1
Ânneé XI®.
PKIX D'AIîONNlCMFîN'T PAR AN,
Italie . , . . . Ïj.
Tous les pays dn rn-tilon di:
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Amérique . . » 0
On s’aboïino
Pour r 7MfVWc?u- v.liftx MM. les
T^ast(3urs et les Libraires de
TurrB'-PoIIiMc.
Pour VExtérieuf au Bureau d'Alimi iiistrati nu.
N. 47.
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le tirage
10 CBDt. cbacun.
Aniionees; 25 centimes par ligne.
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Pour la RlÎiDACTION s'adresser
ainsi: A la Direction du Témoin,
Pomaretto (Pinorolo) Italie.
Pour l'ADMlNÜ^TRATION adresser ainsi: A r Administration du
Témoin., Pomaretto ( Pinerolo )
Italie.
■-«C
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LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant cliaaue Vendredi
Vous nte seras tàmo/us. Xcviss 1 , 8.
■"ioili üUi» I l-CS.
XX* Cimi’éi'cinvn ilii Veli Pòlis Ipuuo îi
Riirli. — t'iii'i’fi.s'/ionrifirKii:'. — Nus pUiiiB,
(i’édiKislioii. — ¡yoiieellc.i reUijieuxeti. —
ChnmiqnG rjuu4om. — llni-ne poli/iquc. —
Avis
SO I>ïovem1br*e
XX^ Conférence du Val l’élis
leiiiie à Horé
Lundi, 9 novembre couranl,, malgré
la pluie, deux pasteurs se rendaient
à Rurner, trois au village de Rorà,
et un dans le nouveaù local de ï*ëcole
de Mourcious, pour tenir, dans chacune de ces localités, une réunion.
Les assemblées étaient partout nombreuses.
Le jour suivant, dix-huit membres
de la conférence du Val Pélis se réunissaient dans le local de la grande
école, avec un nombre assez considérable de membres de la paroisse.
Le sujet à traiter était: L'éducation
chrétienne dans la famille et dans
F école.
la tenté avee la charité. Efu. iv, 15.
Après un chant et une prière, Mr.
A. Gay président, lit Peut. vi. et
déclare, en quelques mots, que la
base de l’éducation chrétienne, c’est
la parole de Dieu. Son àlloonUpp est
suivie d’une prière prononcée,par Mr.
D. Peyrot, particulièrement pour nos
jeunes gens qui sortent des Vallées,
et d’un chant.
Le secrétaire donne ensuite lecture
du procès verbal de la 19*^ session,
et de celui de la première conférence
générale. Après quoi, Mr. Et. Bonnet
présente son rapport sur le sujet à
discuter. Nous n’essaierons pas d’en
donner un résumé dans l’espoir que
lui-même voudra bien en faire part
aux lecteurs du Témoin. Avant de
commencer la discussion, l’assemblée
chante les v. 3. 4. du cant. 103, et
s’unit à Mr. H. Tron, afin de prier
pour les régents et les maîtresses.,
Mr. H. Tron: Avant l’ouverture de
la séance nous nous demandions:
Comment le rapporteur se tirera-t-il
de son sujet? 'pjJ^pouvons répondre;
«Il s’en est fort bien tiré, il a po^é
la question d’une manière franche et
ouverte ». Il ne noùs reste qu’à re-
2
„370——
lever quelques points. Tous les parents
aiment bien avoir des enfants sages,
mais plusieurs pensent qu’il suffit de
leur donner quelques préceptes. Il
n’en est pas ainsi, il faut élever les
enfants pour le Seigneur; quand ils
sont enfants de Dieu, alors on peut
obteùir activité, fidélité, obéissance,
affection...
Mr. D. Gay senior; M. Bonnet ne
nous a pas donné une nomenclature
sèche, tnais les fruits d’une expérience
déjà longue. — Lorsque les parents
se plaignent de leurs enfants et disent
par exemple: « Lorsqu’ils étaient jeunes, nous leur disions: Eludiez, et
maintenant, ils nous font étudier, »
cela vient de ce qu’ils p’ont pas pris
au sérieux l’éducation religieuse de
leurs enfants. Il faut leur apprendre
à se conduire de telle manière qu’ils
se sentent toujours sous la direction
de cette *Îbrce qui nous tient sous le
regard de Dieu.
