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Cumptfl-courant avec la Poste
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Tous les pays de l'Uuion
de poste , . .... » 6
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Année XX. N. 12
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S’adresser pourla Bédactiou àM,
le Past. E. Bonnet Angrogne,
(Torre Peliice), et pour V Adnilnistratlea i M. Jean Jaita
prof., Torre Peliice.
Tout changement d’adresse eat
. payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous ma sere» témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité, Eph. IV, 15. Que ton règne Vienne. Statth. VI, 10
O ni in a i r e :
Eli! EUrLaimna Sabachtani! — De l'admission de nouveaux membres dans
l’Eglise. — Evangélisation (Naples-Gênes). — Unions Evang. d’Angrogne. —
Revue Politique.
Eli! Eli! El
itali!
Matth. 46.
Il n’est pas toujours vrai que la
voix du peuple soit la voix de Dieu,
selon l’adage Vox popîili, vox Dei.
J.e pejjple entrait à Jérusalem en
saluant par des acclamations le Messie, taisant des ovations au Roi débonnaire et s’écriant avec chant de
triomphe: Hosannah ! béni soit Celui
qui vient au nom du Seigneur! Cinq
jours après, ce même peuple avait
déjà abandonné ■ le Rédempteur, il
se moquait de Lui, et, poussé par
les sacrificateurs, il s’écriait: Crucifie-lel Crucifie-le!
Les docteurs : de la loi, les scribes
et les sacrificateurs, quoique plus
instruits dans les prophéties qu’ils
savent expliquer aux Mages, sont
cependant les premiers à abandonner Jésus, tant il est vrai qu'ils mé*connaissent leur devoir et les choses
qui appartiennent à la paix dp^ur
âme. Ils le calomnient auprès du
peuple et le condamnent au supplice de la croix.
Pilate pouvait le défendre; il ne
trouve aucun crime en lui. Mais il
veut plaire au peuple et délivrer
Barabbas, un voleur, plutôt que Jésus le Saint et le Juste.
Ses frères, os de ses os et chair
de sa chair, l’ont abandonné ; aussi
Saint Jean- nous dit qu'ils ne croyaient pas en Lui (Jean VII, 5).
iPersonne, en effet, ne se montre,
ni Jacques, ni Joses, ni Simon, ni
Jude, ni aucune de leurs sœurs.
Les apôtres, ses disciples, ses amis
qu’il avait choisis, instruits et comblés de bienfaits; eux au moins le
suivront jusqu’à la fin.... Eux aussi
l’abandonnent. O hommes de peu
de foi! Pierre le suit de loin, puis
le renie devant une servante ; Judas
le trahit et le vend pour trente sicles d’argent (93 fr. environ). Quelles soutfrances pour le cœur ulcéré
de Jésus!
Un seul, d'entre les douze, est
là, un seul... c’est le disciple que
Jésus aimait. Imitons son exemple,
n’ayons jamais honte de la croix de
Christ, n’abandonnons jamais le Seigneur et nous serons les disciples
qu’il chérit.
Jkl est là, pendu au bois maudit;
son sang: innocent mouille la croix
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et arrose le sol du Calvaire. Si au
moins ce sang précieux pouvait trouver une issue facile, l’agonie de radn
Sauveur serait abrégée; mais les
clous qui ont déchiré ses mains et
ses pieds ne font que rendre la douJeur plus aigûe ;sans abréger , les
soulrrances. Cela ne vous touche-til point? Vous tous, passants, contemplez, et voyez s’il y a une douleur comme sa douleur! (Lam. 1,12).
Ù est abandonné des hommes'
meme la mort semble! vouloir se
faire attendre, Une froide sueur baigne son front devenu pâle, et opprepe par une douleur indéfinissable
il s eerie: ’
O Seigneur! Prépare un avenir
moins terrible à quiconque aura lu
cesolignes. Augmente notre foi et
'lue nos âmes aient le salut éleniel
que. lu nous as acquis [lar ta mort
' E. B.
De l’aditiission de iioyrauK itietniires
dans l’Eglise
II.
