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M B. Leg®*^’ ^
2 copies
8 Juillet 1904
N. 28.
L’ECHO OES VALLEES
r*ÀR:ÀI»jSiVPi^ OHàQUK V13>IVI>Iî13>DI
Prix d’àbonnement par an:
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Etranger . . ..........................» B
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE :
A’ travers l’Afrique centrale — Un grand
sacrificateur capable de secourir —
i‘k,En Pragela, parmi les morts et les
blessés (fin) — Chronique — Réponse
au Pamphlet — Nouvelles et faits
divers.
I A travers l’Afrique Centrale
(d’une lettre de M. Louis Jalla)
ï-x Afrique Orientale Allemande
au pays des Ankonde, entre
le Nyassa et le Tanganyika,
■ 24 avril (arrivée à la Tour le
29 juin).
■ ■ Dans une vraie forêt de hauts
bananiers, j’ ai devant moi deux maisons d’un cachet spécial, toutes en
bambous et chaume, l’une ronde avec
la base plus étroite que le reste, l’autre
^quadrangulaire quoique sans aucune
influence européenne, quelque chose de
• tout nouveau pour moi. La nuit vous
y ' trouvez, à côté d’un bon feu, trois ou
quatre vaches à grosse bosse sur la
nuque. C’est le paradis des vaches ici;
elles ont la préférence sur les femmes,
"^et à leur mort on les pleure et souvent on les enterre.
A côté de la maison couchent le
maître, ses trois ou quatre femmes et ses
nombreux enfants. A ma gauche, causant très vivement, assis sur des feuilles
de bananiers, sont une douzaine d’Ankonde. Ils viennent de fumer à tour
une grosse pipe de chanvre et sont
très excités, parlant tous à la fois.
Comme vêtement, ils ont un chiffon
d’écorce pendant devant, et comme ornement deux ou trois ceintures entièfrement recouvertes de petits anneaux
de cuivre. Les femmes ont moins encore.
ma droite, autour du feu, mes i8
porteurs, parlant une langue aussi étrange que le chinois, pour moi.
Depuis Mvera, principale station de
la Mission boer, où j’ai passé une délicieuse semaine, intéressante et bienfaisante, je suis descendu en 7 h. de
Machila (45 km) au jSîyassa, dont la
longue nappe d’argent brillait a 1’ horizon, et je me suis embarqué à Domira
Bay. Le lac, très souvent agité, m’a
fait souffrir le mal de mer. U a 575
km. de long, et de 48 à 65 de large.
Je passai toute une après-midi à Kotakota, centre d’Arabes marchands d’es■■ clayes, il y a moins de dix ans. J’y
. visitai la mission des Universités anglaises. Je ne suis pas descendu à
:.Bandaoué, à cause du vent, mais à
r Florence Bay le capitaine du bateau
- poussa l’amabilité jusqu’ à s’arrêter 36
’ h. pour que je pusse visiter Livingstonia. Cette station est tout un monde.
et les activités y sont multiples ; spirituelle, intellectuelle, industrielle. On
y voit l’électricité donnant la lumière
et faisant marcher imprimerie, scies
diverses, moulins etc. A Raronga, je
passai une trentaine d’heures à la station écossaise, dont j’avais rencontré le
missionnaire à (jriasgow en 1897. Il a4000
élèves dans différents établissements ; ils
sont 20.000 dans toute la mission écossaise. Cette mission et celle des Boers ont
pris un développement inouï. Ils travaillent parmi un peuple libre de toute
entrave, ce qui est un avantage énorme.
C’est là que j’engageai les 18 porteurs,
qui doivent m’accompagner à Fife, à
mi-chemin de la Stevenson Road, à
travers les missions moraves. Je vins
avec eux en bateau à Moeia, à l’extrémité N. du Nyassa, déjà en protectorat
allemand. En abordant, je fus reçu avec
la plus grande affabilité par l’officier
allemand, qui m’offrit plusieurs rafraîchissements et ne me fit pas payer un
centime de douane, tandis que j’ avais
dû payer 13 fr. à la douane anglaise.
Il y a là un Morave qui tient un magasin de la mission. A i h. ma caravane
se forme, nous avons encore les pluies,
et la nuit passée j’ ai eu un vrai lac
sous ma tente. Ce coin de pays, depuis
le Nyassa, a l’air d’un paradis terrestre.
Les bananiers ont des régimes si lourds
qu’il faut deux hommes pour en porter
un. On cueille les bananes à moitié mûres
et on les fait rôtir. On en fait aussi
une boisson enivrante. Les Ankonde
ont des mœurs absolument à eux et
sont à un degré de l’échelle plus bas
que les autres tribus que j’ai vues,
quoique l’architecture de leurs maisons
soit supérieure ; elle sent plus l’Asie
que l’Afrique. Deux de mes garçons,
cuisinier et valet de tente, sont extrêmement gentils, aux petits soins, faisant des tas de choses sans qu’ il y ait
besoin de le leur dire. Un autre appartient aux Ma-Nyema, cannibales; j’espère que l’amour de la chair fraîche ne
se réveillera pas en lui ! M. Crawford,
de la mission de Garenganze, que j’ai
vu à Livingstonia, m’a raconté des
scènes de cannibalisme qui font frémir.
Ils ne tuent pas leurs prisonniers, mais
les découpent en lanières, qu’ ils font
rôtir et mangent sous les yeux de la
victime, dont le supplice dure parfois
trois jours.
Langenbnrg, 26 avril.
Hier matin, je suis venu à Kyimbila,
magasin morave, où j’ai été reçu très
aimablement par les Jansa ; madame
est parente de M. Pfender, de Paris.
