1
M. B. Léger, pasteur i "
2 copies
' ■
perrero
Année XXXIX.
28 Octobre 1904.
N. 44
sà
L’ÉCHO DES VALLÉES
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof.. Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Alex. Rivoir, instit., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables .... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMA IRP: :
A propos des prochaines élections politiques dans notre Collège do Briqnéias
— Méditation — Ouverture de l’Ecole
vaudoise de tliéologie — Echos de la
presse — Clironii|ue — Kouveilos et
faits divers — Revue Politique.
A pr>opos
des prochaines élections politips
BAXS
notre Collège «le Britinéras
T.es collaborateurs de notre modeste
feuille ont, en matière politique, ainsi
que dans tout autre question, la plus
ample liberté d’appréciation ; nous n’avons pas, à proprement parler, d’opinion préconçue vis à vis des partis
politiques qui divisent notre Parlement;
le caractère même de notre ])etit journal, est-il nécessaire de l’affirmer ? est
loin d’être politique. Nous n’entendoiis
cependant pas renoncer au droit, que
personne ne nous contestera, de dire
notre avis à l’égard des élections qui
vont avoir lieu, .surtout en ce qui concerne le collège qui nous touciic de
plus près.
Et d’abord, quelle est la couleur politique de la grande majorité dos électeurs de notre collège ? Ceux qui nous
en veulent de ce c|ue nous ne votons
pas au gré de leurs désirs, nous accusent de ne pias trop savoir ce que nous
voulons et de regarder souvent plus à
la per.sonne du candidat qu' au programme qu’il représente. Accu.sation
plutôt grave s’il y avouit lieu de la légitimer. Heureusement qu’elle est dénuée de fondement, ainsi que cela a
été démontré à plusieurs reprises et
ainsi qu’on va le prouver encore dans
quelques jours, i.es électeurs de notre
collège, de la partie lumte tout particulièrement, se réclament du parti libéral. Ni les rétrogrades, ni les conservateurs à outrance n’ont chez nous
droit de cité. Notre poj)ulation a foi
dans les revendications légilimc'.s de.s
déshérités du sort ; elle deniiuidc plus
de justice, plus de moralité en action.
Elle sympathise de grand cauir avec,
la classe ouvrière en tant que les exigences de celle-ci ne dépa.ssent pas les
limites de la plus stricte éijuité. Nos
électeurs soutiendront toujours volontiers de leurs suffrages un (iouvenn.'ment qui veut, coûte que coûte, .sauvegarder toutes nos libertés ; et c(î n'est
pas du pied de ces niontagm's que
partira jamais le cri dt; : Srrrev, les
frains. Mais il y ])lns (|u<> cela,. On va.
même parmi nous jusqu’à ap|jlaudir aux
partis extrêmes, lorsqu’ils luttent uni
quement pour le triomphe de la justice
et de la moralité et qu’ils démontrent
par les faits d’avoir à cœur les vrais
intérêts du peuple.
Alais nos bons montagnards n’entendent pas aller plus loin. Us n’ont
pas encore suffisamment évolué pour
SC mettre de propos délibérés avec les
fauteurs de désordres, avec les provocateurs de grèves, avec les ennemis de
toutes nos institutions, avec les dénigratcurs de l’armée, avec les révolutionnaires, en un mot, qui attendent le
salut de l’humanité d’une insurrection
générale. M. Ferri et consorts, avec
tout leur talent, toute leur éloquence
ne font pas notre affaire.
Qu’ il nous soit permis, de citer à ce
propos, le passage d’un article que la
Ijitnterna Pinerolene, publiait dans son
dernier numéro. « Notre collège, composé, presque essentiellement d’électeurs
qui sont de petits propriétaires, ne peut
pas abdiquer à ses intérêts les plus
légitimes et les plus vitaux, en .sympathisant avec les théories collectivistes
qui enlèvent à la propriété tout moyen
de se développer individuellement. C’est
]K)ur cela que les efforts de ceux qui
voudraient attirer les électeur du collège de Pignerol vers leurs aspirations
nébuleuses demeureront toujours impuissants. X
Ne dirait on pas que ce sont là des
mois écrits tout exprès pour notre collège aussi, où les petits propriétaires
sont pt'ut-ètre plus nombreux encore
(ju'à Pignerol ? C’ est dire que si un
candidat de cette espèce, ou s’ y ratlachant ¡¡ar quoique coté, venait à solliciter nos suffr.'igcs, nous lui répondrions poliment par un refus, fût-il
même recommandé chaudement par le
grand ])oiUi(c du socialisme révolutionnai l'c, l'hon. Ferri,
Celui qui a été notre représentant
politiijiie au cours des dernières législatures, 31. I<* (loel. Souli«3l', a nouvellement posé s;i candidature. Nous n’avons ])as à vous le présenter, ni à vous
énumérer les droits qu’ils s’est acquis
à notre )-econnaissance en sa qualité
de dé])uté. 11 il été assidu aux sé¿inces
du Parlement, quoi qu’ on ait pu «m
dire, et a soutenu par son vote éclaii’é
le meilleur ministère que ritalic ait eu
dejiiiis longtenijts, et qui, pour citer
enrore la Lantenia, « représente une
idée qui finira par li iompher ». Fit maintenant (]ue la lutte est engagée, sans
sous-('nten(lus, entre les amis de l’ordre
et (le la vraie liberté d’un côté, et les
l’iai tis extn'’mies de l’autre, les électeurs
d(3 noti'(i (;ollèg(; vont demeurer doubh-tiK'iil (Idèles à leur ancien député.
oiv
Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
Esaïe 21, 11.
