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Quarante-quatrième année.
27 Août 1909.
N. 35.
L ËÜHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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S’ad resser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., Torre Pelliee,
et pour rAdiiiinistration à M. J. CoïssoN, prof., Torre Pelliee.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du
commencement de l’année.
Les changements non accompagnés de la somme de 15 cent,
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.. dignes de louange, occupent vos pensées. (PhiL IV, 8).
SOMMAIRE :
Communication officielle — Les quatre sexes
— Ephémérides vaudoises — A propos
de la réunion au Col de la Croix (suite)
— Lettre de Norvège — Nouvelles du
Zambèze — Chronique — La fête du 15
août à Nice — Livres et journaux —
Revue politique.
COMMUNICATION OFFICIELLE
Messieurs les pasteurs des paroisses
vaudoises sont priés d’annoncer du
haut de la chaire, les Dimanches 29
courant et 5 Septembre, que, au service de l’ouverture du Synode, le 6
Septembre prochain, à 2 h. de l’aprèsmidi, au temple de La Tour, aura
lieu, D. V., la consécration au SaintMinistère de Messieurs les candidats
Henri Tron et Rinaldo Malan.
Torre Pelliee, 24 Août lOOfi.
Pour la Table :
B. Léger, Mod.-adjoint.
LES QUATRE SEXES
Bien des personnes ouvriront sans
doute de grands yeux à la vue de ce
titre, et je les comprends. Il n’en est
pas moins vrai que pas un de mes
lecteurs n’ignore que, si d’un côté nous
avons le sexe masculin et le sexe féminin, de l’autre nous avons encore
le sexe soi-disant fort, et le sexe soidisant faible. L’homme, dit-on, appartient au sexe fort, la femme au sexe
faible. Oui, pour ne parler que de
l’homme, si nous le considérons uniquement comme faisant partie du règne animal, l’homme, par son organisation physique, la solidité de sa charpente et la solidité de ses muscles
mérite bien ce qualificatif; mais depuis quand juge-t-on de la valeur d’un
homme par sa taille, par sa carrure,
par la solidité de ses jarrets et par
la force de son bras? Ce jugement se
trouve à sa place lorsqu’il s’agit de
distribuer les recrues dans les différents corps; c’est ainsi que les colosses passent à l’artillerie, les sveltes
aux bersaglieri, les jarrets d’acier aux
alpins, etc.; mais n’oublions pas que
dans toute cette classification minutieuse il n’est tenu compte que de
l’homme animal, les côtés supérieurs
de sa nature, l’intelligence et la conscience n’y entrant pour ri^, à tel
point qu’il perd presque son nom pour
prendre celui du numéro qui se trouve
sur les objets qui lui sont consignés
et dont il est responsable.
Mais si, de ce terrain, nous nous portons sur un terrain plus élevé; si, laissant de côté, pour abréger, le côté
purement intellectuel, nous nous trans
portons tout d’un coup dans le domaine
moral ou de la conscience, et que nous
nous demandions: Où est le sexe fort?
n’est-ce pas que plusieurs ne seraient
pas pressés de répondre, surtout s’ils
se donnent la peine de passer en revue les différentes circonstances de
la vie où ils se sont montrés tout autre que forts? Non, l’homme fort n’est
pas celui qui est capable de vaincre
son semblable dans une lutte corps à
corps, mais c’est celui qui est capable de se vaincre lui-même lorsque
sa conscience d’un côté et une passion
coupable de l’autre se disputent son
cœur. L’homme fort n’est certes pas
celui qui ose braver témérairement
les tentations, se fiattant de s’arrêter
dans la descente au point indiqué par
sa raison, qui désormais a perdu tout
ressort, mais celui qui, comme Joseph
chez Potiphar, sait résister, et pour
être plus sûr de résister, sait fuir et
se dire: Comment commettrai-je un si
grand-mal contre mon Dieu!
Si jamais une fuite constitue une victoire, c’est bien une fuite de ce genre,
soit qu’il s’agisse de refuser d’entrer
dans une maison de liqueurs, de jeu
ou surtout de mauvaise vie. Non, le
jeune homme qui, dans toutes ces circonstances, sait résister et fuir, s’il le
faut, malgi’é les railleries de ses camarades, est loin d’être un lâche, et
beaucoup plus qu’il ne s’en doute, il
emporte avec lui, lorsque la passion
a été satisfaite, l’estime de ceux-là
mêmes qui auraient voulu l’entraîner
au mal.
