1
Année Dixième.
PRIX »‘aBONNKMÉNT PAR AN
Italie . . . . L. 3
l'oua i<i8 ph,va Hul'Uniuii
<io poste ... * 8
Ainefiijue . . » 9
l>n «’»»bonne :
^^our r/îiiflrieu»' libeiî MM. les
paàteiVTM ét (ea tibt-aires de
Torre Heliice.
t*our J’iiiv/tfi-’ienruii Uiireau d'Ad ministittiion.
N. 49.
Un oii plnsieurs nmbéroH separós, demandés avant le urap« 10 cent ohaenn.
Annonces ; -r> oentmies paf 11 H ne.
I Les d'a>'\ieMt se tout par
lettre recomnmiiU^# ou par
ma>uinlii sur le Bureau de i’«vüSa Arpemfna.
Pour la RÉDAtrnON s’adreeset
ainsi: A la liirec^ion du 2^dWoitip
PoiJiareitn fPiiii©r«»llo) Italie;
Tour l’ADMlNISTRATlON adres*
ser ainsi; A rAdjiiinistratioi» du
Téìììoiìi, Poinaretto ^PiùeroloJ
Itàlîe.
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LE TEMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vou
aerei /éiuútus. Aütiss 1, S.
Sujuaiiiia vérité avec la chatHé, Eph iv, J5
5 Décembre. Les conditions de l'électorat
dans les paroisses de l’Eglise Vaudoise. —
r.onis Monastier. - A quels moments fautil raconter riiistoire sainte aux enfants ? —
Trembl,üj)j.en(, de terre. — Petites nouvelle.s.
Variétés. — Pensées. — Revue politique.
5 r>éoeml3r*ô
Les condílións de l'éleclurat
daos les paroisses
' de l’Ëglisé Vaudoise
, (Suîie).
Qui dit église, dit assemblée;
or on ne peut pas raisoiinabiement
tenir pour membre d’une assemblée
quiconque se tient obstinément à
l’éjciart par indifférence, par aversion, ou par mépris; c’est ce
qu’il serait inutile de démontrer ;
le plus simple bon sens suffit
pour le comprendre. Et si cela
est vrai pour toutes les assemblées, de quelque nature qu’elles
soient, cela est surtout évident
pour les assemblées religieuses.
Lors donc que notre Eglise, en
se donnant une constitution, a
imposé à ses membres et à quiconque demanderait à s’unir à
elle, le devoir d’en professer les
doctrines, elle a très certainement
entendu par là exiger d'eux non
pas un acte-isolé, accompli au
moinent de leur admission, mais
une manifestation prolongée et
constante de leurs croyances religieuses, c’est-à-dire, la participation à tous les actes par lesquels l'Eglise elle-même atteste
sa foi et ses principes ecclésiastiques.
Entre tous les actes par lesquels une église chrétienne se
manifeste comme telle., il en est
un dans lequel se résument les
trois choses dontSt. Paul d,ît qu’elles
demeurent: là foi, l’espérance et
la charité, ou Tamour (rCoa. xui.
13): c’est la Sainte-Cène, ou la
Communion. La foi à l’expiation
par le sang de Jésus-Chrî'st c’est
le foûdèraent unique dé l’Eglise
2
yvAy> ^ i'VA/VW
386.
’ WV^«AA»^/V^J^ArLA n.
A AA.A>»LA.A^A.Í^AAAy^Ay^'V
chrétienne; avant d’être accepté
sans réserve comme docteur,
comme Seigneur et roi et comme
modèle, il faut .que Christ le soit
comme victime de propitiation
par son sang. A ne considérer la
Cène que comme une commémoration de la mort du Sauveur,
jusqu’à ce qu’il vienne (1 Cor. xi,
26), ou comme un acte d’obéissance ,à la parole: «Faites ceci
en mémoire de moi» (Ltic xxn,
19), l’obligation pour tout chrétien d’y prendre une part active,
nous parait incontestable et cette
participation est, plus encore que
l’assistance aux cultes ordinaires ,
une profession de foi nécessaire
pour être reconnu comme membre
de l’Eglise.
