1
i^üantième anjàée.
W'--/
26 Qéce
i r. c II w
1914
N. 52.
VALLÉES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Prix d’abonnement par an:
Val-lées Yaudpises . i,‘ Fr. 2,50 >— Italie . , . . , Fr. 3,00
Etranger.........................................>5
Plus d’un exemplaire à la même adresse, chacun . » 4
f,Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède, Suisse, par abonnement
Postal selon Accord de Vienne . . . * 3,00
• On s’abonne: à Torre Pellice au bureau d’administration et à
. l’Imprimerie Alpine; dans toutes les paroisses,chez MM. les
x; ,. Pasteurs.
L’abonnement se paye d’aTanoe.
Pour tontes les annonees, s’adresser à l’Imprimerie Alpine,
concessionnaire.
S’adresser pour la Bëdaction à M. C.-A. Tron, past.,Torre Pellice, .
et pour l’Administration à M. J. CoissoN, prof., Torre Pellice. i
Tout changement d’adresse coûte IS centimes, saut ceux dn
commencement de l’année.
Les changements non accompagnés de la somme de 15 cent,
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
i‘ tt
SOMMAIRE : No ël — George Whitefield —
P Le Comité de défense du français —
' Histoire vraie — Un jubüé peu commun
— L’Echo des Vallées —■ Chronique
vaudoise — Nouvelles politiques.
i . ' ' ■
N O Ë L.
Jean XIV, 27.
Peut-on célébrer la Noël du 1914, tandis que les hommes s’entrégorgent, tandis que les nations en guerre ne pensent
qu’à recourir à de nouveaux moyens pour
se détruire, tandis que les haines accumulées se transforment en véritable rage?
Ne serait-ce pas le cas de prendre le sac
e,tla cendre comme jadis les Nînjvites ?
Ne devrions-nous pas prendre le deuil
pour nous associer à celui de ces >fouïes
qui sont devenues ihuettes de ,Couleur ?
Apparemnient il devrait epjêtre àinsr
pour faire un acte de s61idaKté|^ Et cependant, tout en laissant sa juste pla'ce
à la tristesse qui envahît le cœur«^^^^t
nous nous mettrions du côté du tort si
nous nous laissions aller au découragement, si nous allions douter de Dieu, de
son amour et de sa puissance. Lorsque
Jésus est descendu sur la terre il a été
•nalué par l’armée céleste comme porteur
de la paix; Christ est appelé le prince de
' la paix, et après avoir exercé son ministère au milieu de son peuple pendant
trois ans, que laisse-t-il comme héritage
à ceux qui se sont rangés de son côté,
l’acceptant comme leur Sauveur ? Ils se
sont détachés de la masse du peuple pour
le suivre, mais quel sera leur sort ? Le
Maître n’étant plus, que restera-t-il de
tous ces appels, de cet idéal qui leur paraissait si beau ? Ecoutez; Je vous laisse
la paix, je vous donne ma paix; je ne
vous la donne pas comme le monde la
donne, (^ue votre cœur ne se trouble
point et qu’il ne craigne point.
I. Il y a la paix que le monde donne,
mais il faut nous en méfier, car elle n’a
aucune valeur, elle est même nuisible.
L.a paix du monde n’est qu’apparente.
Voyez plutôt: L’année dernière, tous les
peuples semblaient unis et on a pu célébrer Noël dans la joie, dans les cathédrales, dans les temples et chapelles, partout
on faisait monter à Dieu l’Alléluia triomphant. Mais sous ces beaux semblants,
la haine couvait et n’attendait que le
moment favorable pour se déclarer.
C’était la paix du monde, des traités,
de l’égoïsme, des convenances, de la nécessité du moment. Que Dieu nous garde
d’une telle paix qui n’est que hypocrisie
et pharisaïsme. Pénétrons dans cette
Eglise qui s’appelle chrétienne, e\và invoque le nom du Christ et qui devrait apporter partout la paix. Hélas 1 Cette
Eglise divisée en plusieurs familles, sous
l’apparence de la paix, n’attend que le
moment favorable pour déchaîner sa
haine contre telle ou telle autre famille
et n’était la liberté qui s’est affirmée ou
la force qui n’est plus à son service, nous
assisterions à des guerres qui ressembleraient à celles qui nous font frissonner
aujourd’hui. — Pénétrons dans ce cœur
qui échappe à notre regard. Tout paraît
calme; la contenance extérieure, les paroles, les amabilités, mais attendez un
peu. Au moment où l’on s’y attend le
moins, c’est l’orage qui éclate, c’est la
tempête qui se déchaîne. Cette paix apparente n’est que factice, illusoire, dangereuse, et nous croyions d’être en 'règle
avec Dieu, mais il n’en est rien; car au
moment de la mort c’est l’épouvante qui
s’empare de nous. Vous avez crié: Paix,
paix, là où il n’y avait point de paix.
IL Christ en quittant la terre laisse
aux siens laipaix comme héritage. Cet
héritage c’est un don gratuit provenant
de son amour. Cette paix qu’iMccorde à
toifte créature qui se donne à Eui, qui
^ • . . . . ^
iÆrt>itA6r»BQ -mission et-à sou sacrifiée expiatoire, est une paix avec Dieu, avec qui,
à cause de nos péchés, nous étions en
guerre. Oh ! quel bonheur, mes frères,
malgré la guerre qui fait rage autour de
nous, nous avons en Dieu un père qui par
Christ a pardonné, qui a oublié notre révolte, qui nous reçoit à toute heure pour
nous bénir et nous rendre heureux. Il
nous montre l’héritage de gloire qui attend son enfant, il nous fait voir le but
suprême de notre destinée; le Ciel. Soistu béni, 0 Noël du 1914; malgré tout tu
brilles dans tout ton éclat, en nous assurant par Christ la paix avec notre Père
céleste, qui a été signée l’an 30 de l’ère
chrétienne sur la croix par un traité qui
ne peut être déchiré.
Non, la mort ne sera plus le roi des
épouvantements; l’aiguillon a été ôté, le
grand désir est d’être réuni à ce tendre
père qui a tout fait pour nous.