Le vrai lâche n’est-ce pas ce jeune
homme qui, après une semaine de travail, loin d’en consacrer le résultat
au bien-être général de ses vieux parents, le consacre au contraire à des
excès de tous genres? c’est ce malheureux père de famille qui n’attend
que de toucher son argent pour entrer dans un cabaret, y jouer et s’enivrer, pendant que sa femme et ses
enfants s’abreuvent de larmes et souvent manquent de pain. Il n’appartient
certainement pas non plus au sexe
fort cet homme qui, se laissant charmer par le chant d’une sirène ou subjuguer par les traits d’une jolie physionomie, ne sait plus se reconnaître
et, malgré les avertissements de sa
conscience à laquelle il impose un
chut qui, dans ce moment, n’admet pas
de réplique, sacrifie sans sourciller à
cette mégère son temps, sa fortune, son
honneui', et combien de fois la paix de
deux ménages. En fait de force, tous
ces pauvres malheureux n’en ont conservé qu’une, celle de résister aux
efforts de tous ceux qui, les qimant
sincèrement, auraient voulu les retenir d’abord, ensuite les ramener dans
la bonne voie. Pourquoi cela? Tout
simplement parce qu’ils se croyaient
forts, et croyaient pouvoir arrêter les
progrès du mal à leur gré tandis qu’à
peine lancés, le terrain de la résistance leur a manqué sous les pieds
et ils ont été entraînés. Ecoutez, chers
jeunes amis du sexe fort, la confession
intime de ces épaves, de ces naufragés de la vie dont le nombre pourrait s’appeler légion, et à moins qu’ils
ne Soient complètement pervertis et
devênus les apôtres de celui qu’ils ont
trop longtemps et trop fidèlement servi,
à moins que la dernière étincelle d’essence divine dont notre âme est formée ne soit éteinte en eux, rien de
tous les moyens humains ne contribuera autant à vous tenir sur vos
■des. Puissiez-vous, vous diraient
eai
ils, ne jamais sentir le besoin de ces
plaisirs dont nous avons saturé notre
existence jusqu’au dégoût de la vie.
Puissiez-vous ne jamais connaître tout
ce qu’il y a de douloureux pour un
père, qui est obligé" d’éviter le regard
de ses enfants pour ne pas y lire la
condamnation de sa conduite, d’être
dans l’impossibilité de leur adresser
le moindre reproche, dans la crainte
de s’entendre dire, c’est-à-dire répéter
ce que sa conscience lui a déjà dit:
« Médecin, guéris-toi toi-même » ; de
voir surtout chez ces enfants, que pourtant vous aimez, les traces et les conséquences physiques de son inconduite.
A ces douloureuses constatations qui
devraient suffire pour montrer non pas
la force mais la grande faiblesse de
l’homme, qu’il me soit permis, chère
jeunesse du sexe fort, d’ajouter: Dieu,
qui nous a créés pour l’aimer, a semé
sur votre sentier bien assez de jouissances pures et légitimes, d’autantplus
douces qu’elles ne sont pas enivrantes
comme celles que nous offre l’ennemi
de notre bonheur, pour que nous ne
soyons pas tentés de recourir à ces
dernières. « N’oubliez pas la roche de
laquelle vous avez été taillés».
Nos pères, par leur fidélité, leur courage et leurs souffrances, nous ont
laissé un capital de gloire et de sympathie dont nous continuons à largement bénéficier. Contentons-nous de
bénéficier des intérêts et efforçonsnous de remettre à fiot le capital qui
n’a été déjà que trop largement entamé. Dans l’église on court à la brèche pour y porter remède; unissez à
ces efforts votre concours généreux
et la victoire ne tardera pas à vous
sourire, car je m’imagine que Dieu
doit sourire d’une manière tout particulièrement douce et encourageante.
,Si vous êtes forts et courageux, fuyez;
cette fuite constituera pour vous unê
première victoire qui, par la satisfac
tion qu’elle vous procurera, et avec
l’aide de Dieu, eu amènera bien d’autres à sa suite, tandis qu’il est bien
à craindre qu’une première chute (informez-vous de la marche du mal auprès d’une de ces victimes dont je
vous ai paidé) ne soit que le prélude
d’une série de défaites qui, si Dieu
dans sa bonté ne vous tend une planche de salut et ne vous donne la force
de la saisir, vous conduiront tout droit
à la débâcle finale. Et n’est-ce pas
une des plus terribles débâcles que de
devoir, en allant à la rencontre de la
mort, croire à la justice de Dieu sans
plus avoir assez de confiance en son
amour pour pouvoir se jeter, d’abord
à ses pieds, ensuite dans ses bras?
Quel triomphe pour l’ennemi ! Oh qu’aucun de vous ne lui procure cette satisfaction; puissiez-vous au contraire
mériter par vos efforts ce beau témoignage que Tapôtre Saint-Jean adressait à la jeunesse (du sexe fort, je suppose): « Jeunes gens, je vous ai écrit
parce que vous êtes forts, parce que
la Parole de Dieu demeure en vous
et que vous avez vaincu le malin »
(I Jean II, 14). J. D. P.
ÉPHÉMÉRIDESJAUDOISES
26 Août.
Le Synode de 1823.
Il y a dans notre histoire certains
synodes particulièrement mémorables
à cause des circonstances au milieu
desquelles ils furent tenus et à cause
du travail qu’ils ont accompli.
