1
Huitième auuée.
IV. 11.
21 Mars 18^3.
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — ( PhiHpptens., !V. 8.) ^
PBIX D ABONNBHCIIT :
Italie, h domicile Cun an) Fr. 3
Suisse....................»5
France ...............» 6
Aliema^ne.............»6
Angleterre, Pa^'s-Bas . » 8
T'n numéro séparé : 10 cent.
Un numéro arriéré : lücent.
BOREAUX D ABONREMENT
Torrb-P^lmcb : Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bihliogra/if-i)
PiGNERoL : J. Chlantore Impr.
Turin \f.J. Trnn, via I.agrang©
près le N. 22.
Florence : //î6»*e»">a Eimngelica. via de'Panzani.
ANNONt'ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne,
ï.ettres et envois franco. S'adresser pour l’administratH'n
OH Bureau à Torrr-PeUire.
via Maestra N. 42 ~ pour la
rédaction : â Mr. E. Malan
Prof, à Torre-Pellice.
s O jcnm a I r©.
Une lettre bonne à relire et utile à méditer. — Une expérience chrétienne. —
Le pins grand obstacle à r(euvre des
missions. — Correspondance. — Nomelies
religieuses. — Chronique locale. — Chronique Vaudoise. — Chronique Politique.
^üinnte faisant .suite à notre article du numéro précédent intitulé
Le bon bul nous publions:
UVE LETTRE BOPilVE A RELIRE
et utile à méditer
B -Ifast ( Islande ), 17 février 1873.
— lîii lisant les appels adressés
à la charité des chrétiens par le
moyen de votre feuille, je me suis
attristé de notre peu de générosité
envers nos frères et de notre manque de reconnaissance envers notre
Sauveur et bienfaiteur. Qu’avons
■nous que nous ne l’ayons reçu ? Comment partageons-nous avec nos
frères qui souffrent? Je ne dirai
pas le’ nécessaire, ni même le superflu. Combien d’écoles seraient
soutenues? combien d’autres pourraient s’ouvrir et combien de pau
vres enfants infirmes et malades
pourraient èlre secourus si cliaque
chrétien , était vraiment pénétré
du sentiment que tout ce qu’il possède appartient à sou .Sauveur,,et
([u’jI lui sera demandé compte de
l’emploi qu’il en aura fait. Oh ! que
de misères seraient soulagées ! que
de ehiites seraient évitées, si nous
étions plus charitables 1
Permettez-moi de vous citer uu
exemple qui .porte en lui-même
son enseigneijient. M.Georges Muller a fondé à Bristol, il y a 34 ans,
un orphelinat. A cette œuvre, il
a ajouté l’envoi de missionnaires
dans notre Europe, comme dans les
pays les plus lointains; il a fondé
des écoles; il donne à ceux qui
ne peuvent pas les payer, des Bibles et des Nouveaux Testaments.
Il a, dépensé jusqu’à ce jour la
somme de douze millions cinq cenl
mille francs. Il a deux mille cinquante orphelins. Il soutient 187
missionnaires;65écoles dépendent
entièrement de lui; d’autres sont
soutenues par lui en partie.
Quand je dis M. Muller, je me
2
-(82)
troinpe, car cette œuvre n’est pas
la sienne, mais celle du Seigneur.
La somme énorme de 12.500.000
francs a été obtenue par ia prière,
pour ces diverses œuvres, sans
que jamais une personne ait été
sollicitée directement. — Voulezvous savoir maintenant quels sont
les moyens que le Seigneur a employés ? Les voici ; En dehors des
dons vraiment extraordinaires, le
Seigneur s’est servi de moyens infiniment petits pour aider son
serviteur. Ici, c’est une famille qui
consacre le produit d’un ou de
plusieurs arbres pour cette œuvre;
là c’est un marchand qui donne 10
centimes pour chaque vente qu’il
fait, et un cordonnier qui donne
ausssi 10 centimes pour chaque
paire de chaussures qu’il vend. Ailleurs ce sont des dames qui renoncent à des bijoux, à des parures
qui ne sont pas convenables pour
des servantes de Celui qui n’avait
pas un lieu où reposer sa tête et
ne possédait rien ici-bas. Enfin ,
ce sont des jeunes gens consacrant
lé montant de ce qu’ils dépensaient
en cigares, et mille autres moyens.
