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Quarante-septième année.
8 Décembre 1911
N. 49.
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L êi;ho des vallées
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commencement de l’année.
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ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phü. IV, 8).
SOMMAIRE:
Avis important — Méditation — Une gloire
de l’Italie chrétienne — Le Dimanche de
la Paix et les pasteurs de la Suisse Romande — M. le professeur J. J. Malan —
Chronique vaudoise — Bibliographie —
Feuilleton: Le trésor de grand prix —
Nouvelles politiques.
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Nous engageons vivement les abonnés qui ont reçu, avec le dernier numéro de r € Echo », une invitation
spéciale, à vouloir sans retard nous
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de leurs abonnements arriérés. Ils sont
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ne faudrait, surtout à l’étranger, y compris les deux Amériques.
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L’Administrateur.
IVI.ÉD ITATI O N
« ... Soyez parfaits et accomplis,
en sorte qu’il ne nous manque rien.
Jacques /, 4.
Aujourd’hui, dans toutes les branches de l’activité humaine, on ne se
contente plus facilement de la médiocrité, on s’efforce de parvenir à la perfection. On veut la perfection dans les
engins de guerre, dans le commerce,
dans les arts... ; c’est le trait caractéristique d’une brillante civilisation. Je
me demande pourtant si l’on cherche
aussi et avec autant d’anxiété, la perfection de l’homme moral. J’aimerais pouvoir répondre affirmativement,
mais ma conscience s’y oppose. Soyons
francs, et disons tout de suite que nous
ne mettons pas la moitié d’ardeur à
perfectionner notre caractère, que nous
en mettons à toucher les sommets de
la perfection dans les arts, dans les
sciences et même dans les choses de
la vie journalière. Nous croyons avoir
un caractère respectable, sous tous les
rapports et nous nous en déclarons complètement satisfaits. Toutefois notre
caractère est bien loin d’être aussi satisfaisant que nous faisons semblant
de croire. Si nous grattons un peu le
Russe, nous trouvons bien vite le Cosaque, sous la forme de bien des défauts: défauts d’humilité, de foi, de pureté, de sincérité. Nous sommes vaguement conscients d’un tel état de choses,
mais nous n’avons jamais voulu l’approfondir, nous préparant ainsi bien
des déceptions et des défaites. Parce
qu’un homme n’a jamais tué, n’a jamais volé, a même parfois tendu une
main secourable à son prochain, sommes-nous obligés de le déclarer parfait ? Et ne sont-ils pas nombreux ceux
qui se croient parfaits sur cette simple base ? — Quand nous allons au tir
à la cible, nous avons soin de nettoyer
préalablement notre carabine, d’enlever soigneusement toute particule de
matière qui pourrait faire dévier la
balle de son but. Ainsi en est-il dans
notre vie. Si nous voulons arriver petit
à petit à la perfection morale, but suprême indiqué à tops les hommes par
Jésus Christ lui-même, il faut que petit à petit et avec le secours de la
grâce de Dieu, nous délivrions notre
être de toutes les imperfections, de
tous les défauts qui le rendent déformé.
Parmi les nombreuses qualités nécessaires à la perfection de l’homme
moral nous uommou&lavéracité. Quelle
belle chose, lorsqu’on peut dire de quelqu’un, qu’il est franc, loyal, véridique !
On devrait pouvoir le dire de tout le
monde, surtout de tous les membres
de nos Eglises, mais on ne le peut pas.
Elles doivent être bien rares les personnesqui disent un mensonge, le
sachant et le voulant, mais elles ne
sont certes pas rares celles qui par
leur manière de présenter les choses,
par leur exagération, nous induisent
en erreur, sans avoir positivement dit
un mensonge. Prenons-y garde donc!
Nous nommons ensuite Vamabilité.
Le chrétien doit être tout naturellement aimable. Les étrangers qui visitaient autrefois nos Vallées remarquaient tout de suite combien nos
enfants des écoles étaient polis et bien
élevés; combien nos paysans étaient
aimables. Je voudrais me tromper,
mais il me semble que depuis que nous
sommes plus au contact de la civilisation de la plaine, ces belles qualités
tendent un peu à disparaître, et ce
serait grand dommage.