Nous n’ignorons aucun des prétextes que l’on allègue pour expliquer et si possible pour justifier
l’abstention absolue ou l’accomplissement très irrégulier de cet
acte central du culte chrétien et
nous ne perdrons pas notre temps
à les énumérer pour les combattre,
sachant que la plupart de ces
excuses reviennent à ceci : * Nous
n’eu sentons pas le besoin; nous
n’avons ni faim ni soif, oe qui
revient à dire: nous ne pensons
pas que le Christ ait réellement
dû mourir pour, nous qui aurions
pu être réconciliés autrement avec
Dieu, si tant est que nous fussions en guerre aveô lui. Ni faim,
ni soif de pardon, de paix, de
vie d’espérance et de félicité,
c’est une bien triste condition
d’âme; ce qui n’empêche pas que ce
ne soit celui d’une multitude de
gens se disant chrétiens.
Dans cette multitude il y a beaucoup d'hommes de 25 ans et au
dessus, qui dans nos paroisses
exercent le droit électoral ou demandent à en être revêtus. En
vertu de l’article de notre Constitution qui exige des membres de
l’Eglise vaudoise qu’ils en professent la foi, nous affirmons que
ces hommes, avant d’être électeurs, doivent remplir les conditions pour être membres , soit de ,
l'Eglise, soit de la paroisse, et
qu’ils ne peuvent continuer à être
revêtus de la capacité électorale
qu’en tant qu’ils persévèrent dans
la profession publique de la foi
de leur église.
Nous n’ignorons pas que certains de nos frères dont nous
ne mettons pas en doute le sérieux
chrétien, se font scrupule de nous
suivre jusque là et de considérer
la participation à la Cène du
Seigneur comme une obligation
imposée' à tout racheté de CHrist
et membre de son Eglise. Pour
eux c’est plutôt un précieux privilège dont on doit être heureux
et reconnaissant, mais qui ne
peut pas être imposé comme devoir. — C'est bien ainsi que nous
l’entendons; aucun des invités au
grand souper (Luc xiv, 16) n’a été
contraint de se rendre à l’invitation; ils ont eu la liberté de
s’occuper de leurs propres intérêts
matériels qui leur tenaient plus
à cœur, mais aussi aucun d’eux
n’a goûté de ce souper.
Il va sans dire que la grâce ue
s’impose pas par la contrainte;
mais aussi quiconque la méprise,
ou tient pour une chose commune
3
-387
et profaue le sang de la nouvelle
alliance, répandu pour la rémission des péchés, ne devra s’en
prendre qu'à lui-même s’il continue d’être étranger à cette alliance. Et s’il ne remplit pas les
conditions prescrites parla société
religieuse au sein de la quelle il
est né, il ne doit pas trouver
étrange que cette société ne lui
reconnaisse pas le droit de concourir à son administration.
A Dieu ne plaise que nous voulions encourager l’hypocrisie et
imposer à qui que ce soit l’accomplisseraent d’un acte religieux
grâce auquel il acquerra certains
droits et certains privilèges. Nous
voudrions au contraire que, dépouillant le mensonge, chacun parlât en vérité à Dieu, tout d’abord,
qui sonde les cœurs et les reins,
puis à son prochain puisque
nous sommes les membres les
uns des autres. Ce que nous désirons ardemment et que nous souhaitons du fond du cœur aux
membres de notre chère Eglise,
c’est que chacun s’efforce de se
mettre bien au clair quant â ses
croyances, religieuses, à l’étendue
de ses convictions, au fondement
de ses espé^rances, au principe
même de sa vie intérieure, comme
de ses actions, se mettant bien
dans l’esprit qu’à de grands
privilèges correspondent de sérieux devoirs, et que c’est en ne
négligeant rien de ce qu’on a
reçu que l’on se met sur la voie
de recevoir davantage.
LOUIS III0K4STIER
Nous nous bornons à publier aujourd’hui la ieUre par laquelle notre
compatriote Mr. le pasteur Parander
nous annonce la mort de cet excellent serviteur de Dieu, de ce Nathanaël dans l’esprit duquel il n’y avait
point de fraude et dont le cœur débordait de bienveillance et d’ardente
charité.