Les portes sont fermées, les feux
éteints. La ville entière est plongée
dans l’obscurité et le silence. Seul, le
veilleur, du haut de la tour la plus
élevée, située au centre de la cité,
interroge de sa vue perçante les ténèbres
qui l’entourent. Aperçoit-il une lueur
sinistre jaillir d’une habitation, il s’empresse d’en avertir les hommes chargés
de courir aux incendies et de les éteindre
à leur début. Entend-il quelque rumeur
insolite monter des remparts, il donne
aussitôt l’alarme à la garnison qui dans
peu de minutes sera sur les murs, prête
à les défendre contre une surprise de
l’ennemi.
La sécurité de ses frères est entre
les mains du veilleur. Leur vie, leurs
bieu’b, leur liberté dépendent de sa
vigilance. Il sait quelle est sa haute
mission et l’écrasante responsabilité qui
pèse sur lui. Aussi ne cesse-t-il un instant de scruter l’horizon et de prêter
une oreille attentive au moindre bruit.
Tout accoutumé qu’il soit à la majesté
des nuits d’Orient, tantôt éclairées par
le firmament étoilé et tantôt d’une
noirceur d’encre, il sait trop bien ce
qu’elles réservent d’imprévu, dans les
heures les plus calmes comme dans
celles où le désert est plein des voix
effrayantes des bêtes fauves et du grondement du tonnerre, pour se départir
de son attitude. Il connaît trop les
mille ruses des hordes pillardes et
sanguinaires pour ne pas se méfier,
même du cri de la chouette et des
moindre.s ombres s’avançant dans la
plaine.
Du reste, lorsqu’il s’y attendra le
moins, la voix brève d’un chef le fera
tressaillir, en lui demandant : .Sentinelle,
que dis-tu de la nuit ?
Grâce à ses sens affinés par une
tension de tout son être, la sentinelle
vigilante et fidèle semble percevoir
l’imperceptible et discerner l’invisible.
D’après l’aspect du ciel et d’après la
direction du vent, elle peut aussi prédire
quel temps il fera, conseiller ou non
une cxi)édition lointaine.
Les paroles d’Flsaïe : Sentinelle, que
dis-tu de la nuit ? se rapportent à des
serviteurs de Dieu ! aux prophètes. Les
prophètes sont tous des voijanta par
excellence ; ils sont des sentinelles que
Dieu donnait à son peuple pour lui
montrer sa faible.sse, pour l’avertir des
dangers qui le menaçaient et pour relever son courage abattu par des proinc."(s('s. Dieu ouvre leurs yeux afin
cju’ils voient, ce qu’ils n’auraient jamais
pu voir par eux-mêmes : le péché,
c’est-à-dire le désordre et ce qui ne
doit pas être, avec toutes ses conséquences tragiques, et l’amour de Dieu,
remédiant au mal accompli par l’homme
et qui paraissait devoir être un mal
irréparable.
C’est au moment où le peuple hébreu
vit, sans s’en douter et sans s’en préoccuper surtout, dans la nuit profonde
de l’idolâtrie et de la corruption, que
surgissent dans son sein ses plus grands
prophètes. Sentinelles infatigables et
intrépides, ils ne cessent de faire entendre à leurs frères des paroles enflammées, apostrophes véhémentes parfois,
menaces terribles souvent, qui se terminent toutes par des appels aussi
tendres que ceux qu’une mère peut
adresser à ses enfants.
Comme la sentinelle qui veille sur
une ville ou sur un campement endormis
doit les tirer de leur torpeur dès qu’un
péril les menace, ainsi les prophètes
s’efforcent de faire sortir leurs concitoyens de l’apathie morale dans laquelle ils sont plongés. Les prophètes
sont des consciences, la seule conscience
qui parle encore, après avoir écouté
la voix de Dieu, parmi ceux qui, comme
ils le disent, dans leur langage pittoresque, « boivent l’iniquité comme de
l’eau » !
La prédication prophétique peut se
résumer en ces quelques mots : Dieu
est un Dieu saint qui abhorre le mal ;
mais Dieu est un Dieu miséricordieux
et il est prêt à pardonner à tous ceux
qui retournent à I.ui en sincérité de
cœur. Con\œrtissez-vous et Dieu sera
votre Dieu et vous serez son peuple.
La prospérité sera votre partage. Elle
ira toujours grandissant »
Mais les visions des prophètes ne se
limitent pas à l’avenir de la nation à
laquelle ils appartiennent. Au cas contraire, la Bible ne serait pas le livre
universel, contenant l’expression de la
volonté de Dieu envers tous les hommes.
Le regard des prophètes, de la sommité
où Dieu les a placés, porte plus loin.
Il embrasse les deux et la terre. Ils
voient dans la nuit qui les entoure,
mieux que les rouges lueurs des incendies allumés par les armées ennemies,
ils perçoivent mieux que les cris des
sacrificateurs qu’on égorge, que les
jilaintes des enfants arrachés à leur
mère et les gémissements des captifs
emmenés à Babylone ; ils voient une
nouvelle terre où la justice habitera se
substituer à la terre ancienne, souillée
par le péché, et ils entendent les accents
d’un cantique nouveau, chanté par des
hommes appartenant à toute langue,
à toute nation et à toute tribu, unis
entre eux par le lien de la paix. « V’enez,
montons à la montagne de l’Eternel,
afin qu’il nous enseigne ses voies et
2
que nous marchions dans ses sentiers ».
Les prophètes sont les écanyéliÿttiti de
l’Ancien Testament. Les perspectives
futures de l’humanité, qu’ils voient .se
dessiner dans le lointain, encore confusément, leur apparaissent si radieuses
qu’elles leur donnent le courage de
continuer leur ministère sans défaillance.
Comme le malade qui s’agite fiévreusement sur sa couche, sans y pouvoir
trouver le repos après lequel il soupire, éprouve un immense soulagement
en voyant les ombres de la nuit se
dissiper et l’aube blanchir à l’horizon,
ainsi l’aurore que les prophètes saluent
à distance leur donne la force de vivre
dans cette nuit où s’agitent les monstres hideux de l’ingratitude, de la corruption et de la férocité. Sentinelle, que
dis-tu de la nuit ? Elle est pleine de
ténèbres et de menaces de toute sorte.