La paix avec Dieu a comme conséquence la paix avec nos frères. Si aujourd’hui Allemands et Anglais se considèrent comme des ennemis mortels; si les
Russes et les Autrichiens ne peuvent se
souffrir, il n’en est pas ainsi ni des chrétiens Allemands, ni Anglais, ni Russes,
ni Autrichiens, ni de nous qui assistons
à cette triste tragédie. Au-dessus de l’intérêt national, il y a l’intérêt de l’âme,
U y a l’amour fraternel en Christ que rien
ne peut briser. Oui, nous aimons l’Allemand et l’Anglais, le Russe et le Français en tant que chrétiens. Si même nous
devions entrer en guerre avec ces frères,
nous nous sentons en paix avec eux, et
d’autant plus 1.1: la guerre n’existe pas. En
paix avec les payens, en paix avec les
chrétiens, en paix avec nos ennemis, en
paix avec qui attente à notre vie, qui
nous persécute, en paix avec notre voisin
et l’étranger. Sainte paix, héritage de
mon Sauveur, continue à être ma force
et mon bonheur.
La paix avec Dieu et avec nos frères
est une preuve évidente que la paix donnée par Christ règne aussi en moi, dans
mon cœur. Bénissons Dieu de nous avoir
donné Christ et ce Noël qui revient régulièi'ement chaque année nous rappeler
que par Christ et son sacrifice la paix
nous est assurée. Plus de ces insomnies
épouvantables qui vous plaçaient face à
face avec vos péchés, plus de ces cauchemars pénibles qui nous faisaient vivre
dans Çàgitation, plus de ces frayeurs nous
empêchant de travailler, de jouir de ce
monde, de faire valoir nos talents. Se
lever ën paix, se coucher en paix, travaillef en paix, finir notre course en paix,
voilàjrétat réel de qui a accepté l’héritage R Christ.
Ccàurs troublés et agités; âmes déêouragées en présence des catastrophes d’aujourd^ui; chrétiens chancelants qui déjà
doutífi de votre Dieu et de votre SauveuTT^ennemis du Christ et du Dieu vivant qui semblaient triompher à cause
du triomphe momentané de Satan et de
ses armées, écoutez: Le Prince de la
paix, il y a près de 2000 ans a hautement
proclamé ce message; Je vous laisse la
paix; je vous donne ma paix; je ne vous
la donne pas comme le monde la donne.
Que votre cœur ne se trouble point et
qu’il ne craigne point. Chassons toute
frayeur, mes frères, nous n’avons rien à
craindre car Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement. En haut les
cœurs: sursum corda. C. A. Tron.
GEORGE WHITEFIELD.
Nous voulons nous aussi prendre part
à la célébration du bicentenaire de cet
enfant de Dieu qui a été choisi comme un
instrument, pour opérer un puissant réveil religieux au 16.me siècle. La malheureuse guerre empêchera qu’on s’en occupe
comme on l’aurait désiré, mais l’église
chrétienne a le droit et le devoir de rappeler le nom de ce héros de la foi. George
Whitefield naquit en Angleterre, à Gloucester, le 16 décembre 1714, d’nne humble famille. Il suivit l’université d’Qxford
et, étant pauvre, il servait ses camarades
pour gagner quelque peu d’argent, en
faisant ainsi face à ses dépenses. 'Vivant
d’une manière solitaire et austère, il fit
un jour la connaissance de Wesley et
cela changea tout le cours de sa vie, car
il ne tarda pas à devenir un des membres
les plus zélés du méthodisme. Il fut consacré à l’âge de 21 ans et se distingua
bientôt comme prédicateur. S’étant rendu
en Amérique il y devint bien vite célèbre et fonda un istitut d’orphelins.
Pour soutenir cette œuvre il dut revenir
en Europe et solliciter la sympathie des
chrétiens, mais il ne fut plus reçu avec
enthousiasme comme par le passé, par
le clergé anglican qui lui ferma les chaires
étant considéré comme un fanatique.
Whitefield ne se laissa pas décourager
et commença à prêcher en plein air aux
foules qui accouraient pour l’écouter; on
dit qu’il avait parfois un auditoire de
30.000 personnes et il pouvait facilement
se faire entendre. Il s’adressa aux charbonniers de Kingswood, près Bristol et
aux ouvriers de la banlieue de Londres,
qui l’écoutèrent avec respect et joie. Il
retourna en Amérique avec des fonds, et
il fit construire en Geòrgie une maison
pour les orphelins qu’il appela Béthesda.
Il rencontra aussi, dans le nouveau
monde, des difficultés auprès du clergé,
et là, comme dans la mère patrie, il prêcha en plein air en attirant les masses
et en faisant un grand bien. De retour en
Angleterre, il eut un malentendu avec
Wesley, duquel Î1 se sépara, et il commença une véritable croisade dans la
Grande Bretagne en prêchant avec puissance la croix de Chrisè. Les foutes étran-'
gères à l’Evangile furent attirées et un
réveil fut obtenu en Angleterre comme
en Amérique où les puritains furent réveillés par un souille puissant de l’esprit
de Dieu, Ayant fait la connaissance de
Lady Huntingdon qui le nomma son
chapelain, il fut mis en contact avec
l’aristocratie anglaise, sur laquelle il
exerça une influence bénie. Le célèbre
Hume dit de lui: « C’est le prédicateur le
plus ingénieux que je connaisse. Il vaut
la peine de faire vingt milles pour assister
à sa prédication ». Le savant historien
appuyait son opinion de cette citation,
qu’il avait retenue de la préroraison d’un
discours de Whitefield : « L'ange qui èst
ici présent est prêt à quitter notre terre
pour prendre son essor vers les deux.
