
disait : « Ne pleure point sur moi,
ma mère! je sais que je m’en vais
dans les cieux où le Seigneur Jésus
m’attend. Là je serai si bien; ne
pleure pas, ma mère! ».
Per.»onne d’entre les évangéliques
n’était là pour rappeler l’amour du
Seigneur à cette chère enfant, mais
la bonne semence jetée dans son
cœur peiulanl les jours d’école avait
porté son fruit.
Dans un milieu si favorable, \’Ecole du- Dimanche ne peut que
donner des résultats très réjouissants. Elle compte à S. Remo 109
élèves inscrits, et il n'y viennent
pas par contrainte, mais spontanément et très volontiers. Preuve en
soit cette jeune fille qui se lève une
heure plus tôt pour pouvoir aider
sa mère et arriver à temps à sa
chère école du Dimanche.
Les cultes sont mieux fréquentés
que par le passé, surtout ceux en
langue italienne. Parmi les nouveaux
admis l’oii compte un couple israélile qui a été instruit dans le.s
vérités de l’Evangile, a cru en Jésus-Christ Sauveur et a publiquement confessé sa foi en recevant
le baptême. Les collectes ont été
quelque peu supérieures à celles de
l’année derniéi’e, et les comptes ont
été clo.s avec un encaisse de 400 f.
4
— 380 —
La Maison hospitalière a réellement sa raison d’être, si nous regardons au bien qu’elle a déjà produit. Jugez-en : Je voudrais qu’ily eût
partout un asile comme celui de
S, Remo, écrit une domestique qui
a été portée par les circonstances à
s’établir dans une autre ville, ici
je ne sais où aller, et quand vient
le Dimanche, il me viet\l le mal du
pays en pensant à vous (à la directrice). Une autre écrit de la Suisse:
Gomme je me réjouis de revenir
cet hiver à S. Remo, et de vous
retrouver à l’Asile; car c'est pour
moi comme si je retournais à la
maison.
Soixante-neuf personnes ont été
reçues à l’Asile pendant la saison
95-96, dont 40 protestantes et 29
catholiques romaines, et appartenant
à la Suisse, à l’Allemagne, à l’Italie
et à la France.
Les dons pour l’Asile n’ont pas
diminué, mais les dépenses ont
augmenté. Les dons sont reçu.s
avec reconnaissance par la directrice M.lle Kopp.
E. B.
Le 15 c. est mort Pierre Antoine
Vitale, ex-archiprêtre, et actuellement évangéliste vaudois à Rocca
Impériale, où ses prédications avaient
provoqué un beau mouvement de
réveil en faveur de l’évangile. Toute
la population de l’endroit as.-iislail
à ses funérailles, présidées par M.
Vulicevic.
Nos sympathies sont assurées à
la veuve du défunt.
MISSIONS
Après un entretien avec M. Coillard, le Comité de Paris a décidé
le prochain départ pour le Zambèze
de M. et M.me Mercier, relenus
jusqu’à présent au Lessouto, et de
M. Coïsson et sa future compagne.
La peste bovine s’étant propagée,
et devant l’impossibilité de se pro
curer des attelages de bœufs, le
voyage se fera avec des chars plus,
légers traînés par des ânes.
M. Coillard, de retour à Paris,
ne le quittera plus que vers la mijanvier. H surveille la publication |
d’un volume contenant la plupart
de ses lettres.
M. Christol va également publier
un volume, sur le Lessouto, avec
illustrations. |
M. le pasteur f.auga," de Reims, a |
achevé le voyage qu’il a fait dans
le Betsiléo, où il a reçu le meilleur '
accueil des missions anglaises et ,
norvégiennes, et il est rentré à Tananarive, où M, Escande, son successeur, était déjTÎ arrivé. M. f^auga
rentrera en France par le dernier
courrier de uiovembre ou par le
premier courrier de décembre. MLaroche est rentré en France. Sonsuccesseur, le général Galliéni, a
inauguré la manière forte dans l’Ile,
et remplacé partout de drapeau hova
par le drapeau français. Il est possible que cette manière soit la bonne «
auprès de ces peuples enfants. Le
gouvernement a répété devant Jé! ;;
Sénat que tous les cultes seraient' flibres à Madagascar, mais qu’il noHtpermet!rait à aucune intrigue poli-^;
tique de s’abriter sous le manteaUv-
de la religion.