Nous terminons cette énumération
en indiquant encore la douceur du caractère. Nous savons tous, instruits par
la science profane et par celle sacrée,
que la colère est une mauvaise conseillère et qu’elle ne produit rien de
bon, et pourtant nous ne nous surveillons pas assez de ce côté-là. On tâche
même d’excuser un homme colère en
disant que c’est la faute de son sang
bouillant, et que d’ailleurs quand il
n’est pas en colère c’est le meilleur
homme du monde. Mais le fait est que
tant que cet homme a ce vilain défaut, il ne peut pas progresser moralement parlant, sans compter qu’il fait
immensément souffrir tout son entourage. La plus petite chose compte,
quand il s’agit de la perfection morale
de l’homme. Condamnons, sans miséricorde ces petits défauts que nous
avons excusés avec tant d’ardeur dans
le passé; faisons plus et mieux: délivroft8-nou8-en. Rappelons-nous que
nous devons devenir parfaits et que
nous devons être jugés par Celui qui
est parfait. E. Bertalot.
lint gloire de l’Italie clirétieiine
Au moment où les fêtes du « Cinquantenario del Regno d’Italia » font
revivre un glorieux passé politique et
où les noms de Victor Emmanuel II,
Cavour, Garibaldi... circulent de bouche en bouche, ne serait-il pas opportun de rappeler le souvenir de quelque héros dont l’Italie religieuse ait
sujet de se glorifier?
Un nom vient immédiatement s’offrir à moi: Girolamo Savonarola, auquel ce beau témoignage a pu être
rendu: « Il s’est élevé comme la flamme... Et la parole divine a flamboyé
sur ses lèvres comme une torche ardente. Sa parole était vivante et efficace, qui dira la sublimité de son éloquence, la majesté de son expression » !
Sês lectures préférées sont Virgile,
Dante, surtout la Bible. Serait-il possible de faire un meilleur choix ?
Installé en 1489 à Florence, Savonarola doit y proclamer l’Evangile de
Christ jusqu’à la fin de ses jours. Sa
vie irréprochable, sa hardiesse de pensée et de parole, sa ferme conviction,
son zèle ardent et sa foi inébranlable
ne tardent pas à lui amener des auditeurs. Bientôt se pressent autour de
sa chaire des foules immenses qui
voient en lui un prophète. Par la parole puissante et persuasive de ce prédicateur d'élite, Florence est toute
remuée.
Savonarola apparaît à la fin du quinzième siècle comme le dernier et peutêtre le plus puissant précurseur de la
Réforme. Il continue, il fortifie l’œuvre de Dante, de Petrarca et des autres pionniers. Il est accusé d’hérésie,
excommunié par le pape, condamné
à mort, livré aux flammes.
N’importe, l’œuvre de Dieu se poursuit malgré les obstacles amoncelés
devant elle, la Réformation se fera au
moment voulu de Dieu. Savonarola est
mis à mort en 1498, mais Luther est
né, il a déjà quinze ans.
Les diverses classes de la société subissent l’influence de Savonarola. Des
intellectuels de marque, hommes de
profond génie, comme par exemple le
Comte Jean Pic de la Mirandola, sont
par lui attirés vers Jésus-Christ. Les
gens du commun peuple sont « empoignés » et subjugués en foules par
ce puissant prédicateur populaire. Les
enfants eux-mêmes sont captivés. Des
jeunes filles mondaines et de riche
naissance, entraînées à leur tour, s’en
vont dire à leur mère: « Tout cet argent que tu dépenses pour nous orner,
4 *
donhe-le aux pauvres de Jésus-Christ » ;
enflammés par la parole ardente et
impressive du glorieux prédicateur,
des jeunes gens parcourent la ville et,
de maison en maison, recueillent les
objets vains et superflus: cartes et tables de jeux, inutiles ornements de toilette, fards et parfums, peintures immorales et choses semblables. Tous ces
objets sont amoncelés sur la « Piazza
délia Signoria » et livrés aux flammes
pendant que tout autour la foule enthousiasmée chante des cantiques; on
se réjouit de voir ce « bruciamento
délia vanità ».
Les prédications de Savonarola ont
en général quelque chose de fragmentaire et ne donnent pas l’idée du « fini >,
et cela parce que l’écrivain chargé de
les recueillir au cours du débit étant
parfois, avec l’auditoire entier, tellement impressionné que momentanément il ne pouvait plus écrire, en saisit
là sur le vif la puissante action de
l’illustre prédicateur sur Florence.
La Renaissance a son prédicateur
de génie en la personne de Savonarola.
Celui-ci, animé de l’esprit des prophètes, apparaît en plein quinzième siècle
comme un nouveau Jean Baptiste. Il
prêche la conversion, le culte intérieur,
il sort des chemins battus alors et proclame la rénovation très prochaine de
l’Eglise. Savonarola retourne à l’antique: il a pour idéal le christianisme
primitif et fait tous ses efforts pour en
ramener les beaux jours.
Aux prises avec les Médicis et avec
le pape, en lutte contre les deux pouvoirs civil et religieux, il soulève contre lui les haines hors de Florence et
dans Florence, au sein de la société
religieuse et dans le monde politique.