Il faut lire les rapports de cette
institution bénie pouf admirer la
variété des voies du Seigneur.
Le système de mettre chaque semaine ou chaque mois, à part ce
qu’on destine au Seigneur, offre
un graiid avantage et exerce une
bienfaisante influence sur ceux qui
le pratiquent.
On donne avec plus de joie, on
se sent ouvrier avec lui ; la reconnaissance et l’amour envers notre
Sauveur grandissent dans le cœur
de celui qui agit ainsi. Eu admet
tant qu’il y ait dans un pays 100.000
familles protestantes, si chacune
mettait à part seulement 25 cent,
par trimestre, cela ferait une somme de 100.000 francs par an à consacrer aux pauvres , aux écoles ,
aux asiles etc. Si au lieu de -25
centimes on doublait ou triplait
cette somme ; voyez à quels résultats on arriverait.
Je crois fermement qu'une des
causes du peu de vie spirituelle de
nos Eglises, c’est le peu de charité et de libéralité dont nous faisons preuve en laissant tant de
souffrances sans les soulager. Celui
qui est vraiment à Christ, et qui
a goûté l’amour de son Sauveur ,
ne peut rester indifférent aux souffrances de son frère. Celui qui aime
ses frères comme lui-même obéit
à Dieu et prouve par cela qu’il est
vivant. Jean III, 16-18; Jacq. I, 27,
II, 14-17.
Votre frère en J. C.
‘ P. A. G.
(Extrait de la Chambre Haute).
mî EXPÉRIENCE CHRÉTIENNE.
Depuis l’apparition du christianisme, ilya eu, au sein des églises
vivantes et au sujet de l’autorité
des Saintes-Ecritures, une controverse très animée. C’est un débat
d’une importance capitale. En effet»
si, selon la déclaration de saint
Paul, l’église* est bâtie sur le fondement des prophètes et des apôtres, ce qui revient à dire si elle
repose sur l’Ecriture, il n’existe
pas, pour les chrétiens, de question plus intéressante, plus vitale
que celle de son autorité. Nous
3
-(83)
croyons à la Bible, à toute la
Bible, à la Bible sans triage ; notre
argument suprême , en présence
de l’ennemi, est l’argument que
Jésus employa pour vaincre Satan :
« Il est écrit ». Il nous faut donc
savoir, d’une manière bien claire,
si le fondement de l’église est solidement établi sur le roc, et si
l’édifice n’a pas à craindre les vents
violents et les tempêtes désastreuses qui ont balayé déjà plus d’un
abri. Qui est-ce qui nous assurera
que la Bible est divinement inspirée? Faut-il recourir aux preuves
appelées externes , aux raisonnements ? — Faut-il, avant de nous
prosterner devant la Bible, nous
engager dans les recherches parfois épineuses, toujours longues
et difficiles de la critique sacrée
et examiner, avec la plus' scrupuleuse attention , l’interprétation
des originaux, l’autenticité des
livres , l’intégrité du texte , les
variantes, etétablir ainsi, au moyen
d’une bonne dialectique, cette autorité infaillible dont nous parlons?
L’inspiration de la Bible est-elle
une question, nous ne disons pas
purement, mais essentiellement
critique, question à débattre entre
messieurs les savants ?
Non, heureusement non, il s’en
faut de beaucoup. Le père de famille qui, étranger aux enseignements et aux conclusions de
r école , lit, matin et soir , à
ses enfants réunis autour de lui,
ces pages sacrées où il a trouvé
avec le pardon, la paix de sa conscience, doit posséder, aussi bien
que le plus grand savant de l’Allemagne, la joyeuse, l’inébranlable
certitude que la Bible est vraiment la Parole de Üieu. Le bruit
des luttes scientifiques n’est jamais
parvenu à ses oreilles. N’importe!
