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za Mai 1921
N* 20
PRIX D'ABONNEMENT:
Vallées Vaudoises .....................
Italie (en dehors des Vallées) et Colonies
étranger..............T................
Plusieurs abonnements à la même adresse
Etats-Unis d’Amérique ...............
Par an Pour 6 mois
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Ou s’abonne: à TorrePellice au bureau d’administration de 1 Echo à 1 Imprimerie Alpine; dans toutes les paroisses, chez MM. les Pasteurs.
L’abonnement se paye d'avance.
S’adresser pour la Rédaction à M. Jean Bonnet, past., Luserne S. Jean etpour
l’Administration au Bureau du journal (Imprimerie Aipiat-TorrePelliee).
Pour toutes les annonces s’adresser au Bureau du journal.
Tout changement d’adresse coûte 50 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
^ Le Numéro: lO centimes
Tarif des annonces: Une insertion, 8 centimes la parole — de 2-4. 6 cent,
la parole — de 5 en plus, 4 cent, la parole.
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g
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.dignes de louange, occupent vos pensées, (Phil. IV, 8).
CONFÈRENCE DE DISTRICT.
La Conférence du P District {Vallées Vaudoises) s'ouvrira D. V. à Pignerol -jeudi 26
courant, à % h. du rriatin, par une prédication du pasteur M. E-mile Tron.
Pour la Commission exécutive:
Le Président L. Marauda.
n
« Aussitôt’ celui qui avait reçu
cinq talents s’en alla et en trafiqua». Matth. XXV, 16.
Il y a des gens qui n’attribuent pas une
grande importance aux signes de ponctuation... et cependant un point et même une
simple virgule peuvent parfois transformer
complètement une phrase et éclairer d’un
jour nouveau un passage entier.
Lisez les versets 15 et 16 de la parabole
des talents et vous le comprendrez parfaitement. Il s’agit du moment où le maître
a partagé sa fortune entre ses serviteurs,
pour qu’ils la fissent valoir en son absence.
Si vous lisez avec nos versions ordinaires :
« Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre et un au troisième, à chacun selon ses
capacités et il partit aussitôt », le mot aussitôt n’a rien à vous dire, sinon peut-être
que la voiture de ce puissant seigneur était
prête et que ses cheveaux s’impatientaient.
Mais si, avec nos dernières versions, sans
doute plus précises, vous lisez: « et il partit ». (point). Aussitôt celui qui avait reçu
cinq talents s'en alla et en trafiqua », le petit mot aussitôt a tout de suite un grand
secret à nous apprendre. Et ce secret n’est
rien moins que la cause des brillants succès du premier ierviteur qui, avec cinq talents, en gagna cinq autres. Tandis que le
troisième serviteur hésite, attend, regarde
jalousement ses compagnons de service... et
finalement enfouit son talent dans la terre,
le premier serviteur, son maître parti, sans
perdre une minute de temps, sans se laisser décourager par la grandeur de sa tâche, se met aussitôt à l’œuvre... et finalement gagne cinq talents.
•le«*
Comme les serviteurs de la parabole,
nous n’avons reçu ni les mêmes dons, ni
la même tâche. Mais peu importent ces
différences. Ce qui importe c’est que tous,
même ceux qui n’ont reçu qu’un talent,
travaillent de tout leur cœur à faire valoir
leurs dons, à accomplir leur tâche. Et le
seul moyen d’y parvenir, une fois la tâche
reçue de Dieu, est de se mettre à l’œuvre aussitôt.
Il en est que Dieu a choisis pour être
ses économes, en leur donnant la fortune.
A ’ceux-là il confie des misères à soulager,
des pauvres honteux à secourir, des égüses,
des œuvres de Missions et de bienfaisance
à soutenir. Pour mener à bien cette grande
tâche, il faut se souvenir du premier serviteur de notre parabole. Une misère vous
est-elle signalée, un besoin révélé? mettezvous à l’œuve aussitôt. Attendre pourrait
être fatal à cette famille misérable, à telle
œuvre utile. Ce n’est pas trop de tout notre temps pour placer à cette banque de
Dieu qui s’appelle les pauvres, les païens,
les misérables, une somme en rapport avec
celle'qui nous a été, confiée.
Il en est que Dieu a privilégiés au point
de vue de la piété, en les faisant naître
dans une famille chrétienne, en les entourant d’influences chrétiennes. A ceux-là,
U confie les écoles du dimanche, les unions
chrétiennes, les œuvres religieuses ; à ceuxci il confie des âmes à diriger vers lui. Ici
encore le secret de la réussite c’est, une
fois notre tâche connue, de se mettre à
t’œuyre sans attendre, sans hésiter, sans
Se décourager, aussitôt.
