1
Année XXXVÎIÎ.
6 Février 1903.
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ECHO DES VALLÉES
OHÀQUEÎ
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tonrn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof, Torre Pellice. ’
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de Tannée.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Avis — Pierre Valdo — Le nouveau
nom — L’évangélisation de la France
— Aux membres des Unions chrétiennes de Jeunes Gens — Correspondance — Un jubilé — Lettre de
Toulon —Evangélisation — Chronique
— Nouvelles et faits divers — Revue
Politique — Aniioiice.s.
Z5ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ
Jk.'VXS
Le rapport sur le catéchuménat, présenté au dernier Synode, qui en a ordonné l’impression, a paru. Les présidents des consistoires sont priés de le
faire prendre au bureau de la Table
pour le porter à la connaissance des
membres de l’Eglise.
Prix : dix centimes.
PIERRE VALDO
-O-0-0
S’il y a un homme qui mérite d’être
connu comme témoin de Christ, précurseur de la réforme, à côté de Pierre
de Bruys, d’Arnaldo da Brescia, de
Jean Huss et Wicleff, c’est bien Pierre
Valdo.
Né dans la première moitié du 12.““
siècle, nous le voyons apparaître à
Lyon vers l’an 1155, dans le but probablement de faire fortune, ou, tout
. au moins d’augmenter celle qu’il possédait déjà, puisque il avait épousé une
femme disposant d’une certaine quantité
de biens immeubles. Le riche marchand
de Lyon, comme il est si souvent mentionné dans l’histoire, était non seulement préoccupé de sa fortune mais
aussi et surtout de son âme. Du jour
oü il vit un de ses amis tomber, comme
foudroyé, à ses côtés, il fut réellement
alarmé et il ouvrit son cœur à un maître de théologie qui se montra luimeme perplexe et qui finit >par lui conseiller de vendre ses biens et de les
distribuer aux pauvres.
Plus décidé que le jeune homme riche de l’Evangile, il n’hésita pas un
instant; il assura l’existence de sa femme
et de ses filles, il paya ses dettes et
distribua le reste de ses richesses aux
pauvres en ayant toutefois prélevé une
certaine somme pour faire traduire la
Êible.
C’est dans le volume sacré que Pierre
puisa jour après jour sa force et ses
connaissances et une fois bien armé il
Commença à évangéliser de maison en
maison, en attirant une quantité d’âmes
affamées de la vérité. L’Archevêque
Guichard alarmé de voir un homme si
zélé, entreprenant et expliquant la Parole de Dieu, lui défendit d’usurper un
office qui ne lui appartenait pas. Valdo
ainsi arrêtéj dans son travail de propagande s’en appela à Rome, au pape
Alexandre III qui le reçut très favorablement et qui lui octroya le droit de
prêcher sous la direction du clergé
local. Valdo ayant demandé l’autorisation de prêcher à l’évêque de Lyon,
celui-ci refusa net, mais c’était trop
tard, Pierre Valdo et ses disciples secouèrent le joug de leur servitude et
se répandaient partout prêchant l’Evangile de vérité, la bonne nouvelle du
salut. — L’ archevêque fit proscrire
Pierre Valdo et ses disciples qui s’éloignèrent de Lyon pour aller ailleurs où
ils apportèrent leur foi et leur zèle.
Le Concile de Vérone s’étant réuni
en 1183, la question de l’hérésie fut
examinée et l’excommunication fut lancée contre ces novateurs qui devinrent
autant de témoins de Jésus.
Il est certain que Valdo s’est rendu
aux Vallees Vaudoises du Piémont où
se trouvaient les descendants de Claude
de Turin, un autre témoin de la vérité
ayant gardé une partie du précieux
dépôt de la foi. Il est certain qu’il a
dû apporter avec lui son zèle et son
enthousiasme en réveillant ces sentiments de piété qui paraissaient s’éteindre, il est certain qu’il a accompli une
œuvre telle, ineffaçable, au point de
léguer son nom à ses frères qui partageaient sa foi pour aller, d’après ce
qu’il y a de plus vraisemblable, finir
ses jours en Bohême. Pierre Valdo fut
un homme énergique, un chrétien sincère, vivant, et un apôtre, voilà trois
qualités que nous désirerions voir renaître dans chaque famille et dans
chaque cœur vaudois.
C. A. ÏRON.
LE NOUVEAU NOM
Apoc. II, n
A la naissance, on est obligé de par
la loi. à donner à chaque enfant un
nom. C’est souvent celui qu’a porté
un père bien-aimé, une mère chérie
ou un ami intime ; souvent aussi c’est
celui qui rappelle un grand évènement
ou une grande délivrance. Dans d’autres cas, hélas ! on se hâte de donner
un nom insignifiant, le premier qui se
présente à l’esprit.
Il n’est pas inutile de bien réfléchir
avant de se décider, car enfin un nom
doit avoir une valeur et pour chaque
famille une signification. Evitons tout
ce qui prête au ridicule, à l’originalité
ou a la confusion et pour l’amour de
perpétuer un nom dans la famille n’al
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Ions pas à la rencontre de difficultés
réelles.
Chaque nom, pour beau qu’il soit,
est toujours porté par une créature pécheresse qui l’expose à être souillé,
bafoué et traîné dans la boue. Que de
fois ne doit-on pas prononcer le nom
de tel ou de telle avec horreur! il s’agit
en effet d’un meurtrier, d’un traître,
d’un pauvre condamné à la galère.
C’est un nom souillé qu’on tâche d’oublier bien vite.
Parfois aussi, il s’agit d’un homme
de plaisir qui s’est voué au. mondé et
il s’est rendu célèbre ; son nom est
prononcé de bouche en bouche, les
journaux s’empressent de le publier,
mais sous cette auréole de célébrité
se cache la ruine morale la plus profonde.
Il n’est pas rare de trouver des noms
portés par des personnes inutiles, c’està-dire qui occupent une place en ne
faisant rien et ils sont vite ensevelis
dans l’oubli.
