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*'■ année
Juin 1867.
N.o ».
L’ÉCHO DES VALLEES
NOUVELLE SÉRIE)—
Que toutes les choses qui sont véritables..... occupent
vos pensées — { PhUippiens., IV. 8. )
SOMMAIRE - Le Synode de 1867.
vaudoises.
lin appel. — Correspondance. — Vallées
SYNODE YAUDOIS DE MAI 1867
Au moment où les églises nationales de France soupirent
après le rétablissement de leurs Synodes, l’Eglise Vaudoise,
plus heureuse, vient d’avoir le sien à La Tour en toute liberté.
— Attachons-nous à ce privilège son prix véritable ? en usonsnous avec sagesse, préoccupés exclusivement des intérêts
du règne de Dieu? — Chacun pourra répondre à ces questions
suivant ses impressions et ses vues particulières ; nous préférons , quant à nous, arriver sans retard aux travaux
mêmes du Synode, désireux d’en donner une idée à ceux
de nos lecteurs qui n’y ont point assisté.
Sans vouloir nous arrêter à des préambules qui se répètent
presqu’ identiquement d’année en année, il faut avoir dit
cependant que cette fois encore la session synodale s’est
ouverte par la consécration d’un candidat au saint ministère,
M’’ Charles Malan, élève de notre Ecole de théologie de Florence , et déjà depuis quelques mois employé comme évangéliste à Pise. — Il n’est peut-être pas non plus absolument
sans intérêt de noter que sur les 84 personnes qui auraient
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eu droit de siéger au Synode vaudois de 1867, 6 figuraient
comme membres laïques de la Table ou de quelque Commission, 321 comme représentants élus, et laïques aussi, de
nos seize églises, 20 en leur qualité de pasteurs émérites
ou en activité de service dans les paroisses ; les évangélistes
et les professeurs ayant reçu l’imposition des mains, auraient
pu s’y trouver les premiers au nombre de 16, les derniers
au nombre de 10 , si tous avaient pu venir. Malgré une dixaine
d’absences, dont la moitié d’évangélistes retenus à leur poste,
le Synode, envisagé au point de vue de sa composition, offrait
une physionomie des plus intéressantes. — N’avions-nous
pas là, mêlés avec les représentants de nos antiques églises
des Vallées, ceux des jeunes congrégations évangéliques
d’Italie ? Ne voyait-on pas assis côte à côte l’évangéliste du
val d’Aoste et celui de Naples ? — celui de Nice avec ceux
de File d’Elbe et de Guastalla , ceux de Lombardie avec ceux
de Toscane , de Gênes et du Piémont? — Que d’autres s’effraient h leur aise, de cette espèce ù'inmsion, comme ils
disent ; nous croyons, quant à nous, pouvoir nous en réjouir
sans réserve , heureux de penser que le jour n’est point trop
éloigné auquel notre église verra revenir des Synodes tels
que celui du Taux au Val Cluson qui réunit cent quarante
Barbes , venus, nous dit Gilles, « de tous les quartiers d’Europe où se trouvaient des églises vaudoises ».
A peine constituée sous la présidence de M*" le professeur et
pasteur Geymonat, l’Assemblée eut à s’occuper avant tout
de la gestion des diverses Administrations nommées par le
Synode précédent. Pour les unes comme pour les autres il
n’y eut après long et mûr examen que des votes de pleine
approbation et de remercîments, que nous croyons parfaitement
mérités. — Deux reproches, il est vrai, furent faits à la Table,
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l’un au sujet des collectes ordonnées par le vSynode et oubliées
par un certain nombre de paroisses : l’autre , i)ortant sur
un contrat où la confusion des deux pouvoirs est au comble. Mais le premier s’étant évidemment trompé d’adresse,
fut renvoyé à qui de droit ; et le second ne peut mampier
d’ètrc recueilli avec un jaloux empressement par un certain
consistoire qui paraît s’étre éclipsé quand lui seul aurait dù
se montrer (V. Rapport de la Table p. 11 ). — Sur tous les
autres points, tels que Pasteurs, Bienfaisance, Bâtisses, Instruction, Comptabilité, Etat religieux des Eglises, la gestion de
la Table ne rencontra généralement que de l’approbation dans
l’Assemblée, sans excepter Tendroit où son Rapport alTirmc
que, « l’esprit de Dieu dans le courant de cette année , n’a pas
» soufflé sur nous de telle sorte qu’on ait pu en entendre
» le son ».
La Commission d’évangélisation , dont le Rapport est si plein
d’intérêt, était sur le point de voir à son tour sa gestion
approuvée par le Synode aussi abondamment qu’elle venait
de l’être par la Commission d’examen , — lorsqu’un orateur,
entraîné, croyons-nous, au delà de sa pensée par une ou deux
comparaisons malheureuses, crut avoir découvert, dans le
rôle qu’il assignait assez gratuitement à chacun des membres,
des vices que le Synode n’avait su voir ni dans l’ensemble , ni
dans les details de leur administration. Jusque-là cependant
la remontrance allait tout au plus à l’adresse de la Commis.sion,
sans atteindre directement ni les évangélistes ni l’œuvre à
laquelle ils sont employés ; leur tour ne devait arriver qu’en
son temps.