Pour lui, tous les doutes sont levés,
toutes les objections sont écartées
et, quand Dieu le rappellera là-haut
il mourra sans douter, un seul
instant, de l’infaillibité du Livre
devant lequel Christ lui-même s’est
respectueusement incliné. — La
preuve puissante, la preuve simple
et populaire, la preuve à la portée
de tout homme se trouve donc ,
à notre avis, ailleurs que dan.s la
science.
Où se trouve-t-elle ?. Dans la
Bible elle même. Qui est-ce qui
nous la fournira? Le Saint-Ksprit.
« Il est nécessaire , ainsi s’exprime
Calvin dans son InstiliUion Chrrtienn», que le même esprit qui a
parlé par la bouche des prophètes,
entre eu nos- cœurs et les touche
au vif, pour les persuader que les
prophètes ont fidèlement mis en
avant ce qui leur était commandé
d’en haut ». La croyance ‘à l’inspiration biblique, œuvre spéciale
du Saint-Esprit, est, on le sent,
un fruit de la vie chrétienne, le
i contact sublime entre la conscience
et la vérité.
En affirmant ces choses , nous
ne songeons nullement, comme on
pourrait le croire, à nier les droits
de la science et à la dépouiller de
de son rôle légitime; nous la plaçons à sa véritable place, à l’arrière-plan. Dieu a parlé; le SaintEsprit lui seul, r.auteur de la Bible,
l’interprète divin du texte divin,
nous prouvera, avec la dernière
évidence,la vérité de cette Parole.
4
-(84).
Nous serons convaincus, car, selon
une expression bien connue, nous
aurons été vaincus. Ne nous laissons pas bercer par de funestes
illusions! Si la voix douce et subtile ne s’est pas fait entendre à nos
cœurs, malgré les arguments scientifiques les plus solides et les raisonnements les plus serrés, la
Bible sera toujours pour nous un
livre fermé et stérile et nous serons
toujours incapables d’en souder
les précieuses richesses et de répondre à ses appels tout pénétrés
d’amour. Quand le Saint-Esprit aura
gravé dans un cœur la certitude
que la Bible , ce livre sur lequel
ont coulé les larmes du repentir,
est une révélation divine, alors,
mais alors seulement, on pourra
amener, pour fortifier cette certitude , les preuves d’une nature
scientifique qui, mises à leur place,
se revêtiront d’une grande valeur.
L’autorité de laBible repose donc
sur un fondement inébranlable.
L’esprit qui l’a, nous ne disons pas
dictée, mais inspirée, rend, à celui
qui la lit avec un cœur que la grâce
a bien disposé, un puissant et irrésistible témoignage; cela nous
suffit. Cet argument intérieur est
à l’abri de tous les doutes et défie
toutes les attaques de l’incrédulité
scientifique ou railleuse.
H. Selli.
LE mis CRAND, OBSTACLE
À l’oebvbb
des missioos el de révangélisalku
On ne saurait douter, dit le mis-sionnaire Hahn de^laiSociété Rhénane, t|ue le plus igrand ébetacle»..
àl’œuvre des missions actuelles ce
ne soient les européens incrédules
et immoraux qui se rencontrent
dans ces contrées. Partout où ils
ne sont pas tenus d’observer les
bornes *de la décence, ils se montrent tels qu’ils sont, dans leur
complet éloignement de Dieu et
leur profonde dépravation. La raison pour laquelle tant d’entre-eux
se montrent si opposés à l’œuvre
missionnaire, gît uniquement dans
le fait que la présence des missionnaireslesgêne encore quelque peu.