C’est le cas du Synode qui s’ouvrit
à St-Germain le 26 Août 1823. Il fut
en effet le premier vrai Synode que
nos pères purent tenir après la restauration des rois de Sardaigne, pour
y discuter plus ou moins librement
de tous les intérêts de l’église. Victor
Emmanuel I ne leur avait accordé
qu’une fois, en 1818, de se réunir en
Synode, mais exclusivement pour nommer les étudiants qui devaient profiter
des bourses suisses.
Ce fut Charles Félix qui leur accorda, 9 ans après la Restauration,
un Synode avec un ordre du jour plus
en harmonie avec les besoins de l’Eglise. Mais il fallut l’en supplier à trois
reprises pour l’obtenir. Le modérateur
Rodolphe Peyran venait de mourir le
26 Avril 1823, quand la Table fit, le
3 Mai, sa première requête d’un Synode, qui fut repoussée. La deuxième
requête du 14 Mai eut le même sort.
Ce ne fut qu’à la troisième supplique,*
du 7 Juillet, que le roi se décida à
céder, chargeant par décret du 15
juillet l’intendant de Pignerol, Caccia,
de présider le Synode comme délégué
royal.
2
La Table avait fixé le 27 Août pour
l’ouverture du Synode, mais Caccia
lui fit écrire le 12 Août demandant
que le Synode commençât un jour plus
tôt, afin qu’il pût se clore le Jeudi.
Il voulait éviter, dit-il, de se trouver
à Saint-Germain un Vendredi, jour de
maigre. Craignait-il de ne pas pouvoir
se faire servir à St-Germain son fin
menu du Vendredi, grâce auquel il
faisait le maigre prescrit par l’église
sans grand sacrifice? Ou bien xedoutait-il le scandale que lui donneraient
les Vaudois qu’il verrait manger le
Vendredi comme les autres jours? Nous
ne saurions le dire; mais le fait est
qu’on dut obtempérer à son désir et
commencer le 26 au lieu du 27 (Voir
Archives Table II, 153-165).
Il faut lire la correspondance entre
Caccia et la Table au sujet de ce Synode, qui le préoccupe immensément.
Il appréhende que quelque catholique
n’arrive à assister au Synode, et pour
l’empêcher il mettra â la porte du Temple des fonctionnaires qui, assistés de
trois délégués vaudois (un pour chaque
Vallée) ne laisseront entrer que les
Vaudois, reconnus par ces délégués. Et
la Table lui promet que ses instructions
seront strictement suivies. Ces circonstances suffiraient déjà à rendre ce
Synode mémorable. Mais il le fut plus
encore par la besogne qu’il accomplit.
Il s’agissait de remplacer le modérateur Peyran, qui avait pendant de
longues années dirigé l’église depuis
sa résidence du Pomaret ; on redonna
de nouveau pour quelque temps le
modérateur au Val Pélis en nommant
Pierre Bert, auquel on adjoignit A.
Bostain comme vice-modérateur, G.
Muston comme secrétaire, et pour la
première fois deux membres laïques,
dans les personnes de J. P. Brezzi et
ÎI. Poët.
C’était une nouveauté, mais la plus
grande nouveauté qu’accomplit ce Synode fut la fondation de l’Hôpital Vaudois de La Tour que le roi avait bien
voulu autoriser. Le Comte de Waldburg-Truchsess, ministre de Prusse à
Turin, donna la somme de 12 mille
francs, que le czar Alexandre I avait
mise à sa disposition, et avec laquelle
On acheta la maison pour l’Hôpital et
on rebâtit le Temple du Pomaret.
Un des premiers actes du nouveau
modérateur fut la magnifique lettre
de remerciement à l’empereur de
Russie (4 Sept.), que Sims a publiée
dans l’introduction (page 50) aux œuvres choisies de Rod. Peyran, qu’il publia à Londres en 1826 sous le titre :
« Historical Defence of the Waldenses ».
Il nous reste à mentionner un dernier travail remarquable, fait par le
Synode de 1823; c’est la Discipline
Ecclésiastique, qui, quoique actuellement tombée en désuétude, n’en est
pas moins un monument respectable
de la piété de nos pères dans les temps
de l’oppression.
Puissent nos Synodes faire toujours
une œuvre aussi bonne que celle qu’accomplit celui de 1823!
Teofilo Gay.
A PROPOS
de la
réunion au Col de la Croix
(suite)
Rien de particulier ne nous frappe
à la Monta, si ce n’est une grande sécheresse, tellement que la fontaine de
la Vista a tout à fait tari, et que la
pluie est aussi ardemment désirée que
sur le versant italien. Au reste, dans
chaque village on remarque de nouvelles bâtisses sous la forme de villas
élégantes. Les Queyrassins, qui se sont
enrichis dans les grandes villes de
France ou en Amérique, viennent volontiers revoir leur pays en été, mais
ils ne s’y ‘établissent plus, et la population stable de la vallée diminue sensiblement d’année en année. Abriès
ne compte plus que le tiers de sa population d’il y a cent ans ; on y trouve,
à chaque pas, de grandes maisons
abandonnées, ruinées, et dont les pans
de murs s’élèvent désolés dans tous les
quartiers du village, mais surtout sur
la droite du torrent de Bouchier.