Il en est à qui Dieu a donné en partage
sa-rtté et le .dévouement. A eux le soin des
naalades, le service des souffrants... Jeunes
filles que Dieu appelle à le servir comme
. diaconesses, jeunes filles que Dieu appelle,
S' toub en vous laissant dans votre famille.
à visiter tel malade, à aider tel souffrant,
ne tardez pas, ne perdez pas votre temps
en considérations décourageantes. Aussitôt
que le Maître vous a appelées, ô vous qui
avez reçu les beaux et nobles talents de la
santé et du dévouement, allez et gagnez
d’autres talents.
Enfin il en est, — et cette catégorie est
nombreuse, — qui n'ont pas reçu de dons
brillants et auxquels Dieu n’a pas confié de
tâche spéciale. Peut-être qu’il ne leur a été
donné qu’un talent, qu’un demi-talent: leur
pain à gagner modestement, peut-être péniblement, un simple petit intérieur à diriger, des enfants ou des parents à soigner...
Humble tâche aux yeux des hommes, noble tâche aux yeux de Dieu, pourvu qu’elle
soit accomplie fidèlement et entièrement.
Et le moyen de l’accomplir ainsi, c’est de
faire chaque travail, chaque effort, chaque
tâche aussitôt qu’ils se présentent à nous,
aussitôt que c’est le moment de les faire.
« Heureux ces serviteurs que le Maître, à
son arrivée, trouvera veillant ! »; c’est-àdire occupés au travail de leur vocation
terrestre et céleste.
Barth. Soulier.
Il y a, depuis quelque temps, au sein
du protestantisme tout entier une dualité
d’orientation qui se manifeste et qui, en
emplissant certaines âmes de magnifiques
ambitions, ne laisse pas d’en jeter d’autres
dans une anxiété troublante.
Un immense besoin d’activité s’ est
emparé de quelques unes qui, avec un
enthousiasme très louable, cherchent à inventer du nouveau et à découvrir de l’inédit.
Les autres, par contre, hésitent et gardent
une conception un peu différente du rôle
des Eglises.
Cette divergence de vues s’accuse dans
chaque communauté protestante, disons-le
franchement : elle pénètre dans beaucoup de
familles, où elle crée une certaine antinomie
entre les jeunes et les âinés, entre adolescents
et parents. C’est la querelle des anciens et
des modernes qui ressuscite.
Novateurs à outrance, activistes révolutionnaires, dit-on des uns ! Traditionalistes
arriérés, retardataires endormis, dit-on des
autres! Vous voyez d’ici le conflit qui s’annonce et qu’il faudrait concilier avant qu’il
n’arrivât à l’état aigu.
Entre les deux excès la route est difficile.
Laissez-moi donc, du moins entre nous,
essayer de vous l’indiquer, en remettant
un peu les choses au point. Je voudrais
tendre mes deux mains à ces antagonistes
pour les attirer et les retenir tout ensemble.
Attirer doucement ceux qui ont tendance
à rester trop stationnaires et retenir, au contraire, ceux qui seraient trop tentés de
prendre des allures de champions de vitesse.
Et, tout en les réunissant par ma main
droite et ma main gauche en une étreinte
cordiale, je voudrais essayer de leur faire
emboîter un pas moyen qui les fît marcher
en alignement. Et, pour cela, je leur tiendrai
quelques sages propos de philosophie irénique; veuillez bien noter que je ne dis pas
ironique.
Je dirai donc aux novateurs trop fougueux : Prenez garde de ne pas effaroucher
de bonnes âmes dans leur quiétude respectable. Ne prenez pas toujours comme texte
de vos discours : « Voici, nous allons ftire
toutes choses nouvelles ».
Ne parlez pas à jet continu de travail
intense dans l’Eglise, qui doit devenir, selon
certaines expressions du jour, une ruche
bourdonnante, un atelier, une usine, et que
sais-je encore ? Il y a des âmes jeunes, ardentes, à qui ce langage peut convenir; mais
il y a aussi des âmes fatiguées et chargées
qui ne vous comprendraient pas. Pour elles,
qui ont subi les tempêtes et les épreuves,
l’Eglise, au contraire, cest l’image d’un lieu
de calme, de repos, de méditation, de
prière, de recueillement dans le silence et
sous le regard de Dieu. L’Eglise, c’est aussi
la maison familiale, ancestrale, pleine de
souvenirs pieusement conservés, de traditions, de chères habitudes.