La partie adverse devient trop puissante et il doit être vaincu dans ce
combat inégal.
Vaincue sa personne mais non pas
son œuvre. Il meurt en contemplant
la victoire très prochaine de sa cause
qui est celle de Jésus.
Luther héritera de l’esprit de Savonarola et dira de lui: «C’est pour
avoir soutenu la justification par la
foi que Savonarola a été brûlé par ordre du pape. Mais il vit dans la bénédiction et Christ le canonise par notre intermédiaire, dussent les papistes
en crever de rage ».
Mis à mort sur le bûcher élevé par
le pape Alexandre VI, les Médicis et
les « arrabbiati » coalisés contre lui,
Savonarola ne meurt pas tout entier.
Son génie prophétique s’empare de
Michel Ange, qui lui a voué une ardente amitié et va s’inspirer de lui
pour composer les admirables peintures de la Sixtine du Vatican.
Aiûsi la pQinturq 8’i\ttir à l’im^
2
primerie pour faire entendre aux siècles à venir la voix du vaillant pionnier de l’Evangile sacrifié par la haine
du pape Alexandre VI, Borgia et des
Médicis.
O ironie! Le pape avait voulu et ordonné la mort de Savonarola. Et le
palais pontifical devait être orné de
peintures inspirées par les prédications
de ce glorieux martyr tout pénétré
de l’Esprit du Seigneur».
Hommes, puissants de la terre, soulevez-vous contre l’envoyé de Dieu,
déchaînez contre lui vos haines et vos
colères, étouffez sa voix, conduisez-le
à la mort pour satisfaire votre vengeance, triomphez, tressaillez d’allégresse.. Un moment, je vous prie.
L’Eternel règne, il n’abandonne pas
ses serviteurs: du sein de la nuit profonde il fait jaillir l’aurore, au milieu
des ombres de la mort il fait resplendir la lumière de vie, du sang des martyrs que vous immolez il fait naître
des chrétiens. Ce n'est pas aux disciples de la haine, c’est au Dieu d’amour
que la victoire appartient.
Le puissant génie de Girolamo Savonarola se dégage tout entier de ces
deux strophes composées par lui-même :
« losù, sommo conforto
tu sei tutto il mio amore,
il mio beato porto
e Santo Redentore.
... Infiamma il mio cor tanto
del tuo amor divino,
sì ch'arda dentro tanto
che paia un serafino ».
Admirable principe, qui devrait être
celui de tous les disciples de Jésus.
Aejstold Malan, pasteur.
LE DIMANCHE DE LA PAIX
et les pasteurs de la Suisse Romande
Nous reproduisons de la Semaine
Religieuse de Genève;
Au colloque du 25 octobre dernier,
l’ordre du jour portait une discussion
sur ce sujet: convient-il d’instituer
dans nos Eglises un Dimanche de la
Paix ? .
« M. le pasteur Buchenel (Neuchâtel)
présente un rapport dans lequel il
montre que l’Eglise a le devoir de se
faire Porgane du Dieu de paix et de
Celui qui a dit : « Heureux ceux qui
procurent la paix ». H faut qu’elle
crée un grand courant d’opinion en
faveur de la solution, par l’arbitrage,
des difficultés qui surgissent entre les
peuples. M. Buchenel n’en veut pas
au service militaire, qui est indispensable, car il faut être à même de repousser une agression, d’où qu’elle
vienne. Les guerres défensives sont
seules légitimes. L’Eglise doit travailler à substituer à l’esprit de violence,
qui sévit trop souvent, un esprit de
paix, de douceur et de fraternité. Pour
atteindre ce but, l’istitution d’un Dimanche de la Paix, comme nous avons
déjà un Dimanche de la Réformation
et un Dimanche des Missions, pourrait
être un instrument de bon travail.
M. le pasteur Jules Mayor, du Vully,
présente un contre-rapport, très original de forme comme le précédent.
Il doute de l’utilité de l’institution
réclamée. Les Suisses ne sont pas des
foudres de guerre et n’ont pas besoin
d’être calmés. L’existence d’une armée
forte est nécessaire à tout pays. S’il
n’y en avait pas eu, beaucoup d’injustices et de violences auraient été perpétrées sans opposition possible. L’orateur passe en revue les diverses nations européennes et émet lâ-dessus
des jugements qui ont été écoutés avec
un vif intérêt, mais que nous n’avons
pas la place de reproduire ici. M. Mayor
est pacifique, mais non pacifiste. Ün
pacifisme imprudent ébranlerait notre
volonté de rester libres et de vivre.