Il a occupé une très-bonne place
au sein de l’Eglise libre du Canton
de Vaud; il y comptait trop d’amis
— quoique là plupart l’aient devancé
— pour que nous n’ayons pas bientôt
sur cette carrière pastorale si bien
remplie une notice à laquelle nous
nous empresserons d’emprunter tout
ce qui sera de nature à intéresser
nos lecteurs des Vallées.
Nous offrons à la famille de notre
défunt frère et ami l’expression de
notre plus vive sympathie.
Brenlea (près Moudon) 28 novembre 1884.
Très-honoré Monsieur,
.l’ai assisté hier à Payerne aux
funérailles d’un homme oui sera
certainement regretté en Italie comme
il l’est en Suisse par tous ceux (jui
l’ont connu.
C’est Louis Monastier, le fils de
notre historien, celui que nous avons
vu à nos synodes, la figure rayonnante de bonheur, se réjouir des
progrès accomplis par notre Eglise
aux Vallées mêmes et dans le reste
de l’Italie. Vous êtes plus que moi,
au courant des faits qui le concernent
et vous raconterez, sans doute, pour
l’édification des lecteurs du Témoin,
une vie si admirablement et honorablement remplie. Ces lignes ne font
que vous retracer à la hâte l’événement à la fois attristant et consolant
de la journée d’hier.
11 y avait de la tristesse dans les
cœurs, à la pensée qu’il ne serait
plus donné aux parents et aux amis
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388
du bienheureux défunt, de jouir et
de profiter de sa bienfaisante conversation, du charme que la foi, une
douce piété et une âme aimante répandaient sur toute sa personne.
Mais cette tristesse était tempérée
par la pensée consolante que ce bon
et digne vieillard, ce fidèle et vaillant
serviteur de son Maître avait terminé
en paix une carrière longue et bénie,
)’emplie jusqu’au dernier jour de
bonnes œuvres et d’utiles travaux (Í).
Il y avait aussi une consolation cl
une grande instruction dans le fait
que tout Payerne s’est associé à la
famille et aux parents pour honorer
la mémoire d’un liomme au cœur
large et chaud qui s’était concilié la
sympathie de toutes les classes de la
société.
Un tel fait honore non seulement
l’homme profondément chrétien et
l’Eglise dont il était l’un des derniers
fondateurs survivants, mais aussi
l’Eglise nationale qui était représentée dans celle solennité par dix
pasteurs accourus de près et ae loin,
et qui, dimanche dernier, en priant
dans le temple de Pcayerne pour ce
vénéré frèi'c mournnl_, lui avaient procuré une des dernières joies qu’il
ail éprouvées ici-bas.
Le service funèbre eut lieu dans
la modeste chapelle de l’Eglise Libre
et fui présidé par M. le pasteur
Giiénod (le Montreux et clos par une
prière de M. le pasteur Duplan de
Moudon; mais la chapelle était loin
de contenir la foule qui était accourue
(le bien des villages pour donner uB;
i dernier adieu à ce vieux et valeureux
témoin de Christ. Gel adieu, prononcé
sur la tombe par le pasteur national.
M. Joraini d’Aveuches, fut aussi bref
(jii’émouvanl parce qu’il partait d’un
cœur trop ému. ^
^]} Moiirtstier a pu envoyer, quelques
jours avant sa mort à la Conauiissior) .synodale
de l’Kglise Libre, le manuscrit d'un Mffnioirc
sur la fondation de cette Eglise.di)nt il avait
bien voulu se charger et qu'il a rédigé,
malgré soiî état mala-tlif pendant oes Jerniers
mois.
Un intervalle d’un quart d’heure
au moins s’étant écoulé entre la fin.
du culte à la chapelle et le départ
du convoi funèbre, je me serais senti
pressé de dire (quelques mots de
rinlérêt que le ciéfunt portait aux
Vaudois du Piémont et à la cause de
l’Evangile en Italie; mais, craignant
d’être indiscret, je me réservai in
pelio de vous écrire ces, lignes en
laissant aux représentants attitrés de
notre Eglise le soin de témoigner
publiquement de sa vénéralion, cl de
sa reconnaissance envers un Vaudois
suisse cuii était par le cœur un Vau- ,
dois du Piémont èt un ami de l’Italie.
« Que je meure de la mort du juste,
et que ma fin soit semblable à la
sienne».
