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Seconde Année.
21 Avril 1876.
IS. 16.
Journal de T Égalise Évangelîqne Vandoise
Pataissant chaque Vendredi
VouD me ierei témoin». Actes I. 8.
Suivant la vérité avec la charité.
Prix dr l'rbonnriikmt par AN
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Etats-UniR .... » 8
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SomxiiaJz'e.
L’Espagne et la liberté religieuse.— Je
sais (jne naon Réilenapteur est vivant,
— Les jnifs lie Paiestine. — Le temple du
Serre. — Nouvelles religieuses et faits divers. — Pensées. — Revue politique. —
SonscriptioDS.
L'Ësiliigae et la liberté religiease
Deux évènements qui, pour n’avoir
pas fait beaucoup de bruit, n’en ont
pas moins une très-grande importance,
viennent de se passer coup sur coup en
Espagne. L’un est la démission offerte
et acceptée du ministre de la marine,
le seul des memltres du cabinet Canovas qui , à l’endroit de la liberté
religieuse, inclinât vers les idées ullranionlaines. L’autre est la conférence
de plu.« de quatre heures qui eut lieu,
immédialemcnl après, enlie la plupart
des membres du Minislère et la Commission constiliilionnelle, et dans laquelle onl été arrêtées, à runanimité,
les résolutions suivantes :
« Le Gouvernement et la Commission sont d’avis que l’inviolabililé la
plus entière doit être assurée aux temples et aux cimetières, de façon qu’aucun Espagnol, ni étranger, ne puisse
être inquiété au sujet de ses croyances
religieu.>-es, du moment qu’elles n’ouiragent point la morale chrétienne ;
et que tous les citoyens peuvent prélendie aux charges et emplois de l’Etal,
quelle que soit leur croyance.
i II est évident que la loi respectera
également les actes religieux des lidèles
qui, soit par la pre.«se, soit par la parole, défendront leur foi, en se soumetlant toutefois aux lois louchant la
la presse et les réunions publiques,
1 Les dissidents pouiroiU avoir des
cimoliércs pai liculiers, dont l’inviolabilité sera garanlie, pourvu qu’ils répondent aux exigences de l’hygiène et
de la salubrilé publique ».
Le correspondant madrilène du Journal de Genève, au quel nous empmnIdiis ce.s détails, fait sur ces résolutions
les léflexions ci après qui ne sauraient
éire pins jnsles; «C’est, écrit-il, rie
l’avis lie Ions les gen« sensés, iin grand
triomphe remporté par l’esprit de liberté contre celui de l’intolérance, qui
fait en ce moment-ci les pins grands
efforts pour renverser son rival. Il faut
être sur les lieux pour comprendre,
dans tonte son étendue, la force de
volonté qu’a dû et doit déployer M'le
président dn Ministère dans une question où il a contre lui le clergé, la
noblesse, les grandes dames, les dévole.s et les populations des campagnes ».
Nous ajoutons que ce qu’on peut
soubaiier de mieux à l’Espagne, sous
ce rapport, c’est, avec la continuation
au pouvoir d’un premier Ministre comme M. Canovas de Caslillo, un roi qui
ait ne fût-ce que la moitié de celle
loyauté h maintenir sa parole qui a
si jiislcinenl vain à Vietor Emmanuel ü
le surnom de Re galantuomo. La ConsliUilion qui nous régit ne contient pas,
à l’endroit de la liberté religieuse, la
qnalrième partie des garanties qui s’exprimenl dans les lésolnlions que nous
avons rappoiTées. Malgré cela, que Dieu
accorde à l’Espagne d’en avoir une qui
vaille celle dont nous jouissons en Italie,
et ce sera fioiir tous les chrétiens évangéliques, et pour nos frères espagnols
en particulier, un puissant motif de
louer Dieu et de lui rendre grâces !
Je sais qoe moa RédempleDr
est vivant.
Lire Job. lU, 35. 26.