Mr. D. Gqy junior: L’exemple est
très important en éducation. Le cœur
de l’enfant est comme de la cire molle,
■ 1 J-,. . •
il reçoit facilement toutes les impressions. Il importe ^onc d’éviter, en
leur présence, tout discours qui pourrait souillér leur coeur ou leur imagination. Et si nous voulons qu’ils
marchent vers le ciel, nous devons
nous-mêmes marcher dç telle manière
que nous puissions leur dire: i Soye?
mes imitateurs comme* ie le suis de
Christ s. ' ''
Mr. A. Gi: Les pareijts doivent se
faire un devoir d’accompagner, le
dipianche, leurs enfants au catéchisrpe.
Ils pourraient ainsi veiller sur l’instruction religieuse de leurs enfants,
et y trPuver un avantage réel pour
epx-mêmes.
Mr. Ab. P.; Laïques, occupez-vous
des écoiès du dimanche. U nous fàut
des conversions et prier pour cela.
Correspondez avec vos enfants à l’étranger afin qu’ils ne soient pas seulement honnêtes, mais des missionnaires. Donnez à vos enfants des journaux missionnaires. Qu’il y ait parmi
vous, comme dans le Wurtemberg,
d’où est aussi votre ami Weilzecker,
beaucoup de familles pieuses, afiq
que vous ayez aussi beaucoup de missionnaires.
Mr. D. Peyrot; Si les parents veulent
donner à leurs enfants plus que des
richesses périssables, la crainte de
l’Eternel, ils doivent aller à la source,
et prier pour eux. Quand votre fils
ou votre fille vous auront vu prier,
au moment de commetre une mauvaise
action, se souvenant de vous, ils
seront retenus et se retireront du mal.
Je veux vous recommander une autre
chose, de second ordre, il est vrai,
mais qui a son importance. Ayez dans
votre maison une bonne chambre,
chauffée, propre, bien éclairée. Gela
contribue au bonheur de la famille.
Si vous ne pouvez avoir cela, faitesvous du moins, dans vos étables, une
place, à l’écart de voire bétail et qui
ait quelque idée de confort.
Mr. J. P. Pons: À côté de la Parole
de Dieu, delà liturgie, des cantiques,
ayez quelques bons livres pour fornter
le co^r et l’intelligence de vos enfants. exemple, la vie, du gépéra!
Beckyyit|i, de Félix Nefi', de Pierre
Valdo., qpe Ilistoire des Vaudois. L’enfant s’attache beaucoup aux histoires
intépessuqiçs. Celui qui connaît l’hi,stoire Vaudoise, ne pourra jamais se
vautrer fange : « Noblesse
oblige».
• 'Mr. Ant. Gay présid. recoramapde le
chaql religieux comme moyen d’édification dans la famille et invite l’assemblée à chanter le canl. 53.
3
.971
Mr. Hiigon: Que la famille aie soin
de s’informer des cantiques que les
enfants apprènneht”à l’écOle, et lé's
fasse chanter au culte domestique.
Mr. B. Gârdiol: Les grandes personnes se plaignent souvent que les
enfants manqtieni de respect. C’est
vrai, trop souvent. Mais respectonsnous nos enfants? Quand un père
ou une mère appelle son enfant d’un
ton bourru, avec adjonction de certains qualificatifs que nous n’osons
pas répétér, comtrient peiit-il apprendre le respect? L’oti entend des
enfants prononcer des jurons, où les
ont'ilS appris ? Dans la rue, Oui, mais
aussi quelque fois de la bouche même
de leurs parents. C’est une chose
horrible! et après ceiâ, on s’éloiine
si le respect s’en va.
Mr. H. t. : Nous voulons apprendre
à nos enfants à marcher tout seuls.
Bien des enfants semblent soumis,
au sein de la famille, mais hors de
son autorité, ils font fausse route. 11
faut leur apprendre a distinguer ce
qui est bon d’avec ce qui est mauvais
de telle manière, qu’ils soient capables de se diriger par enx-raêmes.
J’ai connue une jeune mère mourante,
qui était fort en peine pour ses enfants, dont l’aîné n’avait que de dix
à douze ans. ETlle commença à prier
pour eux et, avant de mourir, elle
disait: Je puis partir contente, j’ai
remis mes enfants au Seigneur, ils
me retrouveront dans le ciel.
Mr. Et. Bonnet est invité à prier.