Agréez,
Voire Dévoué
J. .I. Paranber.
A dUELS lOIlËPiTS
fauMI racoitter l'histoire sainte
aux ciifanis?
La parole de Dieu die-raème nous
répond par ces mois : « Tu aimeras
l’Eternel ton Dieu de tout ton cœur,
de toute Ion âme et de toutes les
forces; et ees commandements que je
le prescris aujourd’hui seront dans
ton cœur; lu ' les inculqueras à tes
enfants, et lu en parleras quand tu
te tiendras dans ta maison, quand tu
le mettras en chemin , (juand tu le
coucheras et quand lu te lèveras... ».
En tout temps, en toute occasion, il
faut que les parents înslrnisenl leurs
enfants, leur inculquent les commandements de Dieui et leur en parlenl.
Or quel meilleur moyen de leur parler
des comraandemenls de l’Eternel, que
de leur raconter des faits qui s’y rapportent constamment?
Il est vrai qu’àja maison et an-dehors, nos occupations nous empêchent
très souvent de nous occuper de nos
enfants; mais que d’occasions, et de
5
bonnes occasions, nous laissons échapper de les instruire en leur i'aisanf.
connaître les récits, les enseignements
de la Bible.
Sans tenir compte des moments qui
doivent être tout spécialement destinés
à la lecture de la Bible et à la prière,
combien de lois les parents ne pourraient-ils pas communiquer à leurs
enfants les enseignements de la parole
de Dieu?
Les enfants se trouvent à la maison
avec leur mère, ils s’amusent, ou bien
ils sont aussi occupés à de petits travaux, et certaines fois iis ennuient
par leur tapage. Si leur mère avait
la présence d’esprit; de leur raconter
de temps à autre quelque petit trait
se rapportant aux choses les plus familières, quel gain pour eux et pour
elle! La noie d’huile est vide, ou
presque,ou bien elle.est encore pleine,
mais seule, voilà une occasion de
raconter deux beaux récits de l’Ancien
Testament; Elieel la veuve deSarepta,
Elisée et la veuve dont le 'créancier
voulait prendre les deux enfants. —
La lampe va s’éteindre faute d’huile,
cela rappelle la parabole des dix vierges. Prenez les choses les plus ordinaires et les plus familières: le pain,
le sel, le levain, la farine, la marmite
qui bout et l'écume, le feu et les
cendres, la lampe, le mortier, le vase
d’huile odoriférante, tout peut donner
lieu à un enseignement. Mais quelle
est la mère qui saura profiter de toutes
les occasions pour in.siruire son enfant? Non pas celle qui est ignorante
ou vaine, ou paresseuse, ou sans connaissance de la grâce et de la vérité,
mais celle qui a reçu Jésus-Christ pour
son sauveur et soir rnaître, et qui est
nourrie de la parole do Dieu.
Dans nos vallées, les enfants passent
la plus grande partie de leur temps
en campagne, travaillant avec leurs
parents dés que leurs forces leur permcllent de se rendi'e utiles. C’est ici
que les occasions de raconter les choses
merveilleuses de Dieu, abondent. Les
Jiisloires de laboureurs sont nombreuses dans la Bible. Caïn, maudit
à cause de son horrible péché; Lsaae,
qui sous la bénédiction de Dieu a
recueilli cent pour un , Gédéon qui
ballail le blé sur son aire, 8aül, Elisée
et d’autres fournissent de beaux récits. El les bergers, que d’excellentes
choses ils ont à nous apprendre! Abel,
Abraliam, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse,
David... et Jésus, le bon berger qui
donne sa vie pour ses brebis. Où trouver en d’autres livres des faits qui
puissent commnniquerune instruction
et une éducation plus sérieuses et plus
élevées que celles qui découlent de la
vie de ces hommes et de l’homme dont
le nom est le Sauveur? Mais il y a
plus: lorsque le père défriche son
champ, sème, sarcle son'blé, le moissonne ou le bat, lorsqu’il fauche son
herbe, coupe un arbre, lorsqu’il taille
la vigne ou un arbre fruitier, il peut
mettre sous les yeux de son enfant
quelques-uns des plus beaux enseignements de ta Bible. Pour cela, il ne
faut pas être négligent du grand salut,
il faut l’avoir reçu, et faire pénétrer
chaque jour dans sa mémoire et dans
son cœur les choses qui ont été autrefois écrites pour notre instruction.