Mais aussi nous rencontrons sur notre route des noms célèbres, devenus
tels par des hauts faits accomplis par
ceux qui les avaient. L’histoire se charge
alors d’enregistrer ces noms avec soin
et ils sont répétés avec le plus profond
enthousiasme et la plus grande admiration. Et cependant sous ce nom pompeux, que ce soit celui d’un Alexandre
le grand, d’un Louis XIV, d’un Napoléon, d’un Voltaire, d’un Renan
d’un Bossuet ou d’un Fénélon, d’un
Calvin ou d’un Luther, que de faiblesses, que de chutes ne devons-nous
pas constater I Ah I c’est que tous ces
noms ils appartiennent à des pécheurs
qui ont violé la loi de Dieu, à des
rebelles et à des ennemis de la vérité.
II.
Un jour cependant, jour à jamais
mémorable, ce meurtrier, cet homme
de plaisir, cette nullité ou cette célébrité est arrêté par une voix mystérieuse qui l’invite à s’examiner et aussitôt une lumière invisible resplendit
dans son cœur en lui montrant ce qu’il
est, avec toutes ses laideurs et ses
iniquités. Est-ce bien possible ? Un
homme est-il tombé si bas ? Oh ! oui
pleure, pleure sur toi-même pauvre
pécheur, pleure sur ta vie perdue, sur
ton nom déshonoré, pleure mais ne
désespère pas.
Cette lumière qui t’éclaire, elle te
montre aussi le chemin que tu dois
suivre, le chemin qui conduit à une
colline où se trouve une croix. Sur cette
croix, qu’y vois-tu ? Un homme, un
Dieu, l’homme Dieu, un Sauveur qui
en mourant s’est écrié : « Tout est acrompU». Sur cette croix se trouve celui
qui a pardonné tes péchés, qui a payé
ta dette ; son sang a été versé pour
laver toutes tes souillures. A cette vue
tout change d’aspect en toi ; ton cœur
soupire après quelque chose de meilleur,
ton idéal est complètement transformé,
ton horizon agrandi, ton activité prend
une direction plus pratique et noble :
En un mot, tu es le même homme,
mais renouvelé, avec de nouveaux désirs et un nouveau but ; tu es le même
homme, mais en portant un nouveau
nom, celui d’ Enfant de Dieu».
III.
Ce nouveau nom qui correspond à
une vie nouvelle créée par l’Esprit
Saint à la vue de la croix est cependaut toujours uni à celui donné à la
naissance; ce sera Jean l’enfant de Dieu
et sur cette terre ces deux noms sont
inséparables, ce qui veut dire qu’une
lutte est inévitable désormais ; tantôt
il y aura accord complet, tantôt ce
sera l’ancien nom qui prévaudra et
tantôt le nouveau. Saul de Tarse qui
a échangé son nom en celui de Paul
est encore obligé de s’écrier : « Misérable que je suis qui me délivrera de
ce corps de mort ?
Mais le même apôtre qui jette ce
crix d’angoisse pourra bientôt s’écrier :
«J’ai combattu le bon combat de la foi,
j’ai achevé ma course, au reste je sais
que la couronne de justice m’est réservée ». Enfin l’heure solennelle approche, c’est celle du départ. Sur les
bords éternels s’avance l’enfant de Dieu
et en traversant le fleuve qui le sépare
de l’éternité, son ancien nom est enseveli à toujours. L’agneau de Dieu en
le recevant dans ses bras le présente
à son père avec un nouveau nom, celui de Eacheté. Anges du ciel réjouissez-vous, entonnez l’hymne de la délivrance, celui que vous saluez au seuil
du paradis, a pour toujours enseveli
son vieux nom qui rappelait le monde
et 1 esclavage du péché : contemplez-le
et lisez sur ce front rayonnant de joie:
Le Racheté, l’Enfant de Dieu: accueillezle c’est votre frère et il régnera avec
vous.
Au début d’une nouvelle année, avec
tant de projets et tant d’efforts que
1 on va tenter, il en est un, frère, que
je vous propose: Travaillez à vous mettre dans les conditions, avec l’Esprit
qui est à l’œuvre, de porter bientôt le
doux nom d’Enfant de Dieu, de Racheté,
C. A. Tron.
l’ivangolisafion de la FraiiGD
(A’nir précédent.).
Mais la Société centrale possède un
autre moyen que les visites, d’atteindre
les protestants privés de tout secours
2
— 2 —
religieux. Là où nul pasteur ou évanliste ne pénètre, là où le culte en esprit
et en vérité n’est célébré que de loin
en loin, la Société Centrale envoie chaque
semaine son Messager du Dimanche, feuille
qui renferme les éléments d’un service
religieux pour le jour du Seigneur. De
petites assemblées se forment dans bien
des endroits pour lire et entendre le
Messager et chanter des cantiques. Le
Messager va dans 85 de nos départements, dans nos colonies, et dans toutes
les parties du monde. Cette petite feuille
de quatre pages imprimées, contenant
l’indication d’une lecture biblique, une
courte méditation, un cantique, une
prière, et le texte de l’Ecole du Dimanche du jour, est expédié chaque samedi
à plus de 4000 exemplaires. — Les plus
éloquents de nos prédicateurs ne réunissent pas au pied de leur chaire, un
auditoire comparable à 1’ assemblée de
tous les lecteurs qu’ édifie le Messager^
écrit M. Pfender, et ce sentiment est
exprimé de la façon la plus touchante
par les lettres pleines de reconnaissance
de nombreux lecteurs.... Un missionnaires du Maroc envoie chaque semaine
le Messager à un certain nombre de
disséminés sur la côte. L’ Union Chrétienne de jeunes gens à'Haïphong (Tonkin) l’expédie à de nombreux soldats
dans des postes isolés. Pendant l’expédition de Chine, le Messager fut envoyé à
des soldats protestants à Tientsin, et
plus d’un sans doute fut fortifié par sa
lecture à la veille d’une blessure ou
même de la mort. —
Dans un prochain article nous essayerons de dire ce que la Société Centrale
fait pour les Catholiques de France.
Ce qu’ il faut retenir des lignes précédentes c’ est que la Société Centrale a
pour caractéristique (au contraire des
autres Sociétés au travail en France)
de s’identifier en quelque sorte avec
notre Eglise Réformée nationale, dont
elle est comme la commission d’Evangélisation. C’est pour cela qu’elle est
si peu connue à l’Etranger, bien qu’étant
de toutes nos oeuvres similaires la plus
importante.
