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■V. armée
14 Mai 1869.
N.” 19.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOBIADAIRE
SpéciiilemcDt consacrée aux inléréis maléricis et spirituels
(le la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritaiiles...... oo>'U[iciil
vos pensées — \ PkiHppiens., IV\ 8.)
PRIX d’abonnement :
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N.42. (Agenzia hihlxotjriiflra) ‘ Lettres cl envois fnnirn. S‘ aPiGNRRoL : J. Chianlore Impr. j dresser pour radniinKirai -.n
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Fi.orencr : Libreria Evange- j
lica, via de'Panzani. <
SOMMAIHE : — — Union des Eglises évangéli(|ues en France. — NccnAc.ÿie :
i.e Docteur Alexandre Bert. — Chrunique locale. — Cori'espandance. —
Pensée. — Chronique politique.
AVIS. Messieurs les abonnés de /’Echo des Valh'cs (¡ni n'onl
pas encore versé le prix de leur abonnement sont priés de le
fedre sans retard aux adresses indiquées.
mm DES EGLISES Evangéliques de frange.
Nous extrayons de^Ia circulaire de la Cormnission Synodale les détails i|ui
suivent ;
« L’ensemble de notre Union a fait dos progrès notables en fait do IM)éralité chrétienne.
Les recettes provenant des églises n’avaient été, eu 1866, (|uo de fr. 90.9.53 18
elles avaient atteint,.....................en 1867, le cliif. de » 105.411 02
elles se sont élevées,.....................en 1868, auchif. de » 137.593 40
Ce progrès doit nous remplir de gratitude envers Dieu, au<iuel eu revient
toute la gloire. Continuons à marcher dailS cette voie, et non seulement
nous aurons fait la volonté de notre Maître, mais encore nous aurons
plaidé de la manière la plus permanente la cause de nos principes.
« Dernièrement, l’un de nous rencontrait un pasteur do l’Eglise rétormée
qui lui disait ; « Eu théorie, je suis parfaitemeut d’accordo avec vous. —
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— 146 —
» Vous êtes ilaas le vrai, seulement vous êtes partis trop tôt. Vos églises
ne sont pas nées viables, elles ne vivent que par l’étranger ».
« Quand il apprit que nos 44 églises, composées principalement de campagnards et d’ouvriers, s’étaient assurées, par leurs seules ressources, un
budget de 137 mille francs , il ne pouvait revenir de son étonnement. Il
rencontrait un de ces arguments de fait qui, dans la situation actuelle de
beaucoup d’esprits, exercent plus d’action que les principes. Chers frères
de l’üuion, développons cet argument; qu’il devienne irrésistible! Mettonsnous en mesure de n’avoir bientôt plus rien à recevoir de nos frères étrangers, sauf pour cette œuvre illimitée de l’évangélisation dans laquelle nous
serons trop heureux de les conserver comme auxiliaires.
« A quel moment fut-il plus nécessaire de faire ce grand effort? Nos idées
font rapidement leur chemin.îUn travail profond s’opère au sein de l’Eglise
unie à l’Etat. La grande lutte qui la bouleverse tend de plus à opposer la
notion do l’église-société à celle de l’église-multitude. En face d’un assemblage informe où tous les contraires ont droit de cité, on voit se dessiner
nettement l’idéal d’une libre association de croyants........ Dieu nous envoie
les premiers en éclaireurs pour frayer la route. Il faut que les témoins de
nos expériences soient forcés de les déclarer concluantes ».
(Tiré de l’Eglise Libre, du 7 mai).
rw
On nous écrit :
Vous avez appris par quelques mots de la Gazzetta di Pinerolo la perte que
rilôpital de Pomaret et tous les environs viennent de faire dans la personne
du Docteur en médecine Alexandre Bert. Ce que vous ne savez peut-être pas
c’est l’effrayaute et mystérieuse rapidité avec laquelle la fièvre a brisé cette
constitution robuste entre toutes, et surtout les beaux rayons d’espérance
chrétienue qui ont éclairé les derniers moments d’une carrière interrompue à
l’aiiogée de sa force.