Pàrtira-t-il sans porter la nouvelle qu’un
seul pécheur de cette- multitude a été
retiré de là voie de là perdition ? ». Puis,
levant au ciel des yeux remplis de larmes
il sécria : « Arrête, Gabriel, arrête ! I^e
franchis pas le portique sacré avant de
pouvoir annoncer qu’une âme s’est convertie à Dieu ». Cette apostrophe, dit
Hume, était accompagnée de gestes si
animés et cependant si naturels, que tout
ce que j’ai jamais vu ou entendu ne peut
lui être comparé. — George Whitefield
sans être un théologien de premier ordre
ou un savant, avait le don naturel d’arriver au cœur de l’homme en le touchant
et l’on relate que plusieurs auditeurs en !
l’entendant, se jetaient par terre en lar- .
mes et priant Dieu. Il avait le secret de ;
toucher le cœur humain par la connaissance de ce cœur et par l’amour des âmes.
Les foules sentent si celui qui s’adresse
à elles est sincère ou non; la sympathie
s’établit et les cœurs s’ouvrent quand il
y a cette persuasion. George Whitefield
fut le fondateur du méthodisme «pisco-
2
*•
r
tim
JÈà
pal américain qui est encore aujourd’hui
une puissance évaagé^qu^ «ffte branche
du protestantisme, Îà plus* énergique
pour aller à l’assa^" d^s foulés. -'I
Qu’il suffise de dire que lés Méthédiâtes
épiscopaux qui se trouvent avoir des
missions en Europe comme dans l’Amérique du Sud, sans être riches comme
l’éghsè épiscopale protestante, collectent des sommes énormes pour leurs œuvres et sont environ sept millions de
communiants.
Whitefield mourut en Amérique, le 30
septembre 1770, bien jeune encore.
Les Wesleyens d’Angleterre et les Méthodistes épiscopaux d’Amérique ont
sauvé le protestantisme du formalisme et
de cette tendance qui est la mort des
Eglises. Bénissons Dieu d’avoir suscité
un George" Whitefield. o. o.n.
Le Comité de défeose du iraoeals
vient d’adresser à ses 200 membres fondateurs ainsi qu’à bon nombre de personnes
dont on sollicite l’appui matériel et moral,
avec une efficace collaboration, la circulaire que nous insérons ci-dessous et que
nous recommandons vivement à tout bon
vaudois cultivé..., c’est à dire à tous nos
lecteurs. Lisez-la avec attention, et hâtezvous d’envoyer votre précieuse adhésion à
l’un ou l’autre des signataires de la circulaire.
Aux Amis du Français.
M.
Vous savez sans doute qu’un Comité
de défense du français a été institué, il
y a quatre ans environ, à la suite de la
réunion préparatoire du Perrier, où les
représentants de nos Communes, du
corps enseignant et de la presse de l’arrondissement de Pignerol s’était donné
rendez-vous. Les «..bulletins » ci-joints,
vont vous dire en résumé, quelle a été
l’activité de la nouvelle association et
vous n’aurez pas de peine à imaginer ce
qu’elle se propose de faire à l’avenir.
C’est évidemment grâce à notre « Comité », ou plutôt grâce à l’intelligente initiative de ceux qui l’ont dirigé jusqu’ici
que, par l’entremise de nos bon. députés
Facta et Soulier, l’enseignement du français dans nos Vallées a été officiellement
reconnu et que le Gouvernement nous a
voté un subside annuel de 10.000 frs., à
partager entre les maîtres et maîtresses
d’école qui enseignent le français dans la
haute vallée de Suse et dans celles de
Pignerol.
Mais le « Comité de défense » n’a pas
achevé sa tâche: il doit maintenant veil
ler à ce que personne ne conjure contre les
droits qu’on nous a récemment octroyés;
à'çe que la place que le français doit oc^ cuper :dahs nos écoles soit, si possible,
^'pïus large encore, sans préjudice de l’en- ’
saignement de la langue italienne; à ce
que cette branché d’enseignement soit
disciplinée par un horaire rationnel et
un programme dont le développement et
les limites demeurent à fixer...
Or, pour que le « Comité » soit à même
d’accomplir une œuvre utile, efficace et
durable, il lui faut absolument l’appui de
la partie intelligente de notre population,
notamment celui des personnes, de toutes
les personnes appelées à enseigner le français dans nos Vallées, de la Ribba au
Coularei, des Fusines de Rorà au Peui
du Pomaret. Nos amis qui enseignent le
Français en Italie ou ailleurs; les Vaudois disséminés pour lesquels le français
est un si précieux auxiliaire dans leur
lutte pour l’existence ne vont pas dédaigner notre modeste Comité, ni lui
marchander leur appui matériel et moral.
Nos deux cents membres fondateurs
actuels ne sont pas encore toute l’élite
intellectuelle de ces Vallées. Nous voulons arriver à 500 membres avant la fin
de 1915; et vous allez nous y aider, n’estce pas, en vous hâtant d’envoyer votre
adhésion, accompagnée de la quote minimum d’un franc par an — il est cependant permis de dépasser ce minimum —
à l’un des membres soussignés du Bureau. Vous serez par là les collaborateurs
d’une bonne œuvre et vous aurez fourni
à la Direction les moyens de couvrir tous
ses frais de propagande, de déplacements
et de publications régulières ou éSlentuelles. t
Terre PelUce, Décembre 1914.
Les Membres du Bureau^
D. Jahier, Président f
H. CouGOURDE, Vice-Prési9ent
J. CoïssoN, Secrétaire-Caissier
Etienne Peyrot
Amilda Pons
F. Fraschia
H. Balme.
HISTOIRE VRAIE.
Le matin de Noël, une jeune fille très
simplement mise, frappait à la porte
d’une villa sur la rue Nomentana.
— « Oh I c’est vous. Mademoiselle !
Quel plaisir de vous voir I J’ai passé une
si mauvaise nuit 1 Hier soir j’ai pleuré
pendant bien des heures et ce matin je
me sens extrêmement lasse. Entrez, je
vous prie; tout le monde est encore couché. Venez voir ma chambre, si seulement on peut donner le nom de chambre
à un dessous d’escalier où il n’entre pas
Si ■ ■
un fil de lumière !... ’
a Voyëz, ^ voyez, et dites-moi si l’on
peut.-dornoB’^ans pareil trou! n’ën
puis plus. Mademoiselle, je vous assure.
Je suis si fatiguée, je me sens si malade ! ».