-Jusqu’ici j’aitOMjOMrs trouvé que des
européens qui n’avaient pas rompu
avec l’église et qui avaient gardé
le sentiment des convenances et
le respect d’eux mêmes, étaient
amis de l’œuvre missionnaire, tandisque -l’amour des convoitises
charnelles n’inspire jamais aux
autres qu’une haine profonde pour
cette œuvre. Partout où, sur terre
païenne, on se trouve en contact
avec de tels chrétiens, on est en
face d’un abîme de corruption et
d’une banqueroute morale dans laquelle tous les sentiments délicats
du cœur humain ont disparu. On
comprend très bien que de te)s
hommes n’y regardent pas de si
près, quant à la vérité, et qu’ils se
plaisent à déverser sur cette œuvre
force mensonges et calomnies. Et
pourtant, ces gens n’en travaillent
pas moins souvent, malgré eux,
pour nous. Le commerce dont ils
s’occqpent, est un si puissant
moyen de culture et ouvre forcément tant de nouvelles voies deIvant une nation, que la plus degradée est poussée, par là, a réfléI chir,et sollicitée de toutes manières
5
-(85).
à l'action ; or c’est là un bienfait
dont l’Evangile est le premier à
profiter. Mais qu’on n'oublie pas
que, sans l’œuvre des missions, la
civilisation moderne ne pourait
apporter aux indigènes qu’une
•ruine complète.
(ffomsfonbancc
Praly, le février 1873
Monsieur le Rédacteur,
'Vous publiez dans votre N. 4 une lettre
de M. le pasteur Am. Bert dans laquelle,
par un principe de largeur et de liberté,
il demande l’exclusion de l’école de tout
manuel religieux. Les vn;ux ardents qu’il
exprime disent suffisamment dans quel
sens il désire travailler au milieu de ses
compatriotes et au sein de son église. Il
ne .se tient pas toujours à la hauteur des
principes et il pose une série de questions
actuelles et locales qui se réduisent à ces
deux principales : les rapports des Consistoires et des Conseils communaux, relativement aux écoles vaudoises, et l’amélioration rie ces écoles. Je ne prétends pas
assumer la tâche qui est déférée à M' H.
S., mais, prenant la part qui me revient
des questions livrées au public par votre
journal, je me limiterai à exprimer mon
opinion dans le débat auquel nous assistons depuis quelques années.
A ma connai.ssance, il n’y a aux Vallées
que des écoles vaudoises et des écoles
catholiques , et les directeurs de ces dernières se garderaient bien de faire des
concessions qui les détournent de leur but
religieux. La Bible ou le crucifix , voilà
l’allernative en face de laquelle se trouvent les parents qui veulent envoyer leurs
enfants aux écoles publiques , ouvertes
dans nos Vallées , et si nous ne voulons
pas que des enfants vaudois apprennent
à fléchir le genou devant une imago , il
faut leur mettre la Parole de Dieu dans
les mains. Si je me trompe, je ne demande
pas mieux que de connaître les faits qui
coatrediseht cefle àlBnnaiioni Les écoles
civiles communales n’existent encore que
dans l’imagination de quelques personnes
ni, n’ayant ni le courage ni la volonté
e mettre à exécution leurs projets, font
comme certains oiseaux, qui pondent leurs
œufs dans les nids des autres.
On sait cé que sont les écoles vaudoises
à Turin , à Florence , à Borne même , l’ignorerait-OD aux Vallées vauiloi.ses?
Au besoin l’on consultera les tables de
fondation de nos Universités de chèvres ;
et celui qui a le plus travaillé à répandre
l’instruction élémentaire chez-nous, et
s’est employé activement pour cela auprès
des Consistoires et des Conseils communaux nous dira, à propos des » écoles
publiques ouvertes dans nos Vallées »
qu’il a fondées en grande partie, obtenant
pour cela l’attestation d’une reconnaissance royale « C’est là ipi’ou gretl'e sur
ces tendres riqetons la parole immuable
qui annonce « Jésus-Christ crucifié , seul
médiateur entre Dieu et les hommes
la parole de Celui qui est « le chemin ,
la vérité et la vio », de Celui sans lequel
« personnne ne vient au Père, dont le sang
purifie de tout péché », et qui a proclamé
c)ue « celui qui confesse avec sa bouche
et croit que Jésus est le Fils de Dieu sera
sauvé, » théologie capable de sauver un
monde ». Chercher à donner un autre but
à ces écoles ouvertes au public , c’est travailler à les ruiner.