Cette mort est un vrai deuil public. On ne se souvient pas d’un évènement
qui ait jeté le pays dans une semblable consternation. Le jour de l’ensevelissement , longtemps avant l’heure fixée, l’Hôpital était assiégé, la cour et
l’escalier envahis. Quand on exposa dans le cercueil ouvert .le corps du
défunt, une onde de têtes ne cessa,^durant une demi-heure, de se balancer
tout autour respectueuse, triste ^ la fois et frémissante. « C’est l’ami bien plus
que le parent que je pleure,» disaitd’un. « Pour moi il a été plus qu’un père,»
disait un autre en étouffant un sanglot. L’immense convoi s'achemina vers le
champ du repos’, précédé du drapeau de la Société des ouvriers de Pérouse.
Le temple du Pomaret, un de nos plus grands, n’a pu, bien s’en faut, contenir toute cette foule, quoique les couloirs fussent plus remplis encore que
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— 14T —
los bancs. Au milieu ilo notre nature, paréo ces jours-ci comme [lour une fêle,
chacun de vous dire qu’il lui semble, que depuis ce départ, le pays est désert.
Mais la tristesse serait bien plus profoude si, avant de (juitter celte vie, le
défunt n’avait pas avec une enfantine simplicité, pleuré sur ses péchés , recherché 'avec anxiété le baume des consolations chrétiennes et obtenu de
potivoir s’écrier avec une émotion qui toucha profondément ceux qui l’entendirent ; « Oh ! la paix avec Dieu ! la paix ! la paix ! » ^ Vous savez que, jeune
étudiant, il avait pris une part très-active aux cultes bibliques que ses camarades avaient eutr’eux. Ce bon grain semblait, à peine levé , avoir été étoulïé
par le souille brillant de l’incrédulité. La société médicale est loin de passer
parmi nous pour une société religieuse ; elle tient en général trop pou de,
compte même de celte vie qu’elle essaie de retenir par ses médicaments ; de
la vie de l’âmo c’est à peine si elle soutire qu’on en parle.
Bert paya malheureusement un large tribut aux idées de la société A laquelle il appartenait. Longtemps, vous le savez, il passa pour tout autre chose
que pour un chrétien. Mais Dieu avait l’œil sur celte brebis égarée; son esprit conte.stait avec l’esprit de notre ami. Qui dira les luttes dont sou coeur
fut le théâtre’? C’est le .souvenir qu’il en avait qui lui faisait dire sur son lit
de mort : « il faut que cela cesse, ou bien je deviendrai fou ». C’est humilié ,
brisé par ses résistances aux appels de son Père céleste qu’il s’écriait : « dites,
ne croyez-vous pas que j’aie lassé la patience de Dieu?» Pour la plupart des
personnes qui venaient à tout moment demander de ses nouvelles, cet état
d’âme était un découragement produit par la maladie ; quant à ceux qui
l’ont vu de près, ils ont emporté la douce assurance que le bon grain, qtie la
grâce de Dieu avait conservé, levait en ce moment avec puissance. Voulait-on
lui faire plaisir, diminuer ses souffrances, voir son oui plus calme, et sa
bouche souriante? il fallait lui parler de pardon, de paix, de ce repos des
saints où Dieu est tout en tous. — On sentait qu’il rompait avec le monde ;
souvent il demandait avec inquiétude à lui-même et à ceux qui l’entouraient
comment il serait plus que par le passé fidèle à ses convictions. Répondant
ensuite lui-même à sa question, il disait, prenant la main d’une personne
qu’il aimait tendrement ; et qui tenait en sa main la Bible : « n’est-ce pas, nous
la lirons tous les jours, tous les jours 1 »
Certainement le souvenir'des derniers moments du Docteur Bert , quoique
inséparable de celui des souffrances aiguës, et d’une perte irréparable, sera
pour bien des âmes aussi salutaire que peuvent l’avoir été pour les corps ses
meilleures ordonnances; les parents y trouvent leurs plus précieuses consolations , et ses amis, grands admirateurs de ses talents comme médecin , qui
ont écouté au moment de sa sépulture, avec une respectueuse attention, le
récit des luttes dont il a plu à Dieu de le faire sortir tout meurtri, mais vainqueur, reconnaîtront aussi avec bonheur, qu’à sa dernière heure sa,foi était
aussi sincère que ses talents avaient été brillants.
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— 148 —
Chronique locale.
Oollootes pour* les Missions. Dans notre Chronique du 30
avril (No 17), nous avons fait erreur quant au versement de l’Ecole du dimanche à'Angrogne\ auJiou de fr. 4, 35 on est prié de lire: fr. 14, 35; ce
qui porte le total de la collecte à fr. 81, 40.
