1
Seconde Année.
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Ton« Je» pKys de TUoiop de i.ji;>ïf. ■fie A La Tour ohee .M, llitLi bbrpirè. :)[jAanPi>cne. A la 4.e,page 25 centipofte.iEnrope) ...... ^\f A Turip chez il. Oo?»!, âuÿnto, n. I3.i . R'*'' ligneEtats-Unis . . . . , . » ; ty • 1 * , 8 A Pomafet chez M. Lastaret Past. Oirectiur, j ‘ ' *
1.: r.tuif ¡■•.I«.. .
SoioaxualK'e, ¡j
Eacore lie ta 3aQetific9(iot>ipar la foi,:,
— Les vaudois ^ Marseille. — Qu’as tu fait ?
— Une nable lollre. — Herue politique. —
.Annotice.
mam de 14 S4PI€TiFIC4TID^
par la foi
IV.
Urv correspondant qui a le tort
d’étre trop timide pour^répondre
loi-même, nous soumet la question
suivante, posée par Mad. Pearsall
Smitb dans l'un de ses discours
à Brighton. Il est vrai que le chré~
tien doit croître en sanctification ,
comme l'enfant doit croître en
stature ; mais le chrétien, comme
l’enfant, ont-ifs d faire des efforts
pour cela ? Qui de rows peut,
par son souci, ajouter une coudée
à sa taille ? Un., Printemps Spirituel, page 122. 11 paraît hors de
doute, soit par la manière dont
la question est exprimée, soit par
le passage cité, qne M""' P. S.
fait elle-même, et attend de ses auditeurs une réponse négative. Ce
doit donc être une chose entendue,
et c’est là comme le complément
et le couronnement de l'Evangile;
le chrétien n’a pas d'efforts à faire
pour croître en sanctiâcation ; ses
efforts seraient non seulement inutiles, mais absurdes. La foi au Sauveur devient en lui un principe qui
se développera sans qu’il en prenne
souci. C’est bien là ce que nous avions compris , et nous sommes i
reconnaissant à l’ami qui nous a j
signalé le passage cité, car s’il j
nous était resté quelque doute , ■
nous n’en avons plus maintenant. !
Lorsque, dans un précédent ar- j
ticte, nous avons parlé des chrétiens '
. é.l, . . ’ •• ,iij.
qui tordent et maltraitent les E-'
critures, nous ne pensions pas
avoir si tôt l’occasion d’en signa*
1er un si remarquable exemple.
« Ne soyez point en souci pour,
votre vie, de ce que vous mangerez!
ni pour votre corps, de quoi vous
serez vêtus, a dit Jésus à ses disciples; et entre plusieurs puissants motifs présentés à l’appui
de son exhortation il y a celuici : L't qui est celui d’entre vous
qui puisse, jiar son souci, ajouter
une coudée à sa taille f Matth, vi
25-34. C’est la même pensée que
nous trouvons déjà exprimée an
commencement du*Ps. cxxvii-l.
Mais comment peut-on alléguer
cette parole du Seigneur pour établir que le chrétien n’a pas à
se mettre en souci pour sa sanctification ? La volonté de l'honiBie
à laquelle le Sauveur assigne un
si grand rôle dans l’acceptation
du salut ( Jean v, 40 ), n’en aurait elle aucune dans la sanctification ?
La comparaison au moyen de
laquelle on pense établir solidement la théorie nouvelle, suffit au
contraire pour en démontrer le
néant. Certes, l'enfant n’a pu avoir
aucun degré d’influence, sur le
commencement de son existence ,
mais il serait au moins absurde
de prétendre qu'il n’eu a pas da
vantage sur sa croissance et son
développement. Il a beau être né
avec une constitution saine et robuste, avoir été, dans ses premières
années, entouré des plus tendres
soins; le temps viendra bientôt où
sa volonté devra se révéler, où,
affranchi de la tulèle affectueuse
de ses parents, il marchera sur ses
propres jambes et pourvoira à ses
propres besoins. Ses heures du re
■'¡;=>f .. ■ - --;i .•
pas* son>égime de vie, le travail, le
repos, tout sera réglé par lui. S’il est
vrai de dire que la taille d'un liom! me, la couleur de ses yeux, ou celle
I de ses cheveux, ne dépendent pas
j de lui, il est incontestable aussi
i qu’une nourriture insuffisante ou
■ trop abondante, l’excès du travail
j ou du repos , le soin de .sa santé
ou les imprudences qu’il commet,
ont une action nécessaire sur la
vie même de cet homme.