Elil Elil Mon Dieu! Mon Dieu!
Il invoque son Père céleste, Celui
qui prenait en Lui tout son plaisir
Celui qui la aimé dé toute éternité
et^qui Pappelait son « Fils Bien-aime ». Mon Dieu! Mon Dieu! s’écriet-il a cette heure extrême et solennelle.
Un morne silence est l’unique et
terribleTeponse à son cri déchirant.,.
Mon Dieu! Pourquoi m’as-tu a^'
bandonné?
Le Père abandonner le Fils! O
profond mystère! Qui le sondera?
' Adorons en silence!
11 n’est pas abandonné pour des
péchés qu’il ait commis, mais uniquernent par amour pour nous. Il
Représente I humanité pécheresse et
da.iJs C6 nioinent soIgumoI il est dei*
vré pour nos forfaits et froissé pour
nos iniquités (Esa. XLIII, 5). Pour
nous il a été fait {malédiction, pour
nous il est abandonné du Père, battu
de Dieu et affligé, pour nous il verse
jusqu a la dernière goutte de son
sang,, pour nous il rend l’esprit. Oh
quel anjouri
Combien souffre-t-il celui qui est
abandonné par son frère, par ses
enfants, par son père! Et l’on peut
esperer nn retour. Mais abandonné
de Dieu... à l’heure de la mort... en
face du sépulcre... en présence de
letermte!
Nous avons mis en lumière, dans
mùuques^ et réglementaires que doivent satisfaire ceux' qui désirent
entier au sein de l’une de nos
églises vaudoises. Celte première
partie nous a conduit à l’affirmation que,_ en- théorie, nous sommes parfaitement en régie — et aue
toute admission ou réception ■ doit
se faire, chez nous, — conformément
au principe rationnel et_évangélique
de J adhesion individuelle. Voyons
aujourd’hui qu’eile a été la pratique.
Les principes posés pardes Svnodes de d863 et iSee^sani Aire perdus
de vue, n’ont pas été appliqués, riîi,
moins jusqu à ces toutes derniére.s
années, par bucune de nos églises.
Ce n était ni oubli, ni mauvais vouloir, de la part des, corps ecclésias-.
tiques à qui il appartenait de les
faire observer, mais on était enchaîné par la force de l’habitude et
ceux qui se montraient décidés à
reagir, à marcher contre le courant
ne se sentaient pas soutenus., Essa^
yons de résumer, aussi brièvement
que possible, tout ce qui s'e.st passé ah
milieu-de noua, les efforts qui ont .
ete- tentés pendant ce dernier quart
de siècle, pour améliorer ou changer
la réception des catéohumène-s. Nous
ne pouvons pas entrer dans les dé-'
taiis, et nous le regrettons d’autant
plus qu il y aurait beaucoup à apprendre des confessions que nous
poumons empruntêr aux rapports
des consistoires et à ceux de [’administration supérieure. Mais il faut
se hâter.
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Presque chaque année les mêmes
doléances se font entendre, sur les
inconvénienls que présentent les réceptions de caléchumènes en masse,
La Table, dans son rapport de -1877,
ayant de nouveau soumis la question
à l’Assemblée Synodale, celle-ci
chargea M. le pasteur J. D. A. Hugon, de Rorà, de pi éparer un travail sur le catécbuménat, qui pût
servir de base à une discussion approfondie, l’année suivante. M. H.
niit le plus grand soin à la rédaction
de ce rapport, dont le Synode vota
1 Impression, Ce travail résume fidèlement l’état de désaroi où se trouvent^ nos églises, « avec leurs admissions collectives, faites plus par
habitude qu’avec connaissance de
cause »... et .signale, encore une fois,
conime le moyen le plus prompt
d obyiqr ,à tant d’inconvénients « l’abqlUion de la. confirmation, et la
profession individuelle de la foi ».