Par ordre venu d’Europe ils ont dû
quitter pour un temps l’œuvre proprement missionnaire pour venir donner
un coup de main à l’œuvre commer
ciale ; mais ils sentent l’anomalie de
leur position et ils en souffrent. Ici j’ai
été reçu avec grande affabilité par
l’administrateur M. Zache qui m’a fait
faire une magnifique promenade en voiture à deux chevaux; j’ai encore joui
de la vue du Nyassa. Tous ces fonctionnaires parlent un peu le français.
Le soir, M. Zache a donné un grand
dîner en mon honneur ; il y avait invité le docteur et sa femme et trois
autres employés. La table était couverte
d’œillets et d’autres fleurs, la cordialité
ouverte et familière. N’est-ce pas quelle
étrange Afrique Centrale? Je vais partir
pour Roungoué, la principale station
morave de toute, la région. Puis, Dieu
voulant, je poursuivrai par les grands
lacs et le Nil, pour arriver aux Vallées
avant la fin de juillet.
Louis Jalla
Un grand sacrificateur
capable de secourir
Hébr. II, 16-18.
Dans le i .r chapitre l’auteur a prouvé
par l’Ecriture la divinité du Sauveur.
Dans le z.d il insiste surtout sur son
humanité.
Il a participé à la chair et au sang
comme ses enfants. Il est venu en aide
à la postérité d’Abraham, entrant en
elle par sa vie, et par son Esprit lui
communiquant sa bonté et sa puissance,
et l’amenant à la communion avec lui.
Jésus nous vint en aide en entrant dans
notre humanité, et devenant un avec
nous. En conséquence de cette disposition envers nous, il convenait, pour
arriver à son but qu’il fût rendu semblable à ses frères. Il ne pouvait pas
venir à notre aide sans s’identifier avec
nous, et il ne pouvait s’identifier avec
nous, sans devenir semblable à nous en
toutes choses. Ainsi seulement il pouvait nous sauver. Il fallait qu’il fût
ainsi un grand sacrificateur, miséricordieux
et fidèle dans le service de Dieu, pour faire
l'expiation des péchés du peuple.
Ici nous trouvons pour la première
fois la parole de grand sacrificateur, ou
grand prêtre, terme qu’ aucun autre
livre du Nouveau Testament n’attribue
à Jésus, mais qui, dans notre Epître,
forme la pensée centrale.
Au chap. 5.e l’auteur montrera combien sa qualité de Fils est intimement
liée à sa sacrificature souveraine. Ici, il
insiste sur le fait que son humanité est
tout aussi essentielle à sa sacrificature.
C’est un fait remarquable de cette Epître qu’elle démontre merveilleusement
la valeur du développement personnel
dans la vie du Seigneur. Sa personne
et son œuvre nous sont présentées
comme inséparables.
Nous le voyons ici : l’œuvre qu’il
avait à faire est la propitiation pour
les péchés de son peuple. Le pèche
avait attiré la colère de Dieu, et son
amour ne pouvait se manifester aux
hommes, sans que le péché fût couvert,
expié, effacé. Pour accomplir tout ce
qui nous est enseigné par les sacrifices
de l’Ancien Testament, Jésus est venu
et l’a fait. Il efface le péché par le sacrifice de lui-même, et obtient une éternelle rédemption. L’Epître en parlera
plus loin. Ici, elle insiste sur ce fait,
que Christ est devenu homme, non seulement pour mourir et expier, mais pour
que, en faisant cela, il pût être un fidèle et miséricordieux- sacrificateur (ou
Prêtre). Sa relation envers nous doit
être une relation personnelle. C’est luimême qui veut nous administrer (ou
nous appliquer) le salut qu’il a opéré.
Tout dépendra de notre confiance qu’il
veut gagner, de notre cœur dont il
veut prendre possession^ de notre marche dans le chemin de Dieu dans lequel il veut nous conduire. C’est cela
qui rend si précieux à nos yeux sa
vie humaine sur la terre. En cela il
s’est toujours montré fidèle et digne de
toute notre confiance. U s’est toujours
montré miséricordieux, nous pouvons
venir à lui sans aucune crainte. Il a été
fait semblable à ses frères, afin qu’il
pût être un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle. — Car ayant été
tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il
peut secourir ceux qui sont tentés.
L’œuvre de notre souverain sacrificateur, ne consiste pas seulement dans
son expiation, mais surtout dans le
soin qu’il prend de notre vie spirituelle,
dans ce secours constant qu’il veut nous
donner dans chaque tentation. C’est ici
la plus grande et la plus heureuse part
de son œuvre pour nous amener à
Dieu, que, comme guide dans le chemin
de sa souffrance et de la perfection, il
nous inspire de ses propres dispositions, et par la puissante opération de
son Esprit en nous, il nous donne son
secours à chaque moment du besoin.
L’unique chose dont nous avons besoin,
c’est de le connaître et de nous confier
pleinement en lui. De le connaître
comme un souverain sacrificateur qui,
non seulement nous a ouvert le chemin
dans lequel nous pouvons marcher vers
Dieu, et non seulement prie pour nous
dans le ciel, mais qui entreprend de
nous garder tellement dans la communion avec lui, et sous les ailes de sa
puissance, et dans l’expérience de sa
parfaite rédemption, que la tentation
ne pourra jamais nous vaincre. Sa divinité nous garantit sa présence continuelle et incessante. Son humanité
nous assure sa sympathie et sa compassion. Plus présent et plus puissant
2
2 —
que la tentation, son amour éternel est
toujours là pour nous donner la victoire.
Il peut et veut le faire. Notre souverain sacrificateur est un fidèle et vivant soutien. Confions-nous en lui. Le
salut parfait n’est autre que Jésus luimême, plein de compassion et de fidélité, veillant sur nous dans notre vie
quotidienne, nous donnant réellement
et vivant sa vie en nous. Jésus demeurant en nous, capable de nous secourir
dans tous nos besoins, voilà le vrai
secret de la vie chrétienne. La foi nous
conduira à reconnaître dans notre expérience que Jésus est et fait, tout ce
que l’Ecriture nous dit de lui.