Quelle perturbation dans leur piété s’ils
vous sentent toujours en mal d’innovations,
s’ils redoutent sans cesse des bouleversements
imprévus! Nul ne peut dire de l’Eglise, ni
jeunes, ni vieux, ni novateurs, ni retardataires : La maison est d moi. Chacun _doit
se sentir chez lui, en répétant chez nous.
Et voilà pouquoi il faut que les multiples
équipes d’architectes, bien intentionnés, mais
peut-être un peu trop portés à faire du neuf,
ne nous menacent pas chaque matin de
remanier de fond en comble le vieil édifice
historique de nos pères.
- Mais, par contre, je voudrais m’adresser
ensuite à ces esprits un peu trop timides
et satisfaits qui s’exagèrent ce mouyement
des activistes juvéniles et intrépides, et je
leur dirais: Il vous faut faire effort pour
comprendre ce besoin d’action des temps
nouveaux, cette génération qui pousse et
qui nous pousse. S’il est légitime que ceux
d’hier conservent quelque chose de leur
vieille et chère Eglise, il est non moins légitime que ceux d’aujourd’hui et de demain
y préparent un temple conforme à leurs
aspirations. Le christianisme nous ordonne
le progrès: Cherchez, et vous trouverez !
L’Eglise doit marcher, doit évoluer. A des
temps nouveaux, des choses nouvelles, des
cadres rajeunis, modernisés.
Il y a des moments où le Maître nous
fait entendre l’ordre qu’il donnait à ses disciples: Levez-vous, partons d'ici. Et c’est
encore le Christ qui disait : On ne met pas
le vin nouveau dans de vieilles outres. Ne
Vous effrayez donc pas du bruit que font
les jeunes en fabriquant les futailles de leur
prochaine récolte. D’ailleurs, consolez-vous
à la pensée que le vin nouveau vieillira
et que, probablement — comme cela s’est
vu tant de fois dans l’histoire — ils viendront
d’eux-mêmes vous emprunter vos vieilles
outres pour y décanter leur moût généreux
quand il aura fini de bouillir.
Suivez le mouvement sans vous y opposer:
le temps se charge de développer les nouveautés vraiment fécondes et d’étouffer les
fantaisies non viables.
■ Ce qui importe, c’est de conserver chez
nous l’esprit qui fait l’originalité permanente, la nouveauté toujours actuelle du
protestantisme: je veux dire ce bon sens
des vieux huguenots, cette finesse d’esprit
critique qui empêche de tomber dans les
chimères d’un illuminisme piétiste.
La vraie méthode à suivre, elle est formulée par l’apôtre : Examinez toutes choses
et retenez ce qui est bon. Nous la retrouvons
aussi dans la bouche de Jésus: Il faut savoir
tirer du fond de son cce-ur des choses vieilles
et des choses nouvelles. *
Donc vous avez raison, vous qui voulez
conserver 1 Mais vous n’avez pas tort, vous
qui voulez innover! Ne vous dénigrez pas,
comprenez-vous, et complétez-vous.
Conservons ce qui est vieux et éprouvé ;
tâchons de faire du neuf qui soit vraiment
opportun et pratique.
Notre collaboration faite d’expérience et
d’initiative sera féconde si elle est raisonnée
et judicieuse dans son respect du passé et
dans son sens des aspirations du présent.
Elle sera capable alors de rallier les jeunes
comme les vieux* les gardiens d’hier comme
les préparateurs de demain, en un mot,
toutes les bonnes volontés soucieuses de
maintenir ou avides de progresser. En ce
qui concerne les institutions de l’Eglise et
l’épanouissement de l’Esprit du Christ, le
mot d’ordre est donc celui-ci: Prudence
ET CLAIRVOYANCE. Que Dieu nous aide ài
l’appliquer avec sagacité, amour et respect
mutuel. G. B.
{Evangile et Liberté).
NOTES D’HISTOIRE VAÜDOISE.
Le Taillarè.
On a appelé Taillarè (et non pas Taillaret, qui serait un diminutif) les régions,
jadis recouvertes de forêts, où ont été faites de grandes coupes de bois. A ne parler que des Vallées, on trouve des localités
portant ce nom à la Tour, Rora, EnversPortes, Pinache, Riclaret, Faët, Perrier,
Macel. C’est du premier que nous nous occupons aujourd’hui.