Mais le rapporteur lui-même a le
sentiment que les églises ne sont
pas mûres, pour un changement
,-i^:au,ssi radical,, et. qu’il n’y a pas che^ii
' tous, lè .éOUrage et. i’ènteo.te rdésiraC:
bles pour l’opérer. Il se iborne^ en
atlendant un puissant réveil de la
vie religieuse, à demander que l'instriiclion religieuse soit toujours plus
soignée et ait une durée de trois
ans, au moins, sans parler de quelques autres recommandations secondaires.
Ce rapport, largement répandu, a
obligé les pei'sonries sérieuses à ne
pas se désintéresser d’une question
si vitale pour l'avenir de nos églises,
et aidé bien des consistoire.s à ne
pas trop facilement céder aux pressions, peu discrètes, des parents qui
veulent, à tout prix, faire admettre
leurs enfants. Mais, en tait, Je mode
de recrutement reste Je même; s’il
y a plus de lumière dans les esprits,
on né peut, pas dire que la question
soit prés d'être résolue. Comme auparavant .On reçoit en bloc toHiS^és
candidats à la S.te-Gèpe, pom' peu
qu ils montrent de connaître les
principaux faits de la révélation et
que leur couduile soit exempte dé
gros scandales. Là même où l’on a
essayé d’être plus dilficite, on revient
bientôt à la vieille habitude, presque
effrayé des conséquences qu’ une
plus grande rigidité ne manquerait
pas de porter.
Du domaine officiel, où elle avait
été débattue pen,dant prés de 20 ans,
la question brûlante fut portée sur
le terrain libre de la discussion et
des entretiens fraternels.
La conférence du Val Pélis aborda
courageusement ce sujet, dans sâ
réunion du 41 Avril 1882, qui eut
lieu à Rorà. Il vaudrait la peine
d’en publier un compte-rendu. Nous
l’avonsysous les yeux et il en, res*
sort clairement qu’un certain nombre de ses membres étaient parvenus, dès lors, à la conviction qu’il
fallait en finir avec la vieille méthode, si on voulait sortir de la fiction dont tout le monde se plaint.
Tandisque l’espace dont nous disposons nous défend de reproduire
, tQU3„ces discours, d’autre part, nous
sentons aussi que nous devons des
égards _à ceux qui se montrèrent, en
cette circonstance, animés d’un .esprit conservateur.
Nous ne citerons donc que les avis
favorables au changement tant re
Gommandé par les svnodes, sans
nous occuper de l’opinion contrairè.
H. Tron: Nous avons deux points
principaux: 1° admission des catéchumènes; 2° moyens d’exercer une
bonne influence sur les jeunes membres de nos églises., Le premier point
est le plus difficile. Il y a quelque
chose de faux dans l’admission telle
qu’elle est pratiqué de nos jours et
depuis longtemps. C’est un moment
pénible surtout pour le pasteur^ car
la plupart des nouveaux admis ne
comprennent pas les engagements
qu’ils prennent.; Il nous faudrait une
admission qui fût comme une présentation à l’Eglise, présentation accompagnée de promesses simples,
telles que celles de lire la Bible,
4
92
w
fréquenter les cultes et de s’abstenir
de certains péchés. Ensuite les catéchumènes qui auraient donné des
preuves de persévérance dans la parole de Dieu pourraient être admis
comme membres de l'Eglise, Dans
l’état actuel de nos admissions il y
a une espèce de mensonge qui nous
empêche de faire des progrès.
J.-P. Pons: Puisque nous voulons
noms occuper des-jeunes membres
de l’Eglise il est important de savoir
quelle est la meilleure manière de
les admettre. Jusqu’ici ils ont été
admis en vertu d’un mensonge, car
les promesses faites ne sont pas comprises. Ün changement est difficile;
mais les membres de la conférence
ne viennent pas de loin pour s’occuper de choses qui ne présentent
aucune difficulté. Il nous faut mettre
ensemble tout ce que nous avons de
courage, de lumière et d’expérience,
afin de voir la ligne de conduite que
nous devons suivre. Et bien qu’en
conférence libre, quand nous serions
arrivés à ceci: «Il faut substituer
à ta vieille méthode d’admission une
autre meilleure », noüs aurions contribué à préparer l’opinion. Il y a
quelque vingt ans qu’on a reconnu
que les fournées de catéchumènes sont
mauvaises, il est utile de faire avance)' cette question,
J.-D. A. lîugoh: Si les catéchumènes veulent voir la S.te-Gène au
bout de leur instruction, ils ont bien
quelque raison. Jésus Christ a fait
ainsi avec ses disciples. Toutefois
cela n’empêche pas que si nous avons
eu jusqu’ici deux degrés à monter,
nous n’en ajoutions un troisième.