* ¥
Mr, J. Gh^mbeaud; J’ai la douce joie
de savoir que nos régents ont donrté’à
la Bible, sa place, la placé d’Hdnriëur.
Dans nétré eritëetien, nous avïïiiS' sûpposé que le culte de famillè fût établi'
partout, je crains qué noifi H séfait'
cependant bien temps qu’il eh fût
ainsi. Les parents se font du tort à
eux-mêmes et à leurs enfants en n’assistant pas au catéchisme. Le major
Gohin faisait quitter le travail à ses
ouvriers pour qu’ils pussent profiter
de cette instruction.
Mr. D. P. recommande les Paroles
et textes de l’église des frères (morayes).
Mr. J. Cough régent: Je puis déclarer en mon nom et au nom de mes
collègues que nous tenons à avoir la
Bible dans nos écoles et que notíé
sommes bien disposés à continuer
dans celte voie.
Mr. D. G.: Nous devons insister
pour que les régents de quartier
soient dés hommes pieux, qualité
dont on ne tient pas toujours ctinrtfitë.
Mr. Ph. Costabel. : La Bible doit
avoir la place d’honneur dans l’école,
I si elle n’a pas celle-là, elle n’en a pas.
Pendant vingt ans que j’ai été dané
^l’évangélisation, la leçon de Bible a
été toujours la plus agréable. Il faut
l’expliquer avant de la faire apprendre.
On dit que l’EV. de Jean est trop
difficile, j’ai trouvé au contraire, que
les enfants l’apprennent avec beaucoup
déplaisir. J’ai vendu, à Constantinople, des Bibles à des Juifs. En
prenant le Saint Livre, ils le baisaient.
Nous devons ouvrir notre Bible, la
lire, et la fermer avec l'espect. Je ne
m’en sers pas comme de livre de
lecture.
Mr. J. C.: C’est un grave inconvénient de né pas toujours avoir, des
régents pieux; que les pasteurs les
réunissent et viennent à leur aide,
Mr. J. P. P.: Quelle attitude devonsnous prendre en face de ceux qui
veulent mettre la Bible hors de l’école?
Une personne me faisait cé| i*àisonnemehl': Dàns les principales viliè's'
4
'372
d’Italie, on abolit l’enseignement re.ligieux, nous devons aussi ôter de
nos écoles, la Bible. Mais l’école vaudoise ne doit pas être mise sur le
pied des écoles de Rome ou de Bagnol. — Qu’ici et là l’on n’ait plus
voulu l’enseignement religieux des
nonnes, cela se comprend, parce-que
leur dottrina est un livre qui enseigne,
entre autres choses, la soumission au
pape, ce que ne peuvent admettre les
Juifs, les libres penseurs et d’autres
encore. Du reste, les prêtres peuvent
donner leur enseignement, religieux
dans leurs écoles. Aussi gardons-nous,
sous prétexte d’une tolérance fort mal
. entendue, de laisser ôter la Bible de
l’école, car la Bible n’est pas une
religion, c’est la vérité, et les catholiques, les prêtres eux-mêmes doi'vent avouer que c’est la base de la
religion chrétienne.
Mr. Ricca: Nous sommes heureux
d’avoir la Bible, si elle nous était ôtée,
nous serions privés d'une arme puissante pour l’éducation de nos enfants.
Je désirerais que, dans chaque école,
nous eussions une bibliothèque pour
la jeunesse.
Mr. E. B.: Quand le feu sacré est
dans le cœur, il se manifeste; je souhaite que nous ayons toujours des instituteurs qui aiment et enseignent la
Bible.
Mr. R, : Au Villar, nous avons dans
nos écoles vingt élèves catholiques,
l’on nous a demandé de les exempter
de l’enseignement religieux. Les autorités que j’ai interrogées là-dessus,
m’ont répondu les unes d’une manière,
les autres d’une autre. Que dois-je
faire ?
Mr. D. G,; senior. Le régent est
dans une position délicate. L’ecole est
communale, il doit obéir au Conseil.
Mais si l’école est vaudoise, elle ne
doit pas devenir communale. L’Ecole
vaudoise correspond à tous les besoins,
même d’un catholique; et elle doit
être dirigée de telle manière que les
autorités mêmes soient obligées de
dire: R y a ce qu’il faut, et mieux
que ce que nous avons. La Bible est
le livre éducateur par excellence, soyons fermes sur ce point.