MM. les pasteurs Quinche et Rapin,
ce dernier président de la Société
vaudoise de la Paix, appuient les conclusions de M. Buchenel. MM. les pasteurs Aug. Vuilleumier, Gustave Secretan et Guillot les combattent. Les
raisons avancées par.ceux-ci se résument ainsi : Tout en rendant hommage
aux nobles intentions des promoteurs
d’un Dimanche de la Paix, à leur modération, à leur patriotisme et à leur
sagesse, ils craignent qu’une telle innovation n’ait pour effet d’encourager
un pacifisme exagéré, d’ébranler nos
institutions militaires, d’amener quelques âmes simplistes à refuser le service. L’armée est, chez nous, un instrument pour la justice et pour la
paix. Gardons-nous de tout ce qui
pourrait y porter atteinte. Ne cessons
pas, d’ailleurs, animés d’un esprit de
paix, disciples du Prince de la Paix,
de la prêcher en temps et hors de
temps et de travailler à l’établir entre les hommes.
A la suite de cette discussion,’ aucun vote n’intervient, mais il est entendu que la question est indéfiniment
ajournée ».
Nous ne verrions aucun mal à avoir
un Dimanche de la Paix, que nous
avons déjà, et nos frères de France
l’ont fixé pour le dernier dimanche de
l’année. Ce dont il faut nous abstenir
c’est de cet esprit qui pousse à l’anarchie, et le chrétien saura toujours travailler pour la paix; marchant sur les
traces du Maître, il poussera à l’afbitrage, il priera pour cela, mais ,aans
se faire aucune illusion, puisque le
mal régnera jusqu’à la fin des siècles ;
il appuiera tout ce qui est pour le
maintien de l’ordre à l’intérieur et
tout ce qui se prête à défendre sa patrie d’une agression. Dans ces temps
ci, nous avons le devoir de prier pour
nos soldats, pour nos marins, pour, nos
hommes d’état, en demandant au Dieu
des armées le rétablissement de la
paix. C. A. Tron.
M. le professeur J. J. MALAN
H s’est éteint sans souffrances, le 30
novembre dernier, à Gênes où il résidait depuis plus de cinquante ans.
Nous pourrions dire beaucoup de bien
de ce vétéran de l’instruction, mort
sur la brèche, après 55 ans d’activité
infatigable, et cela sans trace de flagornerie ; mais nous ne voulons écrire
ici que des choses qui n’offenseraient
pas - s’il pouvait les entendre - sa modestie exemplaire.
J. J. Malan est né à Angrogne en
1838, le l'janvier si je ne me trompe.
H fut, naturellement, d’abord un des
meilleurs élèves des écoles de l’endroit
et, plus tard, un élève distingué de
l’Ecole Normale de La Tour que dirigeait alors le toujours regretté M.
Appia. A l’âge de 19 ans à peine, le
Comité d’Evangélisation lui confie la
direction de l’école vaudoise de Nice.
Quelques années plus tard, il est transféré à Gênes, où il s’unit à celle qui
fut la compagne intelligente et dévouée de sa vie et qui vient de lui
fermer les yeux - M'“ Marguerite Rivoire de St-Jean. De l’école vaudoise
de GéneS| à une date que nous ne pou
vons pas pi-éciser, M. et M“" Malan
sont transférés à VEcole. Suisse de la
même ville, une école supérieurement
organisée où maintes bonnes familles
de Gênes, sans distinction de culte,
aimaient à faire instruire et surtout
éduquer leurs enfants. De l’Ecole Suisse
M. Malan est appelé à l’Ecole Normale
de Jeunes Filles où il est chargé de
l’enseignement du français. Enfin, à
la suite d’un concours par examen,
en 1888, M. Malan est appelé aux hautes fonctions de professeur de français
de l’Ecole Supérieure de Commerce.
C’est donc une marche ascensionnelle,
une brillante carrière qu’il parcourut,
et jamais ses capacités n’ont été audessous du rôle qu’il remplissait, et
jamais non plus le succès ne l’a enorgueilli : il est demeuré simple, sans
morgue, toujours modeste, toujours affable.
Mais M. Malan n’a pas été, à Gênes,
qu’un professeur hautement apprécié
pour son zèle scrupuleux, sa régularité exemplaire et ses aptitudes pédagogiques. Il a pris une large part
à la vie publique de sa ville d’adoption, en qualité de membre de
maints comités de bienfaisance, de
relèvement, comités de « Sestieri »,
cercle philologique, dortoir public.