La vieille halle frappe toujours par
ses anciennes inscriptions bibliques,
gravées sur la pierre en 1609, au
temps où l’administration communale
était composée, au moins en grande
partie, de Vaudois. Le choix des passages est probablement dû au pasteur
Pierre Perrot, d’Usseaux, qui desservait alors la paroisse d’Abriès, avec
ses annexes de Ristolas et Aiguilles.
Un administrateur de l’école de la
Révolution l’a imité à sa manière en
faisant écrire, sur la même halle, des
déclarations de liberté et de fraternité,
aussi résonnantes à l’oreille que manquant de profondeur morale.
La Séparation n’a gâté en rien, au
Queyras, les relations entre les curés
et leurs ouailles, ce qui ne veut pas
dire qu’il y ait beaucoup de religion.
La Via Crucis, qui grimpe à N. D.
des Douleurs, n’a plus que quelques
cadres mesquins, déchirés, entourés
de gi'affiti exhilarants des soldats soupirant après le congé; la chapelle
elle-même est fermée et semble n’avoir plus eu de visiteurs depuis des
années.
D’Abriès nous poursuivons, au nombre de douze, sur la gauche du Guil,
à travers le magnifique bois de Marassan, qui a été l’objet d’un procès
séculaire entre cette commune et celle
d’Aiguilles. Ce dernier village, vrai
phénix renaissant de ses cendres, après
les trois incendies qui l’avaient désolé, il y a quelque 25 ans, continue
à voir s’élever des villas aux styles
les plus variés, mais dont la bizarrerie
n’exclut pas l'élégance. On y bâtit
actuellement un splendide hôtel, qui
ne manquera pas d’éclipser celui d’Abriès. Nous ne nous arrêtons pas, car
ce même soir (lundi) nous comptons
loger à Pierregrosse, et ce n’est pas
petite affaire pour une telle caravane,
dans un petit hameau. Nous retournons sous bois, mais, cette fois, en
nous élevant dans le Bois Foran jusqu’au canal d’irrigation de Chanteloube, le long duquel la promenade
serait délicieuse si la soif ne torturait
ceux qui en sont à leur apprentissage
de la montagne.
En arrivant aux hameaux des Prats,
étagés dans un bassin de verdure, nous
nous trouvons vis à vis des Dames de
Molines. Ces étranges monolithes sont
des blocs calcaires coniques noyés dans
le sable, sur une forte pente ; le sable
s’éboulant par le travail des siècles, les
cônes verticaux se dressent à l’œil des
passagers étonnés. Trois d’entre eux
ont conservé, tout au sommet, une
grosse pierre noire solidement assise,
ce qui les fait aussi appeler les colonnes coiffées.
Nous remontons maintenant le vallon de l'Aigue Blanche, par la belle
route de construction récente. (On ne
craint pas là-bas de s’approcher de
la frontière par d’excellentes voies de
communication, et l’on a bien raison).
Laissant à gauche Gaudissard, où se
sont tenus, dans une écurie, les premiers cultes évangéliques à l’époque
de la Réformation, nous traversons la
Ruà, longeons l’église de Molines, dont
le clocher, rebâti à mi-hauteur et percé
de meurtrières, nous parle encore des
guerres de religion, et le Serre, cheflieu de Molines, où une croix sur un
emplacement désert rappelle la victoire du césaropapisme sur les ruines
du temple vaudois.
Tournons à gauche : encoi’e un coup
de collier vers l’énorme Pierre Marchande (ou du Marché) au delà de
laquelle nous ne tarderons pas à voir
s’aligner les maisons de Pierregrosse.
La nuit est là; nous demandons au
pasteur, M. Clôt, natif de l’Ardèche,
de bien vouloir nous diriger dans le
choix d’une grange. M“° Clôt est malade (et nous devrons partir sans faire
sa connaissance), mais son mari tient
à faire, quand même, les honneurs du
presbytère et offre lits et matelas aux
six pèlerins les plus fatigués. Les autres, nous allons, toujours sous son égide
bienveillante, à la recherche d’un gîte.
Mais il est tard : les paysans, harassés
par leur longue journée de travail,
se sont déjà livrés au repos ; eux aussi
partagent leur temps, comme les Pralins, entre
Nôu me d’uvern, e catre d’ënfern.
Enfin une bonne femme reconnaît
la voix de M. le pasteur, nous ouvre
sa grange et nous nous y installons
sur un peu de paille. Nous avons bien
quelques couvertures, mais le vaste
local a tout le devant entièrement
ouvert; nous sommes à près de 2000
mètres, l’altitude du Vandalin ;' le col
l’Agnel, celui de S. Véran et celui de
la Niera nous envoient à l'envi une
bise qui nous raidit les jambes; cependant la fatigue aidant, nous goûtons quelque repos. Nous ne courons
du moins pas le risque contre lequel
nous mettait en garde notre vieux professeur d’histoire naturelle, lorsqu’il
nous disait; Ne vous endormez jamais
dans le foin frais, sans quoi vous vous
réveilleriez morts!
(La fin prochainement).
