1
Année XXXVIIl.
4 SeptemTbre 1903.
N. 36.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Le vote des femmes et l’expérience —
Notre Synode — Ce n’était qu’un rêve
— Tolstoï et doux prêtres Italiens —
I» La Bible et les bandits — Chronique
— Nouvelles et faits divers — Revue
iii; Politique.
pïZÆZZZiEZyZSZZÆZZSSÏZZZZZyZZÆ
iLe Yote des femines et l’expérience
£
i, (v. N. précédent).
Jetons maintenant un coup d’œil
rapide sur les différentes églises qui
se nomment chrétiennes et cherchons
de profiter de leur expérience pour la
question qui nous intéresse. Il est évident que là où l’église est organisée
de manière à ne laisser aucune place
' au régime démocratique, la question
'ne se pose pas même. Notons cependant que même dans l'église romaine le
‘ peuple fut admis pendant des siècles
(probablement jusqu’à l’élection de Calliste II en 1143) à concourir avec le
clergé à nommer les évêques, voir
même les papes. Ce droit est maintenant aboli. Cependant les nonnes ont
conservé celui de nommer elles-mêmes
leurs abesses dans les couvents.
Dans Véglm d’Angleterre chaque paroisse a deux directeurs (cburch-wardens)
nommés par les pasteurs et les fidèles.
Un pasteur anglican interrogé par M.
F. Bridel affirma que non seulement
les femmes étaient admises au droit de
’vote dans ce cas, mais qu’elles étaient
éligibles. — Dans toutes les colonies
anglaises, affirme le même M. Bridel,
en Irlande, en Amérique et en Australie le droit de vote est accordé, en
règle générale, aux femmes comme aux
hommes.
V’église luthérienne de Suède bien qu’épi.scopale accorde aujourd’hui dans son
organisation une place remarquable à
l’élément démocratique. Lorsqu’il s’agit
de la nomination d’un pasteur, l’autorité
consistoriale propo.se 3 candidats et les
membres de la paroisse, hommes et
femmes, ont le droit de vote.
Dans les églises méthodistes iveslegennes
les membres féminins dre assemblées
trimestrielles ont les mêmes droits de
vote que les hommes ; mais en pratique
les femmes s’abstiennent souvent de
voter.
Dans les églises haptistes le droit électoral des femmes n’a jamais été contesté. En France, où les églises de ce
type ont commencé à s’organiser entre
1835 et 1840, les femmes participent
à l’élection des pasteurs, des " anciens,
et des diacres; elles votent egalement
lorsqu’il s’agit de nouvelles admissions
dans l’église ou'de cas d’expulsion.
Cependant, dans l’église baptiste du
célèbre Spurgeon, les hommes seuls
participent aux assemblées électorales.
Les églises congrégationalistes accordent aussi en général le droit de vote
aux femmes.
Quant aux églises presbytériennes filles
du Calvinisme dont le régime est celui
de la démocratie représentative, elles
donnent dans tous les pays de langue
anglaise les mêmes droits aux femmes
qu’aux hommes en matière de vote.
Qu’il nous suffise de citer ce qu’écrivait
à M. Aug. Meille l’un des meilleurs
amis de notre église, le D.r Gray, à
ce propos :
«J’ai avec moi le prof. Crum Brown
ancien de l’église presbytérienne unie
— maintenant l’église libre unie, — et
le mini.stre de l’église presbytérienne
établie de Keith. Ces deux frères sont
d’accord pour affirmer que depuis longtemps tous les membres des trois églises
presbytériennes d’Ecosse, hommes et
femmes jouissent du droit de vote pour
l’élection des pasteurs, des anciens et
des diacres. Jamais cela ne donna lieu
à des inconvénients. En effet, nous ne
pouvons comprendre que l’on puisse
être membre d’une église sans jouir
d’un droit dans lequel le sexe n’entre
pour rien ».
I.es églises presbytériennes du continent
n’ont pas suivi en cela l’exemple de
leurs sœurs de langue anglaise. Jusqu’à
tout dernièrement, la plupart d’entre
elles refusaient le vote aux femmes. - —
En France, le synode de l’église réformée de France tenu à la Drôme (en
Mai 1900) entendit .sur ce sujet une
relation détaillée du pasteur Mailhet,
dont les conclusions étaient toutes en
faveur du vote en question. Pour appui
de sa thèse l’orateur citait, entre autres
l’exemple du réformateur Farel qui a
accordé le droit de voter aux femmes
à l’occasion de la fondation de diverses
églises de la Drôme. Le vote unanime
qui suivit la discussion de cette thèse
fut favorable à la cause défendue.
Un mouvement semblable s’accentue
dans les églises libres de France. Dans
telle d’entre elles (Marsillargues) les
femmes sont même éligibles comme
membres du Conseil d’église.
En Suisse, les églises indépendantes et
libres marchent avec élan sur le chemin
de la réforme en question. Plusieurs
d’entre elles, l’église libre allemande de
l.ausanne, les églises libres de Genève
et de Berne pratiquent depuis plusieurs
années l’usage du droit de vote aux
femmes. 11 paraît que dans l’église libre
de Berne la participation des sœurs
aux assemblée-s délibératives ne fut
pas toujours heureuse. Cela dépendrait
du fait que les questions disciplinaires
(qui dans les autres églises sont ren
voyées à une commission ad hoc) sont
débattues à Berne dans les Assemblées
d’église.
Dans Végllse libre de Vaud le droit
de vote est accordé aux femmes pour
l’élection des pasteurs, des anciens et
des députés aux Synodes.