Ce qui précède nous dit déjà que
ce n’est pas la Bible qui manque de
faits et d’enseignements aptes à former la meilleure éducation, mais que
c’est nous parents qui ne savons pas
nous en servir pour notre bien et celui
de nos enfants. Nous le saurons d’autant mieux si nous observons que les
Saintes Ecritures n’onl pas seulement
des récils concernant les laboureurs
et les bergers, mais chaque classe de
personnes : les rois, les juges, les gouverneurs, les militaires de tout grade,
les docteurs, et cela va de soi, les
pasteurs et les évangélistes, les marchands, les pêêheiirs et nous n’avons
pa.s la prétciUion de les nommer toutes,
nous serions surs d’en oublier plus
d'une.
L’histoire sainte a donc des richesses
pour tous, il est bon de le rappeler
même aux meilleurs des parents, afin
quediacun en profite pour soi et pour
ses enfants. Les moments ne manquent
pas à la maison, en campagne, en
voyage.... il faut racheter le temps,
saisir l’occasion, avec la présence
6
.390^
d’esprit que communique un cœur
rempli d’amour et de la sagesse qui
gagne les âmes. J. D.
Tremblement de terre..
Dans la nuit du 27 courant, .â 11,27,
une Ibrte secousse ondulatoire fut
sentie à Turin, k Coni, à Suse, dans
nos Vallées cl ailleurs encore. Les
secousses de Irernblement de terre
laissent une impression que l’on n’oublie pas facilement; elles font le sujet
des conversations pendant longtemps
et nous pensons en entretenir aussi
les lecteurs du Témoin. Nous le ferons
en retraçant successivement les pensées et les sentiments que ce phénomène a réveillés en nous.
Nous ne nous cachons pas de dire
que Tun des premiers sentiments qui
s’empare de nous lorsque nous sentons notre maison trembler, et avant
môme que nous ayons eu le temps
de réfléchir, c’est la crainte; et nous
en savons plus d’un qui a regardé
anxieusement autour de lui pour savoir par quel côté sa chambre commencerait à s’écrouler. Celle crainte
se manifeste à des degrés différents
selon que nous sommes enfants de
Dieu, mondains ou incrédules. L’enfant de Dieu éprouve une crainte moins
grande que tous les autres, car il sait
que l’Eternel règne, que toutes choses
sont en , ses mains , et que rien ne
saurait nous survenir sans sa volonté
et sans sa permission. Toutefois, meme
l’enfant de Dieu n’est délivré de toute
crainte que lorsqu’il est arrivé à la
perfection et que le péché ne se trouve
plus en lui. Le mondain qui tremble
jusqu’à voir ses genoux se> heurter
l’un contre l’autre lorsque la puissance de Dieu se manifeste à lui,
quand ce ne serait que par une main
qui écrit sur la paroi, est saisi d’une
grande frayeur lorsqu’il sent sa couche
trembler, et qu’il se trouve en présence de la mort.
Et l’incrédule^ ce prétendu esprit
fort qui se vante de n’avoir peur de
rien, saVez-vous quelles paroles sortent
parfois de sa bouche lorsqu’il se trouve
tout à coup en présence d’un danger
imminent?
— Mon Dieu! s’écrie-t-il dans sa .
détresse, lui qui en son langage insensé avait dit en son cœur qu’il n’y
a point de Dieu. Il y a donc un Dieu,
meme pour l’incrédule.
Le tremblement de terre s’explique
scientifiquement, disent ceux qui
veulent tout expliquer indépendamment de la religion. Quelque volcan
est en éruption quelque fois sur la
terre, et nous en sentons le contrecoup, les gaz dilatés par la chaleur,
et emprisonnés dans les entrailles de
la terre cherchent une issue, et ne la
trouvant pas toutde suite, ils secouent
la croûte terrestre et la font trembler.
On écoute celle explication, on l’admet
comme vraisemblable, mais la crainte
reste, ce qui veut dire que la science
ne peut tout expliquer.