Job, privé dp ses biens, de son '
bétail, de sa maison , de ses en- i
fants et meme de l’affection de sa
femme, trouve encore sa consolation dans le fait que son Rédempteur est vivant. Si nous sentons
que Dieu est avec nous, pourquoi
nous affliger ? Si le monde te méprise, si les amis t’abandonnent,
si les hommes hautains t’affligent
sans sujet, pourquoi t’abats-tu
mon âme ? Attends-toi à Dieu, son
regard est la délivrance même.
{Ps. 42, 6).
Affligé, malade, abandonné, exposé aux critiques mêmes de ses
amis, Job s’en appelle au Rédempteur. Non pas au proche parent
qui avait le droit de rachat sur
la possession vendue pour cause
de pauvreté (Lkvit. 25. 25), mais
au Messie, au Rédempteur qui
demeurera le dernier sur la terre,
au Dieu qu'il verra de sa chair,
après que sa peau aura été détruite (v. 26). Le Seigneur Jésus
qui était vivant au temps de Job,
comme aujourd’hui, comme éternellement, se manifestait de temps
à autre par des visions aux patriarches. Job rempli de l’esprit
prophétique voit à travers les siècles le Rédempteur sortant de son
tombeau, il en annonce la résurrection.
Mon Rédempteur est vivant,
s’écrie-t-il. 11 est vraiment ressuscité , il a vaincu .la mort , il
triomphe du tombeau. Et ce Rédempteur est mon Rédempteur ;
non seulement celui de l’humanité
on général , mais le mien. Quel
bonheur ! 11 me sauve du péché
et de la condamnation, il me reçoit dans sa famille, dans sa maison, à sa table, dans sa communion.
,/e h sais, s’écrie le patient patriarche. L’espérance et la foi remplissent son cœur. Il est heureux.
Il ne dit pas je suppose, je m'imagine, j’espère, non, il dit je sais.
Et celte foi inébranlable dans le
Rédempteur ressuscité , cette foi
qui pouvait consoler un homme
dont les souffrances sont devenues
proverbiales, remplira aussi depaix
ton cœur angoissé. Il te suffit
d'avoir confiance en ce Sauveur
qui peut commander aux vents et
apaiser les Ilots orageux de ton
âme.
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LE TÉMOIN
Qu'elle était éclairée l’espérance
de Job ! qu'elle était ferme sa |ui !
De l’époque reculée où il vitrait,
son regard plein de confiance traiis-perce les siècles et à travers le
sépulcre lui fait voir le Rédemp*
leur, sa résurrection, la nôtre, une
vie nouvelle et heureuse où l’âme
est réunie au corps glorifié en la
présence de Dieu.
Sans la lumière du Sinaï, sans
la révélation écrite, sans le récit
évangélique , Job savait que son
Rédempteur est vivant et qu’il le
contemplerait dans sa future existence. Et nous, témoins des choses qu’il voit de loin , nous qui
possédons > la lampe qui éclaire
dans un lieu obscur • (2, Pibr.
1, 19), nous qui avons la parole
de Dieu qui est « une lampe à
nos pieds et une lumière à nos
sentiers • ( Ps. 119, 105), nous
qui sommes c environnés d’une
si grande nuée de témoins » Hébr.
12, 1), nous qui avons les preuves
les plus évidentes d’uu fait accompli, ne croirions nous pas que
le Rédempteur est vivant? n’aurions nous pas confiance dans le
Sauveur ressuscité?
— Oui ! 11 est vraiment ressuscité, Notre foi n’est pas vaine.
Je vis, dit-il, et vous vivrez aussi.
(Jean 14, 19). Je suis vivant: j’ai
été mort, mais maintenant je suis
vivant aux siècles des siècles et
je tiens la clef de l'enfer et de
la mort. ( Apoc. 1, 18 ).
Nous le verrons avec les yeux
de notre chair, lorsque celle-ci
aura été glorifiée par la résurrection, quand ce corruptible aura
été revêtu de l’incorruptibilité, et
que ce corps mortel aura été revêtu de l’immortalité. (1, Cor.
15. 54).
Il transformera notre corps vil
pour le rendre conforme à son
corps glorieux. (Philip. 3,4).