IJéglise indépendante de Neuchâtel présente une exception à la règle,
La question fut aussi débattue dans
les églisses nationales cantonales. Dans
«l’Union nationale évangélique de Bâle»
le vote fut revendiqué pour les veuves
et les sœurs non mariées d’un certain
âge.
Telle communauté des frères moraves
en Suisse (le Locle) accorde aux sœurs
le droit de prendre une part active aux
assemblées générales qui nomment (entre autres) les membres du conseil d’administration. Observons cependant que
c’est là une exception à la règle.
Ce que nous venons de dire suffit
pour prouver que dans un bon nombre
d’églises le droit de vote est accordé
aux femmes .sans qu’il se vérifie le
moindre inconvénient : je dirai même
tout à l’avantage de l’église.
Mais, demandera-t-on : quel est, selon
vous, le conseil que l’expérience et la
prudence chrétienne donnerait à notre
église vaudoise dans le cas dont nous
nous occupons ?
Un cher collègue que j’interrogeais
à cet égard me dit: «D’abord j’enlèverais le droit de vote à beaucoup d’électeurs hommes qui en sont indignes ;
et puis, je ne le donnerais pas aux
femmes 1 » — Et comme j’exprimais mon
étonnement et citais les exemples des
églises dont je viens de parler, qui
pratiquent ce vote avec fruit, il répliqua : « On pourrait employer, pour motiver la concession faite dans certaines
églises aux femmes, une parole analogue
à celle que Jésus prononça pour motiver
la permission que Moïse accorda aux
Juifs relativement aux lettres de divorce : « C’est à cause de la dureté du
cœur des hommes qui ne font pas leur
devoir comme électeurs et chefs de
famille, qu’il faut recourir aux femmes.»
Avouons que cette objection a une
certaine valeur. Constatons que si nous
accordions dans toutes nos églises le
vote aux femmes qui en général (cependant pas partout) sont plus assidues
aux assemblées que les hommes, nous
aurions des Assemblées électorales bien
plus nombreuses que celles que nous
avons actuellement. Maisserait-ceun bien
ou un mal ? On risquerait, en fixant
une règle générale pour toutes nos églises de sanctionner dans telle d’entre
elles une situation anormale et dangereuse. Une église vivante doit être en
petit ce que l’humanité aurait dû être
dans les conseils de Dieu. Elle ne doit
pas être composée seulement d’individus
mais de familles. Le représentant légitime de la famille, c’est son chef, et
là où la femme n’est pas isolée, il nous
semble qu’ ellè peut et doit se servir
du moyen naturel que Dieu lui a donné
pour faire valoir son vote. Mais si le
mari se désintéressait des questions
d’église, s’il s’abstenait de voter, ou
envoyait sa femme à sa place, cela nous
semblerait contraire au bon sens et au
bien de l’église.
Je ne voudrais pas être mal compris
et surtout pas que Ton croie que je
considère les femmes comme inférieures
aux hommes. Je suis bien loin de dire
comme un certain prêtre qui dans les
«Epistolæ obscurorum virorum », voyant
les hommes déserter l’église se lamente
en écrivant : « Rimaserunt nobis adhuc
stulti et ignorantes, pueri et mulierculæ. Primi paucum nobis prosunt, mulierculaæ sunt aliquid rei sed non multum ». — Je crois au contaire que
la valeur de nos sœurs, membres d’église, est inestimable.
Mais il me semble qu’il faut être très
prudent en introduisant dans nos églises une innovation dont un grand nombre de nos sœurs des Vallées (d’après
ce que j’ai entendu dire) ne veulent
pas, et qui peut être dangereuse pour
nos églises encore si jeunes de l’évangélisation, en poussant même involontairement l’élément masculin qui les
compose à se désintéresser des choses
d’église.
Je reconnais qu’il est juste et selon
la parole de Dieu de laisser à cet égard
pleine liberté à chaque église particulière d’agir selon que les besoins locaux
le conseillent : voir même de nommer
des diaconesses. Je crois même que
nous n’aurions qu’à nous louer si nous
accordions dans toutes nos églises le
droit de vote à nos sœurs veuves et
aux femmes chefs de famille, mais nous
ne pouvons contraindre ces dernières,
et, dans le cas où elles refuseraient
d’user de ce droit, qu’elles ne soient
pas inscrites comme électrices. Souvenons-nous que, dans nos paroisses, la
réélection des pasteurs qui exige les
2^3 des votes des électeurs, serait impossible en cas contraire.
D. P.
P. .S. — Là où, dans mon dernier
article, j’affirme que le N. T. semble
accorder aux femmes le droit d’enseigner en public, je prie le lecteur d’ajouter ces paroles : «c’est cependant une
exception. »
i©fii s‘s:i@Pi
I.undi prochain, s’ouvrira D. V., à la
Tour à 2 heures le Synode de l’Eglise
Vaudoise par un culte présidé par M.
F
2
— 2
le pasteur A. Muston de Gênes et la
consécration au St. Ministère des trois
candidats, MM. Grill de Praly, Fasulo
et Messina.
Ce qui va avant tout attirer l’attention des membres de l’assemblée synodale, ce sont les noiioeaux réglements qui
doivent interpréter la nouvelle constitution, adoptée par les paroisses et les
conférences. Déjà un travail préparatoire a eu lieu et qui facilitera énormément la bonne entente. I.es membres
de la Commission se sont efforcés d’interpréter la pensée et le désir du grand
nombre, mais il va de soi que, malgré
toute leur bonne volonté, il leur a été
impossible de contenter tous, de telle
sorte que nous devons nous attendre à
à des débats plus ou moins prolongés.
Il nous semble cependant qu’après dix
ans, il est temps d’arriver à une conclusion et aussi nous voudrions, après
avoir entendu les deux côtés d’une
question en arriver au vote.
Qu’on mette à l’essai la nouvelle Constitution et si des lacunes ou des choses
impossibles à fonctionner se révéleront,
on sera toujours à temps pour demander
une révision sur tel ou tel point qui ne répondra pas aux besoins de notre Eglise.
L’infaillibilité n’est pas de mode et perfectionner toujours davantage est un
droit acquis du cœur et de l’intelligence.
Nos Synodes, d’après l’avis de tous,
ont immensément gagné pendant ces
derniers cinquante ans et nous nous en
réjouissons faisant des vœux pour que
l’esprit de largeur et de charité qui
s’est manifesté continue à souffler, en
nous permettant de nous occuper sérieusement des conditions spirituelles
de notre Eglise et de son avenir dans
notre patrie. Le souffle de la réaction
est manifeste et celui de l’incrédulité
commence à se faire sentir. Y a-t-il
lieu à désarmer, à se décourager? Nous
ne le croyons nullement, et c’est pour
cela que nous devons sortir de nos
assemblées synodales pour rentrer dans
notre champ d’activité respectif, non
pas avec l’arnertume au fond du cœur,
mais avec de nouvelles forces, puisées
dans la communion fraternelle.
C. A. Tron.
Ce n’était qu’un rêve!
Après une journée fatigante, car j’avais fait l’ascension d’une de nos plus
hautes cimes, d’où j’avais pu admirer
la beaute de nos montagnes et plonger
un regard profond vers cette immense
plaine qui se déroulait comme un grand
manteau à mes pieds, je pris la résolution de me retirer plutôt que d’habitude pour chercher un repos bienfaisant, si nécessaire à mes membres
engourdis.
Le sommeil ne vint qu’assez tard
clore mes paupières; l’agitation était
si grande qu’une certaine inquiétude
s’empara de moi. Quelle heure est-ce
que cela pouvait être? je n’en sais rien;
tout-à-coup je me sentis transporté dans
un monde nouveau. J’étais sur une
haute montagne au lever du soleil et
de là je vis parfaitement tour à tour
le Beth, lou bric de l’Eimina, Rognosa,
Friouland et le Mont Viso. Les Vallées
avec leurs beautés naturelles frappèrent
mon imagination : c’était ces beaux
près de la montagne, ces troupeaux
qui paissaient tranquillement sous la
garde du berger, ces montagnards qui
déjà étaient a l’ouvrage et qui sans
cesse comme les abeilles apportaient
à la ruche un nouveau trésor, c’était
un va et vient de chars et chariots au
bas de la Vallée, le sifflement de la
machine du tram et du chemin de fer ;
c’était une armée d’ouvriers sortant des
fabriques ou des mines de talc ou de
graphite; c’étaient des frères et dessœurs
sortant des hôpitaux et des asiles allant tranquillement à la promenade ;
oh ! que c’était beau.
Je vis des nuées d’enfants se rendre
heureux et contents à l’école où des
maîtres fidèles les attendaient pour les
former et les acheminer sur le chemin
du devoir. Puis tout à coup il se fit
un grand silence : le soleil resplendissait toujours, de longues files d’hommes et de femmes s’acheminaient au
son de jo5'-euses cloches du côté du
temple : qu’ils étaient beaux dans leurs
atours du dimanche, qu’ils étaient nombreux. Les foules envahissent l’enceinte
sacrée, on chante avec harmonie, on
écoute avec recueillement, on annonce
la parole avec puissance. On sort de
ce temple rafraîchis et fortifiés. C’est
ensuite le tour de ces petites armées
d’enfants qui eux aussi chantent avec
un cœur joyeux, fixant dans leur cœur
ces messages d’amour puisés dans la
parole de vie.
Je vis au loin dans cette plaine des
villes et des villages, au milieu de la
fourmillière humaine quelques-unes de
ces créatures attirèrent spécialement
mon attention ; c’étaient des femmes et
des hommes se séparant du grand nombre à un certain détour d’une rue pour
se rendre dans une humble maison ou
dans une petite chapelle pour y adorer
Dieu. J’entendis partout à Turin et à
Rome ; à Venise et à Naples ; à Palerme et à Riesi annoncer l’Evangile.
Quelle était belle cette noble Italie
ensoleillée par les rayons du soleil de
justice ; quelle était puissante cette nation jadis à la tête du monde entier.
Je vis aussi les cathédrales s’ouvrir et
j’entendis prononcer le nom de Christ.
Ma patrie était donc gagnée au plus
grand des capitaines ; à l’invincible roi
des rois. Je ne pouvais assez admirer,
ni détacher mes regards de ce beau
spectacle, quand tout à coup je me
réveille. En regardant autour de moi,
j’étais bien toujours dans la même chambre : en me levant je fus frappé par
le spectacle de tous les jours, c’est-àdire par la souffrance, par la misère,
par la faiblesse humaine, par l’indifférence en matière religieuse, par la petitesse des hommes, par l’envie, la jalousie, par les déchirements, par l’incrédulité et l’idolâtrie. Ce que je vis,
c’était bien beau, c’était sublime, mais
ce n’était qu’un rêve! Un rêve! quelle
responsabilité ! Un rêve ! et cependant
cela devrait être la réalité ; oui, une
réalité et c’est à cela que nous devons
travailler avec foi et zèle.
C. A. Tron.
Tolstoï et deux prêtres Italiens
Les deux prêtres démocrates chrétiens
Minocchi et Semeria, en tournée de
voyage pour s’instruire, mais surtout
pour se faire une idée exacte des conditions des ouvriers Italiens à l’étranger
et dans le but de les encourager et de
les organiser, se trouvant en Russie,
eurent l’idée de faire une visite au
grand homme du jour, à l’écrivain philanthrope Tolstoï. Munis d’une carte du
protestant franciscain Paul Sabatier, ils
furent facilement admis en présence de
celui qui fait trembler les popes et le
Tsar lui-même. I.a réception a été cordiale et familière laissant un souvenir
ineffaçable dans les deux représentants
de l’Eglise Romaine. Ce qu’ils entendirent dut cependant les étonner car
c’étaient des vérités non ménagées et
insolites. « Vous êtes Italiens et prêtres
catholiques; comment pouvez-vous vous
intéresser à moi qui suis hors de l’Eglise et qui ne voudrais être catholique
pour rien au monde. »
«Je voudrais que le clergé abandonnât l’Eglise. L’Eglise catholique et orthodoxe a falsifié l’évangile et corrompu
la conception de la vie chrétienne. Il
a entraîné et assombri le christianisme
par des dogmes absurdes et reniés par
la science. Vous avez la science et la
conscience modernes, comment pouvezvous rester dans le clergé et dans le
catholicisme ? Ne devez-vous pas, vous
en tant que chrétiens, rendre témoignage à la vérité? Et comment pouvezvous, en restant catholiques et prêtres
être véridiques et sincères ? Quel orgueil est le vôtre! Vous croyez pouvoir
former vous-mêmes la conscience religieuse du peuple ? Il n’en a pas besoin.
Il suffit que vous ne lui gâtiez pas ce
qu’il possède naturellement. Ne pensez
pas à élever les autres, pensez à vousmêmes, à votre conscience, à vos âmes
à sauver, desquelles seuls vous êtes
et resterez responsables vis-à-vis de
Dieu. Votre perfection élévera les autres à la vie morale, mieux que n’importe quel enseignement, qui ne sert
qu’à satLsfaire l’orgueil. »
C’est égal ! voilà un homme qui ne
marchande pas la vérité, et, si nous
ne pouvons pas accepter ses vues, il
a dit leur fait à ces deux messieurs
qui doivent maintenant rendre compte
au Vatican de cette visite qui sait un
peu de curiosité indiscrète.
Le prêtre Minocchi a cru bon de
publier les détails de cette entrevue,
mais nous supposons que déjà il regrette
une telle chose. Si au moins les dures
vérités du philosophe russe pouvaient
ouvrir les yeux ! C. A. Tron.
POUR UUiS
La bible et les bandits.
Il y a bien des années, Davit F...,
bon vieux chrétien habitant la Caroline
du Nord, voyageait sur les frontières
du Missouri et du Nébraska, région
infestée de voleurs. Ses amis, avant de
partir, le pressèrent de se procurer une
paire de revolvers. Il préféra prendre
une Bible de poche, et partit. En passant au Nord du Missouri, il approchait des quartiers où « travaillait » un
fameux bandit nommé Jim Stephens,
lorsqu’il rencontra un voyageur qui,
jusque là, avait échappé à la bande et
qui demanda au vieux David :
« Etes-vous armé ? »
— Oui, répondit notre homme en
montrant sa Bible.
Le voyageur qui était chargé de poignards et de pistolets, rit de sa folie
et lui dit ;
« Si c’est là toute la défense que vous
avez, vous ferez bien de dire vos prières
tout de suite. Le repaire de Jim Stephens
est à environ 15 kilomètres d’ici ; vous
y arriverez à la nuit tombante ; et il se
soucie de la Bible comme d’une guigne. »
Les deux voyageurs échangèrent leurs
noms et se séparèrent.
Comme la nuit venait, David vit une
lumière dans le fourré, à une petite
distance de la route. Il ne douta pas
qu’elle vint de la retraite du bandit ■
mais il faisait froid, il lui fallait un
abri, et il se dirigea courageusement
vers cette lumière. Il s’arrêta près de
la porte et fut salué rudement par des
hommes de mauvaise mine, qui pourtant l’invitèrent à descendre de cheval.
En entrant dans la cabane 11 n’eut pas
de peine à voir à qui il avait affaire :
il était bien au quartier général de la
bande. Sans s’émouvoir il prit le siège
qu’on lui offrait, demanda à manger et
entama une conversation qui se continua pendant la plus grande partie de
la nuit.
Enfin le capitaine, Jim Stephens en
personne, parut accompagné de deux
accolytes. S’avançant à quelques pas du
vieux David, il lui dit d’un ton railleur :
« Eh bien, mon vieux, tu n’as donc
pas peur de voyager dans cette contrée parmi les voleurs et sans armes ?
— Non, répondit David en tirant sa Bible de sa poche. Voici une arme défensive.
J’en lis toujours un chapitre avant de
faire ma prière du soir. Je sais qui
vous êtes, mais cela ne m’empêchera
pas de lire et de prier ce soir, et vous
vous joindrez à moi. »
Toute la bande partit d’un immense
éclat de rire, mais cela ne dérouta pas
David, qui se mit à lire la Bible à
haute voix. Peu à peu, tous ces hommes devinrent silencieux, et quand il
se mit à genoux pour prier tous se
découvrirent. C’était un spectacle étrange que celui de ces meurtriers écoutant avec attention et respect la prière
qu’un serviteur de Dieu du fond de
son cœur, offrait pour eux. Quand il
eut fini on le conduisit sur un lit fort
dur sur lequel notre homme goûta le
sommeil du juste, sans soucis et sans
crainte.
Le matin parut, David se leva, lut
encore sa Bible et pria. Ses hôtes refusèrent tout paiement et le remercièrent de l’intérêt qu’il prenait à leur
salut. Il les quitta enfin et reprit son
voyage, plein de foi et bénissant Dieu.
A sa prochaine halte il apprit que
le voyageur qu’ il avait rencontré la
veille et qui s’était moqué de lui et
de sa Bible, avait été assassiné sur la
route.
Le vieux David rentra chez lui sain
et sauf, et après bien des années il
aimait raconter à ses petits enfants ses
aventures parmi les brigants. Il ajoutait : » Ma Bible paralysa leurs bras,
amollit leur cœurs et leur fit ployer le
genou. Enfants, vous n’avez pas à
craindre les dangers de la vie, pourvu que vous croyiez à la Bible, à ses
promesses et à la protection de Dieu.»
(Vie nouvelle).
C lî n O J\ I (2IJ iJ
Rodoret. M. l’ex-ancien Elle Tron,
assesseur communal vient d’être victime
d’un accident, et laisse sa famille plongée dans le deuil le plus profond.
Praly. Dix pasteurs assistaient à la
pœdication des deux candidats, MM.
Grill et Messina, Mardi le 25 août
aiinsique un nombreux public. L’impression produite par ces deux frères
a été excellente.
Perrier-Maneille. C’est M. Antoine
Rostan, neveu de M. Philippe Rostan,
qui a lu du haut de la chaire, le di-
3
— 8 —
finanche 23 Août, les démissions du
; pasteur. Quoique on s’attendit à une
telle décision, à cause de la santé
lébranlée de notre frère, elle produisit
¡cependant une profonde émotion dans
île cœur d’un bon nombre de paroissieiis
*qui avaient eu pendant près de 24 ans,
Rostan comme conducteur et ami,
le candidat Jean Pons occupa la
gîChaire, le dimanche 30 août.
P Poniaret. Le vénéré Dr. Geymonat
remplaça dimanche dernier, le pasteur
Weitzecker.
ÍL St. Germain. Jeudi dernier, eut lieu
fia conférence pédagogique, dans l’Ecole
Vaudoise, avec l’intervention d’une 50.0
•'•'d’instituteurs et de quatre pasteurs, ou‘ tre M. le prof. O. Revel.
" M. le chev. J. J. Malan a été reconte'firmé par acclamation comme président,
ainsique ses deux collègues de la direction, MM. Joseph Long et D. Villelm.
Le dimanche, 23 août, nous eûmes
I le plaisir d’entendre au culte du matin
I et de l’après midi, M. F. Rostan de
Palerme.
La famille de notre collègue M.
Soulier vient d’être plongée dans le
deuil par le départ soudain de son uniB'que garçon âgé de 22 mois, ainsi que
gj la famille Griot de la Sagne qui a
perdu en quelques heures une jeune
fille de 11 ans, emportée par un tétanos. Nous exprimons aux parents affligés notre plus vive sympathie.
Praïuistiii. M. le pasteur D. Gay
est parti pour Aix-les-Bains et sera
absent pendant trois .dimanches. Nous
souhaitons à notre ami un bon repos
et une cure efficace.
llorà. M. D. Revel, ci-devant pasteur à Bergamo et désigné par le Comité pour occuper le poste de S. Pier
d’Arena, a occupé la chaire de Rorà,
remplaçant notre collègue M. J. D.
Ugon pendant un dimanche.
Milan. M. Howard Gay vient d’être
nommé pasteur à Bergame et dès le
mois de Septembre prochain, assumera
les fonctions de sa nouvelle charge.
Alexandra. (Argentine) M. Guigou
aurait quitté la colonie pour se diriger
du côté des Etats-Unis.
Valdese. M. Garro a quitté la Colonie pour accepter l’appel de l’Eglise
de Mc. Donald, Pa, en Pensylvanie.
C. A. Tron.
La Tour. On nous annonce un prochain concert du violoniste (aveugle)
^Antonio Ellena, que plusieurs de nos
électeurs se rappellent sans doute avoir
^entendu il y a une quinzaine d’années.
C’est à la Tour en effet que tout jeune il
donna son premier concert, en 1888, sauf
erreur. Son talent s’est mûri et perfectionné depuis lors et il a donne de
nombreux concerts non seulement dans
^de petits centres comme la lour, mais
dans plusieurs grandes v^yes. Aussi serons-nous heureux de l’entendre, d’autant plus qu’une partie du produit sera pour le Refuge Charles-Albert.
Le concert aura lieu samedi 12 cour,
'à Sainte-Marguerite. Mr. Ellena sera
accompagné au piano par Mlle. Vinay.
Mme. Revel-Charbonnet prendra part
i,à la soirée en exécutant quelques morceaux de chant. Nous donnerons le
programme la semaine prochaine.
Turin. Des malentendus ayant surgi
entre les deux pasteurs de la paroisse a
la suite d’articles publiés dans le Lien
et dans VEcho et des discussions auxquelles ils avaient donné lien, les deux
collègues ont cru devoir s’expliquer loyalement en présence de quelques amis.
Cet entretien, qui a eu lieu à La Tour
mercredi, s’est clos par l’ordre du jour
suivant, que nous publions très volontiers,
à la demande de nos deux amis, en nous
réjouissant cordialement avec eux de
l’heureux résultat de cotte explication
fraternelle :
«Aujourd’hui, deuxième jour du mois
de septembre mil neuf cent trois,
dans une salle de la Maison Vaudoise
à Torre Pellice, a eu lieu un entretien
de plusieurs heures, sur la demande
de MM. les pasteurs D. Peyrot et E.
Giampiccoli, en présence de MM. J. P.
Pons, Henri Tron et N. Tourn, touchant quelques divergences de vues à
propos du district auquel devrait se
rattacher la paroisse de Turin et les
questions qui se sont greffées là-dessus.
Après les explications fraternelles
données de part et d’autre sur les publications qui ont paru dans les journaux « le Lien » et « l’Echo des Vallées », et sur les délibérations de l’Assemblée paroissiale et du Consistoire
de l’Eglise de Turin, tout malentendu
ayant été éliminé, il résulte que tout
a été dit et fait des deux côtés dans
un esprit de droiture et d’entière bonne
foi, l’affection fraternelle et l’estime réciproque n’a}iant d’ailleurs jamais fait
défaut entre les deux collègues.
« Dans ces conditions et en égard surtout aux intérêts de l’œuvre qui leur
est confiée MM. D. Peyrot et E. Giampiccoli se déclarent prêts à continuer le
travail poursuivi jusqu’ici d’un commun
accord au sein de l’Eglise de Turin. »
(Signés) Dav. Peyrot
Ernesto Gtampiccoei
J. P. Pons
H. Tron
N. Tourn.
Nouvelles et faits divers
Italie. — Le Rev. Walker de la
mission baptiste de Florence a dû prendre un congé forcé pour cause de santé.
— L'Evangelista de Rome publie une
longue lettre du pasteur vau dois Banchetti adressée au prof. Luzzi, à propos
des louanges attribuées au dernier pape,
que l’on a conduit droit au ciel, et cela,
non pas de la part des catholiques qui
le font passer par le purgatoire, mais
de celle des protestants. M. Banchetti
a pleinement raison, mais nous croyons
qu’il se trompe quand il dit que seul
VEvangelista ne s’est pas courbé. Un
article public par VEeh,o, et dûment
signé, aurait certainement dû persuader
notre collègue que tous les Vaudois ne
rêvent pas la conciliation !
Suisse. — D’après le Témoignage nous
apprenons que l’évêque Miraglia a donné
quelques conférences aux italiens de
Neuchâtel. Quelques patrons et ouvriers
catholiques avaient engagé la population catholique italienne à s’abstenir
d’assister à la conférence do l’évêque
de Plaisance, par une affiche jaune apposée sur les murs à côté de celle qui
l’invitait à y assister. Cette excellente
réclame a valu à l’orateur un superbe
auditoire. Durant une heure et demie,
l’évêque, en soutane, a tenu son assemblée sous le charme de son éloquence,
tour à tour ironique et indignée, enjouée et sérieuse, lui démontrant la
fausseté du système romain et l’usurpation papale, faisant vibrer la cordc
patriotique et finissant par un magnifique appel à venir à Jésus-Christ, le
seul chef, le vrai pape de l’Eglise.
Un peu houleuse au début l’assemblée a été peu à peu gagnée par la
parole vraiment pressante du conférencier, dont l’œuvre si remarquable
d’émancipation spirituelle mérite à tous
ég'ards la sympathie du protestantisme.
Il nous sera permis d’ajouter que tout
en sympathisant avec l’évêque Miraglia,
nous voudrions le voir encore plus près
de l’évangile, sans soutane et sans le
titre de Monseigneur. — Pour faire une
œuvre de réforme il faut couper tout
ce qui n’est pas vrai.
Allèmaglie. — Un médecin allemand,
qui désire garder l’anonyme, a eu une
pensée aussi charitable que délicate,
frappé des conséquences désastreuses
que la maladie d’un pasteur ou d’un
membre de sa famille entraîne bien
souvent, il a offert un capital de 30.000
marcs dont les intérêts serviront à ac
\
corder annuellement trois secours de
250 à 350 marcs à des familles pastorales ‘ éprouvées par la maladie. La
fondation pourra s’accroitre par d’autres
dons qui permettraient d’en étendre les
bienfaits. Puisse cette in.stitution trouver beaucoup d’imitateurs en Allemagne
et ailleurs... même en Italie.
— La 16'"“ assemblée générale de
la ligue évangélique aura lieu du 28
Septembre au i Octobre dans la vieille
ville Souabe d’Ulra, à l’ombre de la
splendide cathédrale qui est le plus bel
édifice protestant de toute l’Allemagne
et au milieu de populations foncièrement attachées à la Réforme par leurs
traditions nationales.
Jamais ligue n’a été aussi nécessaire
à cause des infiltrations du catholicisme,
dans la théologie, dans la morale, dans
la vie pratique. Il règne en ce moment
en Allemagne, une sorte d’épidémie
d’admiration pour tout ce qui est romain. Le ton a été donné en haut lieu
et les écoles de Harnack et de Ritschl
hélas ! ne font qu’ accélérer la marche
en avant dans ce sens. Ne dirait-on
pas que l’Evangile a perdu de sa saveur ?
FVtUiCC. — Nous venons de perdre
une excellente bienfaitrice dans la personne de M.me Cottier qui s’intéressait
à toutes les œuvres de Dieu et qui,
après M. Appia, était le meilleur soutien de notre évangélisation dans la
ville de Paris. Les œuvres protestantes
souffriront énormément du départ de
cette sœur qui a accompli son œuvre.
— A Bourbonne les Bains, on a
inauguré le 17 Août dernier, un temple
protestant. Beaucoup de catholiques
avaient désiré assister à ce culte. Cette
fête laisse à tous ceux qui y ont assisté un excellent souvenir. Elle a été
bonne à tous égards et aura servi à
faire connaître et respecter le protestantisme évangélique.
— Au Havre on vient de constituer
un service de Bonnes Saniaritaines. CeS
sœurs chrétiennes seront chargées de
prêter leur assistance mensuelle avec
leur conseils spirituels aux ménagères,
qui demanderont leur aide, dans un
moment d’épreuve résultant du surmenage ou de la maladie. Que ce soit une
chambre à nettoyer ou des vêtements à
raccommoder, on fera son possible pour
répondre aux besoins des familles, mais
aucun secours en argent ne sera accordé.