Mais le soleil de justice se lèvera un
jour, radieux, éblouissant. Il portera la
santé dans ses rayons. <«. L’allégresse
et la joie s’approcheront, les douleurs
et les gémissements s’enfuiront » !
Il est apparu, lecteurs, Celui qui devait changer les angoisses oppressantes
de la nuit dans la sécurité du plein
midi. Il est apparu Celui qui a pu dire ;
«Je suis la lumière du monde» et que
les prophètes avaient annoncé.
Mais, l’écrivain sacré nous apprend
que les hommes ont préféré les ténèbres
à la lumière, parce que leurs œuvres
étaient mauvaises. Et, aujourd’hui encore, malgré la lumière que le christianisme a déjà apportée au sein d’une
humanité pécheresse et perdue, c’est
toujours la nuit qui règne.
Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? —
Le jour a commencé à poindre, mais
qu’il semble éloigné le plein midi, qu’elle
semble lente à frapper l’heure que les
prophètes ont saluée avec des tressaillements de joie, où le Règne de Dieu
sera venu !
Dans tous les siècles. Dieu a suscité
des hommes qui sont venus ranimer,
de sa part, les consciences émoussées
et rappeler à leurs frères leurs glorieuses destinées, en leur montrant les sommets qu’ils doivent gravir. Et s’il y a
peu d’âmes et d’esprits d’élite dont Dieu
fasse des prophètes, des apôtres et des
réformateurs, Dieu n’ en appelle pas
moins tous les hommes à être des sentinelles dans l’ambiant où ils se trouvent.
Leur voix n’est pas destinée à être
entendue par des milliers ou des millions de leurs semblables, mais ils doivent au moins se parler à eux-mêmes.
Il faut qu’ils veillent sur eux et sur
leurs plus proches.
Sentinelle, c’est-à-dire chacun d’entre nous qui nous réclamons du nom
de Jésus-Christ, que disons-nous de la
nuit ? Ne nous résignons-nous pas trop
facilement à vivre dans la lueur crépusculaire où nous nous mouvons ?
Sommes-nous avides d’alimenter nos
connaissances à la source de la lumière
et du savoir: Jésus-Christ, Celui auquel
tous les prophètes rendent témoignage ?
Il connait parfaitement l’homme, ses
besoins, sa faiblesse et les contradictions de sa vie. Il peut et veut sympathiser avec lui, dissiper les ténèbres
qui l’entourent, l’y faire marcher par
la foi. Il veut lui donner un fil conducteur qui l’empêchera de s’égarer
dans le labyrinthe où il est engagé.
Souvenons-nous qu’un chrétien doit
être une conscience et qu’une conscience que le cri: sentinelle, que dis-tu
de la nuit? n’éveille pas est une conscience morte. Il convient qu’elle soit
rendue à la vie pour reprendre sa tâche et nous pous.ser à l’iictioii, au bien,
au progrès, c’est-à-dire à tout ce qui
rapproche de Dieu, car c’est là le seul
progrès, digne de ce nom. La conscience du chrétien doit être une sentinelle vigilante et iidèle qui l’empêche
de devenir la proie du mal qui rôde
autour de lui, dans l’ombre, comme une
fauve aux aguets.
Que disons-nous, chrétiens, de la nuit
spirituelle et morale où gisent encore
un si grand nombre de nos frères? Sous
le vernis brillant de notre civilisation
que cl’ iniquités et de criantes injustices se cachent encore ! Avons-nous
une larme pour chacune de celles que
nous connaissons et un chant de triomphe à chaque nouveau coup porté à
l’ennemi ? Notre attitude, enfin, est-elle
celle de sentinelles qui se réjouissent
de tous les évènements qui hâtent la
venue du Règne de Dieu et qui gémissent de tous les obstacles qui s’opposent à la marche conquérante de
l’armée de Jésus-Christ ou sommes-nous
de ces disciples, partisans du christianisme confortable, pour qui l’Eglise est
un refuge au moment de la détresse
et une institution bienfaisante où l’on
sommeille, paisiblement, en temps ordinaire ?
L’attitude de tous les chrétiens devrait être celle de veilleurs, de sentinelles qui épient anxieusement la venue du jour, heureux d’en .signaler
l’approche et qui ne perdent rien des
symptômes qui l’annoncent du haut
de l’observatoire qu’ils se sont choisi.
Mais combien qui semblent ignorer
qu’une lutte ardente, terrible, sans trêve,
est engagée entre les ténèbres et la
lumière ! Tout près d’eux, néanmoins,
sous le toit qui les abrite, sauvent,
l’alcool, le jeu, la débauche, les mauvais
livres, l’oisiveté, l'ignorance, la superstition et le vice, sous toutes ses formes,
régnent en maîtres incontestés ! Le
disciple de Jésus-Christ ne se retranchera pas derrière ses occupations et
ses préoccupations, si légitimes qu’elles
soient ; il ne se contrmtera pas d’être
lui-même dans la luuiière • il saura trouver le temps de s’occuper des affaires
de son Père, dès que le cri : sentinelle,
que dis-tu de la nuit ? aura trouvé un
poignant écho dans son cœur. Rien de
ce qui se passera autour de lui, pour
le triomphe de la cause de Celui qui
a dit: «Je suis la lumière ilu monde»,
ne le laissera désormais indilîérent.
Il suivra les péripéties de la lutte
haletante entre les ¡)iiissances des ténèbres et l’Evangile, (jni est la lumière.
Il s’y sentira eng'agé personnellement.