Seulement il faut que nous arrivions
à comprendre la différence qu’il y
a entre l’église et la paroisse.
J.-P. P.: Il est bon que l’on signale les difficultés. MM. B. et Gl’ont fait. 11 nous faut voir quelle est
la meilleure situation et nous y tenir. Quant à la nouvelle mesure
proposée, lorsqu’elle serait largement
discutée et généralement admise, il
n’y aurait aucune révolution à crain
dre. Ce serait tout simplement un
stage. Si aux trois ans d’instruction
on ajoute un espace de temps nécessaire pour connaître les dispositions morales des catéclmraènes, si
on fait comprendre que dans ce
renvoi, il n’y a blâme pour personne,
cela peut réussir. Qu’il iaille instruire tous nos jeunes gens,^ nous
sommes d’accord; mais je ne suis
pas persuadé qu’il faille presser les
gens de venir à la communion. Les
paroisses où tout le monde ne communie pas sont plus favorisées que
les autres, parceque là il y a déjà,
dans le fait, une distinction entre
l’église et la paroisse.
C’est là où tout le monde communie que l’on doit s’ alarmer. Il
ne faut pas qu’il y ait confusion entre l’église et le monde. Et pour
cela, je crois utile d’arrêter les catéchumènes. Si un bon nombre s’éloigne, ^serait-ce pire qu'à présent?
Je préfère voir une personne qui
commence à venir à la S.te-Céne
sous sa propre responsabilité et qui
persévère^ que celle qui vient une
fois ou ’deux pour s’éloigner toüt-à.
fait. ¿Quand nous aurons admis des
jeunes filles qui ont hâte de partir
et qui nous reviennent corrompues,
qu’aurons-nbus gagné? Nous sommes dans une mauvaise voie, il faut
en sortir!
H. T.: D'un côté nous devons dire
à tous: Venez. De l’autre: arrêtezvous, afin que vous n’agissiez pas à
la légère. Les membres de l’église
ont fait la situation où nous nous
nous trouvons. Ils ont été admis,
mais ils ne tiennent pas leurs engagemenls, et cependant ils ont le
droit de dire: nous sommes membres de l'Eglise, S’ils n’avaient pas
été admis, la situation serait franche,
l’on pourrait leur adresser des appels directement. Admettre avant
que l’individu puisse comprendre sa
responsabilité, c’est lui faire du tort,
comme nous le disaient quelques
personnes : « Si on ne nous avait
pas fait du tort on ne nous aurait
5
- S3
admis qu’à l’âge de 40 ans ». Il faudrait au moins fixer une année d’attente, et après cela les laisser venir
quand ils veulent. Comme dit M.
G., si quelqu’un désire être admis
à la S.te-Cène nous n’avons pas le
droit de le repousser, mais c’est ce
désir ^que nous voudrions voir.
Il s’agit d’une affaire de responsabilité, nous sommes d’accord. Mais
nous pensons précisément qu’on ne
peut faire reposer cette responsabilité sur les catéchumènes que nous
avons. J’ai aussi essayé de leur faire
comprendre les sérieux engagements
qu’ils allaient prendre, et de leur
dire: Maintenant je me décharge de
toute responsabilité à votre égard; à
vous de la prendre. Mais eux ne
1 ont pas prise, et elle est retombée
sur moi. Si l’on sentait qu’ils la prennent tout serait fini.