Nos sœurs ne seront que des ouvrières
de bonne volonté, pour répandre des
principes d’hygiène, de propreté et
d’économie domestique et exercer une
influence religieuse.
Pourquoi ne se fonderait-il pas une
association de cette nature dans chacune de nos paroisses ?
Voilà ce que j’appelle de V activité
chrétienne et qui vaut toutes les associations du monde, pareeque pratique
et utile.
Angleterre. — L’Angleterre vient
de perdre un de ses grands hommes
dans la personne de Lord Salisbury.
Con.servateur en politique, il était un
g'rand soutien de l’Eglise iknglicane,
méconnaissant passablement ses frères
les dissidents. Nous regrettons, que
comme président du gouvernement, il
ait profité de sa position pour élire aux
plus hautes charges ecclésiastiques des
ritualistes externes. En cela il a fait
une œuvre de destruction pour la pays
qu’il prétendait aimer et donnait la
main à son antagoniste libéral Gladstone.
— Nos deux amies de l’Eglise Vaudoise, M.rs Lewis et M.rs Gibson viennent d’obtenir le titre honorifique de
docteurs en théologie, D, D., accordé
par l’Université de Heidelberg. Voilà
un titre bien donné, à des sœurs qui
sont une force du protestantisme.
Suisse. — L’Eglise nationale de Genève vient de perdre en la personne
de M. Ferrier un de ses pasteurs les
plus estimés. Obligé par sa santé de
donner sa démission, il prêchait encore
le 9 Août et c’est le 18 qu’il a été
rappelé à Dieu à l’âge de 72 ans. M.
Ferrier assistait à notre fête du bicentenaire comme délégué officiel de l’Eglise Nationale.
Etats-Unis. Encore un ami qui s’en
va: les journaux de New-York annoncent le départ de M. E. Dodge, le
philantropiste bien connu mais surtout
le chrétien sincère et dévoué. Président
da l’idliance Evangélique, vice-président de la Chambre de Commerce, cela
indique la place qu’il occupait dans le
monde religieux. Pour no’us c’est une
grande perte et les collecteurs ne verront plus cet homme à taille élancée,
bien décidé, mais toujours avec le sourire sur les lèvres, comme pour vous
dire : allons, courage.
C. A. Tron.
Cinq ans se sont écoulés depuis la
mort de Goerges Muller, et son œuvre
continue toujours d’après les même
principes et avec succès. I.es orphelins sont même plus nombreux. Leur
chiffre s’élevait, fin mai, à 1850. On
avait reçu pour eux, en cinq ans, la
somme de 3 millions 273,250 francs,
sans avoir rien demandé à personne.
Il y a six ans à peu près que le
public chrétien fut mis en émoi par la
découverte à Oxyrrhynchus.d’un papyrus grec contenant les Logia ou paroles de Jésus-Christ, quelques-unes contenues dans le Nouveau-Testamant,
d’autres pas. On vient, paraît-il, de
découvrir un autre papyrus au même
endroit. Le titre porte ; Paroles gne
Jésus, le Seigneur vivant, a prononcées",
chaque phrase, d’ailleurs, commence par
Jésus dit. Deux d'entre elles se trouvent
dans les Evangiles : Le royaume de Dieu
est an. dedans de vous, et Beaucoup de
ceit.c ipti sont les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers.
Une autre : Celui (jui errait ça et là régnera, et celui qui régnait se reposera,
4
est citée par Clément d’Alexandrie
comme tirée de l’Evangile selon les
Hébreux.
On a trouvé, en même temps, des
fragments nouveaux des classiques grecs
et un abrégé de Tite Live comprenant
les Livres 37 à 39 et 49 à 55.
L’astronome Faye, mort il y a peu
de temps, écrivait dans l’un de ses
meilleurs ouvrages:
«Il y a autre chose que les objets terrestres, autre chose que notre propre
corps, autre chose que ces astres splendides; il y a l’intelligence et la pensée.
Et comme notre intelligence ne s’est
pas faite elle-même, il doit exister une
intelligence supérieure d’où la nôtre
dérive. Dès lors, plus l’idée qu’on se
fera de cette intelligence sera grande,
plus elle approchera de la vérité. Nous
ne risquons pas de nous tromper en la
considérant comme l’auteur de toutes
choses... et finalement nous voilà tout
préparés à accepter la formule traditionnelle: Dieu le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre
« Quant à nier Dieu, c’est comme si
de ces hauteurs l’homme se laissait
choir lourdement sur le sol... Il est faux
que la science ait abouti d’elle même
à cette négation. Celle-ci se produit à
certaines époques de lutte contre les
institutions du passé. Que la lutte cesse, et bientôt les esprits reviennent
aux vérités éternelles. »
Revue Politique
On n’a pas oublié, je suppose, les accusations que le député Ferri a formulées,
il y a environ deux mois dans le journal
socialiste 1’ Aeanti contre les officiers de
notre Marine de Guerre. Sur la foi de
rapports particuliers et de communications
personnelles, M. Ferri a imputé à messieurs
les officiers on général et aux commandants en second en particulier, toutes
sortes de prévarications au préjudice de
l’Etat et des contribuables. Le ministre
de la Marine n’ayant pas jugé à propos,
et cela est fort regrettable, de défendre
publiquement et légalement ses administrés, trente-cinq de ces derniers ont intenté un procès à M. Ferri et au gérant
de V Aon,nü. Les débats ont lieu ces
jours-ci au tribunal de Rome, et M.