CdIdé Vaudoise de Moaett MIssodîI
Cher ami,
Laisse-moi t’envoyer quelques H'.'
gnes sur la Colonie Vaudoise de Mo-:^
netl Mis.souri. J’ose espérer que les J
lecteurs du “ Témoiti ,, enlendionLJ
vion sans quelque intérêt, quelques J
mots de nouvelles de leurs frères dp m
Msisouri. 'VJ
D’abord je vais te parler de la fon- ^
dation de la Colonie de Monett ei;des vicissitudes diverses par lesque_l' -|'
les elle a passé jusqu’à aujourd’hui S %
ensuite je lâclterai de te dire .dé'uX .i,
mots des conditions matérielles dans
5
3él
lesquelles elle se trouve en ce mo
wient.
Vers le commencement de l'anriéê
Î875, (si ma mémoire ne me fait
fléfaul), huit familles d’origine vaufloise quittaient la Colonie de l’Amé*
Pique du Sud avec l’intention de venir s’établir aux Etals Unis. Lorsqu’elles arrivèrent à New York, elles
Petrouvèrent le Rev. pasteur Vaudois
■fan Salomon, du Villar, qui les avait
devancés, et tous ensemble ils se diPigèrent vers la localité où fut bâtie plus tard la petite ville de Monett et
qui ne comptait à cette époque que
la gare du chemin de fer et le bureau de la poste. À la vue des énortïies chênes séculaires, qui recouvraient tout ce pays, ces premiers colons se souvinrent avec satisfaction
des bois de leurs chères Vallées, et
se décidèrent immédiatement à dresser leurs tentes au milieu de ces
irnmen.ses forêts de Monett. Les pre(tnières maisons qu’ils bâtirent ressemblaient davantage aux baile de
leurs Vallées qu’à des maisons proprement dites; et si elles ne les protégeaient pas entièrement contre les
Vents glacés des Montagnes Rocheuses qui leur faisaient de fréquentes
visites, elles les mettaient au moins
à l’abri de la pluie de la neige;
d’aulre part elles leur olîraient au
moins l’avantage d’être bien saines,
car l’air pur u’y manquait certes pasi!
I.e pasteur Salomon, qui était avec
eux, mit aussitôt la main à l’œuvre
pour le bien-être moral et spirituel de
la colonie naissante, et ne tarda pas
longtemps à organiser une petite
Eglise, laquelle vint par la suite à
Se rattacher olliciellement à l’Eglise
Presbytérieiiiie des Etals Unis, dont
elle dépend encore aujourd’hui.
Euviron une année après l’arrivée
des premiers colons Vaudois au Missouri, ils fureni suivis par plusieurs
familles françai.ses; plus tard, ce fut
le tour de quelques familles de la
Suisse; puis de nouveau d’autres Vaud(iis, qui firent monter le nombre
des familles de la colonie, jusqu’à
la 30* comme il se trouve être à
présent.
J’ai dit plus haut que le Rev. pasteur Salomon fut celui qui fonda
l’Eglise de Monett. Je pourrais ajouter
qu’il en conserva la direction pendant à peu prés dix ans, et qu’il
dut surmonter des difficultés plus
qu’ordinaires. Car pendant qu’il élait
à la tête de cette Eglise, il a souffert la faim, le froid] et des privations de tout genre; de plus il a
souffert jusqu’à verser des larmes,
à cause de l’ingratitude de certains
(l’entre ceux auxquels il prodiguait
le pain de vie. C’est enfin pendant
qu’il était pasteur de l’Eglise de Monelt qu’il fut assailli par la maladie
qui le conduisit au tombeau.
Son successeur fut le Rev. J, Jacroux, qui fut pa.sleur de l’Eglise de
Monett pendant trois ans environ. Il
était capable et travailla beaucoup
pendant son séjour à Monett. Mais
c’ést pendant son ministère que commencèrent à se manifester des tendences dissidentes parmi quelques
familles de la Colonie, lesqueliês finirent [lar se séparer et passer aux
baplistes, lorsque le pasteur Jacroüx
abandonna l’Eglise.
M' H. Junod, le tcoisiérrie directeur de l’Eglise de Monett, était originaire de la Sui.sse, et colporteur
au Canada avant son arrivée à Monelt Pour divers motifs, que je ne
révélerai pas ici, il ne fit pas Un
long séjour à la colonie; un an
après sa venue, abandonné de tous,
il fut forcé (le partir et alla se fixer
sur une ferme inculte de l’Arkansas.
Quelques mois après son départ
arrivait à Monett M'le pasteur BulVa,
des Vallée.s Vaudoises. À Ce moment
la désunion et le désordre régnaient
en maîtres dans celte pauvre petite
église: il mit courageusement la
main à l’œuvre; il réorganisa l’êgli.se, travailla à l’instruction de la
jeunesse, et trouva moyen de faire
réparer à nouveau le local des cultes,
qui ressemblait plus à une grange
(ju’à une maison de prière. Mais
6
après un séjour rie deux ans eriyiron, et lorsque personne ne s’en doutait, dégoûté de la perversité de plusieurs et (lu peu de succès visible
de son. travail, il se démettait brusi|ueme,nt de sa place et partait, pour
le Canada.
A-prés quelques mois de démarches
infruetueu-ses, l’Eglise de Monett eut
enfin le plaisir de voir arriver un
cinquième pasteur, dans la personne
del M'J. G. )K.MOtler, de New York,
raals descendant par ,sa mère d’une
ancienne famille, de, Huguenots français. Que Dieu.veuille i)énir l’oeuvre
de ce serviteur et faire en sorte que
sonrmmistère soit plus fructueux que
celui de ses piédécesseurs! Certes
les difiiouUé.s ne lui seront pas épargnées; il en a même, déjà rencontré
sa bonne part, ,si j’en juge par ses
propres paroles,, lors d'une conversation entre lui et uri: membre de l’Eglise de Monett, pendant laquelle
il .s’étonnait que ,sou prédécesseui'
le pasteur Butlà eût occupé celte
place pendant ei .longtemps. Mais
Dieu est toujours ile Tout.-Puissant,
et il peut encore dans sa toute-puissance changer les cœurs fit faire en
sorte que des péclieursisoie.nt changés en eaints ! ?
Si nous considérons maintenant
les conditions matérielles dari.s lesquelles se trouvela Colonie vaudoise
de Monett, je idois,avouer qu’elles tie
sont pas des plus florissantes. Ees
plus anciens colons vivent assez bien
en travaillant;:'mais ceux qui sont
venus s’établir les derniers et qui
n’onl pas eu l’avaiilage. d’acheter.leui's
tenres argent .comptant, et en général îles jeunes, se Lireiitf de peine
aveC; bien des diflicqlLés. Ils, uosouffrent ,pas la, taira,..car le blé est à i^i
bon marclié en Aimérique que même
les plus pauvres peuvent en avoir à
volonté ,poar ..eux et leurs familles.
Mais avoir du pain à volonté œt êfre
à l'üiise, sont, deux choses, bien différentes, surtout ^pour les, lerrnier-s
américains! Au reste les fréquents
départs de la Colonie de Monett pour
d’autres directions, sont bien une^
preuve qu’il y a encore à espérer;
quebpie chose de mieux I Que les
''/audois (|iii pourraient encore chérir ;
l’idée de lüurnt'r leur.s ))a.s vers Mo- '
nett, considèrent ce que je viens
décrire, s’ils na veulent pas un jour
avoir du regret d’avoir quitté les
Vallées!
Parmi les maux qui entravent
l’oeuvre de Dieu à Monett, je crois
devoir citer des tend'.mcBs .sectaires
de la part de quelques familles, bu
baptisme n’e.st professé onverlernent
que par deux families; mais cela ,a
suffi pour refroitlir un cerlain nombre de membres de l’Eglise et pom'
leur faire négliger leur, devitir .de
présenter leur.s enfants pour être
baptisés. Ün membre de i’Ëglise [»ar
exemple, fils d’un ancien, avait quatre enfanta qui n’avaient pas été
baplis0.s; un autre ancien avait u»
garçon sans baptême; un diacre'
avait une fille qui n’avait pas étébaptisée. Et s’il en élait ainsi de.
ceux qui étaient à la tête de l’Eglise, que ne devrions - nous pas dire
des simples membres! Le levain du
baptisme avait pénétré dans l’Eglise
de Monett; et s'il n’a pas fait levei'
toute la pâte, o’est parceipi’il fiété découvert à temps et énergique-i
ment combattu. Mais il n’a pas été
détruit, et il peut encore devenif '
une source de trouble et de division
dpins un avenir plus ou moins rap- '
proché!
:lJu second mal qui fait des ravages parmi les colons de Monett, c’e.st
l’ivrognerie. De, combien de .dispu
tes la boisson n’a-t-eiie pas été la'
cause à Monett par le passé! Gonsbien de familles et surtout combien
de jeunes gens auraient la bours*?mieux garnie, si la bouteille avait
moins de pouvoir sur eux ! Hélas, .si
la prospérité malérieile fait parfois
défaut, et si la vie religieuse olochn
chez plusieurs c’est parceque souvent, l'amour de la bouteille usurpelA
place qui devrait être occupée pa.f
l’amour de Dieu!
7
l'J'
- 383
Le troisième grave défaut qui
' Cause de si grands troubles parmi
les cotons de Moiiet, c’est le produit
de ce que S. Jacques appelle un pelu membre, mais qui peut parfois
<iUumer de grands incendies.
i\ Ce sont la médisance et la calomdie qui ont porté le plus de Irou)des, tant dans la colonie, que dans
l’église de Monett. Je pourrais citer
diie infinité d’exemples de ce ()ue
J’avance, mats je ne crois pas que cela
. Soit nécessaire. Qu’il me suffise de
; iire qu’un jour une femme d’un des
Î anciens se présente à son pasteur et
nui demande: Ne pourriez-vous pas
s prêcher dimanche contre la médi
sance et les mauvaises langues? La
médisance et la calomnie sont ce qui
i d fait le plus de mal à l’église de
Monett, jusqu’à aujourd’hui et qui
‘ a été la cause principale de sa marche rétrograde. Ce sont encore la
médisance et la calomnie qui ont
causé les plus cruelles soultrances
morales éprouvées par plusieurs des
pasteurs de cette Egli.se, qui leur
Ont fait parfois même verser des
larmes, et qui eu oiit fait partir
.quelques uns!
Que Dieu veuille mettre un frein
à la langue des méchants et dans
sa l'oute-puissauce faire en sorte
que cette source produise la hénédictign au lieu de la malédiciion !
Ton dévoué
Américain.
{ BOTTA li aSTiGKfift
Elle vient de mourir à la
Tour à l’âge de 72 ans et à la
; Suite d’une hémorrhagie cérébrale.
M.me Botta appartenait à une fa-_
t mille française disfingiiée; elle vint
toute jeune à la Tour et fut
■ Une des premières élèves de notre
Ecole Siipérieui'e qui venait d’être
; fondée par le général lieokwith alors
Colonel. Elle épousa le professeur
t Scipion Botta fils du célèbre hislo
I'Tien piémontais Charles Botta, iàpràs
L,
avoir pendant longtemps habité la
ville de Turin, M.me Botta se retira à la Tour lorsqu’elle devint
veuve et elle y vécut d’une existence très modeste jusqu’à ses derniers jours.
E. B.
CHRONIQUE VAÜDOISE
PIGNEROL. -' Lundi .soir, 30
c., à 8 i|2 h , aura lieu à Pignerol,
dans une salle du rèz-de-chàussée
du temple, une soirée musicale. Le
billet d'entrée se paye 2 francs, au
bénéfice des Arméniens.
On y entendra M.lles Prochet et
Sallaz de Turin, et M, le Profes.seur
fiBOnesi, Directeur de la Banda Municipale. Le piatiQ est gratuitement
prêlé par M. Salénga.
Nous ne doutons pas que de nombreuse.s personnes voudront se procurer une jouissance aussi noble,
et en cnême temps .faire quelque
chose eu faveur de.s pauvres Arméniens, qui attendent en vain des
nations soi-disant .chrétiennes un
terme à leurs inalfieurs.
Publication» nouvelles.
Le Petit Messager de Noël. Brochure de 48 pages, illustrée de 5
photogravures hors texte et 11 dessins.
Principaux arlieles.; . .
Aux lectepi's du* PelÜ '^ Messager,
par M-. .Goillai'd,
Une tournée dans le,midi de la
France, par .M, Christol,
A Taîti, par iVl. Çli. Viénoty
An Congo. — Les insectes monstres, par..M. E. Haug.
Au pays des. , Dassoufos. Poésie,
pau M. Th. Mopod.
Aller à Dieu. Conte malgache,
par M. F.. dïi Krügeiv '■ ‘
Conditions de vente :
li’exemplàire 0(20, par la poste
0,25i
8
— 384 _
La dizaine, i,50, parla poste 1,90.
Le cent 12 fr. franco, France
13,50, étranger 14,25.
INFORMATIONS.
Dans la liste des prisonniers en
Abyssinie, apportée, par Mgr Macario, nous remaripions 3 rnüitaire.s
deii communes des Vallées. Ce sont:
Alexandre Boiero, de Luserne; Caporal Tornio, du Pomaré; Jacques
Roman, de Prarustin. La liste ne
comprend pas encore les 130 qui
étaient dans le Harrar.
I.e collège de Brichéras est convoqué, paraît-il, pour le 13 Décembre
pour la nomination d’un nouveau
député au Parlement. S’il y ,a ballottage, il aurait lieu le 20.
Nos commerçants se feront aussi
un devoir de [»articiper aux élections
du O llécemljre pour la nomination
d’un membre de la Chambre de
Turin, en remplacement de M. Jules
Peyrol, Ces élections auront lieu à
la Tour pour la Tour, Villar, Bobi
et Angrogne, à S. Jean pour celte
commune, Lusernette etRora; à S.
Second pour Pi arustin et Rocbeplate ;
ft S. OetŸnüin pour S. Germain, Envers-Portes, Portes et Pramol; à la
Pérouse pour cette commune, Méan,
Pomaré, Envers-Pinache, Pinache
et Villar Pérouse; au Perrier pour
tout le Val S. Martin.
AVfS IMPORTANT
Avec le présent N°, nos nombreux
abonnés qui ne sont pàs en règle
recevront un liillet vert, aiiquél ils
sont priés de faire bon accueil en
se rneltant en règle au plus tôt.
L’A dminîslralion.
AVIS
I.es Présidents des Unions Chrétiennes du Val Pélis sont priés d’intervenir dimanche prochain 29 courant à 15 heures à la réunion qui
aura lieu dans le local de TUnion
de la Ville, à la Tour, pour donner
leur compte rendu sur le.s réunions
des prières et s’entretenir ensemble,
sur l’œuvre et le programme poiir|
riiiver. Ceux du Val S. Martin peu'^
vent se réunir à Ville Sèche ou.;
faire parvenir leurs rapports à
J. Massel régent.
ON DEMANDE
près de Gap, chez un pasteur, une
bonne forte, propre, active, sérieuse.
ON DEMANDE
à Nîmes, chez une dame de pasteur
veuve, seule, une bonne propre, iu'
telligeiite, sérieuse, situation de confiance et de repos.
Inutile de se présenter sans bonnes références.
Adresser Danne pasteur GÜIC'
LESTRE Hautes Alpes.
BUREAU DE renseignements
La Société Vaudoise d’Utilité PU‘
blique, section de Torre Pellice, s®
charge de donner gratuitement des
informations, soit aux familles qUl'
demandent des personnes de sr'"''
vice, soit aux Vaudois qui cherchent,
à se placer.
S’adresser à M. B.my GOSS, tiégO|
ciant, Torre Pellice. I
, .. .,1 J*, i
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tenr et le Consommateur.
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factures. Nous conseillons à ceu.x de nO| ;
lecteurs qui auraient quelques achats a, i
effectuer de ne les faire qu’après avoir d?' „
mandé et consulté le Gntalogue détailléQ® i.
eur enverra .fratieo Marc EHEIÎY
cant d'Horlogerie, à BESANÇON (DoUQ^J ,
France.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpih®'j
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