LOUIS DUPIN DE SAINT ANDKÉ.
Âüx nieiàres des Uoions Clirétiennes de Jeunes Gens
Cheis amis,
C’est de nouveau au moyen de VEcho
que je désire m’entretenir avec vous,
ne pouvant à mon grand regret vous
visiter, comme l’ont fait mes collègues,
MM. Falchi et Balme. Ce dernier m’a
envoyé un compte-rendu peu réjouissant de sa tournée dans le Val S. Martin.
Trois paroisses sans Unions et avec
peu de probabilités de pouvoir en fonder.
Deux Unions disparues, à cause de la
négligence et de l’indifférence des membres. Enfin trois Unions encore en vie
mais peu florissantes. J’ose espérer que
les choses ne sont pas de même de
l’autre côté de la Vachère, et que là,
au moins, il y aura de la vie et de
r activité. Cela n’ empêche cependant
pas d’être profondément affligé des
nouvelles que je viens de résumer et
de se demander quels peuvent être les
motifs de cette indifférence pour les
choses religieuses en général, et en particulier pour ce qui concerne le développement moral et spirituel de la jeunesse. Et cette demande est d’autant
plus angoissante quand on considère
les faits criminels qui se répètent avec
une douloureuse persistance dans nos
Vallées, et dont les acteurs sont mal
heureusement des jeunes gens. Amis
unionistes, notre responsabilité est en
jeu ! Qu’avons-nous fait et que faisonsnous pour le relèvement moral de nos
frères? Ne vous semble-t-il pas que
nous devrions nous préoccuper de cet
état de choses, nous humilier et chercher
à combattre, avec tous les moyens que
Dieu met à notre disposition, le mal
en nous et autour de nous ?
Je propose donc à chaque Union
d’examiner sérieusement devant Dieu
ce qu’elle a fait et ce qu’ elle pourrait
faire dans ce but, et de consacrer à
r étude de ce sujet, avec le concours
de nos pasteurs et de tous les amis
de la jeunesse dans les Vallées, notre
prochaine réunion du Pomaret.
Afin qu’ il puisse y avoir un nombreux concours de membres et d’amis
à cette réunion, je prie chaque Union
de vouloir me faire savoir, directement
ou par le moyen de MM. Falchi et
Balme, si la date du 13 Avril, (Lundi
de Pâques), leur paraît convenable. Elles
voudront bien m’envoyer par la même
occasion de leurs nouvelles et quelques
idées au sujet de la Conférence.
Votre bien dévoué
Ing. E. Eynard.
Via dei Mille 14, Novara.
Nous recevons de Villesèche:
Notre 17 Février est à quelques pas,
et nous le voyons arriver avec joie, car
il ne nous a jamais visité sans nous laisser
d’agréables souvenirs. Nous voudrions
aussi le saluer par de beaux cantiques
bien préparés et chantés par un grand
nombre de voix : mais, hélas ! nous craignons bien que notre espérance, à ce
sujet ne soit déçue. On dirait que le chant
parmi les Yaudois, et tout particulièrement parmi la jeunesse, est devenu une
vieillerie inutile et insipide. Pourquoi
cela? Voilà un problème assez difficile
à résoudre et que nous voudrions recommander à quelque plume compétente.
En attendant contentons-nous de constater combien notre population est inconséquente dans sa manière de penser
et d’agir : La question du chant a été
traitée dans maintes conférences, mais
l’écho de tout ce qu’on en a pu dire de
bon et d’utile, n’a pas été assez puissant
pour remuer les cordes vocales assoupies : on applaudit à la théorie et on
sacrifie la pratique. Nos missionnaires et
nos évangélistes nous ont souvent fait
toucher comme du doigt que dans leur
sphère d’activité, le chant est un puissant auxiliaire pour attirer et captiver
les auditeurs, et nous avons été convaincus ; on nous a dit que les brillants
succès obtenus par les Moody, les Sankey,
les Mac-All sont dus, en partie au chant
et nous le croyons encore ; nous admirons le chant dans les réunions de l’armée du salut et môme chez nous lorsque,
dans certaines circonstances, nous arrivons à présenter au public un chœur
plus ou moins bien exécuté, il n’est pas
rare d’entendre ces mots : Tout est bien
mais le chant... c’est ce qui couronne! C’est
là ce que, généralement, on sait dire,
et c’est là aussi où malheureusement on
s’arrête. Il est rare de trouver un père
de famille qui encourage son enfant à
porter sa part d’intérêt à ce puissant
moyen d’éducation autant dans la famille
que dans la société.
Vaudois, qui que nous soyons, ne dédaignons pas de prendre au sérieux cette
question : car, experientia docet, si nous
bannissons de nos foyers le chant, nous
ouvrons une porte à Vlmmeur noire et à
bien d’autres misères et nous obligeons
nos enfants à sortir dans la rue pour y
chercher ce que leur cœur a le di'oit de
réclamer. Or dans la rue ils y apprendront ce qu’on y enseigne, ils y chanteront ce qu’oii y chante et nous, les pères,
nous moissonnerons ce que nous n’avons
pas directement semé, mais que nous
avons laissé croître dans notre champ.
dévoué J. M.
De Ombues de Lavalle.
Extrait d'une lettre de M. le pasteur Daoit.
ici nous sommes sous l’impression d’un
terrible cyclone qui, le Dimanche 7 courant est parti de Colonia (le chef lieu
de ce département) allant jusqu’ à Colonia Yaldense, détruisant sur son passage les promettantes moissons qui étaient
prêtes à être récoltées, et les maisons,
surtout les greniers, faits en grande partie
en bois et en fer, dans lesquels on se
disposait à serrer la récolte. Plusieurs
maisons même ont été emportées. Un
journal local calcule les pertes à 30000
dollars, soit 170000 francs, mais il est
possible qu’ elles dépassent cette somme.