P. R: Le coupable, s’il y en a,
dans le fait^ d’admettre des jeunes
gens de 15 à 18 ans, c’est celui qui
pose la question, celui qui pousse
les autres à faire des promesses à
la légère. Les catéchumènes ont un
’‘peu ’d’instMiction, mais pas assez
d expérience. Un stage servirait à
nop délivrer de la responsabilité
qui pèse sur nous, II n’écarterait
point les bons, et laisserait en arrière cejjx gui communient une fois
et puis disparaissent.
(à suivre.) J..p. p.
ÉVANGÉLISATION
Naptes, le 9 Mars 1894.
Cher Monsieur,
Je veux vous parler, d’abord, d’un
enterrement que j’ai eu à Nola, la
patrie de Giordano Bruno.
Le 12 février dernier un monsieur
allemand vint m’apporter une dépêche qu’il avait reçue du colonel du
régiment de cavalerie « lanciers de
. Milan » dont la dame se mourait,
le priant, de se rendre à Nola avec
un pasteur.
Etant hors de la maison en tgiiL
née de visites aux malades et com
me cette dame était originaire de la
Bavière, on pria, chez moi, le porteur de se rendre auprès du pasteur,
allemand et à son défaut, chez le
pasteur français. Si j’avais été à la
maison je n’aurais pas agi autrement
et pour des motifs faciles à comprendre.
Rentrant le soir à six heures on
m’annonça que le pasteur allemand
étant malade, on me suppliait de
partir_ immédiatement pour Nola.
Tout étant en règle, à X heures j’étais à la gare avec mon billet à la
main, pour Nola. Tard, dans la nuit,
j arrivai chez le colonel dont la maison se trouve à la campagne, assez
loin de la ville.
Cette bonne dame avait perdu
complétem.ent ses connaissances et
à son chevet se trouvaient deux sœurs
de charité, qui espéraient opérer une
conversion. L’évêque les avait munies de pleins pouvoirs, elles ne
demandaient à la mourante qu’une
chose — de se faire baptiser — pour
tout le reste il y avait la dispensa.
Le colonel, quoique libre penseur,
leur répondit très courageasement :
« Si ma femme pouvait vous comprendre et vous parier, elle saurait
vous mettre à votre place, mais
comme elle n’a plus ses connaissances, c’est à moi à défendre sa religion luthérienne et je vous dis non
tout court »,
Après avoir surmonté déceptions
et obstacles, mais sans pouvoir, à
cause de son état, échanger une
seule parole avec la mourante, je
Voulus encore prier pour elle. Pendant la prière le colonel, agenouillé
auprès du lit de sa compagne, sanglotait et à peine j’eus prononcé
amen, l’âme de cette dame fit retour à la maison du Père.
Je fis de mon mieux pour soutenir ce brave colohel, originaire d’Asti, dans sa douleur. Me parlant des
belles qualités de sa compagne il
me dit: « Elle a été malade deux
ans, mais pendant les deux derniers
mois elle a souffert le martyre, ce-
6
Ô4
*'
C-S'
:i. ■ '
fe.'.'
pendant pas une seule pla¡‘nie n’est
Sortie de sa ' boucbe. Elle aimait
• avec passion trois chosès: son Dieu,
sa Bible qu’elle lisait sans cesse —
surtout lé Dimanche — et sa famille ». ■■ ■ '‘'1, ■ ' ' ' ■
Le 45 à 40 1|2 du matin a eu
lieu .sa Sépulture., fl y avait les da■ me.s des ofiipiers babifléés toutes en
deuil, tous lës officiers, dé'garnison
à NdTa, lé s^s-préfet,: tôütés lés Autorités locales et beàucotip' de messieurs. Jamais ie n’avais e'ij uli auditoire'aussi honibreux et aussi instruit. liés cœurs étaient bien dlspo.sés
et ^üellë belle Occasion pour proclaraier les cohsofafites vérités de l’Eyangilej ■
P'dudant ies cultes tous ont écouté
;la lecture ¡èé la
Bîblé et îe.S pi’ïéréS'àvèC là plus vive
étho-tioui Pîmsieurs pleuraient et b’êlaif touchant de voir les larmes^ couHit sur les joiiea de plusieurs mililàires; Le nombreux cortège qui Se
fo’rfea , aprésy le cliai^^ de la
fàiiié ây ayariçét'àlcausè,d^ ioü,le. :
Gyé‘tïiï';éiridüvaflV’<4ë‘%if''.Ve8' diffe-'
rents uniformes et ces dames d’offi^iers ramcher à pieds apVés le cercueil.' Et'quel respect' dans la foule!