Quand nos ancêtres vinrent s’établir dans
la vallée, le plat pays et les meilleures fermes appartenaient aux comtes et à quelques anciennes familles locales. Ainsi, à la
Tour, la cassine de l’Airal Blanc, des seigneurs Rorengo, s’étendait des Copiers de
Ville à rUliva, de la Gran Grissa à la Ravadera. Les nouveaux venus taillèrent les
bois pour défricher la costière, et y bâtirent
les nombreux hameaux qui vont des Roussencs jusqu’aux Chabriols. On comprenait
alors sous le nom de Taillarè, à ce que dit
l’historien Gilles, « tout ce qui est des dépendances de la communauté de la Tour,
vers la montagne, tirant vers Angrogne et
vers le Villar, grande estendue toute peuplée de réformés ». Au centre était le hameau où s’élevait le temple et qu’on appelait, pour cela, Ruà de la Gleisa. C’est celui
auquel est resté le nom de Taillarè.
Bâti en amphithéâtre le long d’une colhne, qui s’élève en demi-cercle, il occupe
une position à la fois pittoresque et stratégique. Aussi fut-il le témoin de maints
combats. En 1560-61, les troupes du comte
de la Trinité y furent plus d’une fois repoussées, jusqu’à ce qu’il réussit à l’occuper par la trahison. En 1655, le capitaine
Jahier y commanda une belle résistance
aux croisés du marquis de Pianesse. Néanmoins, ce général atteignit aussi son but
par la trahison, et l’affreux massacre des
Pâques Piémontaises eut lieu au Taillarè,
comme partout ailleurs dans la vallée. Penr
dant que les hommes veillaient ailleurs, ce
hameau servait de refuge à leurs familles.
La soldatesque put donc y surprendre cent
cinquante femmes, et plusieurs enfants.
Après avoir été livrés aux plus infâmes
outrages et tortures, tous ces infortunés
furent décapités, et leurs bourreaux se plurent à voir rouler leurs têtes sur la pente
verdoyante.
En 1663, le Taillarè fut encore assailli
par l’aile gauche de l’armée ennemie qui,
le 21 décembre, déchaîna une attaque générale s’étendant jusqu’à S. Germain. Bagnol, commandant du Fort, y marcha avec
1450 hommes, par S. Marguerite et les Copiers. Après une valeureuse défense, les
Tourassins allaient céder devant la supériorité écrasante du nombre, quand le lieutenant Peyronel, voyant se dessiner la victoire à Angrégne, leur envoya un secours
de cent hommes. Ils purent alors refouler
les assaillants jusqu’au Fort et au bourg
de la Tour.
Une nouvelle et terrible désolation ravagea le Taillarè en 1686; mais il fut rebâti
après la Rentrée, et depuis lors ses échos
n’ont plus retenti des cris de douleur des
victimes, ni des hurlements du soldat brutal. Puiss^ent ces riants coteaux et ces frais
vallons ne plus être le théâtre d’aucune
lutte religieuse ni politique, J’une et l’autre
également fratricides. J. J.
Conférence du V® District.
Elle s’est réunie à Colonia Vaidense les
21, 22 et 23 mars, et fut ouverte par une
prédication du pasteur Jules Tron, qui prit
pour texte de son discours les paroles du
verset 33 du premier chapitre de St-Luc.
Etaient présents les pasteurs en retraite
MM. Hugon et Bounous; les pasteurs en
activité: Ernest Tron, président; Jules
Tron, Lévy Tron et Henri Pascal, fraîchement débarqué sain et sauf avec sa
dame, auxquels on fait le plus chaleureux
accueil.
Voici, d’après le Mensajero Vaidense, d’où
nous extrayons ces notes, les « actes » principaux de la Conférence: 1° Bureau de présidence: MM. Ernesto Tron, président;
' Lévy Tron, vice-président; Auguste Revel
et Emile Roland, secrétaires.
2° Commission des propositions : P. Bounous, H. Pascal, pasteurs; Santiago Pontet
et Francisco Rostan.
2
3° Les membres laïques se réunissent à
part pour choisir les sujets à traiter dans
les visites d’Eglise, sujets *qu’on va soumettre à l’examen de la Conférence.
4° Les membres laïques proposent et la
Conférence approuve que les laïques s’occupent seuls de l’honoraire des Pasteurs de
façon à éviter l’intervention de ces derniers
dans une affaire aussi délicate et les concernant si directement.