L’intelligence est un don de Dieu,
nul ne peut nier qu’il ne l’ait
reçue ; dira.t-on pour cela qu’elle
grandit et se perfectionne sans que
l'homme y prenne peine? Et si,
soit pour le corps, soit pour l’intelligence, le travail et les soins
sont indispensables, serait-il possible qne pour la vie de Tâme,
pour la croissance et la prospérité spirituelles les efforts de
l'homme fussent superflus ? Mais
c’est précisément d.Tus ce domaine
infiniment supérieur aux autres
que le travail est d’une absolue
nécessité ; et non seulement le
travail persévérant, mais un combat de tous les jours. Mourir pour
vivre , crucifier le vieil homme ,
renoncer à soi-même, travailler à
son salut avec crainte et tremblement , être sobre et veiller ,
tenir ferme ce que l’on a , tont
cela qui, pour nous, s’allie parfaitement avec la joie nu St. Esprit
et la paix de Dieu qui surpasse
tout entendement , nous semble
prouver surabondamment qu’il y
a des efforts à faire, que ces efforts sont légitimes et expressément
voulus de Dieu.
Une vie de béatitude contemplative ne doit être sur la terre ni
la réalité, ni même l’idéal de l’enfant de Dieu. .Après avoir été pen-
2
50
LU TÉMOIN
dant quelques heures bénies, asaw»
aux pieds de 60ç Sauveur bieU'
aimé, Mari# .bleutôt reucc^tré
sur son chemin l*épreuva douio»'
reuse de la mort de sou frère,
comme elle a, quelques jours
après . subi le blâme même de
quelques disciples du Seigneur,
pour avoir, sans s’inquiéter de la
dépense, témoigné son ardente affection et sa profonde reconnaissance au Sauveur de son âme. —
A l'exercice corporel qui est utile
à peu de chose, St Paul oppose
l’exercice spirituel qu’il nomme
la piété et qui est utile à toutes
choses, ayant les promesses de la
vie présente et de celle qui est à
venir. C’est aussi pour cela, ajoutet-il , que nous travaillons et que
noMs sommes en opprobre. I Tim
IV. 8, 10.
Quand dans la foule des devoirs
qu'il doit se sentir appelé à remplir , le chrétien choisit les plus
faciles, même ceux qui. ne lui imposant aucun renoncement, flattant
plutôt son amour propre, et mettant en relief CO qu’il y a de meilleur en lui, il est possible qu’il
goûte une douce satisfaction. Mais
il nous semble que les devoirs faciles ne sont pas les devoirs distinctifs du christianisme de tout
point extraordinaires pour l'homme
tel que le péché l'a fait. <>r l’extraordinaire ne s’accomplit pas
tout seul, à moins qu’on n'eu soit
venu à ce degré de fatuité de certains orateurs qui s’imaginent n'avoir qu’à ouvrir la bouche pour
dire des choses merveilleuses.
LKS VWDOIS k N4RSEII1K
Quel attrait puissant, irrésistible,
amènechaqueannée ces flolsde Vaudois desdenx sexes, jeunes et vieux,
dans la ville de Marseille? L'espoir
d’y trouver la fortune et un bienêtre rare dans nos vallées, n’est plus i
le mobile principal. On en a tant '
vu revenir, dans un étal de dénuement et de misères inconnu i
même dans nos villages les plus
pauvres, que l'on ne devrait plus
se faire beaucoup d'illusions à cet
égard. C’est jusqu'au moyen âge
qu’il faut remonter, pour découvrir
le comraencemeul de ces émigra- |
lions périodiques ou définitives, de
ce courant qui amenait du côté
, de k ^rovanee reicédeflt de notre
^opn^Kon^^ .Une fois le courant
pilabli. elf âussi longtemps que^ du
^ôté À» jlialie, nos vallées étaient
hermétiquement fermées, c’était du
côté de la France que se dirigeaient
tous ceux qui se trouvaient trop à
l’e'troit, ou sans ressource suflisautes, au sein de leurs familles.