— Mais c’est tout simple, dit un
autre qui connait tout juste assez de
philosophie pour s’éloigner de Dieu,
mais pas assez pour s’en approcher,
cette crainte qui s’empare de vous ^
c’est la peur de mourir, car l’on sait
que maintes villes ont été renversées
par le tremblement de terre, que en
l’an 79 üne grande éruption du'Vésuve a renversé Pompei, llerculanum
et Stable, que tout récemment encore
des milliers de personnes ont péri en
quelques instanls dans l’ile d’Ischia
par suite d’un tremblement de terre.
Et lorsque l’on voit des îles est des
montagnes surgir ou disparaître tout
à coup, la peur d’être englouti vivant
comme le ÎFurent Dathan, Abiran et
Coré est une chose bien naturelle.
Mais encore cela n’explique pas tout,
car il reste la peur de mourir, il reste
le roi des épouvantements.
La présence du péché explique,
mieux que la science, cette frayeur
qui s’empare de l’homme puisqu’elle
est plus grande en celui qui a plus
gravement péché. En présence d’un
danger imminent, d’un avenir inconnu
et menaçant, la cd'n.science se réveille
et l’on sent que c’est une chose terrible que de tomber entre les mains
7
A /V^,AA ^ J
.391^
VLAAAA* *AA.A^'
du Dieu vivant, avant que»nolie réconciliation soit faite avec, lui.
C’est cette même crainte qui saisira
ceux qui se cacheront dans les cavernes et entre les rochers des montagnes, et qui disent aux montagnes
et'aux rochers Tombez sur nous, et
cachez nous de devant la face de celui
qui est assis sur le trône et de devant
la colère de l’Agneau {Apoc. VI, 6).
(A suivre). E. Bonnet.
Petites nouvelles
Eglise indépendanle de Neuchâtel.
Celte jeune église compte actuellement 2^ paroisses dont 42 possèdent
déjà des temples ou des chapelles.
Elle vient d’inaugurer à Neuchâtel
une salle de conférences qui a coûté
la somme de fr. 440.000, et peut
contenir plus de 800 personnes.
Le nombre des électeurs est de
3383. Le dernier Synode a décidé
que. l’on ferait aussi désormais la
statistique des femmes qui se rattachent à l’église, \ chose que l’on
n’avait pas cru prudent de faire
jusqu’ici de peur de troubler la paix
des familles.
La faculté de théologie compte 46
étudiants et en a déjà inscrit 400
sur ses registres depuis sa fondation,
en 4874.
Intolérance au Canada.
VAttrore de Montréal (lisons-nous
dans VEglise Libre), nous apporte
la nouvelle de troubles grave.s, survenus dans cette ville à l’occasion des
prédications de M. Chiniquy.
Cet ancien prêtre canadien, âgé de
76 ans, devait prêcher dans l’Eglise
presbytérienne de Saint-Jean sur le
sujet de la tempérance. Avant l’heure
du service le temple fut envahi par
plus de 450 étudiants de la Faculté de
médecine catholique. Quand M“' Chiniquy monta en chaire, ces fidèles
cléricaux se mirent à faire un vacarme
elTroyable, insultant le prédicateur,
chantant des chants obscènes, brisant
les vitres, etc. , et empêchant d’une
manière absolue la célébration du
service annoncé. Grâce à l’énergique
intervention du maire et de la police
de Montréal, le service put être repris
dans d’autres locaux le 6, le 7 et le 9.
Mais les émeutiers avaient la rue, où
ils assaillirent la police et blessèrent
plusieurs agents. Voilà comment les
catholiques canadiens entendent la
liberté religieuse.
Caisses d’épargne. — L’institution
des caisses d’épargne postales a fait,
Earmi nous, de réjouissants piogrès.
eur nombre s’est élevé de 4989
(en 4876) à 3584 (en 4883). Les
sommes déposées qui étaient, en
4876, d’un peu plus de 3 4|2 millions
de francs, se sont élevées en 4883
jusqu’à plus de 405 4[2 millions.
Vbifà qui est un meilleur moyen de
s’enrichir que le Regio Lotto!
Le régent Poucet. — Les journaux
s’occupent du cas lamenlabîe du régent Poncet de Césane. Il avait, pour
tout potage, un honoraire de fr. 650!