5“ La Conférence exprime ses regrets
pour la non participation du Pasteur de
Beferano et de la délégation de cette Eglise
à là Conférence. ,
6° La Conférence invite (est-çe bieii
cela?) les Consistoires de chaque congrégation à faire annuellement une collecte
spéciale pour la « Caisse d’Eméritation », de
façon que le total de la pension des émérites... d’Amérique retombe sur les Eglises
du V® District. v
7° Ow les déclarations de M. Pascal qui
s’offre à desservir la vaste paroisse de Ombués-Miguelete-S. Salvador, la Conférence
accepte en le remerciant.
8° La Conférence décide de nommer une
Commission de 5 membres, chargée de
s’occuper incessamment du nouveau « Recueil de Cantiques », en prenant pour base
de son choix l’ancien recueil.
La suite au prochain numéro... du Mensaj/ero. ,
CORRESPONDANCE.
Valdese, ir avril 1921.
Bien cher ami, (J. B.)
Il y a bien longtemps que nous n’avons
plus de nos nouvelles respectives et je crois,
que, si je ne devais pas t’envoyer une hste
d’abonnés à l’Echo, peut-être nous ne
nous serions jamais plus écrit. Il est bien
probable que tu ne te souviendras plus de
moi, que de nom. Je suis donc bien content que tu aies eu la charge de la rédaction de VEeko, car cela me donne l’occasion de te faire savoir que je suis toujours
vivant et en très bonne santé.
Par les journaux tu auras appris que je
suis à Valdese, N. C., depuis trois ans;
mais tu ne sais pas comment vont les, choses ici. Je suis donc bien aise de pouvoir
te le dire en peu de mots pour que tu
puisses à ton tour, si tu le crois à propos,
en informer les lecteurs de YEcho.
Bien que loin de notre pays natal, nous
nous intéressons toujours aux Vallées et
au travail qu’accomplit notre Eglise mère.
Valdese, pendant ces dernières années, a
fait des progrès immenses; ceux qui l’ont
vue plusieurs années passées ne la reconnaîtraient plus maintenant avec son Cotton Mill, ses fabriques de bas, de dentelles, sa fabrique de maccheroni et panetteria
et ses différents magasins. La campagne
même a subi un grand changement de toutes sortes. Valdese, me semble-t-il, a devant elle un avenir florissant et magnifique.
Notre Eglise aussi s’est accrue, grâce aux
familles des Vallées qui sont venues nous
rejoindre ici. Dès l’année dernière elle a
renoncé au subside qu’elle recevait de
l’Eglise Presbytérienne de Send et est devenue une Eglise pourvoyant à toutes ses
dépenses, a self supporting Church, comme
disent les Anglais. Nous pouvons dire que
nous avons été grandement bénis, matériellement et spirituellement parlant.
Bien que les vivres, l’année dernière,
soient, arrivés à des prix presque inaccessibles, grâce aux payes nous n’avons pas
souffert du tout. Les campagnes ont été
très productives et le travail n’a jamais
manqué, bien que l’Amérique soit passée
par une grave crise, qui a eu pour effet
direct la diminution des salaires et des produits. Les choses semblent maintenant rentrer dans l’ordre.
Pendant'cet hiver nous n’avons pas dû
enregistrer de graves maladies, comme
l’année précédente, quand la fièvre espagnole faisait ses ravages; en effet une seule
fois nous avons dû prendre le chemin du
cimetière pour rendre à la terre les dépouilles mortelles de notre sœur Marianne Garrou, la mère du féîi pasteur Henri Garrou.
En mai dernier c’était son mari, Jean Garrou, qui nous laissait, et en décembre c’était
elle qui nous disait « au-revoir », à l’âge
avancé de 85 ans, et après une longue et
pénible maladie. A part ce départ et quelques courtes maladies, nous pouvons dire
que la santé, à Valdese, est excellente. Au
moment où je t’écris la campagne est en
plein réveil, les arbres se couvrent de feuilles et de fleurs, les .champs sont labourés
à grand train: si la blanche gelée nous
épargnera, nous prévoyons nouvellement
une abondante récolte et une bonne année.
Outre mon travail d’Eglise, je fais le
professeur de fiançais et de grec dans un
collège près de Valdese. Je suis bien occupé, mais la santé est bonne.
Salutations cordiales de notre part à
tous les amis et une bonne poignée de main
à toi de la part de ton affectionné
Jean Pons.
COURRIER MISSIONNAIRE.
La Mission an Calabar.
Le Calabar se trouve au fond du golfe
de Guinée, dans le bas Niger.