C’étaij là première fois qpe Hoùt ce
mOnde' etttendait'l’Evangile et c’était
aussi ja iir'e'naiêre sé’pultüre éVangé.IM'Ù® 'feite à Nola. Plüsiéuràydé'ces
'officiers vinrent me serrer là niaiii
et me remercier; * Due damé' même
,'et son^màri,'üri colonel d’infahtërié,
sont yért’us me visiter à Naples.
'Gonit4ië;Iès officiers de cavalerie sor- '
tént tbuS de l'Ecole' de Pignerol,
pa’riiii ceux qui phtvoulù mé' serrer
la'mai'h ëf‘rh,e parler je u’oublieiai
jArhàis' Ün major qui ihe dit; «J’ai
jubilé quàud j'ai su que thons aurions entendu uii Vaudois, ces braVeé’Vauciois je,les ai connus à Pigmeroiy. â’/Toite ^Pellice et 'même ' à
Rorâ. -'Gomme j’àirhërais revoii encore'Üéa belles localités et cette bonne
pophlatiOn Vaudoise ! éc’c.y ecc. » ‘
En me'séparànt du’c'ôlo'hel affligé
dont la maison i'ësté’ vide car il n’a
pas d’enfants, il me dit: « En mon
' nom et au nom de tous les officiers
et de leurs dames je vous remercie
Vivement pour vos paroles si bienfaisaides et si édifiantes ».
Notre cher collègue, le pasteur de
l’église française de Naples s’est vivement réjoui de ce que Dieu avait
dirigé, les choses de manière à ce
que j’avais pu fonelionner dans uiie
si solennelle circonstance, '« Si M.
'Treda, àjouta-t-il, avait pü aller, ou
moi-même, tout ce public n’aurait
guère compris ni son allemand, ni
mon français ». Du reste ce n’était
pas la première fois que le pasteur
allémand, avec lequel nous sommes
en exceilepls rapports envoyait le
monde chez moi pôur des baptêmes,
des mariages et‘des enterrements,
Tôüte.s les fois qu’il's’absente de Naples il m’écrit pour me prier de le
remplacer auprès dé ses malades
et pour tous les actes lilurgiques.
Nous sommes toujours heureux de
;fendr'e service à nos. fj'éres, étran■igers èi; trife. spuvèht, kurtout dans
lés prbvin’éës, nous dévehbrts' jg's •’
pasteurs itinérants des prolestahts
disséminés,
Le Témoin a déjà entretenu ses
iecteurs de la fête du 47 février à
Naples, aussi jé h’y/ievieudrai pas.
J’àjoÉfteràî setilé'ràeiit que la jeunesse
deJ’église, sur la demande de plusieürs ,personnes a renouvelé le même »
plaisir le .soir du 23 février. Les
billets d’entrée se pâyaient et le '
produit était destiné à la bienfaisance.
Le môn'tant des recettes a été surprenant, le, public était de nouveau
drè.s nombreux et la soirée à été
aussi intéressante et agféable /jue Ja
première. On voit avec plaisir la
jeunesse s’ocçuperfde bonnes.choses
et consacrer 50’ jours de travail et
de luttes pour parvenir ,! un l'ésülj,at àus^ réjouissMiiit que bienfaisant.
A part ceux qui ne sont jamais conlénts et qui‘la critiquent toujours,
tous les présents lui ont dit; ajbene
et btàvo » du forid du coeur. J’avoue
ffanchementàvoir aussieté dunombre.