Mr. H. T.: La difficulté qui se présente au Villar est facile à résoudre.
Les catholiques y ont leurs écoles;
qu’ils y envoient leurs enfants; s’ils
préfèrent les envoyer aux nôtres, qu’ils
se soumettent à notre programme
d’enseignement.
Mr. E. B.: Nous avons aussi des
catholiques dans nos écoles. Lorsque
les parents sont repris à ce sujet,
ils répondent: « I mandouma doua
ch’a ëmparou quaic cosa ». Ils arrivent avec leur dottrina comme livre
de lecture, nous les renvoyons pour
cela au curé.
Mr. A. G.: La question de l’enseignement religieux s’est présentée à
S. Jean. Nos écoles centrales ont été
respectées. Mais, l’on a déclaré l’école
des Airals, dont la commune fait les
frais, en grande partie, école communale. L’on a écrit à la maîtresse
de ne plus enseigner la religion, tout
au plus, un peu de storia sacra, —
Le premier matin que la maîtresse
s’abstînt de faire le culte, les enfants
se mirent à crier: « Et la prière]
et la prière ! » Je dis alors à la maîtresse d’avoir son culte de 8 h. à 9,
vu que l’horaire communal fait commencer les leçons à neuf heures.
La discussion est close par un chant
et une prière.
L’on recommande comme livres de la
Bible à lire pendant l’hiver: Nombres,
Ev..selon S. Marc, i Pierhe.
5
- 373
La prochaine conférence aura lieu,
D. V. à la Tour. Le sujet proposé,
nous est suggéré par les souvenirs de
l'année qui s’approche: le deuxième
centenaire de l’année i 686.
J. D. H.
iÎTorresponbance
M novi mbre ÎHH5.
Cher Monsieur,
Le rév. D. Miller, dans sa lettre
relative à la Morale du Quinquennat,
écrit: « Il n’est nullement ici question
de morale ». N’en déplaise à la mémoire d’Oslerwald et à sa théorie des
œuvres indiiférentes, ce mol-là est si
fort que j’en ai été abasourdi. Aussi,
je n’ai su tout d’abord que'répondre.
J’y ai réfléchi, et je concède maintenant à Mr. Miller un point, savoir
que le Quinquennat peut se passer
de morale. Il me concédera à son
tour que nous pouvons nous passer
très-moralement du Quinquennat.
Mr. Miller met en avant Texemplè
de l’Eglise Libre d’Ecosse. Pour le
coup, cet exemple, du moins présenté H la façon de Mr. Miller, ne me
dit rien absolument. D’abord, experientia docet: l’Eglise Libre a bien
fait l’expérience des élernsh conveners,
quoiqu’elle soit jeune, mais non celle
du Quinquennat. Qu’elle attende d’en
avoir tâté; on en causera ensuite.
Puis, la condition de l’Eglise Libre
a-t-elle beaucoup de rapport avec la
nôtre? Je suis frappé par les contrastes plus que par les analogies,
pour ce qui regarde notre administration, bien entendu.
Et cependant, présenté d’une autre
manière, l’exemple de l’Eglise Libre a
quelque chose qui peut s’appliquera
nous. Pour le comprendre, il n’y a qu’à
faire une chose: compléter les informations que nous donne Mr. Miller.
Les conveners ou présidents des administrations, en Ecosse, n’ont pas les
mêmes fonctions que les présidents
chez nous, surtout si nous nous en
tenons à celui des présidents qui est
le plus en vue dans cette discussion.
Le président du Comité d’Evangélisation de l’Eglise Libre est ordinairement un laïque, avocat, ou négociant , lequel s’occupe de ses propres
affaires et ne fait guère autre chose
que présider les séances du Comité.
Qui fait tout le travail c’est le secrétaire. Il est évident que dans ces
conditions on peut changer le président aussi souvent que l’on veut,
sans grave inconvénient. Chez nous,
au contraire, le président de la Commission fait tout 1e travail que fait
le secrétaire écossais. Or je ne sache
pas que l’assemblée de l’Eglise Libre
d’Ecosse pense à changer chaque cinq
ans les secrétaires de ses Comités.
Us sont élus, sinon -à vie, du moins
pour un temps indéfini.