Conseil d’Eglise dont il fit partie j usqu’à sa mort; et partout il s’est dépensé sans compter, et surtout sans
arrières-pensées. On ne s’étonnera pas,
après cela, que le Syndic de Gênes
ait rendu hommage à sa mémoire en
plein conseil communal, ni que la
presse génoise, à l’unanimité, - du clérical « Cittadino » à la feuille socialiste * H Lavoro » - n’ait eu que des
paroles de regret sincère et de chaude
sympathie pour la mort du chev. Malan.
M. Malan a fait partie pendant ces
vingt dernières années de la commission universitaire pour le Diplôme de
français, ainsi que de nombreuses commissions pour les concours aux chaires
de français dans les écoles secondaires.
Il a publié une excellente grammaire
française qui en est à sa 14““ édition,
sans compter une quantité de petits
manuels et brochures de moindre importance, y compris une étude comparative et rétrospective sur l’instruction
aux Vallées, publiée à l’occasion du
cinquantenaire de l’Emancipation.
Peu de Vaudois vivant hors des Vallées, se sont comme M. Malan vivement et efficacement intéressés à toutes les formes de progrès de leur pays
d’origine; peu d’hommes en vue ont
été, comme lui, toujours prêts à rendre service et cela joyeusement, et de
bon cœur, ne demandant qu’à faire
triompher le bon droit et l’équité.
Aussi, quoique M. Malan n’eût pas une
position officielle dans l’Eglise, nous
n’hésitons pas à affirmer que le peuple Vaudois a perdu en lui un de ses
meilleurs enfants, un homme qui a
constamment honoré son titre de Vaudois et de chrétien.
Qu’il nous soit permis, en terminant,
de renouveler à M““ Malan et à la famille Perazzi l’expression de notre
profonde sympathie. J. Coïsson.
CHRONIQUE VAUDOISE
Bobt. M. le pasteur B. Gardiol, nous
a fait tenir deux sacs de châtaignes,
offerts à l’Asile des Vieillards de SiGermain, par ses paroissiens; grand
merci.
Gènes. Samedi, deux décembre, un
long convoi funèbre accompagnait au
cimetière de Stagliene la dépouille mortelle de M. J. J. Malan, professeur de
français à l’Ecole Supérieure de Commerce, décédé à l’âge de 73 ans après
une courte maladie.
Notre frère, après avoir fait ses études à l’Ecole Normale de Torre Pellice,
se voua à l’enseignement d’abord dans
les écoles vaudoises de Gênes, pendant
une vingtaine d’années dans l’Ecole
Suisse et enfin durant les 25 dernières
années dans l’Ecole Supérieure de Commerce. A côté de son enseignement
professionnel, M. Malan donna aussi
des leçons de français soit à l’Ecole
Normale, soit au Circolo filologico, soit
à domicile. Le défunt avait trouvé le
temps, malgré ses nombreuses occupations, de s’intéresser à une foule
d’œuvres de bienfaisance. Pia Casa di
Lavoro, Opera dei Sestieri et surtout
le Dormitorio pubblico dont il était le
président et qu’il visitait d’une manière régulière. Sa dernière visiteavant
de partir pour la campagne était pour
le dortoir et à son retour pour la réouverture des écoles c’était de nouveau le dortoir qui était l’objet de ses
soins. M. Malan était un auditeur assidu au temple, à côté de sa digne
compagne qui pleure sa perte. Il a
occupé la charge d’ancien pendant de
longues années et c’est sur M. Malan
que les électeurs de l’Eglise avaient
l’habitude de porter leur vote quand
il s’agissait de nommer un député pour
le Synode.
Le professeur Malan était très connu
et apprécié à Gênes, aussi il n’y a pas
lieu de s’étonner si la presse locale,
voire même le « Cittadino », le journal
clérical de la vj^lle, a eu soin de publier un bref aperçu de sa vie si remplie et a décrit en termes élogieux
ses obsèques.
Après la lecture de la Parole de
Dieu et la prière faite par le pasteur
dans la maison mortuaire, le long cortège se mit en marche pour se rendre
à Stagliene. La chapelle étant trop petite pour contenir tous ceux qui étaient
présents, la bière couverte de magnifiques couronnes, fut placée au milieu
du cimetière. Le pasteur, devant un
public de choix, collègues, amis du défunt, membres de l’Eglise, étudiants de
l’Ecole Supérieure de Commerce, etc.,
eut le privilège de parler de vie et
d’immortalité au milieu des tombeaux.
Lorsque la partie religieuse de la
cérémonie fut terminée, M. A. Bert,
d’une voix émue, nous retraça la vie
du défunt; nous entendîmes ensuite le
coram. Roncalli, directeur de l’Ecole
Supérieure de Commerce, le prof. chev.