Les habitudes dès longtemps
contractées ne se changent pas
facilement, et nous ne nous étonnons pas trop de voir Marseille attirer encore à elle seule {quatre
fois plus de vaudois. peutêtre,
que n’en comptent toutes ensemble
les villes de l’Italie.
Le voyage se fait vite et à peu
de frais; la langue que l’on p.irle
dans tout le midi de la rance ,
patois, provençal ou français , est
facilement comprise; le climat est
doux, la vie matérielle comparativement facile. Surtout il y a de
l’occupation pour tout le monde et
pour toutes les aptitudes. Décretleur, porte-faix, goujat, manœuvre, qui ne serait capable de le
devenir en peu de temps? Pour
qui vise plus haut, il y a force
places de garçon do café ou d’hôtel, de domestique , d’emballeur .
peut-être de garçon ou même de
commis dans quelque magasin
Pour les hommes robustes et qui
ne reculent devant aucun travail ,
il y a les fonderies de métaux, les
raiBueries, fabriques de vin ou de
savon. En un mot, et sauf à certains moments de crise industrielle
ou commerciale, le travail ne manque pas à qui veut sérieusement
travailler. Les salaires sont de
beaucoup supérieurs , quelquefois
du double, à ceux que l’on peut
obtenir dans une ville d’Italie Les
domestiques femmes, surtout les
nourrices sont très recherchées et
les salaires qu’elles reçoivent sont
très élevés. Cela seul suffirait pour
expliquer cette affluence extraordinaire de vaudois à Marseille. —
Mais ils ti’y vont pas tous, il s’en
faut de beaucoup , pour manger
leur pain à la sueur de leur visage ;
ils le pourraient ici. Plusieurs s’en
vont précisément dans l'espérance
d’échapper à la loi du travail ; i
d’autres, comme l’enfant prodigue \
de l’Ecriture, pour se soustraire à .
un contrôle qui les gène et abuser ;
de leur liberté. Nous voulons bien, i
et nous pouvons en toute cons-i
cience, faire un bon noua b re d’exceptions; iMHis en connaissons plusieurs Irës faonombles ; mais
nous n'béftitODS jias à affirmer que
la plupart des vaudois qui vont à
Marseille sont des moins recommandables au point de vue de
l’instruction, de la moralité et de
l’amour du travail. Ce fait , que
nul ne contestera , ne diminue en
rien notre très grande part de responsabilité quant à l’état déplorable signalé par le Consistoire de
Marseille , comme étant celui de
la généralité de nos pauvres compatriotes dans cette ville; pas plus
que nous ne voudrions beaucoup
insister sur cette circonstance, qui
nous est connue de source certaine, savoir que des catholiques
de nos vallées se sont par fois ffiit
passer pour vaudois afin d’avoir
part anx secours du Consistoire.
En présence de cet abîme de
corruption, prêt à engloutir nos
malheureux coreligionnaires, même les meilleurs d’entr'eux qui
sont d’ordinaire d’une inexpérience,
pour ne pas dire d’une stupidité
incroyable, en présence de cette incrédulité, de ce matérialisme , ou
de cette impiété effrontée qu’ils
rapportent trop souvent, lorsque
la misère les remène, ou que leur
mauvaise conduite les fait expulser,
les Consistoires n’ont ils rien à faire
pour dégager un peu leur responsabilité . et s’acquitter de leur
mission de conducteurs spirituels
de* notre Eglise?