A qui ces écoles appartiennent-elles ?
Aux Consistoires ou aux Muuicipes? —
Je réponds : ni aux uns , ni aux autres.
— Elles appartiennent à la population vaudoise qui peut et veut en profiler dans le
but assigné à chacune d’elles , quelle que
soit d’ailleurs la provenance des fonds recueillis pour leur érection. Je crois, sur
ce point, être d’accord avec les plus radicaux chez-nous , à l’exceptiou toutefois de
ceux qui veulent mettre en prati(fue les
théories extrêmes du communisme. Un
vaudois quelconque d’ancienne ou de nouvelle date, inscrit ou non dans les catalogues d’une paroisse, a le droit de réclamer pour lui et pour les siens, dans le but
indiqué, l’usage de l’une ou de plu.sieurs
de ces écoles à sa portée, soit auprès d’un
Consistoire lâche et complaisant qui trahirait sa mission, soit auprès d’un Muni-
6
-(86)
cipe qui, se conformaut aux lois d’uu certaiu progrès, renfermerait dans le même
ostracisme la Bible et le Coran , voire
même les Védas et les livres de Confucius,
etc. — Il aurait raison encore de se prévaloir du même droit conlre les vaudois
ou non vaudois d’origine ou de conviction
qui penseraient autrement que lui et agiraient contrairement à ses désirs. Ne confondons pas les administrateurs- avec les
propriétaires d’uu établissement; d’autant
plus, qu’ici, une partie des frais, qu’occasionne son entretien, est fournie annuellement par ceux qui en ont toute la jouissance. fà suivre).
üouDeUee reltjjteueeô
La Société biblique Italienne. Nous lisons
dans la Libertà de mercredi dernier ;
Le meeting annuel de la Société Biblique
Italienne a eu lieu hier au soir au théâtre
Argentina. — Je confesse qu’en entrant
dans le théâtre ce qui m’a le plus frappé
a été le nombre vraiment considérable
de monde accouru à cette réunion, et
plus encore le nombre extraordinaire de
personnes de la classe bourgeoise (mezzo
cetoj et de la classe du peuple, des femmes surtout. Je n’aurais jamais supposé
(jue, dans une seule année, la propagande
protestante aurait fait de si grauds progrès. Dix ans de ce travail, et on ne
peut vraiment savoir ou l’on arrivera I
Après la récitation de quelques prières
et le chant d’un hymne accompagné d’un
harmonium, les discours ont commencé.
Il fut présenté, avant tout, un compte-rendu
de ce qui a été fait durant l’année et des
milliers d’exemplaires de la Bible qui ont
été distribués. Ensuite M. Combe de Florence, parlant des effets bienfaisants delà
lecture de la Bible, a dit que le peuple
italien devait s’y retremper. M. Combe a
été fort applaudi, surtout lorsque, répondant à ceux qui disent que la Bible est
au Vatican, il affirma qu’elle y était prisonnière beaucoup plus qu’un autre prisonnier imaginaire qui s’y trouve.
Le père Gavazzi a parlé, contre l'infail
libilité du pape, on a montré l’absurdité
et fut aussi chaleureusement applaudi.'
Le meeting fut clos tout à fait tranquillement vers 11 heures du soir.
Sans prendre parti pour le protestantisme
plutôt que pour le catholicisme, continue
la Libertà, contraire à l’exclusivisme religieux , ennemi de l’intolérance, je suis ’
heureux d’assister à ce spectacle de libre
propagande des cultes sous l’égide de la
bannière nationale et des lois de l’Etat.
D’après l’Eco della Verità ont en outre
pris la parole M. Rossetti de Florence,
M. Piggott, deux Messieurs anglais et M.
Oscar Coucourde.