1
7
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- 95
élé célébrée fbliein'f'''A Vaiane^A? i Ì^?'Ì*‘ et, v.o,yan;t sa,
a c.o,u,é une'c l'
es Vaudois _deva.it un nombreux
audiloii'e et a Pescara même, le D*"
,. . . , IllüIÎJtî, le JJ
belle, avec 4 de Ses amis ont passé
la soiree du 17 à faire la cormais«ance de 1 Israël des Alpes. Le siijel
est toujours ti'és inté.-essant, très
m.stiuctifelli'é.s actuel. Nous devrions
y puiser d une manière plus Générale et plus régulière, piire re^vivre
e passé, sans oublier que nous devons etre des chrétiens vivants par
a^ for en CliHst, est. un excellait
rnoyeti pour se reti-emper, pour renouveler avec la vertu du St. Esprit
la vie spirituelle dans notie église
pour faire connaître TEvatigile eti
action dans les âmes ét pour prola gloire de Dieu. ^
T
pei,701.1381011 de m’informer île son
âge. Il me le dit en souriant
— Je suis tà; peu près du même
âge que vous, Mousieui', et je pense
f|ue nous Pipiivous Causer .un tnomeut ensemble.
— Très, volüntiet>’, répondit-il.
Il _me semble que vous éliez:
occupé^ à prier,: là dans ce cojii.
— D’est vrai. :i,r,, ; '
.~p' qu!, était ad.ressée , votre
priere.,;/. ,,.p
; Dieu créateur et coin«erv4\^,;
leur de toutes choses., . ,
T-, Savez-vous .que ,Dieu.s’est ré- .
voie a nous, eu sou ,bJe Jésus-Christ. .
rr- Je le crois et Je le,.prie aussi,
—d nez-vousaïussi'Ia Vierge .Marie,
I--- Je crois qiio.ije’est : plus i sûr de
N1Î3 __-I. < .
1
Quoique ma lettre soit déin iféa I qiio.ije’est pluSiSûr de
longue^ laissez-moi k terminer nî'
une autre bonne noikff k Aieris ' d‘- ■ • : m
de recevoir d’un village de ïa nm I à ,Di.eu? ¡i. [
.i«co de Salen.o, itleilre eoSe.' ! ,,édé "' "''''“"‘‘l ■'« me» :
(fflthrt ani-iû.llA 1--»il i_ . ... . dî:®‘=''0,US >{i4rdiOnn,Û;tril,^,,;
paè: U C.r.n!: j ' yd,i'j_ Ç-i. i .
TT»,,'Ce pretre esï-üpeeb’eur, comme.i'
mi Al- »-Vii __^ •' *
^ Jriner a un livre
qaoü appelle k.-BÎble et'on'mk>dit
lue c'est un Wser podf qûi'leS
sede. Je vous en supplie envoyez-Ie
moi par la posie etc. » La lettre est
signe par A. S, (le nom est en loules lettres) pauvre orpheline. À
I heure quil est le trésor est parvenu
a destination. Accompagnons-en la
lecture par nos prières..
Tout à vous
G, Pons.
Mars 1894.
ami,
Je me promenai.s hier soir à l’AHua^sola; médilanbun téxte pour
g Dinifinchè, Je vis un vieillard
&qans un coin de la promenade, four®iant le dés aux passants, la tête
et repassai
. files de lin, et le vis toujours inj
V r 1 ;uuçurneî
moi et ne peut absolumeiu nas me
pardonner, :aus.sb Je ‘vais .plus tnè
confes.ser à lui. c,
! • comment sqvez-vous; que
I Dieu nous'pardonne? , . " J '.„--j
A cette question il;fut Un peu¡4111,-1,
barrasse de l'épondrei et nous eûmes
ensemble une ; bonne C0i)yer.satioti!,
sur Jésus et son œuivr.e expiatoire,¡ i
et,Je lui citai quelquesi Uiies,de ses,/
nonnes promesses, que nous tnouTt
voiis_dans l’Evangile. Le brâ,ve bomme était rayonnant de.ihonheur —7,;,
oa prière, avait été . expucée. — 11;;
crut_ de tout sqp cœur et me dit
«J ai connu anciennemetitundioftimoi *
qui parlait comme vous -- ll.slapn •
pelaitdl/azzareWa;». Mais de[)nisdorsi
1 ai un peu négligé de m’occuper décès eboses, ;. Maintenant: id- faut que
1 Vjüense. ear Ip Ipmnc
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: kobile a la même placé. Au bout
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VOUS l’avez fait. Je lui donnai mon
adresse, et nous nous séparâmes en
nous serrant cordialement la main,
comme deux bons frères.