LETTRE DE NORVÈGE
Han ko, 16 Août 1909.
Mon cher Echo,
Si toi ou un de tes lecteurs savez
où se trouve Hankô, vous êtes forts
en géographie. Moi, je sais à peine à
présent où je suis. Si tu consultes la
carte générale de l’Europe tu auras
beau chercher, même avec le microscope, tu ne trouveras pas Hankô.
C’est une toute petite île, d’à peine
5 kilom. carrés d’étendue, qui se
trouve à une h. et demie en bateau
à vapeur au S. O. de Fredrikstad, sur
l’entrée du Fiord (golfe très allongé)
de Christiania, la capitale de la Norvège. Elle est presque entièrement couverte de rochers granitiques sur lesquels végète, une grande forêt de
sapins, de mélèzes, de bouleaux, qui
atteignent la hauteur des mélèzes, et
de pins dont les racines se faufilent
comme elles peuvent dans les crevasses qui contiennent quelque peu
de terre. Telle grande paroi de rochers offre un aspect imposant qui
vous rappelle les vers de je ne sais
quel poète;
Rochers inaccessibles Que vous êtes heureux
De n’ètre pas sensibles Aux tourments araou
ireux !
mais au bout de cinq minutes l’inaccessibilité est vaincue et l’on atteint
le point culminant de l’île dont l’altitude, à mon avis, ne dépasse pas les
100 mètres.
En fait d’habitants, l’île ne compte
que deux familles [une dizaine de
personnes, en tout] à la distance d’environ 2 kilom. l’une de l’autre [pas
moyen de se disputer!] là où se trouvent de maigres pâturages pouvant
nourrir une quinzaine de vaches - on
dit en outre qu’il y a quelques cerfs
et aussi deux renards qui se nourrissent du produit de la chasse aux
lièvres.
Et qu’il y ait des lièvres j’ai pu le
constater de visu hier au soir, en constatant aussi que la grammaire peut
vous faire faux bond au moment où
on aurait le plus grand besoin d’elle
car on nous a enseigné: si c’est u;i
lièvre il court, si une lièvresse elle
court - j’ai eu beau faire usage de la
grammaire, il m’est impossible d’affirmer si mon lièvre était un ou une.
Et pourtant il ou elle courait sur la
prairie où l’on vient de faucher le
foin, entre un champ de pommes de
terre en fleurs et un champ de seigle
qui sera mûr avant la fin du mois.
J’ai aussi vu un magnifique faisan.
Par ci, par-là, dans la forêt, croissent les myrtilles, les fraises, les framboises; ailleurs on ne voit que des
fougères, des buissons de genièvre,
des bruyères (erica) en pleine floraison.
Sur le point le plus élevé de l’île, une
personne généreuse a fait élever un
échafaudage en bois qui fait l’office
de belvedere, d’où l’on jouit, par les
belles journées d’été, d’un panorama
très Intéressant sur les côtes de la
Norvège et sur les nombreuses îles,
îlots et récifs disséminés dans les
environs, comme aussi sur les nombreux bateaux à vapeur ou à voile,
ou barques de pêcheurs, qui cheminent
avec précaution pour ne pas aller se
briser contre les écueils.
On peut dire que l’île se compose
de deux plateaux de granit séparés par
une petite vallée qui s’étend d’une baie
à l’autre, dans la direction N. O. - S. E.
Le bras de mer qui sépare l’île du
continent s’appelle HankOsund et s’est
acquis toute ma sympathie parce que,
même lorsque l’océan, son père, est
furieux et mugit de rage, lui plus sage
ne s'émeut guère - il est presque toujours calme - quel beau caractère !
Si Napoléon I était venu mourir à
Hankô on aurait pu aussi lui appliquer
les vers très connus de Béranger:
lui qu’un pape a couronné
est mort dans une ile déserte!
Mais l'île n’est pas toujours déserte.
De Juin à Septembre elle se peuple
passablement. Dans la petite vallée,
une société par actions, présidée par
un Docteur médecin, a élevé quelques
hôtels, très modestes mais avec tout
le confort nécessaire, le jeu de tennis,
mais point de jeux de hasard, puis
dans plusieurs positions très bien exposées et à de respectables distances
l’une de l’autre, des villas très simples
embellies par de petits jardins où prospèrent des groseilles, des ribes, différentes fleurs et de très belles roses les bains naturels - la mer - ou artificiels, eau de mer, dans laquelle on
fait bouillir des feuilles de pin, ne manquent pas, ni les promenades non plus:
l’air de la forêt et l’air de la merj
3
'W,
^S'''
8i.
l'
que voulez-vous de meilleur pour les
poumons et pour la tête? Et puis l’agrément de n’élre exposé ni à être bousculé par une bicyclette, ni écrasé par
une automobile, vaut bien aussi quelque chose.