France. A Saint Andelaio, aux en*
virons de Nevers, 500 personnes environ
ont abaudonné l’Eglise romaine et se réunissent dans une chapelle construite en
partie à leurs frais.
f Eglise libre).
Messine. Une lettre de M. A. Malan
è l’Eco della Verità donne des nouvelles
réjouissantes des progrès de l’Evangile à
Trapani. L’œuvre s’y est consolidée; et,
notre frère y a eu des assemblées auxquelles on a compté de 80 a 90, et même
jusqu’à 130 à 170 auditeurs.
Onze nouveaux membres ont été reçus
dans l’Eglise Jet admis à la célébration
de la Sainte Cène.
Genève. On annonce comme pro'
chaine une première conférence du P.
Hyacinthe, qui est depuis trois jours à
Genève. Elle aura lieu dans la salle de la
Réformation.
(Semaine religieuse).
Afr*lq,ue. On n’a plus eu de nouvelles de M. Rühoe et des époux Ramseyer de la Société de Bâle, prisonniers chez
les Achantis. Leur délivrance paraissait
prochaine, on l’avait même déjà annoncée ; on craint maintenant qu’ils n'aient
été ramenés à Goumassie, capitale do ce
peuple barbare.
Cktontique STaukotse
Tiurln. — Nous venons de recevoir
le rapport du Consistoire de la paroisse
do Turin pour les années 1871 et 1872.
7
-(87)
Ce rapport comprend, en dehors des tableam des entrées et des idépenses et des
listes des souscriptions, deux parties. —
Dans la première , très courte , le Consistoire parle de l’étal spirituel de la paroisse.
Ce qu’il en dit peut s’appliquer à toutes
DOS paroisses sans exception : « La distance
enire ce qui est et ce qui devrait être ,
demeure toujours bien grande. Non seulement la fréquenlialion du culte en gé
néral et des réunions de prières en particulier; l’observation du jour du Seigneur;
rinlérél pour les diiTérenles œuvres concernant l’avancement du Règne de Dieu
(Missions, Evangélisation, colportage des
livres saints) laissent toujours beaucoup
à désirer; mais, ce (|ui n’en lai.sse pas
moins, c'est la rie religieuxe proprement
dite, cette vie se manifestant par une séparation toujours plus complète il’avec le
monde, d’avec ses principes, d’avec sa
pratique, et par une consécration toujours
plus entière de tout notre être à Dieu... ».
La seconde partie, beaucoup plus longue,
intituléemar-c/ie extérieure, parle.des communiants et des électeurs, dont le nombre
n’augmente pas, parcoque ceux ()ui réalisent les conditions requises mettent peu
(i’empressement à demander leur inscription au régisire; il en est à cet égard à
Turin comme dans beaucoup de paroisses
des Vallées, comme à Boby , par exemple,
où le nombre des électeurs est très petit
comparé à celui des communiants qui est
très grand. Les catéchumènes au nombre
de 41 interviennent aux instructions avec
la plus louable régularité et un bon vouloir qui font bien augurer du résultat de
ces exercices.
Les trois écoles du dimanche et les
écoles enfantine^ et élémentaires au nombre de six donnent de la joie. Un excellent témoignage est rendu au maître et
aux maîtresses.
Nous avons parlé naguère de l’IIôpital,
qui a soigné, dans le courant do l’année
1872, 97 malades. Chaque journée de malade a coûté fr. 3, 16 1|2 centimes, plus
d’un franc d’augmentation sur le prix de
revient d’une journée en 1871. Cette augmentation est dûe au renchérissement
considérable de toutes choses.