Beaucoup de nos colons des groupes du
Riachuelo, Artilleros , Cosmopolita et
même de Colonia Yaldense, en ont grandement souffert. Ah ! si au moins tous
ces appels de Dieu étaient entendus ! A
part ces régions que le vent et la grêle
ont moissonné, partout on prévoit une
récolte au-dessous de la moyenne à cause
des dernières fortes gelées. A Lavalie il
y aura quelque chose de mieux. De tous
côtés maintenant dans les chacras on
entend le bruit des machines à couper,
et dans le courant de la semaine prochaine, je crois que tout sera fini. Alors
commenceront les “ trulladores „ (batteuses à vapeur) qui en auront pour jusqu’à
la moitié et quelques-unes jusqu’à la fin
de Février. C’est l’époque des plus grands
travaux matériels, mais aussi hélas ! de
plus grande stagnation spirituelle. Au
demeurant, nous sommes tous bien. Dieu
merci, quoique accablés par des chaleurs
étouffantes ; à cinq heures du soir, le
thermomètre marque 34® oent. digne pendant des rigueurs de l’hiver dernier.
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Une cérémonie émouvante, qui laissera un souvenir ineffaçable chez tous
ceux qui ont pu y assister, a été célébrée mardi soir dans le temple de
la Tour. Il s’agissait de donner à M.
Pons, à l’occasion du vingt-cinquième
anniversaire de son appel comme pasteur de cette paroisse (3 Février 1878),
un témoignage de reconnaissance pour
tout le bien qu’il a fait à l’église pendant ce quart de siècle de ministère
fidèle et dévoué. De tous les quartiers
de la paroisse on était accouru en
foule. Bon nombre de pasteurs étaient
venus, des Vallées et même de Turin,
apporter leurs vœux et le témoignage
de leur affection à leur collègue ; et le
temple, rempli comme on le voit rarement, avec les abords de l’abside tout ornés de fleurs, et, pour la première fois,
éclairé aux becs Auer, offrait un aspect
imposant.
M. le pasteur Jahier, qui préside, lit
quelques versets (II Thess., V) et expose
le but de la cérémonie, rappelant à
l’église le devoir d’être reconnaissante
à ses conducteurs spirituels et de les
encourager en leur montrant que leur
ministère n’est pas vain. Le consistoire
et l’église de la Tour ont voulu saisir
cette occasion pour donner à M, Pons -un témoignage solennel d ’ affection,
d’estime et de reconnaissance en fêtant
publiquement sa 25.me année de ministère et en lui offrant en souvenir ‘
la Bible commentée par le docteur
Parker, avec une bibliothèque pour y
conserver, un bureau et une chaise pour
y lire ces beaux et précieux volumes.
C’est la première fois, dit-il, qu’une
telle fête est célébrée à la Tour. Quatre pasteurs seulement, depuis la Réforme, ont atteint les 25 ans de nïinis-;
tère dans la paroisse, et dans des temps
où l’on ne pouvait fêter leurs jubilés. ?
Célébrons celui-ci avec joie et recon- naissance envers Dieu, souhaitant à
M. et M.me Pons de pouvoir continuer,
pendant des années encore, à travailler
au milieu de nous. : ‘
L’espace nous manque absolument
pour résumer les nombreuses allocutions
qui suivirent, et dans lesquelles ce fut
toujours la note de la reconnaissance
que l’on fit vibrer sur des tons divers. •
M. Philippe Costabel, doyen des anciens,
parla au nom du Consistoire, rendant
hommage à la prédication fidèle et évéff-*
gélique de M. Pons et à son administration ferme et éclairée. M. le professeur Jalla, au nom des sociétés de bienfaisance et de missions remercie M. '
Pons de l’appui et de l’aide que ces -'
sociétés ont toujours trouvés en lui.
M. le professeur Falchi, au nom des
Unions chrétiennes, le remercie de l’intérêt vivant et actif qu’il ne cesse de
témoigner à ces associations, tout en
regrettant qu’il ne trouve pas en elles
une aide plus efficace dans les œuvres
de son ministère. M. Forneron, apporte
l’expression de la reconnaissance des
maîtres et maîtresses d’école pour l’affection constante que M. Pons leur a
témoignée, les encourageant dans leur
tâche et les défendant quand on menaçait de leur faire du tort. M. le professeur Tourn, au nom du Collège, exprime la reconnaissance des professeurs
et des élèves pour tout ce que M. Pons
a fait pour le Collège, et pour les rapports personnels pleins de cordialité
qu’il a su toujours maintenir avec chacun des professeurs.
Suivent les allocutions de quelques
amis venus d’autres paroisses pour unir
leurs vœux et leur témoignage d’affection aux nôtres. M. Weitzecker ancien pasteur de la Tour félicite cette
église du long et fidèle ministère dont
elle a pu jouir. M. H. Tron, qui fut
plusieurs années collègue de M. Pons
dans cette paroisse, exprime le vœu
qu’elle marche toujours dans la vérité,
qui est contenue en ces trois mots ;
Père, Fils et Saint-Esprit. M. C. A.
Tron, au nom de la Table, remercie la
paroisse de la Tour d’avoir donné à
l’Eglise Vaudoise dans son ensemble
un administrateur qui lui a rendu d’éminents services. Il rappelle les événements les plus importants qui se sont
passés pendant sa modérature.
M. le syndic Bertin se réjouit du
bon accord entre l’administration municipale et celle de la paroisse, surtout
en ce qui regarde l’instruction.
M. Pons répond avec émotion à tous
les orateurs, assurant qu’ il n’a jamais
senti comme en ce moment son insuffisance et l’imperfection de son minisstère. Il sent bien que ce qu’ on lui
attribue, c’est ce qu’il aurait dû faire,
c’est aussi ce qu’ il aurait voulu faire ; ,
mais il sent en même temps combien
il est loin d’avoir fait tout ce que Dieq
3
— 3
attend d’un serviteur qui s’est donné
tout entier à lui. Que cette fête resserre
encore davantage les liens d’affection
entre le pasteur et les membres de
l’église et que tous nous nous consacrions plus que jamais au service de
Dieu. Il remercie d’une voix émue tous
les membres de l’église qui ont voulu
lui donner ce témoignage, et particulièrement les membres du Consistoire
et M. Jahier son collègue, qu’ il soupçonne d’avoir eu la part principale dans
la préparation de cette fête.