Une dame missionnaire envoie au Womens missionary Magazine de l’Eglise Libre
Unie d’Ecosse des nouvelles très intéressantes que nous résumons: '
' Il me semble, dit-elle, n’avoir jamais
vécu ailleurs qu’au Calabar. Me voici dans
ma petite hutte de boue, entourée de magnifiques palmiers, en présence des mêmes
vieux problèmes, des mêmes difficultés, au
milieu du même peuple aimable ou aux
prises avec les mêmes éléments turbulents.
Je suis' heureuse de pouvoir vous dire
que nos élèves retournent régulièrement
de leurs vacances; il en vient même des
nouvelles ; en effet, deux sont arrivées cette
semaine et on m’annonce l’arrivée de quelques autres pour la semaine prochaine. Une
fillette qui vient d’arriver est ime pauvre
petite maladive, émaciée, qui ne fait que
pleurer. Je crois que ses parents en étaient
fatigués et l’ont envoyée ici pour s’en défaire; on lui a mis dans la tête qu’elle est
possédée d’un mauvais’ esprit et que c’est
celui-ci qui pleure en elle. Cette pauvre
créature cependant est désireuse d’apprendre et oublie ses maux ausli longtemps
qu’on s’occupe d’elle, qu’on lui enseigne
quelque chose ou qu’on la laisse coudre.
Je pense qu’il lui faut une cure d’Emulsion Scott et la sympathie de quelqu’un.
Dans un mois je pourrai mieux savoir ce
qu’on peut faire pour elle.
La petite aveugle dont j’ai parlé autrefois a déjà appris bien des choses: elle travaille au crochet, à tricoter, même à coudre et elle aide aux autres dans la maison. Elle fait des progrès dans la lecture
et sera vite à même de lire l’Evangile selon St-Luc en dialecte Ibo qui va être publié pour,elle dans le système Braille. Je
me demande ce que diraient d’elle ceux
de sa tribu qui nous l’avaient amenée en
disant: « Vous pouvez la garder; nous ne
savons pas qu’en faire, personne ne veut
l’acheter ! ».
Les Aros qui habitent le Calabar sont un
peuple étrange: intelligent, orgueilleux, tyrannique, qui exerce son influence sur unvaste territoire; et c’est là la raison pour
laquelle nous voulons les gagner à la cause
de Christ.
J’ai été frappée, dimanche dernier, et non
pas pour la première fois, par le regard
alerte, la vive attention avec laquelle une
nombreuse congrégation d’Aros écoutait un
des leurs prêcher l’Evangile avec une ferveur et ime fougue toute africaines. Vous
ne pourrez pas saisir tout ce que l’orateur
dit; mais vous entendez souvent le nom de
Jésus et c’est assez pour vous encourager
à travailler au service de ce divin Maître.
Nous venons d’entendre des choses merveilleuses touchant la mission au sein d’une
tribu presque inconnue qui demeure au
Nord d’ici, la tribu des Ikes. Plusieurs Aros
avaient souvent été leur porter la Bonne
Nouvelle, au risque de leur vie, mais sans
résultats apparents. — Maintenant, on nous
annonce que de grandes foules accourent
pour entendre l’Evangile et le reçoivent
avec joie.
Ces gens se sont mis à construire des égli* ses et demandent qu’on leur envoie des maîtres d’école et des prédicateurs. — Leurs
villages sont très étendus et on me dit que
dans chaqiie village il y a une maison bâtie
exprès pour recevoir le crâne des victimes
de leur razzias, et-que chaque village rivalise avec le. voisin pour avoir le plus grand
nombre de crânes qui se comptent par centaines et par milliers.
Et c’est ce peuple qui ouvre maiiitenant
ses portes au Sauveur. Ph. Grill.
CHRONIQUE VAUDOISE.
Nous rappelons ce qui a été annoncé déjà
dans TEcho du 6 mai : dimanche 29 courant aura lieu à la Vachère la « Fête des
fleurs », à laquelle est cordialement invitée la
jeunesse de nos paroisses. A 10 1/2 h. sera
célébré un culte spécial, avec quelques courtes allocutions des Pasteurs présents, et dans
Vaprès-midi notre gaie jeunesse pourrâ chanter, organiser des jeux, jouir de la belle nature, dans la communion fraternelle. Les
participants sont priés df apporter avec eux
le recueil des « Inni Sacri ».