La'jeune visiteuse ne parvint pas à entrer dans celle qu’on appelait la chambre
de la fille de cuisine, car la place était
toute prise par la malle et par un misérable grabat préparé à la hâte sur deux
chaises. Sur une planchette en bois, fixée
contre le mur, on avait collé un bout de
chandelle.
— « Mais, ma pauvre amie, vous n’avez même pas la place pour vous retourner. Et puis, pas un souffle d’air, pas un
peu de lumière excepté celle qui. vient de
ce corridor ! Pauvre Marie, que je vous
plains ! Et pourtant il vous faut tout supporter, à moins que vous ne préfériez le
séjour à l’hôpital, mais vous y êtes déjà
restée si longtemps cette année... Que ne
suis-je assez riche pour vous maintenir
et vous garder chez moi ! J’en serais si
heureuse ! Hélas, je ne puis que prier
pour vous ».
La fille de cuisine écoutait avec un
pâle sourire les paroles de sympathie si
rarement entendues jusqu’alors et sur sa
figure hâve, où brillaient d’une lueur maladive deux yeux sombres agrandis par
la souffrance, se peignait une indéfinissable expression de bonheur. Mais bientôt
le souvenir de ses peines la reprit et elle
recommença à parler de sa maladie, des
injustices dont elle était la victime et de
la méchanceté de ses maîtres qui la traitaient, elle, l’ancienne institutrice, comme si elle était les balayures de la rue
mêlant à ses propos sans suite des soupirs et des larmes, s’arrêtant de temps à
autre pour écouter si personne ne bougeait dans les pièces voisines.
En vain la jeune visiteuse essayé-t- elle de la calmer. La pauvre fille, déjà
très fatiguée par le travail de la veille et
par une mauvaise nuit passée en pleurant
ou en songeant à ses malheurs, ne pouvait plus se remettre...; soudain, frissonnant des pieds à la tête et portant .ses
mains à la figure devenue blême, elle s’affaissa sur ses jambes et serait tombée en
arrière, si la demoiselle ne l’avait vite
transportée jusqu’à la chaise la plus proche.
C’était une de ces attaques de fausse
épilepsie qui la prenaient de temps à autre et qui, sans être ni très graves ni très
fréquentes, ne lui empêchaient pas moins
tout travail sérieux.
Depuis sept ans que la terrible maladie
l’avait frappée, elle avait misérablement
vécu donnant des leçons de langues, aervant d interprète aux étrangers, accompagnant des jeunes filles à la promenade
, etpême Misant n’impôrte quel ouvrage,
Son caractère s’était aigri; les dernifer“s
temps elle eut le malheur d’offenser Jés
personnes charitables qui l’avaient toujours gardée chez elles pour une somme
; dérisôire. ' '
Elle dut partir. Ce fut alors l’abandon
et la misère complète.
L’hôpital devint sa demeure habituelle.
Un jour, qu’on l’avait mise à la porte,
même de ce dernier lieu de refuge, elle
rencontra dans la rue une dame chez laquelle elle avait été institutrice, dans le
temps.
— « Venez chez moi, lui avait-elle dit;
il me faut une fille de cuisine. Je n’ai pas
de chambre à vous donner, mais la petite bonne qui était avant vous s’arrangeait... Au moin.s, vous aurez un abri et
du pain. Je vous paierai votre mois comme à l’autre, et quand vous en aurez assez vous partirez, n’est-ce pas ? C’est entendu ! ».
La dame n’était pas méchante, mais le
travail était beaucoup trop lourd pour la
malheureuse fille. Voilà pourquoi son
amie, venue le matin de Noël pour lui
souhaiter une joyeuse fête, l’avait trouvée dans un état d’extrême surexcitation
nerveuse.
Personne ne bougeait dans la maison.
La jeune fille avait entouré de ses bras le
cou de la malade et sentait que la chair
morte s’attiédissait et frémissait sous sa
caresse aimante.
Bientôt les grands yeux sombres se fixèrent dans les siens avec une expression
moins vague et sur les lèvres que le retour de la vie commençait à rougir, un
sourire s’ébaucha.
C^était le réveil.
les quelquesJnstants qu’avéKc^
duré l’attaque, la demoiselle avait cruellement souffert, car jamais auparavant
elle n’avait senti dans ses bras le lourd
poids d’un corps sans vie et jamais la misère humaine ne lui avait paru si effrayante.
Une prière, qui était plutôt un cri déchirant et une plainte, s’était élevée du
fond de son âme vers le trône de l’Eternel: «Mon Père Céleste, prends ma vie
s’il le faut,mais viens à l’aide de cette
pauvre fille. Je te le demande au nom du
Sauveur. Ecoute-moi ! ».
*
* *
Après l’hiver, le printemps est venu,
puis l’été.
Marie a dû quitter la dame et rentrer à
l’hôpital où elle est encore restée pendant
(1)
L’Ecbo de^ Vallée^
Ses origines et son histoire.
« Il faut en toute compagnie
Le moins qu’on peui parler de soi »,
disait le bon La Fontaine. Les lecteurs
assidus de l’Echo des Vallées peuvent
dire que ce journal a parlé « le moins qu’il
a pu de soi », pendant les 50 années de
son existence. Il veut faire une exception
aujourd’hui. Il vous parlera, ou plutôt
nous vous parlerons, nous, ses amis, de
lui, ce soir. C’est là une permission que
vous voudrez bien lui accorder, à son Jubilé Cinquantenaire.
Cinq mois ne s’étaient pas encore écoulés depuis leur Emancipation, que les
Vaudois montraient à leurs compatriotes
qu’ils étaient bien décidés à jouir de la liberté de parole et de celle de la presse que
le Roi Magnanime leur avait octroyées.
Le 13 Juillet 1848, M. J. P. Meille,
jeune professeur au Collège de La Tour,
fondait un petit journal in 8° de 16 pages,
ayant pour titre:
L’ECHO DES VALLÉES
Feuille mensuelle spécialement consacrée
aux intérêts de la famille vaudoise.
Son épigraphe était:
« Ilh dion qu’es Vaudes »
« Ils disent qu’il est Vaudois ».
(Nobla Leyezon).