Mais, pendant cinq ans, il aurait été
obligé de payer tout, le vin que buvaient à l’auberge le syndic et les
conseillers communàhx. A la fln, il
s’est fatigué et les Autorités ont dû
se mêler de la chose.^ S’il en est
ainsi, il en valait bien la peine, car
le fait est scandaleux pour le Piémont.
Et l’on dit que ce n’est pas le seul.
Population des Etats-Unis. — La
Klalion de la grande République
-Américaine est loin d’être homogène. D’après le recensement de 4880
elle peut se subdiviser de la manière
suivante:
Natifs nègres . . . . 6.566.000
Indiens civilisés . . . 64.000
Nés d’étrangers ou tout
au moins d’un parent
étranger ..... 44.922.000
Natifs Américains. . . 2^601.000
Total .
50.453.000
8
. 39â
Les quinze millions d’élrangeis
d’originese composent essentiellement
d’Allemands et d’irlandais qui ont
conservé leur esprit de nalronalilé à
un haut degré
F*eiis»é©s
Il sufiit qu’un homme se corrige
avec la même sévérité avec laquelle
il reprend les autres et qu’il excuse
ceux-ci avec la même indulgence qu’il
a pour lui-même.
Proverbe chinois.
Peut-être sera-ce dans la voie des
services rendus à la société contemporaine par sa charité, que l’Eglise
va retrouver ta meilleure et la plus
sûre démonstration de la vérité crirélienne dans le monde.
Oscar ValieMe.
,L’école doit surtout apprendre à
apprendre et poser solidement la
base'd’étudesultérieures personnelles,
spontanées: autrement ous’arrêterailon ? Vmet.
On réfute les erreurs ; on ne réfute
pas les passions Vinet.
De quelle liberté sommes-nous libres
quand nous ne savons pas être justes?
i'inel.
Eeüue ))oUtt(fue
ttaiie, Une députation du Sénat
cl de la Chambre a été envoyée au Roi
pour le remercier du courage et de la
^ générosité dont il a fait preuve en
visitant les cholériques de Busca et de
Naples. Le Roi a répondu qu’il n’avait
fait que son devoir et qu’il avait eu la
satisfaction d’admirer le dévouement
de plusieurs personnes soit à Naples,
soit à Busca. Il a saisi l’occasion qui
lui était offerte pour recomma nder soi l
au Sénat, soit à la Chambre des députés
de seconder le gouvernement dans la
réalisation des mesures hygiéniques
indispensables pour prévenir le retour
du fléau. L’on croit que ces mesures
seront volées avant les vacances de
Noël.
La promenade aux flambeaux en
l’honneur de LL MM. renvoyée à cause
du mauvais temps, a parfaitement
réussi un soir de cette semaine.
La Chambre des députés a accepté
la proposiliou du gouvernement de
mettre à la tête de son ordre du Jour
la loi sur les chemins de fer.
t-'r€ênce. — Le Ministère a obtenu
de la Chambre des députés les crédits
demandés pour la guerre du Tonquin
et de la Chine.
Angleteri'e. — Gladstone a obtenu
des divers parties de la Chambre des
communes l’assentiment aux modifications à la loi électorale.
On n’a pas de nouvelles de l’expédition de Wolseley.
AtieatMffMe. — La conférence an
sujet du Congo a terminé son travail
et a pris de.s résolutions libérales.
EliKATA-COliRIOE. - N. 48, page STS,
6.me ligne imiter, lisez; inviter.
Les livres suivants sont en dépôt
chez le libraire Gilles à La Tour, à
la typographie Cliianlore et Mascarelli
à Pignerol, et chez le pasteur de
Pomaret.
1. P. Gilles, Histoire des Eglises. Vau
doises. 2 vol. prix L. 5.
2. La glorieuse rentrée par Arnauh.
1 vol. prix L. "1,60.
3 Second livre de lecture française.
1 vol. prix cent. 50; le cenl L. 40.
A. Choix liés cantimtes pour les Ecoles
du dimanche. Prix : cent. 40 ; les
, cent L, 30.
5, Poésies françaises, premier degré.
Cent. 15; L. 12 le cent. ,
6. Poésies françaises, second degré.
Cent. 25; L. 20 lé ceiiL *
Eiinest Robert, Gérant e( Administrateur.
Pignerol, Imprim. Cliiantore et Mascarèlli.