Consolez vous les uns les antres
par ces paroles. (1, Thés. 4, 18).
m JUIFS DE PALESTU^E
Nos lecteurs liront avec un douloureux intérêt les détails qui suivent , que nous empruntons à l’Eglise Libre, sur la condition des
Juifs dans leur pays d’origine;
La condition des Juifs en Palestine
est déplorable, moins à cause de leur
état matériel , qu’à cause de leur dégradation moiÀle. Gela ressoi i du rap
rrt d’un Israélite anglais distingué,
Saïquel Montagli, délégué nar une
société Importante pour s’enquérir exatement des faits.
M. Montagu était parti persuadé que
les bruits répandus contre le Juifs de
Palestine par différents voyageurs provenaient de juges superficiels ou prévenus. Sans compagnon M. le D. Ascher,
secrétaire des Sinagogues Unies d’Angleterre, homme rempli d’amour pour
le judaïsme, savant et judicieux, partageait ses sentiments. Les récits qu’ils
ont faits à leur retour ont produit une
impression aussi profonde que pénible;
en voici le résumé.
Les Juifs de la Palestine semblent
voués à un incurable paupérisme; Ce
ne sont pas seulement les vieillards ,
les malades , les infirmes qui vivent
d’aumônes; mais tous, à tout âge et
en toute condition, du berceau à la
tombe, y ont l’ecouis, comme à l’iiislilulion sociale par excellence. Chaque
enfant né en Palestine est inscrit dans
un livre comme ayant droit au Cholucah, ou à In distribution des aumônes, envoyées de tous les pays. Chaque
enfant né aulorisant les parent.s .à prélever une portion de plus sur ce budget de paupérisme, on voit des garçons
de 15 ou 16 ans épouser dans celle
seule vue des filles de treize ou quatorze ans. Et l’argent ainsi obtenu ii’esl
pas employé aux choses nécessaires de
la vie; il est surtout prêle par le Juif
à l’Arabe, par petites sommes, à un
taux usuraire.
Les dons qui proviennent surtout de
Pologne et de Russie, sont remis pour
être distribués à des rabbins qui s’en
approprient d’abord la plus grande
partie.
L’inslmclion, que ces maîtres du
peuple s’arrogent le droit exclusif de
donner dans les écoles, consiste uniquement dans la langue hébraïque et le Talmud. Ceux des Juifs qui ont voulu faire
apprendre autre chose à leurs enfanis,
ont été excommuniés par les rabbins,
et contraints, pour jouir d’un peu plus
de liberté à cej. égard , de se joindre
exlérieiiremenl à quelqu’une des églises chrétiennes. Les juifs portugais
d’origine, offrent, à cet égard, un contraste avec les juifs d’origine allemande,
ils ont sur ces derniers une grande
supériorité au point de vue intellectuel,
industriel et moral, et participent bien
rarement au Cholucali. Ils forment malheureusement le petit nombre.
LE TEHPLE Dtl SERRE
Bâti sur une riante colline , au
centre de la paroisse d’Aogrogne,
le temple du Serre est certainement l’un des mieux situe's que
l’on trouve dans les vallées. Quelles étaient bien choisies les pa
roles suivantes qni étaient écrites
sur la .façade de cette’ maison de
prières : «Venez et ngontons à la
montagne dé rEtènrnel. à la maison
du Dieu de Jacob ; et il nous
instruira dans ses voies, et nous
marcherons dans ses sentiers
( Esaïe 2, 3 ). Ce sanctuaire est
un des plus anciens que possèd*mt les Vaudois, puisqu'il a été
bâti en 1555 ; c'est-à dire la même
année que celui de St. Laurent
qui est le premier temple que
l’on ait construit dans les Vallées
après le Synode de Chanforans.
(Voyez Monastier, Histoire Vatidoise. Vol. 1, page 222 ).
Dès l’année suivante ( 1556),
ce sanctuaire fut profané juir la
présence des ennemis de l’Evangile.