Nous espérons qu’un nombreux public,
composé spécialement de jeunes gens et jeunes filles, accourra avec enthousiasme à cette
fête, que nous demandons à Dieu de bénir
pour tous ceux qui y prendront part.
E. R.
MASSEL. Le jour de l’Ascension a, été
un grand ¡ évènement pour notre petit vallon, grâce à l’heureuse unioji du bazar de
bienfaisance et de l’inauguration de la lapide ai caduti. On compte que près de 800
personnes se massaient sur la place de la
cure pour entendre le orateurs.
Ont parlé successivement jivec beaucoup
de force: M. H. Balme, l’infatigable organisateur de la fête; M. Chauvie, pasteur;
M. Bertalot, curé; M. le prof. Bresso de
Gênes, M. l’avocat Peyrot et M. Italo Mathieu. Excellente journée.
NICE. La soirée artistique de l’UniÄ“
Chrétienne de Jeunes Filles a eu lieu le
16 Avril dans la Chapelle de l’Eglise Vaudoise richement décorée. On entendit des
chœurs magnifiques, dialogues, saynètes,
monologues, comédies, récitations, etc., le
tout magistralement exécuté sous l’habile
direction de M.me Rivoir, organisatrice im- '
peccable, à qui nous devons un merci bien
mérité, ainsi qu’aux Dames et MM. les
artistes distingués qui, par leur concours
dévoué, ont assuré le plein succès de la
soirée. M. le pasteur Rivoir adressa ensuite
à la nombreuse famille Vaudoise une chaude
allocution, rappelant aux jeunes l’utilité
des Unions Chrétiennes en vue du but merveilleux qu’il ne faut jamais oublier.
Belle et réconfortante soirée qui a laissé
à ceux qui ont eu le plaisir d’y assister un
agréable souvenir plein de promesses.
Que les Demoiselles de l’Union Internationale de Jeunes Filles de Nice — dont
le siège est 50, Rue Gioffredo - Eglise Vaudoise — reçoivent ici nos vives expressions
de gratitude et nos meilleurs souhaits pour
leur avenir.
— Dans le courant du mois d’Avril
l’Eglise Vaudoise de Nice a eu sa chaire
occupée, le Dimanche 10, par M. le pasteur
Meyhoffer de Bruxelles et le 24 par M.
Aonio Mal^n, pasteur à Menton. Merci à
ces chers frères du bien qu’ils nous ont fait.
— L’Union Chrétienne de Jeunes Gens,
composée en grande partie par les Vaudois,
est en pleine activité, grâces à l’excellente
harmonie entre ses membres et la gracieuse
collaboration d’amis distingués.
Vandalmo.
Chronique politique.
A l’heure où nous traçons ces lignes, il ne
nous est guère possible de renseigner nos lecteurs que d’une façon /à pein,e approximative
au sujet des élections politiques de dimanche
dernier. Les résultats définitifs ne seront connus que dans quelques jours, et nous comptons
les donner dans notre prochaine chronique. Voici
cependant quelques données qui pourront intéresser ceux qui ne lisent pas les quotidiens.
Les libéraux ont eu la majorité à Turin, Gênes,
Rome, Naples, Palerme, Ferrare, pour ne mentionner que les grandes villes; les socialistesofficiels à Milan, Bologne et Vérone ; les communistes n’ont pas obtenu de résultats appréciables. 11 résulte des informations parvenues au
Ministère de l’Intérieur que la lutte électorale
est loin d’avoir donné lieu aux graves désordres qu’on a déplorés en 1919. Le 57 0/0 environ des électeurs inscrits a voté, tandis qu’en
1919 c’est à peine si l’on avait atteint le 47 0/0.
Cet excédant du 10 0/0 est donné par les libéraux, qui sont encore loin cependant d’avoir fait
tout leur devoir. Les sociaiistes, d’abord quelque peu perplexes à l’idée que les « fascistes »
auraient pu les entraver, dans la libre manifestation de leurs opinions et dans l’expression du
vote, ont joui partout de la liberté qu’ils nous
avaient violemment contestée en 1919. Les prophètes de malheur ont donc eu tort, pour une
fois, et il est bon qu’on le sache à l’étranger.
D’après les premiers calculs, que les dernières opérations de scrutin peuvent encore modifier, il résulterait que la nouvelle Chambre
comptera à peu près : de 240 à 280 libéraux de
toutes nuances; 100 socialistes-officiels; de 90 à
100 populaires (cléricaux); de 10 à 15 communistes ; de 10 à 15 républicains; une dizaine de
slaves-allemands des provinces nouvellement annexées.