Un membre de l’Assemblée demanda si nous avons à Nice
un évangéliste vaudois, oui ou non. Il lui fut répondu que
l’œuvre d’évangélisation, que nous poursuivons dans cette
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— 8i —
ville dès avant l’annexion politique , ayant donné naissance à
une église indépendante, la Commission, pas plus que les
Synodes précédents , n’avait vu d’obstacle à ce que notre
évangéliste, tout en acceptant d’être le pasteur de son ancienne
congrégation , continuât, comme par le passé , sa tâche missionnaire au nom de l’Eglise vaudoise. — On pourrait citer
d’autres cas tout semblables. — Cette explication, satisfaisante
pour la grande majorité de l’Assemblée , n’eut pas le bonheur
de l’être également pour tout le monde. Le blé d’ailleurs était
misa la trémie , et quelque chose devait sortir. — Au dire d’un
autre membre du Synode il y avait dans ces sortes de positions
de graves dangers pour l’avenir de notre église. Savoir quels,
c’est un point qui n’a guère été éclairci. Heureusement un
orateur, qui possède à un haut degré le don précieux d’être
clair , vint déchirer le nuage en disant franchement le fond
de sa pensée et en jetant sur cette discussion un peu mystérieuse toute la lumière désirable. — Le préopinant ayant
exprimé entre autres regrets celui de voir certains membres
du Synode venir chaque année voter des règlements auxquels
ils échappent eux-mêmes , l’orateur en prit occasion de
déclarer sans détour que le seul remède à ce genre d’inconvénients, c’était de trancher enfin les cordages qui nous retiennent liés aux évangélistes et à l’évangélisation. Laissés à
nous-mêmes, ajoutait-on , nous pouri ions nous réunir au fond
de nos Vallées dans quelque Chanforans, où nous traiterions
paisiblement et en famille des intérêts qu’il n’appartient qu’à
nous de gouverner ; que les évangélistes au contraire continuent d’avoir leur place au Synode, et ils finiront par nous
envahir et nous dicter la loi, pour nous mener où nous ne
voudrions pas les suivre. — Séparons l’évangélisation : cela
ne nous empêchera pas de l’aimer, si le cœur nous en dit, et
tout n’en marchera que plus sûrement-
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On pense bien que les réponses ne manquèrent pas. Les
évangélistes en particulier se montrèrent médiocrement satisfaits de raccucil qu’ils rencontraient comme tels auprès d’une
fraction du Synode. — Ils avaient fait des sacrifices pour .se
réunir à leurs frèi'cs des Vallées, persuadés qu’ils seraient
revenus tout rafraîchis et joyeux à leur tache difficile , et
en retour on les recevait comme des étrangers, pour ne
point dire encore des intrus ! Certes dirons-nous avec eux ,
si on veut se défaire des évangélistes, le secret est tout
trouvé : encore une ou deux de ces effusions dont ils ont été les
objets, et l’on peut compter qu’avant de revenir de si loin ,
ils y penseront à deux fois. — Il est sans doute des personnes
que cette perspective ne tracasserait pas excessivement ; mais
tous ne sont pas doués de la même dose de résignation, et
nous croyons pouvoir dire à nos évangélistes, qu’ils soient
vaudois de naissance ou qu’ils le soient seulement par leur
œuvre et leur foi, qu’ils ont eu au Synode et hors du Synode
un grand nombre d’amis qui ont été heureux de les voir et
de les entendre. Leur œuvre c’est l’œuvre de notre église,
et si elle ne l’est pas encore à un degré suffisant, il faut qu’elle
le devienne. C’est à obtenir un tel résultat que doivent s’employer tous ceux qui ont à cœur l’évangélisation de l’Italie,
et par elle le réveil de nos églises. — Voilà selon toute apparence quelle était la pensée du Synode, lorsque dans sa grande
majorité il s’associait si ouvertement aux paroles pleines de
vérité par lesquelles terminait sa réponse un de nos évangélistes: on a parlé, disait-il, d’invasion, que sais-je, d’envahissement : l’expression sera un peu forte, si l’on veut ; mais
il est parfaitement vrai, que notre œuvre d’évangélisation ne
s’achemine point mal, Dieu soit loué, et que s’il y a des
craintes de ce côté, elles ne sont pas entièrement imaginaires.
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R6
— Déjà dans ce Synode le nombre des évangélistes ne s’élè\ e
pas à moins d’une dixaine ; une autre fois ce sera quelque
chose de plus; — l’on voit d’ici le flot monter, monter au point
qu’il n’y a aucune impossibilité à ce qu’un beau jour ils nous
arrivent assez nombreux et unis pour faire pencher la balance
d’un côté plutôt que d’un autre. Si donc ce doit être là un
juallieur pour notre Eglise , il va sans dire qu’on a raison de
se prémunir à temps contre le danger... —Mais, sérieusement,
sont-ils nombreux dans ce Synode ceux qui nourrissent au
fond de leur cœur de telles craintes? — Notre souhait, notre
prière, n’est-elle pas de voir au contraire les évangélistes se
multiplier jusqu’à dépasser de beaucoup ce qu’il y a de
pasteurs actuellement dans nos paroisses ? Employons donc
mieux notre temps et nos forces : travaillons de telle sorte
que nous, évangélistes, nous ayons à vous raconter ici les
bonnes choses que Dieu aura faites par notre prédication, et
que vous, pasteurs et représentants de nos églises, vous puissiez nous fortifier de votre affection et nous émouvoir à jalousie
par des preuves palpables , irréfragables de l’avancement du
règne de Dieu au sein de nos chères Vallées. Alors, soyons-en
certains, nous n’aurons plus à parler dans cette enceinte ni
d’envahisseurs ni d’envahis.
Ce langage exprimait si bien la pensée du Synode , que non
content de sanctionner la ligne de conduite tenue par sa Commission, il voulut, par un vote exprès, témoigner aux évangélistes le haut intérêt que les chrétiens des Vallées leur portent
à eux et à leur œuvre. —Nous pourrions ajouter, si l’espace
nous le permettait, que l’évangélisation n’a pas rencontré
moins de sympathie en dehors des séances officielles du
Synode. Le mercredi soir ce fut de Guastalla et de Pietra
Marazzi (Alexandrie) qu’on nous entretint, moitié en langue
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italienne, moitié en langue française, et l’attention fut parfaite. Le lendemain au soir, dans le temple, on entendit
successivement l’évangéliste d’Aoste , celui de Turin, celui
de Gènes, celui de Brescia et celui de Naples. Dix heures
avaient frappé qu’un auditoire sympathique écoutait encore.
Le dimanche suivant, même intérêt pour les nouvelles qui
nous furent données de la station de Corne et de Val d’Intelvi.
— Une seule chose avons-nous regrettée ; c’est que toutes
nos paroisses n’aient pas eu le privilège d’entendre les choses
qui nous ont été dites à nous ; un jour peut-être le partage
sera-t-il moins inégal, et verrons-nous les églises prendre
leurs mesures pour se mettre un peu mieux au courant
d’une œuvre qui s’accomplit en leur nom.
Nous ne voulons point finir cette revue sans dire au moins
un mot de la matinée du jeudi 28 mai. - - Bien que nous
n’ayons eu cette année que trois ou quatre amis venus du
dehors pour représenter les églises de même foi que nous ,
l’heure qu’ils voulurent bien nous accorder , n’en fut pas
moins pour le Synode et le public un vrai rafraîchissement.
— Tandis que M" Dumont rappelait à notre mémoire l’excellent
Louis Bridel qui nous parlait avec tant de sagesse il y a un
an, M’'LowTie de Boston, se souvenant d’avoir été missionnaire
à Mossoul (non loin de l’antique Ninive) et parmi les Nestoriens
nous parla de la grande œuvre des missions ainsi que de la
congrégation dont il est actuellement le pasteur. Heureuses
les églises qui peuvent, comme la sienne, avec une centaine
de membres vraiment dignes de ce nom, fournir annuellement
la somme de douze mille francs, dont la moitié pour les
œuvres religieuses du dehors ! — Ce fut ensuite le tour des
Rév'*® D” Stewart et Robertson , le premier à nous bien connu
depuis longtemps, le second représentant de l’Eglise près-
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bytérienne établie de cette Ecosse qui nous seconde si puissamment dans tous nos efforts. — Quand on réfléchit à la
part que prennent leurs églises à notre œuvre d’évangélisation,
sans parler même de ce qu’elles font pour nos Vallées , on
comprend l’effet que pouvaient produire sur eux les paroles
prononcées en plein Synode sur cette œuvre et ceux qui en
sont les instruments. — Auront-ils été ramenés de leur pénible
impression par les explications que leur donnèrent ensuite
quelques membres de l’Assemblée? —Nous l’ignorons. —Ce
qui est certain à nos yeux, ce qui ressort de tout ce que nous
avons vu et entendu au dernier Synode, c’est la nécessité
pour ceux qui ont à cœur l’avancement du règne de Dieu dans
nos églises, de s’y employer autrement qu’en laissant faire
les autres. — La charrue à laquelle ils ont mis la main, n’est
pas de celles qui vont toutes seules, et ce n’est pas en l’accompagnant de leurs vœux qu’ils la verront se mouvoir.
Nous avons reçu de Lyon , et nous l’insérons avec le plus grand
plaisir , la pièce suivante :
Appel à la réoonoiliation
Fait par quelques Vaudois de Lyon à leurs chers Frères
en Jésus-Christ de l'Eglise de S.* Jean.
Chers Frères.
Quand la division s’est glissée dans notre chère Eglise de S. Jean ,
quelques Vaudois de Lyon en ont ressenti un sincère et bien profonde
douleur ; ils auraient bien désiré vous adresser des paroles de paix,
mais le sentiment de leur faiblesse, et la crainte que le moment opportun ne fût pas encore venu , les en a empêchés. Toutefois ils n’ont
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cessé de penser à vous, chers frères, et ils ont continuellement demandé à Dieu dans leurs prières de faire pénétrer dans vos cœurs
son esprit d’amour et de paix.
Aujourd’hui , cependant, vos frères de Lyon n’ont pu résister au
désir de mettre sous vos yeux, et d’offrir à votre méditation la lettre
suivante , qui par la double autorité de celui qui l'a écrite , et par le
but qu’elle a atteint, ne peut, nous l’espérons , qu’exercer une heureuse influence sur vos cœurs. Nous avons parlé de la double autorité
de celui qui a écrit la lettre sus indiquée ; en effet, qui ne connaît
en Italie le vénérable Monsieur Desanctis , l’infatigable défenseur de
la vérité ? Les épreuves par lesquelles il a passé . les circonstances
dans lesquelles il s’est trouvé , ne lui donnent-elles pas une certaine
autorité de parler à ses frères ? Et puisque lui-même a passé par les
mêmes circonstances dans lesquelles vous vous trouvez maintenant, il
est évident qu'il peut parler sur ce sujet, en toute connaissance de
cause; mais ce qui donne la plus grande autorité à sa lettre, c'est
que vous remarquerez , comme nous , que pour donner des conseils
à ses frères , il ne se base pas sur des précédents , ni sur le jugement des hommes , mais il se base uniquement sur la Parole de Dieu.
Nous n’entrerons pas dans les détails de celte magnifique lettre que
nous avons le plaisir de vous adresser avec ces quelques lignes ; mais
nous vous la livrons telle qu’elle a été reproduite par l’^co délia Verità
du 11 Mai 1867: car nous craignons qu’un commentaire, quel qu’il
soit, sur une lettre de cette importance, en altère le sens et en diminue
l’esprit ; mais nous vous en recommandons la lecture avec une sérieuse attention , avec le souvenir de ces pressantes paroles : Si aujourd’hui vous entendez ma voix n’endurcissez pas vos cœurs. Puisse-t-elle
produire au milieu de vous le même bien qu’elle a produit à l’Eglise
de Livourne ; dans l’Eglise de Livourne elle a , avec le secours de
Dieu , prévenu la division qui commençait à se faire jour dans son
sein : puisse-t-elle parmi vous avec le même secours ramener cette
union tant désirée.
Quant à nous, chers frères , nous ne cesserons d’implorer sur vous
et sur notre chère Eglise Vaudoise, la bénédiction et la miséricorde
de Dieu.
Lyon , le 20 Mai 1867.
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Letti'o de INJonsieur* L<. Desaixotls
A L’EGLISE DE LIVOURNE Ç).
Florence , 29 Avril 1867.
Chers Frères en J. C. qui composez l’Eglise de Livourne!
Hier au soir, après la réunion, j’ai reçu par quelqu’un d’entre vous
une nouvelle qui lu’a vraiment affligé : il m’a été dit qu’il se médite
parmi vous une division. Moi qui étais tellement édifié sur l’Eglise
de Livourne , qui me réjouissais et remerciais Dieu pour l’unité
et la concorde que je voyais en elle , me serais-je donc trompé , et
devrais-je me désabuser ? J’espère que Dieu ne le permettra pas.
Cependant je sens le besoin de vous dire sincèrement ma pensée,
et j’espère que vous voudrez bien écouter les conseils d’un homme
auquel vous avez donné d’aussi nombreuses marques d’amitié ; d’un
homme qui a quelqu’expérience dans ces choses ; d’un homme qui ,
sans aucune passion , sans aucun intérêt, vous aime sincèrement. Et
je me crois d'autant plus le devoir de vous donner de tels conseils,
que moi-même j’ai passé par les mêmes circonstances. Moi aussi, vous
le savez , entraîné par de mauvaises suggestions , je me séparai de
l’Eglise Vaudoise , et je le confesse devant Dieu , dans cette séparation
il me semblait en toute conscience accomplir un devoir, et je suis
demeuré plusieurs années dans cette conviction ; mais ensuite j’ai dû
reconnaître que la seule séparation légitime, c’est celle qui se fait quand
l’Eglise à laquelle on appartient ne retient pas les doctrines essen tielles du Christianisme: toute séparation faite pour des doctrines secondaires , pour des points de discipline ou de formes ecclésiastiques ,
ou par faute des hommes qui conduisent une Eglise, sont de véritables schismes , qui d’erreur en erreur vous conduisent à la ruine. Et
moi qui vous parle , j’étais déjà sur le bord , prêt à tomber dans toutes les erreurs du Plymouthisme, si Dieu ne m’avait délivré comme
par miracle. Alors ma conscience mieux éclairée, m’a obligé à retourner à cette Eglise que j’avais laissée. Si je n’avais dès le commencement prêté l’oreille à Satan , qui se manifestait à moi comme un ange
de lumière ; si j’avais mieux consulté avec un cœur non passionné la
Parole de Dieu ; si je m’étais moins arrêté à considérer la conduite
des hommes ; si j’avais écouté les vieux Chrétiens , je n’aurais point
abandonné cette Eglise dans laquelle j’ai dû ensuite retourner , quand
j’eus mieux considéré les choses. Je me crois donc obligé, chers frères , de vous avertir, laissant A votre conscience la responsabilité de
suivre , oui ou non . mes conseils.
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\e croyez pas , ô frères, qu’une division dans une Eglise soit peu
de chose ; c’est une chose très-grave; l’Eglise n’est point une société
humaine de laquelle nous pouvons nous séparer quand nous voulons;
la société humaine consiste dans l’union de plusieurs individus en une
chose ; l’Eglise consiste dans l’union de tous les membres sous un seul
chef, Jésus Christ ; l’Eglise forme une société céleste et terrestre ; une
société qui forme un corps , la tête duquel est dans le ciel à la droite
de Dieu le l'ère. Nous ne pouvons nous séparer des frères avec lesquels nous sommes unis , que dans le cas où ils se sépareraient euxmémes de Christ; ce qui arrive quand une Eglise s’éloigne des doctrines de Christ , et qu’elle n’a point la vie de Christ
Je sais bien que Satan vous dit, comme il me disait autrefois, que
vous n’entendez pas vous séparer de l’Eglise , et encore moins de
Christ ; qu’au contraire vous vous séparez , pour vous unir davantage
à Christ, pour faire partie de la pure Eglise de Christ ; que vous ne
reniez point les doctrines que vous avez reçues , que vous ne voulez
pas faire un schisme , mais que vous vous séparez pour vivre avec
une plus gr,inile liberté chrétienne , laquelle est enchaînée par les
hommes, et pour vivre dans une assemblée qui marche littéralement
et simplement dans la Parole de Dieu. Je sais toutes ces choses et je
crois que vous les croyez sincèrement, comme moi-môme je les ai
crues autrefois; j’ai même cru qu’il^était un devoir de conscience de
me séparer, et je me séparai.
Si Satan se présentait tel qu’il est, il ne parviendrait jamais à séduire
un Chrétien : mais il se couvre du manteau de la religion et de la
piété , il se fait Jésuite , et il séduit. Maintenant écoutez , 'ô frères ,
un homme qui vous parle par expérience ; un homme qui est déjà
passé par ces mêmes tentations. Considérez en premier lieu que l’unité est non seulement le désir de Jésus-Christ, mais le signe auquel
on reconnaît les Chrétiens ; sans l’unitô le monde ne croit point {Jean
XVII. 21, 23 ) V'otre Eglise de Livourne a prospéré plus que toutes les
autres Eglises d’Italie à cause de son unité; si elle se divise, soyezen certains , elle se détruit ; et ceux qui provoquent la division , seront responsables devant Dieu des conséquences. Les divisions dans
une Eglise sont l’œuvre de la chair et non de l’Esprit ( 1 Cor. III. 3.
Gai V. 20 ). Considérez en second lieu , la nullité de ces motifs , qui
vous paraissent bons dans ce moment. Vous ne voulez point vous séparer de Christ, dites-vous; mais en réalité vous vous séparez. L’union
avec Christ est cimentée par la Charité; quand vous ôtez le ciment,
vous vous faites illusion si vous dites que vous ne vous séparez point.
Vous dites que vous vous séparez pour vous unir davantage à Christ,
pour faire une Eglise plus pure, et plus conforme à sa Parole ; mais
ne voyez-vous point que cela est une illusion diabolique ? Qui vous
a donné mission de purifier l’Eglise? Comment pouvez-vous croire
qu’il puisse se trouver sur la terre une Eglise irrépréhensible ? Elle
le sera quand elle sera unie à son Epoux céleste , mais tant que nous
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sommes sur la terre , nous avons tous nos infirmités : cherchons à
nous purifier nous-mêmes , et l'Eglise sera pure : soyons saints et
l’Eglise sera sainte.