Canevelli, directeur des écoles de la
ville, le chev. Gambero, professeur
d’anglais, empêché par l’émotion de
terminer son discours, le docteur Dinegro au nom de «l’educatorio per l’istruzione popolare» et quelques mots
de M. Boccardo au nom de ses condisciples. La prière finale fut prononcée par M. A. Comba et la bénédiction
par le pasteur Chauvie d’Alexandrie.
En terminant ces lignes, nous désirons exprimer encore une fois toute
notre sympathie chrétienne à Madame
Malan, à Madame Perazzi, à la famille
Perazzi et à Mademoiselle Rivoir. Que
Dieu les soutienne! F. Rostan.
1
La Tour. Mercredi dernier nous
eûmes trois réunions présidées : celle
des Coppiers par M. Jahierj celle
.3
3
la ville par M. B. Gardiol et celle des
Âppiots par M. J. B. Bosio. M. le pasteur E. Revel se trouvait avec M. Jahier, M, Jules Trou avec M. Gardiol
et M. C. A. Trou avec M. Bosio. Les
auditoires très nombreux aux Coppiers
et aux Appiots, un peu moins à la
ville, écoutèrent avec attention les
appels adressés sur ces mots: Jusqu’à
quand clocherez-vous des deux côtés ?
Nous espérons qu’il e« résultera un
grand bien.
ü Jeudi à 9 h. Ii2, dans l’école de
Ste-Marguerite s’est réunie la conférence libre du Val Pélis, présidée par
M. B. Gardiol. Une 50“ de personnes,
environ, y prirent part.
Un travail présenté par M. E. Revel
sur la fréquentation des cultes, a été
écouté avec une vive attention. Les
sectaires, les incrédules et le indifférents ont abandonné les saintes assemblées; il nous faut réagir en soignant
les cultes, en donnant des sermons
qui ne dépassent pas les 25 minutes
et en améliorant le chant. La discussion s’est prolongée jusqu’à midi et
demi. Bref, bonne conférence.
Ü Dimanche dernier, à 3 heures,
dans l’école de Ste-Marguerite, nous
eûmes une très agréable surprise. Nous
attendions une 60“ de jeunes gens et
nous en avons eu 104. Nous remercions
sincèrement Dieu d’avoir mis au cœur
de nos jeunes gens d’accomplir ce que
nous réputons être un devoir. Eux, de
leur côté, eurent le plaisir d’entendre
un beau discours du prof. Attilio Jalla,
sur sa visite à une Mosquée à Constantinople et une allocution vibrante
de M“* Veillon de la Drôme. — Il a
été décidé d’écrire une lettre à tous
les jeunes gens de la paroisse qui se
trouvent à l’étranger.
O M. le pasteur Tron, le dernier dimanche de novembre, devant un nombreux auditoire, parla sur sa visite à
l’exposition de Rome, très riche, très
variée et qui aurait mérité d’être visitée par les Italiens et les étrangers,
beaucoup plus qu’elle ne l’a été.
Pramol. Cette paroisse vient d’envoyer 45 mirias de pommes de terre
à l’Asile des vieillards de St-Oermain
par l’entremise de M. D. Long, exancien, de la Ruà. Nous remercions
vivement les généreux oblateurs.
St-Geriuaia. Jeudi dernier, à trois
heures, une foule énorme, environ 600
personnes, étaient accourues pour rendre les derniers honneurs à Madame
Susanne Vinçon-Gay. M. le pasteur
A. Comba présida le culte à la maison ;
au cimetière, ce fut M. le pasteur C.
A. Tron, de la Tour, qui parla sur
ces paroles prononcées par Christ à
l’adresse de Marie de Béthanie : « Elle
a fait ce qui était en son pouvoir-*,
montrant que nous sommes ici-bas
pour arriver au salut et que nous devons manifester notre amour envers
Dieu par des œuvres, chose que s’est
efforcée de faire celle que nous allions
confier à la terre. M. le pasteur J.
Bonnet termina par la prière.
Mme Susanne Vinçon, cousine de
feu M. le pasteur Cardon, qu’elle avait
accompagné à Massel, les premières
années de son ministère, avait épousé
M. David Vinçon, qui a été rappelé,
il y a quelques années. Notre sœur
jouissait d’une grande estime à StGermain et elle s’en est allée à l’âge
de 70 ans.
Nous exprimons toute notre sympathie aux familles frappées par ce deuil :
à M. le pasteur B. Soulier et sa comà M, le capitaine Rostaiu et sa
compagne et à M. Ludovic Bounous et
sa compagne, sans oublier les nombreux parents.
S M. François Bertalot vient d’envoyer un franc pour Iris, et nous lui
en accusons réception.