L’ancien Gaydou, en mission dans
la province de Guneo, avait écrit pour
s’associer à la fête ; plusieurs amis et
coliégues de M. Pons ont envoyé des
lettres ou télégrammes d’adhésion;
entre autres M. Prochet, M. Auguste
Meille, M. B. Pons, de Florence, les
professeurs de l’Ecole de théologie et
plusieurs pasteurs des Vallées qui n’avaient pu être présents.
Un chœur dirigé par M. Rivoir a
chanté plusieurs cantiques et deux
choeurs, Un nouveau jour, de Laur, et
la Grande Doxologie de Bortniansky.
Des prières prononcées par MM. les
pasteurs Micol et Peyrot ont clos cette
belle et bonne réunion dont nous garderons tous un souvenir béni.
M. Pons nous prie de renouveler à
tous les membres de l’église et aux
amis qui se sont joints à eux pour lui
donner ce témoignage d’affection, l’expression de sa vive et profonde reconnaissance.
(Adressée à M. le pasteur C. A. Trou).
Toulon le 28 Janvier 1903.
Mon cher pasteur.
Nous sommes depuis le commencement de l’hiver, en périodes aussi
intéressantes les unes que les autres, et
suivies de collectes. Après celles de
Décembre dernier, nous avons eu le
Jeudi 6 Janvier, la visite de M.r le
pasteur Coudirol, qui, à 8 heures du
soir, dans la Temple, nous a fait une
captivante causerie sur le mouvement
progressif en faveur de l’Evangile dans
la Corrèze. Bon nombre d’habitants de
cette région, fatigués de l’état d’abandon dans lequel ils se trouvaient depuis
longtemps, prirent la résolution de demander des pasteurs, et c’est le petit
village de Madranges qui, il a y deux
ans fut le premier à déployer l’étendard
de la réforme en écrivant au comité
de la Société Evangélique de leur envoyer un pasteur : car ils étaient privés
depuis assez longtemps de tous secours
religieux par leur curé qui, emportant
tous les ornements dont se servent les
prêtres pour la célébration du culte,
sans oublier le goupillon, avait transporté son siège à Lonzac, chef-lieu de
la commune distant de six a sept kilomètres de Madranges ; des pasteurs
furent envoyés dans cette localité ou ils
furent reçus à bras ouverts; plusieurs
conférences furent données, on leur parla
de l’Evangile qui était quelque chose de
tout nouveau pour ces braves gens qui
n’avaient pas encore été atteints par
l’incrédulité et qui sont maintenant assoifés de justice et de vérité ; comme
nne tache d’huile, ce mouvement a pris
de l’extension, car après Madranges,
vinrent Treignac et d’autres localités
*in’ il serait trop long d’enutnerer et
*lui n’ont pas encore, comme la première,
îe privilège d’avoir un temple; mais
ces nouveaux prosélytes, se sont définitivement constitués en Eglises qui
fonctionnent régulièrement. Ce sont d’ailleurs des Eglises qui renaissent de leurs
cendres, car cette région possédait au
XVI.e siècle plusieurs temples qui furent démolis pendant les persécutions,
sauf celui de Treignac qui est devenu
la Mairie et qui existe encore actuellement. Honneur donc à ces nouveaux
frères en Christ qui, nouveaux macédoniens ont demandé qu’ on vînt les
secourir et qui ont su résister aux efforts
faits par leur évêque pour les ramener
au bercail; toutes tentavives furent inutiles car ils ont trouvés le bon Berger
qu’ils ont appris à aimer, aussi pourrait-on leur appliquer les paroles du
psalmiste :
Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Ps: XITI, 3.
J.e Dimanche 25 courant, toujours à
8 heures du soir, dans la salle d’évangélisation de la rue de Chabannes, M.
Lemue, qui a quitté le Zambèze pour
cause de santé, nous a fort intéressés
par les détails qu’il nous a donnés sur
le progrès qu’y a fait l’Evangile grâce
à Dieu d’abord, et à ces pionniers ensuite, qui ne craignent pas d’affronter
toutes sortes de difficultés matérielles
et de lutter contre le climat parfois
meurtrier dans cette partie de l’Afrique
pour apporter à ces pauvres païens le
salut gratuit que leur offre le Sauveur
qu’ils ne connaissent pas.
M. Lemue nous a entretenus ensuite
des asiles de Laforce, fondés par John
Bost où il est attaché depuis son retour du pays noir. Nous avons été
intéressés par des projections lumineuses
nous présentant d’abord le portrait du
fondateur des asiles, puis il a donné
aussi les vues de chaque asile, avec
ses malades. Quoique plusieurs lecteurs
de r Echo connaissent ces asiles, au
moins par leur nom, je les donnerai
pour ceux qui ne les connaissent pas ;
La Famille, Béthesda, Eben-Héser, Siloé,
Béthel, la Compassion, le Repos, la Retraite
et la Miséricorde.
Un nombreux auditoire assistait à
cette belle soirée, parmi lequel M. le
Capitaine et Madame Teissonnière, nièce
de John Bost fondateur de 1’ œuvre si
bien continuée par M.r le pasteur
Rayroux.
Bien à vous D. B.
NouYcIles de l’Evangélisation
Villa Canale {Abruzzi)
L’œuvre continue à prospérer dans
cette petite localité isolée. Les frères,
parents et amis qui sont en Amérique,
s’intéressent à leur cher pays de naissance et soutiennent leurs coreligionnaires par des prières et des dons. Les
catholiques excités par deux prédicateurs tâchent de réagir et les Bibles
vendues par les colporteurs furent solennellement brûlées ; sur l’emplacement
on éleva comme souvenir, une croix !
Que d’inconséquences dans cette pauvre
Eglise qui se dit si puissante ? La société de St. Jérome imprime les Nouveaux Testaments et les papistes
ordonnent de les brûler ! Qu’en pense
le pape ?
Lugano. Le 13 Janvier la conférence
de district de la Lombardie s’est réunie à Lugano, pour adopter à l’unanimité la nouvelle constitution de l’Eglise vaudoise.
La même conférence adopta l’idée
d’accorder aux femmes le vote dans les
assemblées religieuses.