1. D’une manière générale, et
comme lo séjour des grandes villes
n’est favorable ni pour le corps,
ni^pour l’àine à une population
agricole et montagnarde, nous pensons que, loin d’encourager ou de
recommander l'émigration à Marseille, pasteurs et anciens doivent
la décourager de toutes leurs forces, et la diriger, puisqu’elle est
nécessaire, vers les campagnes où
l'agriculture manque de bras Nous
avons toujours vu avec une satisfaction relative cette émigration
annuelle vers les vallées voisines
des Hautes-Alpes, où pendant cinq
ou six mois, on travaille quelquefois très péniblement, où l'on ne
reçoit qu’une nourriture souvent
assez grossière et un salaire plutôt
modeste, mais d'où l’on revient
avec les couleurs de la santé ,
pour passer le reste de l'année
3
LB TÈMO»
SI'
,aa sein de sa famille. Plus loin,
vers le midi nous savons que les
ouvriers intelligents pour les travaux de la campagne, sont toujours les bienvenus
2. Jamais, el sous aucun prétexte, on ne devra consentir, si
l’on y peut quelque chose , à ce
que les jeunes gens’s'expatrient
avant d’avoir achevé leur instruction religieuse. Une fois à Marseille , il est rare qu’ils aient la
liberté de suivre les catéchismes,
si même ils ne prennent pas leur
parti de s’en passer.
3, Il y a toute une catégorie de
personnes auxquelles nous interdirions absolument , si nous en
avions le droit , de prendre la
route de Mijiri,eille, si ce n'est en
compagnie de leurs maris ; nous
voulons parler des nourrices, et
encore avec la réserve expresse
qu'elles ne laissent pas en arrière
leur propre enfant.
Nous pensons ne pas être plus
insensible que d’autres à la misère qui fait quelquefois recourir
à ce moyen, le plus sûr de tous,
pour gagner un peu d’argent. Quelquefois les objections que nous
étions en devoir de faire ont été
écartées par des arguments auxquels nous n’ avons plus eu le
courage de répliquer. Mais une
chose a toujours en le don de nous
révolter; c’est lorsqu’une mère a
mis sou propre enfant en nourrice
pour aller vendre son propre lait
à Marseille , où on le paye très
cher. Dans le meilleur des cas,
c'est-à-dire quand le pauvre enfant abandonné par sa mère est
surveillé de près et entoure d’affection par d’autre parents, il y
a dans le fait même de cette privation du lait de sa mère quelque
chose qui est contre la nature el
que la Bible place parmi les choses
les moins possibles. " Une mère
peut-elle oublier l’enfant qu elle
allaite ? •.
Que de cas nous pourrions citer,
où par le fait de cette séparation
• de ceux que Dieu avait joints »
et de cet abatidon de leurs enfants
entre les mains d’étrangères, les
liens de la lamille se sont relâchés,
ou même entièrement brisés , où
le désordre et la misère ont pris
possession de ce foyer où l’on avait
follement espéré attirer l’abondance par un crime de lèse
natufe? O’est donc avec unedoulouréuse convictibu du grand mal qui
s’eàt déjà fait ,^‘que nous disons
aux Consistoires de notre Eglise:
tournez de ce côté votre plus
sérieuse attention, en vous efforçant de prévenir un mal auquel
vous n’auriez plus tard .à apporter
aucun remède efficace.
OIMS-TÎJ rilTî
Lire Ki>h. 14 à 16.
Depuis le jour fatal où nos premiers parents désobéirent au Créateur et furent réduits à se cacher
parmi les arbres du jardin, le mécontentement de soi, la frayeur et
les remords de conscience ont toujours été le partage de quiconque
fait ce qui déplait à l’Eternel.
Celte voix qui jeta la confusion
dans le cœur d’Âdarn en lui disant; Où es-tu ? est la même encore qui nous parle lorsque nous
transgressons la loi de Dieu.
Pourquoi l’enfant se cachet-il
à l'approche de son père pour ne
pas montrer la rougeur qui est
montée à son visage ? Cet enfant
a menti , et sans même que son
père le voie ou lui "parle, la con.
science lui reproche sa mauvaise
action.
El cei homme qu'un rien effraye,
que le moindre bruit fait tressaillir? Il n'est [)HS heureux Lorsque
autour de lui tout est joie, tout
est plaisir, il entend au fond de
son âme une voix sourde, tuais
puissante, lui répéter: malheureux
qu'as-lu fait ?
Il n'a point de paix lorsqu'il
est .seul, point de paix au milieu
des siens, point de {>aix au sein
même des plaisirs les plus doux.
11 se lance dans le tourbillon du
monde, il se livre à la volupté, il
recherche les divertissements les
plus bruyants, et dan.s le monde,
au sein de la volupté, celle même
voix lui répète: tnalheureux qu’astu fait ?
11 fu it la société, il évite ses
semblables , il évite tout ce qui
peut lui rappeler son péché, il se
plonge dans la solitude; mais au
fond de la solitude il entend cette
voix inexorable lui répéter; rnal1 heureux qu'as-tu fait?
Le silettce de la nuit ne lui
donne aucun repos; el si par fois
un sommeil, fréquemment interrompu. viéut fermer sa paupière,
des rêves terribles agi^bt tout son
être, son imagination lui ratraçe
la grandeur de sa faute. el se
réveillant en sursaut il s'écrie lut
même: qu'as tu fait?
Pourquoi tant de souffrances.
pourquoi un tel désespoir? Parceque oet homme seul qu'il a offensé son Dieu, et sou tourment
est d’autant plus fort que Dieu
l’avait entouré de beaucoup de
bienfaits, il connaissait la volonté
de son Père , U avait beaucoup
reçu, et maintenant lui est beaucoup rédemandé. il ne voit plus
en Dieu un père tendre el affectueux, mais un juge dont il a
provoqué la colère.
Mon cher lecteur. en pensant
aux tourments de cet homme que
tu trouves sans doute bien à
plaindre et avec lequel, lu es près
de sympathiser, as-tu pensé à toi
même ?...
. Si ta conscience te dit que tu
es cet homme là, si tu pleures
sur ton péché, souviens-toi qu'il
y a pardon par devers le Seigneur (Ps. I, 30. 4) et que quand
tes péchés seraient comme le cramoisi , ils seront blanchis comme
la neige (Esaik 1. IS). Crois au
Seigneur Jésus et tu seras sauvé,
car il n'y a aucune condamnation
pour ceux qui sont en Jésus Christ,
lesquels ne marchent point selon
la chair, mais selon l'esprit.
liOM. 8, 1. B.
U^E l^OBLE LETTHE
Si quelque chose rend, à nos
yeux, un homme vraiment grand,
c’est la sincérité et la plénitude
avec laquelle il reconnaît et déplore les fautes dans lesquelles il
a eu le malheur de tomber. A ce
litre jamais cet homme, ce chrétien dont on a tant parlé pendant
ces dernières années, M. PearsallSmith, ne nous a semblé aussi digne
de tout notre respect et de toute
notre admiration , qu’après que
nous eûmes lu de lui la lellre
suivante , adressée à l’un de ses
amis d’Europe et jiublié par le
journal anglais Le Record:
■l’ai déjà reconnu publirpiemeiil que
Ic.s déclarations des hnils l'i'ères que
von.-i nommez sont vraies. Dans mon
4
52.
LG TÉMOIN
zèle pour la cause de Dieu j’avais pris
l’habitude, pepdanl çes dernières années, de uavailler^dès l’aube jusqu’à,,
une heure avancée'de la nuit, sans,
m’accorder un loisir suffisant poUr
m’examiner devant le Seigneur^' cl je
me suis ainsi laissé surprendre par
Satan déguisé, pour me lrpmper,,ienii
ange de liuuière. Mais aussitôt que mes
yeux se sorti ouverts, j’ai avoué mon
erreur devant tous, cl j’y ai renoncé
pour jamais.