Vous ne voulez point changer de doctrine : et je suis convaincu que
vous le dites sincèrement, parceque moi-même je le disais sincèrement; mais la division porte, nécessairement et toujours, le changement. Regardez tous les frères italiens qui se sont séparés , comme
ils sont tombés dans le Plymouthisme, dans ce Plymouthisme que vous
abhorrez tant; si vous vous séparez , je vous prédis , par expérience,
que vous l’embrasserez tous , et d’ici à un an vous serez Plymouthistes.
Vous me direz que parmi les protestants il y a tant de divisions,
tant de dénominations, et l’union en Christ n’est point brisée pour
cela. Mes frères ! Je vous le dirai franchement : ces divisions ne sont
pas ce qui vaut le mieux dans l’Eglise Evangélique : elles sont une
preuve que l’Eglise est composée d’hommes imparfaits. Quand l’Eglise
sera gouvernée par Christ, il n’y aura qu’un seul troupeau et un seul
Berger, Jésus-Christ le souverain Pasteur et Evêque de nos âmes. Toute
division est un signe d’imperfection.
Quand l’on appartient à une Eglise qui a la pure doctrine de l’Evangile , l’on ne doit point en sortir pour des choses de peu d’importance. Qui nous a établi juge de nos Conducteui’s ? Que nous dit la
Parole de Dieu ? Obéissez à vos conducteurs spirituels et soyez-leur soumis,
car ils veillent pour vos 'âmes comme devant en rendre compte, afm que
ce qu’ils font, ils le fassent avec joie et non en gémissant, car cela ne vous
serait point avantageux fHeb. XIII. J. Pourquoi sommes-nous si prompts
à juger les autres, au lieu de chercher à nous juger nous-mêmes?
Je ne veux pas dire pour cela que vous deviez être indifl’èrents
aux affaires de l’Eglise, et laisser marcher chaque chose comme elle
veut ; le Chrétien doit avoir une vie individuelle par laquelle il doit
progresser dans la sanctification personnelle ; mais il doit aussi avoir
une vie collective, une vie d’Eglise. Mais pour cela il ne faut pas que
parceque quelque chose ne marchera pas selon notre manière de voir,
nous ayons recours à l’extrême et violent remède de la séparation.
Si, chaque fois qu’un membre est souffrant, nous devions le couper,
le corps finirait bien vite. Grâce à Dieu , nous appartenons à une
Eglise régulièrement organisée , où aucun conducteur ne peut faire â
sa tête : notre Eglise a un pouvoir exécutif, une commission pour
surveiller l’Evangélisation , un Synode ; pourquoi donc ne pas faire
les démarches opportunes , avant d’avoir recours â l’extrême remède
de la séparation ? Croyez-vous qu’une séparation faite sans avoir premièrement essayé tous les moyens légitimes soit justifiable devant
Dieu , devant les hommes , et devant votre conscience ? Je tiens pour
certain que si vous avez deë griefs à exposer , et que vous les exposiez â la Commission d’Evangêlisation , elle viendra parmi vous, vous
écoutera, et vous rendra'justice. Pourquoi donc ne pas essayer au
moins cette voie ?
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Mes chers frères ! Considérez ces quelques paroles qui me sont sor^
lies du cœur ; croyez un homme qui vous aime , qui n’a , dans tout
ceci , d’autre intérêt que votre bien ; qui est passé par la même expérience que vous voulez tenter en ce moment; mais avant tout ne
faites rien précipitamment; priez . et examinez les choses au flambeau
de la Parole de Dieu , et non avec passion. Rappelez-vous qu’une
division porterait la ruine dans la très-florissante Eglise de Livourne,
qui a été jusqu’à présent la plus belle d’Italie.
Que le Dieu de pai.x soit dans vos esprits et dans vos cœurs!
L. DES.iNCTIS
(*) Traduite de Titalieii dans le but d en faciliter la lecture dans la paroisse de
Saint Jean.
CORRESPONDANCE
{Suite. — V. le numéro précédent)
Quelques mots maintenant sur la seconde question à laquelle j’ai cidevant fait allusion, celle du Collège, dont la réorganisation forme le
sujet d’une lettre très-intéressante qui vous a été adressée par M.'' J. R.
Que cette lettre sorte de la plume d’un homme qui depuis de longue.s
années fait de la question qu’il y traite l’objet de ses préoccupations
les plus assidues, c'est ce qui en ressort à la toute première lecture.