Le Parlement de Turin excité par
les agents du pape et par Henri 11
roi de France, envoya son président Saint-Julien et le conseiller
De Ecclesia pour réprimer ce qu’il
appelait l’hérésie des Vaudois. Ils
vinrent à .^ngrogne avec une suite
nombreuse de seigneurs, de prêtres
et de moines. Ce cortège visita les
deux temples de la paroisse ( donc
aussi celui du Sorrey et y fit
prêcher un de ces moines dont
l’éloquence no put entraîner les
Vaudois dans le giron de l'Eglise
Romaine. Aux menaces de SaintJulien qui les somtna de se faire
papistes eide livrer leurs pasteurs,
les Angrognins rép(mdirent avec
fe/meté et fidélité disant qu’ils étaient résolus de vivre selon la Parole de Dieu dans l’obéissance à
leurs supérieurs en toutes choses
possibles dans lesquelles Dieu ne
fût point offensé. ( Voir ut supi-a
page 225, 226 ).
Le temple du Serre , comme
tant d'autres aux Vallées, a été
brulé pendant les persécutions qui
vinreut plus tard, et en le démolissant. l'année dernière, pour le
rebâtir à neuf, nous avons trouvé
du bois carbonisé jusque sous la
chaire et sous le sol actuel.
Après 320 ans d'existence, c’està-dire en 1875. celte maison de
prières se trouvait réduite à l’état
le plus déplorable. Il n’y avait
sous les pieds de ceux qui fréquentaient ce lieu de culte ni planches,
ni dalles , ni briques , pas même
un pava comme celui que l’on
trouve dans les rues de nos modestes villages. On y était sur la
3
LE TÉMOIN
63
terre nue. humide et froide, terre
qui n'était jamais réchauffée par
le moindre rayon de soleil. Les
personnes qui osaient encore y
mettre les pieds , le faisaient au
risque de leur santé et il me venait
quelquefois des scrupules en présidant des réunions religieuses
dans un local si peu convenable
pour des assemblées chrétiennes.
On voyait dans tous les coins des
débris de bancs tombés en pourriture, et ceux qui se tenaient encore
debout, je ne sais trop comment,
n'invitaient guère les auditeurs
il s'y asseoir volontiers. C'est à
peine s’il y avait de la place pour
asseoir les 70 catéchumènes qui
devaient s'y réunir tous les dimanches et pour quelques autres
personnes. La porte principale allait s’affaisser bientôt et laisser
entrer librement les animaux domestiques au milieu de ces décombres qui ne pouvaient plus désormais porter le nom de sanctuaire. Il est superflu de dire
qu'on y rencontrait des rats d’une
dimension fort respectable. Les
murs lézardés par de grosses fentes ne reposaient guère que sur
des fondements déchaussés. Le toit
menaçait ruine et laissait pénétrer
la pluie. Les fenêtres . étroites comme on les faisait au moyen-âge, ne
laissait pénétrer à l’intérieur qu’une
lumière douteuse et insuffisante
pour qu’on pût y voir à lire la
Bible pendant les journées sombres.
Impossible d’aller en avant avec
un temple qui menaçait do s'écrouler. On ne pouvait songer non
plus à réparer cqtte vieille masure
dont les fondements mêmes étaient
hors d’état de service ; cela n'aurait été qu’une coûteuse et regrettable imprudence.
Sur le préavis de la Table Vaudoise dont une délégation monta
sur les lieux avec un ingénieur
et un maître-maçon, le vieux temple
fut démoli et les fondements d’un
nouveau sanctuaire furent placés
le 22 juillet 1875. Les travaux continuèrent sans interruption jusqu’en
octobre où le toit fut place, mais
comme les sommes collectées jusqu’alors pour cet objet n’arrivaient
pas môme à 4000 fr., nous fûmes
obligés de suspendre les travaux,
faute d’argent.
Nous n’avons donc pour le moment que quatre murs et un toit
sur lequel pèse un déficit d’environ
1500 fr. .‘Restent à faire le plafond , le plancher , le crépissage
des murs, les portes, les fenêtres
(châssis, vitraux et grilles), la
chaire, les bancs, le badigeonnage
des murs et du clocher construit
en 1811, la muraille et le nivellement du préau, etc. -> Le temple
du Serre, écrit une personne respectable et compétente , sera un
édifice très convenable, simple, gracieux et surtout commode pour y
être entendu sans fatigue >. Mais
avant qu’on puisse y prêcher l’Evangile il faudra trouver environ
6000 francs pour achever les travaux et combler le déficit.