!S. Oiovaiini-l=»ellico. Ecoles primaires. Nous avons sous tes yeux
le rapport de ta Commission des écoles qu’on a eu l’obligeance de nous communiipier. Nous en extrayons les données que voici:
Ou est outré dans la voie d’une réforme radicale, par un retour à l’ancien
système des écoles mixtes, et l’on est heureux de pouvoir constater, des
il présent, de bous résultats. Les 9 classes(!) dont se composaient les deux
lu'iucipales écoles ont été réduites par là au chiffre de 4, dont 2 dans la
grande école et 2 dans l’école de filles. La Commission se loue particulièrement du zèle de .M’ et M™® Long.
A cété, ou mieux au dessous, et dans le même village (les Blonats) se
trouvent une écolo subsidiaire et une école enfantine.
La moyenne do la fréquentation n’a pas sensiblement varié; ce sont tes
écoles de quartiers qui présentent le plus d’oscillations à cet égard. Voici
nu tableau qui donnera une idée exacte de la chose.
Inscrits — fflOTENNE — Présents
Ecoles Superposées. Garçons Filles Garçons Filles & l'examen de mare
Grande école 46 — 32 — 40 — 25 — 51
Ecole de filles . 23 — 30 — 19 — 21 — 40
Ecole subsidiaire 18 — 21 — 15 — 15 — 12
Ecolo enfantine . 35 — 29 — 31 — 23 —
Ecoles de quartiers. Appiots . . . 10 9 — 8 — 7
Peyrots . . . 11 — 13 — 10 — 12 —
Gonins . . . 15 — 13 — 13 — 11 —
Fond de S* Jean 7 — 6 — 4 — 4 —
Brusaï .... 6 — 4 — 3 — 3 —
Mourcious . . 5 — 7 — 3 — 4 —
Vignes .... 8 — 8 — 7 — 7 Total 356 284
Outre, les détails statistiques, le rapport de ta Commission contient des
observations diverses portant sur le programme des écoles, sur la part
qui revient aux parents dans l’éducation, sur la question des manuels etc.
tout autant d’idées dont nous aimons à prendre note pour y revenir plus
tard, à loisir. Mais nous ne saurions terminer ce petit article sans nous
féliciter avec la Commune de S. Jean: 1°) de l’heureuse réforme, que
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I on a t)|(órée en revenant partout au système si avanlaf.uni\ îles écoli-s mixles; ü“ ) (le l’organisme des écoles du second degré, lcs(|nelles se su((erposent l’iino h l’autre, nous dirions presque, s’emboîtent l’une dans ranlre.
II y a, il nous est permis do l’espérer, dans ces deux faits le gage d’une
prospérité croissante de l’instruction primaire.
Tor't'c-l^olllcG. Meetings en fateiir de l’Ernngelisnünn. M' Auguste
Mi'ille, évangéliste à buoques, a eu la bonne idée d’annoncer qu’il firesiderait (luelqucs meetings dans la journée de dimancbe, 9 mai, en faveur
de l’œuvre d’évangélisaliou de l’Kglise Vaudoise. .Au Villar d’abord, puis au
t;hal)as, puis à La Tour, il a réfuté plus d’une erreur, redressé ¡dus d’iin
préjugé , et entretenu do nombreux et aüontifs auditeurs de la nécessité ,
et de la réalité do r(ruvre eutreprise, avec le secours de Dieu, par l’Kglise Vaudoise. Des anecdotes très-intéressaides n’ont pas peu contribué à
exciter l’intérét et à prouver qu’il se, fait une œuvre des plus sérieuses,
accompagnée de, succès, lents si l’on veut, mais sérs. Il s’est fait au Villar
une collecte de fr. 39,50; à La Tour, de fr. 3^t ; an Chat)as, de fr. 31, 60.
Total; fr. 105, 10.
fSyiioclo cio ISOO. Le Synode de 1869 doit s’ouvrir, mardi 18 mai,
dans le temple do La Tour, par une, |irédication do M’ M. Prochot, Evangéliste à Gènes. L’ordre du jour de la nouvelle ses.sion synodale est, en
gros, le suivant:
I. Préliminaires ■. constitution de l’assemblée et du bureau de présidence etc.
II. ijeetnre et examen des rapports d’au moins deux églises et deux sta
tions désignées par le sort séance tenante.
III. Examen de la gestion de la Table, de la Commission d’Era.ngélisntion
et de la Commission des Hôpitaux.