Que la solution soit celle qu’il juge la meilleure, c’est ce dont sa proverbiale loyauté ne permettra à personne de douter — L’est-elle effectivement.'*— Je n’ose, en face de sa vieille expérience, dire résolument non , mais j’aurais tout autant de difficultés et peut être plus
encore à dire résolument oui. En particulier j’ai mes doutes sur la
possibilité affirmée par M.''J. R. de donner à la section de Rhétorique
des élèves suffisamment préparés et ne prêtant plus le flanc à l’accusation actuelle de « n’être pas ferrés sur la grammaire », avec une
seule année consacrée à l’étude des langues mortes. Supposez ces élèves
aussi intelligents que vous le voudrez , aussi bien préparés qu’il sera
possible de l’imaginer par l’étude des langues vivantes à celle des langues mortes ( si tant est que l’étude des langues mortes ne soit pas
plutôt celle qui vous donne la vraie clef des langues vivantes ), il me
paraît difficile, j’ajouterai qu’il me paraît impossible, que vous puissiez par un si court chemin aboutir au point éminent que vous avez
en vue. Mais quoiqu’il en soit de cette question , sur laquelle la discussion est ouverte , ce n’est pas de cela surtout que je voulais vous
entretenir.
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Ce (]ui à l’eniiroit de notre Collège m’a depuis longtemps préoccupé
et me préoccupe encore , le voici sans ambages ni préambules. Notre
Collège manque de bien des choses ; son organisation en particulier
est susceptible de bien des réformes dans le double but d’y fortifier
les études , sans toutefois le faire dévier du but qui a présidé à sa
fondation , de le rendre un établissement utile à un plus grand nombre
de personnes.
Mais il est une chose dont il manque par dessus tout, et dont le
manque , aussi longtemps qu’il se fera sentir, rendra toute réorganisation absolument impuissante. C’est l’absence de direction et de surveillance. Oui, direction et surveillance! Direction aussi bien quant
aux détails que quant à l’ensemble; surveillance par rapport aux élèves ,
surveillance aussi ( laissez-moi vous le dire , cher Rédacteur , quoique
je sente que je mets le pied sur un terrain brûlant) par rapport aux
professeurs , à la régularité et à l’exactitude avec lesquelles ils s’acquittent de leur tâche, voilà parmi les lacunes de notre Collège une
des plus graves et dont, dans la pratique, les effets se font le plus
douloureusement sentir.
Je n’ignore pas, car moins qu’un autre je puis l’ignorer, que notre
collège a, de par le Synode, un Inspecteur, auquel incombe précisément
tout ce que je viens de dire. Mais ce que je n’ignore pas non plus,
ce que personne n’ignore, ce dont vous même, cher Rédacteur, vous
êtes convaincu autant que moi, c’est que, pour que cette direction
et cette surveillance soient autre chose qu’un leurre, il faut qu'ellles
soient exercées par d’autres que par un pasteur domicilié à Turin ,
ou un modérateur domicilié au Pomaret et qui, soit l’un soit l’autre,
avec toute la bonne volonté du monde , ne pourront faire que tout
au plus une apparition par mois dans l’établissement qu’ils sont censés
diriger et surveiller. Si l’on veut une direction et une surveillance
desquelles on puisse attendre les heureux résultats auxquels elles sont
destinées, il faut pour cette charge un homme spécial, quitte si l’on
trouve que cette tâche n’est pas suffisante à occuper tout son^ temps
— à le charger (comme cela se pratique dans bien des collèges, et
comme cela serait, pour des raisons trop longues à énumérer, de
toute nécessité chez nous ) de remplacer les professeurs dans leurs
classes respectives quand une infirmité survenue ou d’autres causes
majeures mettent tel d’entr’eux dans l’impossibilité de donner luimême ses leçons.
Sans ce trait d’union entre les diverses classes dont se compose
notre collège, qui les relie les unes aux autres de manière à en former
un tout, sans ce représentant de la règle dont la fonction principale
serait de la faire observer à tout le monde ; sans cet homme autorisé
et capable dont la présence dans les classes tous les jours, à toute
heure , en même temps qu’elle garantirait que l’enseignement y est
régulièrement et convenablement donné, imprimerait à tout l’ensemble des études cette unité, cette progression régulière et continue
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qui est une des conditions indispensables de leur réussite , ce que
nous aurons pour bien longtemps encore , ce ne sera pas un collège,
mais une aggregation d’écoles plus ou moins bien juxtaposées les
unes aux autres, où l’absence entre ceux qui les dirigent d’un point
de départ commun et de moyens sagement concertés , et loyalement
mis en auvre , en vue de l’atteindre, se fera sentir à chaque pas et
pour toutes choses; où toutes les méthodes, même les plus disparates,
auront leurs représentants également autorisés ; où ce que l’elève
aura appris sous un professeur il faudra qu’il s’éiforce de le désapprendre sous un autre ; où les cahotements , les incertitudes , les
tiraillements en sens contraire seront à l’ordre du jour pendant toute
la durée des études ; où la discipline devra se réputer â la merci des
élèves et de leur naturel plus ou moins remuant ou plus ou moins
maniable; et où, même pour les sujets assez robustes pour résister à
l’influence d’un pareil régime, le développement intellectuel et jusqu’à
un certain point moral qui résultera forcément d’un tel état de choses
sera toujours infiniment inférieur ( quoiqu’il ait coûté davantage à
acquérir) à ce qu’il eût été dans des conditions autres que celles qui
viennent d’être rappelées.