L’appel adressé avant tout aux
paroissiens n’a pas été sans écho.
Donnant selon leurs ressources, ils
ont fourni en argent ( l' versement ) fr. 158,05, en bois de
charpente pour environ 300 fr.
et en corvées, ou journées d’ouvrage , environ 120 fr. Mais bon
nombre de paroissiens qui ont
l’intention de donner n’ont pas
encore verse leurs contributions.
Malgré cela nous ne pouvons
reprendre les travaux nécessaires
à l’achèvement de la bâtisse sans
l’aide des amis chrétiens qui désirent l'avancement du règne de
Dieu parmi nous. Si chacune des
personnes qui liront ces lignes
voulait bien venir à notre secours
selon ses moyens, et faire circuler
cet appel dans son entourage ,
dans le but de nous procurer les
dons de leurs amis — nous pourrions avant la fin de l'été ouvrir
le temple du Serre à la prédication
de l’Evangile de paix. Nous demandons à Dieu de pouvoir le faire,
car ce temple est de la plus grande
nécessité pour la vaste paroisse
au centre de laquelle il est placé.
Angrogne compte une population
protestante d’environ 2000 âmes
et le temple du Serre est à la
portée de plus de la moitié des
paroissiens. Les habitants des harneau.x de Caciel , Arvura, les Casses, la Camoussera, Bonnenuit,
la Maisonnassa , Serremalan ,
Ricca, Coissons, la Butf'a, Coiign,
Martinail, Serre, Ruadaval, Odins,
Bertots etc., peuvent tous profiler
des services religieux faits dans
ce temple.
L’étroite école où s’entassent
provisoirement les auditeurs, sur
les bancs, sur les tables à écrire,
sur la porte, voire même sur le
fourneau, ne peut contenir que le
quart des personnes qui auraient
place dans le temple. Plusieurs ne
viennent pas au culte parcequ’ils
savent qu’il n’y a de place que
pour les premiers occupants , et
que les autres doivent s'en retourner comme ils étaient venus.
Nous ne voudrions pour rien au
monde que les paroissiens restassent plus longtemps privés du sanctuaire où ils ont adoré le Seigneur
pendant des siècles. Us pourraient
hélas ! perdre l’habitude de se rendre régulièrement à la maison
de prières et oublier le chemin
qui conduit au temple...... Dieo
veuille épargner à une église déjà
si rudement éprouvée une semblable calamité ! Qu’il veuille ouvrir le cœur de ceux aux quels
il a prêté l’argent et l’or afin qu’ils
contribuent selon leurs ressources
à l’avancement de son règne.
L’offrande du riche et la pite
de la veuve sont reçues avec reconnaissance par M'' J. D, Charbonnier , modérateur de l’Eglise
Vaudoise ( Torre Pellice ), par M.
Jos. Malan, Trésorier de la Table
Vaudoise ( Via dell’Ospedale N. 5,
TorinoJ, et par le soussigné pasteur de la paroisse d^Angrogne
E. Bonnet.
Üouüellcs rcÜigtcusco
et faits divers
Bemaae. D’après une slalistiqiie publiée récemment, durant l’année 1874,
les iroi.s glandes fractions de l’Eglise
presbytérienne de ce pays auraient collecté pour les missions parmi íes
païens la somme de fr. 35,957.000,
se réparlissant comme suif: Eglise libre,
19, 945,000 fr.. Eglise Presbytérienne^
hnie 11,219,000 fr. , Eglise établie
4,793,000 fr. Le plaidoyer contenu
dans ces chiffres, en faveur de la séparation de rEçlisc de l’Etat, ne dispense-t-il pas de tout autre?
Fftttatse. Par arrêt de la Cour de
Bourges, en date du 27 mars deinier,
M. le pasteur Clavel, Président du Consistoire de l’Egli.se réformée, et les
.sieur.s Bouholal et Deverbizier, instituteurs, ont été condamné.“!, le premier à
300 fr. d’amende, et les deux antres à
16 l'r. de la même peine. Pour quel délil’î
— Pour avoir, M. Clavel présidé, et
les deux coaccusés, donné hospilalilé à une réunion religieuse à laquelle assistaient plus de vingt person-'
4
64
LE TËMOIM
nesü —Vraiment, «impossible n’esl
pas français, » car il se passe, en France,
sons un gouvernement républicain, en
fait de liberté religieuse, tle ces choses
qui ne se passeraient, à l’heure qu’il
est, dans aucun autre pays de l’Europe!