J. D. Turin.
Unions évanoétiques d’Anoroone
Ces Unions sont au nombre de
quatre et elles tiennent leurs séances dans les centres de S. Laurent,
Serre, Cacet-Rivoires et Pradutour.
Ensemble elles comptent environ
130 membres, mais elles tendent à
attirer un peu à la fois en leur sein
les jeunes gens qui n’en font pas
encore partie, surtout les catéchumènes nouvellement reçus.
Malgré les distances qui les séparent, ces associations ont ensemble des réunions de prières en Novembre et quelques uns de leurs
membres vont parfois d’un centre
à l’autre pour profiter de plus d’une
séance par semaine.
Ces échanges de visites entre les
quatre Unions qui composent ensemble VUnion Evangélique d’Angrogne ont eu lieu encore dernièrement à r occasion des séances
publiques données par deux d’entr’elles. Ce sont celles du Serre et
de S. Laurent qui ont célébré l’une
son anniversaire le 11 cour., et
l’autre l’anniversaire de la naissance
du Roi le 14 Mars.
Dans les deux cas les locaux
étaient bondés d’auditeurs qui ont
entendu un grand nombre de travaux très variés et entremêlés de
chants.
Espérons que ces séances publiques donneront à plusieurs l’idée de
devenir membres des Unions évang.
et que celles-ci cioîtront sous le
regard du Seigneur non seulement
au point de vue numérique, mais
surtout en intensité de vie spirituelle.
Ileviie Politique
Au dernier moment nous apprenons
que le grand patriote Louis Kossuth
est mort mardi soir à Turin, à l’âge
de 92 ans.
A son arrivée à Florence la Reine
Victoria a remarqué en enirant dans
la Villa Fabbricotti un énorme bouquet
que lui donnait le Municipo de cette
ville. Ce bouquet a m. 1,15 de hauteur et m. 3,60 de circonférence. Nous
sommes donc dans la ville des fleurs.
Nous avons des déficits en Italie,
mais si Messène pleure, Sparte ne rit
pas. La France accuse aussi un découvert de 140,000,000 de frs. qu’elle
comblera par de nouveaux impôts sur
les habitations, sur les domestiques et
sur les alchools. Les boissons hygiéniques sont exemptes d’impôts. L’on reconnait donc que l’alchool est une
boisson tout autre qu’hygiénique.
L’anarchiste Joseph Pauwels est entré avec une bombe dans la magnifique église de la Madeleine où se réunit ce qu’il y a de plus aristocrate
dans tout Paris, avec l’intention de la
faire sauter au moment où les yeux
de l’auditoire seraient dirigés sur le
prédicateur du carême. Mais en entrant Pauwels heurta contre la porte,
la bombe éclata en ne faisant d’autre
victime que l’auteur de l’horrible attentat. 11 eut la tête fracassée et la
poitrine ouverte.
Le Reichstag de Berlin vient d’approuver, à une forte majorité, le traité
de commerce entre l’Allemagne et la
Russie. C’est dire que la paix semble
assurée de ce côté là.
h’Angleterre va dépenser 800,000,000
de fr. pour augmenter sa flotte d’une
quinzaine de vaisseaux de guerre et
de 7000 hommes.
Le synode des évêques serbes vient
d’annnller le divorce entre le roi Milan
et la reine Nathalie et de légitimer
leur mariage. La reine va rentrer à
Belgrade à Pâques.
Nous sommes heureux d’annoncer
la fin de l’insurrection dans le Brésil.
La flotte des insurgés n’a plus répondu
aux coups de canons de Peixoto et
l’amiral Saldauha s’est réfugié avec 70
officiers sur deux Icuirassés portugais
qui ont pris le large.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina