1
Année XIII®.
Pfflï D'ABOKÎHÎMBST MH A'N I
ïtallo . . . , Ji, 3
Tous lea paya de VUnien île
poste . . . ô
Amérique du Sud .
On s’abonne ;
Au bHroau rVAdininistrîtilon ;
OhoK MM. les Pasteurs .
Ghei M. Ernest Robert (Plgnerol) et
à la Librairie Chiantore et
Masoarelli ( Pignerol ).
L’abonnement part du 1' Janvier
et ee paie d’avance.
N. 19.
iFMaMlSf
Numéros séparés demandes avant
ia tirage 10 centimes cLacun.
A wiioncrs ; 20 centimes par \igne
pour une saule fois , —15 centimes de 2 à ô fois et ,10 cen
times pour G fois et a.u deaaiiB
S’adi’esser pour la Rédaction et
l'Administration à M. ; lé Pasteur ir. Bosio — Saint GermainGiuson (Pinerolo) Italie,
Tout cbangament d'adresse est
payé 0,25 centimes.
3«
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vou» ittê Mr^s té7naim. AcTEd 1 , 8.
Sinvant la vérité uvee la charité. Ei»h. iv, 15:
Som iTiatre.
XXIII' Conféronco du Val Po.llice. —
Correspondance. — La mori de lion Mar^
golli. — Missions, — ^bMüPÍÍ^s religieuses.
— Chronique eaucloise. — Revue^polUique.
~ Avis,,,
WIIP CiHifèrence du Val Pellice
Le 2 mai courant, à la tombée de
de la nuit, bon nombre des membres
de la paroisse dii Villar se réunissaient
à l,a Pianlà, au Serre, et dans le temple.
Dans chacune de ces assemblées .se
trouvaient trois pasteurs, et l’une
d’ell es était présidée par Mr. M. Gay,
past. ém. Le texte des allocutions qui
opt élé prononcées, était le Ps. 19®.
Le jour suivant, dès neuf heures du
matin, le temple du Villar était à
peu près rempli d’auditeurs et de
membres de la conférence. Le sujet
proposé par Iq conférence précédente
élan! ; Lecture de la parole de Dieu
dans nos réunions, Mr. Et. Bonnet
prés., après le chant du Ps. 19®, une
prière, et la lecture de quelques versets
du chap. 9 de Néhémie, et du Ps. 119,
présenta quelques réflexions sur Amos
8, 12-14: nous avons eu abondance la
parole de D'eu, mais elle est négligée
par un trop grand nombre. Quand
on méprise le don, l’on est justement
châtié par la privation de ce don. Ce
serait le plus grand malheur qui pût
nous atteindre. C’est pourquoi, tandis-que nous sommes encore dans lin
temps d’abondance, profitons-en.
Mr. David Peyrot donne ensuite
lecture de sbn rapport sur le sujet
proposé. Il l’avait divisé en deux
parties, l’une historique, l’autre pratique. Nous nous bornons à noterjj
entre autres bonnes choses, celle-eî,
que toute lecture, toute étude de la
Parole de Dieu, doit être précédée,
accompagnée et suivie de beaucoup
de prières. '
La discussion ne s’engage* pas ¡sur
l’élude de la Parole de Dieu dans nos
écoles du Dimanche, vu que celArt' êlé
fait dans une de nos conférences.
Dans les réunions du soir, depuis
que chaque automne la conférence
indique un livre ou une partie d’un
livre à étudier, l’habitude a-pris,
2
dans I4 plupart des paroisses, de lire
celte portion déterminée des Saintes
Ecritures, autant que possible, dans
chaque réunion de quartier. L’on peut
obtenir et l’on a déjà obtenu une
part active à. celle étude de la part
des membres de l’église en les invitant
à lire un ou deux versets chacun, et
en leur faisant des demandes.
Dans le,, cultej principal il f^ut tenir
compte de la lecture proprenp^nt dite,
et de l^étude de la Parole de Dieu.
La lecture de la Bible a pris désormais la place qui lui revient. Le
peuple ne peut plus dire en se tenant
sur la place du temple: «On lit seulement». La lecture de la Bible n’est
plus^pp,ur ainsi dire, udiAWf d’œuvre,
e|Î,e e^i au centre du eu,lie.
Pjnm;iêtre bonne,et eijSea(je, elle dpil
ê^ce.,p,répai;ne,,avec prière,, d^. sorte
lepien,e, sqil| l’inlerprètiition
vivapje, dp ce qu’il lit., Mr. W. Meille
p^slqur à^,Turin, ayanj. d|èpla|’é| qpn
pour ln,b,onne marche du culte d,an^
saj p^rpis,ae, il ayait ,cm devoir prendre sur lnjj,de, fai.r;e, la lecture,, de
la Bible, M,M. les instil,ut,eurs Korn^ron.'j., Long el,, Ri,cca, tout ep
coni|prenanl les l'ni^onsi qui ayaiept
pu,.a,tnenpr M,r. Mpi.U^i àj,se charger
dç ,ia, Ipctupe, ont tenu à déclarer
qqe,,iq coup le ,plqp,, p^nit^leH ^ f
cœpjl; se,i;ait dq.les prjver. de la,jcharge
dp dqctèpr au cuHepuhljc. Gela poqrr^,t ,ê|rei Irè^ 'lUfpiibln aux.^ ''ég.enlp
el au peuple. Il n’y aurait^, bientôt
plusd’inslituleurs Faucioîs, ils seraient
lentéa.jde^ s’ab.semerdu , culte,, ne
SQrniqqt, pas .retenus,, pat;, ceMe , fqrte
atlaehç quiu peut, leur,, fair.e éyiler
beaucQup d’égarenaen!?; Técolej,eUey.i perdraiti, et, l’on ôle,i;ail
au?,régents jpette;,auréole, dhmLû,çjté
et. d’ influence,,. reJigieu.se , que , ie.ur
d,fli)fle j’oiBpe,..de. leciqtjrg de la Bidle.
146__
Mr
.1, P. Pons déclare qu’il nous
est convenable à tous que la lecture
de la Bible continue à être confiée
aux régents, et qu’il ne saurait être
question de les en priver. Ils ont à
y gagner autant que l’assemblée. Car
ce qui fait qu’ils peuvent exercer
une influence c’est, que dans la lecture, on voit l’âme du régent, sa
conviction, son amour.pour la parole.
Pour, que ta lecture puisse être préparée par le régent, le mieux est
qu’elle ait en elle-même quelque
chose d’indépendant,, dans un ordre
déterminé el convenu d’avance. Le
pasteur peut , encore, s’il le veut,
faire une leclure en rapport plus
direct avec son texte. D’autre part,
la contenance, de, l’assemblée exerce
aussi U,ne grande influence,, sur la
manière dont le lecteur pourra s’acquitter de sa tâche.
Quanta l’étude de la Bible dans
le culte principal, il est diflicile de
fixer une rpgle. Chaque , .prédicateur
doit avoir un but bien déterminé, et
se régler d’après les besoins de sa
paroisse. Dans le courant de l’année,
il est bon de suivre, dans ses principaux traits, rhistoire de la Rédemption. L’on peul, de temps à autre,
choisir un livre du une partie, ou
bien avoir des séries sur un sujet déterminé où régnerait la variété dans
l’unité. Il faut, en tout cas, éviter
l’ennui. Ce que chaque pasteur doit
toujours faire c’est d’invoquer le Seigneur pour êlrè dirigé dans le choix
de son Sujet, et pour être à même
de Piixposer avec fruit, dans le but
d*amener plusieurs âmes âî la connaissance dé lai vérité '
V 1
Unç^pho^e a^élé recoqim.Tndée, c’est
que les membres, de l’église, apportent leur Bible au? |Cu.ltqs.^
3
-147^
'Là prochai'tìe cònférencè àui*a Uéù,
B. V., à 'Pi’arustih. Mr. 'H. Meille 'est
noWirtié ì'à'p'porleù'r du Èiuje't ^ùivah'l:
Cirài lation pùblicatiòns ‘ réligi'èUsés.
Comrc6|)onbance
10, mai
ÌSIonsieur le Rédacteur,
Lè dernier N° du Témoin contient
une correspondance signée A. G.,
patronnée par Mr. Lanlaret, et qui a
dû produire une mauvaise impression
sur plus d’un de vos lecteurs. Je n’ai
pas ¡’intention de prendre la défense
du pasteur étranger, Mr. V , qui y
est vivement attaqué; mais je voiis
prierais d’insérer ces quelques mots
afin de ne pas laisser croire que les
nombreux témoins de l’incident mentionné sont tdiis de l^avis de A. C., qui
évidemmerii était un auditeur prévenu.
L’étrange idée émise par Mr. V. a
héüfié ioüt lé mondé, if est vrai,
mais pas n’est besoin d’éxagérer jusqu’à trouver dans la pbrasè incriminée le sysfèfne papal ioüt éntier.
LeÀ tíornbreusés péfSonnës qui àVàiént fort apprécié la' prédication
dë MK V. dans la paroisse voisiné
od il avait présidé différentes réunions
n’ont pàs' cru, lofé de l’incident fà'cheux, se tVoWvér eri présence d’un
loup fàVIssérié einitré dans nos églises,
comm'é le féràit croire l'attaqué violente dé A. C., riláis d'évànl une idée
personnelle bazardée ét bonne à....
laisser de côté. D’àill’éurs, ceux qui
avaiént erit'éridli Mr. t. exprimer cette
idée malh'ô'iiëeuse, ont éntéridu'bientôt
après Mr. le pasteur Ports de là ïobr
la cortìftattée dans' sort'a'Ilocution sur
lé cirtneîièré, i'Ceux qui aVaierit en^
tendu proclamer l’bérésié », comme
s’é'xprMe A. 'G., àvaîérit ^dônc réçû
le contre-poison et c’était ‘irè's-'bién;
mais céla suffisait. Dans 'cfdél bût
A. G. à-t-il destiné aux lecteurs dû
sTérnoin,» c’est à dire au grand public, Sa co'rr'espOn'dance Pour fàiré'
connaître un « très réè^r'éttàbl'e iricTdént » ? Est-ce par egûVd pour Ik
famille affligée, ou par chai’ité frkternelle envers un frère étranger oü
pour « recliercber ce qui va à l’édification » et l’offrir aux lecteurs du
joiirnal? Que s'il y à beaücoiip à diFé
sur la méthodé et la prédication de
tel évangéliste de passage chez nous,
ce sïijet doit êtr'é «traité ‘à'ùli'émérit
qii’én passant » et silHout pks à l’occasion choisie par À. G. Aussi, plusieurs ont-ils été peinés dé la correépondartce autant qiié de « l’inclderit
sirigiiiiéH dont ils ont été tétridids.
Agréez, rtionsiéui' le iédactéur, leé
saiiitatiorts frà'térneltes de voU'e bien
dévoué T.
IVnovellfS de Colnnia Valdense
Cher Directeur,
Voici enfin des nouvelles précises
de Colonia Valdense. Je me hâte de
vous les transcrire, connaissant l’intérêt que vous avez pour elle et pour
les pasteurs qui la desservent.
a Ce n’est pas sans raison, écrit
Mr. ügon, qu’on se plaint de manquer
de nos nouvelles. J’ai pourtant écrit
avec régularité, mais il paraît que
quelques lettres se sont égarées. On
ne parlait, au commencement de celle
année, que de quarantaines et de
fumigations, et les journaux assuraient
que des sacs de correspondance élaient abandonnés sur les pontons.
Tant de précautions tFonl pas empêché la diffusion du choléra dans le
4
•448
SjUd !de l’Amérique. Nous avons eu
ici quelques cas avérés el des attaques
de maladies mystériuses et subites,
ruais cela n’a pas eu de suite. Il faut,
à mon avis, attribuer la disparition
du,fléau au temps exceptionnellemenl
chaud et sec que nous avons eu jusqu’à
maintenant. Quoiqu’il en soit, nous
pouvons dire, avec une profonde reconnaissance, que nous avons été épargnés.
Mais il n’en a pas été de môme
autour de nous. À Montevideo il n’y
a eu que 500 cas, dont plus de 100
dans un seul bataillon; mais dans
l’Argentine et maintenant au Chili,
quels drames lugubres! 11 n’y a pas
eu moins de 30.000 cas dans les provinces de Buenos-Aires et de SantaFé: on cite un département de 1-4.000
habitants dont le quart a été malade,
Il y a eu, vraie panique dans certains
villages^qui ont été abandonnés npt,
et ont semé leurs morts et leurs malades le long- de la route.
Les colonies de Santa-Fé ont été
très éprouvées, el pins d’un des nôti es
y est mort (1), surtout parmi ceux qui
travaillaient avec les batteuses à vapeur. Ob tombait autour de ces machines comme sur un champ de bataille; les malades étaient jetés dans
un coin pour y mourir, et on continuait sans autre. Il y a par là des
gens sansentrailles, eloccupésuniquement d’augmenter leurs richesses.
Par suite d’une entorse que je me
suis donnée en courant après mon
cheval, j’ai boité de temps à autre
pendant l’hiver; parfois encore il m’est
impossible de me mettre en selle; il
paraît' qu’à cause de l’effort que je
(1) Fnç lettre reçue de la colouie Gitssler menticvane
parmi las morts; Pierre Peyronel du Tmssaii, fin
enfant Pierre Clôt <le Comlje Garin, François GaiTon
do Pràl dt Jean Loni; de Jean, do Colonia v.fïidease.
fais, un tendon sort de place, et alors
il me faut m’arrêter jusqu’à ce qu’il
y revienne. Cela heureusement ne m’a
pas empêché de remplir mes devoirs
publics et privés.
Y aurait-il aux Vallées un mauvais
plaisant qui s’amusât à répandre des
nouvelles controuvées? 11 n’y a pas
à Colonia d’Armée du salut; son journal,
comme bien d’autres plus ou moins
bons, circule parmi nous; maisjusqu’à
présents c’est tout. Ce n’est pas cette
armée qui a empêché Mr. Bounous
d’organiser une église capable de le
soutenir. Ce n’est pas elle non plus, ni
d’autres, qui pourront jamais séparer
les Vaudois d’ici de leur mère; cette
séparation leur coûterait trop cher,
puisqu’elle entraînerait la perte des
locaux d’école el de culte et porterait
un coup fatal à la cause de l’évangile.
Au lieu de diriger une école supérieure, comme il enavait étéquestion,
ije n’ai eu, pendant l’été, que la direction d'une foule d’ouvriers de toute
espèce. Un beau jour, en octobre
dernier , le Consistoire décide que je
suis resté assez longtemps à la
pluie el qu’il faut refaire le toit de
ta maison où il me loge. On avait
des tuiles, du bois,^ de charpente, la
main d’œuvre des colons, de sorte
qu’une petite somme, au plus 250
pesos, couvrirait la dépense! On se
mil à l’œuvre avec cette douce illusion.
Les quartiers, à tour, envoyèrent leur
corvée. Le ciseau et le pic firent si
bien qu’en deux jours ma famille,
sans abri, se hâtait d’émigrer à Cosmopolita, ou Mr. Bounous avait la
bonté de lui offrir l’hospitalité.
Les maçons se mirent aussitôt à
l’œuvre avec leurs amis les menuisiers,
et pendant tout novembre les environs
de la cure furent transformés en ale-
5
wvvvvs^»A.ivv\rw<vwvvv%f>/v i-f liTi
-149
liers de conslructión : ici on gâchait
de la chaux; là on fendait des poutres; ailleurs on préparait des briques;
quant à moi, assis devant un gros
feu, j’écumais le bouilli qui devait
servir de dîner à tout ce rçonde. Le
toit à la fin du mois était remis,
mais les dépenses dépassaient les prévisions, et il fallait encore acheter des
poutres, des tuiles, des clous, des
boulons et surtout des planches. Malgré le bon vouloir d’un grand nombre
de personnes qpi firent, gratis, 170
journées et amenèrent le sable nécessaire et en particulier de messieurs
Bounous, Bouisse, Artus et Griot
qui se chargèrent, gratis aussi, de la
charpente, il fallut payer encore225
journées d’ouvriers . Bref, la dépense
totale finit pas dépasser <4500 francs
Plus d’une fois j’ai été fatigué à ne
pouvoir dormir la nuit, enlr’autres
ce certain jour où, à la chaîne, je
fis passer à d’autres les 2000 tuiles
du toit.’’
Heureusement tout est fini; la cure
n’est pas devenue un palais, il s’en
faut, mais on y est à l’abri de la pluie,
de la chaleur et du froid; les murs
sont crépis en dedans et en dehors ; il
y a plancher ou pavé en haut et en bas,
et sur le devant un large avant-toit,
formant une espèce de vérandah trèsagréable et encore plus utile. Nous
sommes heureux, pourquoi 1e cacher,
que cette réparation ail pu se faire,
malgré le point noir qui trouble
notre joie, et qui se présente à nous
sous la forme d’un déficit.
Je travaille de toutes mes forces à
liquider l’affaire des terrains cédés
par le Gouvernement. Le bruit a couru
qu’il ne sèrait pas impossible que le
gouvernement actuel ne nous les enlevât; mais je n’en crois rien, car
la justice et le libéralisme ont jeté
de profondes racines dans nolre.,soi.
Si donc tout va bien, comme je l’espère, ce sera la.belle somme de francs
25,000 que je pourrai sous peu remettre aux deux églises de Colonia
et Cosmopolila. Quelle joie pour moi
de voir ces troupeaux que j’ai trouvés
divisés, endettés, sans locaux, presque sans administration, dotés de
tout ce qui leur est nécessaire et surtout de la paix et d’une certaine vie
religieuse que Dieu veuille maintenir
et ranimer. »
R.
U mm DE nm üititGoni
Don Giacomo Margotti le célèbre
Directeur de I’i7mtó Ctiiio/ica de Turin, est mort vendredi dernier après
une courte maladie,, à l’âge dè près
de 64 ans. Le parti catholique intransigeant, c’est-à-dire dans ce cas,
logique et conséquent, déplore la
mort dé cet habile maïs peu. seni,
puleux écrivain, qui, pendant quarante ans, comme collaborateur de
VArmonia et du Piemonte, et depuis
1863, comme fondateur et directeur
de [’Unità Cattolica, avait servi l'Eglise romaine, ou mieux encore ce
que Gladstone appelait le V0,canisme,
de toutes ses forces. «Sa vaste érudition, dit l’Unità Cali, dans .son
éloge funèbre , sa facilité dans l’art
d’écrire, sa prodigieuse mémoire',
son imagination plus prodigieuse
encore, tout cela fut employé uniquement au service de l’Eglise et des
deux grands et immortels pontifes
Pie IX et Leon XIII qu’il vénérait
d’une affection filiale et sincère».
Don Margotli est mort corarne ¡1
avait vécu, c’est-à-dire sans s’élever
au dessus d’une religio.n réduite à
n’être qu’un tissu de cérémonies
superstitieuses., H a insisté pour avoir
le Viatique et l’extrême onction, —
I
6
-«i5o
Au Cardinal Himonda qui lui a’endait visile’, il disait: « Je meurs
tranquille, parce que tout ce que
j’ai fait, je l’ai fait sous les ordres
de mes Supérieurs. Quelle consolation, aiprès 40 ans de vie 'de journaliste., que celle de mourir après
avoir reçu la visile du Seigneur (dans
l’hostie) et celle de mon Cardinal Archevêque ». Dans r intervalle des
prières du curé, il récitait ries
psaumes et faisait -monter des vœux
pleins d’ardeur à jllaria Sanlissimaà
laquelle il avait voué une .douce
dévotion ».
Que nous sommes loin des sentiments de Paul ; « Je sais en qui j’ai
cru ». « Christ est ma vie, et la mort
m’est un gain » !
H. B.
Missions
Le numéro de mai du Journal des
Missions contient, outre une carte
fort nette du Zambèze depuis les chûtes de Victoria jusqu’à celles de Lihonia (chez les Barolsis), la fin du
récit intéressant que Mr. Coillard fait
de son voyage de Seshéké à Séfula.
1! faut lire cette description pour avoir une idée des difficultés que
Mr. C. a rencontrées sur sa route,
D’abord'c’est la lutte contre le tsetsè,_
cet ennemi ailé, si petit mais si
terrible du bétail, qui oblige à
voyager de nuit et à dételer avant
l’aube pour conduire les bœufs
sur une île oû ils sont à l’abri de
la piqûre mortelle. On repart de nuit,
mais, à défaut de tsetsè, les mauvais
guides qui ont été fournis d’après
l’ordre du roi Lévanika, donnent
an pauvre missionnaire une infinité dé
tracas; la nuit, ils ne voyagent pas,
eux, le matin il fait trop froid pour
jouer de la cognée: au milieu du
jour il fait trop chaud.
Une fois ils égarent la petite caravane au milieu d’une forêt. Après
cela ces « vampires gloutons » ne
manquent pas de réclamer pour paie
ou setsiba, du calicot. — Une éclipse
totale de soleil, qui eut lieu Je 30
août, mit la consternation au milieu
d’eux: «Yo! nous allons périr» s’éor iaienl-ils avec terreur. Ilsproniirent
à Mr. C. de mieux faire à l’avenir;
mais ils jpioiivèrent que notre proverbe italien qui dit « passalo il ponte
gabbato il saiito» a de la valeur même
parmi les Barolsis. — Une épreuve
plus grave a'tlénd'ai't notre ïîiiSsio*n^
naire avant qn’i! atteignît le but die
soiD voyage: c’iélait au gué du Njoko,
et voici comment il raconte cette triste
aventure;
« La rivière en cet endroit èst dé
quatre-vingts mètres de large, et d’utt
courant rapide. Nous lançons mon
wagon traîné par trente-deux bœufs.
U était huit heure.s du malin. A dix
heures tout serait fini, pensions-nous,
et après la halle ordinaire du miliéti
du jour, nous panifions, voyageriOrt'S
à marches forcées pour aller passer
le dimanche au Lurabé. Malheureusemenl. . les roues de derrière du char
s’enfoncent si bien que l’un des moyeux di.sparail dans la boue. Devant
nous, une montée courte, mais rapide,
les bœufs se refusent à tout effort;
les cris; les coups, les différents
angles auxquels on met la chaîne de
trait, rien n’y fait. Le chariot, deux
fois entraîné à reculons au milieu de
la rivière va, pour éviter le bourbier
à droite,; se buter à gauche contre
une berge de sable. Mais nous metlonsaux roues chefs et Malotela; quelques coups de bêche, urt coiip de
collier,et nous sortirons aisément. Oui,
seulement les bœufs sont devenus
récalcitrants et têtus; ils n’entendent
et ne sentent plus rien. Les uns tirent
en arrière, les autres, d’un habile
coup de tête, tournent; leur jowg par
dessus leur cou, et regardent avec
défi le maudit wagon, celui-ci se detache et se sauve, celui-là se couche,
s’étrangle avec opiniâtreté, écunie,
mugit et fait le mort.
«Mords lui la queue!» On a beau
lui mordre la queue, il reste insensible. Enfin, l’ordre rétabli et chacun à son poste, nous tentons avant
de décharger un dernier efforl... Les
bœufs exaspéré.?, se: précipilenli à
7
.151„
débite avec une,impétuosité’quo.personne ne peut arrêter. On voit ' les
rpiies de fauche sç lever; le danger
esi iturpineiit, les gpps affolés perdent
la tête..-.,ej, en .moins de temps qu’il
n’en faut pour le dire, la voiture
avait perdu son centre dp gravité,
était.lancée hors de son train, e,t,
renversée, gisait sur le côté dans
lé rivière ».
Nos lecteurs peuvent facilemenl^s’imaginer quel dégât cette chute produisit parmi les effetscki missionnaire.
Que de provisions perdues , emportées
pari l’eau, que d’objets, de-première
nécessité abîmés i mis hors d^’usage.
C'est dans-un désastre semblable que
la «ipatienee des saints» est nécessaire, que le courage de l’enfant de
Dieu se manifeste»
On recueille ce qu’on peut sauver
do naufrage, et enfin * le îî octobre,
après environ deux mois de voyage,
depuis Seshèké, Me» C. arriva au terme
de son voyage, Séfula. Il ne s’y arrêta cependant pas longtemps, car
après y avoir construit ses bulles et
soü' Kraai, iI retoui-na à Seshèké pour
y chercher sa femme.
Nps amip Jalla sont heureusement
arrivés â. Kiraberl.ey le 31 mars où
ils ,onl trouvé .MM." Dardier et Goy.
La pplite caraÿane, bien pourvue de
wagons el.de provisions, a dû quitter
cette ville, et se mettre en roule
pour Mangwato le lundi 28 mars.
D. i>.
lïôin>clU0 tcUgicuee«
IL y a, en Angleterre, environ
3,00D juift conviertis au christia,nisme.
Cent d’entre eux, d’apiès le Sewegr
VfiMÉÎoîs, 400 d’op.i'ôs^'a Vie NorneUe,
sçnt dans' le ministère actif.
H
* * .
On vient de publier la statistique
de toutes les inslilulions et œuvres
charitables existant à Londres, avec
indication de leurs recettes durant
le dernier exercice 1885-18S6vij En
voici un court' résumé-, d'après- le
Chrétien belge :
Sociétés bibliques et de
publications . . . fr, 7:486.500
Missions intérieures et
extérieures ...» 42.'082.650
Construction de temples.
et chapelles ...» 741 375
Aveugles, sourds-muets
incurables, idiots etc.. » 4.960.900
Hôpitaux, hospices, dispensaires, maisons
deconvalescence,etc. » 16.384,500
Maisons de retraite,
caisses de pensions
pour vieillards . . . » 11.067.12.5
OrphelinalSjdislribulion
de secours en argent
et en nature, sociétés diverses ...» 34.283.300
En tout pour 1,024 sociétés différenies fr. 117.106,300
♦ ,♦ .
Oniia reçui à Bâle de bonnes nouvelles! du Cameroun, datées du 7
février.. Les i missionnaires, ontu été
installés solennellement. On craignait
un ipeu ides diffloulté.s résultont » du
fait que les précédents missionnaires
et évangélistestétaient baplisles, tandis que les nouveaux ont i’habilùde
de baptiser les enfants; mais il paraît que le pasteur noir, Füller a
lui-même demandé aux frères bâlois
de baptiser des jumeaux qui venaient de naître chez lui,
Chronique ©nuboiee
Le président de notre Comité d’Evangélisalion se trouve à l’êüfanger
depuis un mois environ. Le 20 avril
ib ai présidé une réunion à BeHin,
interprété par le- comte Bernstorf.
Le prince Alexandre, cousin de l’Empereur, assistait à cellfe assemblée.
Le 25'du même mois, d’après une
dépêche du journal de^St Pelersboiifg,
«c ¡’empereur -d’Allemagne a 'reçu le
chef 'défia Commifnaulé des Vàllées- du
Piémont',-Mji Proehet ».
8
152 „
’ès avoir visité Loipzig, Dresde
irrnhutt, notre frère s’èst rendu
Après
et Her
à Copenhague, où il espère fonder
un comité auxiliaire de notre mission en Italie, après y avoir, prêché
dimanche deimier. Ensuite M. Prochet
ira à Stockholm, se proposant de terminer sa laborieuse pérégrination par
un tour en Ecosse, en Irlande et en
Angleterre.
Que Dieu bénisse et fasse prospérer le voyage de notre ami.
J. P. P.
iftctme ))oltttque
Mtalie. — La Commission parlementaire chargéed’étudier les mesures
proposée's par le Ministère pour faire
face aux besoins de la guerre et des
travaux publics (mille kilomètres de
chemins de fer) insiste sur l’abolition d’au moins un dixième de l’impôt
de guerre sur la propriété rurale. De
son côté le ministère déclare en avoir
absolumentbesoin pour faire honneur
à ses engagements.
La Chambre jugera souverainement
dans ce différend. Mais s’il est vrai,
comme l’affirme un journal anglais,
qu’à Rome on parle couramment d’une
expéditian que l’Italie se propose de
faire en Abyssinie dans le courant de
l’été, il n’y a nul doute que le Ministère obtiendra gain de cause et
que les pauvres’! agriculteurs continueront indéfiniment à payer les dixhuit millions sous le titre de dixièmes^ de guerre. s f,
AUetnnffne. —L’organeofficiel du
Chancelier de fera soulevé, sans qu’il
soit possible de deviner dans quel but,
une question qui ne plait pas du
tout aux ministres de Vienne et de
Pesilh,i même à M. deiGiers ministre
desiiaffair.es étrangères en Ru.ssie.
LaiGazzetle de l’Allemagne du Nord
“[■me qu’il y a eu avant le Congrès
Berlin, un traité secret entre la
affli
de
Russie et l’Autriche, en vertu du
quel cette dernière, pour prix de sa
neutralité dans une guerre de la
Russie et de la Turquie était au
torisée à s’emparer de la Bosnie,
et de l’Erzégovine. Comme lejoqrhàl
donne la date du traité, il ne peut
y avoir aucun doute sur son existence.
Après avoir obtenu la votation à
l’unanimité des fonds demandés pour
l’armée, U semble à peu près sûr
que te chancelier réussira à faire
adopter l’impôt sur les spirilueux,
r un des buts qu’il poursuit depuis
longtemps avec cette persévérance
que rien ne lasse.
— Á la ñq d'une
séance de douze heures ta Chambre
des Communes a enfin voté le premier paragraphe du premier article
de la loi de répression des crimes
agraires en Irlande. C’est un point
capital; le restesuivra infailliblement
malgré l’opposition des Parnellistes,
grandement humiliés déjà par leurs
échecs et moralement affaiblis par
les sanglantes accusations lancées .par
le Times contre leur chef. Au lieu de
les sauver, ce pauvre Mr. Gladstone
se perdra avec eux. ,,
On dit que l’Angleterre aurait
consenti 'à fixer à trois années la date
d’évacuation de l’Egypte. Mais il est
permis de douter que cette évacuation se fasse si tôt. L’Angleterre a
dépensé en Egypte trop d’argent et
trop d’hommes pour q^u’elle renonce
à retirer de ces sacrifices, auxquels
personne n’a voulu s’associer, quelques uns des avantages qü’elle est en
droit d’en attendre.
A. vis.
La conférence libre des Eglises du
Val St. Martin j «e tiendra) Dieu voulant, aux Clos de Villesèche, le mardi
24- courant, dès 9 heures du matin.
On y ira itera le sujet; De la jeunesse
vaudoise. —
La veille, à 4 heures aura lieu,
dans le temple des Clos, un service de
préparation, où parleront plusieurs
de nos frères des trois Vallées.
Erxest Robert , 6'erawi
Pignero), Imp. Chiantore et Mascarelli.