Le journal paraissait le premier Jeudi
de chaque mois; il avait son bureau à La
Tour, mais était imprimé à Pignerol, par
Paul Ghighetti, jusqu’en Avril 1849, et
par Joseph Chiantorc, de Mai 1849 à
Juin 1850. Le prix de l’abonnement était
de frs. 2,.50 pour l’intérieur.
En Octobre 1848, M. Meille s’étant
rendu en Toscane, avec ses collègues
Barthélemy Malan, François Gay et Barthélemy Tron, dans le but de se perfectionner dans la connaissance de la langue
italienne, la direction de l’Echo fut assumée provisoirement, pendant 8 mois, par
M. le prof. Jean Revel, avec la collaboration de M. le prof. Hyppolite Rollier.
Le dernier N° de la seconde année du
journal (Juin 1850) contenait l’avis suivant: Pour la facilité de la gestion, et pour
d’autres circonstances particulières au Rédacteur de cette feuille, /’Echo,ne commencera sa troisième année qu’à dater du mois
de Janvier prochain.
En Janvier 1851, l’Echo ne parut pas,
et il ne parut plus jusqu’au U Janvier
1866, c’est à dire après 15 ans et demi.
— Pourquoi cela ? Quelles étaient « les
circonstances particulières » au Rédacteur de l’Echo qui décidèrent M. Meille,
d’abord, à renvoyer de six mois la publication de sa feuille et, ensuite, à la
supprimer tout à fait ? — Voici. La Vén.
Table Vaudoise ayant décidé d’instituer
à Turin un culte régulier en langue italienne, y envoya en Septembre 1850 M.
le prof. Meille, en qualité d’évangéliste.
Éloigné des Vallées, le Rédacteur de
l’Echo ne crut pas pouvoir se charger
plus longtemps de cette feuille. Ajoutons
cependant, que dès Novembre de l’année
suivante, il initiait, à Turin, la pubfi''ation du journal hebdomadaire: La Buona
Novella.
À l’occasion de la fondation des deux
premiers journaux protestants d’Italie,
l’Echo des Vallées et La Buona Novella,
le poète Gabriele Rossetti fit une poésie,
de laquelle nous extrayons ces vers qui
se rapportent à notre Echo. S’adressant
au peuple Vaudois, le poète des Abruces
s ecne:
« E le godendo contemplar da lunge
K ¡Gioisco alla tua gioia, 0 popol santo;
K £ /’Eco delle Valli a noi sì giunge
g|Qiia/ d’arpa eolia armonioso incanto;
i? sento replicar per ogni riva:
E viva /’Eco delle Valli, e viva I ».
4
ì
*
(À suivre).
3
plusi^R mois; mais à sa sortie, EHeii foi
a envoyé des amis qui l’ont fait entre!’
dans une pension pour jeunes filles sans
travail. Un pasteur de la ville, très connu
et ÿrès estimé, s’intéresse à elle tout particulièrement; ne la croyant pas assez
mafede pour l’enfermer à l’hôpital des
fous, ainsi qu’on le voulait d’abord, il se
charge de trouver l’argent nécessaire
pour la maintenir.
Marie jouit à présent de la paix la plus
complète-et peut songer à une vie heureuse de paisible travail. Ses amis espèrent même qu’elle se remettra ou que ses
attaques deviendront toujours plus rares.
Dieu a donc exaucé l’ardente prière
que la jeune visiteuse, le matin de Noël,
a fait naonter vers_Lui du fond de son âme.
On ne rit pas, que je sache, du paysan qui jette sa semence sur la terre nhuvelleinent défrichée, carón sait bien qu’au
temps des semailles suit Loujoursie tem|)g
de la moisson. On rit au contraire du
chrétien qui prie, parce qu’on ignore que
la. prière est une graine précieuse et féconde.
-Mais nous, nous comprenons le chrétien.
Trop faible ou trop pauvre pour aider
ceux d’entre ses frères qu’il voit dans la
détresse, il jette un cri dans l’espace, vers
le Dieu Tout-Puissant et fidèle. C’est un
appel au secours auquel, tôt ou tard.
Dieu ne manquera pas de répondre.
Notre Père Céleste a, de tout temps,
tenu ses promesses et nous sommes assû% o’i' que, si aujourd’hui nous semons avec
larmes, demain nous moissonnerons avec
des chants de triomphe. Nicodèrne.
Rome, juillet 1914. • .. S ■.
UN JUBILÉ PEU COMIVIUN.
L’autre année mourut à Bâle une chrétienne connue de peu de personnes, mais
qui a donné « de quoi parler >>. à ceux qui
l’ont connue. Mme Anna R... a été élue
au creuset de l’affliction. Atteinte dé la
goutte, elle dut garder le lit pendant
vingt-six ans; il s’y ajouta des plaies suppurantes douloureuses et, avec le temps,
une cécité presque complète. Un genou
était complètement ankylosé. La malade
en était donc réduite à laisser passer sur
elle les heures longues du Jour et celles
plus longues encore de la nuit.
Il n’y avait chez la malade aucune récrimination, ni aucune plainte. Calme,
patiente et amicale, la chère malade savait accueillir avec reconnaissance tout
rayon lumineux qui venait éclairer sa
sombre existence. Une nouvelle plaie
s’étant ouverte au genou ankylosé, elle
dit; «Le bon Dieu a choisi la meilleure
place pour elle, celle qui ne choquera personne ». Ses yeux la faisant beaucoup
souffrir, elle appela le médecin qui ne fut
pas peu étonné d’entendre dès le seuil de
la porË ie chant d’un cantique. La malade luiVdit qu’elle éprouvait un léger
soulageront et qu’elle s’en était réjouie,
par un ^antique.
Les..^''/liants chrétiens dont sa fidèle
mérijf flfe était abondamment pourvue
IjMia urent d’uu secours inépuisable aux
l(,ares de l’ennui et de la détresse, et sa
conversation, nourrie de souvenirs divers
était d’un grand intérêt.