Voilà donc, cher ami et frère, un des besoins, selon moi, les plus
urgents , de notre collège et dont il faudra que l’on tienne compte ,
avant tout autre , dans la réorganisation proposée par M“’ J. R., si
jamais elle était entreprise.
De plus compétents que moi surgiront, il faut l’espérer, avec d’autres
suggestions sur cet important sujet et sur d'autres encore , et n’esl-ce
pas, mon cher ami, que si tout ce qui sera dit , l’est dans un esprit
à la fois de franchise et de fraternité chrétienne votre , journal y
gagnera beaucoup, et, plus que votre journal, le vrai progrès toujours
si lent à se réaliser partout, mais qui , dans notre petit cercle en
partimtlier , est loin de marcher avec des ailes.
Croyez-moi, cher ami et frère ,
Turin , le 13 mai 1867.
Votre sincèrement dévoué et affectionné en J. C.
J. P. Meille Pasl.’’
VALLEES VAÜDOISES.
Orphelinat. Ainsi que l’annonçait au Synode le Rapport de la
Table, M'*® Marie Sircoulon , depuis trois ans directrice de notre
Orphelinat de jeunes filles , a dû nous quitter pour s’en retourner
à l’établissement de S* Loup (canton de Vaud). — Ceux qui savent
dans quelle condition elle avait à son arrivée trouvé notre Asile , et
l’état prospère où elle le laisse en s’en allant, regretteront comme
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nous de la voir enlevée à une œuvre qui semblait préparée pour elle,
et pour laquelle aussi Dieu l’avait si bien qualifiée. — D’un autre
côté nous ne sommes point seuls non plus à l’accompagner de la
plus vive reconnaissance pour tout ce qu’elle a dépensé de forces et
de dévoùment en faveur de nos orphelines.
C'onsëerailoii au S» Ministère. Le 20 mai, à 10 heures du
matin , a eu lieu dans le temple de St Germain la consécration au
saint ministère de le candidat L. Mouastier, élève de l’Ecole de
théologiedel’Oratoire (Genève).Douzepasteurs et ministres ont pris part à
la cérémonie qui avait attiré, comme de coutume, une affluence considérable. P. Monastier . pasteur de Germain . qui avait été
désigné par la Table comme prédicateur, prit pour texte de son discours
1 Tim. III , 1 , « Cette parole est digue de foi ; si quelqu’un désire
» être évêque, il désire une belle œuvre». La longue expérience
pastorale de l’orateur , sa vigoureuse vieillesse, la remarquable lucidité
de sa pensée , et la simplicité de sa parole, tout a contribué â produire
une réelle édification. — 11 entretint d’abord son auditoire de l’infinie
variété des désirs, bons et mauvais, qui s’élèvent du cœur de l’homme;
par où il introduisit naturellement et graduellement son sujet ; puis
il s’attacha à expliquer brièvement le texte. Quel est cet évêque dont
parle S'^ Paul ? Ce n’est point le dignitaire de l’Eglise Romaine ,
puissance essentiellement politique ; c’est le pasteur, le docteur,
l’ancien etc., tous termes qui , dans le N. T., s’employant indifféremment les uns pour les autres. Les églises évangéliques, sentant
bien que le mol évêque a été détourné de son sens primitif, ont
sagement fait d’y renoncer, car il n’éveille guère plus, aujourd’hui,
que l’idée d’un pouvoir absolu, et en général antichrétien. Le texte
expliqué , le prédicateur en fit l’application à deux points de vue
successifs ; en premier lieu , l’épiscopat ( ou pastoral) est une œuvre;
en second lieu , c’est une belle œuvre , une œuvre excellente. Il y a
lieu d’être surpris de la forme de ce langage : une œuvre ; c’est qu’en
effet il n’y a point là une dignité, un emploi, une charge honorifique;
le pasteur n’est point une éminence, mais un ouvrier, un coouvrier
de Dieu, un homme d'action Et en quoi consiste particulièrement
l’excellence de son action ? En ce que non seulement il réveille dans
les James l’idée de Dieu Créateur , et l’idée de Dieu Conservateur ,
mais surtout /n ce que lui , pécheur , doit montrer la laideur du
péché, la corfuption de la nature humaine , et y apporter, comme
infaillible remède, l’expiation par le sang de .lésus-Christ.
Vacance. La paroisse de Massel va se trouver vacante à la fin du
mois de juillet: son pasteur actuel, Mr Philippe Cardon, ayant reçu
et accepté un appel de la Commission d'Evangélisation , ira à celte
époque desservir le poste de Pignerol , laissé vacant par la nomination de Gay comme pasteur du Villar.
Pignerol, J. Chiantobe Impr.
H. Jahibr Gérant.