Cette lutte et le sentiment de sa responsabilité seront une de ses meilleures
sauvegardes. Lire les journaux, [tour
lui, ne sera plus uniquement un moyen,
parmi plusieurs auti'cs de tuer le temps;
les informations (pi’il y trouvera tie
seront plus pour lui un .simple outil
do travail ; en les lisant, il verra se dérouler, jour après jour, devant lui l'instoire du monde et il sera saisi [tar
cette pensée .solennelle qu’il peut être
avec chacun de ceux ((ui partagrent sa. foi
et ses espérances, un ouviâer avec Dieu».
V^ous savez, disait Jésus, aux sages
et aux iiitelli'ctuels de son époque, vous
savez fort habilement [)roiiosti([uer (piel
tcm[)s il fera, en oh.sei'vant ras(.iect du
ciel, mais vous êtes avtuigles loi'S(|u’il
s’agit des cho..es .spirituelles. Vous ne
savez [tas discerner les .signes de.s temps.
(rardons-nons de inériier le re[iroclic
d’égctïsme et d’indolence que Jésu.s adressait à ses contemporains.
Notre époque marque une crise, dans
l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui
tout se hâte et tout semble se précipiter vers de graves solutions. Jamais
peut-être n’y a-t-il eu, dans un sens,
autant d'inconscience dans le débordement du mal, et jamais non plus les
masses n’ont autant aspiré vers des réalités et vers la vérité. On se bat aujourd’hui en Extrême-Orient, comme
on se battait hier dans l’Afrique du
Sud et, d’autre part, le souffle de fraternité qui passe sur tous les peuples
de la terre, à l’heure actuelle ne nous
permet-il pas d’espérer que, bientôt, les
nations forgeront des hoyaux avec leurs
glaives et des serpes avec leurs lances?
Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? —
On raconte que Napoléon surprit une
sentinelle endormie dans une de ses
promenades nocturnes qu’il se plaisait
à faire parfois dans le camp plongé
dans le repos. S’étant penché sur le
coupable, l’empereur fut touché de l’air
de jeunesse et de fatigue du délinquant.
Il ramassa son arme et monta la garde
pour le factionnaire infidèle, auquel il
sauva ainsi la vie.
Ce qu’un grand Capitaine fit un jour
pour un de ses soldats, Jésus-Christ le
fait pour nous tous qui, comme jadis
ses disciples, ne savons pas veiller une
heure avec Lui.
Emilio Pons.
OuYerture de l’Ecole vaudoise de tliéoloéie
L’ouverture des cours dans notre
Faculté a eu lieu le mardi i8 courant
devant une nombreuse assemblée et
bon nombre d’étudiants, avec l’intervention de la plupart des pasteurs évangéliques établis à Florence.
I.a cérémonie, présidée par le modérateur de notre Eglise, a commencé
par un culte très court, suivi de quelques paroles du président exprimant
ce qui était dans le cœur de tous, les
sentiments de profond regret, causé
par le récent départ du doyen de nos
professeurs, M. le doct. Emilio Com’oa,
et de reconnaissance non moins vive
pour le travail si important que notre
regretté frère a accompli en sa double
qualité de professeur et d’historien.
M. le pasteur Auguste Meille, chargé
par le Conseil de l’Ecole de prononcer
le discours d’inauguration, s'est acquitté
d’une manière aussi touchante que distinguée de cette tâche en faisant revivre devant nous celui qui vient d’entrer dans son repos.
Nous ne .saurions reproduire ici, même
d’une manière succincte, le beau di.scours de M. Meille, que les lecteurs
trouveront, du reste, dans la dernière
livraison de la llivhla Cyi»thma.
Outre les huit ou dix pasteurs vaudois, un nombre à peu près égal de
ministres appartenant à des dénominations diverses avaient tenu à témoigner
par leur présence de l’estime qu’ils
nourrissaient pour le professeur Comba
et de l’intérêt qu’ils portent à notre
Ecole. Invités à adresser la parole à
l’assemblée, MM. Zanini, de l’Eglise
des .Frères, Arbanasich et Renzi de
l’Eglise baptiste, le doct. Lessing, de
l’Egl. Allettiande, Beruatto de l’Egl.
méthodiste é[>isco[)alc, André de l’Egl.
réformée suisse, et Roch, de Neuchâtel,
ont successivement ex[)rimé les sentiments de vif regret que tous les chrétiens évangéliques ont éprouvé à l’ouïe
que le docteur Comba, dont la parole
éhxpientc et les savants écrits avaient
été en bénédiction à des multitudes, ve
nait d’être retiré d’une manière si inattendue.
Il n’est pas nécessaire d’ajouter qu’il
n’y a eu qu’une voix pour témoigner
à la vénérée veuve et à la famille de
M. Comba la plus vive sympathie.
Il y a longtemps que notre école
n’a plus compté un nombre d’étudiants
aussi considérable que celui de cette
année. Outre ceux qui sont inscrits en
2.e et 3.e années, la recrue nouvelle
est de six ou sept, ce qui donne un
total de seize à dix-huit. Le chiffre
précis ne peut encore être donné par
la raison que tel candidat pourrait être
appelé sous les armes.
J.’abondance d’élèves est loin d’être
un mal, mais les ressources dont le
Conseil dispose sont mises à une rude
épreuve. Malgré la suppression de subsides que le Conseil a déjà opérée, il
reste encore quelques milliers de francs
à trouver. Si parmi nos lecteurs quelqu’un SC sentait appelé à aider le Conseil ou bien à fournir une bourse à un
étudiant de son choix, il s’acquerrait
I par ce fait la vive reconnaissance de
la Faculté.
Vu qu’il était à peu près impossible
de refournir immédiatement la chaire
d’histoire d’un professeur titulaire, le
Conseil a pourvu de son mieux à ce
que les cours fussent régulièrement donnés. M. le professeur Luzzi, s’est volontairement chargé d’enseigner l’histoire ecclésiastique, tandis que MM.
Geymonat, Bosio et Meille donneront
chacun de leur côté une heure consacrée à quelque cours secondaire. Cet
arrangement ne laisse pas en souffrance
l’école et donne le temps à l’église de
choisir convenablement le troisième
professeur. ***
Echos de la presse
Morale et Religion.
Du Relèvement Social.
.. Morale et religion, ce sont deux
termes dislinctr, mais, pris chacun dans
sa plénitude et sa perfection, ils sont
étroitement solidaires, et chacun d’eux
est indispensable à l’autre pour qu’il
puisse atteindre son plein épanouissement.
Sans la morale, la religion s’évapore
dans le vague d’une sentimentalité qui
devient aisément purement esthétique,
ou elle tombe dans la superstition, dans
le formalisme, quand elle ne verse pas
dans les plus scandaleuses aberrations.
Inutile d’aller fouiller dans l’histoire des
religions : oserai-je dire — tout en respectant les nombreuses individualités
fortes et morales que contient le catholicisme — oserai-je dire que l’église
catholique fournit de.s preuves à foison
de ce que j’avance ? I.aissons dormir
le passé : des éyénements récents inspiraient ces jours-ci à M. Cornély les
réflexions suivantes : « Les mœurs du
.Saint-Office ont dû oblitérer dans les
âmes romaines les notions de l’équité:
cette idée, par exemple, qu’un coupable
doit être convaincu avant d’être puni
et que les tribunaux doivent démontrer
la culpabilité de.s gens qu’ils frappent».
Mc permettra-1-on deux traits personsonncls ? Voici le premier: le professeur
de philosophie d’un enfant c[ui me tient
de près lui enseigne qu’autant que
possible il faut se pa.sser de mentir,
mais qu’enfin lorsqu’il paraît bien que
le mensonge ne doit pas être nuisible
3
' à la société, on peut se le permettre,
à condition de ne pas abuser. Ce professeur est un catholique convaincu et
• pratiquant ; j’aimerais mieux, pour l’enfant auquel je m’intéresse, un professeur
de philosophie parfaitement incrédule
en religion, mais disciple de Kant en
morale, ou adepte de la pure et simple
«morale indépendante» de 1870. Et
voici mon scond trait ; il y a quelque
temps j’ai entrepris une enquête sur
un sujet de psychologie religieuse ;
j’ai eu la bonne chance de tomber sur
un prêtre loquace et comphdsant, qui
m’a raconté un grand nombre d’histoires
fort curieuses où le mensonge organhé
délibérément par des curés, des évêques
jouait un rôle de tout premier plan.
Et comme, en le remerciant des documents précieux qu’il me fournissait,
je lui exprimais ma surprise de cct
emploi officiel et patenté du mensonge
il répliqua.... en s’étonnant de mon
étonnement et en me faisant observer
que cet emploi du mensonge rentre
inéluctablement dans l’art du gouvernement ecclésiastique.... Ces deux faits
se rapportent à la même forme du mal
moral : le mensong'e. Il ne serait pas
difficile, hélas ! d’étendre la sphère
d’une documentation de ce genre. Et
si j’ai parlé de l’Eglise catholique, c’est
parce qu’elle m’apparaît comme le type
le plus réussi de ce que peut devenir
une religion divorcée d’avec la morale,
mais je n’ai pa.s besoin qu’on m’ap-,
prenne que je trouverais des cas de
ce genre dans toutes les Eglises officiellement constituées. K’insistons pas
davantage et hâtons-nous de conclure
sur ce point que, sans la morale, toute
religion court le risque de s’évaporer
en mysticisme esthétique ou de se solidifier en formali.sme de rites et de
superstitions ou de se corrompre en
pourriture morale ou collective.
Bien des personnes seraient disposées
à m'accorder ce point qui répugneraient
à m’accorder la proposition inverse. Et
cependant j'estime la réciproque aiis.si
vraie que le théorème. Dans sa « Déclaration morale de la Ifibre-Penséo », publiée récemment par la Ilaixim, i\f.
Georges Renard écrit : « J.a Religion
n’est pas, comme elle se vante de l’être,
l’indispensable soutien de la morale ;
au contraire, si l’iinc soutient l’autre,
la Religion est plutôt le lierre et la
morale le chêne ». Cette image n’exprime qu’une moitié de la vérité. Religion et morale sont choses mutuellement solidaires et interdépendantes.
Satis la religion, la morale court le
risque de s’évaporer dans une élégante
et délicate culture esthétique, de substituer le régime du beau au régime du
bien, ou encore de se suicider ellemême en identifiant le bien à l’utile,
en sacrifiant l’idée do hi justice obligatoire, du respect et de la dignité des
personnes aux déductions ou inductions
relatives à l’intérêt individuel ou à l’intérêt public. Et cela n’est pas une supposition en r air..........................
Pour l’œuvre de moralisation, une
prédication vraiment morale est indispensable, mais une prédication exclusivement morale est insuffi.saiitc. Et
ceux qui la croiraient suffisante... je
crains bien qu’ils n’aient encore fait
qu’une étude superficielle de l’humanité
et n’apprccicnt pas à leur tri.ste valeur
la force et l'étendue des instincts animaux et grossiers qui s’agitent da.ns
le cœur humain.
Pour l’œuvre de moralisation, ce n’e.st
pas trop, à mon sens, d’une actiijn religieuse. Seule la religion me semble
capable de maintenir sans fléchissement
l’idéal moral ; et seule aussi elle me
semble ca])able de fournir les forces
requi.ses pour le faire toujours plus passer dans les faits. I.es destinées prati(|nes de la morale pitrfaite m’apparaissent liées aux destinées pratiques
de la religion parfaite, laquelle se confond pour moi avec le Christianisme
authentique..........................
Henri Bois.
C H îD) I Ü Ij l'I
iii.stniCtion secondaire. — Les leçons ont régulièrement recommencé dans
nos établissements d’instruction, i.e lycée a 18 élèves, le gymnase 61, l’école supérieure de jeunes filles (i.re année
normale), 10 et l’école latine 30, Le
corps enseignant s’est accru d’un nouveau professeur. Nos lecteurs savent
qu’à la suite du concours qui eut lieu
il y a un peu plus de deux mois, M.
Edouard J.ongo avait été nommé à la
Tour. Mais accédant au désir de la
Table, il a bien voulu rester encore un
an au Pomaret. C’e.st M. le docteur
Jean Balme qui occupe provisoirement
le poste auquel M. Longo a été nommé.
Saiiit Jean. — Samedi 15 courant
à 3 h. dans les salles de l’Union Vaudoise, la Zambézia a tenu une réunion
pour donner la bienvenue à M. le missionnaire l.ouis Jalla. Bon nombre de
dames et demoiselles étaient présentes.
Il y eut des chants, une prière et deux
mots du pasteur, et des rafraîchissements. Mais ce qu’il y eut de plus intéressant ce fut le récit que M. Jalla
nous fit du grand et beau voyage qu’il
a fait pour visiter les principales missions de certaines régions de l’Afrique
jusqu’à l’Ouganda.
Quel encouragement pour nous que
d’entendre d’un des nôtres qui les a
vues, les merveilles que Dieu accomplit
au milieu des païens !
Dimanche dernier 23 courant, la chaire
dc.s Blonats fut occupée par M. J. D.
Rivoir professeur émérite.
Vüliii’ Péli.s. — M.me Adèle Tron
Tundi 2:\ c., à deux heures de l’aprèsinidi, à l’âge de 52 ans environ, M.me
A. Tron, pasteur, s’endormait dans les
bras de son Sauveur, après une longue
maladie de plus de trois mois. Ce départ laisse un grand vide dans l’Eglise
du Villar dojit elle faisait ¡lartie dès
sa jeune.sse. Lille de pasteur, ensuite
femme (fc pasteur, M.me Tron comprit
quelle était sa tâche et elle s’en ac(jiiitta noblement, et au delà de ses
forces. Simple, affable avec tout le
monde, il me semble la voir encore
parcourir la vaste paroisse, entrant dans
la demeure du pauvre et de l’affligé,
y apportant secours et encouragement.
Malgré une telle activité, elle trouvait
le temps pour s’occuper de l’enfance
et de la jeunesse. De l’enfance en dirigeant une nombreuse école du dimanclu', et de la jeunesse en pourvoyant
des places honorables à plusieurs jeunes
filies, soit en Italie, soit à l’étranger,
.lit <|ue (lirons-nous encore de l’activité
de la elière dérunt(! comme présidente
(le rUnion Clirétiennc des Jeunes filles
et (.ie la Zambézia ? Ici aussi comme
ailUmrs, (|ue de bien, que d’encouragements 1
En un mot M.me Tron a été un
instrument béni entre les mains de
Dieu pour attirer plusieurs âmes à Lui.
Elle n’est plus sur cette terre, mais
nous savons qu’elle jouit maintenant
d’un doux repos auprès de son Dieu
et qu’au ciel nous la reverrons un jour
si nous sommes fidèles comme elle l’a été.
Nous terminons ces quelques lignes
écrites à la hâte, en priant le Seigneur
de vouloir bénir dans cette douloureuse
circoupiance la famille en deuil et les
parents, leur assurant notre simpathie
chrétienne. J. B.
La sépulture a eu lieu mercredi à 2
heures. I.es membres de l’église du
Villar étaient venus en très grand nombre donner un dernier témoignage d’affection et de reconnaissance à celle qui
avait consacré à la paroisse la meilleure
partie de son activité, et exprimer leur
sympathie à leur pasteur et à sa famille. Il y avait aussi beaucoup de personnes venues des paroisses voisines,
et même de loin, et l’assemblée réunie
au presbytère d’abord puis au cimetière
pour écouter les paroles de consolation
et d’espérance était des plus nombreuses qu’on eût jamais vues au Villar.
Le service funèbre a été célébré à la
maison par MM. les pasteurs Pascal et
Ilug-ou, et au cimetière par MM. Pons,
Teof. Gay et P. Lengo. Nous renouvelons à la famille affligée l’expression
de notre plus vive sympathie.
Prali. — Dimanche dernier a eu
lieu l’installation du nouveau pasteur
M. Jean Bonnet. Malgré le temps pluvieux l’assemblée était fort nombreuse
et écouta avec le plus vif intérêt les
deux discours du pasteur installant (M.
Teolilo Gay secrétaire de la Commission
exécutive) et du pasteur installé auquel
le Consistoire et la paroisse firent le
plus cordial accueil.
La mère et deux sœurs de M. Bonnet
assistaient aussi à l’émouvante cérémonie. Dieu veuille exaucer toutes les
prières qui Lui ont été adressées en
cette circonstance !
Praïuol. — M. le pasteur Eugène
Revel, consacré au synode dernier a
été désigné par l’Administration pour
occuper provisoirement le poste de pasteur c Pramol, laissé vacant par la démission de M. Marauda.
Rodoi'ct. — M. le pasteur Frédéric
Balmas, nommé récemment au poste
de Rodoret, a célébré, le 20 courant,
son mariage avec M.lle Emma Bo.sson,
de Commugny) Canton de Vaud). Nos
bons vœux et cordiales félicitations.
Nouvelles et faits divers
D’après VIùx juive de Chicago, de
i8q5 à Kjoi on a baptisé dans les
églises évangéliques des Etats Unis
1072 Juifs. Il y a actuellement 118
sociétés et 836 missionnaires qui travaillent à la conversion des Juifs.
— La liberté de conscience et de
culte fait des progrès réjouissants dans
rAincriqiio Méridionale. Le ministre
de l’Instruction Publique du Chili a
déclaré que la classe de religion au
Lycée de demoiselles doit être volontaire. Par conséquent, la directrice
pourra inscrire les jeunes Allemandes
protestantes qui désirent suivre ces cours
et que la question religieuse retenait
jusqu’ici.