Ferri y est assisté par une vraie légion
de confrères politiques. Cela veut dire,
entre autres choses, que le procès ne
finira pas de si tôt et qu’on en entendra
de belles. Nous souhaitons vivement que
les accusations de M. Ferri puissent être
en grande partie démentie : c’est ce que
nous espérons pouvoir annoncer dans
le prochain numéro.
— Environ 60.000 h. prennent part
aux grandes manœuvres ■ de la Yénitie
avec l’intervention du Roi, du ministre
de la guerre et des attachés militaires
étrangers. Le concentrenient des troupes
s’était d’abord eiîectué sans le moindre
inconvénient et l’on commençait à se
féliciter des sages dispositions que les
autorités militaires avaient prises de ‘concert avec les compagnies de chemins de
fer; lorsque l’un des derniers bataillons
qui se dirigeait vers le camp des manœuvres a été victime d’une terrible rencontre de trains dans le voisinage de
Codroipo. Quelques officiers, une dizaine
de soldats y ont laissé la vie et un grand
nombre de blessés ont été recueillis sur
le lieu du désastre. Il semblerait que la
catastrophe dinve être attribuée au surmenage du personnel et à la négligence
de l’administration qui, pour des raisons
d’économie, aurait supprimé, pendant la
nuit, un certain nombre de gardes-voie.
Une enquête est ouverte pour apurer
les responsabilités.
Un conflit sanglant vient d’avoir lieu
à Ponte di Sarno (Castellamare di Stabia)
à propos d’une disposition du municipe
relative au dépôt de vidange. Les paysans
s’estimant lésés dans leurs droits et dans
leurs intérêts, ont provoqué une démonstration tumultueuse. Trois d’entre eux
ont été tués par la force publique que
la populace avait assaillie à coups de
pierre. Le chef de la garde municipale
et le brigadier des carabiniers sont blessés.
— Depuis le l.er septembre, le roi
Edouard VII est l’hôte de François Joseph
d’Autriche. Vienne, magnifiquement pavoisée pour la circonstance a fait au
royal visiteur un accueil des plus sympathiques et des plus chaleureux.... d’autant plus que cette grande capitale commençait à être jalouse de Rome, de
Paris, de Londres, de S.t Pétersbourg
qui ont reçu dernièrement ou vont recevoir prochainement tant d’augustes visites.
La presse des deux pays est unanime à
se réjouir de l’entrevue et constate naturellement que les rapports entre l'Autriche et l’Angleterre n’ont jamais été
meilleurs. C’ est du reste ce que LL.
MM. ont dit, en termes à peu près
analogues, dans les toasts échangés au
dîner de gala à la Hofburg. Les journalistes, qui savent tout affirment qu’ il
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8.30 12.16
8.39 12.24
8.49 12.34
9.1 12.44
9.6 12.49
9.13 12.66
9.31 13.16
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19.15
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Luserue S. J.u 7.49 11.29 18.18 19.16 21.69
la Tour 7.66 11.36 18.25 19.21 22.6
Le train festivo de la Tour à Turin n’a lieu
que les dimanches et fêtes, du 28 juin à tout
septembre ; ces mêmes jours, le train de 19,7 est
supprimé.
Tramway Pignerol-Pérouse.
(3)
' Foires
Pérouse (1) (2)
Pignerol^ 4.26.5.4 7.1B 9.10 10.50 1B.59 17.R0 18.44 21.20
S, Martin 4.4715.25 7.34 7..RI ll.il 14.2017,51 19.5 21.41
S. Germain 5.2 5.41 7.50 9.47 11.2614.36 18.6 19.20 21.56
Pérouse 5.37 6.15 8.24 10.21 12.1 15.10 18.40 19.54 ^2.20
Perrier 10.10 20.25
Fenestrelles 11.40 21.54
Fenesti elles
Perrier
Pérouse
S. Germain
S Martin
Pignevol
4.40
(1) 5.10 (2)
4.45 6.56 9.11 11.54 11
16.30
17- (3)
15.52 18.45 20
5.20 7.2<) 9.46 12.29 14.35 16.27 19.21 20.35
5.35 7.44 10.1 12.44 1 4.50 10.42 19.3(> 20.50
5.55 8.4 10.21 13.4 15.10 17.2 19.56 21.10
(1) Dei'uis le 15 septembre.
(2) Marchés et iétes.
(3) Fcs ivo depuis le 15 septembre.
Bert Louis
PIÎITBE El DÉC0BITIO1S
rue XX .Settembre N. 3
'rorvc Fc Ili ce
PRIX TRÈS MODÉRÉS
1
y aurait ou écliange de vues sur la question des Balkans.
— L’insurrection^ macédonienne progresse tous les jours, et cliaque jour
amène de nouvelles escarmouches entre
soldats turcs, auxquels s’adjoignent parfois de fanatiques paysans musulmans
et les insurgés. A Andrinople les Turcs
viennent de commettre de vraies atrocités. La Bulgarie a envoyé des troupes
à la frontière pour repous.sor les bandes
macédoniennes, au cas où elles feraient
raine de vouloir la franchir. D’autre part
cette même Bulgarie a pris toutes les
dispositions pour se mesurer avec son
éternelle ennemie, la Turquie, et soutient
plus ou moins ouvertement les insurgés
bulgaro-macédoniens, qui sentent que le
secours ne peut venir que de Sofia.
L’Europe qui, chose inouïe, semble unanime touchant les remèdes à appliquer
à une pareille situation, arrivera-t-elle
encore à temps pour éteindre cet incendie
qui menace d’envahir toute la péninsule,
la Grèce y comprise r
j. C.
©mTssgei »®fmi
Prof. Giovanni Luzzi : Le idee religiose di Gabriele Rossetti. F irenze,
Claudiana, 1903. (40 pag.)
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