Les collectes pour les pauvres so sont
élevées^è environ 1800 fr. et celle des frais
de culte à fr. 7828 pour 1872, ajoutant à
ces collectes les dons en faveur de l'Hôpital, des Artigianelli Valdesi, de la Société des demoiselles protestantes pour la
protection de l’enfance pauvre, l’Ouvroir
pour les femmes pauvres et sans ouvrage,
fondé par M"’ Gustave de Fernex. et l’Ecole de couture et de repassage pour les
jeunes filles qui se destinent à servir comme
bonnes d’enfants ou comme femmes de
chambre, nous atteignons pour 1872 à un
chiffre de plus de 20,000 francs, produit
de dons, de collectes, de ventes faites dans
la paroisse pour les diverses œuvres, et
parmi les donateurs, il y en a qui figurent sur toutes les listes et pour des sommes
de 4 à 500 fr. chacune. Il s’y trouve même
des noms qu’on ne so serait pas attendu
à y trouver, mais il nous semble i)u’il y
manque encore la pite de la veuve.
Cependant le Consistoire ne pense, pas
que les membres de la paroisse de Turin
aient rien fait d’exlraordinaire et de particulièrement méritoire et il fait bien. Il
ne se. confond pas en éloges sur la libéralité et les autres qualités de ses administrés et il fait mieux encore. — Nous
pensons avec lui que la paroisse de Turin
peut encoredonner plus et mieux et, par
là, nous entendons qu’elle peut manifester
un intérêt plus vivant [>our les diverses
œuvres (ju’elle soutient; mais nous nous
souvenons d'un temps peu éloigné où elle
donnait infiniment moins. Il y a donc à
cet égard progrès sensible.
(?riirontc|uc locale.
Nous signalons à la Commission scolaire locale , au Consistoire et à toutes les
autorités compétentes, l'état de délabrement et de ruine de l’enclos et des abords
de la grande Ecole. Pour n’y avoir pas
avisé peu-à-peu . une réparation tqtale est
indispensable ; elle est réclamée autant à
cause du spetacle du désordre que les
enfants ont tous les jours devant les yeux,
que pour son utilité.
Chroniquc politique.
Flotne. — La Chambre des députes,
a continué la discussion des divers articles de la loi de la réorganisation militare.
Le prince .àmédée a été réintégré dans
sa charge de sénateur et dans son apanage do fr. 400,000 par an. — Le général
Lamarmora a manifesté l’intention de donner sa démission do député et do rentrer
dans la vie privée. Tout son système militaire est mis en pièces par Ricotti et
Corte.
Les journaux ont annoncé la mort et
décrit les funérailles de deux hommes illustres, le .sénateur Raphaël Lambruschini
de Figline (Toscane) et du marquis Arconati-Visconli, sénateur de Milan.
Espagno. — Toujours la même
anarchie et les même.s incertitudes.
Ei'ano©. — L’assemblée de Versailles
a enfin approuvé le projet de loi des Trente
par 411 voix contre 234.
8
-(88)
Berllni. — La chambre des Seigneurs
a adopté le projet de loi déjà voté par le
l’arlement, eo vertu duquel (juplqoes changements sont introduits dans la eonslilutiou. Cela signifie que les espérances des
cléricaux allemands et des ultra-conservateurs protestants se sont évanouies et
que la majorilé de la Haute Chambre est
favorable aux nouvelles lois de Bismark
et de Falk sur la préparation du clergé
catholique dans les Universités et non plus
dans les Séminaires, et sur la restriction
du pouvoir des évêques eu matière de
discipline ecclésiastique.
M' de Bismèrk, dans son discours à la
Chambre des Seigneurs sur ce projet de
loi s’exprime en ces termes : « C’est selon
moi, dénaturer la politique et l’histoire
que de considérer le pa(ie exclusivement
comme le grand prêtre d’une confession.
La papauté a été de tout temps une puissance politique qui s’est mêlée des choses
de ce monde avec la plus grande énergie
et avec le plus grand succès. — Le but
qui est constamment devant les yeux du
pouvoir papal, le programme i|ui aux
temps des Empereurs du moyen-âge a été
près de sa réalisation', c’est la soumission
du pouvoir temporel au pouvoir spirituel;
nu but éminemment politique ». M. Bismark conclut que c’est aussi sur le terrain
de la politique qu'il faut combattre le pouvoir temporel. C’est l’ennemi de l’Etat. La
question n’est pas religieuse, mais elle
est toute politique.