A Macau, Brésil, un jeune agent de
police, qui s’était converti à l’évangile,
a refusé de s’agenouiller à la messe.
Conduit en présence du capitaine il
donna les explications voulues avec |une
telle fermeté que le capitaine publia
cet ordre du jour. «Dorénavant lè soldat
NO 241/620 sera dispensé d’assister à la
messe, vu qu’il a déclaré qu’il est évangélique.
D’après un ordre de la police de
Buenos Ayres, les Evangéliques sont
complètement libres de prêcher l’Evangile sur les places publiques. La police
reconnaît que cette prédication leuj
épargne bien du travail.
Depuis que l’Uruguay est un état
indépendant, il y a eu non moins de
vingt-six mouvements révolutionnaires
ou de guerre civile. On assure que la
paix est proche. En attendant, nos
frères vaudois du Rosario ont dû enregistrer la mort du lieutenant François
Long, tombé en combattant à Tupambat
dans les troupes du Gouvernement.
Des troubles ont recommencé en
Chine contre les étrangers. Au KiangSi, dans le Tchéu-Fou et le Ché-TchéouFou, les brigands ont détruit les églises
et les hôpitaux des missionnaires catholiques. Au cours d’une émeute, le
tao-taï a été tué, ainsi que deux officiers. Plus de 30 soldats et 100 brigands sont morts en combattant. Toutes les maisons de chrétiens ont été
brûlées ou pillées. Les rebelles sont plus
de 10.000 armés de fusil. — Des missionnaires belges ont aussi été tués dans
la province de Hou-Pé — Vingt missionnaires protestants américains ont
dû quitter Taming-Fou, dans le PéTchi-Li, à cause de l’attitude menaçante
de la population.
On a découvert au centre de la Palestine, sur l’emplacement de l’ancienne
Méguiddo un sceau sur lequel sont
gravés ces mots : « A Shama, serviteur
de Jéioboam ». On suppose qu’il appartenait à Jéroboam II, roi d’Israël.
Apologue arabe.
Le vieux sage Hassan était assis sur
le seuil de sa porte, quand il vit passer
trois jeunes gens qui semblaient très
pressés.
Cherchez-vous quelqu’un, mes fils?
leur dit-il.
Je cherche le Plaisir, répondit le
premier.
Et moi les Richesses, car c’est seulement avec elles qu’on trouve le plaisir,
fut la réplique du second.
Et toi, mon petit ? demanda Hassan
au troisième.
Je cherche le Devoir, dit celui-ci
modestement. Et chacun continua son
chemin.
Plus tard, dans son terrestre voyage,
Ha.ssaii rencontra trois hommes.
Il me semble, mon fils, dit-il au plus
vieux, que tu es ce jeune homme qui
poursuivait le Plaisir. L’as-tu trouvé. ?
Non, mon père, le Plaisir est un
fantôme qui s’évanuit quand on s’en
approche.
— Tu n’as pas suivi le bon chemin,
mon hls.
Et toi, comment as-tu réussi ? demanda-t-il au second.
Le Plaisir n’est pas avec les richesses,
fut sa réponse.
Et loi ? continua le sage en s’adressant au plus jeune.
Comme je marchais avec le Devoir,
le Plaisir se tenait constamment à mon
côté, répondit-il.
Il en est toujours ainsi, dit le vieillard. Le Plaisir ne se laisse pas atteindre
4
r
quand on le cherche pour lui-même.
Alors, il ne donne que son ombre. Il
va la main dans la main avec le Devoir,
et ceux qui ont fait de celui-ci leur
compagnon, ont aussi la société du
Plaisir.
L’Ami de la Jeunesse
Sommaire du Numéro d’OctoLre.
La vocation de Susanne (fin) — Une
Bible au IV.e siècle en langue vulgaire
— La poésie dans l’histoire — Phénomène magnétique dans l'Atlantique —
Le repos des métaux — Le pain, poésie — Le départ deç hirondelles —
L’oie — S. Coloraban — La dernière
vigne de Paris — L’excellence de l’Ecriture Sainte — La vitesse des poissons — Poissons grimpeurs — Chrétiens et catacombes (chateaubriand) —
Un fleuron de la mission Sud-Africaine
— Coccinelle et ses amis, fin — La
population de Berlin — Des termes
employés à propos de l’ivoire — Au
Vénézuéla — Conseils à de futurs
ouvriers.
MINPRVA rivista delle riviste
mmtnYM Anno XIV.
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risparmiando al lettore tempo e denaro e dandogli modo di tener dietro al movimento del
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Revue Politique
A peiue le décret de dissolution de la
Chambre eut-il paru au Journal Officiel,
tous les députés présents à Rome se
hâtèrent de regagner leurs collèges respectifs dans le but de travailler leurs
électeurs ; tous sauf une dizaine peut-être
à qui une élection semblait devenue par
trop problématique. Aux anciens candidats
sont venus s’ajouter ou plutôt s’opposer
les nouveaux pai‘ luilliers, à telles enseignes que quelqueB-une.s de nos grandes
villes ont, pour leurs cinq ou six collèges,
de vingt à trente candidats cliacuae,
Mais il n’y a rien là qui ait lieu de nous
étonner. Plus ça cliange et plus c’est
la même chose. Iteureux pays qui n’a
que l’embarras du choix parmi la foule
de citoyens tous lionnêtes, tous compétents, tous désintérosscs qui sollicitent
l’honneur de consacrer leur activité au
bonheur du pcuiplo ' Et nous ne nous
étonnons pas davantage de i’apatliîo désormais légendaire des partis constitutionnels, ni de l’activité fiévreuses des
partis subservifs. C’est aussi là de l’iiistoire ancienne. On crie, on s’agite, on
prend de saintes résolutions an nionient
suprême du danger pour se laisser regagner par rindill'éreiice et retomber dans
l’apathie, si tôt qu’il est pas.sé.