En septembre 1907, elle, dit à une amie
« Savez-vous que je vais avoir dans la
seconde semaine d’octobre mon jubilé de
vingt-cinq ans?». — «C’est depuis
vingt-ciiiq ans que vous êtes dans cette
maison ? », répondit l’amie. —- « C’est
d’un autre jubilé que je parle, reprit la
malade. Il y aura dans quelques jours
vingt-cinq ans que je me suis alitée. Voulez-vous venir fêter ce jour avec mes autres amies ? .J’ai déjà choisi le cantique
qu’il faudra chanter, c’est: «Bénissons
Dieu, mon âme, en toute chose ».
Ce fut une belle et paisible fête. 25
bougies éclairaient la tourte dé fête et la
malade joignit sa voix à celles de ses
amies; et, bien qu’elle ne vît de ses pauvres yeux qu’une faible lueur, ce fut cependant pour elle un jour lumineux.
résignée fût la malade, elle as-i-i
pirait cependant au départ. Une pleurésie l’emporta en quelques jours. Elle
avait choisi pour texte du service des funérailles: «C’est une bonne chose d’attendre en repos la délivrance de TEternel ». -■ (Journal religieux).
A
CHRONIOU^UDOISE%
LA TOUR. Nous enregistrons cette,
semaine deux décès : celui de Constantin'David, décédé à l’-Hôpital, habitant .à,
Angrogne et laissant après lui quatre î
enfants, et celui de Henri Roland, décédé
à l’Envers, à l’âge de 65 ans. Ce frère,
qui ces derniers temps n’était pas très
bien, à voulu vendredi dernier se rendre
à la colline pour couper quelques plantes
de noisetier qui 'devaient être utilisées
'pour faire des hottes, lorsque, pris par
un vertige, il perdit l’équilibre et tomba
du haut d’un rocher en y laissant la vie.
Notre frère aimait parler de Dieu et
priait dans nos réunions. —■ Nous exprimons à sa compagne et à son fds, ainsi
que à toute la famille, notre vive sympathie chrétienne dans ce deuil si soudain.
— Mercredi soir la nombreuse famille
du Collège et de VEcole Non {Kde a pris
son vol pour les vacances de n1(^. Nous
lui souhaitons de se retrernpeiElilans le
souvenir de nos fêtes chrétienisiq' et de
revenir, plus disposée que jamais,, au travail, qui sera repris le 2 janvier.
—■ M.r le prof. Attilio Jalla, en qualité
de secrétaire de la Commission financière,
a plaidé la noble cause : lundi soir, à S.te
Marguerite, et jeudi soir aux Appiots.
Comme partout, il a été bien accueilli et
la souscription progresse d’une manière
réjouissante.
NEW-YORK. UAraldo nous apporte
chaque semaine de nouvelles souscriptions des Eglises d’Amérique pour aider
l’Eglise Vaudoise dans son œuvre d’évangélisation. Dans une récente soirée
qui eut lieu dans cette ville, M.r le pasteur Costabel se fit entendre, en apportant les dernières nouvelles de la patrie.
La collecte s’élève déjà à près de 5000
francs. Quand on pense que tous ceux
qui donnent sont presque tous des ouvriers italiens convertis, nous sommes
d’autant plus reconnaissants.
POMARET. Nous appfênons que la
Commission des Hôpitaux a nommé comme docteur titulawe à YHôpital du Pomaret, M.r Spano, docteur de Pinache,
qui établira son domicile à la Pérouse.*
Comme le Conseil Communal de la Pérouse avait l’intention de nommer deux
docteurs, cela signifie qu’il y amplement
à faire et que le nouveau docteur de l’hôpital ne manquera pas de besogne.
ROME. M.r E. Giampiccoli, après la
lettre-circulaire envoyée aux pasteurs et
aux évangélistes, vient d’en lancer une
autre, ayant pour but de. recommander
Y Asile de Vallecrosia qui clôt son exercice financier avec un déficit de plus de
2000 francs, et La Lace, pour laquelle on
réclame des abonnés. Avis aux cœurs
généreux.
—■ Parmi nos Eglises de l’évangélisatioil, celle de Rome est certes une. des privilégiées. Sa jolie chapelle de Via Nazionale est le centre de la vie religieuse intime. C’est là qu’on se rend le dimanche
matin et le jeudi soir, pour les sermons
d’édification et les cultes intimes nourris
de. la « parole de vie ». Son temple de
Piazza Cavour est le centre des cultes
d évangélisation; ils sont bien fréquentés
et par les « membres d’église. » et par bon
nombre d’adhérents et de chercheurs de
la vérité religieuse, qu’on finit par consi
dérer comme des habitués des cultes du
dimanche soir à 5 h. Nous avons eù
l’occasion d’entendre des orateurs comme le prof. Rostagno qui vient de Florence pour présider le culte à Piazza Cavour chaque 15 jours, M.r E. Giampiccdli;,
qui a trouvé le temps, malgré ses occupations comme Président du Comité, de
prêcher à Piazza Cavour et à Via Nazionale, —et nos deux pasteurs MM. Luigi
'Rostagno et David Bosio.
Le cidte du jour de Noël se tiendra à
Piazza |lavour, ainsi que la fête de l’arbre
de Noël pour les enfants; celui du nouvel an,fé Via Nazionale.
Le « Conseil d’Eglise » s’est réuni régulièremeiit pour s’occuper de la marche
du travfîl et des divers cas de misère, qui
semble iplus cruelle en cette année de
guerfe. .
L’Union chrétienne de jeunes filles a
été éprouvée par la grave maladie de la
secrétaire M.lle Gay, qui grâce à Dieu,
va mieux maintenant, et quitte Rome
pour quelques mois de congé. Pendant
son absence elle sera remplacée par M.lle
Esther Celli, dont les capacités et le zèle
sont bien connus.
L’Union de jeunes gens, qui compte
une trentaine de ses membres sous les
armes, semble ne pas souffrir de l’état
général de guerre. De nouvelfes recrues^
sont venues combler les vides et les diverses sections poursuivent leur travail,
en sorte que les cours de gymnastique,
de langues étrangères, de sténographie,
de musique ont été repris avec entrain.