Ansleterre. — Le ministère Gladstone a été battu dans la question de l'Université de Dublin. En suite de ce vote,
il s’est retiré, et M. Disraëli, chef du
parti tory, a été chargé par la reine de
former un nouveau ministère; M. Disraëli
ne parait pas très empressé- de recueillir
la succession de son adversaire. — L’Angleterre doit au ministre démissionnaire
l’émancipation de l’église en Irlande et l’abolition du système de l’achat des grades
dans l’armée
IVtins pour les missions.
Les Enfants et le Directeur de l’Ecole
du -dimanchedeCombe-Gàrio (Ville-Sèche)
donnent, à l’occasion des fêtes de Noël
et de nouvel an 1873, aux enfants paiens
du Sud de l’Afrique leur pite.
Le Directeur Bert D, H. Fr. 5 00
Garçons.
1. Boniious Jean de Jean » 20
2. 3. Bounous J. et Jacq.de Jacq. »' 40
4. Bornions David d’Antoine » 30
5. Bounous Joël d’Antoine » 15
6. 7. 8. Clôt Henri, César et Alexandre frères » 40
9. Clôt Jean lu David _»____W
A reporter Fb. 6 55
Reporte Fr. 6 55
10. Glot Jw Jacques feu David » 10
11. Glot Jean de Jean David » 10
12. Glot Jean de Pierre » 10
1.3. Clôt François do Pierre > 10
14. Glot Jacques de Jeao »■ 10
15. Jacumin Jacques de J. Pierre » 10
16. Jacumin Jean Jacq. feu Antoine » 10
17. Glot Pierre de Jacques » 15
18. Mangeand Jacques de Jacques » 10
Î9. Peyrel Jacques de Jean Henri » 10
20. Peyronel François do Jean » 10
21. Peyronel BarthelemydeJacques » 15
22. Peyronel Jacques de Pierre » 15
23. l‘eyronel Jean de Pierre » 10
24. Peyronel Jean François de J. P. » 10
25. Peyronel Jacques de Jean » 10
26. Peyronel Jean de David » 15
27. Peyronel Jean de P. (Bloo-dain ) » 10
28. Peyronel Antoine de Jacques > 15
29. Peyronel Jean d’Antoine » 10
30. Peyronel Pierre de Jacques » 10
Total Fr. 8 90
Filles. —
1. Bounous Madelaine » 15
2. 3. Clot Madelaine et Catherine
de Pierre » 25
4. Clot Marie Marguerite de Jean » 10
5. Glut Marguerite de David » 10
6. Jacumin Marie de Thomas » 15
7. Jacumin Catherine de Pierre » 10
8. Peyret Marguerite de Pierre » 10
9. 10. Peyronel Madelaioe et Mar-
guerite sœurs, de Jean Henri /» 30
11. Peyronel Jeanne de Jean F. » 15
12. Peyronel Jeanne de Jean Pierre » 10
13. Peyronel Marie de Jacques » 20
14. Peyronel Susanne et Marie de
Jean » 20
15. Peyronel Madelaine de Jean » 15
16. Peyronel Marguerile.de Pierre » 15
17. Peyronel Virginie de Thomas » 15
18. Peyronel Marie de Pierre » 10
19. Peyronel Jeanne d’Antoine » 10
20. Pons Marie do Jacques » 15
Quelques amis de l’Ecole:
Glot J. rég. du lieu, Moniteur » - 20
Bounous Jeanne » 10
Peyret Jean Pierre feu Barlh. » 25
Mangeand Jacques » 10
Mangeand Jean Barthélemy » 20
Total Fr. 3 35
Rapport A 8 90
12 %
Je trouve en caisse fr. 0,15 en des
SUS (peut-être un donateur oublié) 0.15
Total Fr. 12 40
F»etlte Oorrespondimoe .
M. P. B. N%ce. — Hétel des angUis, reçu fr. 5.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Ghiantore.