Felónica Po. Une nouvelle porte
s’est ouverte à l’Evangile dans cette
localité ; 5 à 600 personnes fréquentent
les conférences qui se donnent plus ou
moins régulièrement.
ClîifOJMIQtJï;
La Tour. Nous avons la douleur
d’annoncer le décès de Madame FANNY
DAVYT, née FAVARGER, veuve de M. le
pasteur J. B. Davyt. Elle fut une vraie
femme de pasteur, et ceux qui l’ont
vue à l’œuvre, à Massel et à Bobi,
n’ont pas oublié l’activité et le dévouement avec lesquels elle prenait part à
l’œuvre de son mari. A Bobi surtout,
où elle a été en dernier lieu, son souvenir est encore vivant, après plus d’un
quart de siècle, et l’on a vu bien des
yeux se mouiller de larmes quand le
pasteur annonça dimanche son ensevelissement. Depuis la mort de son
mari, elle vivait tantôt à Turin, tantôt
à la Tour, entourée de l’affection de
ses petits-enfants dont la présence de
« grand-mère » était le plus grand
bonheur.
Nous exprimons notre vive sympathie à ses deux filles. Madame Joséphine Davyt et Madame Vinay et à
leurs familles.
Saint Jean. Un long cortège accompagnait dimanche au champ du repos
la dépouille de M. Paul Revel des
Revels, bien connu et estimé de tous,
autant par sa piété sincère et vivante
que par la bonté et l’honnêteté de son
caractère. Notre vive sympathie à sa
famille et en particulier à notre cher
collègue Mons. le professeur Onésime
Revel, directeur du Collège.
Pral. Le 18 Janvier a été votée la
nouvelle constitution par l’assemblée
d’Eglise ; 13 électeurs toutefois se déclarèrent contraires à son acceptation.
Rodoret. L’influenza a visité une
quantité de familles ; le pasteur luimême, indisposé pendant plusieurs jours,
n’a pu occuper la chaire un dimanche.
Nous sommes heureux de le savoir hors
de danger.
Perrier-Maneille. Le Consistoire a
délégué M. le Dr. A. Rostan, comme
trésorier de la diaconie du Perrier pour
remplacer M. le notaire Pellegrin.
Praïuol. Nous regrettons de devoir
annoncer une rechute dans la santé de
l’Instituteur de Pramol M. E. Long.
Nous faisons des vœux sincères pour
son prompt rétablissement afin qu’il
puisse bientôt reprendre la direction
de son école.
Prarustin. La Société des dames de
Prarustin a fait parvenir à la direction
de l’Asile des Vieillards de St. Germain
la somme de L. 26,50. Nous remercions
vivement les sœurs qui depuis bien
des années ont voulu manifester leur
sympathie envers les déshérités et nous
les encourageons à persévérer longtemps
encore.
Pomaret. kl. Coucourde, dont la famille est originaire du Pomaret est un
des conseillers de la ville de Milan et,
d’après le «Secolo», ferait partie de
la junte.
Le Consistoire de la paroisse, dans
le but de resserrer toujours davantage
les liens de la famille, a jugé bon de
publier du haut de la chaire les annonces de mariage. Il faudrait en effet,
surtout dans les grandes paroisses, donner une grande publicité aux nouvelles
de ce genre et faire connaître non seulement les mariages mais même les
décès.
St, Germain. L’Union chrétienne
de jeunes filles, en suivant une bonne
tradition, a honoré de sa présence l’Tsile des Vieillards en égayant par des
récitations et des cantiques enlevés
avec entrain, ces 48 frères et sœurs
qui passèrent une agréable après midi
le premier jour de l’année. Nos frères
ont été cadoyés et des projections lumineuses excitèrent leur admiration.
Nous désirons remercier vivement, tous
les amis de près et de loin, qui ont
pensé à nos vieillards.
La même Union chrétienne a jugé
bon, dans sa soirée annuelle de fin
d’année, de décider d’offrir un petit
dîner aux douze enfants les plus déshérités de la paroisse avec quelques cadeaux. L’essai a réussi à merveille et
nous ne pouvons pas décrire le bonheur
de ces chers enfants qui s’en retournèrent à la maison heureux et contents.
La semaine de prières, comme elle
est appelée, a amené partout de nombreux auditoires ; les écoles étaient
insuffisantes pour recevoir toutes ces
foules qui se pressaient dans un espacé ■
trop restreint. Le Seigneur a été avec
nous. Nous remercions MM. Bounous;
Bertalot, B. Long, D. Vinçon^ D. Jahier,
A. Bleynat, A. Vinçon, F. Soulier et
E. Balmas qui tous se prêtèrent avec
amour à collaborer avec le pasteur.
Le Consistoire, après avoir consulté
la paroisse, a décidé dans sa dernière
séance, de tenter un essai, en instituant
des diaconesses dans les quartiers; là
où la chose est possible.
La mort a largement fauché au milieu de nous dans le courant de Janvier : Long Victorine, Long Susanne
de l’Asile, Jean Bleynat des Gaudins,
Jules Martinat du Saret, Barthélemy
Robert de la Sagne, Bleynat Michel
de la malana et Albera Carlo Felice,
ces deux derniers décédés à l’hôpital
du Pomaret ; en tout sept familles, viennent d’être plongées dans le deuil. Que '
le Seigneur bénisse tous ces appels !
Le départ de notre frère Albera qui
venait de Luino laisse une famille dans
la détresse, la mère avec cinq enfants
en bas âge. Ce frère a rendu un excellent témoignage à la foi chrétienne.
Nous demandons à Dieu de veiller
sur ces petits orphelins, ainsi que sur
ceux de la famille Robert.
Florence. M. le pasteur Geymonat,
attaqué par l’influenza, va. Dieu merci,
beaucoup mieux. Que Dieu garde ce
vénéré frère encore longtemps à l’affection de ses amis et de son Eglise.
Nouvelles et faits divers
Ifalie. — L’abbé Romolo Murri qui
avait prononcé, il y a quelque temps,
un vibrant discours sur le socialisme
chrétien, à S. Marino, vient de battre
complètement en retraite en prononçant
un autre discours dans lequel il proclame la fin de la démocratie chrétienne
en Italie. Il a fait l’historique de ce
parti, surgi après la répression des
Ikv
4
4 —
émeutes qui démontrèrent la solidité
inébranlable des institutions actuelles
en Italie, et l’inanité de toute tentative pour les attaquer. Mais le nouveau
parti démocratique chrétien, libre de
tout compromis avec le passé, fut vivement combattu par les cléricaux.