D’ailleurs, n’oublions pas que présidents et secrétaires, en Ecosse, n’ont
qu’à s’adresser à leurs propres Eglises
pour avoir les fonds nécessaires. Chez
nous, sur les 250 mille francs nécessaires, quelle est la proportion fournie
par notre Eglise? On la connaît. En
face de celte obligation de trouver
d’une manière ou d’une autre 250
mille francs — lesquels monteront
à 400 mille francs environ après
l’Union avec la Chiesa Libéra — et
de les chercher dans tant de pays
divers, est-il indifférent d’avoir te!
ou tel président chargé du portefeuille
des finances? Est-il prudent de tâtonner sans nécessité, pour en trouver
un qui soit à la hauteur de cette
lâche? J’avoue, pour ma part, que
je n’assumerais jamais, pour ce qui
me regarde, la responsabilité de renverser le système cle liberté qui nous
a bien servi pendant 25 ans, pour
faire l’essai du quinquennat.
Un des trois théoriciens.
PS. A la bonne heure; je vois au
dernier moment que Mr, À. R- est si
bien de mon avis que je pourrais
jeter ces lignes au panier. Mais non,
je vous les ferai tenir. Nous disons
bien la môme chose, non les mêmes
choses.
6
~37í..
INos plans d'éiiucalinn
Gotirt’frngiTiPnt áu discours d'A. Monod:
Le pían de Dieu
í Voici un fils qui vient de me naître.
J’exérce sur lui, après Dieu, la plus
grairade puissance matéi*ieile, intellectuelle, spirituëlle qui soit au monde.
On dirait qu’il va devenir ce que je
voudrai le faire, à part l’imprévu,
—^ oui, à part l’imprévu; mais que
cette restriction va loin! La France
est apiôui*d’hui ce qu’elle était il y a
doux ans, (1«48-1850) à part l’imprévu; — mais quand, de cet idéal
d’un fils formé par vos soins, pour
une carrière de votre choix, vous
•passez à la réalité, quelle chute!
Hélas ! IMiumilianle distinction de la
théorie et de la pratique, où est-elle
plus, humiliante qu’en éducation? Où
fa théorie e'sit-elle plus libre, plus
expansive; plus confiante en soi-même,
plus sévère envers aiitnii; et la pratiqué?...
Mais admettons une éducation modèle, telle que nous la rêvions vous
oui moij le jour que Dieu nous fil don
de notre premier enfant: activité, fidélité, prudence, travail, sacrifices,
piété, prières, exemples, rien n’aura
manqué. Même alors, que de conditions où Vous ne pouvez rien veulent
être réunies pour l’heureux développement de ce fils, objet de tant d’amour et de tant de sollicitudé ! Sa
santé': un tempérament délicat, une
conformation’ mal prise,, une voix
grêle, l’ouïe dure, la vue basse, en
voilà assez pour entraver tous vos
projets'; — ou bien non, forcez la
nature; jusnu’â ce qu’un vaisseau
irompu dans la'poitriUe , ou les fibres
du cerveau disletidUes, viennent Anéantir toutes vos espérances... Ses facultés inteilecUielles : une certaine
mesure d’aptitude’est nécessaire pour
tout’travail', et celte mesure n’est pas
en tous.
Votre enfant, se forpatlt pour vous
piairo, languira peut-être sur la tâche
a laquelle vous l’avez condamné, jusqu’au jour où, tardivement convaincu
de votre erreur, vous lui laisserez
suivre sa vocation propre; lé voici
qui revit, qui devient un autre homme,
qui l’emporte sur scs concurrents^
seulement parçequ’il a échappé à votre
plan pour entrer enfin dans celui de
Dieu.
Ses dispositions morales: ici encore
vous n’êtes pas maître absolu. Au lieu
d’un enlânt qui veut et ne peut pas,
c’est un enfant qui peut et ne veut
pas, « un fils paresseux qui fait honte »,
sur lequel vous épuisez toutes les
voies d’avertissement, de supplication,
d’exhortation, de châtiment, mais
.sans fruit — le friiil, si vous êtes
fidèle, viendra dans le temps de Dieli;
mais après que Dieu vonS aura bien
fait voir qu’il e.st seul Dieu, et que
vous ne tenez pas même dans vos
mains le cœur de cet enfant que vous
dirigez « dès le sein de sa meren. Et
sa vie? — vraiment j’oubliais sa vie,
— sa vie, hélas! coupée peut-être
dans sa racine, au moment où l’éducation commence; ou bien, deux fois
hélas! coupée dans sa fleur, au moment que l’éducation finit... Et l’occasion? et l’entourage? et l’exemple?
et les camarades? et les maîtres? et
la fortune? et la localité? et l’esprit
de l’époque? et la législation du pays?
et l’organisation de l’instruction publique, que vous blâmez peut-être,
et que vous suivez en déqiit de vous ?