D. T.
Parmi les morts et les blessés.
(Suite et fin, F. N. 26.)
Recevoir, tout à la fois, cinq blessés
dans un hôpital qui n’est pas bien grand
et dont les lits sont presque toujours
tous occupés, n’était pas chose facile.
Mais l’intelligente activité de nos chères
diaconesses, sœur Marie Rebmann, directrice, et Sœur Estelle Perret, avait
su prendre les dispositions nécessaires
et bientôt Jean Valet, de Maneille
(domicilié à Salze), Jean Baptiste Charrier, du Bourcet (Roure) Emile Polliotti,
de Pinache, Emmanuel Peyran, de Màneille, et Etienne Monnet, de Torre
Pellice, se trouvaient confortablement
installés dans de bons lits et remis aux
soins du médecin de l’hôpital le D.r
Castagna, et de son assitant volontaire
le D.r Quattrini auxquels le Médecin
militaire lieutenant Besso qui les avait
soignés jusque là fournissait les renseignements désirés sur l’état de chacun
d’eux.
Pendant ce temps, M. le Sous-Préfet
Dalmazzi, qui n’avait jamais encore
visité notre hôpital, et les autres personnages qui étaient avec lui furent
invités à en faire rapidement le tour,
la nuit étant bientôt là, et nous eûmes
la satisfaction d’entendre s’échapper de
leurs lèvres une série d’exclamations
d’admiration pour l’ordre, la propreté,
le complet de l’organisation et en même
temps l’air peu hôpital et plutôt villa,
ou pension de famille de notre établissement et sa riante position. Ces
impressions ne firent qué se confirmer
chez le fonctionnaire de notre arrondissement, quand il revint, quelques
jours plus tard visiter les blessés et
revoir plus tranquillement l’hôpital, avec
le brave lieutenant des Alpins Falletti
et un lieutenant comptable du district
de Pignerol. Elles furent également
ressenties et exprimées, par Don Brizio
Casciola, par un autre prêtre rédacteur
du Momento de Turin et par le docteur
ès-sciences naturellesCelesia de la Lombardie, qui vinrent aussi visiter les
blessés, et auxquels nous fîmes voir
en détail l’hôpital. Ma questo, disait le D.r
Celesia, non pare un ospedale e d si verrebbe a stare volentieri anche non essendo
amnalato. Puis, il ajouta en riant : Mi
ci prenderebbe in pensione Et cet
homme au cœur généreux, voulant témoigner sa reconnaissance de ce que
quelques uns de sps coreligionnaires se
trouvaient si bien dans notre établissement, nous remit 50 f.rs pour l’hôpital. Revenu, dans la suite, il en donna
55 autres et cela 'bien que la Sodetà
Mineraria Italiana se fût engagée à nous
payer 2 fr. de pension par jour pour
chacun des trois blessés catholiques.
De notre côté, nous avons tenu à ce
que les blessés catholiques se sentissent
dans notre hôpital aussi à leur aise que
les Vahdois. A peine entrés, nous leur
dîmes que s’ils désh-aient les secours
de la religion ils n’avaient qu’à le marnifester, et qu’on ferait chercher leurs
prêtres. Nous allâmes nous-mêmes avertir le curé du Pomaret qu’il y avait
parmi les blessés trois catholiques, et
nous l’invitâmes à les visiter librement.
Nous défendîmes qu’on fît auprès d’eux
la moindre tentative de propagande.
Nous les avertîmes qu’ils étaient entièrement libres de ne pas prendre part
au culte quotidien ni à celui du dimanche et pour qu’ils pussent, cependant,
se faire du bien à l’âme nous mîmes
à leur disposition II Saiito Vangelo
di N, S. Gesù Cristo e gli Atti degli Apostoli traduction faite et publiée
par les soins de la Société di San Girolanio et imprimée au Vatican, avec recommandation aux fidèles de la lire.
Nous voulûmes ainsi faire respecter dans
notre hôpitaf la liberté de conscience
des catholiques, autant que nous voudrions que la nôtre le fût dans les hôpitaux catholiques. Le résultat fut que
ces blessés usant de leur liberté n’en
assistèrent pas moins à tous nos cultes,
dans lesquels du reste il n’y avait jamais rien qui pût les froisser, et que
l’un d’eux s’attacha tellement à la lecture de l’Evangile de N. S. J.-C. et des
Actes des Apôtres, que, lorsque le moment de partir fut venu, il ne voulut
pas se séparer du saint livre et qu’il
nous pria de le lui vendre, préférant
disait-il cet exemplaire, qu’il avait lu
et relu, à un neuf dont il ne connaîtrait pas bien le contenu. Nous respectâmes, naturellement, son scrupule et
il partit content.
A l’heure qu’il est, ils sont tous partis guéris ces pauvres et chers réchappés de l’horrible catastrophe du Beth,
et nous voudrions pouvoir terminer ici
notre récit sous le souffle de compassion, de S5mipathie, de dévouement, de
largeur d’idées et de cœur, de charité
chrétienne qui animait, semblait-il plus
ou moins tout le monde, au moment
du désastre, et qui était si bienfaisant
pour l’âme.
Malheureusement, là-haut, sous la
double avalanche du Beth, il y avait
encore bien des morts et parmi eux
deux Vaudois. Lorsqu’ on découvrit
ceux-ci, ce fut leur enterrement qui
donna lieu à ce que les journaux ont
appelé VIncidente religioso di Laval.
Il nous répugne presque d’y revenir
tellement nous aurions aimé que rien
ne fût venu troubler la bonne harmonie
qui, jusque là, avait régné entre catholiques et Vaudois, mais comment
ne pas rappeler que, lorsque le 21 Mai
à la suite de dépêches des autorités
reçues la veille qui annonçaient que,
ce jour là, les corps de Pierre Pons-Béry
et de Louis Philippe Grill avaient été
retrouvés et que leur enterrement aurait
lieu le lendemain. Samedi, dans l’après
midi, nous nous rendîmes à Laval, nous
trouvâmes que nos morts avaient été
ensevelis par le curé avec trois de
leurs compagnons qui étaient catholiques ! Nous étions là M. Chauvie pasteur à Praly, avec M. Jean Jacques
Grill et un frère à celui-ci, la veuve
de Pons-Béry une sœur à elle, et moi,
tous venus de bien loin, ceux de Praly
et Massel surtout, tous venus avec la
certitude que les arrangements pris
auraient été respectés. Une dépêche
signée par le chevalier Coucourde n’avait-elle pas, le matin même à 8 h.
annoncé, pour plus de précaution, notre
arrivée. A la Ruà, le Brigadier Bérandon, des gardes des forêts, ne nous
avait-il pas encore assuré que l’on nous
attendait et que les funérailles n’auraient
lieu qu’à 4 h., et nous étions là avant
3 heures. Il est vrai qu’une femme que
nous avions rencontrée, perchée sur
son mulet, dans le Val Tronchée, nous
avait affirmé que l’enterrement de tous
les cinq morts s’était effectué depuis le
matin. Mais nous n’avions pas voulu
y croire. Nous nous disions que les
deux vaudois auraient été pour sûr
laissés de côté.
Et pourtant, non. Nous voulûmes
avoir quelque explication de M. le curé.
Nous allâmes frapper à sa porte. « Il
« n’y est pas, répondit sa domestique,
« il est allé à la Ruà !» — « Savez« vous pourquoi il a enterré aussi les
« Vaudois ?» — « Il ne s’en est aperçu
« que lorsqu’ils étaient déjà dans le
« cros (la fosse)... » Nous interrogeâmes
des gens de l’endroit qui ne nous donnèrent pas de ■ satisfaction. Nous nous
dirigeâmes vers la Fonderie et bientôt
nous nous rencontrâmes avec tout le
personnel de la Direction, qui se rendait au cimetière pour l’heure fixée de
4 heures, sachant bien que les Vaudois
aussi avaient été enterrés, mais voulant
quand même poliment se trouver au
rendez-vous avec nous. Le directeur
M. l’ingénieur Rodriguez, nous apprit
que le matin à 8 h. i\2 le Syndic de
Pragela, à la suite de la dépêche du
chevalier Coucourde, lui avait téléphoné
que nous arriverions dans la journée ;
sur quoi, lui, le Directeur,- avait immédiatement écrit et envoyé une lettre
au curé pour lui dire que l’enterrement
était fixé pour quatre heures de l’aprèsmidi. Mais voici que, ayant envoyé vers
10 h. un autre messager pour s’assurer
que sa lettre avait obtenu l’effet désiré,
11 trouva que tout était fini.
Que faire ? La veuve Pons, qui ne
tenait pas à revoir les traits de son
mari, crainte d’une trop grande émotion et qui n’aurait pas pu revenir, exprima le désir que nous fissions un
service sur la tombe; M. Grill, par
contre, qui était venu de Marseille pour
revoir son fils et le reconnaître en personne et à qui M. le préteur de Fénestrelles avait promis qu’on ne l’aurait
pas enterré sans qu’il l’eût revu, réclamait l’exhumation immédiate. Nous lui
fîmes comprendre que ceci n’était pas
possible, qu’ il fallait faire les démarches prescrites par la loi. Nous décidâmes donc de faire un service provisoire, sans préjudice de la réparation
due à notre culte et aux droits paternels.
Ce service eut lieu en la présence du
conseiller communal M. Bert, que nous
envoyâmes chercher à son village de
Jussaud et qui nous autorisa très aimablement à entrer dans le cimetière,
que nous avions trouvé fermé. Les
employés de la Société mineraria et quelques personnes du village y assistèrent
aussi. Nous déclarâmes sur la tombe
de nos deux Vaudois (on avait eu soin
de les mettre ensemble I ) que ce n’était
là qu’une fonction provisoire et que,
tout en n’ayant aucun désir de nous
venger ni même de voir punir les coupables, nous comptions cependant sur
une réparation, en vue de faire respecter, dans l’avenir, les droits de la
famille, ainsi qué ceux de la liberté de
conscience et de culte.
A la suite des nombreuses démar
ches que nous fîmes en Pragela, à Fé*'
nestrelles, à Pignerol et à Rome, et i
grâce à l’intervention énergique, impar-tiale et libérale des hommes que nouV
avons au gouvernement, et spécialement
de Leurs Excellences Giolitti et Facta
cette réparation nous l’avons obtenue) *
Quinze jours plus tard, uous étions
de nouveau à Laval, M. J. J. Grill, soq
frère l’assesseur, deux autres Vaudois f
et moi. (M. Chauvie n’avait pas pu
venir). Il y avait de plus M. l’avocat i
Tucciarone préteur de Fénestrellcs et"
M. Passet syndic de Pragela. Il s’agia-^
sait de l’exhumation du jeune Grill et
de la célébration régulière de ses funérailles et de celles de son compagnon^
Pons-Béry. Mais ici surgit une dernier^,
difficulté. Le fossoyeur était parti ley
matin, pour aller aux travaux de re-,cherche des autres corps, dans l’a va-1
lanche du Beth, et des autres habitants
de Laval personne ne voulait, mêmè,î
contre forte paie, faire l’exhumation .
des deux Vaudois. Et pourtant ce sont^
de bien braves^gens, qui dans le fond,.;
semblait-il, ne nous donnaient pas tort ^
Au contraire. Pourquoi donc cette
crainte de toucher à la tombe des VatG 1
dois? Tu le devines facilement, cher,,
lecteur. Et dire qu’avec les deux prinicipales autorités du pays présentes, il ■
n’y avait pas moyen d’imposer d’office 3
cette besogne à quelqu’un ! Pourquoi?
Parce que, dans un esprit de conciliation, de justice morale et de prudente 5
générosité, nous nous étions contentes d’|Une autorisation d ’ exhumation, *
au lieu d’un ordre. Enfin, nous fûmes |
tires d’embarras par une circonstance ,
providentielle. Il se trouvait encore,
dans le pays, comme domestiques dq'
campagne, deux hommes qui, avant là
catastrophe, étaient au service de là
compagnie et n’étaient pas du pays^
mais de bien loin du côté d’Asti l’un)
du côté de Novare l’autre. Ces deux
piemontais de la plaine, revenus dé
leur, travail, et n’ayant pas les mêmèl
scrupules que ceux de l’endroit, coti^
sentirent moyennant une bonne rétril
bution à faire l’exhumation à laquelfi
finirent par s’aider les gens de l’endroit
eux-mêmes, une fois qu’ils virent que
leur responsabilité n’était plus engagée
et qu’ils purent suivre les bonnes im^
pulsions de leurs cœurs.
Vers 9 h. du soir, l’exhumation de;
Louis Philippe Grill était faite. Elle
avait nécessité celle de Pierre Pons-^
Béry, dont le cercueil était superposé
au sien. M. J. J. Grili put revoir les
traits, encore reconnaissables, de sort
cher fils, qu’ il recouvrit d’un beau foülard blanc. '
A la lueur d’une torche, de lanternes
et de bougies, nous confiâmes religieusement à la terre les dépouilles mortelles de nos deux coreligionnaires et
en la présence de M. le préteur et de
M. le syndic, dans le silence solennel
de ces hauteurs majestueuses, où il nous
semblait être si près des cieux étoilés,
je pus annoncer, de la part de Christ;
« les paroles de la vie éternelle » à une
assemblée recueillie et assez nombreuse)
composée en partie de descendants d’anciens Vaudois.
C’était le 7 Juin 1904. Une date S
placer à côté de celle du 25 Avril et dü
21 Mai et à ne pas oublier non-plus.
Ajoutons que, pour rendre la réparation aussi complète que nous l’avons désirée, M. Grill a été indemnisé
de tous ses frais et que les mesures
nécessaires ont été prises pour que,
s’il arrive, en Pragela, d’autres cas de
mort de Vaudois, ou d’autres non ca
1
3
le
— 3 —
¿^ues, tout se fasse conformément
¡s -Jois qui nous régissent et aux
¡¿venances sociales.
. J. Weitzecker.
b Corrige. — Dans le N. 26, p. 1.^™,
^4»an lieu de: “lucidité de pensées„ lire
¿jité de pensée „ et à la page 2.e col. 3.e au
^ le <i ««a: i>*Ws de l’eudroit „ lire “ au pied
.^feniroit „ au lieu de joté lire jeté, -au lieu de
nés passage „ lire “ quelques passages „ au
“grandes montagnes,, lire “grandioses
es „ et à la col. d.e au lieu dé translord
irdement et au lieu de endommagée
¡t p^omniagé.
Üf!. ,
(J fi !? O ]M I Q If 1?
Collège- L’examen d’admission à la
ikiièfe année du gymnase a eu lieu
■edi. 9 élèves se sont présentés,
jt s^ont été admis, les 4 autres ayant
branche à répéter en automne.
10 élèves dont 9 provenant de l’Ejle Latine du Pomaret se sont préliitès à l’examen d’admission en quaUêoiè. Nous ne pouvons pas encore
fener le résultat, l’examen n’étant pas
ni,mon plus que celui de licence du
ÿtiiriase.
'ÿéiamen de licence lycéale, terminé
8 soir jeudi, a été favorable à 2 canSSts (outre celui qui avait obtenu la
ïënce sans examen, MM. Pascal et
•^ronel). Les 3 autres devront répéter
hacün une branche. Le sujet de comiosition, envoyé par le ministère, était
Ì suivant :
1 libri di pura letteratura splendono in
vra schiava come lampada intorno ai feün possono illuminare, non riscaldare i
adaveri.
•f ,Orphelinat Vaudois.
La Commission des Institutions hosfeYèfès-'v^hòcris'ès--pTie Ivlîvl. tes pa?.Burs d’avoir la bonté d’informer les
^fënts des jeûnes filles élevées à l’or^linat que les vacances iront, cette
innée du 22 courant au 8 août prochain.
Lt» personnes qui sont en état d offrir
jiM;, orphelines un entretien et une
^Ivéillance convenables peuvent Obtenir, de la directrice, la faculté d’emmener* chez elles leurs parentes.
La Tour le 5 juillet 1904.
Visite à la Rostania. L'Unione Al^nistica di Torre Pellice annonce pour
faàfdi prochain (12 courant) une excursion au jardin alpin Rostania, a laquelle
pourront prendre part aussi les personnes
lui ne font pas partie de la Société.
Départ de la Tour (pont des Appiots)
i~§«Jieur,es, par Martel, Portes d Angrogne, fontaine Barbotta (déjeuner a
|rh.(]3o) et Rocia Roussa. Départ de
Rgnerol à 4 h. (à pied) ou à 5 h. (en
tramwai) et de St. Germain à 6,15.
Ai^ivée. à Pra Gias-Aut a 10 heures.
Visite du jardin. — A midi dîner à la
Vachère. Retour à 4 h. par Rivoires,
Bénnenuit, Serre et St. Laurent.
Directeur: M. le prof. D. Monnet préMdent du Comité de la ‘Aostania.
Saint Jean. Les cultes au temple du
^^^bas commenceront dès dimanche pro^ain à 3 heures et demie. Le pasteur
de Sit Jean y a entrepris des études
sur les apôtres.
^'Mariages. Mardi dernier a eu lieu au
îemple la cérémonie religieuse du ma%ge de Monsieur Settimo Dell’Oglio
de Paierme avec Mademoislle Marguerite Revel. Tous nos vœux.