Il y a aussi plusieurs villas qui appartiennent à des particuliers; tous ces
édifices sont en bois; l’une des mieux
situées est celle* de notre cher ami
M. Cosraus de Bornemann [Chambellan
du Roi de Danemark] qui y passe généralement l’été avec sa charmante
famille [Madame et cinq enfants de
18, 16, 13, 11 et 8 ans] et qui m’a très
aimablement invité à venir leur tenir
compagnie pendant quelques semaines.
Et je m’y trouve très heureux depuis
douze jours, dont deux Dimanches; le
premier, c’était le 8 de ce mois, je tins
une réunion l’après midi, dans la chapelle appelée Sarepta, de l’autre côté
du canal, sur terreferme. Le Dimanche
15 nous partîmes en famille le matin
à 9 h. 1[2: une demi-heure de barque,
puis une demi-heure à pied et nous
voilà arrivés à l’église du village de
Slevik. Un beau bâtiment en bois,
très simple, à peu près de la capacité
de notre église du Ciabas, sans autre
ameublement, ni ornement, que les
bancs, la chaire et un harmonium,
mais un auditoire nombreux et bien
sympathique - les hommes d’un côté,
les femmes de l’autre - cette église
s’appelle Enighed - à l’Union,
Ici, comme à Sarepta, ce fut notre
ami M. de Bornemann qui, en l’absence
du Pasteur, présidait; je n’eus autre
chose à faire que de prononcer mon
discours que Madame de B. traduisit en
norvégien, qui est sa langue maternelle.
Un ancien proposa ensuite, pour finir,
un cantique des plus beaux du recueil
en usage dans les églises norvégiennes.
Je t’en donne la traduction - en prose
- tu peux la passer à notre cher poète
Giampiccoli qui la mettra en beaux
vers italiens
O taenk, naar engang samles skal
De frelstes Menighed,
Af aile Fôlkeslaegters Tal,
I Himlens Herlighed (bis)
O pense à ce grand jour où sera rassemblée
La réunion de tous les sauvés
De tous les peuples sans nombre
Dans la gloire du ciel
O pense : quand l’armée des témoi ns d u Seigneur
Ses serviteurs sur la terre
Rencontreront là les millions
De ceux qui ont prêté l’oreille à leur parole.
O pense combien sera beau le cantique de joie:
Un fleuve d’amour
Les hymnes de reconnaissance, de louange
et de joie, de bonheur et de paix.
O Dieu, combien est grande ta grâce I
Veuille nous attirer tous à toi
Afin que nous puissions nous aussi avoir
Une place au milieu du cœur des rachetés
Au grand jour du Seigneur.
Ton P. C.
(à suivre).
NOUVELLES DU ZAMBEZE
Si»:'
Par une lettre de M. L. Jalla du
14 juillet, nous apprenons qu’à cause
de la pénurie d’ouvriers et du manque
de renforts, la Conférence de Nalolo
a décidé l’abandon de la station de
Sesheke et de l’annexe de Siakasipa.
MM. Voila et Reutter (docteur), ont
été placés à Mabumbu; M. Berger et
l’évangéliste Edward à Lealuï; le docteur Froendle et M“° Amez Droz à
Lukona, M"“ Jagger à Nalolo. L’évangélistë Petrose à Livinstone. M”®
Kiener a dû partir en congé ce moisci. Le docteur de Prosch partira, D. V.
en novembre. Les missionnaires Boi
teux, Ellenberger et Roulet devront
partir en mars ou avril 1910. Alors
Senanga restera aussi temporairement
sans missionnaire. C’est le recul! Et
pas de renfort en vue! Madame Fuhrmann passera naturellement à Mabumbu, chez son frère, les mois qui
la séparent de son retour en Italie.
Elle y sera près de la tombe de son
mari, et pas loin da Léaluî et de
l’œuvre qu’ils ont tant aimée.
Ad. Jalla.
CHRONIQUE
Concert. Le 3 Septembre, à 8,30 du
soir (pi-écises), nous aurons, dans l’Aula
Magna du Collège, un concert de musique et chant, en faveur de VAsilo
Froebeliano.
M.lle Blanche Prochet en a accepté
la direction, avec l’aide de M.Iles Bersezio et Cxcetzloff.
Nous sommes persuadés que le nom
des personnes qui ont bien voulu prêter leur précieux concours est plus
attrayant que toutes les invitations,
et tous les amateurs de bonne musique n’auront garde d’y manquer.
Le piano est fourni par la Maison
Chiappo de Turin. — Les billets se
trouvent à la librairie Gilles et à l’épicerie L. Jourdan.
I*ei*riei‘-!llaiicillc, Dimanche dernier, 22 courant, la paroisse a élu à
l’unanimité comme successeur de M.
B. Léger, M. le pasteur Jean Bonnet
de Pral. — Nous félicitons le nouvel
élu pour une si belle votation et lui
souhaitons un ministère béni dans sa
nouvelle paroisse.
La fête du 15 août, que les Vaudois
des bords du Léman, célèbrent chaque
année en se rendant en pèlerinage au
monument de Prangins, a dû être
renvoyée au 29, à cause du mauvais
temps.
Le Progrès, de Lyon, annonce que
le Conseil Municipal de cette ville a
aboli, comme nom de rue, celui de
S. Dominique, le féroce persécuteur
des vaudois, et l’a remplacé par celui
de Piei’reValdo. De sorte que la statue
de Louis XIV, qui regardait la rue
S. Dominique, regarde aujourd’hui la
Rue Pierre Valdo. On peut bien voir
dans ce fait, un signe des temps.
La Colonie Iris s’organise activemeiat. Pendant qu’on s’efforce, au
moyen d’une souscription, de couvrir
le déficit du presbytère et de la maison d’école, on se prépare à bâtir au
printemps un colegio et à fixer l’emplacement du cimetière. On va établir un officier d’état civil. Le président de la Commission civile est A.
Griot. L’école compte 48 enfants.
L’église vient de nommer son député au Synode en la personne de M.
Guillaume Rohdé, de la Tour, beaupère de M. le pasteur Forneron.
U Union Valdense écrit que M. le
Dr. Rocchi, de Buenos-Ayres, gendre
du regretté Dr. Prochet, pense rentrer définitivement en Italie en 1910.
Pour le reboisement. Nous rappelons, surtout à nos agriculteurs, que
la saison favorable au reboisement
s’approche et qu’ils peuvent avoir gratuitement plusieurs qualités de plantes,
même en quantité.
Le président de \?î Société tV Utilité
Publique, M. Emilio Eynard, à Torre
Pellice, continue à s’occuper**du reboisement et il se charge volontiers
de faire les démarches nécessaires pour
tous ceux qui s’adresseront à lui au
plus tôt.
La fête du 15 Août à Niee
Cette année la fête du 15 août a
eu lieu le... 16, à la Trinité Victor,
propriété Giaime. Le culte commence
à 10 h. Ii2 du matin. M. Tron, candidat au Saint-Ministère, prononce une
méditation excellente et bien appropriée en prenant pour texte Psaume
129, V. 1, 2. Il fait une comparaison entre nos ancêtres et nous et demande si
notre foi et notre attachement à la
Parole de Dieu sont les mêmes que
ceux de nos ancêtres. Il hésite à répondre affirmativement.
Il est préférable de mesurer la distance qui nous sépare de ceux qui
nous ont précédés dans le bon combat de la foi, de constater notre déficit moral et spirituel que de nous
bercer dans de fausses illusions et de
dire comme les Juifs: «Nous avons
Abraham pour père ».
Nos pères « bien que morts parlent
encore » ; ils nous disent : « Soyez nos
imitateurs ».
« Nous donc aussi, puisque nous
« sommes environnés d’une si grande
« nuéé de témoins.... courons avec
« persévérance dans la carrière qui
« nous est ouverte, regardant à Jésus
« le Chef et consommateur de la foi ».
F. Aenoület. ,
Nouvelles et faits divers
— M. le capitaine Alfred Bertrand, le voyageur infatigable bien
connu parmi nous, vient d’être nommé
membre honoraire de la Société royale
de géographie de Londres.
— Le pape a accordé à tous les
diocèses de France l’autorisation d’exposer à la vénération des fidèles des
statues et tableaux de Jeanne d’Arc,
comme si Jésus, dont Pie X se dit le
vicaire, n’avait pas dit: «Tu adoreras
[latrie] le Seigneur ton Dieu et tu le
vénéreras [doulie] lui seul.
LIVRES ET JOURNAUX
Conferenze e Prolusioni.
Sommario del N° 16. .
La pesca negli abissi; conferenza letta da
S. A. S. Alberto 1“ di Monaco, il 12 dicembre
1908, all’Istituto Oceanografico. — Il concello
dell’amore in alcune lingue antiche e moderne; conferenza tenuta in Berlino dal Dott.
Carlo Abel.
IVoiiYclles politiques
Pendant les mois d’été, le Conseil
des Ministres ne se réunit qu’une fois
par mois pour l’expédition des affaires
urgentes. Or, celui qui se tiendra à
Rome les 29 et 30 c. aura à s’occuper
tout particulièrement des « conventions
maritimes », demeurées en suspens
après le dernier vote de la Chambre.
Il s’agit maintenant d’en reprendre
l’examen pour trancher définitivement
la question. Que va-t-on décider ?
Quelle est l’opinion de M. Giolitti ?
Aurons-nous au moins un semblant
d’enchères? Voilà les points d’interrogation qui se dressent devant le public. On prétend qu’en tout cas il ne
s’agit pas de revenir en arrière, et
qu’on ne songe pas à proroger les
vieilles conventions avec la « Navigation générale italienne », ainsi que
le bruit en a couru. Aussi, de deux
choses l’une: ou l’on va publier les
enchères d’après le nouveau projet des
U
trois lignes - adriatique, tyrrhénienne
et insulaire - ou bien il nous faudra
accepter les conditions de M. Piaggio
(Lloyd italien) qui va être le seul concurrent afifirme-t-on.