Que mon exemple serve au moins
à vons apprendre quelles plus grands
privilèges touchent' de près aux plus
grands dangers, et qu’au moment
même où nous croyons sincèrement
accomplir la volonté de Dieu, nous
pouvons encore être séduits par l’ennemi de nos âmes.
Que la Pai’ole de Dieu devienne plus
que jamais votre régie. N’enseignez
rien en conversation privée que vous
n’enseigneriez pas aussi volontiers.du
liaul de la chaire. Pour moi, j’ai eu
peut'ôtre le tort d’insisler trop exclusivement sur la confiance en Dieu, et
pas,assez sur la nécessité de veiller
sur soi-même. « Prenez garde de vous
conduire avec circonspection, » j’ose
vous en supplier malgré tout ce qu’il
y a pu avoir, dans mon enseignement, •
de défectueux ou d’incomplet ; prenez
en toutes choses, conseil du Seigneur,
afin qu’il puisse vous donner tout ce
qui vous est néce.ssaire, selon sa volonté ! Humilié et ramené plus près
que jamais de mon Dieu, je marche
silencieusement devant Lui, et je m’étonne parfois de la joie secrète que
j’éprouve à la pensée que c’esl encore
sa volonté sainte qui a ordonné tout
ceci.
J’ai été très-malade; mais je me remeis peu à peu. Si le Seigneur me
permei de travailler de nouveau pour
Lui je serai plus vigiinni , cherchant
bien moins à accomplir de grandes
choses qu’à marcher liiimblemenl dans
le sentier qu’il me Iracera. Jusqu’ici
j’ai trop dépensé mes facultés à la
poursuite de grands triomphes spirituels; mais le Seigneur m’a voulu
abaisser profondément, afin de me faire
mieux comprendre ma faiblesse..
poÜttc|ue
IfAl/e. — Nous rectifions tout d’a- i
bord l’erreur que nous avons commise i
en donnant comme définitive la liste |
des nouveaux ministres. Toutefois l’erreur ne porte que sur le ministre de
la marine qui est M. le Comm. Brin,
au lieu de M. le contre-amiral DeUroccheUi, qui a refusé le portefeuille
qui lui était offert. — Les neuf ministres ont prêté serment à Victor-Emmanuel, qui, en vrai roi constitutionnel, n’a pas hésité à prendre tout son
ministère dans le parti de la gauche
auquel appartient la victoire dans la
lutte contre l’ancien ïninislèré MingheJliij.TTThL'ançiennq Opjtosition est
aiqsi en iqçsuye dejréaJiser son programme; sj^nÔus en croyons les jour-J
nati^' de’ ravicienne fn'ájofílé, on se
propose'dè 1ni eh laisser la libérlé ët
de ne pas « lui metlresles bâtons dans
les rguqs »w On ne veut ni juger ni
condamner le nouveau Ministère par "
les anlé'cédenls polillques de ses membres. On attend ses actes, et l’on fait
bien. Mardi dernier la nouvelle adminislralioii s’est présentée au Sénat et
à la Chambre et leiih at lait connaître
ses intentions et une partie de son
piogramme. Du reste la Gazzella del
Popolo de Turin, et avant elle Le Di
ritlo qui sera , à ce qu’il paraît , le
journal semi-officiel du nouveau ministère, ont déjà publié ce programme;
Lé Diriilo ne parle cependant pas du
suffrage universel. Mais à cel égard
aussi i! est plus prudent d’attendre
les paroles et les actes des ministres
eux-mêmes.
Ce qui nous paraît certain, c’est que
le parti clérical n'a pas à se féliciter
du changement ; car les nouveaux mini.'tres qui ont loujoiirs combattu la
loi de.s garanties el les privilèges du
clergé, pourraient, s’ils sont conséquents, avoir encore moins de ménagements pour lui que les mini,sires déchus. Mais’, à cel égard aussi, il est
prudent d’altendre. Quant à la liberlé
religieuse, dont nous avons joui jusqu’à présent, nous avons lien d’espérer qu’elle ne scia pas diminuée.