^ Angrogne., M-he Alice Chauvie, du
^rre,. vient de rempoter à l’Université
w Turin, avec d’istinction, son diplôme
de sage-femme. C’est une des premières
Vaudoises qui se soient vouées à cette
profession d’élicate. Félicitations et souhaits de bonne carrière.
Déclaration. A la demande de M.
J. P. Vinay, prof., demeurant à la Tour,
je soussigné déclare que la personne
dont parle mon écrit du 15 juin ,1904,
en ces termes : «Il y a aussi un individu,
etc..» n’est pas le dit prof. Vinay que
je crois au dessus de tout soupçon et
incapable de toute action moins que
honnête.
J. P. Malan, ex-typographe.
Réponse au PAMPHLET
contenu dans le N. 27 de VEcho du 1 juillet 1904 0)
Un zèle spécial, puisé dans les feuilles
politiques et religieuses bien plus que dans
la Bible, qui doit être notre seule règle
de foi et de conduite, s’acharnait contre
un homme éminent et le ravalait au
rang des jongleurs de la pire espèce.
J’ai, pour rétablir l’équilibre d’appréciation parmi le peuple, publié une brochure ; mais au lieu de répondre aux
arguments qu’elle contient, un membre
de la paroisse de la Tour a préféré me
faire subir le même traitement qu’on
a infligé à Dowie : A cet effet on a
mis ma personne à l’index', on l’a même
tournée en ridicule, sans réfléchir
que l’index est l’arme des papes et
le redicule l’arme des faibles 1 Au
beau milieu de son pamphlet l’anonyme
s’écrie :
« Se répandre en récriminations, en
invectives, en accusations contre une
institution et des personnes dont on a
reçu du bien et au sein desquelles on
a été élevé... détruit toute impression
de sérieux et de force que pourrait
produire la profession de foi la plus
convaincue»
Cela s’appelle répondre tare pour barre,
car ici il ne s’agit nullement de récriminations ni de profession de foi, mais
bien à’abus de langue et de plume qui
compromettent la dignité de l’institution
et celle des bienfaiteurs qui l’ont fondée.
Je remercie ces bienfaiteurs de ce qu’ils
ne nous reprochent pas à tout bout de
champ notre ingratitude, comme tels
de leurs serviteurs qui n’auraient rien
fait pour nous s’ils n’avaient pas été
bien payés par eux.
Même dans la reconnaissance il faut
du discernement, et les 16 colonnes
de VEcho ne suffiraient pas à traiter
de celle que nous devons en premier
lieu aux Anglais, aux Ecossais, aux
Hollandais et ensuite à bon nombre de
pasteurs et de professeurs ; mais il y
en a aussi qui ne la méritent pas et d’autres qu’il faudrait blâmer.
Attirer l’attention de mon Eglise sur
la plaie de la médisance et de la calomnie que l’on emploie pour flétrir
d’autres chrétiens, est-ce partir en guerre
contre elle ? C’est cependant ce dont
m’accuse l’anonyme! Jugez *par là de
l’état moral qui règne chez quelquesuns 1 Je certifie que si je voyais un
de mes amis maltraiter injustement un
inconnu, je prendrais la défense de cet
(1) Ayant publié un article d’ “un me,mbre de
l’église de la Tour,, contre une récentésbrochure
de M. Malan, il était équitable de laisser à
l’auteur de ladite brochure la faculté de répondre
dans le même journal où il avait été critiqué.
Nous insérons la réponse telle quelle, laissant
à l’auteur la responsabilité de ses expresssions
et aux lecteurs de juger de la valeur de ses
arguments.
, ,, V. ■ (Aote de la Réd.)
inconnu, sans me soucier de la pénible
impression que je ferais à l’ami. Ne
m’a-t-il pas lui le premier fait lu plus
pénible impression ? S’il s’est mis dans
le tort dois-je le suivre ? Eaut-il à
cause de la reconnaissance que je puis
lui devoir, pour quelques services qu’il
m’a rendus, que je me montre injustement agressif comme lui ou que j’approuve sa conduite par mon inaction
et mon silence ?
Voilà pourquoi, à Torre Pellice, j’ai
pris plus d’une fois la défense de telleou de telle autre de ces dénominations
que le membre de l’Eglise de la Tour
appelle sectes. Mais est-il bien sur, lui,
d’être plus complètement dans le vrai
que l’Eglise de Sion, par exemple?
J’en serais charmé et cela me raffermirait, non dans la foi de mes pères
dans laquelle je n’ai jamais été ébranlé,
mais dans ma foi en l’Eglise de la
Tour. Je le prie donc de bien vouloir
répondre aux questions suivantes que
j’adresserai aussi à l’autre Eglise. Par
l’examen des réponses on verra laquelle des deux renferme le moins d’hérésies et par conséquent mérite le moins
le nom de secte.
Avant de monter au ciel Jésus diq
à ses disciples: i»‘ «Allez et instruisez
toutes les nations, les baptisant au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit et
leur apprenant à garder tout ce que
je vous ai commande. Et voici, je suis
toujours avec vous jusqu’à la fin du
monde». Matthieu 28 v. 19 et 20.
Cet ordre et cette promesse étaient-ils
seulement pour les disciples d’alors ou sontils aussi pour d’autres disciples à travers
les siècles ?
20 II leur donna le pouvoir de chasser
les esprits immondes et de guérir toutes sortes de maladies et d’infirmités».
Matthieu 10 v. i.
Ce pouvoir était-il seulement pvJX' l/i% disciples d’alors ou est-il aussi pour d autres
disciples à travers les siècles ?
3® «Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : Ils chasseront les démons en mon nom ; ils
imposeront les mains aux malades et
ils seront guéris». Marc 16 v. 8.
Ce pouvoir était-il seulement pour ceux
qui ont cru alors ou est-il aussi pour ceux
qui croiront, à travers les siècles ?
4O « Ceux à qui vous pardonnerez les
péchés, ils leur seront pardonnés et
ceux à qui vous les retiendrez ils
leur seront retenus». Marc 20 v. 22 et 23.
Ce pouvoir était-il seulement pour les
disciples d’alors ou est-il aussi pour d’autres disciples à travers les siècles ?
De plus, en me tenant toujours à la
Bible et rien qu’à la Bible, je lis au
chap. 12 de I Cor. v. 4 à 11 ce que
St. Paul dit au sujet des dons spirituels:
5O « Or, il y a diversité de dons...
car la parole de sagesse est donnée à
l’un par l’Esprit ; la parole de science
est donnée à l’autre par ce même Esprit ; un autre reçoit la foi par ce même
Esprit ; un autre reçoit par ce même
Esprit le don de guérir les malades ;
un autre les opérations des miracles ;
un autre la prophétie; un autre le discernement des esprits... Mais c’est un
seul et même Esprit qui opère toutes
ces choses les distribuant chacun en
particulier, comme il lui plaît ».
Ces dons de l’Esprit étaient-ils seulement
pour l’Eglise de Corinthe ou sont-ils aussi
pour les membres des autres Eglises, à
travers les siècles ?
On est prié: i° De considérer que
l’incrédulité paralyse en partie l’efficacité de ces dons: «Jésus ne fit là que
peu de miracles à cause de leur incrédulité ». Matthieu 13 v. 58. «Jésus ne
put faire là aucun miracle... et il s’étonnait d.e leur incrédulité». Marc 6
y 5 et 6. — 2^ De ne pas confondre
les opérations des miracles avec le don
de guérir. — 3® De ne pas oublier que
ceux qui furent guéris par le Sauveur
durent cependant mourir plus tard ; la
mort’ étant l’ennemi qui sera détruit
le dernier. — 4® De remarquer que
dans Zion-City, ce rendez-vous de tant
de malades, dont plusieurs dans des
cas désespérés, la moyenne de la mortalité est de beaucoup inférieure à celle
des autres villes, et 5« De ne pas s’étonner que l’on accuse Dowie de guérir
par des moyens peu louables, puisqu’on
a fait le même reproche à Jésus-Christ.
Matthieu 9 v. 33 et 34.
J. P. Malan, ex-typographe.
NouYelles et faits divers
L’église évangélique vaudoise de
Florence, dont nous recevons le rapport
annuel, compte actuellement 301 communiants. Elle a admis, au cours du dernier excircice (1903-1904), 32 nouveaux
membres, compensant le 29 qu’elle a
perdu, 17 pour départ et 12 pour décès.
35 catéchumènes ont été instruits, dont
12 ont été reçu et 18 restent inscrits
pour l’année prochaine. Le culte principal a été bien fréquenté; ceux du soir
le sont moins. Le pasteur a été aidé par
M. les professeurs Luzzi (qui a présidé
une fois par mois le culte du matin) et
Bosio, par MM. les ministres Meille et
Jalla et par les étudiants en théologie,
qui ont tenu plusieurs fois la réunion du
jeudi soir. Les écoles ont été fréquentées
par 127 élèves ; l’école du dimanche par
167 enfants. Le pasteur a été aidé dans
là â’irîÆtteii de ces dernières par l’étudiant Arias et par lô moniteurs et monitrices. Une monitrice a commencé, une
petite école du dimanche pour quelques
enfants qui habitent très loin de l’église ;
on espère que d’autres élèves s’y ajouteront.
. Le dispensaire médical et les cuisines
économiques ont continué à prospérer
sous la direction de M. Luzzi, qui a visité en outre la station ou annexe d’Arezzo. Les contributions en progrès continuel depuis que l’église est devenue
autonome, se sont élevees a L. 8724,49.
Missions.
Le NO de juillet du Journal des Missions
est particulièrement intéressant. On y
voit un excellent portrait de M. Coillard
et on peut lire d’intéressantes données
biographiques, sur cet hommes de Dieu
et une des dernières lettres qu’il a
écrites. M. Louis Jalla y raconte aussi
une partie de son grand voyage, jusqu’en vue de Nyassa, voyage dont
nous donnons la suite, par des nouvelles directes, dans ce même N® de
VEcho. Un télégramme postérieur nous
apprenait que M. Jalla était arrivé au.
grand lac d’où sort le Nil.
M. Christol raconte sa visite aux
descendants des Huguenots vaudois du
Cap.
A lire aussi le mélancolique rapport
sur la station de Massitissi, au Lessouto,
où M. Ellenberger en invoquant de
nombreux souvenirs, fait ses adieux à
l’œuvre dans laquelle il a travaille
quarante-trois ans. Un de ses fils, René,
va retourner au Congo après avoir eu
un congé pour santé, un autre, Victor,
vient d’épouser M.He Evangéline ^Christol
4
«pfi'
■tt.
4 —
et de partir pour le Zambèze. Le vénérable patriarche restera africain et va
s’établir à Steynsburg, dans l’Orange.
L’administrateur de la mission de
Paris, M. Beigbeder, a préparé soigneusement une carte de la région du Zambèze, du tracé de la nouvelle voie ferrée
et de ses communications avec Lealuy,
jusqu’à plus de 120 km. au nord du
Zambèze, à Kalomo. Cette carte se
vend I ff. 25 franco.
Le déficit pour Madagascar était encore de 25.961 francs. En revanche, on
avait déjà encaissé 62.670 fr. pour l’exercice courant, soit 31.048 pour l’œuvre
générale, 23.446 pour le Zambèze et
8.176 pour Madagascar.