IV. Rapports divers: 1°) Commissions des règlements organi(|ues; 2“) Discus.sion du règlement qui doit déterminer les conditions d’admission de
nouvelles paroisses; 3“) Projet de réorganisation des Ecoles secondaires;
en particulier, règlement pour le Collège; 4“) Rapport sur la proposition
de la Table relative à la bénédiction nuptiale ; 5" ) Enquête sur la paroisse
de Rorà; 6“) Rapport sur le projet de liturgie; Guida per le pubbliche preghiere ecc.; 7°) Rapports des députations envoyées au dehors; 8'’) Propositions diverses.
V. Nominations etc.
domsfonbance.
On nous écrit de La Haye.
Il y a déjà quelque temps, le vénérable secrétaire du Comité Wallon,
M' Mounier, résignait ses fonctions de pasteur à Amsterdam. Le parti libéral réussit à lui donner pour successeur M' Reville, pasteur à Rotterdam;
mais en suite de protestations dirigées contre son rationalisme bien connu.
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In nouvel élu a refusé d’accepter sa nomination. Les votes se sont portés
alors sur M' Valès, pasteur français, ai)partenant, lui a'ussi à ce qu’il paraît, au même parti dit libéral.
On nous écrit de Florence :
Il y a à Florence des professeurs d'histoire naturelle qui soutiennent envers et contre tous que l’homme n’est qu’un singe perfectionné, issu d’un
orang-outang ou d’un gorille. Mais il est aussi des savants du premier
ordre qui savent prendre la défense de l’humanité outragée.
En se tenant simplement sur le terrain des faits, M*" Parlatore a examiné
d’abord la question au point de vue de la structure du corps en général,
du crâne, de la main, du pied, et à tous ces égards il a démontré, avec
une clarté admirable, que des différences essentielles séparent l'homme du
singe. De la structure anatomique il a passé ensuite aux dons spéciaux qui
distinguent l’homme: la parole ou la voix articulée, l’iutelligence, la moralité,
la religiosité, toutes choses qüe l’on chercherait en vain chez les singes
les plus perfectionnés. ( Les détails prochainement).
Le savant professeur a été vivement applaudi.
On nous mande de Florence que le Comité provisoire de l'Alliance
Evangélique a reçu déjà 500 adhésions. La convocation du Comité définitif n’aura lieu qu’au mois de décembre, afin de lai.sser aux indécis le temps
et le . loisir de se décider ». — L’espace nous manque pour donner à nos
lecteurs le texte de la communication qui nous a été adressée. Nous le
ré.servons à un prochain numéro.
On nous écrit de tVlarseille;
Lorsque je vois arriver des Vaudois qui se proposent de se fixer à Marseille, j’éprouve toujours un serrement de cœur. La jeune fille surtout est
exposée aux séductions; bientôt elle prend le goût de la toilette; bientôt
elle est entraînée à l’Alcazar, au Casino, au Théâtre,.... par ceux-là même
qui lui devraient aide et protection. Ce sont nos jeunes gens des Vallées
qui, les premiers, la poussent dans cette voie.
Je n’accu.se pas tous les jeunes gens, ni toutes les jeunes filles du pays.
Je sais qu’il eu est, parmi eux, qui rougiraient de commettre une mauvaise action; mais ils forment, hélas! une faible minorité.
Voilà le côté sombre du tableau; je n’exagère rien, et il me serait facile de citer des faits prouvant que je suis resté au dessous de la réalité.
Mais tout n’est pas sujet de tristesse.
Les Vaudois de Marseille [sont l’objet d’une, sollicitude paternelle de la
part des pasteurs de l’Eglise nationale et de l’Eglise indépendante, MM.
Bézier, Blanc, Monod et Boubila, — et de la part de plusieurs membres
de ces mêmes Eglises, parmi lesquels laissez-moi vous citer. MM, Pernessin,
Stoker, Dubus, M'*® Martial (auj. M™® Weiss). Tous ces chers frères, et
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plusieurs iiutres dont le uoni in’éclia|)|)e, visittuit nos yeus, leur lisent
Parole de Dieu et prient avec eux. L’oii n’a |)as oublié la classe qui travaille
dans les hôtels et les cafés; il y a eu des réunions présidées à leur intention
par des pasteurs et par des laïques, et l’on se propose d’en avoir de nouvelles, plus à leur portée. C’est avec une sorte d’anxiété que l’tm cherche
les moyens d’atteindre les âmes de chacun d’eux. Aussi beaucoup de bien
a été fait, et plusieurs âmes réveillées â salut montrent leur foi par leurs
œuvres. — Laissez-moi adresser, en terminant, un appel à tous ceux ipii
prient, en les suppliant de se souvenir de leurs frères exposés ici A tant
de dangers !