St-Jean. On nous écrit que dimanche soir, dans la salle Albarin, bondée
d’auditeurs, a eu lieu la commémoration du jeune Auguste Malan, mort à
Tripoli. M. H. Tron a présidé la partie
religieuse suivie de quelques paroles
senties prononcées par MM. Rivoir et
Gay.
Tripoli. Un de nos soldats, qui se
trouve à Tripoli, M. Albert Jourdan
d’Angrogne, écrit à sa mère une lettre
très rassurante, dans laquelle il lui dit
comment il est fort bien traité, bien
nourri, jouissant d’une bonne santé et
brûlant du désir de faire son devoir.
Il encourage sa mère et lui laisse espérer que bientôt il la reverra ; il paraîtrait qu’on espère avoir la paix pour
la fin de l’année.
Valdese. Le Trésorier de l’Eglise
M. A. Grill, nous envoie les souscriptions suivantes pour Iris, ce dont nous
le remercions cordialement :
J. J. L., Doll. 0,50 — Jean Garrou (père),
Id. 0,60 — Henry Martinat, Id. 0,50 — Veuve
C. Long, Id. 0,50 — Jean Jacumin (père), Id.
0,75 — Jean Jacumin (fils), Id. 0,25 — Veuve
Catherine Guigou, Id. 0,50 — J. P. Peyronel,
Id. 0,50 — Veuve Mad. Pons, Id. 0,50 — Etienne
Perrou, Id. I — Henry Pascal, ancien, Id. 0,50
— Henry Vinay, Id. 0,25 — Mrs F. E. Ghigo, Id.
I — Jean Garrou (fils), Id. I — P. P). Micol,
Id. 0,50 — J. H. Pascal, ancien, Id. 0,50 — A.
Grill, Id. 0,65. ____
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BIBLIOGRAPHIE
Ernesto Comba. - Arabi e Turchi.
La loro religione. - Roma, Officina
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Il était difficile, en ces temps pénibles où
les mots d'Arabes et Turcs deviennent pour
nous le symbole de trahison et cruauté sans
nom, de parler à une vaste assemblée sur ce
sujet, sans céder à l'impulsion du sentiment
révolté, et se laisser transporter au delà des
limites de la justice. C'est cependant ce qu'à
fait Ernesto Comba, pasteur de l’Eglise Vau(Îoise de Rome, dans la belle conférence qu'il
a donnée dans le temple de Via Nazionale, le
26 novembre dernier (1), et qui vient d’être
publiée.
Lisez-la et vous y apprendrez tout ce qu’il
y a d’essentiel à connaître sur ce vaste sujet.
Lisez-la et vous serez ému jusqu’au fond de
l’âme.
Lisez-la et vous saurez que dire aux mères
qui attendent avec anxiété «des nouvelles»
et môme si ces nouvelles n’arriveront jamais,
vous aurez pour les cœurs souffrants, un mot
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— Il ne ressemble pas du tout à SimonPierre, riposta Bruce en s’accoudant sur la
table. J’aime bien Pierre; il a eu un beau
caractère ; ce n’était pourtant pas le meilleur
des douze. Il le savait si bien, que jamais il
n’a essayé de dominer les onze autres. Il est
triste de penser qu’il a renié son Sauveur ; il
est vrai qu’il l’a bien regretté. Mon oncle Allster nous disait toujours que nous devions craindre de. ressembler à Pierre dans sa chute ;
tandis qu’au contraire, son relèvement était
un encouragement pour nous. Mais comment
pourriez-vous savoir tout cela, puisque ma
cousine Marguerite assure que vous n’avez
jamais lu la Bible en entier.
Le père Ambroise, scandalisé par ce discours
irrévérencieux, cherchait quelle réponse il
pourrait bien faire, quand Bruce reprit:
— Qu’est-ce que cela veut dire, l’infaillibilité du pape? Ne fait-il jamais rien de mal?
— Il est infaillible dans toutes les questions
qui se rapportent à la foi et à la morale.
— La morale ? ce sont les dix commandements, n’est-ce pas ? Donc, les papes sont des
hommes saints et irrépréhensibles en ce qui
corcerjse le mensonge, le vol et le meurtre ?
Le i^re Ambroise s’agitait sur sa chaise.
— B?t-ce que je me trompe ? Ne sont-ils
pas iiû^eccables ? Y en a-t-il qui aient menti ?
Pire qiie cela..., volé ?... plus encore...?
— Oui, plus que cela, murmura le curé tout
bas, en songeant à quelques-uns des papes
dont les vices et la cruauté avaient été l’opprobre du genre humain. ^
(A suivre).