— Aujourd’hui 26 c. commencent
les grandes manœuvres qui se dérouleront surtout dans les provinces de
Mantoue et de Vérone, c. à d. entre
l’Adige, le Pô et le lac de Garde. Le
parti d’attaque (Rouge) concentré à
Vérone, aux ordres du général Ponza
di S. Martine, comprend 32 bataillons
de ligne, 18 batteries, 20 mitrailleuses
et une division de cavalerie. Le parti
de défense, qui s’appuie sur Plaisance,
aux ordres du général Incisa di Camerano, compte 29 bataillons de troupes de ligne, 18 batteries, 16 mitrailleuses et une division de cavalerie.
Le Roi vient d’arriver en automobile
au quartier général de Volta Mantovana où le ministre Spingardi l’attendait depuis hier. — D’autres manœuvres (2“ et 3® rég. des Alpins) ont lieu
tout près de chez nous, entre la Germanasca et la Haute Vallée du Pélis.
Point de concentration : les Treize Lacs.
— La magistrature de tout ordre
projette la fondation d’une association
pour défendre ses droits et s’imposer,
au besoin, aux pouvoirs établis, à l’instar de tous les autres officiers de
l’Etat. Seulement, on remarque que
les magistrats ne sont pas des employés comme tous les autres ; que leur
œuvre doit être toujours objective, et
qu’elle ne saurait plus l’êtré lorsqu’ils
seraient organisés en parti où la politique ne tarderait pas à s’introduire.
Il y a évidemment là un danger menaçant l’indépendance et l’impartialité
de la justice, danger dont se sont
rendu compte les députés qui ont demandé d’interpeller le Gouvernement
à ce sujet.
— Grâce aux bons offices des puissances protectrices, le différend turcogrec est en voie de solution. La guerre
est évitée pour le quart d’heure. Quant
à l’île de Crète, les mômes puissances
protectrices sont, paraît-il, demeurées
d’accord de lui donner la plus ample
autonomie, sous la haute souveraineté
de la Turquie. Quelque chose comme
le gouvernement actuel de l’île de
Samos.
— Mais la pauvre Turquie a des
soucis d’autre provenance. Un mouvement mahdiste ayant un caractère insurrectionnel se dessine dans le Yémen.
Des troubles plutôt graves viennent
d’avoir lieu à Hodeida, et le gouverneur s’est vu obligé de demander des
renforts à Constantinople. Dans le but
de protéger les Européens résidant
dans cette région de l’Arabie, les consuls invoquent de leurs gouvernements
l’envoi de vaisseaux de guerre; car
le souvenir des massacres d’Adana est
loin d’être effacé. Si les affaires se
compliquent, le gouvernement turc
aura probablement l’assistance des
vaisseaux de guerre italiens et anglais
qui croisent dans la mer Rouge.
— Au Maroc la situation respective
des belligérants n’a guère changé dans
le courant de la dernière huitaine.
Les Riffains se contentent d’assaillir,
de leurs embuscades, à coups de feu,
les convois espagnols qui approvisionnent les postes avancés. D’après une
dépêche particulière de Melilla, reçue
à Madrid, le général Marina aurait
commencé l’attaque des positions ennemies; mais la nouvelle n’est pas encore officiellement confirmée, j. c.
A. Rivoie, gérant.
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SEDE CENTRALE: Via Alfieri, N. 7 B
SEDI SUCCURSALI: ^
Torre PelHce aperta Domenica, Mercoledì e Venerdì. 4)
^ Barge . » Domenica, Lunedì e Giovedì.
0 Cavour . » Domenica e Martedì.
H Perosa Argentina aperta Mercoledì e Venerdì.
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Presso le suindicate Sedi Succursali si eseguiscono
H le seguenti operazioni:
U — Emissione di libretti di risparnoio ordinario al 3 OiO, con un
I* massimo credito di L. 5000 e con un disponibile niornaII fiero di L. 500;
Il — Emissione di libretti di piccolo risparmio al 3.50 OlO, a dell terminate categorie di persone attendenti a lavori manuali.
Il con un massimo credito di L. 2000, e con
il giornaliero di L. 100;
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B — Si fanno acquisti di rendita dello Stato, per conto dei de- Il
B positanti, e se ne esicono le .semestralifAr B
positanti, e se ne esigono le semestralità;
- ~ Si accettano come contanti i vaglia cambiari e i tagliandi
di rendita scaduti ;
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— Si accettano domande d’iscrizione alla Cassa Nazionale di
Previdenza ;
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Il — Si accettano domande per essere trasmesse alla Sede Cen- ||
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Libretti pagabili al portatore al 2,75 0|0 con un massimo
credito di L. 25.000 e un disponibile giornaliero di L. 2500;
Mutui e conti correnti ipotecari;
Accettazione di titoli in amministrazione;
Accettazione gratuita di titoli in amministrazione per conto fi
dei depositanti di piccolo risparmio tino alla concorrenza B
dì L. 3000;
Sconti di favore ad Istituti che si occupano del credito agrario;
Informazioni e spiegazioni riflettenti la Cassa Nazionale contro
gli infortuni degli operai sul lavoro.
Il Presidente li Direttore
G. Ferrerò di Cambiano Franco Franchi
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