Mais les adversaires no chôment pas
eux ; et s’ils ont la ounviction bien arrêtée
de pouvoir compter sur riudoleuce des
constitutionnels, ils ne s’agitent pas moins i
en faveur do leurs eandiduts, connue si !
tout le succè.s devait dépendre d’eux
seuls. Yoilà pourquoi ÎM. Een-i a pu dire
avec sa belle coniiaiice, que le parti so- '
cialistc revieudj'a à la Chambre au moins
triplé. Si la Oiioae arrive, les partis de
l’ordre n’aiirout qu’à se frapper la poitrine, vu que jamais élection n’a été
faite à un moment plus favorable qtour
lutter victorietisemeiit avec leurs adversaires. Toute prévision à l’endroit du
résultat définitif serait prématurée, mais
on croit pouvoir affirmer cependant que
la majorité ministérielle va s’augmenter
encore de quelques imités. Los membres
du Cabinet, estimant que le rapport qui ’
accompagnait le décret de dissolution
contient les parties essentielles de leur
programme, s’abstiendront de prononcer j
des discours ¡tolltiquc:-, à l’oxccptiuri de I
M. Ronchetti, ministre de (tr. et Justice.
— Une importante discussion vient
d’avoir lieu à la Chmubrf fi'aiiçaise sur la j
politique ecclésia.-^tiqiie du (iouvernoineiit.
Les débats qui ii’ont pas duré muius do
deux jours, ont fourni à plusieurs orateurs
— MM. Ribot, Beschanel, Hubbard, Baudry d’Asson — l’occasion de manifester
leurs vues particulières à l’endroit du
conflit entre la France et le Vatican, et
à M. Combes l’opportunité de prononcer
un de ses meilleurs discours où il a traité
à fond la question depuis ses origines.
C’est donc en parfaite connaissance de
cause que l’assemblée a pu se prononcer,
et approuver par 325 voix contre 237
la rupture des relations avec le Vatican.
Ce n’est pas encore la dénonciation du
Concordat, réclamée, à la stupéfaction
générale, par M. Desclianel, mais on est
sur la bonne voie pour y aboutir, vu que
les déclarations de M. Combes que la
Cliarnbre a approuvées contenaient cette
affirmation catégorique '. « 11 n’est pas
plus possible de maintenir le système
concordataire actuel que de songer à
établir un régime concordataire nouveau.»
— La Russie s’est mis dernièrement
une mauvaise alfaire sur les bras, bien
malgré elle, on peut l’en croire. La fameuse
hotte de la Baltique qu’on dit toujours
prête à partir pour l’E. Orient, mais qui
ne sait jamais se décider, faisait le 23 c.
une croisière sur les côtes orientales de
l’Angleterre. A 220 niilloa au R. E. de
rembouefiure de l’Humber, elle aperçut
une fiottille de bateaux pêcheurs anglais
qu’elle prit, à ce qu’il semble, pour des
navires japonais ! Appréhendant une attaque, la Hotte russe fit feu sur la pauvre
flottille, coula deux bateaux et continua
le bombardement l’espace de vingt minutes, malgré les signaux de détresse
que l’obscurité de la nuit empêchait probablement de distinguer. Une vingtaine
de blessés anglais et deux morts furent
le résultat de cette regrettable méprise
qui provoqua dans toute l’Angleterre la
plus vive indignation. Bes explications
furent exigées immédiatement par voie
diplomatique, et la Russie qui est dans
son tort ne va pas marchander les excuses, n’iiyaiit nullement besoin de provoquer de nouveaux griefs de la part
d’uiie puissauco avec laquelle elle entretieut déjà des rapports plus ou moins
amicaux.
— La dernière sanulante bataille de
Mandchourie semble avoir momentanémenti
épuisé les forces des belligérants et calmé
leur ardeur belliqueuse. Dans la dernière
huitaine on ne signale que quelques i
petits engagements d’avant garde, quel-f
ques captures de canons et la réoccupa-f
tien de Tanou-Poudza par les Russes,
Dans l’entre-temps les deux armées se
ravitaillent et se préparent pour une
prochaine reprise d’armes.
j. c.
Vaudois de Marseille.
Mouvement du 25 août au 25 septembre
Baptêmes: Delphine Malan, Paul Grill,
Marius Blanc — Mariages: Jean Bouchet et Jeanne Barus, Benjamin Villiclm et Marie Pascal, Jacques Ribet
et Marie Louise Giachero — Décès Î^/
Honorine Baumier Y.ve Rolland, 76
ans; Camille Verne épouse Roland,
53 ans
Horaire d’été
La Toa'r-Pignerol-Turin
accél- accél. feat.(l)
La Tour 6.10 7.40 8.Ü0 12.15 1,5.32 19.10 20.15
Briqué.a«/ “• l»'’« 20.r
\ d. 5.,37 8.2 ¡ÍU 12.44 15..58 19.41
Pignerol / ^'’^2 ‘20..3 20.55
l il. 6.7 S.22 9.31 13.13 16.20 20.12 21.2
Turin 7.26 9.13 10.55 14.,32 17.32 [21.35 22.2
(1) Jours de fêts des »lois de juillet, août et septembre.
Turin-Pignerol-la Tour
Bviqu
La Tt
accél* accél.
5.35 9.15 12.5.J 16 — 17,35 19.49
/ a.' 0..56 10.36 11.2 17.21 18.21 21.2 4
V d. 7.5 10.-Ì5 M.IO 17-31 18.28 21.11 ]
c «. 7.27 n.7 14.28 17-53 18.56 2133 j
V d. 7..30 Il 10 14.30 17.57 18.58 21-88 !
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