Où est l’homme assez insensé pour
se flatter de fixer l’avenir de son fils?
Que d’éducations qui trompent toutes
les prévisions! les unes, échouant
malgré les précautions prises, et où
ces précau lions mêmes semblent nuire;
les autres, réussissant malgi'é les
précautions négligées, et où cette
négligence même semble avoir prùvoqué un développement plus individuel et plus vrai! Est-ce à dire
qu’il faille foui, abandonner au hasard
des évènernenls, sous prétexte de
laisser faire à Dieu ? Non', sans doute:
ir faut n’avoir rien à se reprocher;^
il faut même redoubler de vigilance
et de sagesse, par la pensée de travailler à un plan qui eèt de Dieu;
mais, après tout, l’éducation, ce champ
de lâ plus grande puissance de l’hom
7
^.375
me, ,est aussi celui sa plus grau4i<î i
impuissance , et jil ,n’y a personne de
mieux instruit à redire la leçon de
Jérémie que le père d'une nombreuse
famille, entrant, comme Moïse, dans
son repos, en présence de celte Canaan
inconnue où s'aventure la génération
qui le suit: «Je connais, ô Eternel,
que la voie de l’homme ne' dépend
pas do lui, et qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de diriger ses pas ».
Houtielles rcÜi^ieuscs
lies. Carolines. —- Aux détails que
nous avons déjà donnés le 10 ocloDre
sur la mission évangéliqiie établie
dans çel archipel que l’Espagne et
rAilernagné ^e aispulent à cette heure,
nous pouvons ajouter aujourd’hui les
suivants :
Celle Mission est d’origine araéricaipo, et elle remonte à plus de 33
ans; les missionnaires étrangers sont
au nombre de 12; ils sont aidés par
25 catéchistes et inslitiileurs indigènes;
il y a en tout 50 congrégations, avec
plus de 4.000 communiants. Le Nouveau testament a été traduit dans
trois au moins des idiomes parlés
par les insulaires. Le nombre des
îles et îlots s’élève à 500; aussi les
chi’étiens d’Amérique ont-ils donné
à la Mission un baleau-à-vapeur, VEtoile
du'Matin, qui leur H coûté un million
de francs, et qui fait le service entre
le différents ports de l’archipel.
Le bruit a couru dans les journaux
qu’upe d?s,pieuses probables de la sentenço arbitrale ou de l’acte de médiation
que le pape élabore dans ce moment
serait l’ouverture des lies Carolines
aux seuls missionnaires catholiques,
à l’exclusion des missionnaires protestants. On assure que le gouvernement des Etats-Unis a écrit au gouvernement allemand poui' lui demander
dp ne pas cfmseiUir à cette proscription
illibérale. Nous espérons bien que M.
de Bismarck, ne fera point celle con
cession au pouvoir lomain.
vÇKronicjiii •
Torre Peluce, — Les nombreux
amis du chevalier Docteur Vola appreqdront, comme nous, avec la pins
vive peine, la nouvelle de l’accigenl
qui lui est arrivé dimanche derpier.
De retour d’une longue course à la
Combe des Charbonniers vers les 11
h., traversant le bourg de la Tour
et arrivé devant le Palaisde Ville, le
cheval du Docteur ayant glissé, |^,be
de tout son poids, Malheureusé^qt
le Docteur ne piit dégager à tempe
le pied de l’étfier et sa jambe gapene
fut littéralementffacUirée.—’Quelques
heures plus lard ses collègues, rnèssieurs les Docteurs Beisoïie et Turina,
en toute hâte, lui donnèrent Ips soips
que requérait son état. Le patient
est aussi bien que le perqiet le grave
apçideni dont il a été viclime. En
témoignant au Docteur Vola poire profonde sympathie dans l’épreuve Oui
lui a été dispensée, nous faisons des
vœux sincères pour sa prompte guérison et nous sommes assure que les
nombreuses familles de notre Vallée
qu’il soigne avec tant de dévouement, s’uniront à nous dans ce Souhait.