I^ouyelles politiques
Après les succès du 26 novembre on
attendait de jour en jour la nouvelle
que nos troupes avaient réussi à chasser l’ennemi de ses positions de AïnZara, et chassé tous les Arabes et Turcs
encore cachés dans la partie orientale
de l’oasis de Tripoli. Nous avons enfin
la grande nouvelle. Lundi, 4 décembre,
jour de Santa Barbara, la sainte patronne des artilleurs, la marche en
avant à commencé le matin de bonne
heure, sous une pluie battante et à 3
heures de l’après-midi les Turcs étaient
en fuite sur toute la ligne, laissant
dans leur retranchement de Ain-Zara
huit canons et une quantité de munitions. Le résultat de l’opération ne
pouvait être plus brillant : les troupes
ont combattu avec un élan irrésistible,
le plan stratégique, sagement conçu,
a été exécuté à la perfection et le soir
une division italienne campait dans
l’oasis d’où nous étaient venues de
si nombreuses attaques. Les pertes de
l’ennemi doivent avoir été très sérieuses; les fuyards se sont dirigés vers
les montagnes de l’intérieur où ils ne
pourront plus recevoir si facilement
des secours de vivres et de munitions.
Pour préparer la marche en avant
la fiotte avait bombardé le village et
la canipagne de Tagiura à quelques
milles à l’est de Tripoli.
Après la prise de Henni (le 26 hov.)
nos soldats ont découvert dans l’oasis
un certain nombre de cadavres atrocement mutilés, de soldats et officiers qui
avaient disparu pendant les journées
des 23 et 26 octobre. Ces pauvres victimes de la férocité Turque faisaient
partie du corps sanitaire : tombés vivants dans les mains de ces barbares,
ils ont étés abominablement torturés
par ces Arabes sur lesquels l’opinion
publique européenne s’est attendrie,
nous accusant des pires excès.
Toute la presse européenne ne tient
pas le même langage. Le correspondant du Temps, M. Jean Carrère a
envoyé à son journal des correspondances très flatteuses pour notre armée
et notre peuple, et il s’est fait le défenseur de notre réputation devant les
dénigrations plus ou moins intéressées
de la presse turcophile. C’est ce qui
a failli lui coûter la vie. L’autre soir,
en rentrant chez lui à Tripoli, il a été
frappé d’un coup de poignard qui heureusement n’est pas mortel. Et il n’y
a pas de doute que l’assassin l’a fait
pour des raisons politiques, payé probablement par les jeunes Turcs. Le
vaillant journaliste est hors de danger
et il a reçu des milliers de télégrammes de félicitation.
Rien de nouveau à Derna après les
combats de novembre. A Bengasi, un
coup de main contre une redouté h’a
pas réussi : l’ennemi s’est retiré avec
pertes. Il y aura probablement bientôt
un grand combat en Cirénaïque où.
les Turcs tenteront de repréndre les'
villes occupées par nos troupes. L’escadre reste toujours inactive dans les
mers européennes mais elle nous a
rendu de réels services dans la mer
Rouge, soit en bombardant les villes
de Moka et le fort de Scheik-Saïd, où
des troupes se concentraient, soit en
coulant une cinquantaine de Sambuchi, bâteaux de transport, sur lesquels
devaient s’embarquer des troupes pour
menacer notre colonie sur la mer
Rouge, ou bien pour débarquer èn
Egypte et passer en Cirénaïque, grâce
à l’acquiescence du gouvernement Egyptien.
Autriche. Le chef d’état major, général baron Conrad de Hoetzendorf
vient de donner sa démission à la suite
de divergences de vues avec le chancelier comte Aehrenthal. Cette nouvelle a pour nous Italiens un intérêt
particulier, puisque la divergence est
due aux mesures militaires prises à
notre frontière. Ces armements exagérés maintenant que l’Italie est engagée avec la Turquie, ont -été considérés comme intempestifs par le
chancelier qui voulait maintenir des
rapports de bonne amitié avec une
puissance alliée, et l’empereur a sacrifié le chef d’état major malgré ses
mérites comme réorganisateur de l’armée. L’archiduc héritier lui est au
contraire favorable et il n’a pas caché
son mécontentement.
Malgré toute la bonne volonté que
la Perse a mise à se soumettre, la Russie fait avancer ses troupes à l’intérieur et elles ne sont pas loin de Téhéran. L’Angleterre proteste pour le
moment, rappelant la convention anglo-russe, de l’année dernière. Si la
Russie occupera définitivement une
partie, du pays, l’Angleterre fera de
même et la Perse aura vécu comme
nation indépendante. E. L.
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primitivo, favorendone lo sviluppo e rendendoli flessibili, morbidi ed arrestandone la
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