Votre dévoué etc.
ÎP
ensec.
L’unité dans l’action et la concentration des efforts sur
un seul point, est une condition de force et de succès; la
division du travail est le secret des merveilleux résultats de
l’industrie moderne. Profitons de l’exemple , et que chacun
soit à son travail et s’y applique de tout son cœur : le ministre de la Parole, au service de la Parole: l’ancien, à
la direction et à l’administration ; le diacre aux œuvres de
miséricorde; l’instituteur, à son école; le professeur, à ses
cours; le magistrat, aux affaires publiques etc., le tout à
la gloire de Dieu et selon Christ. Alors l’Eglise vivra de sa
vraie vie et le corps de Christ « opérera son accroissement
» avec une force proportionnée à chacune de ses parties,
»pour s’édifier lui-même dans la charité».
fChrétien Etangélique, mars 1869J.
Chronique politique.
On attend avec impatience la composition du nouveau ministère que le
comte Menabrea a eu mandat de former. A cet effet, plusieurs personnages
politiques influents ont été appelés à Florence. Le roi n’attend que le dénouemeul de celte crise pour quitter la capitale. — La Chambre discute avec
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Imileur le btulget des affaires élraugères et celui de l’iustriiction (niblìque, Seii
comité particulier a terminé l’examen du projet de loi sur la profession du
notariat. On étudie au Sénat les dispositions fort importantes d’un futur còde
-forostier.
Une requête signée par l’archevêque et les évêques de la province ecclésiastique de Turin a été envoyée au Président du Sénat depuis le 21 avril dernier.
Tous ces monseigneurs, y compris celui de Pignerol, demandent le rejet du
projet de loi idéjà voté par la Chambre des députés concernant l’abolition du
privilège anciennement introduit en faveur du clergé pour le recrutement militaire. Cette requête formera un document précieux pour l’histoire. 11 (!st
improbable, pour ne pas dire impossible, que les pétitionnaires puissent obtenir
ce qu’ils désirent. Le sénateur Déforesta 'chargé par la Commission examinatrice de référer sur le projet de loi en question a déjà conclu en un sens tout
opposé au leur.
La mort de l’archevêque de Vercelli, Monseigneur d’Angennes, sénateur du
Royaume, décédé samedi dernier dans sa 88® année, mérite d’être rappelée
comme un rare exemple de longévité.
Le choc porté par un brigantin norvégien à un bateau à vapeur français', le
Général Abatucci, a produit le naufrage de ce dernier non loin des rivages de
la Corse. Une quarantaine de personnes furent victimes de cet accident.
■Sixlsso. Le Conseil fédéral a enjoint à Mazzini de porter son domicile
ailleurs que dans les cantons qui touchent aux frontières de l’Italie et de la
France. Les individus compromis dans le complot de Milan ont également
reçu l’ordre d’abandonner les cantons du Tessin et des Grisons.
Fraiioe. — La lutte électorale s’anime de tous côtés et absorbe toute
autre question. Le discours prononcé dernièrement à Chartres par S. M. l’Empereur démontre combien celui-ci s’en préoccupe. L’opposition n’agissant pas
d’un commun accord, remportera peu de victoires. Les urnes des électeurs
seront ouvertes du 15 au 23 mai.
lAelglqLiio. Les désordres provoqués par les ouvriers mineurs ont cessé.
Le calme s’est rétabli et les travaux ont recommencé. — La solution définitive
du différend franco-belge est encore loin d’être un fait accompli.
Aixfületorre. La Chambre des Communes a admis la première lecture
d’un bill de l’Attorneg général d’Irlande qui propose contre le major de Cork
la déchéance de ses fonctions actuelles et sa complète incapacité politique
pour leur exercice à venir.
Etats-Unis. — Le rejet fait par la presqu’unanimité des membres du
Sénat, du projet de convention préparé ,par lord Stanley et l’ambassadeur américain Reverdy-Johnson concernant l’Alabama, a eu un grand retentissement
en Amérique et en Angleterre.
M''iGeorges Perkius Marsh vient d’être confirmé par son nouveau gouvernement dans le poste d’ambassadeur qu’il occupe à ■Florence.
Pignerol, J. Ghi.xntork Iinpr.
A. Revel Gérant.