J. P. P.
PoMARET. — VEeole eie mélkodo
pour les régepis d'écoles de quartier
des vallées de Pérouse et de gl, Mactip
s’est ouverte le 2 courant,, à 8 i}. du
matin, avec environ le tiers de? ré.
gents appelés à la fréquenter. Ce
nombre a été en augmentant pendant
la matinée, mais ce n’est qu’aux
leçons de l’après midi qu’il a atteint,
pour ne plus le dépasser, le chiffre
de 61 , qui s’est maintenu jusqu’àyla
dernière du vendredi 6. Quinze vieux,
régents avaient été dispensés en vertu
de l’acte synodale qui (e concerne.
Le nombre des jeunes fille? appelées
à diriger des écoles a été, cette, appée,
de 17, deux de plus que l’année dernière. Celui des régents, oii régentes
qui en sont à leur début, a été de 16.
Avec ceux ijui en sont à la seconde
ou à leur ii > .sièrae année d’exercice,
8
„376.
c’est UD peu plus de la moitié des
régents de cette année. Dans le nombre
il y en a plusieurs qui sont très certainement capables, s’ils persévèrent
dans la carrière de l’enseignement
très élémentaire dans nos écoles, de
devenir d’excellents régents, et il
nous a paru qu’il n’y en a pas un
seul qui ne puisse avec de l’application
et du travail, se rendre utile dès cet
hiver.
Les professeurs de l’école latine,
charges chacun d’une heure par jour,
le p^teur et le régent paroissial de
Pomaret qui en ont eu chacun deux,
et M. le pasteur Micol qui a eu pour
sa part l’après-raidi du jeudi, ont
revu avec une vive satisfaction un bon
nombre de vieux régents que l’on ne
peut certes pas accuser d’être retenus
par l’amour du gain dans cette humble carrière, interrompue régulièrement pendant sept ou nuit mois, par
les travaux champêtres. C’est par goût
et par dévouement qu’ils consacrent
leurs hivers à instruire les enfants de
nos montagnes, et nos paroisses leur
doivent une reconnaissance qu’elles
pourraient et qu’elles devraient leur
témoigner d’une manière un peu plus
sensible.
Presque sans exception la tenue de
ces 61 régents a été excellente, leur
attention soutenue, et il est permis
d’espérer que, moyennant quelques
encouragements et quelques conseils
ui ne leur seront pas épargnés, ils
irigeront leurs écoles respectives à
la satisfaction des intéresses.
!
lîcDuc
. _ H,
Mfatie. — Le Gouvernement a ordonné la suppression du bulletin du
choléra, vu que le nombre des cas
est désormais insignifiant.
La Chambre est convoquée pour le
25 novembre.
Mta en Orient. — Tandis
qu’à Constantinople la conférence des
ambassadeurs continue ses séances
pour régler la question d’Orient, le
roi de la Serbie a déclaré la guerre
à son voisin le prince de Bulgarie.
Les troupes serbes ont passé la
frontière au nombre d’environ 50.000
hommes, divisés en trois corps, et
ont pris Tzanbrod. Une cinquantaine
de Bulgares ont été tués ou blessés.
Le passage de Dragoman a été franchi
le 16. Les serbes marchent sur Sophie
capitale de la Bulgarie. On espère que
la guerre ne prendra pas déplus vastes
proportions. La Turquie refuse d’envoyer des secours aux Bulgares vu
qu’ils ont violé le traité de Berlin,
les premiers.
Frtmee. — Le Président de la
Chambre a été élu dans la personne
du député Floquet.
Brisson président du Ministère a lu
à la Chambre une déclaration du gouvernement constatant le déficit causé
par la crise du commerce et par les
folles entreprises du Tonquin et de
Madagascar. Il faudra de nouveaux
impôts pour équilibrer les finances
de la république.
Brisson déclare que la majorité des
français ne désire pas la séparation
de l’église et de l’Etat. Il faut se limiter à protéger la liberté de tous
les cultes et à imposer au clergé l’observation de la loi.
MUntg-WIni». — Un grand incendie
a détruit 300 maisons à Galveston.
Le dépôt des Saintes Ecritures à
Pignerol, a été transféré de la maison
Coucourde dans la maiso;i du Temple
vaudois.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, Imprim. Chiantore et Mascarelli.