— F^a Commission de la Chambre
des députés élue pour examiner la loi
sur la collation des grades, est, à l’unanimité, favorable au projet ministériel. de supprimer le jury mixte et de
rendre à l’Etat le droit qui lui revient
en pareille matière.
On lit dans Yindépendance Belge : « L’affaire du vicaire Roopnaan est venue devant la Chambre correctionnelle du tribunal de première
instance d’Anvers.
i Le tribunal a reconnu le prévenu
coupable de 82 attentats à la pudeur,
et l’a condamné à 10 ans de réclusion,
aux frais et ii dix ans d’interdiction
des droits civils et politiques.
« Le misérable est en fuite; après
avoir rempli ses devoirs de vicaire de
l’église de Notre Dame , de |a façon
qui a été exposée au tribunal , il est
allé, sous d’autres cieux, continuer ses
exploits •.
StêiBt«. Les journaux de ce pays
annoncent, avec l’expression du plus
vif regret, la mort de M. Frédéric
DE Rougemont , décédé à Neuchâtel.
sa ville nelale , le 3 courant à l’âge
de 68 ans.
Un des plus vaillants champions de
l’Evangile, par sa parole, par sa vie,
mais surtout par les écrits aussi divers
que savants, — qu’il n’a pas cessé de
publier, M. de Rougemont laisse un vide
qui sera difficilement comblé, en même
temps que le souvenir béni d’une noble
et puissante individualilé, pour qui la
vérité était tout, et dont le premier
besoin, quand il la voyait attaquée ,
n’importe par qui, et de quel côté ,
était de courir à sa défense.
L’abbé Michaud de Paris , connu par
ses nombreuses publications anti-uliramonlaines, aurait été, d’après la Liberté,
de Fribourg, nommé par le Gouvernement de Berne, professeur de théologie catholique, à TUniversité de
celte ville.
Ælalie — La Voce délia Verità annonce , avec ce sentiment d’horreur
qu’il est facile d’imaginer, que deux
fiasteurs anglicans, de tendance riluaisle plus qu’avancée, paraît-il, habillés
en prêtres italiens, voyagent dans le
royaume , et qu’ils ont eu « l’audace
de célébrer des messes sacrilèges dans
lino cathédrale ! » Vraiment la Voce a
vingt fois raison de s’indigner d’un
pareil escamotage d’hosties, et nous
ne comprenons pas pourquoi ces révérends — s’ils ont un si grand besoin
de dire la messe dans des cathédrales
calho liques ne se mettent dans le cas
de le faire en toute bonne conscience.
San- Rejio. — Le 4 avril s’éteignait dans celle localité toute catholique romaine, à l’âge de 71 ans, un
homme dont on avait beaucoup parlé
dans le temps, M. Loms Tbivier, an*cien prêtre romain, converti de cœur
à l’Evangile, et estimé de tous ceux
qui l’oiit connu , par sa douceur et
son hnniilité comme chrétien, par sa
fidélité comme pasteur et par son
zèle éclairé comme évangéliste.
Pensées.
Le corps est le serviteur, l’âme est
le maître; lequel des deux doit être
servi le premier, le maître ou le domestique?
On maintient le fourreau ( le corps)
bien propre, et on laisse l’épée (l’âme) se couvrir de rouille.
Pourquoi tuer ton âme par le péché
et orner ton corps avec des habits
précieux ? G Nilsch.
Prends le vin pour ton serviteur,
n’en fais jamais Ion maître.
Dieu n’a pas besoin de nos péchés.
Voilà ce qu’il faut dire à ceux qui défendent une bonne cause par de mauvais moyens. De Gasparin.
L’éternité nous réserve une surprise:
celle de voir que nos prières ont été
bien plus exaucées que nous ne pensions. id.
N’est pas indépendant qui veut.
L’indépendance, ne se décrète pas.