Il est amusant de voir comment on
parle dans certains milieux du mouvement évangélique dans notre pays,
et en particulier dans la capitale ; c’est
aussi encourageant, car les frayeurs qu’il
inspire et les cris d’alarme qu’il fait
pousser sont une preuve de ses progrès. Voici la traduction littérale d’un
petit entrefilet publié dans un organe de propagande populaire catholique sous le titre : Vabomination dans
le lieu saint :
4. La connivence du Gouvernement
italien, esclave des sectes, favorise épouventablement la propagande protestante
à Rome : les protestants vont ouvrir
un collège pouvant recevoir 500 petites
filles, qui seront arrachées brutalement
à la foi catholique. Voilà un nouveau
massacre d’innocents.
« A Rome aussi, ils ont institué une
maison pour ces prêtres catholiques
malheureux, qui jettent la soutane aux
orties et cherchent dans l’hérésie les
aises de la vie libertine ; heureusement
cet hospice n’aura pas beaucoup de
pensionnaires.
« Pendant ce temps, le Synode emé
ricain a créé évêque de l’Eglise méthodiste à Rome le doct. Burtî qui
depuis quinze ans travaille à déchristianiser la métropole du christianisme, et
cet évêque qui n’est pas évêque du
tout, puisqu’il n’y a pas d’évêque légitime hors de l’Eglise catholique, est
allé au Quirinal, et le roi l’a reçu en
audience privée. »
On lit dans la Semaine religieuse de
Genève :
« M. le professeur Prommel, ayant subi
de vives et nombreuses sollicitations tant
de la part des amis qui aimeraient l’attirer à la Faculté libre de Lausanne que
de la part de ceux qui désirent le retenir à la Faculté officielle de Genève,
et sentant le besoin de peser sérieusement, dans la retraite et sous le regard
de Dieu, le pour et le contre avant de
prendre une décision définitive, a demandé
à la commission des Etudes de l’Eglise
libre vaudoise de lui accorder encore
quelques semaines de réflexion».
Le Conseil d’Etat de Genève a autorisé M.me Lina Angola Cairola-Allieri à exercer la profession de pharmacien. C’est la première pharmacienne du canton.
On estime que, pendant les trente
dernières années, il est mort en Europe, par suite d’alcoolisme, 7.500.000
personnes, c’est-à-dire un nombre supérieur à celui des hommes tués dans
toutes les batailles du XIXe siècle.
' Le 5 c., a été célébré le centenaire
de George Sand. A ce propos, Mentor dans l’Eglise Libre, rappelle les
relations qui existèrent entre cette femme étrange et le pasteur et historien
vaudois, Alexis MœiSi^irn, Quoiqu’elle
ne fût pas protestante. George Sand
fit baptiser les enfants de son fils
Georges par Muston, avec qui elle
était en rapports de littérature. Elle
lui demanda même, à cette occasion,
de lui faire un cours d’intruction religieuse, tout petit, tenant en quelques
mots. M. Muston lui parla du péché
et de la grâce. —Mais, mon pauvre
Monsieur, s’écria George Sand, vous
parlez comme le curé. Le péché, le
péché, manger gras le vendredi, ne pas
aller à la messe, à confesse ; pour vous,
hein ? ne pas aller au prêche. — Mais
non interrompit Muston le péché c’est
la violation de la loi de Dieu — C’est
la loi de notre être. — Cela c’est plus
intelligible, je le retiens. La loi de
Dieu c’est la loi de mon être. Le péché c’est donc la violation de la loi
de mon être. Mais c’est très profond
cela, M. Muston. C’est plus profond
que l’autre, c’est aussi plus gênant.
De cet entretien et du baptême qui
suivit, G. Sand ne sortit pas protestante ; mais son attachement plein de
respect et de déférence pour Muston
grandit encore. Quiconque était introduit auprès d’elle par Muston recevait
un accueil particulièrement cordial. »
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Comune di Torre Pellice"
AVVISO DI CONCORS(
Il Sindaco sottoscritto
Visto la deliberazione Consigliare ;
Ottobre 1903 di nomina della Ma,
della Scuola mista 2.a elementare d(
Villa, in via provvisoria per un an
Visto l’art. 127 del Regolamento^,
nerale per l’Istruzione elementare 9 Qt
tobre 1895 e l’art. i del R. Dei
21 Ottobre 1903, N° 431 ;
..X
pende noto
Essere aperto il Concorso al postì
di Maestra di una Classe mista elemetiU»
inferiore della Villa, classificata Urbaa
di 3.a Classe, cui va annesso lo stipeq
dio minimo legale, pagabile a rate bì
mestrali posticipate.
Le domande delle aspiranti, redatt
su carta da L. 0,60 ed i document
tutti di cui è menzione all’art. 128 N
4 del citato Regolamento Generale
dovranno esibirsi all’ Ufficio Comunale
non più tardi del mese di Luglio p.j
Il Certificato Medico, l’Attestato di
moralità (che dovrà essere rilasciato
dai Sindaci dei Comuni ove abitò nd
biennio la candidata) e la Fedina penale, dovranno essere di data non att
teriore agli ultimi sei mesi. ir“<
Torre Pellice, addì 8 Giugno
Il Sindaco D. Bertin.
NO 382.
Pinerolo, 11 Giugno 1904.
Nulla osta.
L’Ispettore Pochero.
A. Rivoìr, gdrant-administrateur.
‘■•'4 §
Torre Pellice — Imp. A. Besson'.'*
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La Tour-Pignerol-Turin
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Pignerol (
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8.30 12.15 15.32 19.10 20.15
8.56 12.41 15.54 19.36 20.30
9.1 12.44 15.56 19.41 20.23
9.23 13.6 16.12 20.3 20.53
9.31 13.13 16.20 20.12 21.2
Turin 7.26 9.15 10.55 14.32 17.32 21.85 22.24
(1) Jours de fête des mois de juillet, août et septembre.
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d. 7.5 1045 14.10 17-31 18.28 21.11
Briqnéras { a. 7.27 11.7 14.28 17-53 18.56 2133
d. 7.30 11.10 14.30 17.57 18.58 21 38
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