Donna Rosa Giolitti, décédée mercredi dernier à l’hôtel Viila Olatida, a été inhumée dans
le tombeau de famille à Cavour, le surlendemain. Le vénérabie Président du Conseil, à qui
la suprême consolation de fermer les yeux de
sa fidèle compagne avait été refusée, l’a accompagnée à sa dernière demeure, entouré de toute
sa famille, de Torre Pellice à Cavour. Ont pris
part aux funérailles, d’une extrême simplicité,
quelques membres du Gouvernement, dont Son
Excellence Facta, les représentants des Chambres, des Ministères, de l’Armée, de la Magistrature, de la Province et une immense foule,
émue et recueillie. La presse, sans distinction
de partis, a rendu hommage à la modestie et à
la bonté de la vieille dame qui eut toujours le
souci des pauvres et jamais celui de la politique.
La question de la Haute Silésie menace de
brouiller la France et l’Angleterre et pourrait
également brouiller France et Italie si nous
étions aussi susceptibles que le sont généralement les Français. Nous ne pouvons pas oublier
que nos troupes qui veillaient au maintien dé
l'ordre à côté des contingents français, se sont
fait massacrer pour obéir à la consigne, pendant que les Français, plus nombreux et mieux
armés, et qui auraient pu et dû leur prêter main
forte contre les insurgés polonais, sont demeurés inactifs, impassibles, sur l’ordre de leurs
chefs ! Cette conduite que ni la politique ni la
haine pour l’Allemand ne sauraient justifier,
nous a vivement affectés et a été désapprouvée
aussi par l’Angleterre. On n’igno^e pas que la
France protège la Pologne, qu’elle a fait cause
commune avec les insurgés polonais au préjudice de l’Allmagne et au mépris du traité de
Versailles. C’est là ce que leur a reproché Lloyd
Georges dans un discours qui a fait sensation
en Angleterre et surtout en France. Ici, bien entendu, il a soulevé les protestations indignées
de la presse et du Gouvernement. Quoique Lloyd
Georges n’ait dit que des vérités, en rappelant
la France à l’observation et au respect des traités, que ce soit pour ou contre l’Allemagne, on
trouve en France qu’il a été trop loin. De là le
différend qui a failli amener un conflit diplomatique mais qui va être réglé dans une très prochaine conférence du Conseil suprême des Alliés, à l’entière satisfaction — espérons-le —
des Français et des Anglais, ainsi que de l’Allemagne et de l’Italie.
La grève des mineurs anglais continue et
les cinq millions d’ouvriers sans travail, y compris les grévistes, ainsi que la crise économique
qui travaille en ce moment l’Angleterre, ne sont *
pas faits pour hâter une solution satisfaisante.
La menace d’une « grève générale » est toujours
suspendue comme une épée de Damoclès sur la
tête de la nation.
— Le nouveau chancelier allemand Wirth
qui semble avoir plus de succès que ses prédécesseurs, s’emploie de son mieux, avec une
nette perception de la réalité, pour l’exécution
des clauses de Vultimatum. j. c.
BIBLIOGRAPHIE.
Bìlychnis - Marzo 1921.
Sommario: A. Calderini, Sacerdozi e Sacerdoti nell’Egitto degli Antonini — M.
Rossi, Che cosa è la Comunione e il corpo
di Cristo? — P. A. Paschetto, La Comunione (disegno) — Note e commenti {Macchioro, Chiminelli) — Cronache - Rassegne,
Recensioni - Bollettino bibliografico.
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igzi: SappéL.,Skhenley — PlavanH.,Peu- i
mian, Pramollo — Reynaud L., Id., Id. —
Travers H., Chaureng, Id. (15 ex.) — Long
B., Tournim, Id. — Beux J. P., Preinas, Id. i
— Robert J., Coularey, Prarostino — Porr,
neron L., Roccapiatta — Avondet Stisanne,
Colombin, Prarostino — Bertalot S. feu M.,
Peracolà, Id. — Gay C., La Riccarda, Id. «
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5., Untinet, Id. — Ribet P., Baravaiera, Id. .
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voire P., Miloun, Id. — Porneron M. veuve is
Avondet, Barbé, Id. — Gardiol P., I.a De-,?'*|
serta, Id. — Roman Ph., Cardon, Rocca-/’'piatta — Porneron J., Molere, Prarostino —$•’>
Grill J„ Poli, Id. — Pynard A., Torre Pellice -- Poët Cath., Grò, Faetto — Tron prof.
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