Plus de 200 personnes assistaient au concert en faveur de la bibliothèque qui eut
lieu dimanche 13 décembre. Au mois de
novembre, le docteur Stan. Rocchi donna
une excellente conférence sur la République Argentine accompagnée de belles
projections, et l’av. M. Piacentini vient
d’eu, dhnner. une (20 décembre) pleine dé
tact et d’éloquence sur un sujet d’actualité: L’ora presente!
Plusieurs séances des membres ont eu
à leur ordre du jour une réforme des statuts,,, qui sera votée et appliquée prochainement.
Et'la prière de tous est que bientôt
cesse le douloureux spectacle ”d’unionistes qui naguère, aux conférences universelles, chantaient: ...«O Jésus, unis toimême nos cœurs en un seul faisceau », et
qui maintenant, face à face dans les
camps ennemis, se visent ou se transpercent.
Nouvelles et faits divers.
— La Kölnische Volkszeilung, organe
catholique, a publié sur la Société biblique britannique et étrangère, un article
intéressant :
« Les services rendus par la Société au
protestantisme sont inappréciables. Les
protestants qui veulent rester croyants
n’ont guère, au milieu de la confusion da
leur Eglise, d’autre appui que la Bible.
Il est bon, à ce point de vue, qu’ils puissent se procurer la Bible à bon marché.
D’autre part on ne peut nier qu’en un
sens la Société biblique soit un danger
pour le catholicisme. Non pas un danger
pour ses doctrines. Mais je suis convanicu
que tout exemplaire, toute portion des
Saintes Ecritures, vendu par la Société
britannique ou par une autre Société
biblique fortifie la cause du protestantisme ».
...Citons encore:... « On comprend que
les catholiques, en voyant que les éditions
bon marché de la Bible leur sont offertes
par les protestants, concluent à tort que
la Bible est un livre dangereux pour
l’Eglise ». Il faut reconnaître, malheureusement, que nous n’avons pas d’édition catholique de la Bible à bon marché.
Notre nouvelle. Bible du peuple (Volksbibel) publié par Kœsel, coûte 20 fr. 60.
(Eglise Nationale).
IVoayelles politiques.
Le Gouvernement a décidé l’émission
Aâ’nn emprunt intérieur d’un milliard en
obligations remboursables en 2àyans, à
partir du 1 janvier 1915, au taux i^t de
’'quatre et demi pour cent et au prij^d’émission de 97 pour cent. Cette mfeiure
d’ordre financier permettra au gouvernement de faire face aux besoins actuels,
soit pour la préparation militaire^i^ soit
pour les travaux publics extraordinaires;
Un autre décret annonce que le mora-i
toire sensiblement atténué, durera jusi
qu’au 1 avril. Ainsi peu à peu l’équilibre
violemment rompu au commencement
de la guerre, tend à se rétablir, et le commerce reprend avec plus de sécurité et
de calme.
Le Sénat a pris aussi ses vacances après
avoir approuvé toutes les lois proposées
et accordé au Cabinet la pleine confiance pour l’exercice provisoire et les
décrets d’ordre financier.
M.r Howard, ambassadeur extraordinaire d’Angleterre près le Vatican, vient
d’arriver à Rome. La mission avouée est
de présenter au nouveau pape les félicitations du roi George à l’occasion de son
élection. Mais le but véritable est de
contrebalancer l’action de l’Allemagne
auprès du Vatican, maintenant que la
ji-France n’a plus de représentant officiel.
Par cette mesure le gouvernement anglais se concilie aussi les sympathies des
catholiques irlandais et canadiens.
D’après les dernières nouvelles de
source française, sur le front occidental
de la guerre, les Anglo-F'rançais ont repris l’offensive et gagné sur plusieurs
points quelques centaines ou milliers de
mètres de tranchées. Ce n’est pas un
grand progrès pour le monîent. Les Allemands annoncent aussi des succès partiels sur plusieurs points.: s:>
Sur. le front oriental les combais se
suivent toujours très violents. Il semble
que les Russes ont pu arrêter l’offensive
allemande entre Lodz et Varsovie et
qu’ils vont à leur tour reprendre l’olfensive. Quelques têtes de colonnes de la
cavalerie russe ont pénétré dans la Prusse
orientale, d’autres continuent au sud à
descendre vers la Hongrie, peut-être
pour faire une diversion à l’effort autrichien qui avait obligé les Russes à reculer en Silésie. Rien de définitif là non
plus. Ni les Russes ni les Allemands ne
peuvent encore chanter victoire malgré
les succès remportés.
Cinq croiseurs allemands, doués d’une
grande vitesse ont profité de la nuit et du
brouillard pour bombarder les côtes anglaises, précisément les localités de Hartlepool, Scarborough et Whitby. Ils se
sont retirés avec la même rapidité sans
que la flotte anglaise ait pu les atteindre.^
Malheureusement il y a de nombreuses
victimes, des femmes, des enfants, de'
pacifiques bourgeois, en tout plus do 100
morts et près de 300 blessés. Quatre églises, une école, bon nombre de maisons
particulières ont été atteintes. L’indignation est grande en Angleterre contre^
un acte qui n’a aucune portée militaire
et ne sert qu’à creuser davantage l’abîme
entre les deux nations en guerre.
If Angleterre a proclamé son protectorat sur l’Egypte et tranché les derniers
liens qui unissaient l’Egypte à la Tur-*'"
quie. Le .sultan ne recevra plus le tribut.,
annuel; ce sera la seule dilTérence. Le
Khédive est déposé et remplacé par un
sultan, le prince Hussein Kemal. Mais
l’Angleterre coivtiuue a exercer le contrôle financier et administratif qui a valu
au pays une si grande prospérité. E. Lti
C.-A. Tron, Directeur-responsable. ,
'W:'-
4
SORPRESR MERRUIGLI05A
UNA SCATOLA
DELLE
VERE
PASTIGLIE VALGA
bene impiegata, utilizzata a proposito
PRESERVERÀ
la vostra 60U, i vostri BRONCHI, i vostri POLMOII
CURERÀ
i vostri Raffreddori di testa, CMppe, Influenily
Catarri, Bronchiti, Asma, Enfisema,
Pneumoniti, ecc.