Dans la question financière le nouveau ministère el l’ancienne Opposition
ont la belle part; réquilibre esi atteint
ou presque atteint- L’ancien parti gouvernemental a volé les impôts nécessaires; c’esl ce qui l’a rendu impopulaire, el peut-être plus que le.s impôts, leur répartition el les abus de
perception, les tracasseries des agents
subalternes. Si la nouvelle administration réussil à diminuer fodieuse fiscalité , elle aura fait quelque chose.
Mais, ici aussi, .sachons attendre.
Gadda, préfet de Rome, Mordini, de
Naples, Torre de Milan, Zoppi, de Turin, le Préfet de.Palernne el quelques
autres encore ont donné leur démi.ssion ou ont demandé d’être mis à la
relraile ou en disponibilité.
A Naples, à Rome el à Milan ont
eu lieu des démonstrations de place
publique contre l’ancien ministère ou
en faveur du nouveau, el à Milan el à
Naples l’on a acclamé le vole universel. Les fauteurs de ces démonstrations
sont plii.s dangereux pour le Ministère
que les adversaires de la droite.
fraMcm. — Le Ministère avance
dans la voix libérale, mais pas à pas
el d’une manière modérée. Au Sènal
loules les nominations onl été approuvées , à la Cbambre on en a annulé
quelques-unes. Le ministre de l’instriirlioii publique, M. Waddinglon, a
déjà propo.sé à la Chambre de réviser
en partie la loi de l’inslruclion ;supérieure, en revendiquant pour fUniver
silé le droit de conférer les grades acftdémiques. De là, grande colère dans
ie camp clérical, j
! ^ L’enqæieur Guil
laume vient de célébrer son 79® anniversaire ^el porte .à merveille le poids
de ce grand âge.
La luUé entre le parti clérical el le
parii ! national représenté par M. de
Bismark el M. 'de Falk continue dans
toute I son intensité, conlrairemeiU à ce
au’on^a publié des prétendus essais
e conciliation.
La grande question du jour est le
passage de.s chemins de fer à l’empire.
Les petits étals s’y opposent par crainte
de trop grande centralisation politique;
M. de Bismark el le ministère ont
proposé aux Chambres prussiennes un
projet de loi pour la cession des chemins de fer de Prusse à l’empire.
£<vM«<iwt»r. — V¡nternalionale a
tenu dans cette ville une assemblée
générale à laquelle la population n’a
pris aucune part. Plusieurs discours
y ont été prononcés, dont un de M.
Elisée Reclus, contre le capital, l’insiruclion, la famille el TEvangile.
Axixionoe.
M*ontnret. — La jolie façade el le
péryslile du lemplc de Pomarel sont
rédiiils à un étal de dégradation eide
malpropreté dont la paroi.sseelle-même,
quelque accoutumée qu’elle y soit, ne
peut plus supporter la vue. Il y a longtemps qu’elle aurait rétabli partout la
propreté el la blancheur éclatante que
l’on admirait il y a une douzaine d’années en passant devant le temple, s’il
ne s’élail âgi que de cela. .Mais à quoi
bon' réparer et blanchir ce que le
lendemain peut-être quelque vaurien
aurait gâté et sali de nouveau de figures ou d’inscriptions injurieuses ou
malhonnêtes’/ Le temple est isolé. Il a
donc fallu songer à enfermer au moins
la façade el le péryslile d’un g'rillage
en fer, el c’est l’entreprise à laquelle
on va mettre, non pas la main encore,
il faut pour cela beaucoup plus d’argent qu’on ne peut e.spérer d’en avoir
bientôt, mais du moins la parole el
la voix.
Le 7 avril à 7 p. il y aura, à la
grande Ecole de Pomarel, une soirée
de chant el de récitation. Le prix des
billets est de L. 2, mais on peut les
payer même beaucoup plus ; l’achat
d’un billet n’oblige pas à assister à
celle soirée, quoique les personnes qui
la préparent n’épargnent rien pour la
rendre intéressante.
Ebxest Robert, Gérant el Administrateur.
l'igiierol , Impr. Chiantore et M a.'îoarelli.