L’indépendance n’a qu’au berceau la foi.
Id.
Dès qu’en morale la majorité fait loi,
le sens moral est perdu. , Id.
Heoue poUticiuc
Mtali«, — Les journaux annoncent
un grand chassé-croisé de préfets. On
travaille avec ardeur au ministère de
l’intérieur au remaniement du personnel de ces employés. Ceux-ci seront
remerciés, ceux-là seront admis à faire
valoir leurs droits à la retraite , les
autres seront tous , ou presque tous,
déplacés. Voilà qui ne va pas contribuer à l’expédition des affaires, faire
les vrais intérêts des administrés que
les nouveaux nommés ne connaîtront
qu’après un temps assez long, ni améliorer l’étal des finances toujours encore malades.
Lorsque les protestants américains
ont inauguré leur église de Saint Paul,
VOsservatore Romano proposa aux catholiques de protester en élevant une
366“ église sur les hauteurs de l’Esquilin. En conséquence VOsservatore
ouvrit une souscription pour l'crection
de la nouvelle église qui doit être mise
sous le patronage de St. Joseph. ,Le
total de la souscription s’élève à la
somme de 360 francs. — C’est bien
maigre !
Le gouvernement a signé', d’accord
avec le duc de la Galliera, le contrat
pour la construction du port de Gênes.
— L’article 11 du projet
de constitution proposé par le gouvernement à l’approbation des Cortès est
conçu dans ces termes :
« La religion catholique, apostolique
et romaine est la religion de l’Etal.
La nation s’oblige à en maintenir le
culte et les ministres ».
» Personne ne sera molesté en Espagne pour ses opinions religieuses,
ni pour l’exercice de son culte, sauf
le respect dû à la morale chrétienne.
» On ne permettra des cérémonies
et des manifestations publiques, excepté celles de la religion de l’Etal».
AUemagne. — Les journaux font
grand bruit d’un refroidissement dans
les relations de l’Allemagne avec la
Russie; à ce propos la Gazelle de VAlleningne du Nord, dit que l'amitié de
la Russie a beaucoup de valeur pour
les allemands, mais que la presse allemande ne doit pas oublier que les
bons rapports sont, pour ainsi dire ,
imposés aux puissances du Nord par les
intérêts réciproques. L’Empereur n’ira
pas à Bade rendre visite à la reine
d’Angleterre à cause de son étal de
sauté qui inspire de nouveau de très
sérieuses craintes.
— L’Empereur, quoique
très souffrant d’une maladie d’estomac,
ne songe pa.s à abdiquer. C’est le pai’li
panslavisie ou vieux russe qui en a répandu le bruit. Il souhaite de voir le
czar Alexandre remplacé par le Grand
Duc héritier et lé prince Gorlshakow
parle pHnee Ignalieff.
— Le gouvernement français a fixé .au 1®' mai 1878 l’ouverture
de l’exposition universelle qui doit
avoir heu à Paris. Ce fait est pour
Tes journaux allemands et autrichiens
une garantie de paix. « Pas de guerre
à l’horizon » , dit la Tagespresse de
Vienne. « Nous saluons avec une joie
sincère l’Exposition universelle de Paris
^n 1878 ».
SOUSCRIPTIONS
POUR LA BATISSE DE PRA-DEL-TORSO
Somme collectée par M. Walker à la
suite (l’une lettre du pasteur d’.Angroiina
envoyée par Miss L. Stewart au Free
Churh. Miss. Record d’Edimb Fr. 588 60
Miss Falconer, Falconer Hall » 27 —
Miss iVcll, Kdimbourg ...» 7 —
Jeaunie, Cede and Bon . . » 0 80
Do Madame Constance l'oris » 53 75
Résidu du fond de la Société
de filage d'Angrogne . . » ,50 —
Intérêt de celle somme pour
10 mois .......................» 2 10
Fr. 729 2.')
Une somme égale ( fr. .52, 10, résidu du
fonds pour foiiruir do l’ouvrage h l’écolo
des filles ) est donnée pour le temple du
Serre.
Ernest Robert, Ge'rant et Adminislrateiir.
Pignerol , Impr. Chiantore et Mascarcdli