L’abbé Murri se retire en récitant le
mea culpa et en laissant à la direction
des congrès l’œuvre initiée par lui avec
tant de foi.
Les typographes du Journal «!’Osservatore Romano » organe du Vatican
ayant fait la grève, le pape a dû délier
les cordons de la bourse et il a soldé les
sommes dues aux ouvriers. C’est quand
meme drôle de trouver la grève au
Vatican même; c’est là qu’on devrait
savoir payer les ouvriers !
La « Civiltà Cattolica » l’organe des
Jésuites contient un article violent contre
le Juifs, intitulé : <îpourquoi il faut être
antisémite ». Nous devons être ennemis
des Juifs parce qu’il font aux catholiques une double guerre, de religion et
de race. Le cri que nous poussons
contre eux n’est pas un cri de haine,
mais de détresse : c’est le cri de l’agneau
qui se sent dans la gueule du loup. —
Que tout cela puisse se publier sous
les yeux du pape, c’est inconcevable !
Où allons-nous ?.
Le pape vient de créer une nouvelle
commission, presidee par le richissisme
prélat, Mongr. Adami pour combattre
sur le terrain pratique, la propagande
protestante. — Le clergé de Rome
apres avoir blâmé les protestants et
leurs œuvres en faveur des pauvres, se
décide maintenant à les imiter.
Le Cardinal Parrocchi, candidat à
la tiare est mort. Leon XIII a ainsi
enterré tous les cardinaux créés par
ses prédécesseurs, sauf un, le Cardinal
Origlia.
C est peu, mais c’ est égal, une bonne
leçon est donnée à M. l’abbé.
Un autre détracteur du protestantisme, Ernest Renauld, a dû payer une
somme de ^ooo francs. On peut critiquer
la France, mais elle donne des leçons
à d’autres nations.
— Une société modeste de prêt gratuit vient de se fonder à Paris, grâce
à r initiative du pasteur C. Mayer. _
Comme nous voudrions pouvoir imiter
nos frères de Paris! — Que de familles
menacees par la misere ou l’usure pourraient se relever !
— L’Eglise de Nice vient d’être
reconnue par l’Etat comme paroisse
réformée; ce qu’il y a de plus intéressant a savoir c’est qu’elle ne coûtera
pas un scu a l’Etat, deux bienfaiteurs
ayant pourvu au maintien du pasteur.
Belgique. — Le parti socialiste s’affirmant toujours d’avantage contraire à
la religion, un certain nombre de protestants voudraient s’ émanciper de ce
parti et s’affirmer à leur tour en s’efforçant d’influer sur le public en faisant
connaître les principes évangéliques. Tandisque le cléricalisme veut la domination de l’Eglise sur l’Etat, les chrétiens
sociaux veulent le triomphe de l’esprit
de l’évangile dans toutes les manifestations de la vie publique. Avec beaucoup de prudence et d’habilité on peut
espérer quelque chose de bon, mais les
risques sont aussi nombreux.
C. A. Tron.
Revue Politique
France. — Le Vatican ne désarme
pas. On sait qu’ en France un mouvement sérieux se produit au sein du
jeune clergé, or voici comment l’archevêque de Paris entend l’enrayer! «Après
avoir pris connaissance des conclusions
du rapport qui nous a été soumis par
la commission nommée à l’effet d’examiner le livre de M. l’abbé Loisy, intitulé l’Evangile et l’Eglise,
Considérant: i» qu’il a été publié
sans r imprimatur exigé par les lois de
l’Eglise,
2®. Qu’ il est de nature à troubler
giavement la foi des fidèles sur les
dogmes fondamentaux de l’enseignement catholique, notamment sur l’autorité des Ecritures et de la tradition,
sur la divinité de Jésus Christ, sur sa
science infaillible, sur la Rédemption
operee par sa mort, sur sa résurrection,
sur l’Eucharistie, sur l’institution divine
du souverain pontificat et l’Episcopat,
Nous réprouvons ce livre et nous
interdisons la lecture au clergé et aux
fidèles de notre diocèse.
Card. Richard.
Nous doutons fort de l’efficacité de
ces moyens dignes du moyen-âge pour
arrêter le mouvement qui s’accentue en
France. Quel bonheur que de ne pas
vivre sous l’influence de Rome !
M. Horace Monod de Lyon, a accepté l’appel de l’Eglise du S.t Esprit
à Paris.
Le vicaire de Saumeur ayant du
haut de la chaire interdit à ses paroissiens la lecture d’un almanach protestant, le colporteur a poursuivi le détracteur, et le juge de paix a condamné
le vicaire a 20 francs de dommages.
Pendant la séance de rapport au Roi
et de signature des décrets, M. Prinetti
a été frappé d’une attaque subite de
paralysie. La nouvelle a causé, dans toute
l’Italie la plus vive émotion et a valu à
1 hon. ministre des Alf. Etrangères de
nombreux témoignages de sympathie de
l’intérieur et de l’étranger. Le malade a
conservé toute sa lucidité d’esprit et
quoique tout danger ne soit pas encore
conjuré, on constate avec la plus vive
satisfaction que la santé de M. Prinetti
va en s’ améliorant et qu’il ne se montre
nullement découragé.
A la suite de la démission du ministre
du trésor, M. di Broglio et de la maladie
de M. Prinetti le ministère va demeurer
incomplet, au moins pour quelque temps.
On s’ est donc hâté de prédire une reconstitution complète du ministère, mais
il semblerait qu on va pour le moment
confier l’intérim du trésor à M. Carcano et
que si les conditions de santé de M. Prinetti
vont 1 empecher pendant longtemps de
s’occuper de son dycastère, M. Morin,
le ministre de la marine prendra l’intérim
des Aff. Etrangères. Cette solution, qui
n en est pas une, donnerait au ministère
le temps de se retourner et de conjurer
les menées des partisans de MM. Sonnino
et de Rudini.