Fra Sua bimbi era biiarta una quettione
E parevan due cani intorno a un osto,
La mamma li guardava in apprensione.
Ma sull’uscio però stava a ridosso.
Oifllcile è il saper chi avea ragione;
Gridavan tutt'e due a più non posto
Par l’acqua di Chinina di Migone.
Che poi flniron col gettarti addosso.
Par che alla madre II fatto non dispiaccia;
Anzi dir si dovrebbe che le garba.
Che I bimbi ei profumine la facclk.
Par etupor pei restò tenta parole.
Quando vide venir tanto di barba
Sul mento dtUs'pfcqgl* (*• frale;
L'ACQUA
MA SOPRATUTTO
DomAEsdate, Elsig-ete lo
VERE PASTIGLIE VALGA
in SCATOLB
da L. 1.50, portanti il nome
VALDA
CHmiMfl-MIGOriE.
preparata con èistema speciale e con iriaterìs di primissima qualità, possiede le migliori virtù terapeutishe, le quali
del sistema capillare. Essa è un liquido rinfrescante e limpido ed
soltanto seno un possente e tenace rigeneratore
interamente composto di sostanze vegetali.
Non cambia il colore dei capelli e ne impedisce la caduta prematura. Essa ha dato risultati immediati e soddisfacentissimi anche quando la caduta giornaliera dai capelli era fortissima.
In vendita presso tutti I
Farmacisti e CrcsslaU
d’Italia.
Si v«<de lanío profumata che inodora od al petrolio da lutti I Farmaclali. Prolumlerl. Parrucchieri, Droghieri. Chlncafllerl a Sazar.
Deposita generala da MIGONE A C. • Milano, Via Orifici (Passaggio Centrala, 2).
ma
ATELIER de MARBRERIE Monuments et inscriptions «vs- »-jr
«s» Æss- en tous genres.
DE Objets d’ornement et de fantaisie, etc.
PURISSIMO - QUALITÀ EXTRA
cli recente arrivo
MORGLIA VINCENZO (Villa Rosa) Lusema S. Giovanni.
PARMACie l>.rì OPYMOi'lA r
TORRE PELLICE
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
49
A
EN DÉPÔT
LA CARTOLERIA ALPINA
Editions JEIIEBEK -■ Oeneve
SÜ
inven!« alt Líbreme Menni fiEHÉVE Uiedtt Marché Vieni de Paraih’e CALE» DRIER FranK Thomas POUVÏ 1915 Contient pour chaque jour une courte lecture reconforfaiüe el' encourageante •
Prix: frs. 1,50 O
112 grandes pages de charmants récits
et de jolies images.
•<:> Prix: frs. 0,50 -s
Kditíons BKROKR-I^KVKAtJI^X
Les paraboles illustrées par E. Burnand - Grandes estampes
Portefeuilles - Albums
MAGNIFIQUES CADEAUX POUR NOËL ET NOUVEL AN
}*
Í*
èt*
b«*
hh
hP
Î4
bP
ÌJP
yp
Don
laOMinnitS. f Home llienvenae » se rattachant à l’église réf. évang. française de
Bayswater, reçoit et place institutrices et
gouvernantes. — Adr. Mme la directrice,
l6, St. Stephen’s Road - LONDRES W.
BIGLIETTI VISITA
uso litografia — Tipografia Alpina.
. Cat G. Ü frigo
spetialísia nelle malattie degli
Occhi
Orecchi
Naso
e Gola
Torino - Portici Via Nizza, 15 p.n.
dall* or» Il aUt 12 » K tilt 18 ftrimli
dalle ora IO * 12/tsUvl C
V auurlcion* dui ditutti 41 rMpIrulonu
nasale In 6 a 12 or»
111 Dottor P. A. MONDON i
^ avverte la sua Spettabile Clientela ^
15 che col 1° Gennaio 1914 ha tra- g
^ sferito il suo ^
I STUDIO DENTISTICO I
^ in Piazza Cavour, N° g - Casa ^
^ Lavagna, piano terreno. *
m
0C3C3C3tG3QC3C3CPC3C30iC3«=3Q
g l)ocl. AROUINO FERREROO
A DIRECTEUR DE LA SECTION Q
OTO-RINO-LARINGOLOGIQUE Q
AU « NUDVO OSPEDALE» DE TURIN Q
Spécialiste pour les maladies Q
du flElZ ..................... ^
de la Q
.... et des» KB..HÎÎÎ Q
Guérison sûre et rapide des Q
défauts de respiration nasale. Q
i TUBIN - Via Coìto. 6 (près de la rt
y Gare CVn<í-a¿ej de 1 h.à 4 de l’aprés-midi. X
0
y Téléphone 4-83. w
C3CDe3CDG»C3C30CDC3CD0CDCD 0
QC30C3CDC3î30C3e3C3CDC3e»CQ
0 MALADIES §
oOES VOIES URINAIRES
0 Reins - Vessie ?
0 Prostate - ürèthr» < g
1 Docteur S. COLONBl|o 0
Q SPECIALISTE N, ^ Q
.«Q
g ancien assistant à l’hôpital Necli*''Y'J
g de Paris
n —
fl Turin - .30, Via Orto Botanico Q
0
Téló^i.on« 2S-26
OOOOOOCPOOOCDC3CDC3
•0"0"0"0"0"0"0"0~'0"0’'0"0"0"0''0"0"Q--0"0--0-'0"0"0-0-0"0-00-0-0-0-.0.0000.
LIQUORE STREGA
TONICO-DIGESTIVO
Specialità della Ditta
GIUSEPPE ALBERTI di BENEVENTO
Guardarsi dalle innumerevoli falsificazioni. — Richiedere suU’etichetta la Marca Depositata e sulla capsula la Marca di garanzia del controllo Chimico Permanente Italiano.
■0-0"0"0"0"0"0“0"0”0-0"0"0"0-0"0"0-0'0"0-0"00”0"0"0"0"0"0-000"0"0"0-0
Pnbblleltà BKBTOLIM • KlUuu
TORRE PELLICE - IMPRIMERIE ALPINE
dfi,:
ñ
■1
... .'I