Sur la proposition de ce dernier, la Chambre a voté sans discussion un projet de loi
par lequel la pension de 10.000 francs
dont jouissait la feue Teresita Canzio
Garibaldi sera dévolue à ses quatre filles
en raison de 2,500 fr. chacune — L’assemblée approuve pareillement la loi sur
le service des téléphones, par 172 voix
contre 35.
Une nouvelle qui a fait grand bruit
c’est la sentence rendue dernièrement par
la cour de cassation qui annule, pour
un vice de forme, le verdict du jury de
Bologne contre Palizzolo et consorts et
renvoie le nouveau procès aux assisses
de Florence. Tout est donc à recom
mencer, et on prévoit que les nouveaux
débats vont être au moins aussi longs
que ceux de Bologne, sans prétendre
faire beaucoup plus de lumière.
— Grève générale dans le centre ouvrier espagnol de Reus avec menace de
s’étendre à d’autres villes de la Catalogne.
Autre grève générale dans les deux
compagnies du personnel des chemins de
fer d’Amsterdam, qui a causé l’arrêt de
tous les trains de et pour la métropole
des Pays-Bas.
— On annonce de Fez que les troupes
du prétendant Bu-Hamara ont été battues
samedi matin, et que ce dernier serait
demeuré prisonnier. Des nouvelles plus
récentes confirment la défaite complète
des rebelles, mais non pas la capture
du prétendant qui est peut-être parmi
les morts ou qui aura réussi à se mettre
en sûreté.
.)• C.
INFORMATIONS.
La députation provinciale, dans sa
séance du 29 décembre 1902, a passé
en économie les sommes non dépensées
en 1902 en subsides aux élèves de l’école
normale de Pignerol, en disposant pour
un subside extraordiimire à assigner, en
1903, à un élève de cette école.
Elle a autorisé le payement des visites
sanitaires faites a la suite de maladies
épidémiques, ala Tour, Pinache, Pignerol;
- de la contribution provinciale au Consorzio vétérinaire du Perrier ; — des frais
de manutention des routes provinciale:
Pérouse-Perrier, la Tour-Bobi, PignerolS. Second, et des routes inter-communales: S. Second-Portes, S. Second-Osasc,
S. Second-Briquéras, Briquéras-Garsillane,
Pérouse-Envers Pinache-S. Germain ; S.
Germain-Pignerol, S. Germain-Envers
Portes-Portes ; de la main d’œuvre pour
la manutention de la route inter-communale Luserne-Rora ; au cadastraire du
Pomaret pour inscription de biens expropriés pour la construction de la route
P érouse-Perrier.
FOIRES DE FÉVRIER.
Le 9 a Vigon, le 10 à Villefranche,
le 17 à Cavour, le 23 à Barge.
ERRATUM-CORRIGE. — A la fin
de la méditation précédente au lieu de
constante vérité lire consolante vérité.
Abonnements payés.
La lour: M.mes et MM. Ayassot,
Barai, H. Bein, L. Bein, P. Bein, J.
Bertin, J. Bosc, Cesan, Et. Charbonnier,
Fontana, Gastaldo, J. Geaime, M. Geaime,
P. Hugon ancien, B. Jahier, D. Jalla,
M. Jalla, Marauda, Melile, J. P. Pellegrin, Pizzardi, Famille Planchón, J.
Planchón, Poet diacre, D. Ricca, J.
Ricca, Roland, Rostan-Tron, ancien
Stalllé — Piene, Villar — B. Chauvie, Angrogne; Union Serre — Pasquet, Brusis.
Eral: Giraud, Guigou Jourdan, Jules
Guigou, ancien Peyrot Orgières, frères
Peyrot Org., Grill Malezat — Clos:
Villelm, J. P. Grill, J. Ribet Faure,
Ribet Aymars, Peyrot Lause. — Env.
Pinache : Griset, Coïsson —— Pramol :
Marauda, Costabel Michelet — Saint
Germain : Bounous auberg., J. Balmas
Ronc, Combe facteur. Long Roncs __
Envers-Portes : anc. Monnet, anc. Avondet. Durand Chabrand — Turin : ing.
Decker, Varese, Alb. Gay — Jahier
Aoste, Normat, Morgex, Malan, Padoue,
Jalla Carpi, Buffa Codisotto, Eruche
Bordighera, Moreno Gênes — Florence:
Meille, Buffa — Rostagno Rome —
Petrai Elba, Benech Iglesias — fnger
tion Cannes, Bertrand Genève, Viehî
Metz, Rivoire Tunbridge, Bredall Croy.
don — Billour Tarentum (aussi 1902)
— Guigou Alejandra 3 ex., Bertinat
Garzas, Micol Belgrano — VigUano
Milan — M.me Amélie Robert pour 1902
L’Ami de la Jeunesse.
Sommaire du N. du 17 Janvier.
M. Fabre et trois de ses amis (sur
les insectes) — Meyrols-Arnor — Le
martinet — La caravane, poésie — Fais
ce que dois — Notes historiques —
Marie Leezinska (suite) — Sucre et sa'’on — La locomotive, poésie — A la
fin d’une année — Le droit — Le lion
d’Androclès — Sous d’autres cieux (suite)
— Superstitions — Pallas Athéné —
Propos de Marc Aurèle — Echos de la
Bible : Malachie — Ne nous viens pas,
poésie — L’influence d’une sœur —
Moïse sur le Sinaï — La marmotte ____
Les comètes — Bons livres — Les jeux
de société Pour le Dimanche — « Avis
aux malades ».
Le mari Antoine Eynard et tous les
parents, emus des nombreuses preuves
de sympathie reçues dans la triste occasion du depart de leur bien-aimée
Georgette Eynard née Yauclier
remercient cordialement toutes les personnes qui ont pris part aux funérailles et demandent excuse des oublis
involontaires dans l’envoi des lettres
de faire-part.
Mili
(France A. M.)
Hôtel-Restaurant populaire
DE
L’ÉTOILE BLEUE
16, rue Preyre — Marché Porville
tenu par PIERRE BOUCHARD
originaire des Vallées
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vente, à Torre Pellice, chez M. A.
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J. Jalla, gérant-administrateur.
La Tour — Imprimerie Besson,